I. — LOUIS XV est impénétrable et indéfinissable, dit D'Argenson ; il a une attitude impassible, ajoute le policier Mouhy. C'est d'abord qu'il est un timide ; on dirait qu'il a un sort sur la langue. Quelquefois il veut parler et ne peut. Dans ses réponses aux harangues, les mots sortent péniblement ; même aux présentations des dames à la cour, il est muet. Ses maîtresses, les sœurs de Nesles, l'aideront à vaincre le sort ; mais il aimera toujours ceux qui parlent peu ou point et qui ne font pas de bruit. Il sait gré à Mme Amelot, femme du secrétaire d'État, de l'extrême embarras qu'elle ressent en sa présence ; il la fait souper dans les cabinets, ravi de trouver quelqu'un plus timide que lui. Il n'aime pas les nouveaux visages ; la crainte d'en voir lui a fait garder des ministres plus longtemps qu'il n'aurait fallu. Il a des mouvements d'humeur qui peuvent, si on les contrarie, tourner en accès de fureur. Il a aussi des bizarreries d'hypocondriaque comme son oncle Philippe V d'Espagne Il parle fréquemment de maladies, d'opérations chirurgicales, de mort ; il trouve une sorte de jouissance à demander aux vieillards et aux gens maladifs où ils comptent se faire enterrer. Un jour qu'il passe en voiture avec Mme de Pompadour auprès d'un cimetière, il fait arrêter, et envoie un écuyer voir s'il y a quelque tombe fraîchement remuée. A M. de Fontanieu qui saigne du nez, il dit froidement : Prenez garde, Monsieur, à votre âge, c'est un avant-coureur de l'apoplexie. Quand Mme de Châteauroux tombe malade à Reims, en 1744, il ne parle plus que du tombeau qu'il conviendra de lui élever. Au moment où le corps de Mme de Pompadour est emporté de Versailles, il se met à une fenêtre, tire sa montre et calcule l'heure à laquelle le convoi arrivera à Paris. Il a des idées et des mots qui déconcertent. Il s'amuse à
lire à ses maîtresses les sermons de Bourdaloue. Il aurait écrit à son homme
de confiance, Bertin, en 1758 : Ne placez pas sur le
Roi ; on dit que ce n'est pas sûr. De Luynes raconte qu'en apprenant
la mort de M. de Mailly, mari d'une de ses maîtresses, il alla l'annoncer à Louis XV ne manque jamais de faire sa prière matin et soir, et, chaque jour, il entend la messe. Il a, dit Moufle d'Angerville, un livre d'heures dont il ne lève pas les yeux, et le mouvement de ses lèvres marque qu'il en articule chaque mot. Il assiste à vêpres, au sermon, au salut. Plein de vénération pour les ministres de la religion, il a en horreur les indévots. Il suit les processions, s'agenouille dans la rue sur le passage du viatique ; mais ni la piété ni la crainte de l'enfer ne le préservèrent d'aucune sorte de vices. Louis XV n'eut qu'une grande qualité, la bravoure. Au siège de Menin, en i744, il s'exposa comme un soldat, et dîna dans la tranchée. L'année suivante, à Fontenoy, la veille de la bataille, il chanta ; quand l'action fut engagée, il se montra sensé et ferme au milieu d'un désarroi qui pouvait tout perdre. En face de l'ennemi on eût dit qu'il se transfigurait. Il fut fier d'être le premier roi de France qui, depuis la bataille de Poitiers, se fût mesuré avec les Anglais. Intelligent et sagace, il aurait fort bien pu gouverner
par lui-même. Il en avait manifesté l'intention lors de la disgrâce de
Bourbon, en 1726, et il la manifesta de nouveau après la mort de Fleury. Il
déclara aux secrétaires d'État qu'il travaillerait avec eux, et ne mettrait
personne entre eux et lui. Mais il ne tint pas sa promesse et Le Roi assistait régulièrement au Conseil d'en haut, dont
faisaient partie : le duc d'Orléans, qu'on n'y voyait jamais ; le cardinal de
Tencin, de qui la sœur était devenue l'Amphitryonne des écrivains et des
philosophes ; le duc de Noailles, l'ancien membre du conseil de régence et
président du conseil des finances, devenu maréchal de France après la prise
de Philipsbourg ; les secrétaires d'État de Lorsqu'Amelot, en 1744, se fut démis du secrétariat d'État des Affaires étrangères, le Roi eut la velléité de se réserver la direction des relations extérieures. Il annonça qu'il recevrait lui-même les ambassadeurs et que deux commis rédigeraient les dépêches en son nom. Mais il se lassa vite de ce travail, qui retomba sur le comité. On appelait ainsi un Conseil qui avait été établi au temps du Cardinal pour préparer l'étude des questions. Le comité se réunissait chez le cardinal de Tencin ; Maurepas et Noailles en faisaient partie. D'après le marquis d'Argenson, c'était une pétaudière : On n'y aurait pas entendu Dieu tonner. Le maréchal de Noailles s'y prenait aux crins avec tout ce qui lui disputait quelque chose ; il frappait des pieds, faisait voler son chapeau par la chambre... Monsieur de Maurepas glapissait et riait de tout, et donnait des épigrammes pour des maximes d'État indubitables. Le cardinal de Tencin recourait à Moréri[3] à chaque notion des plus communes qu'il ignorait, ce qui revenait souvent. Au reste, le Roi rétablit les choses dans l'état où elles étaient avant la démission d'Amelot. L'année ne s'était pas écoulée quand il donna au marquis d'Argenson le secrétariat des Affaires étrangères. Louis XV avait l'air de se désintéresser absolument de ses affaires. Mme de Tencin écrivait, en 1743, à propos du Conseil d'en haut : Ceux qui voudraient s'y occuper sérieusement sont obligés d'y renoncer pour le peu d'intérêt que le Roi a l'air d'y prendre. On dirait qu'il n'est pas du tout question de ses affaires. Il a été accoutumé à envisager celles du royaume comme lui étant personnellement étrangères. Mme de Tencin se trompait. Le Roi s'intéressait à ses affaires, mais à part lui, en cachette. Une des plus grandes bizarreries de ce personnage étrange, c'est qu'il se donna une police secrète et qu'il eut pour les Affaires étrangères des agents particuliers. Il avait un secret, le secret du Roi. Mais il ne faisait rien des renseignements qui lui parvenaient ; il laissait commettre des erreurs et des fautes qu'il voyait telles. Sans doute il était paralysé par la timidité, par la paresse, et par l'ennui. L'ennui, ont dit les Goncourt, frappe d'impuissance les dons heureux de sa nature ; il réduit son intelligence à l'esprit, et il fait son esprit mordant, sceptique et stérile ; il vieillit, désarme et éteint sa volonté ; il étouffe sa conscience. Presque étranger au gouvernement, Louis XV partageait son temps entre ses plaisirs. Il chassait avec frénésie, courait le cerf au moins trois fois la semaine, le chevreuil et le sanglier entre temps. En 1738, il prit, dit Luynes, cent dix cerfs avec une meute, quatre-vingt-dix-huit avec une autre, et il forma une troisième mente. Le Roi, dit d'Argenson, fait véritablement un travail de chien pour ses chiens ; dès le commencement de l'année, il arrange tout ce que les animaux feront jusqu'à la fin. Il a cinq ou six équipages de chiens. Il s'occupait à combiner la force de chasse et de marche des meutes. Il calcule avec le plus grand soin leurs déplacements sur le calendrier et sur la carte. On prétend, ajoute d'Argenson, que Sa Majesté mènerait les finances et l'ordre de la guerre à bien moins de travail que tout ceci. Mais on était habitué à voir le Roi ne s'intéresser qu'à ce travail, si un jour il ne chassait pas, on disait : Le Roi ne fait rien aujourd'hui. De bonne heure il a aimé la table, le vin, et ces parties
des rendez-vous de chasse, où de petites tables, montées par une trappe au
moyen d'un mécanisme, apportaient les mets et les boissons aux convives qui
se passaient de valets. Un jour qu'il se présenta chez Le couple royal fit assez longtemps bon ménage ; de 1727 à
1737 naquirent dix enfants. Mais cette fécondité fatigua Depuis que le Roi la dédaignait, elle était sans crédit à Marie Leczinska se consolait par des plaisirs médiocres. Elle disait, en plaisantant : Que faire quand on s'ennuie ? Il faut bien se donner des indigestions ; c'est toujours là une occupation. Elle faisait de petits soupers avec Mmes de Villars et d'Armagnac. Son dîner, en son particulier, était de vingt-neuf plats, sans compter le fruit, et plus abondant au grand couvert. Elle mangeait avec réflexion ; et le marquis de Flamarens, grand louvetier, qui passait pour le plus fort mangeur de Franco, venait assister à ses repas. Le soir, elle allait chez quelque dame du palais, surtout
chez les duchesses de Villars et de Luynes, ou bien recevait chez elle.
Pauvres réunions, à en croire le comte de Cheverny. Il y venait les dames Validés de Des dix enfants de Marie Leczinska survécurent un fils et six filles : le Dauphin Louis, Mesdames Élisabeth et Henriette, sœurs jumelles, Madame Adélaïde, Madame Victoire, Madame Sophie, Madame Louise, que Louis XV appelait Madame Dernière. La naissance du Dauphin, le 4 septembre 1729, fut accueillie avec enthousiasme. Paris eut des fêtes splendides ; Louis XV vint y entendre un Te Deum, soupa à l'Hôtel de Ville et fit jeter au peuple, en pièces d'or ou d'argent plus de trente mille livres. Samuel Bernard ouvrit sa maison à tout venant et fit couler le vin à flots ; il dépensa de cinquante à soixante mille livres. Pendant huit jours, des bandes d'ouvriers et de harengères partirent pour Versailles, au son des violons, et allèrent s'amasser dans la cour de marbre, pour y crier : Vive le Roi ! Le Dauphin eut pour précepteur un prélat moliniste, Boyer. Il étudia le droit public, la diplomatie, et, choses nouvelles dans l'éducation princière, l'agriculture et la littérature anglaise. Son gouverneur, Châtillon, austère et dévot, encouragea son inclination à la dévotion étroite. Le prince aimait à ce point la musique d'église qu'on lui faisait la réputation de chanter vêpres à la journée. On disait aussi qu'il s'enfermait pour se donner la discipline et réciter son bréviaire. Il était naturellement l'ennemi — jusqu'à l'horreur — des idées nouvelles et des écrivains qui les répandaient. Il détestait la conduite de son père et témoignait son aversion aux maîtresses. Il se tenait à l'écart autant qu'il pouvait et avait l'air de conspirer. Le Dauphin épousa, le 23 février 1745, Marie-Thérèse-Antoinette d'Espagne, qui mourut en 1746, après avoir accouché d'une fille ; il se remaria le 10 janvier 1747. Marie-Josèphe de Saxe, la seconde Dauphine, était assez jolie, pas très intelligente, très pieuse, pas très aimable ; elle ne prit pas d'empire sur son mari. Elle fut la mère de Louis XVI, de Louis XVIII et de Charles X. De Mesdames, la seule qui se maria fut l'aînée,
Louise-Élisabeth. Elle épousa en 1739 Don Philippe d'Espagne, qui devint duc
de Parme, pauvre seigneur vivant dans un palais délabré ; elle ne l'aima pas
et ne fut pas aimée par lui. La seconde, Henriette, eut son roman d'amour.
Elle aima le duc de Chartres, fils du duc d'Orléans, mais le Roi ne permit
pas qu'elle l'épousât. Quand le jeune prince vint lui annoncer qu'il allait
se marier avec Mlle de Conti, elle lui souhaita tout le bonheur possible. On
a raconté qu'en apprenant que la duchesse de Chartres se conduisait mal et
que le duc était malheureux, elle tomba malade d'un mal dont elle mourut. Mme
Adélaïde, la troisième fille, était le contraire d'une mélancolique. A onze
ans, elle parlait d'aller en guerre contre les Anglais, de dormir, comme
Judith, avec leurs généraux pour les assassiner, et ramener les ennemis
vaincus aux pieds de Papa-Roi. Elle était
très intelligente, parlait l'italien et l'anglais, étudiait les
mathématiques, construisait des horloges. Elle jouait du clavecin, du violon,
du cor, de la guimbarde. L'étiquette la gênait, et la fâchait ; elle avait de
libres allures, au point qu'elle se compromit avec un garde du corps. Elle se
servait, pour qualifier ceux qu'elle n'aimait pas, de mots à ne pas redire.
Le Roi l'appelait Mme Torchon. Les trois
dernières Mesdames avaient été élevées à l'abbaye de Fontevrault ; Victoire,
qui suit partout Adélaïde comme un chien suit son maitre, est nonchalante et
molle, et se plan à table, comme Le Roi les aimait ; il avait plaisir, quand elles étaient
petites, à les voir chez elles. Il leur faisait cent
caresses et elles l'adoraient. Comme il se piquait de talents culinaires,
il leur portait des ragoûts accommodés de ses
mains, pour les manger en famille. La tendresse du
Roi pour ses enfants, écrira en 1750 Mme de Pompadour, est incroyable, et ils
y répondent de tout leur cœur. Louis XV se détacha de son fils quand
il crut le voir devenir le chef d'une opposition ; mais, si le Dauphin
tombait malade, le sentiment paternel reprenait vite le dessus. Dès que
Mesdames furent des jeunes filles, elles menèrent une vie de représentation.
Quand le Roi était à Versailles, elles allaient chez lui tous les jours en
habit de Cour pour l'accompagner à la messe. La messe dite, elles revenaient
chez elles changer de costume, et attendaient l'heure du dîner où elles
devaient encore représenter. Elles
reprenaient la robe de Cour, pour se trouver au débotté du Roi et enfin au
jeu de Mesdames étaient, comme leur frère, les ennemies des favorites et les protectrices du parti dévot. Madame Adélaïde était le chef de ce qu'on pourrait appeler le parti de la famille. Les princes du sang sont demeurés sans crédit durant tout le règne. Les d'Orléans se tiennent à l'écart. Louis, fils du Régent, après avoir perdu sa femme, tombe en mélancolie, se retire à l'abbaye de Sainte-Geneviève et se soumet à de telles austérités qu'il en perd l'esprit ; il meurt en 1752. Son fils, Louis-Philippe, après avoir pria part à quelques campagnes, ira mener à Bagnolet l'existence d'un grand seigneur lettré. Le prince de Condé, M. le duc, achève sa vie dans une espèce d'exil à Chantilly. Le prince de Conti, spéculateur qui s'était signalé au temps du Système par sa cupidité, lieutenant-général en 1736, généralissime des armées de France et d'Espagne en Italie, en 1744, et chargé d'un commandement aux Pays-Bas, en 1746, sera mis à l'écart par lime de Pompadour ; il prendra parti pour les Parlementaires, et Louis XV l'appellera : Mon cousin l'avocat. Le prince de Dombes, fils du duc du Maine, est des plus effacés. Le duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse, devient amiral de France en 1734, grand veneur et gouverneur de Bretagne en 1737 ; il paraîtra aux armées, pour ensuite vivre dans la retraite. Sa fille épousera Louis-Philippe d'Orléans ; elle sera la mère du roi Louis-Philippe Ier. II. — LES PREMIÈRES MAÎTRESSES ; MESDAMES DE MAILLY, DE VINTIMILLE ET DE CHATEAUROUX. L'ÈRE des maîtresses, qui devaient être à Mme de Mailly, fille du marquis de Nesle, femme du comte
Louis-Alexandre de Mailly, dame du palais de Mme de Mailly s'était donné une rivale en la personne de
cette sœur Pauline ; elle l'avait présentée le 22 septembre 1738 au Roi, qui
s'éprit d'elle, tout en gardant sa première maîtresse. Pauline était une
grande fille laide, hardie, spirituelle, qui avait annoncé, dès le couvent,
que le Roi l'aimerait et qu'elle gouvernerait Le Roi fut très ému de cette mort. Il ne mangea ni le soir
de la mort, ni le lendemain ; il se laissa entraîner à la chasse, mais sans dire
un mot à qui que ce fût. Il semblait, dit le duc de Luynes, que les réflexions de religion amenassent en lui un grand combat. Peu à peu, Mme de Mailly le
ressaisit. Pour distraire cet ennuyé, elle s'adjoignit ses trois jeunes sœurs,
Mmes de Flavacourt, de Lauraguais et de Mme de Le Parlement de Paris enregistra les lettres patentes qui
faisaient don à Mme de L'une est presque en oubli, l'autre presque en poussière ; La troisième est en pied ; la quatrième attend, Pour faire place à la dernière. Choisir une famille entière Est-ce être infidèle ou constant ? A la mort de Fleury, la duchesse de Châteauroux fut persuadée de jouer un rôle politique par le duc de Richelieu et par son associée : en intrigue, Mme de Tencin. Le duc avait alors quarante-sept ans. Il brillait de l'éclat de son nom, de sa figure, de sa richesse et de sa bravoure. Aucun scrupule d'aucune sorte ne gênait son ambition. Mme de Tencin et Richelieu entreprirent donc de réveiller le Roi de son assoupissement par le moyen de la favorite, qui serait pour eux un instrument de règne. Mme de Châteauroux entra dans leurs vues avec emportement ; le Roi ne l'entendit plus parler que paix et guerre, ministres et parlements, intérêt des peuples et grandeur de l'État. Surpris, il se plaignait : Vous me tuez, Madame ! Elle répondait : Tant mieux, Sire, il faut qu'un roi ressuscite ! Le Roi ressuscita, en effet, mais Mme de Châteauroux n'eut pas à se louer de l'événement. Le 4 mai 1744, Louis XV partit pour l'armée de Flandre ;
la duchesse courut à Lille, où les soldats la chansonnèrent. Les Impériaux
étant entrés en Alsace, au mois de juillet 1744, Louis XV partit pour
Strasbourg ; Mmes de Châteauroux et de Lauraguais l'accompagnaient ; mais à
Metz, il tomba malade, le 4 août, et se trouva presque tout de suite en
danger de mort. Louis XV cependant était revenu à la santé ; il avait reçu
avec attendrissement La nouvelle que le Roi était sauvé fut accueillie par des transports de joie dans tout le royaume. A Paris, le courrier qui l'apportait fut entouré, caressé et presque étouffé par le peuple. On baisait ses bottes et son cheval. Des gens qui ne se connaissaient pas, se criaient, du plus loin qu'ils se voyaient : Le Roi est guéri ! Ils se félicitaient et s'embrassaient. Il n'y eut pas une société d'artisans qui ne nt chanter un Te Deum. Paris semblait une enceinte immense pleine de fous. Quand le Roi, au retour, rentra dans sa capitale, et, Ait comme un triomphe d'empereur romain. Cependant Mme de Châteauroux sut bientôt que le Roi était inconsolable de l'avoir perdue. Elle acheta une maison de campagne à Puteaux, où elle le revit ; elle exigea une rentrée en grâce éclatante. Mais, le 8 décembre 1744, elle mourut ; ses partisans crurent qu'elle avait été empoisonnée et soupçonnèrent, sans raison, Maurepas, que l'on savait jaloux du crédit des maîtresses et engagé dans le parti de la famille. Mais la place de maîtresse du Roi ne devait pas demeurer longtemps vacante ; la marquise de Pompadour va succéder à la duchesse de Châteauroux. |
[1] SOURCES. D'Argenson (t. I, II, IV, V, VI, VII, VIII), Barbier (t. II et III), Luynes (Duc de), (t. I, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, XI et XX), Correspondance de Louis XV et de maréchal de Noailles ; Moufle d'Angerville (t. II) ; Voltaire (Précis de règne). Hénault, Choiseul, déjà cités.
Sénac de Meilhan, Le gouvernement, les mœurs et les
conditions en France avant
OUVRAGES
A CONSULTER. Lacretelle (t. III), Michelet, Jobez (t. III), de Carné (La
monarchie française au XVIIIe siècle), Aubertin, Bonhomme (Louis XV et
sa famille), de Nolhac (Louis XV et Marie Leczinska), Masson (Mme
de Tencin), de Goncourt (La duchesse de Châteauroux), Perey (Le
président Hénault), Marquise des Réaulx, Stryenski (Le Gendre de Louis
XV) ; Dussieux (Le château de Versailles), déjà cités. Taine, Les
Origines de
[2] Au secrétariat de
[3] Le Dictionnaire historique de Moréri avait été publié pour la première fois en 1673, en un vol. in-f°. Il avait été ensuite corrigé et accru dans des éditions successives ; celle de 1732 avait 6 vol. in-f°. La dernière, celle de 1759, est en 10 vol. in-f°. Elle est encore très utile aujourd'hui.