DE nombreux témoignages, empruntés
à l'histoire sacrée et aux plus anciens écrivains de l'histoire profane,
attesteraient, au besoin, que, dès l'origine des sociétés, on connaissait
l'Équitation, c'est-à-dire l'usage du cheval, la
plus noble conquête que l'homme ait faite, pour employer la belle expression de Buffon. Il
est écrit, au XIVe chapitre de l'Exode, que le Seigneur dit à Moïse : Étendez votre main, afin que les
eaux retournent sur les Égyptiens, sur leurs chariots et sur leur cavalerie. Et ceci ne saurait s'entendre
des chevaux attelés aux chariots ; car cette distinction est plusieurs fois
répétée dans le même chapitre ; elle est surtout remarquable dans ce passage
: Or, les Égyptiens les poursuivirent et
marchèrent après eux, au milieu de la mer, avec tous les chevaux de Pharaon, ses
chariots et sa cavalerie. Au XXXIXe
chap. du livre de Job, le Seigneur dit : Est-ce
vous qui avez donné le courage au cheval, et qui le rendez terrible par son
frémissement ? Le ferez-vous bondir comme la sauterelle, lui qui, par le
souffle si fier de ses narines, inspire la terreur ? Il creuse du pied la
terre, il est plein de confiance en sa force, et va au devant des hommes
armés. Il se rit de la peur et n'en est point saisi ; la vue de l'épée ne le
fait point reculer. Il n'est effrayé ni du bruit que font les flèches dans le
carquois du cavalier, ni de l'éclat des lances et des boucliers. Il s'agite,
il frémit, il frappe la terre et l'enfonce : il ne peut se tenir, lorsqu'il
entend le son des trompettes. Dès qu'elles donnent le signal décisif, il dit
: Courage ! Il sent de loin l'approche des troupes ; il est attentif à la
voix des capitaines et aux cris confus de l'armée. Après
cet admirable portrait du cheval, compagnon du guerrier, si nous passons aux
auteurs profanes, nous trouvons dans Homère (Iliade, liv. XV) la preuve que l'art de
l'Équitation était, au moins de son temps, non-seulement connu, mais porté
même à une grande perfection. Le poète, voulant donner l'idée de l'agilité
d'Ajax qui passe légèrement d'un vaisseau à un autre, et les défend tous à la
fois, compare ce héros à un habile écuyer qui, conduisant quatre chevaux,
saute, à coup sûr, d'un cheval sur un autre, et vole avec eux dans la
carrière, devant un peuple assemblé qui le suit des yeux avec admiration. La
comparaison employée par Homère indique que ces sortes d'exercices étaient
familiers aux Grecs, et dénotent autant d'habileté chez l'écuyer, que de
connaissances de l'art de dresser les chevaux, qu'on savait ainsi accoutumer
à bien manier sous un seul homme, sans rien changer à leur course. Eustathe
de Constantinople, dans ses Commentaires sur l'Iliade et l'Odyssée,
dit, à ce sujet, que les anciens s'exerçaient à faire courir plusieurs
chevaux de front, sans les atteler à un char, et que non-seulement ces
chevaux étaient nobles et courageux, mais dociles, et que les cavaliers ne
s'exposaient à aucun danger dans cet exercice. Il fallait nécessairement,
pour qu'il en fût ainsi, qu'ils en eussent une grande habitude. Les mêmes
témoignages nous seraient, d'ailleurs, fournis par Xénophon, dans son Traité
de l'Équitation et dans l’Hipparchique ou le Maître de Cavalerie ;
par l'écrivain grec Pausanias, dans ses Voyages historiques en Grèce ;
par Diodore de Sicile et beaucoup d'autres. Ils abondent dans Virgile, et le
livre Ve de l’Enéide, à l'occasion des jeux funèbres célébrés chez
Alceste, en l'honneur d'Anchise, nous apprend qu'on exerçait la jeunesse
romaine à l'art de l'Équitation, en imitation des Troyens. Ces
courses, ces tournois et ces feintes batailles, Ascagne,
lorsque d'Albe il fonda les murailles, Les
transmit à son peuple ; et des premiers Albains, Leur
pompe héréditaire est passée aux Romains. A
ce dépôt sacré Rome est encor fidèle ; Rome,
renouvelant leur pompe solennelle, Rassemble
pour les jeux ses jeunes citoyens : Ce sont les fils de Troie et les combats troyens. (Trad. de DELILLE.) Quant à
la question de savoir si, comme le dit Lucrèce au livre Ve de son poème, le
guerrier tenta d'abord de presser les flancs du coursier et de l'asservir au
frein, avant de se livrer aux périls de la guerre sur un char traîné par deux
chevaux ; ou si l'invention des chars, attribuée à Erichtonius, afin, dit-on,
de dissimuler l'infirmité de ses jambes torses, précéda l'emploi du cheval
comme monture : cette question ne nous a pas semblé mériter le temps que
Fréret, l'abbé Sallier et d'autres écrivains ont passé à essayer de la
résoudre ; et si nous pouvons nous permettre de donner notre sentiment, nous
dirons que nous sommes portés à croire qu'on se servait du cheval en même
temps pour le char et pour l'Équitation. Il paraît certain que les chefs
seuls étaient montés sur des chars, lorsqu'ils marchaient à la tête des
escadrons. Du reste, les chars devaient être fort incommodes et difficiles à
conduire dans une bataille, quand on songe à l'espace et au terrain
convenables qu'il leur fallait, et que, des deux guerriers qui les montaient,
un seul pouvait combattre, tandis que l'autre n'était occupé qu'à diriger les
chevaux. Cyrus
perfectionna le char de guerre et doubla le nombre des combattants, en
mettant le conducteur du char en état de combattre lui-même. Il allongea
l'essieu, afin de lui donner plus d'assiette, et il ajouta à chaque extrémité
— ce que l'on avait déjà fait avant lui, d'ailleurs — des faux longues de
trois pieds et disposées horizontalement. Il y en avait aussi en dessous,
tournées contre terre, pour couper en pièces les hommes et les chevaux que
l'impétuosité du choc de ce chariot aurait renversés. Plus tard, on arma de
deux longues pointes le bout du timon, et le derrière du char fut hérissé de
lames aiguës, afin de prévenir l'escalade de ce côté. Mais tous ces
perfectionnements mêmes occasionnaient sans doute aussi de grands embarras :
ces lames de faux ne tranchaient pas tout ce qui leur faisait obstacle ;
elles devaient ou se rompre ou se tordre, ou rester fichées aux objets
qu'elles rencontraient, ce qui contribuait sans doute à entraver et à arrêter
tout à fait la marche du char, lequel avait, en outre, à surmonter les
difficultés du terrain. Les
anciens Gaulois se servaient aussi, pour le combat, de chariots aux essieux
armés de faux. Un roi gaulois, nommé Rituitus, combattait sur une carpente d'argent. On dit que, fait prisonnier par les Romains, il fut
mené en triomphe sur ce chariot. Les
Grecs tiraient leurs chevaux de la Thessalie, pays plus propre à nourrir ces
animaux que tout autre point de la Grèce ; c'est pourquoi les poètes y
placent l'origine de l'Équitation. Les habitants de ces contrées, voisines du
mont Pélion, étaient, en effet, de solides écuyers qui se mettaient
volontiers au service des armées grecques ; mais qui, à ce qu'il paraît, se
faisaient payer assez cher, pour que Xénophon s'occupât du moyen de s'en
passer, dans un projet de création d'une cavalerie nationale à Athènes,
laquelle devait produire une grande économie. Les Thessaliens, armés de
piques, chassaient les taureaux sauvages qui ravageaient la campagne aux
environs de leurs habitations ; et c'est de là que leur a été donné le nom de
centaures et d’hippocentaures, c'est-à-dire : piqueurs
de taureaux, à cheval. Ces
centaures, presque nus, sans étriers, se tenaient à cheval assis et
accrochés, s'y liant par le genou et le gras des jambes. Telle était la
position des cavaliers Numides ; telle est encore celle des Arabes et des
peuples de l’Orient. Les
Lapithes, voisins des Centaures, passent pour les inventeurs de l'art de
soumettre le cheval. en le rendant docile au frein
et en le dressant a toutes sortes d’airs, selon la volonté du cavalier.
On sait combien les Romains étaient habiles, soit à monter les chevaux, soit
à les diriger attelés à un char : Ils
avoient, dit Montaigne, des chevaux qu'ils appeloient funales ou dextrarios,
qui se menoient à dextre ou à relais, pour les prendre tous frais au besoing,
et de là vient que nous appelons destriers les chevaux de service. Ils
appelloyent aussi desultorios equos des chevaux qui estoient dressez de façon
que, courans de toute leur roideur, accouplez coste à coste l'un de l'autre,
sans bride, sans selle, les gentilshommes romains, voire tous armez, au milieu de la course, se jettoient et rejettoient
de l'un à l'autre. Ainsi
faisaient, selon Tite-Live, les Numides, qui menaient en main un second
cheval, pour changer de monture au plus chaud de la mêlée. La
chevalerie, dont les exercices étaient l'image de la guerre, fit en France un
art nouveau de l'Équitation, lequel fut toujours inséparable de l'éducation
de la noblesse ; et chevalier devint synonyme d'homme de bonne naissance Les
intéressants Mémoires sur l'ancienne Chevalerie, par de Sainte-Palaye, nous
montrent combien on exerçait de bonne heure la jeunesse au rude apprentissage
du métier de chevalier et de l'Equitation, et nous en avons la preuve dans le
Livre des faicts du bon messire Jean le Maingre, dit Boucicaut, maréchal
de France. Il s'essayoit, y est-il dit, entre autres exercices, à saillir sur un coursier tout
armé. Item, sailloit, sans mettre le pied à l'estrier, sur un coursier armé
de toutes pièces. Item, à un grand homme monté sur un grand cheval, sailloit
de terre à chevauchon sur ses épaules, en prenant ledict homme par la manche
à une main, sans autre advantage. Item, en mettant une main sur l'arçon de la
selle d'un grand coursier, et l'autre emprès les oreilles, le prenoit par les
crins en pleine terre, et sailloit, par entre ses bras, de l'autre part du
coursier. Bayard
était tout jeune enfant, quand son oncle, l'évêque de Grenoble, le présenta
au duc Charles de Savoie pour être un de ses pages, et après le dîner, ains s'en alla au logis faire séeller
son roussin, sur lequel, après l'avoir bien mis en ordre, monta et s'en vint
le beau petit pas, en la court de la maison dudit
duc de Savoye. Il
faisait bondir son cheval, de sorte, dit son historien, qu'il sembloit homme de trente ans qui toute sa vie eust
veu la guerre. Et
c'est peu de temps après que le roi Charles VIII, ayant reçu à Lyon la visite
du duc Charles, prit plaisir à voir, en la prairie d'Esnay, chevaucher le
jeune Bayard, sur son roussin, avec son écuyer. Il n'avait que dix-sept ans
et demi, quand, à Lyon encore, il s'avisa de toucher
aux escuz de messire Claude de Vauldray, lequel avoit obtenu du roi la permission de
dresser ung Pas tant à cheval comme à pied, à
course de lance et coup de hache ; et qu'il fit merveille sur le bas
roussin, bien relevé et bien remuant, qu'il acheta soixante écus, et le courserot bay, fort adroit qu'il paya cinquante. C'est à
la suite de ce tournoi, que, s'en allant tenir garnison en Picardie où était
sa compagnie, il se mit en route, un matin, avec cinq ou six beaulx et triumphans courtaulx, après avoir
fait partir devant lui ses grans chevaulx, dont il avoit six par excellence,
avecques son cariage. Le
chevalier à cheval, enfermé qu'il était dans son armure et encastré dans les arçons
de sa selle, ne pouvait être que dans une position perpendiculaire. Il
fallait que ses écuyers et varlets, qui l'y avaient placé, l'en tirassent
pour qu'il sortît de cet enchâssement, à moins que les coups de son
adversaire ne lui fissent vider les arçons. Les chevaux de bataille se
nommaient grands chevaux, coursiers ou destriers, les chevaux de chasse, quacheors ; les chevaux de selle ou de main, amblans, haquenées, palefrois ; les chevaux de somme, courtauts et roussins. Brunetto Latini, dans son Tesoro, nous donne la
définition exacte de trois espèces de chevaux : Il y a chevaux de plusieurs manières, à ce que li un sont
destrier, grans, pour le combat ; li autres sont palefroi, pour chevaucher à
l'aise de son corps ; li autres sont roucins, pour somme porter. Le destrier, comme l'indique
son nom, était conduit en main, dans les marches, par l'écuyer. Le roman de
Perceforest nous montre, en plus d'un passage, cette manière de conduire les
destriers : Si voit venir monseigneur Gauvain
(Lancelot
du Lac) et deux escuyers, dont l'ung menoit
son destrier en destre.
Et ailleurs : L'on rencontra ung varlet qui
chevauchoit ung roucin fort et bien courrant, et menoit à dextre ung destrier
noir. L'écuyer
donnait ce cheval à son maître à l'approche de quelque péril ou lorsque
celui-ci s'apprêtait à combattre. D'où est venu le proverbe : Monter sur ses grands chevaux. Les juments et les bâtiers étaient réservés à la culture
des terres, et c'est dans cet intérêt sans doute qu'il était défendu à un
chevalier de s'en servir. On lit, dans le même roman de Perceforest : A
celui temps, ung chevalier ne pouvoit avoir plus grant blasme que de monter
sus jument. Ne on ne pouvoit ung chevalier plus déshonorer que de le faire
chevaucher une jument pour le blasme, et tenoit-on depuis que c'estoient
chevaliers recreus et de nulle valeur : ne ja plus chevalier, qui ayma son
honneur, ne joustoit à lui, ne frappoit d'espée non plus que ung fol tondus. Si
vous voulez être heureux en amour, disait-on à un nouveau chevalier (selon les
poètes provençaux),
ayez un bon cheval, prompt à la course, adroit et souple au combat, et qu'il
soit toujours près de vous, aussi bien que votre lance, votre écu et votre
haubert à l'épreuve ; que le cheval soit de tout point bien équipé, bien sellé,
bien bridé et pourvu d'un beau poitrail ; que la housse, la selle, l'écu et
la lance avec sa banderole, soient coloriés et armoriés uniformément. Ayez,
outre cela, un bon cheval de bât ou roussin (rossi bastier), pour porter votre double
haubert, la lance et l'écu. Si vous êtes au tournoi, ouvrez à votre cheval,
par des coups redoublés, la route qu'il doit tenir ; et que son poitrail soit
garni de beaux grelots et de sonnettes bien rangées ; car ces sonnettes
réveillent merveilleusement le courage de celui qui le monte et répandent
devant lui la terreur. L'écuyer
était le serviteur chargé de porter les armes du chevalier ; il avait soin de
sa table, de sa maison, de ses chevaux ; mais ces fonctions n'emportaient
avec elles aucune idée de domesticité, car l'écuyer occupait le grade
intermédiaire entre celui de page et le rang de chevalier : elles étaient
donc remplies par les fils des plus nobles familles. Au
moment d'un combat, les écuyers se tenaient en ligne derrière leurs maîtres ;
ils étaient ainsi tout prêts à les défendre, à les relever, s'ils étaient
désarçonnés, à les replacer sur un cheval frais. Ils leur fournissaient, au
besoin, de nouvelles armes, et gardaient leurs prisonniers. Ils combattaient
aussi, dans l'occasion, à côté d'eux. Les
éperons des écuyers étaient d'argent ; ceux des chevaliers, d'or ou dorés ;
ils faisaient la marque distinctive des uns et des autres. Les Flamands, à la
bataille de Courtray, en 1314, prirent quatre mille paires d'éperons aux
chevaliers de Philippe le Bel. Il fallait, pour gagner ses éperons (le proverbe nous en est resté), faire quelque action d'éclat,
se montrer digne d'être adoubé ou armé chevalier. La cérémonie de la
réception des chevaliers commençait par la prise des éperons ; et le
personnage qui conférait l'ordre de chevalerie, fût-il prince ou roi, prenait
la peine de chausser lui-même les éperons au récipiendaire, en commençant par
la jambe gauche. De même, la dégradation du chevalier consistait dans
l'opération contraire : un bourreau ou un cuisinier lui coupait les courroies
des éperons. S'il redescendait seulement au rang d'écuyer, un héraut d'armes
lui faisait chausser des éperons d'argent ; mais s'il s'était rendu coupable
d'une faute grave, qui entraînait la dégradation complète, on les lui
tranchait au talon, avec une hache, sur un fumier. Le chevalier qui encourait
cette punition infamante était déshonoré pour toujours. Si vous faites choses contre
l'ordre de Chevalerie (que Dieu ne veuille !), je couperai vos éperons de
dessus vos talons. (Statuts des
chevaliers.) Si
esperons li soit copé parmi, Près del talon, au branc d'acier forbi. (Roman de Garin.) Se aucuns gentilshom estoit
chevaliers, et ne fust pas gentilshom de parage, tout le fust-il de par sa
mère, si ne le porroit-il estre par droit : ains le porroit prendre li rois,
ou li bers (baron, seigneur), en qui
chastelerie ce seroit, et ses esperons tranchier sus un femier, et
seroient si meubles à celui en qui chastelerie ce seroit. (Establissemens de saint Louis, chap.
CXXVIII) Un
chevalier qui se signalait par quelque trait de bravoure recevait des éperons
d'honneur pour récompense. Telle est l'origine de l'ordre de l'Éperon d'or,
qui fut autrefois célèbre en Espagne et en d'autres pays. Le port
des éperons était regardé comme une marque d'indépendance et de pouvoir. Lorsqu'un
baron ou seigneur subalterne prêtait foi et hommage à son suzerain, il était
obligé de quitter ses éperons en signe de vasselage. En l'an
816, sous Louis le Débonnaire, une assemblée de seigneurs et d'évêques
défendit aux ecclésiastiques la mode profane de porter des éperons, qui
s'était introduite dans le haut clergé. Les statuts des Templiers
interdisaient aussi aux membres de cet ordre religieux et militaire l'usage
des éperons dorés ; mais comme ils se regardaient plutôt comme chevaliers que
comme moines, ils faisaient peu de cas de cette défense. Nous
devons dire quelque chose de l'ancienneté des éperons et des variations de
leurs formes. Suivant les uns, ce mot tirerait son origine de l'allemand sporen, d'où serait venu le bas latin spoura,
employé du temps de Louis le Débonnaire ; Pontbus de Thyard le fait dériver
du grec περόνη ; Ménage, de l'italien sperone, sprone, qui n'est que la prononciation
du mot allemand, et dont les Anglais ont fait spar. On reconnaît facilement au mot éperon une racine commune avec
ces différents noms. Le Dictionnaire étymologique de Roquefort
mentionne la vieille expression française carcaire corruption du calcar des Latins, et il appelle l'éperon broce, broche ; parce que, dit-il, ils étaient faits anciennement, non
pas en molettes comme les nôtres, mais comme une broche. Calcar veut dire, en effet, ergot de
coq, ou une
pointe qui y ressemblait. On trouve dans Virgile : Quadrupedemque citum ferrata
calce fatigat, et
les Romains disaient : calcar cruentare, s'ensanglanter le talon, en
pressant un cheval. Ces deux citations suffisent pour indiquer l'antiquité de
l'emploi de l'éperon pour stimuler le cheval.
L'éperon le plus ancien, dont nous ayons eu le modèle, fut trouvé dans le
tombeau de Brunehaut, découvert à Autun en 1632. Cet éperon avait la forme
d'une broche ; et un sceau du duc de Bretagne, qu'on peut rapporter à l'année
1084, représente ce prince éperonné de cette manière. Les anciens éperons
étaient fort longs, afin de pouvoir atteindre les côtes du cheval, ce qui eût
été impossible autrement, à cause de la roideur des flancois, du frottement des genouillères et du poids de l'étrier. On
montre, comme exemple de cette longueur, ceux de Godefroy de Bouillon. Les
jeunes seigneurs du temps de Charles VII portaient des éperons, dont la
molette, large comme la paume de la main, était fixée à l'extrémité d'une
branche longue d'un demi-pied. A partir du quatorzième siècle, on voit des
éperons à rosette, à étoile, à molette tournante, façonnés de la manière la
plus délicate et la plus riche. Les
chevaux des chevaliers français étaient sans oreilles et sans crinière ; ceux
des Allemands, sans queue. La raison de ces oreilles et de ces queues
coupées, selon Carion de Nisas, serait l'armure du cheval et la manière dont
il était caparaçonné. Si les hommes étaient couverts de fer, leurs chevaux
n'avaient pas moins de fer à porter pour leur part, car le destrier du
chevalier ou du gendarme était aussi bien armé que son maître ; et l'on a
peine à concevoir comment il ne succombait pas sous le poids de son armure,
augmenté de celui de son cavalier. Toutes les pièces de défense et de parure
du cheval furent comprises sous le nom de harnement, celles qui étaient simplement
de fer ou de cuir, sous celui de bardes. Le chanfrein, qui protégeait le crâne, le front, les oreilles, les yeux et
les narines du cheval, était souvent armé d'une pointe de fer longue de dix
pouces et quadrangulaire. La plaque destinée à couvrir le nez s'appelait nazel, nazal, moufflard ou muserolle. Au seizième siècle, ces
muserolles étaient très-découpées et artistement historiées. Les chanfreins,
comme pièce la plus apparente du harnement, furent, aussi, richement
ornés. Lorsque Charles VII prit possession de Rouen, il montait un cheval
couvert jusqu'aux pieds d'une grande housse de velours bleu, semé de fleurs
de lis d'or, avec un chanfrein à plaques d'or et plumes d'autruche. A cette
même époque, au siège de Harfleur, le cheval du comte Saint-Pol portait un
chanfrein valant trente mille écus ; et le comte de Foix, entrant dans
Bayonne lors de la reprise de la Guyenne sur les Anglais, avoit à la tête de son cheval chanfrain d'acier, revêtu
d'or et de pierreries, prisé quinze mille écus d'or, environ 125.500 livres de
notre monnaie. Au haut
de ces chanfreins ou têtières, s'attachait la cervicale qui couvrait le cou. C'étaient
plusieurs lames arquées affectant la forme de l'encolure et descendant
jusqu'aux battes d'armes, qui sont les parties élevées
devant la selle, sur les arçons, pour emboîter, avec le troussequin (derrière de la
selle), les cuisses
du cavalier et l'empêcher de glisser. Il y
avait les flancois, qui étaient formés de lames de
fer croisées, de pièces de cuir de cerf, de buffle bouilli renforcé, pour
défendre les flancs et la croupe du cheval jusqu'au jarret ; on les appelait
aussi pissière. On a pu voir, dans les musées
d'armes, ces flancois de peau de buffle, ornés
d'arabesques peintes, dont les vives couleurs se sont parfaitement conservées
jusqu'à nos jours. Le poitrail et les épaules du cheval étaient entourés
d'une large plaque d'acier, appelée girel, qui se terminait aux bardes du
derrière, sous les jambes du cheval. Ces deux pièces s'attachaient par de
grosses agrafes, dites fermails ou fermoirs, lesquelles étaient en or, en argent, et même enrichies de
pierres précieuses. Lorsque
les destriers devaient courir de grands dangers, et s'ils étaient assez
robustes, on ajoutait, sous le harnement, des mailles le long du cou ou
des jambes. Toutes
ces pièces dont nous venons de parler, ornées de couleurs, de ciselures ou
dorures, étaient cachées par des caparaçons, appelés aussi housses, sambues, ténicles. Ces caparaçons armoriés, fourrés, bordés de feuillards, de
franges, de crépines, de grelots, suivant la magnificence et le rang du
cavalier, étaient en usage surtout dans les montres, les cérémonies d'éclat
et les tournois. A l'entrée de Charles VII à Paris, après l'expulsion des
Anglais, le comte de Dunois montait un coursier caparaçonné de toile d'or. Louis
XII, marchant contre Gênes (1507) lors de la révolte de cette ville, qui était alors sous la
domination de la France, portait sur sa cotte d'armes un habit blanc, sur le
devant duquel brillait une ruche d'où sortaient des abeilles d'or voltigeant
à l'entour. Il avait un cheval noir, couvert d'une housse, blanche aussi, et
portant un grand nombre de ruches et d'abeilles avec cette devise, brodée
plusieurs fois autour de la housse comme autour de l'habit du roi : Non utitur aculeo rex. Ses éperons étaient une longue broche terminée
par une étoile. Tous
les chevaux ne pouvaient marcher sous les housses du chevalier ; les quacheors, coursiers, destriers, haquenées, amblans, palefrois, roussins, furent les seuls téniclés ou portant ténicles. Le
vassal était tenu, à chaque mutation de fief, de fournir au seigneur un
roussin, équipé pour le service de guerre, couvert de son harnement accompagné de housses, et ferré des quatre pieds. (Establiss. de saint Louis, liv. I.) D'après une ordonnance de Henri II, l'homme
d'armes était obligé d'entretenir quatre chevaux, outre les deux qu'il
montait lui-même à la guerre, et dont l'un devait avoir le poitrail garni de
bardes, avec le chanfrein et le flancois. L'auteur
du livre, aussi curieux que savant, intitulé Panoplie, donne le détail
du harnement du cheval de Godefroy de
Bouillon : La selle d'armes est
couverte de combats ; le chanfrein supporte un nazel ou mouflard
d'airain, ouvert en grille par des compartiments et des griffons tels qu'on
en met aux armoiries ; le cervical et le girel sont encore dorés dans les
fonds ; le flancois annonce un très-fort coursier : on y voit des
personnages singuliers, nus, armés, environnés de fleurons et de rinceaux,
des bêtes fauves, des chasses. La croupière porte, à la naissance de
la queue, une tête de dragon, dont la langue mobile, frappée par la queue
dans les mouvements du cheval, rendait quelque son. Le cou et les jambes de
l'animal étaient recouverts de mailles. La
selle emboîtait les reins et les cuisses du cavalier, qui n'aurait pu, s'il
n'avait pas été ainsi soutenu, résister à ces terribles coups de lance donnés
de toute la force du galop du cheval, lequel en était lui-même renversé
quelquefois, ou, du moins, pliait toujours le jarret sous le choc. Nous
avons dit que ces selles étaient ordinairement peintes. Richard Cœur-de-Lion,
en allant s'emparer de l'île de Chypre, avait des lions peints sur sa selle.
Ces ornements divers, héraldiques ou de fantaisie, étaient destinés à faire
distinguer et reconnaître le chevalier, entièrement caché dans son armure de
fer. Pierre
de Blois, au douzième siècle, critiquant les chevaliers de son temps, dit : Ils portent leurs boucliers couverts d'or, et les
rapportent vierges et sans fractures ; ils font peindre cependant des guerres
et des combats de cavalerie sur leurs selles et leurs écus, pour se réjouir
la vue d'images de combat qu'ils n'osent voir en réalité ni entreprendre... L'usage
des selles et des étriers était inconnu aux premiers Romains. Galien attribue
leurs fréquentes maladies de hanches et de jambes, à l'absence d'un soutien
pour le cavalier. Hippocrate avait fait la même observation à l'égard des
Scythes. Ce n'est que vers l'an 340 de l'ère chrétienne, que les Romains se
servirent de selles. Les cavaliers francs n'en avaient pas l'usage, non plus
que des étriers. Jusqu'ici,
nous n'avons parlé du cheval que comme monture, et non comme attelage de
voiture. C'est qu'en effet il n'y avait point de voitures au Moyen Age ; car
on ne peut guère donner ce nom, tel que nous l'entendons, à ces basternes, à ces litières portées à dos de mulet, ou bien encore à ces
chariots grossiers de l'époque mérovingienne, à ces espèces de tombereaux à
quatre roues, appelés pompeusement carpenta, où, dit Boileau, Quatre
bœufs attelés, d'un pas tranquille et lent, Promenoient
dans Paris le monarque indolent. Cependant
les Romains, et, à leur exemple, les Gaulois, qui se piquaient d'être habiles
charrons, avaient eu plusieurs espèces de voitures à roues, traînées par des
chevaux, outre le carpentum, qui était rembourré de peaux
de brebis, à l'intérieur, et garni de vitres. Parmi ces voitures romaines et
gauloises, que les Francs paraissent avoir abandonnées, parce qu'ils
préféraient rester à cheval, on distinguait la carruque, à deux roues et à deux chevaux, ornée de ciselures et
d'incrustations d'or, d'argent et d'ivoire ; le pilentum, chariot à quatre roues, couvert d'une arcade d'étoffe ; le petorritum, voiture découverte et propre aux transports rapides ; l’essède, petit char de guerre, à deux roues et à deux chevaux, dont l'un
portait le conducteur de l'attelage ; le cisius, voiture d'osier à deux roues,
traînée par trois mules et employée pour les voyages ; enfin, différentes
charrettes : le plaustrum, le serracum, la benne, les camions (camuli), etc. Ces derniers véhicules demeurèrent toujours
en usage, sans subir le moindre changement ; mais les voitures de luxe
disparurent presque complètement, à l'exception des basternes et des carpenta, que les reines, les
princesses, les femmes du haut rang, se réservèrent pour les longues routes
qu'elles ne pouvaient entreprendre à cheval. Quant aux hommes, ils auraient
rougi de se faire porter comme des corps saints, selon l'expression d'un
seigneur de la cour de Charlemagne. Cet
abandon des voitures de luxe nous semble résulter moins encore du dédain des
Francs pour ce mode de transport, que de la rupture et de la dégradation
générale des voies romaines, faute d'entretien. Ces voies, si admirablement
formées de larges pierres, avaient été négligées et en partie détruites dans
tout l'empire romain. Les rues des villes n'étaient pas mieux entretenues, et
la plupart même n'avaient jamais été pavées. On sait que Philippe-Auguste
songea le premier à paver les grandes rues de Paris, lorsque l'odeur infecte
des boues et des immondices de la Cité l'eut averti de prendre cette sage
mesure pour l'honneur de sa capitale. Néanmoins, le pavé du roi fut bientôt
enseveli sous de nouveaux amas de fange et miné par les eaux croupissantes ;
en sorte que toute autre voiture qu'une charrette ou une litière n'aurait pu
circuler au milieu de ces marécages. Les
princes et les grands ne connaissaient donc pas d'autre moyen de transport,
que le cheval et la mule. Les dames s'en servaient aussi, mais le plus
souvent elles montaient en croupe ou se faisaient porter en litière.
Cependant la mode des chars commença, au treizième siècle, à s'introduire en
France et à prendre une telle faveur auprès des femmes, que Philippe-le-Bel,
dans son ordonnance de 1294, sur les superfluités, en défendit l'usage aux
bourgeoises, en ces termes : Premièrement,
nulle bourgeoise n'aura char. On employait encore la litière découverte, dans les plus
grandes cérémonies, surtout aux entrées des reines, qui souvent néanmoins
préféraient se montrer à cheval. C'est ainsi qu'eut lieu à Abbeville l'entrée
de Marie d'Angleterre, venant épouser Louis XII : Et puis,
raconte dans ses Mémoires Robert de la Marck, seigneur de Fleurange, venoit la royne Marie et monsieur d'Angoulesme, qui
parloit à elle, et aultres princes et princesses, et toutes les dames après ;
et estoit ladicte Royne sur une hacquenée, et la plupart des dames et le
résidu en chariots ; et, outre ce, suivoient cent archers anglois, à la queue
desdites femmes. Et quand ils furent à demie lieue d'Abbeville, le Roy monta
sur ung grand cheval bayart, qui sautoit ; et avecques tous les gentilshommes
et pensionnaires de sa maison, de sa garde, et en moult noble estât, vint recevoir
sa femme, et la baisa, tout à cheval... En
1457, les ambassadeurs de Ladislas V, roi de Hongrie, offrirent à la reine de
France, Marie d'Anjou, un chariot, qui fit l'admiration de toute la cour et
du peuple de Paris, parce que, dit l'historien du temps, il était branlant (suspendu)
et moult riche. On ne
sait trop comment concilier l'induction qui se tire naturellement de
l'ordonnance de Philippe-le-Bel, dont nous avons cité le premier article,
avec ce que plusieurs historiens disent des carrosses, qui n'auraient paru en
France que du temps de François rr. Il fallait bien qu'il y en eût
auparavant, pour nécessiter cette ordonnance ; seulement, ce devait être en
petit nombre. L'état boueux des rues de Paris, mal pavées et mal entretenues,
leur peu de largeur, les inconvénients de la rencontre de deux voitures, font
comprendre que la police urbaine s'opposât alors à l'augmentation du nombre
des carrosses ou chars. Les montoirs établis sur la voie publique, ainsi que
les anneaux de fer scellés près des portes, évidemment trop étroites pour le
passage d'un carrosse, et autour des cours intérieures des maisons, prouvent
assez que les hommes étaient toujours à cheval. Quant aux femmes, elles ne
sortaient guère qu'en litière, et rarement elles montaient des haquenées, de
petits chevaux de main, qu'un laquais (nacquet) conduisait au pas, souvent par la bride. Les personnages graves,
les médecins, les magistrats, se servaient de mules, pour aller par la ville.
Le proverbe garder le mulet, qui signifiait attendre en
s'impatientant, vient de ce que les valets des magistrats gardaient, en
effet, dans la cour du Palais, les mules ou les mulets de leurs maîtres. Il y
avait pourtant des chars, et l'on ne peut admettre ici le témoignage de Sauvai,
qui rapporte, d'après la tradition, qu'on ne voyait à Paris que deux carrosses,
du temps de François Ier, l'un à la reine et l'autre à Diane de Poitiers :
c'étaient sans doute deux voitures, plus grandes, plus belles, plus richement
ornées que les autres, et d'une nouvelle forme. Peu à
peu, les dames les plus qualifiées firent faire des coches ou carrosses, à
l'imitation de ceux de la cour, et ils devinrent si fastueux, qu'en 1563,
lors de l'enregistrement des lettres patentes de Charles IX pour la
réformation du luxe, le parlement décida que le roi serait supplié de
défendre les coches par la ville ; et, de fait, les
présidents et les conseillers ne suivirent point cette mode, du moins dans sa
nouveauté : ils allaient encore au Palais, sur des mules, au commencement du
dix-septième siècle. Christophe de Thou, premier président du parlement de
Paris et père du célèbre historien, est le premier qui ait eu un carrosse,
parce qu'il avait la goutte ; mais sa femme, qui se portait bien, continuait
de se promener à cheval, assise en croupe derrière un valet. Henri
IV n'avait qu'un seul carrosse pour lui et la reine ; il écrivit, dit-on, un
jour, à Sully : Je ne saurois vous aller voir
aujourd'hui, pource que ma femme se sert de ma coche. Ces
coches n'étaient ni élégants, ni commodes : ils avaient, pour portières, des
tabliers de cuir, que l'on tirait ou abaissait, pour y entrer ou en sortir,
et des rideaux semblables, aux fenêtres, pour se garantir de la pluie ou du
soleil. Ce fut
sous le règne de Louis XIII, que le maréchal de Bassompierre fit faire un
petit carrosse avec des glaces, et ce carrosse-là passa pour une merveille. Autrefois,
il y avait à Paris deux corps de selliers, celui des selliers-bourreliers et
celui des selliers-lormiers-carrossiers. Les privilèges des premiers se
bornaient à la confection des harnais et des selles ; mais les seconds
fabriquaient, en outre, des carrosses et tout ce qui a rapport à cette
industrie, ainsi qu'à celle de la lormerie. Les lormiers faisaient les lorains (lorum, bride, rêne), les longes, les étrivières,
les mors de chevaux, les éperons. La communauté des lormiers-éperonniers était fort ancienne. Ils ouvroient ou travaillaient à la fois en cuir et en métal, même en or et en
argent, pour satisfaire au luxe de la chevalerie. La noblesse militaire de France, dit Jean de Garlande dans son
glossaire écrit au douzième siècle, aime
beaucoup les lormiers, parce qu'ils fabriquent des éperons argentés et
dorés, des poitrails en métal pour les chevaux et des mors de bride bien
travaillés. Les
métiers dont nous venons de parler n'étaient pas les seuls dont les travaux
entrassent dans la confection des selles. Il y avait aussi les chapuiseurs. On appelait ainsi les faiseurs d'arçons, d'aunes à selles et de fuz à some (bâts à bête de somme). Les aunes à selles étaient les pièces de bois, sur
lesquelles s'adaptait l'arçon. Il est probable que ces pièces se faisaient en
bois d'aune, qui est un bois léger. Le nom des chapuiseurs est dérivé du mot chapuis, charpente en bois des bâts et
des selles, en forme de chape. Le mot capuza est encore en usage dans le
patois du Midi, et signifie dégrossir un morceau de bois avec une petite
hache ou une plane. Après
les chapuiseurs, venaient les blazenniers ou blasonniers et cuireurs de selles ; c'étaient eux qui
recouvraient de cuir ou de basane les selles et les bâts préparés par les
chapuiseurs ; enfin, les peintres de
selles
s'occupaient de les orner de peintures. Ces
divers métiers avaient leurs statuts, qui établissaient les conditions
essentielles de chaque industrie, ainsi que les règles de la bonne confection
et façon de l'ouvrage ; quand ces règles étaient enfreintes, l’œvre devoit estre arse, sanz déport et sans raançon, et cela, au jugement de trois
prud'hommes, nommés par la majorité des maîtres du métier, qui juraient sur
Sainz, que il les mesprantures de leurs
mestiers feront savoir au prevost de Paris ou à celui qui en son lieu sera en
la prevosté. (ÉTIENNE BOILEAU, Livre des
métiers.) MARQUIS DE VARENNES. FIN DU QUATRIÈME VOLUME
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