Suite de la chasse aux abeilles. — Louis XVIII à la chasse. — Le duc de Bordeaux. — L'architecte Famin.Dès le départ de Blücher, avant même qu'on eût dressé l'état des dégradations causées par le séjour des officiers prussiens, — dégradations qui, pour les appartements seulement, se chiffrèrent par un total de 40.584 francs, — l'ordre parvenait à l'architecte de poursuivre le nettoyage interrompu par l'escapade de l'usurpateur, et de vérifier si les bâtiments de Rambouillet ne contenaient plus aucun vestige de la décoration impériale. Famin fit sa tournée et déclara, un peu inconsidérément, que tout emblème choquant avait disparu. Le 16 août, le duc et la duchesse d'Angoulême traversaient la ville ; ils donnèrent un regard au château mais n'y entrèrent pas. Les troupes prussiennes occupaient encore les Communs et la Vénerie de Louis XVI ; leurs derniers détachements ne disparurent définitivement que le 25 octobre. Le séjour de ces hôtes déplaisants n'empêcha point la duchesse d'Angoulême de venir, en septembre, passer deux jours au château : elle arriva le 18, vers cinq heures de l'après-midi, fit appeler l'architecte, se promena en sa compagnie dans les jardins partie à pied, partie par eau et lui recommanda de se trouver le lendemain, à midi, devant la Laiterie, pour la guider dans la visite de ce pavillon. A l'heure dite, elle s'y rendit en bateau : au fronton du petit temple on avait, dès l'année précédente, supprimé l'inscription Laiterie de l'Impératrice, et on l'avait remplacée par celle qui s'y voit encore Laiterie de la Reine. Malgré ces modifications, l'ensemble était en triste état : le rocher, veuf de sa chevrière, n'avait plus de raison d'être ; Famin en fit jouer les eaux ; la princesse voulait tout voir. Elle parcourut le jardin anglais, entra dans la chaumière des coquillages, revint par l'île des roches, visita le grand Commun, puis le château dans toutes ses parties. Sans doute s'étonna-t-elle de la bizarre complexité de ses dispositions, car elle en réclama un plan. Les visites des princes vont se renouveler maintenant assez fréquemment : le deuxième régiment des cuirassiers de la garde royale occupe les bâtiments de la Vénerie et fournit les escortes d'honneur. On convoque aux Tuileries les deux gondoliers des canaux, Godet et Gouju, afin qu'ils prennent mesure de vêtements à la livrée du Roi : — habit de drap bleu à boutons blancs, culotte de même couleur, veste écarlate, chapeau à ganse d'argent. On complète le personnel du château qui comprendra à poste fixe un gouverneur, le duc de Sérent ; un adjudant, Lemasson Bernard, le concierge ; le médecin Potard, une lingère, un suisse d'appartement, quatre portiers, trois frotteurs et trois balayeurs. Tous poursuivront la chasse aux N, aux aigles et autres attributs condamnés, de nature à éveiller des souvenirs qu'il est dans l'intérêt du gouvernement de faire disparaître, car, malgré les rassurantes assertions de l'architecte, on en découvre toujours. On gratte donc les murs, on lime les boutons de porte, les poignées des fenêtres, les appliques, les quinquets ; on scrute les dessins des tapis, on retourne les pendules, on badigeonne, on replâtre, on ciselle, on marquette... Et on en oublie ! De nos jours encore, on peut constater, sur certaines espagnolettes du dernier salon de l'appartement d'assemblée, la présence de belles N qui ont échappé à ces investigations prolongées durant près de trois ans. Pourtant on y mettait du zèle : ne venait-on pas de découvrir, en août 1815, dans le château même, un buste qui pouvait bien être celui de Bonaparte, — ou peut-être de quelqu'un de sa famille ; à moins que ce fût un antique — on n'était pas fixé. Pour plus de sûreté, le buste disparut. Il ne fallait pas offusquer les regards des Princes. Eux-mêmes sont aux aguets et se formalisent facilement : en juillet 1816, S. A. R. le duc d'Angoulême entre à la Laiterie : il tique sur la table de marbre et manifeste sa surprise et son mécontentement de voir, sous l'emblème de S. M. Louis XVIII, les traces apparentes de celui de l'usurpateur. Là, comme ailleurs, on s'est contenté, en effet, de transformer les lettres N L — chiffres de l'Empereur et de l'impératrice Marie-Louise — en deux L contrariées — chiffre du roi régnant — et on utilisa, par économie, pour ces L, les deux jambages verticaux de l'N proscrite. Ce sont ces jambages subsistants qui impressionnent défavorablement le prince. On fait une enquête ; l'architecte fournit des explications et un croquis, et l'incident n'a pas de suite. Vous avez peur d'un nom, vous avez peur d'une ombre... disait le poète. Famin déplorait ces ridicules mutilations, mais il ne voulait pas perdre sa place. Le sous-préfet, — c'était, en 1815, Perrin du Lac, — tenait tout autant à la sienne et témoignait d'un zèle bruyant à effacer tout ce qui rappelait le régime déchu ; il semble qu'une guerre sourde divisait ces deux fonctionnaires. Le sous-préfet critiquait tout ce qu'entreprenait l'architecte, lequel, de son côté désapprouvait, — oh ! bien timidement, — les transformations que lui imposaient ses supérieurs. Ainsi quand, à la suite des visites du duc d'Angoulême, arriva de Paris une statue de marbre destinée à prendre, sous le rocher de la Laiterie, la place de la Chevrière exilée à la Cour des Pairs, Famin osa proclamer que l'on commettait un sacrilège. La Chevrière, écrivait-il, restera dans les galeries du Luxembourg, et l'on offre, pour la remplacer, une Baigneuse de Beauvallet. Or les rochers et les effets d'eau de la Laiterie ont été disposés pour la figure de Julien, de manière que la nymphe avait l'air de sortir de la grotte pour faire boire sa chèvre. Je ne puis croire que la Baigneuse de M. Beauvallet puisse produire le même effet, car rien ne ressemble moins à un lieu disposé pour le bain qu'un espace entouré de rochers... Famin avait cent fois raison ; mais on ne tint compte de ses observations et le marbre intrus fut installé à la Laiterie. Peu après, en juillet 1816, l'architecte décide de mettre à sec les canaux, afin de réparer leurs contre-murs de bordure. Le sous-préfet interdit cette opération : il craint que l'air en soit empesté. Famin avise le ministre de la maison du Roi et passe outre. Scène violente ; Perrin du Lac s'emporte : C'est une odeur infecte ; j'y ai peut-être puisé la mort !... Il n'en trépassa point cependant et la réparation des pièces d'eau s'effectua sans peste ni dommage. L'annonce d'un événement bien autrement important occupa les esprits dès l'année suivante. Louis XVIII témoignait le désir de chasser à Rambouillet. Or, depuis les Cent-Jours, les chasses à courre n'étaient pas rétablies ; les cuirassiers étaient casernés à la Vénerie ; ils quittèrent Rambouillet au début de 1817 et on s'évertua aussitôt à reconstituer l'équipage. Pourtant le Roi ne vint pas cette année-là. Comme il ne renonçait pas à son projet, on entreprit la révision du mobilier qui garnissait le château. Il n'était pas possible de coucher Sa Majesté dans le lit de Bonaparte, et on décida de renouveler toute la décoration de la chambre : elle était bleue, du temps de l'usurpateur, on adopta le rouge cramoisi. Pour que madame la duchesse d'Angoulême ne fût point choquée par les tentures qu'avait choisies la ci-devant impératrice, on transforma de même son salon, qui, de bleu, devint jaune citron à liséré violet. Chose surprenante, cet appartement de Marie-Louise est, sous Louis XVIII, couramment qualifié d'appartement de la Reine. Or il n'y avait pas de reine en 1818. Est-ce pour flatter madame la Dauphine qu'on la gratifiait prématurément de ce titre auguste, ou l'usage des Cours exigeait-il qu'il y eût, en tout lieu qu'habitât le Roi, un local pour une reine éventuelle ou imaginaire ? Les fonctionnaires du garde-meuble ignoraient-ils que Louis XVIII était veuf depuis son exil, ou, plus probablement, pour mieux effacer le souvenir des séjours impériaux, affectait-on d'imposer ainsi celui de Marie-Antoinette ? On ne sait[1]. Évidemment en adoptant cette désignation, on savait qu'elle plaisait au Roi, très sévère sur la question d'étiquette et se préoccupant des plus petits détails. Ainsi, on rencontre dans les dossiers des mentions telles que celle-ci : Sa Majesté permet que le salon de Rambouillet soit meublé de canapés, fauteuils, et beaucoup de chaises, de bonnes chaises ; il n'y a d'exclu que les pliants. Quant au salon bleu, il n'y a rien de changé : il doit être disposé tel qu'il est aux Tuileries. Et le branle-bas recommence, comme en 1804 quand Rambouillet attendait la première visite de Napoléon. Comme alors, on emprunte des meubles à Trianon et à Compiègne ; on dresse des tentes pour la garde du Roi, on réclame des chaises à porteurs, dans le cas où les princesses désireraient en faire usage pour leurs promenades ; on reçoit de Paris des lampes Carcel, des bougeoirs, des bains de pied, des vases de nuit par centaines, des rôtissoires, des casseroles, des moules à gâteaux. Ministres, intendants du garde-meuble, architectes, veneurs, tapissiers, s'ingénient à deviner les habitudes des hôtes illustres qu'il s'agit de recevoir et à prévenir leurs moindres désirs. Enfin, le dimanche 27 juillet de cette année 1818, le Roi quitta les Tuileries à midi, s'arrêta à Saint-Cyr et, après un détour aux Étangs de Saint-Hubert où les ducs d'Angoulême et de Berri avaient chassé dans la matinée, il entra dans le parc de Rambouillet par la grille royale et fut conduit directement aux Bergeries qu'il visita. Là une calèche à deux chevaux l'attendait ; — on sait que Louis XVIII, très goutteux, ne marchait pas ; — il y prit place, se fit promener dans le petit jardin anglais nouvellement planté sur le terrain vague, voisin du château, où, naguère, les paysans remisaient leurs charrettes aux jours de marché. Le Roi entrait à cinq heures dans la cour d'honneur. Tambours, acclamations frénétiques, discours des autorités, souhaits de bienvenue, joies officielles, protestations d'amour et d'allégresse. Tandis que se déroulaient ces réjouissances obligées, Monsieur, comte d'Artois, passait la revue des gardes nationales de Montfort-l'Amaury, de Dourdan, de Chevreuse, de Saint-Arnoult et de Rambouillet au drapeau de laquelle madame la duchesse d'Angoulême daigna attacher, de ses mains, une cravate blanche. Vers sept heures fut servi le dîner : à la table royale étaient conviés toute la Cour et les hauts fonctionnaires du département et de la ville. Après le repas, le Roi, très gai, s'entretint avec ses deux neveux, les ducs d'Angoulême et de Berri et, à neuf heures, il donne l'ordre. C'était l'autorisation de se retirer : la journée du lendemain devait être consacrée à une chasse à courre ; Sa Majesté, bien que podagre, avait décidé de la suivre et le duc de Berri allait passer là nuit à reconnaître le terrain où le cerf devait être attaqué. Mais, au matin du 28, le temps avait changé ; il pleuvait à verse. N'importe : au déjeuner le Roi parut en habit de chasse, incompatible avec son énorme corpulence ; on jugea néanmoins que ce costume lui seyait très bien : c'était un habit bleu, à parements et collet de velours cramoisi, brodé aux poches, au col et aux manches de cinq galons d'or et d'argent. Sauf les gentilshommes de service, toute la Cour avait revêtu cet uniforme ; mais la pluie persistant, les princes entamèrent sous les yeux du Roi une partie de billard, les princesses prirent leur ouvrage et la réunion fut tout aussi gaie et enjouée que l'avait été la soirée de la veille. Enfin, à deux heures, le temps se leva et on vit défiler l'équipage sous les fenêtres du château : deux calèches du Roi, quarante ou cinquante chevaux, bien équipés, menés par autant de piqueurs, puis la meute des vieux chiens encadrée de valets en grande tenue, la trompe en sautoir ; venait ensuite la troupe des veneurs à cheval suivie d'un fort détachement de soldats. Les relais, composés de même, passèrent à leur tour et cet imposant cortège promettait une chasse heureuse. A trois heures Louis XVIII monta dans son carrosse avec le duc de Grammont, son capitaine des gardes, le duc de la Châtre, premier gentilhomme de la Chambre et le duc d'Avaray. La rue Royale — rue Nationale actuelle —, était encombrée d'une affluence considérable qui se pressait contre la voiture du Roi, en poussant des Vivat ! et des cris de joie ; à toutes les fenêtres flottaient des drapeaux blancs fleurdelisés. Le rendez-vous était à l'étang de la Tour, où s'élevaient alors deux pavillons bâtis en 1809 et dont l'un comportait un grand salon de forme ovale. A trois heures et demie le Roi arrivait, salué par les princes qui l'avaient devancé, acclamé par les curieux qu'attirait en foule ce pittoresque spectacle. Il descendit de son carrosse pour monter aussitôt dans une légère calèche et, à ce moment, le duc de Berri lui présenta deux déserteurs arrêtés, le matin, dans la Forêt. Ils se jetèrent à genoux devant le monarque qui, suivant l'antique privilège, leur accorda grâce, disant : Relevez-vous et servez désormais avec fidélité. Le peintre Carle Vernet devait fixer sur la toile ce trait mémorable de la magnanimité des Bourbons. Le départ fut magnifique : le Roi, dans sa calèche, madame la Dauphine dans une autre, répondaient par des sourires et des saluts aux cris de la foule ; les princes à cheval, accompagnés de leurs aides de camp et des officiers de leur Maison, portaient l'habit de chasse et le grand chapeau en bataille. L'attaque eut lieu dans les fonds de Bullion ; on découpla les chiens sur un dix-cors ; mais le vent était fort et contraire, et, tout de suite, ils furent en défaut. Durant quatre heures on ne parvint pas à les remettre sur la voie et quand, sans qu'on ait rien fait, le soir approcha, le Roi appela son écuyer : Les folies les plus courtes sont les meilleures, dit-il. Monsieur le duc de Berri peut poursuivre ; moi je vais rentrer et faire mettre le vin dans la glace. Quoique hautain et ne supportant pas la moindre infraction au cérémonial, il aimait, pour sa part, ces goguenarderies de bon bourgeois. A huit heures tout le monde se retrouvait au château et la soirée fut morne : le Roi et les princes étaient fatigués de leur journée, les veneurs dépités de leur échec, les dames déçues d'être frustrées de la traditionnelle curée aux flambeaux. Et tel fut le début malheureux de l'équipage royal de la Restauration. Il allait se relever bientôt de ce premier insuccès, car les Bourbons étaient, par long atavisme, chasseurs ardents et passionnés : Louis XVIII ne reparut plus à Rambouillet, mais la vénerie étant reconstituée, le duc d'Angoulême y vint chasser tous les cinq jours et, quand son père fut roi, la Forêt revit les belles fêtes cynégétiques d'autrefois. Dès le 15 novembre 1824, au sortir du deuil de son frère, Charles X vint prendre possession de Rambouillet ; le 6 décembre il y chasse et désormais ce domaine devient sa résidence de prédilection. Quand il y passe la nuit, il se lève, dès l'aube, pour entendre la messe à la paroisse : au seuil de la petite église il est reçu sous le dais porté par quatre conseillers municipaux... Il serait fastidieux d'énumérer les visites princières que reçut Rambouillet sous le règne du dernier roi de France ; tant et tant de souverains et d'altesses ont, depuis Charles VI, franchi les portes du château ; il a abrité tant de grandeurs et tant d'illustres infortunes, que son histoire est en quelque sorte un compendium de nos Annales ; elle se découpe en tableaux si variés que chacun d'eux vaudrait d'être étudié en détail. Il faut se borner pourtant, non sans noter tout au moins la visite, en septembre 1826, du duc Louis-Philippe d'Orléans, de sa femme Marie-Amélie et de sa sœur Adélaïde ; celle-ci et son frère étaient les petits-enfants du duc de Penthièvre ; leur mère avait vécu à Rambouillet ses premières années, les seules heureuses, et en garda, tant qu'elle vécut, d'enivrants et mélancoliques souvenirs. Ce château, ce parc, ces bois étaient pour les princes d'Orléans un reliquaire de famille. Deux ans plus tard, en septembre 1828, le château reçut, pour deux jours, le jeune duc de Bordeaux, alors âgé de huit ans. Il avait si souvent entendu son grand'père, le roi Charles X, vanter les charmes de Rambouillet qu'il était fort désireux de connaître ce lieu de délices ; on lui permit ce voyage en récompense de son application et de ses progrès. Promenades en barque, pêche à l'épervier dans les canaux, goûter à la Laiterie, randonnées dans le parc et dans la Forêt, ce furent deux jours d'inoubliables joies pour l'enfant royal. Quand il fallut retourner à Saint-Cloud, il exprima vivement son désir de revenir à ce château où l'on s'amusait tant et le Moniteur, en rendant compte de cette excursion, assurait que les habitants de la ville, séduits par l'affabilité joyeuse du jeune prince, faisaient des vœux pour le revoir bientôt. Hélas ! Nul alors n'aurait pu prévoir que leur souhait ne tarderait pas à s'accomplir... Mais avant de relater les circonstances qui ramenèrent à Rambouillet l'héritier du trône, il importe de signaler la dernière modification que subit le château tant de fois remanié, réduit, augmenté, écorné, embelli ou replâtré depuis six siècles. L'architecte Famin constatait-il des lézardes au côté sud de la façade donnant sur les canaux ? Il le dit : c'était, il est vrai, la seule partie de l'ancien manoir féodal qui eût jusqu'alors échappé, dans son gros œuvre, aux innombrables rapiécetages, celle où se trouvaient, au rez-de-chaussée, la salle de marbre de Jacques d'Angennes et, au premier étage, les deux pièces de l'appartement du Roi aménagées, à une époque qu'on ne peut préciser, dans la grande salle du château primitif. L'âge de ce bâtiment justifiait quelques rides. D'autre part, ses murs épais de près de trois mètres étaient de nature à rassurer sur leur solidité ; mais Famin avait son idée et il décréta, en avril 1820, que cette partie menaçait ruine. Son but était de la doter d'une monumentale façade de sa façon, élevée dans l'axe du canal qui s'étend de l'embarcadère au Tapis vert ; il estimait que ce motif architectural obligerait, par respect pour la symétrie, à prolonger la construction en abattant la vieille tourelle du sud et à en élever une neuve en pendant avec celle existant à l'angle du pavillon de l'appartement d'assemblée. Il construisit donc sa façade, mais elle eut si peu de succès qu'on le pria de suspendre les travaux avant qu'il eût entamé la tourelle. Le château perdit, à cette modification, les dernières fenêtres gothiques par lesquelles avait jusque-là pris jour l'appartement du Roi, et que remplaçaient trois larges baies de dessin fort lourd ; il y gagna un surcroît de guingois, car ces trois baies, faites pour être un motif central, se trouvent, en raison de l'inachèvement du projet, reléguées à l'extrémité du bâtiment. En revanche, la grande salle qu'elles éclairent, revenue à ses dimensions premières, est, tout au moins par ses proportions, la plus belle du château, et la tourelle du sud, la seule des trois qui soit contemporaine du moyen âge, fut sauvée. |
[1] A rapprocher de ce fait singulier : Le 29 juillet 1830, la duchesse d'Angoulême passant à Dijon, et ignorant encore les événements de Paris, voulut aller au théâtre. Elle y fut accueillie par le cri : A bas la Reine ! M. L. Bozet, Chronique de 1830, II, 18.