L’ASIE SANS MAÎTRE

 

CHAPITRE PREMIER. — D’ARBÈLES À BABYLONE

Texte numérisé par Marc Szwajcer

 

 

Les Dix-Mille, quand ils remontèrent vers le territoire des Carduques, ne partirent pas de Babylone même, ils se trouvaient à soixante kilomètres plus au nord ; nous les voyons arriver en dix-neuf étapes des bords de L’Euphrate aux rives du grand Zab, — le Lycus de l’Anabase ;— le lieutenant William Heudde effectua un trajet analogue en quatorze jours ; M. Eugène Flandin y employa quatre-vingt-dix-sept heures de marche, au pas d’un cheval ; un Arabe monté sur un de ces rapides coursiers du désert qui faisaient déjà l’admiration des Hébreux peut, dit-on, dévorer cet espace en cinq jours. Les Dix-Mille et le lieutenant Heudde ont traversé, à vingt-deux siècles d’intervalle, le même pays ; on ne s’en douterait guère à lire les descriptions qu’ils nous ont laissées. Cette terre de perdition a été récompensée selon ses mérites. Où sont, — je le demanderai aux plus savants géographes, — Sittace, qui eût pu, en s’étendant un peu, aller baigner ses pieds dans les eaux mêmes du Tigre ; Opis, bâtie au confluent du Physcus[1], et les villages qui composaient l’apanage royal de Parysatis, et la ville grande et florissante de Cœné ? On doit s’estimer heureux aujourd’hui de rencontrer un caravansérail là où les armées trouvaient naguère des greniers d’abondance.

Alexandre, nous apprend Quinte-Curce, se hâta de quitter Arbèles pour se soustraire à l’odeur des cadavres qui, couvrant la campagne, menaçaient l’armée d’une épidémie. Après quatre journées de marche, nous le trouvons campé sous les murs de la ville de Mennis. Pour venir jusque-là, le vainqueur d’Arbèles a dû traverser le Caprus, — le petit Zab, le Zer de William Heudde, — affluent du Tigre, dont le cours rapide a près de quatre-vingts kilomètres de largeur en cet endroit, et que le lieutenant anglais passa sur des claies soutenues par des outres. Le chemin que suivait l’armée grecque s’écartait peu, tout le fait supposer, de la route qui conduit aujourd’hui les caravanes d’Altoun-Koupri[2] à Bagdad. Ce chemin monte pendant quelque temps entre deux coteaux nus, franchit une colline de galets et descend à Kerkouk à travers des ravines. Située sur une éminence factice qui s’élève au milieu d’une belle plaine, abondante en fruits de toute espèce, Kerkouk occupe vraisemblablement l’ancien site de Mennis[3]. A Mennis se trouvait une caverne d’où s’échappait à gros flots une source de bitume ; à Kerkouk, on voit encore couler le pétrole. Ajoutons que la distance de Kerkouk à Erbil est de quatre-vingts kilomètres environ, et que Quinte-Curce place Arbèles à quatre étapes de Mennis. Nous avons déjà dit que l’étape grecque était en moyenne de vingt-deux et vingt-trois kilomètres.

Rendus à Mennis, Quinte-Curce, Arrien, Diodore de Sicile, Plutarque, noua abandonnent. Poursuivons cependant : ne nous reste-t-il pas pour guides Xénophon et le lieutenant Heudde, sans compter l’itinéraire si apprécié du baron Félix de Beaujour ? Le baron — je choisis toujours de préférence, quand la chose est possible, un pilote français, — nous conduira, en quittant Kerkouk, à travers une traînée de petites collines détachées les unes des autres, dans une plaine, au milieu de laquelle est le bourg de Daoük, environné de bouquets de palmiers,les premiers palmiers qu’on rencontre sur cette route. — Ne vous semble-t-il pas qu’on voie d’ici le paysage ? Déjà, les dattes mûrissent, ces dattes jaunes et sucrées qui ressemblent si peu — consultez sur ce point l’Anabase — aux maigres régimes que produisent les palmiers souffreteux de la Grèce ; nous devons approcher de la Babylonie. La route sera désormais facile ; dès qu’on a dépassé les derniers rameaux de la chaîne médique, on est en pays plat. Les villages deviennent de plus en plus rares ; ceux qui formaient jadis le domaine privé de la mère de Cyrus le jeune et d’Artaxerxés ont disparu sous les invasions successives. Où le Turc a passé, l’herbe ne pousse plus guère ; le Bédouin de l’Irak Arabi, campé sur la rive orientale de l’Euphrate, n’a pas le pied plus léger.

Nous voici enfin arrivés aux bords du Physcus : pour se rendre du Physcus au grand Zab, là où fut égorgé C lé arque, les Dix-Mille, marchant dans le sens directement opposé au nôtre, employèrent dix étapes ; Eugène Flandin évalue la distance du grand Zab à Kifri — les ponts — à cinquante-trois heures de marche ; et Kifri — le vieux Kifri, Eski-Kifri — je le place, sauf erreur, à vingt-huit ou vingt-neuf kilomètres de Douz-Khourmatou — sel et dattes — localité qui fut très probablement le Sadracœ de Strabon, résidence favorite de Darius, fils d’Hystaspe, sur le haut Physcus. Je me permettrai donc de transporter l’armée d’Alexandre d’Erbil,— l’antique Arbèles, — à Kifri en neuf jours, Erbil n’étant pas sur le grand Zab, mais à une trentaine de kilomètres plus à l’est.

En partant de Kifri, nous allons traverser une plaine rase et caillouteuse, au milieu de laquelle coule une petite rivière torrentueuse qui va se jeter dans le Tigre, à Iman-Dour[4]. Nous sommes encore à trente-trois heures de marche de Bagdad ; nous y arriverons, guidés par Flandin, en passant par Karatépeh, — la colline noire — par Deli-Abbas — Abbas le fou — et par Yenguidjia, grand village arabe sur les bords du Tigre. Mais cet itinéraire est-il bien celui d’Alexandre ? Le roi de Macédoine, si la route des Dix-Mille a eu quelque influence sur la sienne, a dû se porter plus au nord. Il aura traversé le Tigre à Opis, pour se diriger de là vers Sittace.

Opis était située non loin du confluent du Tigre et du Physcus ; Xénophon et Strabon sont d’accord sur ce point. Les géographes modernes ne sont malheureusement pas aussi unanimes au sujet du Physcus. Pour se rendre de Ninive à Ctésiphon, Héraciius, remarquent les sceptiques, atraversé trois rivières ; il nous en faut donc trouver trois de Mossoul à Bagdad. Comptons-les : nous avons d’abord le grand et le petit Zab ; où est maintenant le troisième cours d’eau, un cours d’eau sérieux qui soit quelque chose de mieux qu’un torrent ? Le voyageur anglais qui me paraît avoir parcouru avec le plus de soin ces contrées, M. Buckingham, nous affirme qu’après le grand et le petit Zab — le Lycus et le Caprus de l’antiquité—il n’y à que l’ancien Délas, ou Gyndès, — la Diala — qui puisse mériter le nom de rivière. Or la Diala se jette dans le Tigre, au-dessous de Bagdad. Quel bouleversement dans les notions que j’ai pris tant de peine à classer dans ma tête, s’il me fallait reconnaître dans la Diala, au lieu du Délas, le Physcus ? Je préfère cent fois croire que les fleuves ont été saignés à blanc par les canaux qui de tout temps ont arrosé la plaine, et maintenir avec les géographes de la docte Allemagne que le Physcus de Xénophon, le Gordus de Ptolémée, l’Odoine de Tavernier, l’Odorneh de d’Anville, est la Torna moderne, — d’autres disent l’Adhem ou l’Aghen, — torrent à demi épuisé en été, qui rejoint le Tigre non loin de l’emplacement assigné à Opis, c’est-à-dire à cent seize kilomètres environ au nord de Bagdad, à soixante et un  kilomètres du point qu’occupait Sittace.

Opis cependant eût-elle jamais été l’emporium, le marché de tout le pays environnant, si l’on n’eût pu, ainsi que rétablit Strabon, y arriver en barque du golfe Persique ? Le Physcus était donc navigable aussi bien que le Tigre, puisqu’au dire de Xénophon, Opis était située non pas sur le Tigre, mais sur le Physcus, large eu cet endroit de trente mètres. Le Physcus était navigable au quatrième siècle avant notre ère ; d’accord ! Aujourd’hui, il a tout simplement cessé de l’être ; pas n’est besoin, n’en déplaise à M. Buckingham, d’aller chercher, au risque de porterie trouble et le découragement dans les esprits, une solution meilleure. Pareille aventure n’est-elle pas arrivée à un bien plus grand fleuve, à l’Euphrate ? Cette aventure a eu de graves conséquences, car elle a commencé par découronner Babylone et elle a fini par en amener l’abandon. Le Seigneur a dit : Je sécherai la mer de Babylone, je tarirai ses eaux, et Babylone sera un monceau de pierres, la demeure des bêtes sauvages ; nul n’y habitera jamais.

Le Tigre devait nécessairement hériter du râle dévolu jusqu’alors au fleuve majestueux qu’il rejoignait autrefois près d’Ampé, et avec lequel il se confond aujourd’hui à Korna, pour former le Shat-el-Arab. C’est sur les bords du Tigre que vous découvrirez les minarets et les larges coupoles de la grande cité qui a remplacé, depuis l’an 762 de notre ère, Babylone. Les villes, en effet, iront toujours aux fleuves qui leur donneront le plus facile accès à la mer. L’Euphrate, depuis la conquête des Perses, ne prenait plus soin de ses berges ; sur la rive droite du Tigre, Séleucus Nicator fonda Séleucie ; sur la rive gauche, les Parthes fondèrent Ctésiphon. Les Turcs vinrent ensuite ; ils démolirent Ctésiphon et Séleucie pour bâtir Bagdad. La circonférence de Bagdad embrasse un espace de onze kilomètres environ : c’est déjà quelque chose pour une ville moderne. Le palais du pacha et la citadelle occupent la rive orientale du Tigre ; sur l’autre rive s’étend un long faubourg. Si l’on compte cinq étapes de Sittace à Babylone, et une étape de moins de Bagdad à Hilla, on se mettra d’accord, d’un côté avec Xénophon, de l’autre avec I es voyageurs qui croient, à juste titre, avoir retrouvé dans un immense amas de briques étalé sur la plaine déserte, à quatre-vingts kilomètres environ de Bagdad, les débris de l’antique capitale de Sémiramis, de Nitocris et de Nabuchodonosor.

Au milieu de ce prodigieux monceau de poussière, le temple de Bélus, — le Birs-Nimroud, — sur la rive occidentale de l’Euphrate, est le seul vestige qui soit resté debout ; et encore est-il fort douteux que le Birs-Nimroud ait jamais été compris dans l’enceinte de Babylone. Le vieux juif Benjamin de Tudèle y voulait reconnaître au douzième siècle la lourde Babel ; Pietro della Valle, gentilhomme romain qui visita, lui aussi, ces mornes solitudes, le 23 novembre 1616, ne pouvait se défendre de la même illusion. Au milieu d’une plaine fort vaste et tout unie, écrit-il aux amis qu’il a laissés en Europe, se voit encore aujourd’hui une masse considérable de bâtiments ruinés, réduits à la forme d’une grosse montagne. Cette montagne peut avoir de circuit, ainsi que je l’ai mesurée, environ mille cent trente-quatre de mes pas, qui sont bien, à mon avis, un bon quart de lieue. Sa mesure, son assiette et sa forme ont du rapport avec cette pyramide que Strabon appelle le tombeau de Bélus, et ce doit être apparemment celle dont la sainte Écriture fait mention, la nommant Nemrod en Babylone ou Babel, comme ce lieu s’appelle encore aujourd’hui.

M. Rich et M. Layard sont infiniment plus précis : Le Birs-Nimroud, nous disent-ils, est un monticule de soixante mètres environ de hauteur, composé entièrement de débris de poteries, que le vent du sud a recouvert d’une mince couche de terre nitreuse sur laquelle ni herbe ni arbrisseau ne peuvent pousser. Au sommet se dresse une masse compacte de briques, haute de onze mètres, large de huit ou neuf. Grâce à des fouilles récentes, grâce surtout au génie merveilleux qui est parvenu à déchiffrer les caractères cunéiformes, nous en savons plus long que Benjamin de Tudèle et Pietro della Valle, plus long que M. Layard lui-même. Les restes mis au jour de la prétendue tour de Babel, ce sont les étages des sept sphères de Borsippa. Déjà Strabon nous avait appris que Borsippa «était la ville sainte consacrée aux divinités que les Grecs révéraient sous les noms d’Artémis et d’Apollon ». Il y a donc là tout à la fois les débris d’une ville et d’un temple. Le temple a été construit, vers l’année 1100 avant Jésus-Christ, par Tiglath-Phalazar, et restauré en l’an 504 par Nabou-Koudour-Oussour, — ne pourrions-nous pas dire aussi bien Téglath-Phalasar et Nabuchodonosor ? Notre érudition de collège s’y reconnaîtrait un peu mieux. — Cet édifice, élevé en l’honneur des corps célestes et voué, dès cette époque, à l’observation du firmament, se composait de six plates-formes distinctes. Chaque étage, bâti en retrait sur l’étage immédiatement inférieur, était spécialement dédié à une planète. On l’avait peint, nous apprend M. Loftus, de la couleur que l’astronomie sabéenne attribuait aux divers éléments de notre système solaire. Le noir était, comme on a pu s’en convaincre, la couleur affectée à Saturne, l’orange à Jupiter, le rouge à Mars, le jaune au Soleil, le vert à Vénus, le blanc a la Lune. Ces désignations sont venues jusqu’à nous par l’intermédiaire des Arabes, qui les tenaient des Chaldéens. Kidîn, Naburiân et Sudîn, ces astronomes sacrés dont le Birs-Nimroud a vu les infatigables veilles, sont incontestablement les ancêtres et les premiers maîtres des Cassini, des Arago et des Le Verrier. S’ils n’avaient point, du haut de leur piédestal de briques, dominé la plaine et suivi sans relâche les orbes infinis, s’ils avaient négligé de garder la mémoire de travaux perdus dans la nuit des temps, comment Callisthène eût-il pu envoyer en Grèce a son oncle Aristote le catalogue des éclipses observées à Babylone depuis près de deux mille ans ? Ne refusons pas notre hommage aux sages de la Chaldée ; dans cet empire où tous les fronts se baissaient vers la terre, ils ont été les seuls à lever leurs yeux vers le ciel.

Babylone et Borsippa — tout le fait présumer — étaient deux cités distinctes. Les ruines proprement dites de Babylone, répandues sur un espace de douze ou treize kilomètres, on ne les a retrouvées jusqu’ici que de l’autre côté de l’Euphrate, à deux kilomètres environ delà rive orientale. Plus d’un antiquaire a cru pouvoir en conclure que le fleuve qui partageait autrefois la ville avait dû changer de lit. Les ruines de Babylone constituent trois grandes masses de décombres : le Kasr, le Mujellibé et le monticule conique d’El-Heïmar. Entre El-Heïmar et le Birs-Nimroud, l’Euphrate serpente silencieusement vers la mer et se perd au milieu de vastes bois de dattiers, qui dérobent à la vue la petite ville arabe de Hillah.

D’Arbèles à Opis, pas plus que d’Erbil à Imân-Dour ou à Bagdad, nous n’avons rencontré d’obstacles ; d’Imân-Dourou de Bagdad à Hillah, le Tigre une fois franchi, on n’en trouvera pas davantage. La plaine était naguère sillonnée de canaux qui la fertilisaient et par lesquels les barques passaient d’un fleuve à l’autre ; ce magnifique réseau n’est plus qu’un souvenir ; deux fossés, dont l’un se présente à demi comblé, coupent seuls aujourd’hui la plaine altérée et aride. Entre Erbil et Hillah, nous compterons, avec Eugène Flandin, quatre-vingt-dix-sept heures de marche ; avec Droysen, de quatre cent quarante-cinq à quatre cent quatre-vingt-deux kilomètres : je propose de conduire Alexandre d’Arbèles à Babylone en vingt et une étapes[5].

Quelle que soit mon estime pour la robuste infanterie venue de Pella, il m’est difficile de lui accorder plus de rapidité. N’oublions pas que nous ne sommes encore qu’au mois d’octobre : quelle troupe européenne oserait, à cette époque de Tannée, affronter, vers le milieu du jour, le soleil de la plaine assyrienne ? Notre pays, disaient, en 1817, les Kurdes au lieutenant Heudde, a été jadis envahi par un grand guerrier d’Europe ; il n’y a que les Russes aujourd’hui qui soient en état de le conquérir. Si jamais les Russes, descendus des monts de l’Arménie, sont obligés de se porter au-devant d’une armée débarquée à Bagdad, je les engage fort à ne pas mettre dans leurs mouvements plus de hâte que les compagnons d’Alexandre ou que les soldats de Cléarque ; je les engage surtout à bien choisir leur saison.

Eugène Flandin nous a fait un tableau des ouragans de sable qui désolent les bords de l’Euphrate durant les mois d’été ; la plume du grand peintre ne se contente généralement pas d’être aussi éloquente que son pinceau ; elle n’aura pas été, j’en suis sûr, moins fidèle[6]. Le vent impétueux du désert, nous apprend l’auteur du Voyage en Perse, passe comme une flamme... Il brûle et asphyxie ; les hommes se mettent à plat ventre et se couvrent de leurs manteaux, les animaux se couchent les uns à côté des autres et cachent mutuellement leur tête sous leur ventre... Le sable siffle de toutes parts... C’est le Sam qui passe ! Le Sam, il est vrai, ne s’attarde pas en route ; s’il a le vol funeste, il l’a du moins rapide. Malheur cependant à l’armée qui se laisserait surprendre, loin des lieux habités, parle tourbillon redouté des caravanes ! La trombe irritée ne l’engloutirait pas sans doute ; me garantirez-vous qu’elle ne fût pas de force à l’étouffer ?

Semblable épreuve fut épargnée aux phalanges d’Alexandre ; piétons et cavaliers descendirent paisiblement la pente qui au temps de Cyrus avait porté les Mèdes à Babylone.

 

 

 



[1] Aujourd’hui El-Aghen, suivant M. Oppert.

[2] Altoun-Koupri — le pont d’or.

[3] Telle est l’opinion de Ritter. H. Oppert pense que Kerkouk occupe probablement l’emplacement du Kerkoura de Ptolémée.

[4] Droysen croit pouvoir reconnaître dans cette rivière le Cyparisson de Strabon, aujourd’hui, dit-il, le Kifri, ou plutôt le Nahrin, dans lequel se jette le Kifri.

Le Cyparisson était-il donc une rivière ? M. Amédée Tardieu, dans sa traduction de Strabon, dit une localité et Muller un bois de cyprès, — cupressetum.

[5] M. Oppert, an mois de février 1854, a fait le voyage de Bagdad à Erbil en onze jours. Il a successivement passé par trois caravansérails — le khan Beni-Saad, le khan Seïd, situé à une demi-heure de la ville de Bakoubah, le khan Houwaidhir dans le voisinage de l’ancien Gyndès, — par la bourgade de Deli-Abbas bâtie au bord du Chalus qui se jette a quelque distance de là dans le Gyndès ; par les villages de Karatépeh, de Kifri, de Douz-Kbourmatou, de Taouk, de Kerkouk, et d’Altoun-Koupri sur le Zab inférieur (Zab-el-Asfal). Le 14 février, il arrivait à Erbil.

[6] Eugène-Napoléon Flandin, peintre paysagiste et archéologue, né le 15 août 1809 à Naples, est mort en 1876. De 1839 à 1841, il fut chargé d’une mission archéologique en Perse. En 1844, il passa huit mois à Khorsabad, occupé des fouilles les plu» importantes et les plus fructueuses.