HISTOIRE DES INSTITUTIONS CAROLINGIENNES

LIVRE DEUXIÈME. — GOUVERNEMENT DES MÉROVINGIENS.

CHAPITRE V.

LA ROYAUTÉ GERMANIQUE EN CONTACT AVEC LES IDÉES ROMAINES. - ELLE SE TRANSFORME PEU À PEU SOUS CETTE INFLUENCE. - CETTE TRANSFORMATION S’ANNONCE DANS LES HABITUDES, LE COSTUME, L’ENTOURAGE ET LE PROTOCOLE DES ROIS MÉROVINGIENS.

 

 

Nous avons vu quel était le caractère de la royauté germanique au moment de l’invasion. Nous allons voir ce qu’elle devint sous l’influence des idées romaines sur la terre des Gaules.

Deux tendances opposées dominent toute l’histoire intérieure de la période mérovingienne et suffisent pour l’expliquer. D’un côté, la royauté barbare des forêts de la Germanie, transplantée parla conquête sur la terre romaine, essaie de changer de nature en s’éloignant de son principe ; d’un autre, l’influence rivale de l’aristocratie fait de continuels efforts pour l’empêcher d’en sortir. Je n’hésite point à l’affirmer, c’est autour de cette question que roule toute l’histoire de la dynastie.

On le sait, les rois francs, lorsqu’ils mirent le pied dans la Gaule, n’étaient que des chefs de guerre, qui n’avaient pour se faire obéir que la force, pour se faire respecter, que le prestige attaché à leur longue et flottante chevelure. lais la royauté germanique va se trouver dans l’Empire, sur un terrain mieux approprié à sa nature, et recevra des circonstances générales au milieu desquelles elle sera placée désormais, un développement qu’elle aurait peut-être vainement attendu de l’autre côté du Rhin[1]. Déjà tout change de caractère dès que l’eau du baptême a coulé sur le front du Sicambre. Là commence pour lui une autre existence. En renonçant, sous les voûtes de la basilique de Reims, aux dieux de bois et de pierre qu’il avait adorés jusqu’alors, il renonçait aussi, sans le savoir, aux traditions nationales et aux vieux usages dont le culte se confondait avec le leur, et devait disparaître avec lui. Il appartient désormais à l’influence ecclésiastique qui vient de le courber sous la main d’un évêque, et d’étonner à la fois son esprit et ses sens par le spectacle éblouissant du culte nouveau qu’elle lui impose[2]. Il subit peu à peu, dans les leçons des clercs et pour ainsi dire sous le charme de leur parole, l’heureuse influence de la civilisation romaine, dont ils sont alors les plus éclairés et presque les seuls interprètes. Cette civilisation exerce encore, jusque dans sa décrépitude, une attraction puissante sur les Barbares. Le sol est partout jonché de ses débris. Son génie respire dans la langue que l’on parle autour d’eux, et dans les monuments qui s’offrent de tous côtés à leurs regards. Comment pourraient-ils échapper eux-mêmes à son influence ? Aussi se laissent-ils aller tout d’abord à ces douces impressions. Pendant que la masse des guerriers francs s’obstine encore à rester barbare dans la Gaule civilisée, et repousse avec un égal mépris les arts et la religion des vaincus[3] ; les Mérovingiens dépouillent à la hâte les mœurs et les préjugés de la vieille Germanie, et tiennent à honneur de les remplacer au plus vite par des vices savants et une corruption empruntée. C’est ainsi que s’annonce la réaction inévitable des vaincus sur les vainqueurs, de la civilisation sur la barbarie, de l’intelligence sur la force qui l’opprime sans pouvoir l’étouffer. Ce sont les rois qui la commencent, et il ne faut pas s’en étonner. Des hauteurs où ils sont placés, ils jugent mieux de la distance qui Sépare les institutions des deux peuples, et frappés bientôt d’une infériorité que la foule ne soupçonne point encore, ils sont conduits par cela même à faire les premières tentatives pour l’effacer. L’exercice du pouvoir a en outre cet avantage, que l’intelligence s’élève à mesure qu’il s’étend, et plus une situation est grande, plus elle fait d’efforts pour y suffire. La métamorphose, commencée déjà sur l’autre rive du Rhin, s’achève ainsi promptement au milieu de la Gaule. Le Mérovingien, pressé de tous ôtés par cette civilisation qu’il comprend mal, mais qu’il admire, commence par lui demander ses jouissances et ses plaisirs. Les bains et les spectacles, la table et le sommeil, telles sont, en quelque sorte, ses premières conquêtes[4]. Ce Barbare, qui naguère encore dormait en plein vent dans une peau d’ours ou de taureau sauvage, repose mollement dans un lit de pourpre et de soie, et n’en sort que pour reprendre, au milieu des viandes et des vins de la Gaule, l’orgie si délicieusement interrompue la veille par l’ivresse et l’assoupissement des convives[5]. Autour de lui se presse une troupe choisie de ministeriales et de pueri, assouplis de longue main par le despotisme des empereurs, et si merveilleusement dressés à épier les moindres caprices du maître, qu’ils leur laissent à peine le tempe d’éclore sur ses lèvres. Les vêtements courts et serrés des vieux germains, ses ancêtres[6], font place sur ses épaules aux vêtements flottants des dignitaires de l’Empire[7]. Une couronne radiée, semblable à celle des Césars, se dresse sur son front et retient avec grâce les boucles éparses de sa longue chevelure[8]. Sur ses monnaies il aime à se faire représenter avec la toge consulaire, la tunique à broderie perlée des empereurs du Bas-Empire[9], et tous les attributs d’un magistrat romain[10] ; dans la vie privée, il cherche à relever le ton trop simple de son habillement par de petites bandes de pourpre imitées du laticlave des sénateurs[11]. Comme les consuls de l’ancienne Rome, il tient dans sa main un bâton doré qu’il appelle son sceptre[12], et porte sur l’épaule un javelot semblable à celui qui se voit quelquefois sur les monnaies impériales[13]. Lorsqu’il vient s’asseoir au milieu de ses leudes, sur un siége un peu plus élevé que le leur, il se rappelle les empereurs romains, et croit prendre comme eux possession de son trône[14]. En même temps des conseillers gaulois viennent s’asseoir à ses côtés au milieu d’un sénat tout germain[15]. Des abbés et des évêques sont admis aux joies de ses festins, dans l’intimité de son foyer domestique et dans tous les secrets de son gouvernement. Eux seuls possèdent l’art de courber, en se jouant, l’esprit indompté du Barbare, et de désarmer par une menace ou une caresse le courroux d’un vainqueur et d’un maître. Leur voix apaise et modère à son gré tous les orages qui s’élèvent chaque jour dans ce cœur agité ; et le Sicambre, après s’être laissé emporter un moment à la passion qui l’entraîne, revient docilement reprendre sa chaîne à leurs genoux, comme un enfant colère et facile[16]. Ils le dominent tour à tour par l’espérance et par la crainte, par les promesses, par les menaces, par ses affections, par ses haines, par toutes ses faiblesses à la fois. Ce sont eux qui préparent par leurs prières ses plus heureuses victoires[17], en ralliant à sa cause tous les peuples de la Gaule ; eux qui bénissent et légitiment les plus doux plaisirs de sa couche ; qui nomment ses enfants au baptême[18], et jettent chaque jour sur ses ennuis le charme de leurs discours, en discutant avec lui quelque belle question de théologie ou de grammaire[19]. Peu à peu il s’essaie lui-même à bégayer la belle langue dans laquelle ces maîtres habiles rendent leurs oracles, et défie insolemment la risée des vaincus, en alignant sous leurs yeux des vers où la mesure, l’harmonie et le sens sont également d’un Barbare[20]. Le franc Charibert se laisse audacieusement comparer à Trajan par un poète courtisan, qui trouve dans ses barbarismes toutes les fleurs, tous les parfums de l’éloquence latine[21]. Chilpéric, qui faisait des vers si curieux, voulut ajouter à l’alphabet trois nouvelles lettres de sa façon, et s’en faisait louer par Fortunat dans des vers, qui sans doute valent les siens[22]. Le sauvage Childebert ne craint pas de se faire représenter avec un livre à la main, au portail de l’église qu’il bâtit en l’honneur du martyr saint Vincent[23] ; et ce même Chilpéric, qui semble avoir voulu se donner tous les ridicules comme il avait tous les vices, parait avec un violon au portail de Notre-Dame[24].

Mais dans ces imitations maladroites des arts, des préoccupations et de la frivolité des vaincus, il faut pourtant voir autre chose que des maladresses. C’est le premier symptôme d’une situation nouvelle, la première manifestation de tout un ordre nouveau d’idées et de faits ; et au bout de ces emprunts, inspirés, en apparence par un simple caprice, se trouve une grande révolution politique. Il était difficile, en effet, qu’une fois placés en présence des souvenirs que le despotisme des empereurs avait laissés derrière eux, les chefs de guerre des tribus germaniques ne fussent pas tentés, tôt ou tard, de s’approprier ce magnifique héritage. La voix de l’ambition, à défaut de courtisans, leur eût appris bientôt combien il y a de douceur dans une autorité sans limites. Le pouvoir impérial, en se retirant de la Gaule, semblait les avoir constitués ses héritiers, et ils pouvaient croire, sans trop d’invraisemblance, qu’ils avaient trouvé le despotisme parmi les dépouilles du champ de bataille. Le roi mérovingien, sur la terre romaine, ne pouvait plus se regarder comme un simple chef de bandes. C’était le successeur des Césars, armé comme eux de la loi romaine, et revêtu, à ce titre, de l’inviolabilité dont elle entourait leur personne sacrée. Toutes les terreurs de cette sanglante législation sont invoquées de nouveau pour lui servir de rempart contre les trahisons et les complots. Sa vie est désormais une chose sainte, et le crime de lèse-majesté retentit de nouveau dans la bouche des affranchis et des délateurs[25]. D’un autre côté, le Christianisme, qu’il vient à peine d’embrasser et dont il ne respecte encore que les menaces, les met toutes au service de son pouvoir, en le représentant aux yeux des peuples comme l’image de la divinité sur la terre, et en le plaçant, dans chaque circonstance, sous la protection de ses anathèmes. La religion vient en quelque sorte s’interposer entre lui et le reste des hommes, et lie chacun envers lui par un serment de fidélité dont l’oubli est un parjure, dont la violation est sacrilège[26]. Le pouvoir dont il est revêtu n’est déjà plus une délégation de ses semblables, c’est une émanation de la toute-puissance divine[27]. La royauté n’est plus un don de la fortune, c’est un don du ciel, et pour ainsi dire un patrimoine, qui se transmet, qui se partage, mais qui doit toujours rester inviolable[28].

Voici par quelles métaphores, cette révolution se traduit dans les belles paroles du pape Grégoire Ier au roi Childebert[29] :

Autant la dignité royale s’élève au-dessus du reste des hommes, autant la majesté de votre royaume dépasse celle des autres rois de la terre. Et pourtant la merveille n’est point que vous soyez roi, puisqu’il y en a d’autres ; mais la gloire sans égale est que, seul de tous les rois, vous ayez mérité la grâce d’être catholique. Car de même qu’une vaste lampe, allumée soudain au milieu d’une nuit profonde, chasse les ténèbres à l’éclat de sa lumière, ainsi l’éclat de votre foi brille et resplendit au milieu de l’aveuglement et des ténébreuses erreurs des autres nations. Tout ce que les autres rois se flattent de posséder, vous l’avez comme eux ; mais il est un point dans lequel vous l’emportez de beaucoup : c’est qu’ils ne sont point en possession du bien inappréciable dont vous jouissez. Et afin que cette supériorité éclate également et dans votre foi, et dans votre conduite, que votre Excellence se montre toujours clémente envers son peuple ; et si elle vient à éprouver quelque sujet de peine, qu’elle cherche à s’éclairer avant de sévir, persuadée qu’elle sera d’autant plus agréable au Roi des rois, c’est-à-dire au Dieu tout-puissant, qu’elle saura mettre des bornes à son pouvoir, et qu’elle croira que sa volonté doit en avoir de plus étroites que sa puissance.

De là, aux yeux des Francs, la plus étrange perturbation deus les idées. Autrefois c’était la tribu qui choisissait ses magistrats[30] ; aujourd’hui c’est le prince qui les impose[31]. Jadis, dans les beaux jours de la liberté germanique, la volonté de tous faisait la loi ; maintenant la loi suprême est déjà la volonté du chef. C’est lui qui nomme et qui destitue, qui élève et abaisse, qui frappe et absout, qui fait vivre ou mourir. Le protocole des empereurs qu’il a emprunté pour son usage, produit cette étrange fascination sur l’esprit du Barbare ; et le titre de Majesté, qu’il n’ose prendre encore, mais qui se glisse déjà un peu déguisé dans les lettres qu’on lui adresse et dans les flatteries de ses courtisans[32], lui rappelle d’un seul mot la merveilleuse révolution qui s’est opérée dans sa fortune. C’est Alexandre, vainqueur de l’Orient, qui ne veut plus qu’on le salue à la manière des Grecs. Les conseillers romains dont il est entouré lui répètent à l’envi que son pouvoir ne doit s’arrêter devant aucun obstacle ; que tous les peuples de la Gaule lui sont soumis au même titre ; qu’il a le droit d’exiger de tous la même obéissance ; qu’il en était ainsi du temps des empereurs, et qu’il doit s’accoutumer à voir dans l’histoire des Césars l’image de ce qu’il sera lui-même un jour[33]. En effet, il gouverne et fait administrer une province de leur empire par des malins romaines et en grande partie d’après leurs maximes. Les Gaulois sont pour lui des provinciales, comme autrefois aux yeux des empereurs, et c’est le nom qu’il leur donne dans ses constitutions et ses édits[34]. Comme eux il se place volontiers au-dessus de ses propres lois et s’empare sans façon du droit de les interpréter à sa guise, renversant à son gré l’ordre des successions, s’emparant de celles de tous ceux qui mouraient ab intestat[35], condamnant les accusés sans les entendre, et substituant partout l’arbitraire à la règle[36]. Comme eux encore il se donne l’insolent plaisir d’élever un favori, un complaisant, le premier venu, au-dessus de leurs prescriptions. Avec un præceptum revêtu de son seing, on peut impunément aller tuer son ennemi en plein jour, lui enlever sa femme on sa fille, ravir ou dévaster sa propriété, arracher une religieuse à l’autel, etc.[37] Et cet odieux despotisme n’est point à ses yeux un droit usurpé dont il s’empare ; c’est un héritage qu’il recueille. Depuis qu’il a reçu les ornements consulaires de la part de l’empereur Anastase[38], il est Patrice et Auguste. C’est à ce titre que l’obéissance et la fidélité des Gaulois lui sont acquises[39] ; et si dans ses relations avec les conquérants, il reste encore jusqu’à un certain point sous l’influence de son passé, dans ses rapports avec les vaincus c’est le successeur d’Auguste et de Constantin[40]. Ainsi le chef germain s’efface de jour en jour sous ce nouveau déguisement. Des deux empreintes qu’il porte au front, l’empreinte romaine finira par l’emporter ; et déjà de son ancienne barbarie il ne garde guère que les passions effrénées qui donnent tant de prix à l’autorité souveraine, et la flottante chevelure qui lui permet d’en abuser.

Ici commence entre les Mérovingiens et les Prunes une lutte qui n’est autre chose que la crise qui suit nécessairement l’établissement de toute société nouvelle et qui décide ordinairement de son avenir.

 

 

 



[1] Ceci, comme beaucoup d’autres points très délicats de nos origines, a été entrevu et touché par le savant comte du Buat :

Je suis persuadé que chez les Francs, comme chez les autres Germains, il y avait des familles royales ; mais j’ai de la peine à croire que la royauté, telle qu’elle exista après la révolution (l’invasion), ne doive pas en grande partie son origine aux dignités romaines, et que les premiers rois francs n’aient pas été les gouverneurs de leur nation pour les Romains. (Les origines de l’ancien gouvernement de la France, de l’Allemagne et de l’Italie. — Lahaie, 1757, 4 vol. in-12.)

[2] Saint Rémy, qu’il appelle son patron dans Grégoire de Tours, lui écrivait après son baptême : Sacerdotibus tuas debebis bonorem deferre, et ad eorum consilia semper recurrere. (Sirmond., Condi. eccles. gallic., t. I.)

[3] Libenter te audiam, beatissime pater, dit Chlovis à Saint-Rémy ; sed unum restat, quia populus qui me sequiturnon vult relinqnere deos suos. (Gesta Franc., ap. D. Bouquet, t. II, p. 551.) Le plus grand nombre refusa en effet de recevoir le baptême avec lui, et aima mieux se retirer auprès de Ragnachaire, roi de Cambrai (Vit. S. Remig., Remens. episcop.) — Au VIIe siècle, un grand nombre de Francs étaient encore païens. (VV. SS. ap. Bolland, et en particulier Vit. S. Eligii Noviomens., episcop., ap. Acherium, t. V, Spicileg. — Vit. S. Silvini, episcop. Morinor., ap. D. Bouquet, t. III, p. 640.)

[4] In domibus deliciæ supercrescunt, dit Grégoire de Tours aux petits-fils de Clovis. (Lib. V, in Prolog.) — Apud Suessionas circos ædificare præcepit (Childericus). (Id., III, 33.)

[5] Greg. Turon., X, 27. — V. Sidon. Apollinaire, Carm. et Epist.

[6] Tacite, Germania, 17.

[7] D. Bernard de Montfaucon, Monuments de la Monarchie française.

[8] D. Bernard de Montfaucon, Monuments de la Monarchie française.

[9] Anastasis Childerici I Francorum regis, par Jacques Chifflet, Anvers, 1655.

[10] Leblanc, Traité des Monnaies.

[11] Regali indutus purpura (Theodebertus). (Vit. S. Mauri, ap. Bolland., t. I, januar.)

[12] Monuments de la Monarchie française, par le P. D. Bernard de Montfaucon, t. I.

[13] Anastasis Childerici I Francorum regis, par Jacques Chifflet, Anvers, 1655, p. 52. — Le javelot passé sur l’épaule figurait, au rapport de Festus, Summa armorum et imperii.

[14] Monuments de la monarchie française, p. 163.

[15] Aurelianus et Melanius, conseillers de Clovis. — La Cour des rois mérovingiens était peuplée de Romains. (Greg. Turon., 33, et passim.)

[16] Voir dans Grégoire de Tours l’histoire de ses relations avec Chilpéric, et particulièrement l’histoire du procès de Prætextat, évêque de Rouen. (Lib. V, p. 10, et suivantes.)

[17] Voir le liv. II de Grégoire de Tours et les Vit. SS. des Bollandistes.

[18] Greg. Turon, VI, 27, et VIII, 37.

[19] Greg. Turon., V, 45.

[20] Confecit duos libros.... quorum versiculi debiles nullis pedibus consistere possunt, dit Grégoire de Tours en parlant de Chilpéric. (Lib. VI, 46.)

[21] Fortunat, Carm., VI, 4.

[22] Cui simul arma favent et littera constat aurore,

Hinc virtute potens, doctus et inde places.

(Fortunat, IX, Carm. I.)

C’est dans cette même pièce qu’il ose bien dire à Frédégonde :

Omnibus excellens meritis, Fredegondis opima.

[23] Aujourd’hui l’église de Saint-Germain-des-Prés. V. D. Bernard de Montfaucon, Monuments de la Monarchie française, t. I, p. 54.

[24] D. Bernard de Montfaucon, Monuments de la Monarchie française, p. 56. — On trouve un graphium dans le tombeau de Childéric I, à Tournai. (Chifflet, loc. cit.)

[25] Ex vit. S. Remigii, auctor. Hincmar. — Greg. Turon., IX, 13 ; et alias passim.

[26] Greg. Turon., III, 30, et alias passim.

[27] Præceptio gloriosissimi regis Guntchramni ad episcopos et judices, apud Baluze, t. I. — Manet vobis regnum administrandum et Deo auspice procurandum. Populorum caput ostis et regimen sustinetis. — Ce sont les paroles de S. Rémy à Clovis. — V. Epistol. Remig. episcop.

[28] Greg. Turon., III, 14. — Id., V, 21.

[29] Gregorius Childeberto regi Francorum. Sirmond., Concil, eccles. gall., t. I, p. 418.

[30] Tacite, Germania, 12.

[31] Ceci ressort de toute l’histoire des Mérovingiens.

[32] Epistol. Avit. Viennens. episcop. ad Chlodon R. — Vit. S. Mauri, ap. Bolland., t. I, jan. — In Epistol. Synodi parisiens. ad Sigebertum R., apud Sirmond., t. I, p. 353. — Et apud Greg. Turon, IV, 47. — Theodoric. R. Luduin Franc. R., ap. D. Bouquet, t. IV, p. 4. — Au VIIe siècle, le mot majesté est déjà passé dans la langue usuelle. Ex vit. S. Goaris confessoris., apud D. Bouquet, t. III, p. 541. — Diplom. de condition. cœnobli Miciac. Ibid., p. 616.

[33] Vit S. Remig. auct. Hincm., ap. D. Bouquet.

[34] Chlotach. R. constit. general., ap. Baluze, t. I, p. 7.

[35] Cloth. reg. adictum ad ann. 814 : Cuicumque defuncto, si intestatus decesserit, propinqui abaque contradictate judicum in ejus facultate Julia legem succedant. — La loi avait donc été plus d’une fois violée.

[36] Chlotach R., Const. general., II, III.

[37] Greg. Turon., lib. IV, 13, 47 ; lib. VI, 10 ; lib. IX, 21. — V. Edict. Chlotarii R., ad ann. 815, ap. Baluze, t. I, p. 24.

[38] Greg. Turon, I, II, 38. Vit. S. Martini Vertavens., ap. D. Bouquet. Vit. S. Præjecti, ap. Bolland., t. II, jan., p. 830. Sainte Clotilde est appelée Augusta, dans la vie de S. Germain. (Ibid.) — Vit. S. Carilefi, ap. Bouquet, III, p. 440. — Ex vit. S. Fridolini abbatis, ap. Bolland., 6 mart. — Ex v. S. Medardi, Suessoniens. episcop., de Chlotario I, apud D. Bouquet, III, p. 453.

[39] Le P. Lecointe, Annal. eccle., ad ann. 508, va jusqu’à prétendre que Clovis fut associé à l’Empire par Anastase ; et en effet, à la porte de Saint-Germain-des-Prés, le barbare porte encore le sceptre et la robe consulaires. (Montfaucon, ubi supra.) Adrien de Valois lui-même fait cette remarque (Rer. franc., lib. VI, 1) : Cæterum postquam Chlodoveus baptismum iniit, Galli qui sub Franconun imperio erant, multo placidiores et obsequentiores facti sunt.

[40] C’est en se plaçant à ce point de vue que Agathias a pu dire en parlant des Francs : Ού νομάδες.... άλλά καί πολιτείά χρώνται ώς τά πολλά Ρωμαΐκη καί νόμοις τοΐς άυτοΐς. (Agath. Scholast. Histor.)

(Voir en outre un passage fort important d’Agathias sur les mœurs et les usages des Francs. — Histor. Justin., I.)