PRÉFACE. Cette seconde étude peut être considérée comme un complément de celle qui précède ; elle contient, en effet, la description d'une arme que les anciens portaient quelquefois sur leurs vaisseaux longs, et dont ils se servaient au moment de l'abordage. Ce très court Mémoire fut écrit à une époque où je ne soupçonnais pas qu'un jour je reprendrais l'examen souvent commencé par moi et toujours abandonné, des questions ardues et qui me paraissaient insolubles, se rapportant au problème de la construction des bâtiments à rames en usage dans les marines antiques. L'Académie des inscriptions et belles-lettres voulut bien m'admettre à lire devant elle ces quelques pages sur un sujet neuf, dans sa séance du vendredi 21 novembre 1857 : c'était à la veille d'une élection, où le scrutin fut tout en faveur de mes savants concurrents. Si le petit travail que je publie ici n'a pas tout l'intérêt que je lui suppose, il ne serait pas meilleur signé d'un académicien ; j'espère qu'il ne paraîtra pas dénué de cet intérêt parce que son auteur n'est pas de l'Académie. Un mot employé deux fois par Homère, une lance peinte par un artiste grec sur un vase étrusque, sont tout le sujet de ce Mémoire dont l'originalité consiste, à mon sens, dans le rapprochement inattendu de l'arme et du mot. Le mot n'a été bien entendu par aucun des nombreux traducteurs de l'Iliade ; l'arme fut prise par l'artiste italien qui publia le vase où elle est représentée, pour tout autre chose que ce qu'elle est : rendre au mot son sens véritable, et dire quel office avait l'arme, à bord des vaisseaux de guerre, c'est ce que je me suis proposé de faire, c'est ce que j'ai fait. Le lecteur jugera si mes suppositions sont erronées, si ma démonstration est insuffisante, si ma conclusion est téméraire. § Ier. En 1837, un artiste sicilien, M. Raphaël Politi, publia la Descrizione d'una Deinos o vaso in terra cotta greco-siculo agrigentino[1] ; il accompagna cette courte description de deux planches très-bien gravées par lui, la première représentant le vase trouvé à Agrigente, la seconde reproduisant la peinture exécutée par l'artiste grec sur la superficie horizontale et sur le contour intérieur du col de cette urne. Je n'ai point à m'occuper du sens que peut présenter l'action reproduite par le peintre sur la tranche du goulot ; M. Politi croit y voir les préparatifs de jeux en l'honneur de Bacchus, jeux gymniques où vont figurer cinq chars attelés de quatre chevaux, des guerriers s'apprêtant à monter dans ces chars et d'autres combattants, à pied et déjà armés de toutes pièces. Ce qui me touche particulièrement dans cette magnifique décoration du vase grec-agrigentin, c'est la figure d'un navire à rames aux formés élégantes en même temps qu'à la construction solide, image cinq fois reproduite autour de son orifice. Assurément cette figure est loin d'être complète ; mais elle représente dans ses détails principaux une unirème antique, et pour cette raison elle est très-intéressante. L'artiste ne pouvait guère faire davantage sans tomber dans la confusion. Comme ceux qui ont gravé, peint ou sculpté des navires sur les médailles, sur quelques bas-reliefs connus, et sur les murs des maisons de Pompéi, il s'en est tenu à un élégant profil du corps du bâtiment, à l'indication des rames, de leur emplacement et des rameurs eux-mêmes, enfin au dessin général du gouvernail et des ornements de la poupe (le χηνίσκος, col et tête d'oie), et de la proue (éperon en forme de tête de cochon). Au milieu de la galère, il a dressé un mât court, beaucoup trop court ; mais l'espace limité dans lequel se mouvait son pinceau ne lui permettait pas de donner à cette pièce la longueur nécessaire.
A la tête de l'ίστός (mât) et parallèlement à la quille, le peintre a dessiné une lance, longue, assez grosse, et armée, à son extrémité antérieure, d'une pointe d'airain courte, solide, et analogue dans sa forme à celle des lances ordinaires et des javelots. Quelle est cette arme que, jusqu'en 1837, aucun des monuments figurés n'avait fait connaître aux antiquaires ? Elle semble placée horizontalement sur le sommet de l'arbre qui la porte, sans qu'aucun lien l'y retienne. Est-elle libre dans un anneau où elle doit courir au moment où on la lancera, et faut-il voir en elle une arme de jet ? Outre qu'aucun texte n'autorise une semblable hypothèse, à quoi aurait servi, dans une action navale, une pique, si dangereuse qu'on la suppose, qui n'aurait pu être lancée qu'une fois à l'ennemi ? La lance dont il est question ne saurait être assimilée à une flèche poussée par la corde d'un arc ; on ne comprendrait pas d'ailleurs l'appareil qui la mettrait en mouvement ; la tête ou καρχήσιον de l'istos, dont la partie 5 supérieure était traversée par trois mortaises au moins, deux servant au cordage qui soutenait l'antenne (la drisse), et la troisième réservée à un usage dont je parlerai tout à l'heure, n'avait aucune place pour l' établissement d'un semblable appareil.
Cette supposition rejetée, peut-on penser que l'artiste grec a donné capricieusement à l'antenne la figure d'une lance ? Non. Aucune trace de voile enverguée n'est visible dans sa peinture, et d'ailleurs, la galère allant au combat, l'antenne doit être amenée et rangée sur le pont entre les deux séries des bancs de rameurs. Il n'est pas possible d'admettre non plus que la lance soit hissée à la tête du mât, pour supporter les longues toiles qui servaient de tente à l'équipage et l'abritaient du soleil et de la pluie. M. Raphaël Politi, embarrassé de ce petit détail du monument qu'il gravait, a imaginé que la lance pouvait bien être quelque chose d'analogue à l'aiguille aimantée (a somiglianza de' nostri aghi calamitati, dit-il). Il est inutile de s'appliquer à combattre une pareille opinion. Tout au plus la lance pourrait-elle être une girouette ; mais,' en admettant qu'il y eût sur les navires d'autres girouettes que des ta nix ou bandelettes d'étoffe, il faut avouer que le peintre aurait singulièrement exagéré la longueur de celle-ci. La lance qui nous occupe n'est ni un dard lancé au moyen d'un mécanisme, ni un instrument pour aider à la direction du navire, ni une perche pour établir une tente, ni l'antenne de la galère, c'est, et j'espère le démontrer, une espèce de bélier dont on se servait au moment de l'abordage. § II. Homère, dans le quinzième chant de l'Iliade, décrivant le combat des Grecs, réfugiés sur leurs navires, contre les Troyens qui les y assiègent, dit (vers 387) que les Grecs se défendaient avec de longs xystes, placés ou couchés sur leurs vaisseaux, lances dont une des extrémités était garnie d'airain ; il montre (vers 677) Ajax parcourant à grands pas les ponts des vaisseaux et maniant un de ces xystes en usage dans les combats navals, lequel n'avait pas moins de 22 coudées de long[2]. Ce bois long et armé d'airain a vainement exercé la patience et la sagacité des savants interprètes du poète. Je devrais m'excuser peut-être de paraître aussi tranchant, quand il s'agit de la définition d'un objet désigné par quelques mots grecs — moi qui ne suis pas grec du tout ; — mais, au fait, ce n'est pas ici une de ces questions dont les hellénistes sont les seuls juges compétents ; c'est d'un détail technique qu'il s'agit, et aucun des traducteurs ou des commentateurs de l'Iliade n'a donné à l'étude des choses de la marine une attention particulière et, si j'ose le dire, pratique ; aucun n'a cherché, ou, du moins, n'est parvenu à connaître l'engin, assez minutieusement décrit par Homère, mais que celui-ci n'a pas montré à son poste de combat, bien qu'il l'ait mis aux mains de marins combattants. Un traducteur latin de l'Iliade a vu dans le grand xyston naumachon que manie Ajax, un contum magnum navalem compactum clavis ferreis duorum et viginti cubitorum ; mais il ne dit pas ce qu'était cette perche, quelle place elle occupait à bord ; comment, d'ordinaire, elle était mise en mouvement ; enfin, quel était son rôle principal pendant la bataille. Les traducteurs français ne sont pas plus précis. Madame Dacier fait de ces xystes, non pas des perches, mais des pieux. Le magnanime Ajax... allait sur tous les vaisseaux et portait à la main un pieu de 22 coudées, garni de fer. Bitaubé, suivi par Dugas-Montbel, transforme les xystes du poète en longues massues du chêne le plus dur, armes navales dont la tête est d'airain. Pieu, perche, massue, ne traduisent pas mieux l'un que l'autre la périphrase employée par Homère pour désigner l'arme formidable mise en jeu par les Grecs, ardents à défendre l'approche de leurs navires tirés sur le rivage. Le xyston grand, composé de plusieurs pièces, unies par des clous d'airain, et terminé à l'une de ses extrémités par une pointe de même métal, était une lance véritable[3], lance de 11 à 12 mètres de long, bois cylindrique, d'un assez grand diamètre et qu'Ajax n'aurait pu soulever tout seul et manier comme une lance ordinaire, si ses forces doublées par la colère ne s'étaient accrues encore du secours que lui prêtaient les dieux. Sur les vaisseaux où ne combattait pas le rival d'Hector, la lance lourde était mise en mouvement par plusieurs hommes. C'est qu'en effet son poids devait être considérable, car elle n'était pas moins longue et devait être plus grosse que les rames des galéasses du seizième siècle qui, balancées au tiers de leur longueur, sur le bord du navire, avaient cependant besoin de huit hommes pour être manœuvrées. § III. Les dimensions de cette grande lance et la vigueur surhumaine prêtée par le poète au héros qui s'en sert pour repousser l'invasion des Troyens, font assez comprendre que ce n'était pas une arme à main, et qu'un moyen mécanique devait aider à la soulever, à l'agiter en l'air, à la pousser en avant, à la retirer en arrière ; enfin, à lui faire remplir aisément l'office qu'elle remplissait avec peine, mue par les bras du seul Ajax. Quel était le système dont on se servait pour rendre sa manœuvre facile ?
Sobre de détails, par nécessité et peut-être aussi parce que son œil plus artiste que marin ne Noyait que la masse et la grande silhouette des navires, le décorateur du vase d'Agrigente ne l'a point indiqué. Il a seulement guindé la lance au sommet du mat, et quand je n'aurais pas d'autres indications que celles-là, encore serais-je autorisé à dire que la lance était suspendue au mat par un cordage glissant sur une poulie, qui tournait dans cette troisième des niortaises du carchesion dont j'ai parlé déjà. Ce cordage, qui fonctionnait comme une drisse, devait être attaché vers le milieu de la longueur du xyste, dont l'équilibre et les inclinaisons diverses pouvaient être obtenus au moyen de cordages passant par des poulies latérales au sommet du mât et fonctionnant vers les extrémités de cette pièce de bois à la manière de l'όπέρα ou balancine de l'antenne. On conçoit aisément que ce moyen très-simple de suspension mettait la lance à la disposition de l'équipage, sans qu'il prit d'autre peine pour la faire agir en avant ou en arrière, que de la mouvoir à force de bras ou à l'aide de quelques cordes analogues à celles dont on se sert à bord des navires pour agiter le levier d'une pompe à épuisement. § IV. Le procédé que j'indique, Végèce nous apprend qu'au quatrième siècle de notre ère et aussi antérieurement à cette époque, les marins s'en servaient pour faire fonctionner un redoutable instrument de guerre. Les vaisseaux comptaient alors, — et c'était certainement une tradition antique, — parmi leurs armes d'attaque et de défense, une pièce de bois ferrée aux deux bouts, longue, forte et cependant déliée, qu'on pendait au mât comme une vergue, et qu'au moment de l'abordage on mettait en branle. Elle agissait comme un bélier, abattant, blessant, tuant les soldats et les matelots, et souvent aussi perçant le corps du navire ennemi. Cette pièce de bois avait le nom d'asser. Dans la trabes de Végèce, trabes subtilis ac longa, ad similitudinem antenne, pendens in malo, utroque capite ferrato, pro vice arietis vi impulsa, je reconnais, à n'en pas douter, le macron xyston naumachon d'Homère et la lance représentée par l'artiste grec au sommet des mats des cinq navires qui courent autour de l'orifice du vase d'Agrigente. Cette lance, je la nommerai lance ou bélier d'abordage, et je proposerai très-humblement aux futurs commentateurs de l'Iliade, de donner ce nom au xyste de 22 coudées, manié par Ajax dans sa lutte contre les compagnons d'Hector. Me contestera-t-on le sens que je donne aux mots : xyston naumachon, et me faudra-t-il justifier la façon dont je les interprète ? Me dira-t-on qu'Homère ne fait point entendre qu'à l'occasion les lances étaient suspendues aux mâts ; qu'il les montre couchées sur les navires, ou gisant sur le pont au moment où les Grecs, assaillis par les Troyens montés sur leurs chars, s'en emparent pour repousser l'attaque de leurs ennemis ? Je répondrai qu'Homère, ayant pris soin de dire que le xyste dont il parle, grand, gros, composé de plusieurs pièces de bois assemblées et fortement attachées les unes aux autres, était fait pour les combats livrés ou soutenus par les navires, laisse bien entendre au lecteur que l'arme qu'il met aux mains des Grecs attaqués, est une arme particulière et non une lance commune. Une lance de 22 coudées de longueur ne pouvait être d'un usage ordinaire. Quand Homère parle de la lance dont étaient armés tous les guerriers, il la nomme simplement xyston et ne lui prête pas les proportions qu'il donne au grand xyste en usage à bord des vaisseaux pour le combat, au moment de l'abordage. Il n'y a donc pas à douter que sur leurs navires, les Grecs n'eussent de grands et gros xystes, lances d'assemblage (comme on dit des mâts composés de plusieurs morceaux) et qui n'avaient de commun avec la lance ordinaire que leur forme générale et leur pointe d'airain. Il n'y a pas à douter davantage, que lorsque les vaisseaux étaient tirés au sec sur le rivage, les grands xystes ne fussent couchés sur le pont, comme les mâts et les antennes, et qu'on ne les hissât à l'istos que quand, les navires étant à la mer, on les disposait pour le combat. J'ai dit que le décorateur du vase grec - sicilien, a placé la lance d'abordage au sommet du mât, dans une direction parallèle à la quille, et sans la fixer par aucun lien apparent ; la position donnée à cette arme témoigne de la préoccupation de l'artiste, plus touché de produire des figures pittoresques et architecturales, que de rendre fidèlement des détails nautiques. Quant à l'absence des liens qui devaient retenir l'arme au mât, elle est la conséquence du principe de simplicité adopté par le peintre. Nous voyons, en effet, qu'il a supprimé presque tous les cordages : ainsi, il n'a donné à l'ίστός qu'un appui latéral de chaque côté, un seul πρότονος hauban ; et, assurément, une unirème de trente-deux avirons[4] devait avoir au moins trois haubans de chaque bord. Pour ne pas compliquer sa figure, dont le développement était peu considérable, il n'a pas tenu compte du cordage qui, partant du carchesion allait à la proue du navire, soutien du mât contre les mouvements du tangage, et le τέρθρον ou étai a été négligé par l'artiste aussi bien que tout l'appareil qui soutenait le gouvernail. § V. Et à propos du gouvernail, cet instrument indispensable à
la navigation, M. Raphaël Politi dit que ce qui doit le plus surprendre dans
la représentation des bâtiments peints autour du col intérieur du vase
d'Agrigente è il timone dello istessissimo taglio e
forma de' nostri. En effet, le timon ou gouvernail a la forme générale
des gouvernails modernes ; mais ce que M. Politi a oublié de faire remarquer,
c'est qu'au lieu d'être placé à l'extrémité arrière de la poupe, le timon des
navires antiques était appliqué à la hanche du navire. Une barre de bois
perpendiculairement implantée à la pelle du gouvernail, servait à le mouvoir
dans une anse de bois ou dans une estrope de cuir tressé où il tournait,
suspendu par des cordes. A l'article Barre du gouvernail de mon Glossaire nautique, j'ai donné une figure du gouvernail antique muni de tout son appareil, et j'ai fait remarquer que cette machine, traditionnellement conservée à bord des navires de la Méditerranée pendant le moyen âge, fut en usage dans la marine des Normands, et qu'aujourd'hui encore elle fonctionne au côté de quelques bâtiments du Japon, de la Chine et de la Malaisie, qu'on la voit au côté droit de certaines barques de Vérone, qui font la navigation de l'Adige et vont à Venise, porter du vin ou du bois, et qu'on la retrouve dans toute sa naïveté primitive, excellente d'ailleurs et d'un très-grand effet, au flanc des barques, qui, à Polesella, servent à traverser le Pô. Voici la partie supérieure d'un gouvernail à l'antique emprunté à la navicella de Giotto, placée au-dessus de la porte principale de l'église de Saint-Pierre à Rome ; on y voit la barre où clavus qui traverse la tête du gouvernail, et au-dessous, l'estrope de cuir et le croissant ou anse de bois dont je viens de parler.
Je terminerai cette courte étude en disant que les navires du vase agrigentin sont de très-curieux documents pour l'histoire de l'art des constructions navales, et qu'on doit les compter, bien qu'incomplets, parmi les meilleures représentations des bâtiments unirèmes des anciens, que nous aient fait connaître les monuments figurés ; monuments dont, en ce qui regarde la marine, il faut trop souvent rejeter le témoignage. FIN DE LA DEUXIÈME ÉTUDE |
[1] Girgenti, 1837 ; 10 pages
in-4°.
[2] Moins fort et beaucoup plus
âgé, car il avait alors près de quatre-vingts ans, Antonio da Cavale fit, le 7
octobre 1571, à la bataille de Lépante, une action digne d'Ajax. Chef d'une des
escadres de Venise et capitaine d'une galère qui avait vaillamment soutenu
l'effort des Turcs, à la corne gauche de l'armée de don Juan d'Autriche,
Catulle, qui avait l'honneur d'être provéditeur de la flotte vénitienne, et que
touchait profondément la gloire de la bannière de Saint-Marc, apprenant que la
capitane, montée par Agostino Barbarigo, venait d'être envahie par les soldats
du corsaire Siroco, prit la résolution généreuse de la reconquérir. Il se fit
aussitôt dépouiller de son armure de fer, se couvrit d'un simple pourpoint de buffle,
ôta ses bottes d'acier qu'il remplaça par des souliers de corde, plus légers et
qui ne devaient pas glisser dans le sang ; puis, prenant cette longue et lourde
épée à deux mains, du seizième siècle, que nul d'entre nous ne pourrait
soulever aujourd'hui, il fit diriger sa galère vers la poupe de celle de
Barbarigo mortellement blessé, sauta sur l'espale envahie par les Turcs,
s'ouvrit un passage au milieu de cette foule qu'il abattait autour de lui, et
marchant le long de la coursie en faisant le moulinet avec l'épée géante qui
fauchait tout devant elle, ne s'arrêta à la proue que lorsque aucun ennemi
vivant n'étant plus sur la galère recouvrée, il put la confier à un équipage
vénitien. (Voir Pantero Pantera, Armote navale, p. 84.)
[3] Homère emploie le mot ξυστόν dans le sens de
javelot ou de lance, — on ne saurait dire au juste lequel, — lorsqu'au IVe
chant de l'Iliade, il montre Agénor blessant Éléphénor qui relève le fils de
Thalsias (Échépolos) abattu par Antiloque :
Οΰτησε
ξυστώ χαλήρεϊ.....
(Vers
469.)
[4] Des cinq galères, une est à 28 rames, trois sont à 30 rames, une seule a 16 rames de chaque bord.