Le royaume des Burgondes apparaît au seuil des temps modernes comme une de ces créations éphémères dont les débris jonchèrent en grand nombre les chemins de l’avenir, avant qu’il se fondât enfin une nationalité faite pour résister à l’effort des siècles. Toute l’histoire de ce peuple a quelque chose de précaire et d’inachevé, et les pages les plus éclatantes de ses annales sont celles qui enregistrent les catastrophes par lesquelles il est arrivé en peu de temps à sa ruine. Et pourtant il n’a pas passé sans profit pour la civilisation il a donné sainte Clotilde à l’Église, et ce titre suffit pour jeter un rayon sur sa mémoire. Au moment où naquit la sainte à laquelle sont consacrées ces pages, les Burgondes avaient déjà parcouru une grande partie de leur dramatique et rapide carrière. Une génération s’était écoulée depuis qu’avait péri sous les coups des Huns, en 437, le royaume qu’ils avaient fondé sur les bords du Rhin, et dont le souvenir revit, entouré Cie légendes gracieuses et terribles, dans les poétiques traditions de l’épopée allemande. Ils occupaient maintenant la Gaule méridionale, où ils étaient entrés moitié en conquérants, moitié en fugitifs, après les malheurs qui avaient failli mettre fin à leur existence nationale. Blottis d’abord dans les Alpes de la Savoie, ils étaient descendus ensuite dans les belles vallées du Rhône et de la Saône, depuis Langres jusqu’à Avignon et à la Durance. Là, ils s’étaient fait un royaume qui, pendant les dernières années du cinquième siècle, semblait appelé à jouer un grand rôle dans l’histoire. Établis entre l’Italie romaine, qui était la dernière gardienne de la tradition impériale, et le royaume conquérant des Visigoths, dont les séparait le cours .du Rhône, ils étaient en quelque sorte devenus les arbitres des destinées de l’empire. Ils aimèrent mieux se faire ses défenseurs que ses ennemis, et on les vit plus d’une fois combattre pour Rome, qui récompensait leurs rois en leur envoyant des dignités, celle de maître des milices notamment, qu’Alaric lui-même avait enviée. On eût pu croire qu’un peuple si amoureux de Rome et de la civilisation se distinguerait par une fidélité exemplaire à la foi romaine. Il n’en fut rien, et cette contradiction est un des traits du caractère incohérent et indécis des Burgondes. Catholiques dans l’origine, au témoignage de Paul Orose, les Burgondes s’étaient laissé entamer par l’active propagande religieuse de leurs voisins les Visigoths, et détacher en grande partie de l’orthodoxie. La famille royale elle-même fut conquise par l’arianisme, soit s’en totalité, soit dans la plupart de ses membres, et les Burgondes présentent ainsi le spectacle du seul peuple barbare qui n’eût pas de religion nationale. Ce fut une grande cause d’affaiblissement ajoutée à toutes les autres. Mal en frontières, n’ayant pu ni se procurer l’accès de la Méditerranée, ni devenir les maîtres des défilés des Alpes, attachés aux destinées d’une société mourante, livrant leur conscience religieuse aux missionnaires d’un peuple rival, privés même de la ressource qu’aux étapes inférieures de la civilisation les nationalités trouvent dans le fanatisme, les Burgondes étaient faits pour être écrasés entre le passé à l’avenir de l’Europe. Le partage du royaume entre les divers héritiers de leur roi Gondovée acheva de désorganiser la nation. Les quatre fils du défunt mirent son héritage en quartiers. L’un d’eux, Godomar, disparut de bonne heure sans avoir fait parler de lui. Quant aux trois autres frères, nous les retrouvons établis chacun dans une des principales villes du pays burgonde Chilpéric à Lyon, Gondebaud à Vienne, Godegisil à Genève. Chilpéric, qui fut le père de Clotilde, n’a guère attiré l’attention de l’histoire. Nous savons qu’il servit l’Empire avec la même fidélité, la même dévotion que son père et son frère. L’empereur Glycerius, qui dut lui-même le trône à l’appui des armes Burgondes, le récompensa en lui donnant, en 474, le titre de maître des milices, et, fier de cette distinction, il fit la guerre aux Visigoths pour le compte de l’Empire. On ignore de quelle confession il se réclamait ; ce qu’on sait, c’est qu’il avait épousé une femme catholique et que ses enfants furent élevés dans la religion de leur mère. Carétène, — c’était le nom de celle-ci, — était une femme remarquable. Deux contemporains, Sidoine Apollinaire et Fortunat de Poitiers, ont célébré ses vertus, et, bien que ce fussent des poètes amis de l’hyperbole et qui cultivaient volontiers le genre du panégyrique, le tribut d’éloges qu’ils décernent à cette princesse semble bien mérité. Sidoine n’aimait pas les Burgondes et n’était pas le sujet de Chilpéric, et pour Fortunat, il n’a déposé ses louanges que sur la pierre ’un tombeau. L’accord de leurs témoignages nous est une garantie de leur sincérité à tous les deux. Sidoine évoque, en parlant de Carétène, le souvenir de Tanaquil et de la première Agrippine[1] : noms suggestifs, parce qu’ils rappellent l’un et l’autre l’influence qu’une femme au grand cœur exerça sur son époux. Fortunat célèbre la princesse avec des accents plus dignes d’une chrétienne : elle était, dit-il, la mère des pauvres, et, auprès de Chilpéric, l’avocate des coupables. Elle déployait sur le trône toutes les vertus, cachant sous un visage riant ses jeûnes ainsi que les austérités dont elle macérait ses membres[2]. Telle fut la mère de Clotilde. Il importait de la connaître pour comprendre sa fille, qui fut sa vivante image, et qui, jusque dans l’extrême vieillesse, resta fidèle aux enseignements et aux exemples maternels. Clotilde naquit vers 474, probablement à Lyon, qui était la capitale de son père. Elle avait une sœur cadette, nommée Sédéleube, à côté de laquelle elle grandit, et qui, comme elle, réalisa à la cour de Lyon le type de la jeune fille chrétienne. Leur mère prenait le plus grand soin d’éloigner d’elles les multiples influentes pernicieuses qui se donnent rendez-vous dans les cours, et de les élever dans la pratique des vertus. A une époque si ardemment dévouée au culte des saints, nul doute qu’elle ne leur ait appris à invoquer souvent les âmes bienheureuses sous le patronage desquelles était née la jeune chrétienté de Lyon. Cette église n’avait pas de souvenir plus héroïque et plus touchant à la fois que celui de Blandine, l’esclave martyre, dont la sublime constance au milieu du plus cruel supplice avait été l’honneur de son sexe et la gloire de ses compagnes de servitude. Sans doute, l’image de cette noble vierge fut une de celles qui se présenta le plus souvent à l’esprit des deux jeunes princesses. La cour de Chilpéric était le rendez-vous de tous les grands de son royaume : les évêques catholiques ne durent pas y manquer. Sidoine Apollinaire, le prélat lettré, y a paru plus d’une fois, et c’est à ses visites que nous devons les quelques traits de plume, trop rares d’ailleurs, qui nous peignent ce milieu. Saint Avitus, le grand homme de la Burgondie, dut s’y montrer aussi : nul plus que lui, parmi ses collègues, ne fut assidu auprès des souverains, non pour leur arracher des faveurs, mais pour défendre auprès d’eux les intérêts catholiques, et, si possible, pour les ramener doucement à la vraie foi par une lente et persévérante action personnelle. Les princesses durent rencontrer plus d’une fois, auprès de leurs parents, ces saints et illustres personnages entourés à leurs yeux de tout le prestige de leur haute dignité, de tout l’éclat du talent ou du caractère, et l’on se figure volontiers la future femme du roi Clovis courbant la tête sous la bénédiction de saint Avitus. Mais, de tous les prélats, celui qu’elles connurent le mieux, celui dont les vertus et la sainteté durent leur faire l’impression la plus profonde, ce fut Patient, évêque de Lyon. Toutes les voix de la renommée ont glorifié l’héroïque charité déployée par ce saint vieillard pendant la famine de l’Auvergne, et nul n’était entouré par ses contemporains d’un respect plus universel[3]. Ce fut un rare bonheur pour Clotilde de voir l’Église catholique à travers de tels hommes, et il n’est pas inutile de noter les influences qu’elle dut en subir. Rien ne forme la vie morale de l’enfant comme les spectacles qui l’entourent ; le parfum des vertus dont il est témoin dans ses jeunes années embaume son âme pour toute la durée de la vie. La mort de Chilpéric, qui parait être survenue vers les approches de l’an 490, amena un grand changement dans la condition des jeunes princesses et de leur mère. Conformément à l’usage universel des barbares, son royaume devait être partagé entre ses deux frères survivants, puisqu’il ne laissait pas de fils pour lui succéder. On ne sait si le partage eut lieu, ni sur quelle base il se fit ; mais dans tous les cas, à partir de cette époque, nous trouvons Gondebaud installé à Lyon. Carétène se retira avec ses deux filles auprès de Godegisil, le roi de Genève, qui parait être devenu le tuteur des jeunes princesses[4]. Pourquoi les nobles femmes préférèrent-elles la cour de Genève à celle de Lyon, et la protection de Godegisil à .celle de Gondebaud ? Apparemment parce que, s’il est permis de s’en rapporter à certains indices, Godegisil était catholique, tandis que Gondebaud, comme on le sait, ne parvint jamais, malgré les espérances qu’il laissa concevoir parfois aux prélats de son royaume, à se dégager des liens de l’arianisme. Affranchie de l’esclavage du trône, Carétène put désormais avec plus de liberté se consacrer tout entière à sa religion et à ses enfants. Il faut s’abstenir de décrire cette existence tout en Dieu, dont on ne pourrait d’ailleurs que deviner l’allure. Les exercices d’une piété fervente, combinés avec les œuvres d’une charité discrète, remplissaient la chaste solitude de ce veuvage royal, dans lequel rayonnait la grâce pudique de deux filles dignes d’une sainte mère. Le beau lac de Genève doit avoir vu plus d’une fois les royales pénitentes passer sur ses bords, portant leur aumône aux pauvres ou leurs prières à Dieu. La légende populaire, si dépourvue d’intelligence et d’intérêt pour les humbles mérites d’une existence chrétienne, a perpétué elle-même le souvenir de la charité de Clotilde, qu’elle montre lavant les pieds des pèlerins[5]. Et nous savons par l’histoire que sa sœur Sédéleube est la fondatrice de l’église Saint-Victor dans le faubourg de Genève[6]. Cette œuvre de charité est d’ailleurs la seule occasion que les chroniqueurs ont eue de prononcer le nom de cette dernière, car, après cela elle se retira au cloître, et, comme pour y ensevelir le souvenir de son origine royale, elle s’y cacha sous le nom de Chrona[7], et ne fut plus connue que de Dieu. Sa sœur Clotilde était réservée à des destinées plus éclatantes et plus tragiques. Vers l’époque où Sédéleube faisait au monde des adieux définitifs, il arriva à la cour de Genève un message envoyé par le roi des Francs, Clovis, qui demandait la main de la princesse pour son maître. Le nom de ce jeune héros avait depuis longtemps franchi les frontières de la Burgondie. On s’était raconté ses exploits en Gaule, sa victoire sur Syagrius, l’empressement avec lequel il était accueilli par les populations. La Burgondie elle-même n’avait pas été sans ressentir quelque émotion devant l’allure conquérante d’un prince dont les victoires venaient de le faire son voisin, et il y avait autant d’inquiétude et de jalousie que d’admiration dans les sentiments qu’il y inspirait. Pour lui, attentif à ménager tous ceux qu’il n’avait pas intérêt à détruire, il entretenait avec les rois burgondes des rapports de bon voisinage, et ses ambassades, nous dit-on, visitaient assidûment les cours de Lyon et de Genève. Clovis, bien que fort jeune encore, avait depuis longtemps atteint l’âge où les rois barbares contractaient des alliances conjugales. Il avait eu, à une de ces unions éphémères que se permettaient tous les princes germaniques, un fils du nom de Thierry, qui grandissait dans le palais. Mais il lui tardait de conduire sous son toit une épouse qui fût digne de lui par le sang royal. A en croire les chroniqueurs, ce seraient ses envoyés qui, émerveillés de la beauté de Clotilde, l’auraient vantée à leur maître et l’auraient décidé à la demander pour femme[8]. Rien ne s’oppose à ce que les choses se soient passées ainsi, bien qu’il faille tenir compte aussi du désir de Clovis de se faire des Burgondes des alliés contre les Visigoths. De plus, une princesse catholique devait contribuer à lui attacher davantage ses sujets d’origine romaine, et c’était là, sans nul doute, une considération de premier ordre pour le conquérant. Quoi qu’il en soit, le tuteur de Clotilde ne dut pas hésiter un instant à accueillir une demande qui semblait pour le peuple burgonde une promesse de paix et de sécurité. Peut-être des mobiles d’un ordre moins élevé contribuèrent-ils à lui faire -accueillir avec joie l’alliance projetée[9]. On verra plus tard qu’il avait des griefs contre son frère Gondebaud, et que son ressentiment se traduisit enfin par une déclaration de guerre. Si ces dispositions existaient déjà dans son esprit en ce moment, il aura été heureux de se procurer, en Clovis, un allié futur contre le frère dont il croyait avoir à se plaindre. Pour Clotilde et pour sa mère, la question se présentait sous un tout autre aspect. Clotilde avait alors dix-sept ans à peu près ; elle était dans la première fleur de sa jeunesse et de sa beauté. Si, comme il est naturel de le croire, elle se sentit flattée d’être recherchée par le plus puissant des rois barbares, sa piété dut lui faire bien vite refouler un sentiment si profane. Clovis, en effet, était païen, et comment une fervente chrétienne, comme elle l’était, pourrait-elle unir ses destinées à celles d’un infidèle ? L’Église catholique, si elle n’interdisait pas formellement de pareilles alliances, ne les déconseillait-elle pas de la manière la plus pressante à ses enfants ? Et d’autre part cependant, un rêve plus beau et plus grand pouvait-il se présenter à l’esprit de la noble jeune fille, que celui de devenir peut-être l’instrument providentiel de la conversion du roi des Francs ? Quelle victoire pour l’Église, et quelle source de mérites pour elle-même s’il lui était donné d’être la femme fidèle qui saure l’époux infidèle ? Dans la perplexité où les jetaient ces difficultés contraires, les deux femmes, assurément, voulurent prendre conseil auprès de ceux qui étaient les interprètes autorisés de la loi de Dieu et de la pensée de son Église. Que ne donnerait-on pas pour connaître de tels pourparlers ! On voudrait entendre les saints et doux encouragements d’un Patient ; on se figure la question soumise au grand évêque de Vienne, à ce ferme et puissant esprit, dont l’œil d’aigle mesura d’un regard si juste et si profond les perspectives que la conversion de Clovis devait ouvrir devant l’Église et le peuple franc. Certes, s’il a été mis au courant de leurs angoisses religieuses, nul ne pouvait mieux que lui rassurer ces consciences délicates, en leur montrant, par une de ces audaces familières à son génie, que l’alliance avec le païen associerait pour ainsi dire Clotilde à quelque grande et mystérieuse résolution de la Providence ! Ce ne sont là, à vrai dire, que des hypothèses ; mais ce qui est hautement probable, c’est que les évêques furent consultés, et ce qui ne l’est pas moins, c’est qu’ils mirent à leur consentement une condition expresse. Cette condition, nous le croyons avec un vieil historien[10] et conformément à la tradition constante de l’Église, c’est que les enfants à naître de la future union seraient élevés dans la foi catholique. A ce prix, l’Église pouvait envisager avec sécurité le mariage de Clotilde et de Clovis : elle achetait par une concession peu dangereuse la plus magnifique des espérances, et l’histoire atteste qu’elle ne s’est pas trompée. Rien ne faisant plus obstacle aux vœux de Clovis, le mariage fut décidé. Les fiançailles eurent lieu par procuration, à Châlons-sur-Saône, au dire d’une vieille tradition burgonde[11]. Selon le rite nuptial des Francs, les ambassadeurs de Clovis donnèrent le sou et le denier qui représentait l’achat de l’épouse par leur maître[12]. Puis Clotilde se mit en route pour aller rejoindre celui dont elle partageait désormais les destinées sans le connaître encore. La séparation dut être douloureuse. S’arracher à une mère, à une sœur, à un entourage aimé, au doux et consolant milieu de la charité catholique, pour aller au loin, dans un royaume qui sortait de la barbarie, vivre seule et sans consolation dans les bras d’un païen, c’était là une perspective bien faite pour troubler une âme moins affermie en Dieu. Qui serait Clovis ? Quel sort réservait-il à sa femme ? Tiendrait-il les promesses faites en son nom ? Toutes ces questions devaient se présenter à l’esprit de la jeune fille lorsque, après les derniers adieux, elle monta, les yeux pleins de larmes, dans la basterne dont la tranquille allure allait l’emmener loin de sa patrie. Cette scène douloureuse n’a pas trouvé de peintre pour la retracer ; mais, si on veut se la représenter dans toute sa vérité pathétique, il faut lire, dans les poésies de Fortunat[13], les adieux de Galeswinthe quittant sa mère et les murs chéris de Tolède pour venir épouser en pays franc le petit-fils de Clovis. Il y a là des accents qui, à quatorze siècles de distance, émeuvent encore l’âme du lecteur. Clotilde est donc en route pour la Gaule. La ville de Genève disparaît à ses yeux ; puis l’horizon maternel s’abaisse à jamais. La voilà devant le formidable inconnu de l’avenir qui l’attend au bout de son voyage. Mais elle ne s’en va pas seule à ses côtés chemine le Christ qui aime les Francs. |
[1] Sidoine Apollinaire, Epistolæ, V, 7.
[2] Voir cette épitaphe dans Leblant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, t. I, p. 70, n° 31.
[3] Sidoine Apollinaire, Epistolæ, VI, 12.
[4] Nous voyons par Grégoire de Tours, H. F., II, 28, que ces princesses ne demeuraient pas à la cour de Gondebaud, et il résulte d’un fait relaté par Frédégaire, IV, 22, après la mort de Chilpéric, qu’elles vivaient à Genève. Or, Genève était la capitale de Godegisile. Notre conclusion semble donc s’imposer.
[5] Frédégaire, III, 18.
[6] Frédégaire, IV, 22.
[7] Grégoire de Tours, H. F., II, 28.
[8] Grégoire de Tours, H. F., II, 28.
[9] Les raisons pour lesquelles nous nous écartons ici du récit de Grégoire de Tours, II, 28, et de ses satellites, sont exposées dans l’Appendice.
[10] Dubos, Histoire critique de l’établissement de la monarchie française, t. III, p. 78.
[11] Frédégaire, III, 18.
[12] Frédégaire, loc. cit.
[13] Fortunat, Carmina, VI, 7.