LA ROME DE NAPOLÉON

LIVRE IV. — LA DÉBÂCLE

 

CHAPITRE III. — NAPLES ENVAHIT ROME.

 

 

L'insurrection du curé Battaglia. La Ligue italienne. Les complicités. Poursuite et prise du curé. Que va-t-on en faire ? — Arrivée et séjour de Fouché à Rome ; le duc d'Otrante reçoit la Cour impériale le rasoir à la main. Fâcheuse impression de Fouché ; il part pour Naples et en revient sans avoir réussi ; il entre dans la politique de Murat et travaille à la substitution en Italie de Murat à Napoléon. Il conseille à Rome la prudence et les ménagements ; Battaglia traité en voleur de grand chemin. Le duc d'Otrante vide la caisse et part pour Florence. — Murat se décide à s'allier aux Autrichiens et aux Anglais. — Les troupes napolitaines, soies prétexte de passer à Rome, investissent la ville. Carascosa, leur chef, tranche du gouverneur. Murat essaye de se faire livrer Rome et d'intimider Miollis. — Pignatelli à Rome ; Miollis n'a plus d'illusions, approvisionne le château et reconstitue sa petite armée. Murat se démasque ; froide réponse de Miollis. Pignatelli s'arroge le droit de commander à Rome. Les Napolitains fomentent des troubles. Emeute de prisonniers. La révolte de Montefiascone. — Le gouvernement napolitain s'organise à Rome. Anxiétés des hauts fonctionnaires-Fuite de Janet. — Maghella s'installe au palais Farnèse ; les patriciens députent à Naples et appellent Joachim. Entrevue curieuse de Maghella et de Miollis. — Imminence du coup d'État.

 

Le 18 novembre, le curé Félice Battaglia appelait les Romains à la liberté[1] ; ce prêtre n'était point un homme ordinaire : il était dur, intelligent, patriote ardent plus que prêtre fanatique. Il ne parlait point de rappeler le Pape ; au contraire, il disait que l'Italie devait et allait être une, indépendante et libre ; il se disait affilié à une Ligue italienne qui, disait-on, avait des ramifications à Naples, à Bologne, à Milan ; il s'en proclamait le chef dans les États romains. Il se vantait : la Ligue italienne n'existait que dans la pensée de patriotes isolés. Battaglia cependant n'était ni un vulgaire brigand, comme on entendit le soutenir dans les milieux officiels français, ni un insurgé local ; ce prêtre libéral s'était, avant de lever le drapeau dans la Sabine, mis en relations avec Rome et Pérouse ; il agissait de connivence avec des professeurs du Collège romain et de l'Université pérugine, des avocats, des artisans de Rome ; un de ses complices était un professeur à la Faculté de droit, Bencivenga ; il était d'accord avec les Ventes carbonari et crivellari. Ce n'était point un prêtre édifiant, car son principal agent à Rome était sa maîtresse, nièce d'un avocat, et il n'agissait pas pour le pape, étant des loges maçonniques ; mais, en attendant, il était sûr de l'appui de tous ses confrères, insermentés ou assermentés, tous mécontents. Il s'était aussi mis en rapports avec Zuccari, et, mystérieusement, le futur insurgé était venu au palais Farnèse instruire de ses projets le représentant de Murat. Le rusé Napolitain ne s'était point avancé ; il avait encouragé le prêtre sans s'engager, mais il l'avait abouché avec des comités italiens qui fonctionnaient à Milan, préparaient peut-être déjà l'horrible émeute qui devait suivre le départ d'Eugène. Enfin il semble que Félice s'était ménagé des intelligences avec les Anglais de la mer qui, au cas d'un échec, lui offraient d'opérer une descente pour le recueillir à leur bord.

En cas de succès, c'était la traînée de poudre. Battaglia vainqueur, Murat, prévenu par Zuccari, s'avance, libérateur de l'Italie ; les loges de carbonari soulèvent la ville ; les curés insurgent la campagne ; les bandits fournissent un corps de troupe terriblement exercé ; les Anglais descendent.

A la tête de dix hommes, Félice Battaglia entra le 18 dans la commune de Rocca del Verne, dans l'arrondissement de Viterbe ; il y préleva un tribut, y fit un emprunt, signant : Battaglia, chef de la Ligue italienne.

La brigade de gendarmerie et une partie de la garnison de Viterbe se jetèrent à sa poursuite. Cent hommes partirent de Rome pour leur prêter main-forte.

Le 20 novembre, Battaglia avait cinquante hommes ; il se heurta, le 21, à une colonne française et se replia sur Rocca del Verne où il se retrancha dans le palais Costaguti ; le palais fut attaqué et forcé ; un capitaine français fut mortellement frappé et un maréchal dès logis grièvement blessé, mais dans le palais on ne trouva plus les brigands : ils étaient parvenus à s'enfuir, sauf un des complices qui fut arrêté.

Où était Battaglia ? On avait de ses nouvelles. Le prêtre avait une presse portative, il imprimait des placards appelant les États romains aux armes, papiers atroces.

La bande fut signalée promenant son drapeau, sa presse et ses fusils dans les arrondissements de Tivoli et de Todi ; le pays cependant n'osait se soulever.

A Rome, on était fort inquiet ; les déclarations du complice arrêté avaient fait connaître les relations de Battaglia avec les professeurs qu'on avait incontinent arrêtés, et avec les Anglais, ce qui avait fait redoubler la surveillance des côtes.

Le général Lafosse s'était jeté à la poursuite du prêtre qui maintenant avait 70 hommes ; le capitaine de Filippi se donnait toutes les apparences de concourir avec ardeur à cette poursuite. Le 23, la bande parvint à passer le Tibre non loin d'Attigliano et se dirigea vers Amelia. Le 7 décembre, Miollis annonçait, sur un ton de triomphe qui révélait son inquiétude passée, la capture du chef de la ligue italienne.

Il subit à Viterbe un premier interrogatoire : il s'y montra .plein de sang-froid et de courage. Il voulait mettre sur le trône un homme né en Italie, comprendre dans ce royaume toute l'Italie depuis les Alpes, l'affranchir à jamais de la domination des étrangers... Il était heureux de mourir pour une si belle cause : si an le mettait en liberté, il suivrait son projet.

Il fut expédié à Rome : mais la perplexité était grande à son endroit. On avait découvert ses relations avec Zuccari. Norvins eût été enchanté de saisir cette occasion pour frapper ce traître, le faire désavouer par Murat ou forcer celui-ci à se déclarer. D'un autre côté, allait-on, par un éclat, frapper les esprits ? N'y avait-il pas plus d'inconvénients à faire croire à une insurrection sérieuse ? On mit Battaglia au secret. De Naples, le ministre français Durand conjurait Miollis de ne pas précipiter les événements.

***

Miollis et ses collègues avaient d'ailleurs près d'eux depuis quelques jours un homme qui devait les pousser aux atermoiements.

Une chaise de poste avait déposé, le 28 novembre, devant un hôtel de la place d'Espagne, S. E. Monseigneur le duc d'Otrante, ancien ministre de la police générale et sénateur qui, chassé par les Autrichiens de son gouvernement général d'Illyrie, arrivait de Milan, pourvu d'une mission mystérieuse et probablement complexe[2]. On le disait chargé de négocier avec Murat, son ami, de raffermir la fidélité ébranlée du roi de Naples et de l'amener avec ses troupes sur le Pô où l'attendait Eugène, généralissime des troupes françaises en Italie. Pour beaucoup, cette mission en cachait une autre d'ordre plus général. L'Italie troublée, morcelée par surcroît, pesait d'un poids lourd, à l'heure où, ramené sur le Rhin, l'Empereur allait avoir à disputer le sol même de la patrie. On ne pourrait défendre la Péninsule, et contre les Autrichiens arrivant par Venise, et contre les Anglais la guettant des ports de Sicile, et contre les insurrections locales, que par une entente parfaite entre les gouvernants français, Borghèse en Piémont, Eugène en Lombardie et dans les Légations, Elisa en Toscane, Miollis à Rome, et, dans la mesure où on pouvait encore le tenir pour Français, Joachim à Naples. Le duc d'Otrante, missus dominicus, courait l'Italie, enquêteur, haut conseiller, chargé d'établir l'unité de vues désirable. Si l'Italie était perdue, il négocierait, liquidateur de la faillite. Antéchrist, écrira Norvins vingt ans après, annonçant la fin d'un monde. Agent de la Providence, a-t-il écrit en 1814, dans le premier mouvement de joie que causait aux agents aux abois l'arrivée de cet homme d'État exercé. Subsidiairement, — principalement peut-être, — Napoléon l'éloignait ainsi aux extrêmes confins d'un empire en délabre, désireux avant tout de ne pas voir à Paris cet éternel pêcheur en eau trouble.

A Rome, sa situation allait être singulière. Il était, on se le rappelle, gouverneur général des États romains, en disponibilité depuis le mois de juin 1810. Il parut en vouloir prendre le titre, sinon les responsabilités, et il reçut avec une certaine hauteur les agents supérieurs accourus place d'Espagne, Miollis, Janet, Daru, Tournon et Norvins. Resté policier dans l'âme, il revit Norvins dans la soirée.

Il l'interrogea avec une très grande curiosité sur son gouvernement général de Rome. La curiosité était d'ailleurs partagée : Rome entière s'était émue de l'événement : Curieux, ces Romains ? questionna Fouché. — Oui, très observateurs. Fouché se mit à rire : il se connaissait en observateurs : Norvins, à moitié narquois, le convia à passer la soirée au Colisée : il faisait un beau clair de lune ; des Allemands y chanteraient des strophes mélancoliques. Des Allemands ! il ne manquerait plus que cela : j'en ai plein les oreilles — il arrivait de Laybach —. J'aime mieux me coucher. Et il donna rendez-vous à Norvins pour le lendemain : le directeur servirait d'introducteur à la Cour impériale, désireuse de saluer officiellement l'important personnage. Norvins le trouva à neuf heures du matin se rasant devant sa fenêtre, sordide et repoussant. La Cour était là, attendant, son premier président Cavalli en tête, drapée dans, ses robes rouges. Le duc la reçut, le rasoir à la main : il était pressé : Cavalli parlait de ses querelles avec le préfet : la Cour eût dû être au Monte Citorio : le duc le plaisanta. En secret, il pensait que, sous peu, ni préfet ni Cour ne seraient plus au Monte Citorio.

Son impression sur Rome était médiocre, injuste même : chacun n'y paraissait préoccupé que de ses inquiétudes particulières, Norvins attachait une importance exagérée aux bavardages sans savoir les réprimer ; on avait volé sa montre au jeune comte d'Otrante. Ville mal tenue.

Il en partit le jour même pour Naples, où il allait faire marcher Murat.

On le revit le 18 décembre ; il resta à Rome jusqu'au 5 janvier. Quoiqu'il essayât d'en imposer, on pensait que sa mission avait échoué. De fait, Murat s'alliait avec l'étranger, négociait avec l'Autrichien et l'Anglais, allait marcher, mais contre nous. Fouché, d'ailleurs, s'en rendait un compte fort exact : il tenait, en secret, la partie pour perdue en Italie : Murat étant le moindre mal, il fallait que, se substituant aux gouvernements français de Rome, de Florence, de Bologne, l'ancien chasseur de la Révolution y établît le régime de transition qui, contenant les haines et satisfaisant les ambitions italiennes, empêcherait l'explosion, la réaction, le massacre, et assurerait, partant, aux Français une retraite sûre. Pour favoriser le mouvement, il conseilla à Miollis la temporisation : ne pas mécontenter le roi, se soumettre à ses exigences, même si elles devenaient inquiétantes, ne pas donner de prétextes à Murat — s'il était fidèle — de cesser de l'être, s'il était infidèle, de consommer sa trahison par une éclatante rupture.

Les fonctionnaires de Rome qui, on le voit assez, et par les Mémoires de Tournon, et par la correspondance même de Norvins, le tenaient pour l'homme le plus avisé qui fût, suivaient ses conseils, accueillaient l'armée de Murat qui, peu à peu, remplissait Rome sous prétexte d'y passer, affectaient d'être dupes d'une comédie dont ils apercevaient la trame. Le cas Battaglia fut soumis à Fouché : c'était le remettre dans son élément. Depuis longtemps le duc d'Otrante n'était plus pour la violence : faire un procès retentissant, dévoiler une conspiration où trempaient des gens importants, fusiller ce curé qui, mourant en clamant sa foi, deviendrait de ces martyrs dont le sang est une semence, quelle erreur ! Il fallait, au contraire, traiter Battaglia en bandit vulgaire : le faire comparaître devant une commission militaire, confondu avec quelques brigands pris dans la vallée du Sacco, voleurs de grands chemins dont le voisinage ravalerait le curé rebelle, et, autant qu'il était possible, ne le condamner qu'à la déportation. L'opinion parut sage même à Norvins[3] ; l'enquête avait dévoilé des détails véritablement démoralisants : Orioli, professeur à Pérouse, avait déclaré qu'ayant reçu dès octobre les confidences de Battaglia, il avait dénoncé ses projets au procureur général, au maire, au lieutenant de gendarmerie de Viterbe, tous indigènes, et que ces trois hauts fonctionnaires l'avaient empêché d'en avertir Norvins[4]. On résolut, pour n'avoir à faire le procès ni au parti napolitain qu'on pousserait à bout, ni aux carbonari déjà puissants, ni aux fonctionnaires infidèles, ni aux curés complices, de diriger la marche de la commission militaire vers des délits moins importants, pillage de caisse publique, etc. : le brigand Battaglia passerait devant la justice militaire avec le voleur de grand chemin Faine, complice qu'il n'avait jamais vu. — Du même coup, Fouché avait sauvé Zuccari et rendu service à Joachim.

Ce malheureux Battaglia, oublié dans les prisons de Rome, y fut plus tard trouvé par Murat, et, expédié à Naples sous bonne garde, disparut assez mystérieusement en chemin, supprimé probablement par ses anciens complices[5].

Quant au duc d'Otrante, après avoir émis sur le gouvernement du bonhomme Miollis quelques critiques acerbes, il quitta, en dépit des supplications des hauts agents, la ville de Rome, le 5 janvier, non sans avoir au préalable achevé de vider la caisse de Janet par un audacieux coup de main. Son autorité ne pouvant plus y avoir aucun poids, autrement dit son action commençant à y éveiller des défiances, il gagna Florence.

***

Il avait servi Murat — très consciencieusement ; car il avait contribué à perpétuer l'équivoque jusqu'au point où Joachim la voulait conduire. A la fin de décembre, la trahison de Murat se consommait ; son parti était pris ; le 31, il traita avec Lemberg, l'envoyé autrichien, et, le 4 janvier 1814, avec Graham, représentant lord Bentinck. Le même jour le ministre De Gallo déclara à Durand, ministre de France, que le roi ne pouvait plus rien ni pour la France ni pour l'Empereur[6].

Si Murat avait attendu si longtemps, c'est qu'il voulait, avant toute rupture, que ses troupes eussent pacifiquement occupé l'Italie, qu'il n'eût pas à répandre de sang français et que, sa belle-sœur Elisa étant résignée à lui céder en Toscane, Miollis fût, suivant le plan de Maghella, enveloppé, ligoté, incapable de résister sérieusement.

Au commencement de janvier Miollis était en effet enveloppé.

A son passage à Rome, Murat avait, avec sa jactance ordinaire, déclaré qu'on l'allait revoir, un mois après, avec 70.000 hommes pour aller jeter les Autrichiens à la mer[7]. On avait feint de croire le roi.

C'était la consigne. Norvins lui-même écrivait le 11 novembre à Caroline qu'on attendait avec impatience le passage du roi et de ses troupes[8]. Le 13, Miollis était avisé que 30.000 Napolitains devaient traverser les États romains pour se rendre à Bologne. C'était, de toutes les façons, un gros souci, car il fallait préparer des subsistances et des gîtes à ces alliés et amis. On le faisait avec conscience, quand le général Carascosa parut à Rome, le 25 novembre, avec la première division ; 600 hommes de cavalerie, 2.000 d'infanterie napolitaines firent ce jour-là, au milieu d'une curiosité générale, leur entrée à Rome et furent répartis dans les couvents vides de la cité ; le 28, 2.200 hommes d'infanterie, le 1er décembre, le train d'artillerie avec 6 canons. 4 obusiers, 45 caissons ; le 2, enfin, 2.000 fantassins et 500 cavaliers arrivèrent grossir cette garnison[9]. Aucun désordre d'ailleurs ; on avait redouté des rixes entre Romains et Napolitains, ennemis nés ; une certaine harmonie parut au contraire régner, mauvais signe pour le Français. En secret, Rome voyait dans ces voisins des libérateurs. Le journaliste officieux avait la naïveté de se féliciter de cette bonne entente inaccoutumée ; le duc de Sora, adjoint, adulait les officiers de Murat[10].

Carascosa montrait assez, par une attitude impérieuse, qu'il se considérait comme chez lui. Il exigeait vivres et fourrages. traitant d'assez haut des gens qui lui montraient une caisse vide. Murat de son côté prenait avec Miollis le ton du commandement ; il lui fallait l'état des munitions et des fusils du château Saint-Ange et de-.Civita Vecchia, sous prétexte que ces renseignements lui étaient nécessaires pour son propre approvisionnement. Miollis ayant, à contre-cœur, obtempéré — de Paris on l'y avait engagé —, Joachim alla plus loin, exigea 500 fusils, ces armes lui étant nécessaires pour l'armement de ses conscrits : Miollis céda encore. On armait ainsi l'ennemi du lendemain[11].

On fais.lit de grands préparatifs au palais Farnèse : le roi allait arriver, dans toute sa splendeur. Ses officiers affectaient de croire qu'il entrerait en souverain : ils avaient été, en corps, pour flatter le clergé, rendre visite au pauvre prélat Atanasio, fort étonné de tant d'honneurs, lui que, si récemment, on arrachait de son lit pour le mener chanter le Te Deum : la démarche avait eu quelque retentissement. Les Napolitains, d'ailleurs, ne se gênaient guère, dans les salons, pour dire que le roi arriverait à Rome en maître et qu'ils ne marchaient point contre les Autrichiens. Ce Zuccari qui, si peu de jours avant, avait failli s'échouer sur les bancs d'un conseil de guerre, tranchait maintenant de l'homme d'État. Tout Rome croit et dit que le roi trahit l'Empereur, écrit Norvins décidément édifié. On ménageait les habitants : Zuccari écrivait insolemment à Tournon que celui-ci serait rendu responsable si lès habitants étaient indisposés contre les troupes. La situation était telle que la longanimité de Miollis commençait à éveiller à Rome des doutes injurieux. Le 2 décembre, les Napolitains refusèrent d'entrer au Te Deum de Saint-Pierre : les officiers n'y vinrent qu'en curieux, et le palais Farnèse n'illumina pas. D'ailleurs l'état-major napolitain accepta, nous l'avons vu, d'aller banqueter chez Miollis et daigna boire à la santé du grand Napoléon[12].

Carascosa ne parlait point de partir ; ses troupes se faisaient nourrir avec sans-gêne par le souverain qu'ils allaient combattre ; on prévoyait qu'au 8, il y aurait 14.284 Napolitains à Rome.

Le 10 décembre, la garde royale arriva ; le 15, Carascosa se décida à s'éloigner, mais, le même jour, 10.000 hommes de la seconde division remplacèrent la première. Murat parlait tous les jours plus haut, exigeait des subsistances extraordinaires et des armes. Le service de son armée devant passer avant tout, il ordonnait et prenait toute la responsabilité. Il entendait commander dans tous les pays occupés par son armée ; Miollis devait correspondre avec lui pour tout ce qui concernait la défense des départements romains[13].

Ayant reçu de Paris, sur ces entrefaites, une lettre où il lui était formellement ordonné de ne plus fournir aucun fusil au roi de Naples et de ne laisser entrer ses troupes ni à Civita Vecchia ni au château Saint-Ange[14], Miollis vit, à cette marque de méfiance, qu'il devait, tout en restant correct, se garder à carreau ; il fit fermer les forteresses. La situation devenait tous les jours plus fausse : l'attitude louche de Murat, l'infâme comédie qui se jouait et qu'on pénétrait maintenant, exaspéraient les Français : Norvins eût préféré qu'on renvoyât le pape à Rome, tant l'idée que ce traître allait réussir à les jouer l'irritait[15].

Le 1er janvier 1814, le lieutenant-général Aymé, aide de camp de Murat, certifié bon Français par Fouché, arriva à Rome, annonçant la venue d'une 3e division commandée par ce Pignatelli qui était venu prêter main-forte à Radet, la veille de l'expulsion de Pie VII. Les deux autres divisions s'étaient écoulées, d'une part, sur Florence qui était occupée comme Rome, hypocritement, et, d'autre part, sur Ancône où le général Barbou s'était enfermé. Le général Miollis, qui ne se faisait plus d'illusions, hâtait l'approvisionnement du château et de Civils Vecchia ; le 6 janvier, il avait reçu avis du ministre de France à Naples que le roi était, selon toute vraisemblance, devenu, par des traités secrets, l'allié des Coalisés[16].

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Or, dès le 31 décembre, la proclamation de Francfort circulait dans Rome, qui, appelant les peuples' à secouer le joug de Napoléon, eût pu logiquement être signée de Murat, allié de Metternich et de l'Angleterre[17].

Joachim annonçait toujours sa propre arrivée pour le lendemain, mais il n'arrivait pas, gêné sans doute de se trouver devant cette poignée de bons Français ; déjà il avait fait savoir, par le duc d'Otrante, qu'il ne voulait point trouver à la porte Saint-Jean, le jour de son arrivée, Norvins, qu'il tenait pour son ennemi. Il redoutait plus encore le regard loyal de Miollis.

Celui-ci refondait sa petite armée ; il avait toujours son 2e étrangers qui lui donnait du souci : il procéda à la dissolution de ce corps, incorpora. dans les régiments français Russes, Polonais, Autrichiens, Prussiens et Espagnols, soldats malgré eux de l'Empereur, à l'heure où leurs compatriotes marchaient sur Paris.

Le 8 janvier, il y avait 5.000 Napolitains à Rome ; par toutes sortes de détails leurs chefs manifestaient le projet d'occuper les départements romains : Miollis rappelait les troupes et la gendarmerie du Trasimène, ne laissant à Rœderer que les forces suffisantes pour protéger sa retraite vraisemblable. A Rome, les soldats de Murat disaient que le roi allait alléger les impôts, supprimer la conscription ; Rome allait avoir un gouvernement national ; on allait chasser les étrangers[18].

Murat commençait à se démasquer : il écrivait, le 10, à Miollis que, l'invasion de l'Italie par les Anglais étant imminente, il le priait de recevoir un bataillon napolitain au château Saint-Ange. Vous ne voudrez pas, écrivait ce malheureux, confirmer par un refus le soupçon que la malveillance s'est plu à répandre sur mes sentiments et exposer les Français aux fureurs de la populace romaine qui n'est que trop indisposée contre nous. Au reste je vous rends responsable, aux yeux de la France et du monde, des événements que votre refus pourrait amener. Il menaçait, au cas de ce refus, de prendre décidément le commandement des États romains, espérant encore que Miollis concourrait avec lui au maintien de la tranquillité et de la sûreté de tous les Français[19]. A cette lettre hypocrite Miollis répondit avec une froideur extrême que les forces qu'il avait suffisaient pour la tranquillité du pays, ajoutant, avec une ironie mal déguisée, qu'il n'avait point attaché foi aux soupçons qui pesaient sur le roi et qui, étant donné le caractère du beau-frère de l'Empereur, étaient absurdes. Aussi bien, il avait demandé des ordres à Paris : il ne relevait que de l'Empereur[20].

Pignatelli, cependant, tranchait du gouverneur : il avait, le 14 janvier, avec éclat, envoyé une garde d'honneur au roi Charles IV et à la reine d'Etrurie, comme pour réparer un crime de lèse-majesté ; Miollis protesta contre cet oubli de toutes convenances. Pignatelli répondit à cette protestation en plaçant aux portes de Rome des plantons napolitains, sous prétexte d'empêcher la désertion parmi ses troupes[21]. En réalité Rome était aux Napolitains : dès le 11 janvier, Tournon constatait que rien ne leur était plus facile que de désarmer les troupes françaises. D'heure en heure, on attendait le coup d'État qui allait mettre fin au régime. Le 15, Miollis donnait d'urgence au payeur de l'armée l'ordre de mettre nuitamment au château Saint-Ange les derniers cent mille francs qui constituaient le mince trésor du gouvernement. A la direction générale de la police, Norvins brûlait papiers secrets, registres, quittances, lettres du ministère. Nous touchons au moment de notre dissolution, avait-il écrit dès le 8. Nous serons à nos postes jusqu'au dernier moment, ajoutait-il le 15[22].

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Le côté inquiétant de la situation était que, décidés à tout pour brusquer les événements ou simplement justifier leur intervention, les Napolitains étaient véhémentement soupçonnés de fomenter les troubles. Par une coïncidence qui ne pouvait échapper, le même jour, 11 janvier, deux émeutes se produisirent qui faisaient mal augurer de l'avenir. A quatre heures, les prisonniers, incités on ne sut par qui, se soulevèrent dans les prisons neuves ; ils parvinrent à forcer les portes de leur geôle, renversèrent les gardiens, se heurtèrent à la garde : un combat sauvage s'engagea ; les misérables furent refoulés par la troupe dans la prison, laissant sur le carreau neuf morts et onze blessés grièvement. La mauvaise foi s'empara des faits : les Français, avant de s'en aller, massacraient leurs prisonniers comme ils brûlaient leurs archives[23].

Or, à la même heure, une révolte, dont les conséquences pouvaient être plus graves, se déchaînait à Montefiascone. Le peuple s'y soulevait, faisait prisonniers les pionniers du 2° bataillon, de passage dans leur ville, pillait .les caisses du receveur, dévastait la caserne de gendarmerie, se donnait un gouverneur provisoire en la personne assez humble de Leopoldo Gervasi, frère du secrétaire de la mairie, et aux cris de Vive Marie ! vive le Pape ! A bas les Français ! arborait le drapeau pontifical sur la mairie[24].

La gravité de cette petite insurrection consistait en ce que, placé sur la route de Florence, Montefiascone pouvait bloquer les fonctionnaires français dans l'État romain. Tout en donnant au capitaine de Filippi l'ordre de marcher avec 100 gendarmes contre la cité rebelle, Miollis, Norvins et Tournon, d'un commun accord, entendirent négocier ; le neveu du cardinal Maury, évêque, on se le rappelle, de Montefiascone, lui-même chanoine de Saint-Pierre, fut député dans la ville épiscopale de son oncle pour apaiser ces révoltés. Au moment où il y arriva, le gouvernement français sombrait à Rome. Mais les cris de dévouement enthousiaste qui, de Montefiascone, s'étaient élevés en l'honneur du pape, et le traitement que les rebelles avaient fait subir à certains soldats napolitains, avaient éclairé le gouvernement de Murat sur l'inconvénient qu'il y avait décidément à déchaîner la bête populaire. Les Napolitains renoncèrent au système, se prévalant simplement de ces graves troubles pour déclarer qu'il était grand temps qu'à un gouvernement en dissolution se substituât un nouveau régime. Le gouvernement du lendemain, aussi bien, était déjà organisé.

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Cependant qu'une véritable invasion dotait Rome de toute une société napolitaine[25], un gouvernement occulte siégeait en effet au palais Farnèse. Pignatelli passait pour le gouverneur de Rome et agissait comme tel ; le secrétaire du Conseil d'État napolitain Manzi était venu organiser un corps de police. Tous les fonctionnaires, destinés à remplacer les nôtres, étaient, dès le 6, désignés et s'instruisaient de leurs fonctions[26]. Il était évident que tout était prêt pour un coup d'État. Le duc d'Otrante s'en faisait complice, mettant, de Florence, les fonctionnaires en garde contre les dangers et le ridicule que présenterait une résistance, conseillant de ne se point abandonner aux fausses idées de bravoure et de dévouement, engageant à quitter Rome pour rallier les troupes du vice-roi et concluant, suivant sa coutume, qu'en la crise actuelle et quand on n'a pas de force militaire, le courage était l'habileté[27]. Cet homme d'État — en plein imbroglio italien — sentait s'aiguiser son génie d'intrigues ; il datait sa lettre de la ville de Machiavel.

Les conseils n'étaient point entendus de Miollis. Celui-ci, après avoir été si longtemps le fervent de Virgile, était devenu devant le danger l'homme juste d'Horace.

Autour de lui, on délibérait ; Daru, sans oser l'avouer, trouvait l'idée d'un siège absurde ; Norvins se posait avec angoisse la troublante question : Allons-nous être des otages ou des prisonniers ? Tournon, très vaillant, ne pouvait se défendre d'un serrement de cœur devant sa femme de vingt ans et sa petite fille au berceau[28]. Ils restaient, cependant, tous fidèles au poste, mais fort assombris. Brusquement leur collègue Janet avait déserté. Dans ces débâcles, lorsque menace l'émeute, l'agent financier, toujours maudit plus que tout autre, fuit le premier ; très pâle, il vint, le 9 janvier, solliciter de son ennemi mortel Tournon un passeport pour sa femme ; le préfet comprit ; il envoya le passeport en blanc ; le lendemain on apprit que le financier était parti avec les siens. On en fit à Rome des gorges chaudes ; l'argentier était détesté ; on prétendit, et cela semble admis, qu'il emportait les diamants de la reine d'Etrurie, en dépôt dans ses caisses ; Miollis, indigné, mit à sa poursuite une brigade de gendarmerie, résolu à ramener de force son ministre des finances déserteur au Château ; il affecta de croire qu'il avait voulu sauver la caisse, et le somma par une lettre sévère de rentrer[29].

Si Janet partait, Maghella arrivait. Le 17, le rusé Génois s'installait au palais Farnèse, comme, à la veille du 10 juin 1809, son prédécesseur Salicetti. Les dieux et les déesses de Carrache virent alors lb même spectacle, sauf quelques variantes. Ils virent les mêmes patriciens ou à peu près, aussi affairés, aussi tremblants, aussi incertains ; ils virent un ministre de Sa Majesté Napolitaine se promener dans la galerie, disant des paroles rudes ou caressantes ; c'était Maghella, au lieu d'être Cristoforo Salicetti, mais lui aussi devait parler d'enclumes et de marteaux. Salicetti avait dit : Prenez garde d'être les enclumes sur lesquelles frapperait le marteau français. Ils s'étaient inclinés et ralliés à la France. Maghella leur disait : Ne vous entêtez pas à une fidélité absurde. Tournez-vous vers le roi de Naples. Ils abandonnaient la France, l'Empereur. désignaient incontinent une députation qui allait porter au roi l'expression du dévouement du patriciat et de la ville à Sa Majesté. Buoncompagni et Barberini partaient pour Naples. au moment où Altieri, Pallaviccini, Albani arrivaient à Paris, prêts à proférer les mêmes paroles, parlant au nom des mêmes gens, de l'inaltérable dévouement du peuple romain à Sa Majesté. C'étaient les descendants non des Caton, mais des affranchis de César[30].

Maghella se présenta au palais Doria le 17 janvier au matin : Miollis vit ce petit homme noir s'agiter en démonstrations persuasives : le roi voulait..., le roi exigeait..., le roi prétendait... Le Génois savait bien, en effet, ce que le roi voulait, puisque lui, Maghella, était l'auteur du scénario qui se déroulait ; mais il embrouillait les phrases, essayait d'envelopper dans ses tirades à la génoise — uomini senza fede, dit-on de ses compatriotes — ce loyal soldat qui d'un mot rude brisait les trames. Le roi voulait pourvoir à la conservation de ses États, garantir les Français, se mettre à même, à tout événement, de pouvoir être utile à la France et à l'Empereur ; à cet effet il pourrait se trouver de telles circonstances urgentes où, pressé tellement par la coalition et les Anglais, il serait obligé de prendre des mesures extraordinaires qui répugnent sans doute à son cœur, en s'emparant du commandement et de la direction des pays qu'il occupait, etc., etc. — La position de l'armée napolitaine est depuis longtemps désignée sur le Pô, répondit brusquement le général, cette armée ne peut exister nulle part comme alliée qu'en combattant nos communs ennemis ; aucune disposition ne peut varier ni changer le gouvernement des États de l'Empire, que celles émanées directement de l'Empereur à qui je soumettrai toutes les demandes qui m'ont été faites et dont mon devoir est d'attendre les ordres[31].

C'était la réponse d'un soldat bien trempé. Il console de Bernadotte, de Moreau, de Fouché, de Talleyrand, de Marmont et des ragusades de tout à l'heure ; tout trahissait, tout manquait, sauf le vieux soldat à la figure balafrée qui, venu sur le tard à l'Empire et n'ayant jamais flatté César, formulait seul de sa voix rude les règles élémentaires du devoir et de l'honneur. Rome connaissait enfin un Caton, mais ce Caton était un Français, Sextius de Miollis.

Maghella se retira, décidé à tout pour écarter ce butor qui n'entendait rien au dialecte génois. Un mouvement fébrile agita Rome dans la soirée du 18 janvier ; une houle courait du Transtevere aux Monti ; le drapeau français continuait à flotter à ce vent de fièvre le long de la haute hampe où on l'avait vu hisser le10 juin 1809, au-dessus du château des Borgia, sombre, massif, fermé, qui semblait braver l'émeute, la trahison, l'assaut.

Les théâtres étaient fermés ; le 28 décembre, on avait pour la dernière fois joué, à l'Argentina, Trajan en Dacie et dansé un ballet : La vengeance d'Ulysse (2)[32].

Au Monte Citorio, près du berceau de la petite Alix, le baron de Tournon, au palais de Saint-Ignace, le chevalier de Norvins, qui se croyait voué au martyre, au Quirinal, Daru, devenu grave, au palais Doria, sans courtisans, sans flatteurs, le général Sextius de Miollis se sentaient perdus dans une ville hostile où des bruissements d'armes se percevaient dans ces ruelles dont les lampes des Madones perçaient seules les ténèbres ; à travers Rome plongée dans un sommeil fiévreux, les traîtres Napolitains couraient de poste en poste et préparaient leur mauvais coup.

 

 

 



[1] Sur l'incident Battaglia : Miollis à Clarke, à Savary, 20, 25 et 29 novembre ; à Norvins, 25 novembre ; au général Lafosse, 26 novembre ; à Murat, à Elisa, à Eugène, à Borghèse, 7 décembre 1813 ; à Norvins, 22 décembre ; à Savary, 22 décembre (copie lettres inédites du général de Miollis) ; Tournon, 6 décembre, F1e III, Rome, 2. Dossier de l'affaire Battaglia, rapport d'Anglès, etc., 20 janvier 1814, F7 8898 : Bulletins des 3, 7, 21 décembre 1813, AF IV 1533 ; 5 et 7 janvier, AF IV 1534 ; Norvins, 6 décembre 1813, F7 6531 ; Mémoires inédits de Tournon ; ORIOLI, Souvenirs, p. 181-183 ; Mémoires de Fouché, t. II, p. 234 ; BELLAIRE (aide de camp de Miollis), Précis de l'invasion des États romains (1838), p. 5-6.

[2] Sur cette mission : Louis MADELIN, Fouché (2e édition), t. II, p. 272-298 ; Sur le séjour à Rome : Norvins, Fouché à Rome, Revue de Paris, septembre 1838 ; BARRAS, Mémoires, t. IV, p. 217 et 450 ; Fouché à l'Empereur, 28 novembre, 10 et 20 décembre 1813, Archives affaires étrangères, Naples, supplément 7 ; Norvins, 4 et 27 décembre 1813, Archives de la guerre, armée d'Italie, 1813, 2e semestre ; Mémoires inédits de Miollis, Tournon et Gaillard ; BELLAIRE, cité, p. 11 ; Mémoires de Fouché, t. II, p. 233-252.

[3] Norvins, 21 décembre 1813, F7 8890 ; Bulletin du 5 janvier 1814, AF IV 1534.

[4] Fouché à l'Empereur, 20 décembre, Archives des affaires étrangères, Naples, supplément 7 ; Mémoires de Fouché, t. II, p. 252.

[5] BELLAIRE, p. 16.

[6] Durand à Maret, 5 janvier 1814, Archives des affaires étrangères, Naples, 140.

[7] NORVINS, Fouché à Rome, cité.

[8] Norvins à Caroline, 11 novembre 1813 (Revue des autographes, n° 281, avril 1904).

[9] Miollis à Borghèse, à Elisa, à de Cessac, à Savary, à Eugène, à Clarke, à Vignolle, 13 novembre 1813 ; à Murat, au ministre de la guerre napolitain, 18 novembre ; à Murat, 25 novembre 1813 (copie lettres inédit) ; Janet, 22 novembre, 14 décembre 1813 (papiers Janet, Affaires étrangères, cités), Diario de FORTUNATI, cité, 25 novembre, f. 673.

[10] Tambroni à Testi, 29 novembre 1813, CANTU, p. 449 ; le duc de Sora au peuple romain, CANTU, p. 448 ; Journal de Rome, 1er décembre 1813, n° 144.

[11] Miollis à Clarke, 2 décembre 1813 (copie lettres).

[12] Norvins, 4 et 6 décembre 1813, Archives de la guerre, F7 6531.

[13] Miollis à Clarke, 5 décembre 1813 (copie lettres), 17 et 27 décembre. Archives guerre ; Miollis à Murat, 2 décembre, Archives affaires étrangères, Naples, 135, n° 243 ; Diario de FORTUNATI, décembre 1813, f. 671.

[14] L'Empereur à Miollis, 11 décembre 1811, Miollis à Murat, 22 décembre 1813 (copie lettres).

[15] Miollis à Clarke, 21 décembre 1813, Archives de la guerre ; Diario de FORTUNATI, 19 décembre, f. 671.

[16] Norvins, 4 janvier 1814, F7 4290 ; Miollis, 1er janvier 1814, Archives de la guerre ; Miollis à l'ordonnateur, 3 janvier (copie lettres) ; Miollis, copie d'une lettre de Durand, 6 janvier 1814, Archives de la guerre ; Norvins, 29, 31 décembre 1813, F7 4291 ; BELLAIRE, p. 7.

[17] Miollis au maréchal Pérignon, 7 janvier 1814 (copie lettres).

[18] Miollis à Elisa, 8 janvier 1814 ; au général Lafosse, à Rœderer, 9 janvier (copie lettres) ; Norvins, 29, 31 décembre 1813, F7 4291.

[19] Murat à Miollis, 10 janvier 1814, transmise par Miollis le 11, Archives de la guerre.

[20] Miollis à Murat, 11 janvier, au général Pignatelli, 11 janvier (copie lettres).

[21] Miollis à Clarke, à Elisa, 14 janvier, 15 janvier ; à Savary, 15 janvier (copie lettres) ; Norvins, 15 janvier 1814, F7 4290 ; MARIE-LOUISE de Parme, Mémoires, p. 317 ; BELLAIRE, p. 12.

[22] Tournon à Savary, 11 janvier 1814, F7 6531 ; Miollis au payeur, 15 janvier (copie lettres) ; Miollis à l'Empereur, 19 janvier 1814, item ; Norvins, 8, 15 janvier 1814, F7 4290.

[23] Miollis à Clarke, 12, 15 janvier, Archives de la guerre ; Dossier de l'affaire des prisons neuves, F7 8899 ; Mémoires inédits de Tournon ; BELLAIRE, p. 12.

[24] Miollis à Savary, à Clarke, 12 janvier 1814 (copie lettres) ; Norvins, 12 janvier 1814, F7 6531.

[25] Rapport sur les voyageurs de Naples à Rome, F7 8895.

[26] Norvins, 6 et 8 janvier 1814, F7 4290.

[27] Martial Daru à son frère, 17 janvier 1814, Archives de la guerre.

[28] Martial Daru à son frère, 17 janvier, Archives guerre ; Norvins, 1er janvier 1814, F 4290 ; TOURNON, Mémoires inédits.

[29] TOURNON, Mémoires ; Diario de FORTUNATI, 9 janvier, f. 672 ; BELLAIRE, p. 12.

[30] Miollis à Clarke, 17 janvier 1814 (copie lettres) ; Durant à Mollis, 17 janvier 1814, transmise par Miollis, Archives guerre ; BELLAIRE, p. 12.

[31] Miollis à Clarke, 17 janvier (copie lettres).

[32] Diario de FORTUNATI, 28 décembre, f. 671.