I. — EXILÉS BYZANTINS ET USURPATEURS GRECSL'action de Baudouin, le nouvel empereur, fut ce qu'elle devait être malgré la signature en cinabre et l'adoption d'un titre purement byzantin, celui de « despote », qu'on trouve aussi chez le dernier de ses successeurs, autre Baudouin, qui, fils d'empereur, pouvait s'intituler aussi « porphyrogénète », mais en latin le titre n'est que « par la grâce de Dieu empereur de Constantinople », sans ajouter « des Romains[1] » : l'action d'un dépaysé et d'un abandonné, car Venise, ayant réalisé ce qu'il lui fallait, ne prenait pas tant d'intérêt au reste. Une partie des croisés, après avoir eu son lot de la proie, se dirigea vers la Syrie, but des pèlerinages, ou vers d'autres contrées, de sorte que, second motif de l'inanité de cette fondation, dès le lendemain il n'y eut pas d'armée permanente et, à cette époque, on ne pouvait pas improviser des milices chevaleresques comme celles de Terre Sainte.[2] Venise n'entendait pas faire un sacrifice complet de son ambition, imposa au nouvel empereur, qu'elle subventionnait, un patriarche vénitien[3] ; elle s'installa le mieux qu'elle put à Constantinople, où là populace, après avoir tourné en dérision ces hôtes en vêtements courts et étriqués, qui étaient irrévérencieux envers les icônes, buvaient, jouaient aux dés et s'empiffraient de vin nouveau, d'ail et de la viande, méprisée par les Orientaux, de bœuf et de porc, était retombée dans son ancienne torpeur. Des familles vénitiennes se partageaient les îles de l'Archipel ; Gênes essayait de s'établir en Crète. Le Pape ne pensait qu'au triomphe de la cause de l'Union, et, dans le but de la préparer, il ne dédaignait pas d'envoyer des légats au Vlaque Ionisa, Joannice, qui fut couronné, selon le rite latin, « empereur des Romains et des Bulgares »,[4] tandis que la Curie, après avoir eu, sous Innocent III, un échange de lettres avec Alexis III, qui lui offrait, dans sa situation ridicule, le partage du monde, contre l'usurpateur d'Occident,[5] affectait de ne reconnaître qu'un « rex Blacorum et Bulgarorum », un roi des Pasteurs et des Bulgares. C'était tuer en germe la puissance latine à Constantinople.[6] Le Ban de Bosnie, devenu roi lui aussi, avait reçu la couronne dans les mêmes conditions. De son côté, le roi de Hongrie, que les croisés avaient attaqué malgré la défense expresse du Saint-Siège, était devenu maître des pays serbes, et ce représentant de la foi catholique en Orient s'était avancé jusqu'à Niche. L'Empire latin, créé au gré des circonstances et sans la bénédiction spéciale d'Innocent III, n'était donc pas le seul État autorisé à se prévaloir de la faveur du Souverain Pontife, qui eût peut-être été très flatté d'une soumission complète, même de la part d'un empereur grec de Byzance, étendant la suprématie romaine sur ces pays aussi que les Latins n'arrivèrent jamais à dominer. Baudouin entreprit d'abord la visitation générale de tous les pays d'Europe, voulant faire reconnaître partout ses droits impériaux.[7] En effet, Alexis III s'était enfui en Achaïe, après avoir fait aveugler son gendre Dukas, établi d'abord à Tzouroulon,[8] qui, tombé ensuite aux mains des Latins, fut jeté du haut d'une colonne, pour justifier une ancienne prédiction.[9] Mais Boniface, qui s'était fait céder, à la place de l'Asie, la grande ville de Thessalonique, avec la couronne royale, défendit à son suzerain de poursuivre son voyage sur ses terres d'Occident ; il n'hésita pas, même, à attaquer les villes de Thrace pour exercer une pression sur l'empereur. Ensuite, réconcilié à Baudouin, il prit possession de sa Thessalonique, en prince aussi des Grecs, car il avait épousé la belle veuve d'Isaac[10] et, au lieu d'aveugler, de chasser ou de faire étrangler le fils de cet empereur, mettait en avant la personnalité sympathique de cet enfant impérial, Manuel.[11] L'empereur avait à combattre deux usurpations. Léon Sgouros, maître de Nauplie et d'Argos, dont il était originaire, s'était emparé de Corinthe, dont il tua l'archevêque, en le jetant en bas de l'Acropole, et de Thèbes, et avait même tenté la conquête d'Athènes,[12] que son archevêque osa défendre, car c'était Michel Acominate. Les chefs de la « Grande Blaquie » thessalienne[13] avaient des ententes avec ce commandant de la résistance grecque. Léon, qui rêvait d'Empire, reçut auprès de lui Alexis III et sa famille et se fit donner en mariage la princesse Eudoxie[14] qui sera ensuite, tour à tour, la femme de deux rois serbes.[15] Il apparaissait donc comme un représentant de la race indigène et un vicaire de l'empereur légitime. Plus bas, à Lacédémone, en Étolie, près de Nicopolis et d'Épidaure, il y avait comme prétendant Léon Chamatéros.[16] D'autre part, dans le Nord-ouest, un Michel, bâtard du sébastocrator Jean Dukas Angélos, que les Français nommaient « Michalis », venant de Constantinople avec Boniface, s'était saisi du littoral de l'Adriatique et des gorges de la Macédoine et avait fait reconnaître son autorité par les clans albanais, tenant avec leur aide les villes de Ianina, d'Arta et le pays jusqu'à Naupacte.[17] Il empiétait ainsi sur les droits du roi de Thessalonique, dont le but devait être de se constituer un État dans les proportions rêvées par les conquérants normands, jusqu'à Durazzo. C'était, en Europe, l'établissement le plus solide, par le voisinage de la Mer, par les possibilités d'alliance avec la puissance normande, pour le moment immobilisée par la minorité de Frédéric, dit aussi Roger, le fils de Henri VI et de Constance, et par les vertus guerrières des races indigènes, qui ne pensaient pas encore à demander une vie politique pour elles-mêmes. Se faisant appeler seulement « despote », par des scrupules dont on ne peut pas découvrir le motif, cet homme énergique faisait vraiment mine d'empereur dans ces régions qui avaient montré de toutes les façons, « antartique », bulgare, normande, qu'elles préféraient avoir leur autonomie. Il eut dès le commencement une Cour, où l'archevêque d'Ochrida, Jacques Proarchios, lui dédiait des vers, et une importante œuvre d'interprétation juridique, en rapport aussi avec les coutumes du pays, sera due à Démètre Chomatianos,[18] autre chef de cette Eglise grecque pour les Bulgares, lesquels avaient maintenant un patriarche dans la capitale du César vlaque de la révolte, à Tirnovo. Jean Apokaukos, le métropolite de Naupacte, déjà cité, faisait partie du même cercle de lettrés.[19] C'est dans cette région que la fresque byzantine recevra les premières influences occidentales, lui ajoutant comme expression, mouvement et grâce.[20] Dans son élan royal, Boniface s'en prit d'abord à Sgouros ; il traversa l'Achaïe en victorieux, évita les embûches et brisa les résistances ; deux aventuriers français, lesquels avaient commencé à soumettre les châteaux de la Morée, Geoffroi de Villehardouin le Jeune et Guillaume de Champlitte, qui poussèrent jusqu'à Modon et Coron, vinrent lui faire hommage.[21] Et, même, Alexis III, qui était accouru chercher des amis à Thessalonique, tomba en son pouvoir. L'empereur latin s'en trouvait, ainsi, dans des conditions beaucoup moins favorables. S'il n'avait pas à craindre les Turcs, dont le sultanat était sur le déclin et ne pouvait plus tenter des conquêtes, il était écarté de l'Asie par la politique prudente des princes fugitifs de Constantinople, qui s'étaient taillé de petits royaumes sur cette terre d'ancienne et vigoureuse féodalité. David et Alexis Comnène, petits-fils de l'empereur Andronic par leur père Manuel, et parents d'une princesse de Géorgie, s'étaient établis dans les possessions de leur grand-père, auxquelles ils réunirent Trébizonde, capitale d'une ancienne marche byzantine, d'un ancien duché. L'aîné avait pris le titre d'empereur en vue de la reconquête de l'ancien Empire, et le cadet était son stratège actif et dévoué ; les en déloger était pratiquement impossible, en raison de l'éloignement de cette contrée, voisine des barbares de la montagne, leurs alliés. Mais, si cet isolé, qui paraissait devoir tendre surtout vers ces régions d'Alanie, d'Abasgie, où l'ancien Empire avait eu des vassaux fidèles, et c'est pourquoi le titre de ces empereurs en devint celui, nettement délimité, de maîtres de « tout l'Orient, des Ibères et de la Maritime[22] », n'était pas à craindre, il en était autrement de Théodore Laskaris, mari d'Anne, fille d'Alexis, qui, dûment proclamé empereur de Constantinople, s'était établi à Nicée, encore assez bien conservée, avec son vieux palais et ses églises de la Dormition, de St. Hyacinthe, de St. Antoine le grand, de St. Tryphon, de Ste Sophie, dont on a conservé des fresques[23] ; ne pouvant pas se faire sacrer par le patriarche grec, qui languissait à Démotika, il attendit la mort de ce prélat pour créer un nouveau chef de l'Eglise et recevoir de lui la couronne. Bientôt tout le pays jusqu'aux frontières du Sultanat se soumit volontiers à ce prince de mœurs simples, juste et brave. Les Latins ne tenaient que le bord de la Mer, en face de Constantinople. Des concurrents, Mangaphas, Sabbas de Samsoun, sur le rivage du Pont, les Comnènes de Trébizonde, furent battus, et le premier perdit ses possessions. Le sultan Aseddin même périt dans une bataille contre Théodore, qui lui avait offert, à la façon de Manuel Comnène, un combat singulier. Enfin Alexis III, qui s'était réfugié à la Cour de ce Sultan, fut pris, emmené honorablement à Nicée et forcé de subir la tonsure qui faisait de lui un moine. Baudouin n'était pas en mesure de briser cette nouvelle puissance grecque, cet Empire d'Asie sans capitale qui s'abritait dans l'ancienne conquête des croisés de Godefroi de Bouillon. Avec les idées féodales que devaient nourrir, même sur cette nouvelle terre, les Latins, Baudouin avait créé des fiefs d'Empire en Asie, donnant Nicée au comte Louis, le duché de Philadelphie à Etienne de Perche.[24] Ces Occidentaux cependant n'auraient jamais pu soumettre les provinces qui leur étaient ainsi échues. Henri, frère de l'empereur, dut intervenir. Après une victoire à Poimanénon contre les gens de Nicée,[25] il s'était saisi d'Hadramyttion et avait trouvé un chaleureux accueil de la part des Arméniens colonisés dans ces contrées, lorsqu'il fut rappelé en Europe par la nouvelle d'une grande attaque des Vlaquo-Bulgares. Le Tzar des Balkans, en effet, avait jeté ses bandes à travers la Thrace, prenant et pillant villes et bourgades, que, le plus souvent, il abandonnait ensuite. Les Grecs de Thrace, qui avaient montré d'abord une certaine satisfaction de la punition terrible infligée à cette Constantinople qui exploitait et tyrannisait depuis des siècles les provinces, témoignèrent des sympathies au Roumain en attitude de Tzar bulgare) qu'ils acclamèrent comme leur vrai souverain orthodoxe[26] chevalier fut même occupée par les Grecs seuls, après que le Tzar eût pris Andrinople et Démotika.[27] Les Pauliciens aussi lui étaient favorables.[28] Le Franc que Baudouin avait créé duc de Philippopolis fut enfermé dans cette ville ; partout ailleurs les habitants des places fortes se révoltèrent contre les Latins et appelèrent les gens du Tzar. L'empereur constantinopolitain et le doge, qui jusqu'au bout resta fidèle à son alliance avec Baudouin, sortirent donc de la Capitale, où ils étaient menacés d'être enfermés, pour balayer la campagne et récupérer les localités qui avaient été perdues. Ils ne trouvèrent pas d'ennemis jusqu'à Andrinople, qu'ils comptaient assiéger. Ioannice se trouvait dans les environs ; les Latins lui offrirent orgueilleusement le combat, Ils furent outrageusement battus par des nuées de barbares, et le vainqueur, en s'en allant, emmena parmi ses prisonniers l'empereur Baudouin en personne, qui languit un certain temps et finit par s'éteindre dans la prison de la nouvelle Tirnovo, Bientôt le doge finit aussi ses jours, à Constantinople.[29] Seules Sélymbrie et Pygai restaient encore en Europe, aux Latins.[30] Boniface dut donc abandonner la guerre contre Sgouros et prendre des mesures pour sa propre défense. Tandis que Henri, régent de l'Empire,[31] s'efforçait en vain de reprendre définitivement la Thrace, où il occupa Tzouroulon, chevalier, Vyzia, Néapolis,[32] recourant dans ce but aux Grecs influents, tels que ce Branas qui avait épousé la fille du roi de France, veuve d'Andronic.[33] Le roi de Thessalonique vit les hordes des « Blacs » et des Coumans se présenter devant Serrés, qui fut perdue.[34] D'autres campagnes du Tzar ravagèrent ce pauvre pays de Thrace, qui n'eut jamais tant à souffrir. Au retour de chaque campagne, ce Kaloîoannès des courtisans, que le peuple dépouillé surnommait maintenant Skyloïannès, « le chien de Jean », et « le tueur de Rhomées », emmenait avec lui des milliers d'habitants, qu'il établissait dans son pays bulgare.[35] Henri, qui prit le titre impérial après avoir appris la mort de son frère,[36] n'eut plus guère que la satisfaction éphémère de promenades militaires qui n'assuraient en rien l'avenir.[37] L'empereur de Nicée avait conclu une alliance avec celui de Tirnovo contre les usurpateurs de la Sainte Ville de Constantinople. Les lanciers coumans arrivaient déjà jusque sous les murs de la Capitale perdue par les Grecs et que Joannice ne pensa pas, par égard au Pape seul, à attaquer. L'Italien Sturione, qu'avait engagé comme amiral Théodore, entra même dans la « Bouche d'Abydos », dans le Bosphore.[38] Alors Venise, que ne conduisait plus l'impériale volonté de Dandolo, admit un traité qui laissait aux gens de Nicée Nicomédie et quelques autres places.[39] C'était maintenant, dans cette rapide disparition des chefs de la conquête, le tour de Boniface. L'empereur latin avait épousé la fille de son allié et rival, et celui-ci, qui avait repris Serrés, s'était saisi aussi de cette Mosynopolis, célèbre par la défaite des Normands. Mais cette place devait être encore une fois fatale aux Latins. Le roi de Thessalonique se laissa attirer dans une embuscade des Bulgares et succomba ; sa tête fut envoyée à Tirnovo, où gisaient sans tombeau les os de son empereur.[40] Mais le même sort attendait le Bulgare triomphateur, Il se jeta sur Thessalonique, qui était maintenant l'héritage, faiblement défendu, d'un enfant et devant ses murs une maladie des poumons l'emporta : le peuple crut que le terrible guerrier avait été percé par la lance invisible de Saint Démètre, patron de la ville (1207).[41] Lui aussi laissait un héritage disputé, et Borilas, fils de sa sœur,[42] aura à combattre contre Jean Asên, le propre fils de l'empereur défunt, qui finira par gagner la partie. Henri put donc remporter la victoire de Philippopolis sur les bandes du nouveau Tzar, et le résultat de cette bataille fut sans doute la récupération de la Thrace. Plein de confiance, il se rendit même à Thessalonique et brisa la résistance des « Lombards », qui voulaient avoir la Morée, avec Thèbes, un Aubertin étant sire de cette « Estives », ainsi que l'île de Nègrepont et tout le pays jusqu'à Philippopolis ; leur chef, le comte de Biandrate, dut tenir le frein du cheval de l'empereur lorsque le suzerain se rendit à l'église de St Démètre, cathédrale de cette ville.[43] Il admit que le fils de Boniface, armé chevalier, soit couronné, le 6 janvier 1208.[44] On vit ensuite le chef féodal des barons francs paraître à Thèbes, avec ses « archontes », à Athènes, fief d'Odon de la Roche, et à Nègrepont.[45] Enfin le despote d'Épire lui fit des offres de soumission[46] : il promettait la main de sa fille pour Eustache, frère de Henri, et un tiers de ses domaines comme dot. Henri réussit même à faire sa paix avec Théodore Laskaris. C'était comme la création par des liens féodaux et des contrats de mariage d'une tétrarchie constantinopolitaine, nicéenne, épirote et bulgare. Théodore avait épousé la fille du nouveau Tzar bulgare, Jean Asên, qui lui-même était époux d'une nièce de l'empereur, une autre étant donnée à Laskaris, une troisième au roi André de Hongrie.[47] Malheureusement pour la cause des Latins, ce seul vrai empereur de leur race disparut trop tôt pour l'avenir des Francs en Orient, dès 1216.[48] II. — CONVULSIONS BALKANIQUESCet Empire latin de Constantinople, qui, sauf cette illusion d'un moment, due à un homme entreprenant et habile n'a jamais existé que par son titre, ne laissera, sur ses vains efforts et sur la paralysie complète, sur le marasme qui les suivit, une seule ligne d'histoire, un seul souvenir d'art ; les diplômes et tous les documents officiels sortis de cette chancellerie fantôme ont été détruits après l'immanquable catastrophe. Ces soixante ans de pauvreté nue ne représentent que le sort, toujours menacé, d'une ville perpétuellement assiégée et qui sait bien qu'elle doit succomber. Les croisés de l'Occident, toujours de passage, qui n'ont jamais eu, dans leur faiblesse, un regard pour la Terre Sainte, étaient dans la ville de Justinien comme des Normands quelconques nichés sous Alexis Comnène dans leurs châteaux d'usurpation. La seule chose vivante fut le commerce, et, encore, ce commerce représente-t-il avant tout le monopole vénitien. Car la Byzance matérielle appartient à Venise ; elle se l'est appropriée comme une chose à elle, après avoir songé, nous le répétons, pour un certain moment, à s'annexer l'Empire même.[49] La vie politique de la grécité pure, qui forme son aspect national rhomaïque, clair et franc, sous les montagnes de l'Anatolie, sera désormais à Nicée.[50] Quant à l'esprit, l'ancien et le vrai esprit byzantin, lorsqu'on compte tout ce qui, en Europe et en Asie, n'obéissait pas aux Latins, il faut ne pas négliger les républiques de moines, ces Thébaïdes transportées sur les rochers ou dans les îles. Personne parmi les empereurs qui succédèrent à Nicéphore Phokas n'avait négligé l'œuvre d'Athanase, y touchant par des confirmations éventuelles. Les Ibères avaient cherché à s'y intercaler, et, à St Pantéléémon, les Russes suivront ; les Serbes, par St. Sabbas, frère de l’« archijoupan », s'y sont déjà ménagé une place : il y a par conséquent une tentative d'isolement national dans ce cénacle des solitaires. Ce que Nicéphore avait fait pour la Montagne Sainte, dont, dans une conscience super terrestre d'immortalité, on n'a pas voulu écrire l'histoire, avait été réédité par l'empereur Manuel pour l'île de St. Jean à Patmos, où le rôle d'Athanase fut repris par le bienheureux Christodoule.[51] Des changements, inévitables, se préparaient quant aux frontières desdits tétrarques. Mais, pour le moment, comme les Grecs d'Asie observaient la paix et que les Turcs ne donnaient pour ainsi dire pas signe de vie, comme, de son côté, Théodore, le premier despote d'Epire, ne sortait pas de ses montagnes, ne se sentant pas les moyens de jouer le rôle de restaurateur de l'Empire, les quelques années qui se déroulèrent alors forment la période la plus heureuse et la plus tranquille de l'Empire Latin. Le successeur de Henri devait être son neveu, Pierre, que le Pape couronna à son passage par Rome. Il débarqua à Durazzo, mais fut aussitôt battu et pris par Théodore, fils de Michel l'Ange, qui avait été assassiné dans son lit et on ne lui rendit jamais la liberté, Constantinople devant être pendant quelque temps défendue par la vaillante femme de Pierre, Yolande.[52] L'empereur prisonnier laissait à sa mort deux frères, Robert et Baudouin, dont le premier régna quelques années, en prince absolument insignifiant. Théodore Laskaris, qui avait abandonné depuis longtemps, eu égard aussi au manque complet de conscience des Grecs d'Europe, l'opposition systématique envers les Latins, avait pris pour troisième femme une fille de l'empereur de Constantinople et il avait fiancé une de ses filles d'un autre lit à ce Robert, qui mourut très jeune, avant la célébration du mariage. Le successeur de Robert, Baudouin, troisième frère et le dernier empereur latin, était un enfant en bas âge. La ville impériale aurait été certainement abandonnée par les Latins, c'est-à-dire remise aux bons amis de Nicée, si le Pape ne fût intervenu pour remettre la régence à ce Jean de Brienne, roi de Jérusalem, qui, bien que septuagénaire, conduisit des armées et prit femme. Ce fut cet extraordinaire vieillard qui prolongea par sa régence de huit ans (1229-1237) les jours de l'Empire mourant. Le despote Théodore s'était senti assez fort, après la victoire remportée sur l'empereur Pierre, pour reconstituer à son profit l'ancien Empire orthodoxe. La Thessalie fut soumise en même temps que la Macédoine, où il avait les deux anciens centres bulgares d'Ochrida et de Prilep et la porte vers l'Occident, Durazzo. Ayant pris Thessalonique, il put se faire couronner empereur par l'archevêque de Bulgarie, le savant légiste Démètre.[53] Or ceci signifiait entrer dans tout l'héritage de Samuel, reprendre l'épopée du Slave, se rallier à la tradition des vieux rebelles, s'appuyer sur des Albanais et des Roumains, sortir de la ligne droite de Byzance. L'Acropolite le sent bien lorsqu'il note que c'était déjà gouverner « à la bulgare[54] ». On voit un chef de cette nation, Dragota, mêlé à ces vicissitudes,[55] et celui contre lequel Théodore gouvernait et qui finira cependant par épouser la princesse épirote Pétralipha, était Sthlabos, « le Slave », niché à Mélénic, dont la femme fut, dans ce mélange des races, une bâtarde de l'empereur Henri.[56] Avançant vers Constantinople, l'Épiro-Macédonien tenait maintenant Mosynopolis, Gratianopolis, Xanthéia, ses troupes arrivaient jusqu'à Andrinople, devenue nicéenne,[57] à Démotika, chassant en même temps Constantinopolitains francs et Grecs de Nicée. Et, bien qu'il eût donné comme femme à son frère, Manuel, une fille de Jean Asên,[58] il attaqua ce dernier aussi. C'était un acte téméraire de la part de ce prince enivré par le succès. Car le Bulgare allait se montrer décidément supérieur. Élevé chez les Coumans, il était hardi et rapide dans ses entreprises ; époux d'une princesse hongroise, on l'avait initié à la civilisation de l'Occident. Sous son règne, Tirnovo, jusqu'alors une étape de guerriers sauvages et un lieu d'entrepôt du butin qu'ils avaient recueilli, devint une vraie capitale, avec des palais, des églises, des monastères, à l'instar de Constantinople, de Thessalonique et de Nicée. Maître de ses Bulgares, il pouvait se rappeler qu'Asên Ier ajoutait sur un sceau la mention de St. Démètre, ce qui signifiait la prétention à la possession de Thessalonique.[59] Il était ainsi plutôt un empereur rhomaïque de nation vlaque qu'un chef de pâtres et de bandits comme ses prédécesseurs. Il lui fut donc très facile de rappeler Théodore, ce parent incommode, à la réalité, par la victoire de Klokotnitza (1230).[60] Le despote fut pris, et non seulement la Thrace, récemment conquise, mais aussi Serrés, Prilep, la Grande Blaquie thessalienne, l'Elbassan albanais[61] tombèrent au pouvoir des Bulgares, dont l'Empire s'étendra, par la suite, de la Mer Adriatique à la Mer Noire, de Durazzo à Démotika. Il distinguait parmi les sujets de son « autocratie des Bulgares » les « Grecs », les « Albanais » et les « Serbes », comme le marque la fière inscription qu'il apposa à l'église des Quarante Martyrs dans sa capitale balkanique ; il se présente aussi en patron des Latins, qui n'existaient plus que par sa tolérance,[62] car, uni aux Nicéens, il tenait sous sa menace cette Constantinople, siège de ses « vassaux », en 1235 ; mais de fait il s'était revêtu moralement dans la vieille pourpre de Byzance, Il aurait même, n'avaient été les traditions slavonnes de son Église, adopté pour sa puissance cette langue grecque, riche de souvenirs, qui était un puissant instrument de domination. III. — PRÉPARATION DU NOUVEL EMPIRE À NICÉELe Laskaris de Nicée avait donné aux siens, à ces émigrés malheureux, l'exemple d'une vie vertueuse et d'une religion sincère et intime. Il s'entendait à prêcher dans l'église comme un Louis le Pieux et voyait « le sang des sujets » (αἵματα `Ρωμαίων) dans les vêtements de prix.[63] Pendant que Théodore d'Épire, aveuglé, languissait dans la captivité chez les Bulgares, son frère, Manuel, s'installait à Thessalonique et se consolait, en revêtant l'habit impérial, de la ruine complète de ses États.[64] Quand le Tzar épousa, sur ses vieux jours, la fille de son prisonnier, Théodore[65] revint, en effet, à Thessalonique pour y couronner son fils, Jean, et expulser son frère, qui fut envoyé à Attalia, devenant par la suite un personnage subordonné, auquel même s'a femme bulgare avait été reprise.[66] Du reste, Jean devait, plus tard, céder son titre aussi aux Nicéens,[67] s'employant pour le moment à reconquérir la Grande Valachie thessalienne, que personne ne lui disputait.[68] Le premier empereur de Nicée eut pour successeur, en 1222, son gendre, Jean Ducats Vatatzès, une personnalité de premier ordre, mais qui ne troubla pas trop l'agonie des Latins de Constantinople, bien que les frères de l'empereur mort eussent voulu revenir dans l'ancienne Capitale, Après que ce maître des îles eût combattu avec Jean de Brienne et avec Venise pour la possession de Lampsaque, de Tzouroulon et de la Chersonèse de Gallipoli,[69] il tourna d'un autre côté ses efforts. La paix fut gardée avec Jean Asên, qui fiança sa fille à Théodore, fils du nouvel empereur d'Asie. Puis, lorsque le grand Tzar fut mort lui aussi, en 1241, et son fils Kaliman, nommé à la hongroise (d'après Coloman), eût disparu son tour, à peine âgé de douze ans (1246), Jean Ducats se décida à passer en Europe, où il était appelé, à Andrinople pour faire valoir ses droits.[70] Il prit Serres et Thessalonique, où végétait un prince déchu, Démètre, frère du despote Jean ;[71] Andronic Paléologue, gendre de l'empereur Théodore Laskaris, y fut établi en vicaire.[72] Plus tard, la paix conclue entre le successeur de Jean Ducats Vatatzès et le chef de la maison épirote, Michel, décida le mariage de Nicéphore, fils de ce Michel, avec une princesse de Nicée, et exigea en même temps la cession, au moment des noces, de « Servia », de l'Albanie et de Durazzo. Michel chercha à échapper à cette véritable sentence de mort, appelant à son aide Serbes et Albanais, mais il n'y réussit pas. Ses territoires, Vodéna, Ostrov, Diavoli, furent occupés. Assiégé à Prilep, le despote avait dû se réfugier à Larissa.[73] Il ne se releva jamais de ses défaites, bien qu'il gardât jusqu'au bout l'humeur indomptable qui distingua sa famille. Du reste, Manuel avait offert au patriarche œcuménique la soumission de son Église, ce qui signifiait la disparition comme légitimité de son État même.[74] Après la mort de l'empereur Jean (1254),[75] dont l'opinion grecque en Asie fit un saint, le nouveau Tzar bulgare Michel essaya d'arracher la Thrace et la Macédoine aux Grecs d'Asie.[76] Partout il fut acclamé par ses Bulgares. Nicée était devenue assez puissante pour couper le chemin à l'offensive bulgare que l'Épire n'incommodait plus. Mais une seule campagne de Théodore II Laskaris, troisième empereur de Nicée (1254-1258), suffit pour ramener ces provinces sous son pouvoir. L'invasion des Mongols, qui seule retarda la restauration à Constantinople, le rappela en Asie, mais il put revenir bientôt car, après avoir battu les Turcs, ses voisins, lui rendant un service inappréciable, les nouveaux conquérants païens avaient pris le chemin de la Syrie, où ils trouveront du travail guerrier pour plusieurs années.[77] Comme pendant son absence les gens du Tzar s'étaient encore répandus dans les pays de l'Ouest balkanique, Théodore dut entreprendre une nouvelle campagne, qu'il mena facilement, et qui aboutit à une paix telle qu'il pouvait la désirer.[78] Les troubles qui éclatèrent bientôt en Bulgarie favorisèrent essentiellement l'établissement de la domination grecque en Europe, et le Tzar d'origine populaire qui s'imposa, Constantin, sera très honoré de pouvoir épouser Irène, la fille de celui qui était maintenant en dehors de la maîtrise de l'Épire, empereur incontestable {les deux rivages de la mer.[79] Michel Comnène Paléologue,[80] un homme très remuant, qui avait à son actif une brillante carrière militaire et que la jalousie de l'empereur avait contraint jadis à s'exiler en Turquie,[81] écarta et aveugla Jean IV, fils en bas âge de Théodore II (1258-1282),[82] et usurpa le trône. Une révolte de l'Épire, soutenue par Manfred, fils et héritier de Frédéric II, salua son avènement ; il soumit par la victoire de Pélagonia (1259), cette région, et eut même la fortune de prendre le prince d'Achaïe, allié du despote Michel.[83] Mais le Paléologue nourrissait une ambition plus haute : il voulait siéger dans Constantinople. L'Empire de Nicée avait regagné tous les droits de l'ancien État des Comnènes.[84] L'île de Rhodes, devenue une nouvelle Chypre séparatiste sous le rebelle Gabalas, qui avait pris le titre impérial, était tombée ensuite au pouvoir des Génois : Jean Ducas la réunit à l'Empire, qui possédait déjà toutes les grandes îles du côté de l'Asie. Bientôt Gênes se montra disposée à soutenir les empereurs d'Asie ; elle voulait se venger ainsi de la défaite navale que lui avait infligée sa Venise,[85] dans un combat qui devait décider de la prépondérance dans les mers orientales- L'ère des croisades paraissait close, et Louis IX, roi de France, avait eu bien de la peine à revenir d'Egypte, où débarqué en conquérant, il avait été fait prisonnier. Les nouveaux maîtres de ce pays, les Sultans ou Soudans mamelouks, avaient entrepris cette œuvre de conquête de la Syrie que l'invasion mongole interrompit, mais n'empêcha pas. C'était le moment de frapper un grand coup, qui devait jeter bas la domination latine sur le Bosphore. Par le traité de Nymphaion,[86] les Génois promirent tout leur concours à l'empereur Michel, qui s'engageait à donner à la République cette situation commerciale privilégiée dont Venise jouissait depuis l'établissement de l'Empire Latin. Dans une première campagne, les Grecs s'emparèrent du quartier de Galata ; cependant ils consentirent à un armistice d'une année. Bien que Venise eût envoyé un nouveau podestat, chef belliqueux, qui fit sortir de Constantinople une petite expédition dans le but de venger cette récente perte, la ville était, de fait, dégarnie de défenseurs. Alexis Stratégopoulos, le César de Nicée, y entra donc facilement par une brèche et mit le feu au camp des Vénitiens. L'ancienne capitale d'Orient, la sacrée Rome nouvelle des empereurs et des patriarches, ne s'en émut pas trop. De leur côté, le roi Baudouin, qui s'était enfui, le podestat, les quelques chevaliers et les marins de Venise, qui apprirent aussitôt la catastrophe, se résignèrent facilement à regagner cet Occident qui avait été si dur à la cause latine. Michel Paléologue[87] et les guerriers lettrés de sa suite furent les seuls à ressentir une grande émotion devant cet heureux événement que venait de leur envoyer le Christ. Bien qu'adonnés aux coutumes turques, bien qu'alliés aux Latins et habitués à leur manière de vivre, bien qu'étrangers maintenant à la haine de race et au fanatisme religieux, il ne leur fut pas possible de considérer la prise de Constantinople comme un seul accident victorieux. Le séjour patriarcal de Nicée avait purifié les âmes ; les scènes de cruauté et de débauche appartenaient maintenant au passé. Une noblesse fidèle, des empereurs actifs et pieux avaient gouverné et conduit pendant un demi-siècle un peuple de pâtres et de paysans aux mœurs simples. Nous verrons comment une nouvelle philosophie, représentée par Nicéphore Blemmydès, une nouvelle école littéraire avaient surgi aussi dans ce milieu pauvre et obscur : le fidèle Georges l'Acropolite, qui ne trahit et ne calomnie pas l'empereur, son élève, bien que, sans raison, il l'eût fait battre de verges, en était un des représentants. Les yeux de ces lettrés durent se mouiller de larmes en voyant cette Constantinople déchirée, nue, dépouillée des monuments byzantins et antiques, qui avaient été employés à donner la petite monnaie de cuivre de chaque jour. Aussi la cérémonie de la restauration grecque et orthodoxe ne fut-elle pas dénuée de grandeur simple. L'empereur et sa suite, son armée écoutèrent à genoux les treize prières, rédigées par l'Acropolite, qui furent récitées du haut d'une tour près de la Porte Dorée. L'image de la Vierge ouvrit la procession militaire ; le vainqueur couronné suivit à pied jusqu'au monastère de Stoudion. Puis il monta à cheval, entre les soldats portant la « sarissa » rouge[88] passa par Ste Sophie et rentra au palais que son prédécesseur avait dû quitter soixante six ans auparavant. Quelques jours plus tard, dans la cathédrale de Justinien, rendue au culte oriental, il installait le patriarche orthodoxe sur son siège, exprimant en paroles émues sa foi dans les destinées de l'Empire.[89] IV. — LA CIVILISATION NICÉENNEA Nicée on avait vécu en province, presque à la campagne.[90] Les villes, comme on le voit par l'attitude de Nicée elle-même et de Nicomédie à l'égard d'Andronic Comnène, jouissaient d'une certaine indépendance. On pouvait appeler sous les drapeaux ces bourgeois, au prix de quarante « nomismata ». Les paysans étaient plus libres qu'ailleurs, surtout après les réformes de cet innovateur « démocratique ». Sur la frontière, du côté des Turcs de Kaïkhosrou, ils jouissaient de larges exemptions d'impôts (ἀτελεία) et recevaient même des subsides, πρόνοιαι, qui pouvaient passer, devenant γονικαὶ aux enfants ; on leur donnait quelquefois une situation officielle par des « lettres impériales ». Ils avaient toute liberté de se chercher gain et gloire en pays ennemi, quelles que fussent les clauses des traités, et on leur accordait même ce qu'on appelle une « philothésie[91] ». A côté il y avait les garnisons, auxquelles il fallait servir régulièrement leurs « rogai[92] » ; avec les villages voisins ils formaient une ζευγηλατεῖα.[93] Mais avant tout on combattait en chevaliers. La coutume de célébrer les chevaux de guerre était revenue, et on a ainsi le nom de « Chrysopous » « aux pieds d'or », pour celui de Manuel Laskaris.[94] On aimait à se vêtir du « paphlagonikon », selon la mode d'Asie.[95] Du reste les Turcs étaient devenus des chevaliers au même titre que les gens de la « Rhomaïs ». C'est dans un combat singulier que Kaïkhosrou fut tué par l'empereur Théodore Ier à la journée d'Antioche sur le Méandre. On les voit représentés sur leurs monnaies à cheval, lance en main, faisant le geste de pourfendre, alors que déjà au fond se dessinait comme un danger commun l'impérialisme mongol.[96] Quant à la flotte, on réquisitionne comme matelots les habitants, car il arrive que les marins, mal payés, désertent.[97] A Nicée, on gardait cependant soigneusement des souvenirs précieux. L'empereur, résidant surtout à Nymphaion,[98] était entouré non seulement de fonctionnaires, bien choisis, comme, après les Césars, les despotes apparentés, aux vêtements rouges,[99] le grand stratopédarque, celui des « tzankratores », le « mystikos », le parakimomène τοῦ κοιτῶνος, le grand logariaste, le grand hétériarque, l'échanson(πιγκέρνης), le maître d'hôtel (ὁ τῆς τραπέζης), les sébastocrators, les pan-hypersébastes, les sénateurs, le grand primicère, le grand économe, l'« asecretis », le protovestiaire, le « logothète des troupeaux » (τῶν ἀγελῶν) et celui de la Maison, (τῶν οἰκιακῶν), mais aussi de pages (παιδόπουλοι, αὐθεντόπουλοι) ; il réunissait les restes de l'aristocratie pour des chasses, auxquelles prenait part le « premier fauconnier » (πρωθιερακάρης)[100]. Des évêques, qui n'appartenaient pas tous au territoire gouverné par les Nicéens, s'y rencontraient aussi parfois : archevêque de Thessalonique, évêques d'Andrinople, de Sardes, d'Ancyre, d'Éphèse, de Mélangioi, de Smyrne, de Philadelphie.[101] Les chefs du clergé prenaient part aux conseils de l'empereur et sans doute étaient invités à sa table.[102] Le nouveau tribunal de douze est formé de prêtres et de sénateurs en même temps.[103] L'ancienne étiquette reste, scrupuleusement conservée.[104] L'Empire disposait d'un Trésor,[105] divisé en département personnel et en celui de l'État (κοινᾶ) qui sous Jean Dukas était à Magnésie et sous Théodore II à Astytzion, sur le Scamandre. Il se nourrissait d'impôts sur les terres, (γεωτονία)[106] mais aussi, comme à Gênes, dont on avait pris probablement le modèle,[107] sur le sel, le fer,[108] parfois même de la « dîme » des fiefs militaires.[109] Les relations avec tout le monde grec étaient très larges. Les empereurs, auxquels les Arabes eux-mêmes faisaient des dons, entretenaient des relations suivies avec les Sièges d'Antioche, de Jérusalem, d'Alexandrie, avec le Mont Sinaï et le Mont Athos, avec Thessalonique et l'Attique lointaine. De Chypre même, comme Georges ou Grégoire de Chypre, le futur patriarche de 1283, un écrivain, éducateur de la jeunesse, l'auteur d'une autobiographie et de nombreuses lettres, un philosophe et un descripteur de la mer, y accourait pour s'y former[110] ; cette île elle-même, du reste, sous la nouvelle dynastie de Lusignan, des rois de Jérusalem évincés, qui avaient acheté ce royaume, était pleine de grécité, et ces rois eux-mêmes, dont les monnaies sont byzantines, employaient, comme ceux de Sicile, le grec dans des actes officiels.[111] Les basileis protégeaient publiquement les églises grecques de la Constantinople latine, comme les Saints Apôtres, ébranlée par un tremblement de terre, celle des Blachernes et celle du faubourg des Rufiniennes, datant du quatrième siècle.[112] La ville de province, devenue une capitale, fut enrichie de nouvelles bâtisses, les anciennes étant réparées. Les empereurs furent enterrés magnifiquement dans ces églises : Théodore Ier au couvent de Hyacinthe.[113] Après la conquête de Constantinople même ce sera à Nicée qu'on creusera la tombe des grands de l'Empire, de même que les rois normands d'Angleterre avaient leur sépulture dans leur ancienne patrie. Si les formes restaient intactes, car on ne voulait pas déchoir dans l'exil, une certaine familiarité réunissait nécessairement dans ce refuge étroit empereur et sujets, comme on le voit par l'anecdote de celui qui, attendant de la part du maître des dons personnels, allait à travers les rues de Nicée annonçant l'arrivée du « bon monarque », celui qui, à côté de son devoir parfaitement accompli, pensera aussi à quiconque le sert.[114] Cette tendance passe, sous le bon empereur Théodore II, aussi dans le domaine difficile de la théologie : des questions disputées il les résout en ouvrant au hasard le livre des Évangiles au nom de chacun des adversaires.[115] La nomination du patriarche Arsène, qui vivait solitaire dans un skite au milieu du lac, fut faite dans des conditions d'humilité.[116] On est naïf et superstitieux : lorsqu'une perdrix pourchassée par le vautour cherche un abri, pendant un jour de fête, dans la tente impériale, Théodore prévoit que bientôt le Sultan poursuivi par les Tatars viendra se réfugier sous sa protection.[117] Les relations avec l'Occident n'avaient pas manqué. L'empereur Théodore Ier avait voulu, un peu avant sa mort, séparer Robert, son rival latin, de sa femme et le marier à sa propre fille.[118] Marie, fille de l'empereur Pierre, épousa le second Laskaris, et Marie, fille de Théodore Laskaris, fut mariée au fils du roi de Hongrie.[119] Un mariage de Théodore Ier avec Philippa, nièce du nouveau roi d'Arménie rencontra des difficultés,[120] mais Léon lui-même devait épouser une fille de Laskaris.[121] Frédéric II, pendant sa lutte acharnée contre le Saint Siège, avait flatté, dans des lettres écrites en grec, Vatatzès, l’« empereur des Romains », et lui avait donné en mariage sa fille bâtarde, pas encore nubile, Constance, rebaptisée Anne, qui, cependant, fut négligée par son mari pour la belle « Markésina »,[122] à laquelle il fit porter les cothurnes rouges, et, revenue à la foi catholique, l'impératrice d'Orient devait finir, après de longues années, en Catalogne, à. Valence, auprès d'une fille mariée en Occident.[123] Entre le « père » et le « fils » les relations avaient été extrêmement cordiales, le second envoyant jusqu'à un contingent de troupes en Italie au premier, qui déclarait vouloir recourir au conseil de Vatatzès pour tout ce qui concerne l'« Asie », mais sans parler de la question, d'un caractère si délicat, de Constantinople elle-même.[124] Avec Venise, protectrice de l'Empire latin, les relations furent si bonnes qu'un traité de commerce put être conclu en 1216.[125] L'influence des coutumes de l'Occident est tellement forte à Nicée que Michel Paléologue, le futur empereur, dénoncé comme conspirateur, refuse la preuve du feu et s'en tient à son défi de régler l'affaire les armes à la main. On a voulu montrer même que le propre texte des Assises a été eu en vue à cette occasion.[126] Mais l'État nicéen eut, en général, par dessus tout, un caractère national grec qui ne pouvait pas se former dans la Constantinople restée internationale conformément à ses origines et à sa mission. C'est ce nouvel état d'esprit qu'il était destiné à amener à Constantinople et c'est par l'esprit de cette Rhomaîs que la restauration byzantine put compter encore deux siècles de vie qui ne fut pas toujours humble et menacée.[127] On était tellement « grec », dans le sens combatif du mot, qu'on rapporta de l'église du « Saint Théologue » à Hebdomon les ossements du Bulgaroctone.[128] On l'était tant au point de vue orthodoxe, que le patriarche passait parfois, comme ce fut le cas pour Bekkos, par dessus l'empereur. Or ce représentant courageux de la dignité de son Siège excommuniera l'assassin impérial de Jean Laskaris,[129] jettera aux pieds de celui-ci sa croix et lui refusera à l'église le pain bénit.[130] L'empereur répondit en prenant au patriarcat la direction des couvents.[131] Pour qu'un empereur associé soit sûr de sa situation, il faut un acte public de la part du patriarche et des siens,[132] ce qui rappelle les consultations politiques du clergé musulman. Pour son conflit avec le chef de son Église l'empereur croit devoir se soumettre au jugement d'un concile,[133] et on le voit aller à pied avec tous les membres de cette assemblée pour retrouver l'ancien patriarche Athanase.[134] La littérature de Nicée, place de refuge pour les lettrés, parmi lesquels Nicétas Akominatos aussi, sous des empereurs qui fondaient des bibliothèques[135] et des écoles même dans les églises,[136] porte toute entière ce caractère de conservatisme national. C'est pourquoi aussi les empereurs eux-mêmes, comme Théodore Laskaris,[137] participent à cette activité des écrivains. Elle est, en entier, un simple produit de l'école, qui détruit toute originalité, toute possibilité de manifestation personnelle : vieille école de Hyacinthe, nouvelle école d'Holobolos, école de grammaire à Saint Paul.[138] Le type le plus représentatif de ces « gens de lettres » qui partagent leur vie entre la Cour et le couvent est le grand philosophe de l'époque, Nicéphore Blemmydès. Autobiographe, historien, rhéteur, poète, moraliste, donnant des règles de conduite à son pupille, Théodore II,[139] lequel écrivit cependant « la Satyre du précepteur »,[140] auteur de manuels scolaires pour la physique et la logique, pour la géographie, cet homme, qui osa braver son empereur dans l'histoire de la « Markésina[141] », il est avant tout un interprète de la théologie courante, qui l'occupera pendant tout le cours d'une assez longue vie (c. 1200-1272).[142] Commentateur des Psaumes, défenseur du point de vue de la théologie byzantine, Nicéphore est avant tout le professeur de son époque, le grand encyclopédiste qui passe avec la même facilité des préceptes de rhétorique aux explications concernant la terre et les astres[143] : alors que la théologie seule, avec ses discussions sans limite et sans effet, retiendra aussi l'esprit vif des deux Mésarites : Jean et Nicolas.[144] Constantinopolitain de naissance, Nicéphore Blemmydès († 1272) a entendu donner dans son ἀνδριάς βασιλικός un vrai catéchisme du bon prince qui, étant basileus, est la βάσις λαοῦ. L'histoire ancienne, sans compter la Bible, est mise à contribution pour appuyer des enseignements qui, du reste, n'ont rien de nouveau. Mais dans toutes ces belles phrases on ne trouve rien de contemporain et de vivant.[145] Et cependant dans sa lettre sur l'invasion dans l'église de l'amante de son empereur et le danger de vie qu'il courut lui-même il montre bien pouvoir être actuel et intéressant.[146] Les lettres adressées par le pupille de Blemmydès, l'empereur Théodore Laskaris, à ce maître auquel il correspond tant comme façon d'esprit, à Georges l'Acropolite, au patriarche Manuel, à Nicéphore, métropolite d'Éphèse, à d'autres membres du clergé, à Georges Mouzalon aussi, sont des exercices de rhétorique très soignée, dans un style voulu archaïque ; les souvenirs de l'antiquité ne peuvent pas manquer. On leur préférerait telle épître qui concerne les frontières des Bulgares.[147] L'auteur couronné emprunte naturellement les idées contenues dans son grand ouvrage : les « huit discours sur la Théologie chrétienne[148] ». Les pièces commémoratives sur son beau-père Frédéric II valent elles aussi moins comme originalité que tels des pamphlets inédits.[149] L'impression produite par la lecture de ces lettres ne peut être mieux résumée que dans ces lignes du père L. Petit : « Pauvreté absolue du fond, richesse relative de la forme par l'emploi de mots rares, ronflants, redondants, vides de sens, mais pleins de son, voilà l'impression que la lecture des Lettres de Laskaris laisse sur nos esprits occidentaux. Certaines de ses pages, par exemple son discours apologétique, ne sont qu'un tissu de versets scripturaires plus ou moins bien cousus l'un à l'autre ».[150] Mais avant tout on se tenait, avec une ténacité admirable, plus même : avec une invincible opiniâtreté, aux études de théologie, même lorsqu'on ne flairait pas l'approche du Latin, devenu maintenant encore plus odieux par la prise, le pillage, la profanation de la ville sacrée. Des noms différents représentent à cette époque de l'exil les mêmes occupations, avec le même but, dans la même forme. Ainsi Germain II, patriarche œcuménique entre 1222 et 1240,[151] et son successeur Athanase Ier,[152] un Jean Chilas, métropolite d'Éphèse.[153] Jean Plousiadénos se mêla à la discussion entre Grecs et Latins.[154] Cette Cour de Nicée, au demeurant assez maussade, eut aussi, au moins pour les grandes cérémonies, ses poètes, comme Nicolas Irénikos, le chartophylax, parent d'un patriarche, dont les beaux vers pour le mariage de Jean Dukas avec la fillette de Frédéric II et de son amie Bianca nous ont été conservés, avec le rythme charmant de la ritournelle pour la βασιλίς κυπάριττον et le βασιλεὺς κιττὸς. De même que dans les morceaux ayant la même destination des Prodrome on y sent venir comme une haleine de la lointaine Hellade. C'est le moment de l'amour, pas de la lutte, de la guerre ; le fer aime le magnète, le promis sa promise, le puissant la femme noble ; Dukas celle qu'il a élue : Καιρὸς
καὶ γὰρ
φιλότητος, οὐ
μάχης, οὐ
πολέμου : Φιλεῖ
μαγνῆτιν
σίδηρος τὴν
νύμφην ὁ
νύμφιος, Ό κραταιὸς
τὴν εὐγενῆ, τὴν ἐκλεκτὴν ὁ
Δοῦκας. Le prince est le Soleil aux chauds rayons qui peut rendre jalouse la « lune reine », ce soleil que le poète invoque plus loin comme l'« empereur géant, l'infatigable distributeur de lumière, l'œil du monde, la clarté des Romains[155] ». Parmi les poètes, mais dans le genre religieux, de circonstance, des treizième et quatorzième siècles, il faut compter le moine Macarius Kaloréitès et Constantin Anagnoste, Chypriote.[156] Michel Paléologue eut aussi dans son entourage des poètes de Cour, comme Théodore Hyrtakénos et Staphidakès,[157] ou Théodore Pédiasimos, un Thessalonicien.[158] Comme littérature populaire, on a attribué avec raison au treizième siècle ce petit poème de Bélisaire[159] qui, aveuglé par son maître, malgré ses victoires, mendie au coin de la rue, et on a montré[160] que les personnages qui l'entourent, les Pétraliphas et autres, n'appartiennent qu'à cette époque. Un examen attentif y a découvert même des points de repère chronologiques incontestables. L'histoire elle-même est celle du général Symbatios (866), les Pétraliphas mentionnés appartiennent audit treizième siècle et on a voulu identifier le César Alexis, fils de Bélisaire, avec ce Stratégopoulos qui occupa en 1261 Byzance.[161] Les historiens de l'époque seuls dépassent ce cercle fermé mais sans rien avoir ni du pittoresque, ni du sens pour les aventures en elles-mêmes qui distinguent leurs prédécesseurs sous les Comnènes.[162] Ce sont Georges Acropolite (1217-1282), dont le frère, Constantin, fut un hagiographe, et Georges Pachymère (1242-c. 1310). Il y a entre les deux une profonde différence. L'Acropolite est un Constantinopolitain exilé, apportant de la capitale perdue un esprit plus ouvert. Mêlé à la diplomatie, envoyé au concile d'union à Lyon, il a commandé des armées et a été prisonnier de l'ennemi. Pachymère, un Nicéen de naissance, n'est que le clerc borné et bavard, prôneur de son empereur Michel Paléologue, qu'il eut le grand bonheur de voir rentrer dans la ville de Constantin « par la volonté de Dieu ». Parent de l'influent Théophylacte, il devint secrétaire du protovestiaire et revêtit d'autres fonctions, plutôt modestes. Sous Andronic II il participe aux querelles religieuses qui se relient à la personne du patriarche Arsène. Se croyant supérieur au « sage » Acropolite, il cite des poètes comme Pindare, des philosophes païens même, et s'avise de juger la valeur relative des races humaines, tout en rompant des lances pour le dogme et en ébauchant des vers. Employant un style d'une fabrication lourde, prétentieux, archaïsant, il fatigue autant qu'il instruit, sur les démêlés de l'Église et les méfaits des barbares, ses lecteurs, fatalement nombreux, car il est le seul à dire ces choses si intéressantes. |
[1] Πορφυρογέννητος Βαλδουῖνος δεοπότης (sur le sceau) ; « Dei gratia imperator constantinopolitanus » ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, XII, p. 415.
[2] Cf. Gerland, Geschichte des lateinischen Kaiserreichs von Konstantinopel, I Th., Geschichte der Kaiser Balduin I. und Heinrich (1204-1216), Homburg von der Höhe 1904 : Cf. Schlumberger, Sceaux des feudataires et du clergé de l'Empire de Constantinople, dans le Bulletin monumental, 1897 ; Riant, Guntheri Alemani Historia constantinopolitana. « Dei gratia imperator constantinopolitanus ».
[3] Sur une attaque du patriarche Thomas Morosini contre les Grecs, en 1205, voyez archevêque Nicéphore Kalogéras, Περὶ τοῦ ὅπως ἴσχίσε καθ’ ἡμῶν Λατῖνος, Leipzig 1890. Il enterra à Ste Sophie le doge, qui mourût au milieu de sa conquête ; Syllogue de Constantinople, XV, Suppl., p. 35.
[4] Pour Villehardouin, c'est le « roi de Blaquie et de Bogrie » ; p. 117.
[5] Migne, Patr. Lat., c. 326-327, 1123-1124, 1182-1183.
[6] Plus tard, en 1229, une intervention de Grégoire IX pour ce malheureux Empire ; Van den Gheyn, dans la Revue de l'Orient latin, IX (1902), pp. 230-234.
[7] Choniate, p. 790 et suiv.
[8] Villehardouin, p. 158.
[9] Choniate, pp. 804- 805 ;
Acropolite, p. 11 ; Villehardouin, p. 182.
[10] Ibid. p. 154.
[11] Choniate, pp. 790-793, 795 ;
Villehardouin, pp. 164-178.
[12] Choniate, pp. 800-804, 841.
[13] Ibid., p. 841.
[14] Ibid., pp. 803, 804 ; Acropolite, p. 15. Alexis, craignant un pareil gendre, voulait passer en Epire ; ibid. Cf. Villehardouin, p. 192.
[15] Alice Gardner, Nicaea, p. 63, note.
[16] Choniate, pp. 840-841.
[17] Acropolite, pp. 15-16 ; Villehardouin, p. 178.
[18] Ses œuvres, dans Pitra, Analecta Sacra, VI, Rome 1891. Cf. Drinov, dans le Viz. Vréménik, I 4, pp. 319-349 ; II, pp. 1 et suiv., 211-212 ; Gelzer, Ochricia, pp. 12, 16 et suiv. Une inscription de lui, dans le Sbornik bulgare, X, p. 570.
[19]
Cf. Willenbofer, Johannes Apokaukos, Metropolit
von Naupaktos in Atolien, thèse, Munich 1913 ; Vasiliewski, Epirotica saeculi XIII, dans le Viz. Vrémènik, III, 1896. En général, Jean A. Rhomanos,
Περὶ
τοῦ
δεσποτάτου τῆς
Ήπείρου, Corfou 1895 ; Méliarakis, Ιστορία τοῦ
δεσποτάτου τῆς
Ήπείρου (1204-1261), Athènes-Leipzig 1898. Cf. la thèse de
D. Ruzie, Iena, 1893.
[20] Cf. Grabar, Un reflet du monde latin dans une peinture balkanique du 13e siècle, dans le Byzantion, I, p. 229 et suiv., et son beau livre sur Boiana ; Iorga, dans les Mélanges Diehl.
[21] Villehardouin, p. 194.
[22] Πάσης ‘Ανατολῆς ‘Ιβήρων καὶ περατείας. G ; Dräseke, dans la Byz. Zeitschrift, II, p. 86. Plus tard, l'empereur Manuel I s'intitule seulement ἀυτοκράτωρ πάσης ‘Ανατολῆς ; Deffner, Archiv, I. p. 164. Cf. Papadopoulos-Kérameus, Fontes historiae Imperii, trapezuntini ; Kounik, Fondation de l' empire de Trébizonde (en russe), dans les Mémoires de l'Académie de Pétersbourg, II, 1854 ; Fallmerayer, Geschichte des Kaisertums Trapezunt, Munich 1827. Cf. le même, Original-Fragmente, Chroniken, Inschriften und anderes Material zur Geschichte des Kaisertums Trapezunt ; Tryphon Evangélidis, Ιστορία τῆς Τραπεζοῦντος, ἀπὸ τῶν ἀρχαιοτάτων χρόνων μέχρι τῶν καθ' ἡμᾶς, Odessa 1898 ; Ouspenski, Empereurs de Trébizonde (en russe), 1924. Sur l'histoire de l'Eglise de Trébizonde, Paranikas, dans le Syllogue de Constantinople, 1913-21, pp. 157-167 ; Papadopoulos-Kérameus, dans le Viz. Vréménik, XII (1906), pp. 132-147 ; sur les églises, D. Talbot Rice, dans le Byzantion", V, p. 47 et suiv. ; cf. ibid., IV, p. 363 et suiv
[23] Wolff, Die Koimesis-Kirche in Nicäa, Strasbourg 1903 ; le même, dans le Viz. Vréménik, VII, p. 315 et suiv.,
Grégoire, dans le Byzantion, V, p.
287 et suiv ; N. Brounoff, dans les Echos
d’Orient, 1925, p. 471 et suiv. ; Alpatoff, ibid., 1926, p. 42 et suiv. Aussi Basile, métropolite de Nicée, Ό ἐν Νικαίᾳ
ναός τῆς
θεοτόκου, Constantinople 1912.
[24] Philippopolis elle-même avait été attribuée à Renier de Trit ; Villehardouin, p. 181. Cf. ibid., pp. 187, 204, 260.
[25] Ibid., pp. 188, 190.
[26] Choniate, p. 808 et suiv.
[27] Ibid., pp. 809, 811. Attaques latines à Andrinople et Démotika, ibid., p. 821 et suiv. ; Villehardouin, pp. 200, 234.
[28] Ibid., p. 237.
[29] Choniate, pp. 811-814.
[30] Villehardouin, p. 230. Sur la bataille, ibid., p. 212 et suiv.
[31]Cf. Lauer, Une lettre inédite d'Henri Ier d'Angre, empereur de Constantinople, aux prélats italiens (1213 ?), dans les Mélanges Schlumberger, p. 191 et suiv.
[32] Villehardouin, p. 232.
[33] Ibid., p. 340.
[34] Ibid., p. 232.
[35] Prise de Rhodosto, Panidon, Héraclée ; ibid., pp. 242, 248, 250. Les Latins finirent par céder à Branas Andrinople et Démotika ; ibid., pp. 252, 258, 264, 276 et suiv.
[36] Ibid., pp. 262, 264.
[37] Il détruisit Anchiale. Projet de mariage avec la fille de Boniface ; ibid., pp. 268, 274.
[38] Villehardouin, p. 286.
[39] Ibid pp. 286, 290, 292.
[40] Ibid., p. 300.
[41]Cf. la lettre de Henri dans Buchon, Recherches et matériaux, II, p. 211.
[42] Villehardouin, p. 306.
[43] Ibid., pp. 340, 345, 347, 364, 372, 416.
[44] Ibid., p. 368.
[45] Ibid., pp. 406 et suiv., 412.
[46] Ibid., p. 418, 420.
[47] Baudouin d'Avesnes, p. 424.
[48]
Une lettre de lui dans les Historiens des Gaules, XVIII. Cf.
Lauer, dans les Mélanges
Schlumberger, I, p. 201.Cf. L. Neuhaus, Die
Reichsverweserschaft und Politik des
Grafen Heinrich von Anjou, des zweiten Kaisers im Lateinerreiche zu Byzanz,
Leipzig 1904 ; E. Gerland, ouvr.cité.
[49] Cf. notre Venise citée. Cf. avec Sanguinetti et Bartolotto, dans les Atti della società ligure di storia patria°, XXVII ; G. Bratianu, Recherches sur le commerce génois de la Mer Noire au XIVe siècle, Paris 1929 ; Giovanni Müller, Documenti sulle relazioni delle citta toscane coll'Oriente, Florence 1879.
[50]
Cf. N. G. Politis, °Έλληνες
ἤ
‘Ρομἰοι,
Athènes 1901. Pachymère (éd, de Bonn, p. 367) ne distingue qu'eutre Grecs et
Agarènes. Déjà le vieil Eunape nommait l'Empire Tὸ
'Ρωμαϊκὸν (éd. de Boor, II, p.
595), mais dans le sens œcuménique. Chrysobergès, sous les Comnènes, parle
d'une Rhomais° (Treu, op. cit., p.
15), mentionnée aussi dans des vers adressés par les &ales à Jean Comnène 'Νἑος Έλληνομνήμων,
II, p. 385 et suiv.). Le terme de Terra
Romaniae était familier en Occident (voyez Mon. Germ. Hist., SS., III, p. 418). Cf. Dietrich, Römer, Römäer, Romanen, dans la Neue
jahrbücher für das klassische Alterthum, XIX (1907), pp. 482-499.
[51]Cf. E. Barbier, St. Christodoule : la réforme des couvents grecs du XIe siècle, Paris 1863 ; Diehl, dans le Byzantion, IV. Cf. L. Oeconomos, La vie religieuse dans l'Empire byzantin au temps des Comnènes et des Anges, Paris 1918, et E. Jeanselme et L. Oeconomos, Les œuvres d'assistance et les hôpitaux byzantins au siècle des Comnènes, Anvers 1921.
[52] Acropolite, p. 27.
[53] Ibid., pp. 36-37.
[54] Ibid., p. 37.
[55] Ibid., p. 80.
[56] Ibid., p. 37.
[57] Ibid., pp. 43-44.
[58] Ibid., p. 44.
[59] Dans le Sbornik za narodni utmotvoreniia, naouka i knijna de Sofia, I, 1901, pp. 813-818. Dans le Viz. Vréménik, XI, p. 415, M. Beneševic cite cette mention : `Eπὶ τῆς βασιλείας τοῦ Άσάνη xupoO ’ΐωάννοῦ τοῦ βασιλεύσαντος κατά τὴν Ζαγοράν καί κρατήσαντος καὶ πολλὰ τῶν 'Ρωμαίων κάστρα. Cf. un privilège aux Ragusains, dans Miklosich, Monumenta serbica. Pour la Zagora, nouveau nom de la Bulgarie, aussi Méliarakês, op. cit., p. 182, note 2.
[60] Acropolite, p. 45.
[61] Ibid., p 46. Elbassan est sans doute l'Albanos de la page 28. ἐν τῷ `Άλβανῷ apparait alors ; ibid., pp. 98-99.
[62] Jirecek, Gesch. der Bulgaren. Cf. sa charte aux Ragusains, dans Schafank, Monumenta serbica, et notre Raguse, extrait de la Revue historique du Sud-est européen, Paris 1931.
[63] Pachymère, pp. 36-37, 39.
[64] Ibid., p. 47.
[65] Ibid., p. 65. Il en eut les fils Michel et Théodore, la fille Marie.
[66] Ibid., p. 66.
[67] Ibid., pp. 72-73, 89.
[68] Ibid., p. 67. Deux autres membres de la dynastie, un oncle et un neveu de Théodore, participaient au gouvernement.
[69] Ibid., pp. 49, 54-55, 56, 59 et suiv.
[70] Ibid., pp. 41-42
[71] Ibid., pp. 80, 89. La fille de Jean Asan lui épargna d'être aveuglé ; ibid.
[72] Cf. aussi, ibid., p. 29.
[73] Ibid., pp. 96-99. Sur le territoire qu'on appelle τὰ Σέρβια, ibid., pp. 141-142. Cf. pour ces événements, ibid., pp. 148, 150-152
[74] Sa rencontre avec Jean et le mariage qui réunit les deux dynasties, Acropolite, pp. 54-55. A cette occasion l’Eglise grecque reconnut l’indépendance du patriarcat de Trnovo ; ibid., pp. 54-55.
[75]Cf. sur lui aussi la brève chronique publiée par Sathas, dans la Bibliotbeca Graeca medii aevi, VII ; Heisenberg, dans la Byz. Zeitschrift, XIV. Sur la vie de ce Saint de l'Église orthodoxe, fondateur du couvent des Sosandres, sous le mont Sipyle, Heisenberg, Analecta, p. 40 et suiv. ; le même, Kaiser Johann Batatas der Barmherzige, dans la Byz. Zeitschrift, XIV, p. 160 et suiv. Sur sa mort, le 3 novembre 1254, 'Νἑος Έλληνομνήμων, VII, pp. 135-136. Sur son successeur, J. B. Papadopoulos, Théodore II Lascaris, empereur de Nicée, Paris 1908 ; Dräseke, dans la Byz. Zeitschrift, III, p. 498 et suiv. Ses monnaies, 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 447. Un discours de lui, dans le Σοτήρ, XVI (1894), pp. 186-192.
[76] Vasiliewskí, dans le Viz. Vréménik, III, p. 232 et suiv. ; Kurtz, dans la Byz. Zeitschrift, XVI, p. 120 et suiv. Pour l'Église bulgare après Jean Asa, Zlatarski, dans le Recueil de mémoires Diakovitch, 1929, p. 327 et suiv.
[77]Cf. Ouspenski, dans le Viz. Vréménik, XXIV, p. 1 et suiv. Comme sources, Chabot, Histoire de Mar Jabalaha III, Patriarche des Nestoriens (1281-1317), et du moine Rabban Çauma, Paris 1895 ; Al. Makin (f 1273), Historia Saracenica, éd. Thomas Erpen, Leyde 1625 ; Nersès de Lampron, Opera, éd. G. Capeletti, Venise 1833. Cf. Andrééva, dans les Mélanges Kondakov ; Norman Mac Lean, An Eastern embassy to Europe in the years 1287-8, dans l’English Historical Review, XIV (1899), pp. 299-318. — Pour les Turcs Byz. Zeitschrift, VII, p. 499 (construction du château de Sinope par Aboubekr, "Οπου Πάκρις ; inscription grecque). Restes byzantins et seldjoukides, Brandenburg, ibid., XIX, p. 97 et suiv. Cf. aussi la curieuse inscription, à Iconion, du Porphyrogénète Michel, devenu Ternir Aslan (1297), dans Cumont, Byz. Zeitschrift, IV, p. 99 et suiv.
[78] Acropolite ; N. Festa, Theodori Ducae Lascaris Epistulae,
CCXVII, Florence 1898.
[79] Leurs portraits dans Gardner, ouvr. cit.
[80] Un Georges Paléologue en relations avec les Comnènes, Anne Comnène, pp. 104-105. Un Michel Paléologue en Asie, Choniate, p. 295. Une fille de Théodore I et Laskaris avait épousé le despote Andronic Paléologue.
[81] Sur sa conspiration en 1252, Czebe, dans les Byz.-neugr. Jahrbücher, VIII, p. 59 et suiv.
[82] Andronic II visitera en Bithynie celui auquel son père avait ravi la vue ; Phrantzès, éd. de Bonn, p. 26. Cf. Sur lui Chapman, Michel Paléologue, restaurateur de l'Empire byzantin, Paris 1926 (qui donne aussi, en traduction, l'autobiographie de Michel).
[83] Le despote avait marié une de ses filles à ce prince, l'autre à Manfred, bâtard de Frédéric II.
[84] Mais sur la liberté de l'Église bulgare, Nicov, dans les Actes du IIIe congrès d'études byzantines, pp. 134-135. Sur Frédéric II et Chypre, aussi H.-D. Müller, Der Longobardenrieg auf Cypern, 1890.
[85]Cf. M. Roberti, Ricerche intorno alla colonia veneziana in Costantinopoli, nel secolo XII, dans les Scritti storici in onore di C. Manfroni, Padoue 1912.
[86] Manfroni, Le relazioni fra Genova, l'impero bizantino e i Turchi.
[87] Sur son passé, encore Grégoire de Chypre, dans Migne, Patr. Gr., CXLII, c. 365. Un Paléologue du XIIe siècle, Théophylacte, ibid., CXXVI, c. 432, 489.
[88] Pachymère, p. 149.
[89] Acropolite, pp. 185-198 ; Pachymère, p. 122 et, suiv. Sur la prise de Sélymbrie, ibid., p. 109. — En général sur Michel Paléologue, J. G. Troïtzki, Imperatoris Michaelis Palaeologi de vite sua ; Νέος Έλληνομνήμων, I, p. 368. Un moine le qualifie de θεομεγαλοδύνατος ; voyez Dräseke, dans la Neue kirchliche Zeitschrift, XVIII, p. 879. Son titre après la prise de Constantinople : ἐλέψ θεοῦ πιστὸς βασιλεύς Κωνσταντινουπόλεως καὶ αὐτοκράτωρ 'Ρωμαίων ὁ Παλαιόλογος, dans BeneSevic, Monumenta Sinaitica, I, p. 33 (avec son portrait). Sa femme, Marie, Viz. Vréménik, VI, p. 297.
[90] A : Gardner, The Lascarids of Nicaea, Londres 1912 ; M. Andrééva, Ocerki po kulture vizantiiskago dvora v XIII veke, Prague 1927.
[91] Pachymère, pp. 16-18.
[92] Ibid., pp. 19-20, 92.
[93] Έφ’ ὤπερ ἐκ τῆς ἐκείνων ἐπικαρπίας καὶ εἰσφορᾶς σιταρκοῖτο μὲν καὶ τὸ παρακείμενον φροὺριον, ἔχοι δὲ γε καὶ ὁ κρατῶν ἐντεῦθεν πολλοῖς ἢ καὶ πᾶσιν ἐξαντλεῖν τὰς τῆς εὐεργεσίας ἀμάρας ; Pachymère, I, p. 69. Sur les archers, ibid., p. 122 : τοξόται ἐκ τῶν κατὰ Νικαίαν μερῶν. Sur des soldats vaincus, habillés en femme, ibid., p. 240.
[94] Acropolite, p. 133. Un nom de famille Καβαλλάριος, Pachymère, pp. 109, 324.
[95] Ibid., p. 310.Cf. aussi les Άλίζωνες que le peuple, appelle Μεσοθινίται ; ibid., p. 310. Le ξενικὸν Ιταλικὸν, ibid.
[96]Cf. dans Vasiliev, op. cit., II, pp. 207-208, la discussion sur l’authenticité d’une correspondance du Khan avec le Pape, concernant une attaque mongole contre Batatzés. Elle est rapportée par Matthieu de Paris, dans les Chronica Majora et dans l'Historia Anglorum. Il faut y voir un exercice de rhétorique
[97] Pour les retards de paiement envers les gardiens des frontières, les ἐν ταῖς ἄκραις, Pachymère, p. 208.
[98] Ibid., p. 105.
[99] Χρυσοκόκκινος κάλυπτρα ; ibid., II, p. 59.
[100] Pachymère, I, pp. 24, 37, 38, 62,
68, 72, 74, 79, 92, 97, 108-109, 130, 318 319, 321, 335 ; II, pp. 96, 108, 153,
414, 517, 529, 556. Ce sont οἱ τῆς πολιτείας ; ibid., p. 188. Cf. Andrééva,
op. cit., pp. 27-55.
[101] Pachymère, pp. 102, 113, 117-118, 120, 130, 318-319. Pour la réfection des monastères, ibid., p. 164.
[102] Ibid., pp. 188, 193.
[103] Ibid., p. 236.
[104]
Ibid., pp.
296-297. — Les anciennes épreuves : duel, fer rouge sont prohibées (ibid., p. 92). Des κλοβοὶ, des cages, pour les prisonniers politiques, ibid., p. 165.
[105] Sur la monnaie dépréciée du XIIIe siècle, Mélanges Diehl, I, pp. 38-48.
[106] Les impôts s'appellent en général εἰσπράξεις ; ibid. On prend six muids de blé, quatre d'orge pour un ζευγίτης ; ibid., II. Plus tard s'ajoute le σιτόκριτον des Catalans ; ibid., p. 492.
[107] Ibid., II, pp. 293, 295
[108] Ibid., pp. 8-10. Les revenus du Porphyrogénète viennent des πρόνοιοαι, des ἀγέλαι, des ἀποθήκαι ; ibid., p. 161.
[109] Cf. Federico Donaver, La
storia della repubblica di Genova, Gènes 1913, I
[110]
Krumbacher, Byz. Litt., p. 477
(dernière édition de l’autobiographie, par F. C. Matthiae, Francfort s. Μ.
1817 ; les autres par de Rubeis, Venise 1753, et par Bergauer, Vienne 1773 ;
aussi par Migne, Patr. Gr., CXLII. Cf. Gregorius Cyprius, Έπιατολαὶ καὶ μύθοι, éd. Eustratiadis ; Byz. Zeitschrift,
II, p. 3.4 et suiv. ; Mélioranski, Georges [ou Grégoire] de Chypre et Jean de
Jérusalem (en russe), Pétersbourg 1901.
[111]
Νέος
Έλληνομνήμων, V, p.
45 et suiv. ; XIV, p. 14 et suiv. ; Morgan, dans les Mélanges Schlumberger, p.
294, pl. XI.
[112] Théodore de Scoutari, loc. cit., pp. 287-288, 297.
[113] Acropolite, p. 35. Des bibliothèques furent même fondées ; Théodore de Scoutari, p. 286. Cf. L. Schnellèr, Nicaea und Byzanz, Leipzig 1907.— Pour la vie sur les domaines de l’époque voyez l’édition, donnée par Ouspenski et Beneševic, des Actes du couvent de Vazilon (en russe), 1927.
[114]
Théodore de Scoutari, loc. cit., pp. 279-280. Cf. ibid.,
pp. 299-301, no. 56.
[115] Ibid., p. 288 et suiv.
[116] Ibid.
[117] Ibid., p. 292, no. 39. Un autre
avertissement semblable, ibid., p.
294, no. 45.
[118] Acropolite, pp. 34-35.
[119] Tafel et Thomas, op. cit., II, pp. 205, 207.
[120] Cf. Heisenberg, Zu defl armenisch-byzantinischen
Beziebungen am Anfang des 12. Jahrhunderts, Mémoires de l'Académie de Munich,
1925.
[121] Lettre synodale, donnée par Pavlov, dans le Viz. Vrémenik, IV, p, 164 et suiv.
[122] Acropolite. pp. 110-111. Sur Constance, Schlumberger, Byzance et les croisades, p. 57 et suiv. ; Le tombeau d'une impératrice byzantine à Smyrne, Paris 1902 ; Finke, Acta aragonensia, nos. 164, 166467 ; Carini, Gli Archivi e le biblioteche di Spagna, Palerme 1884 ; 'Νἑος Έλληνομνήμων, VI, p. 263 et suiv.
[123] C. Marinesco, Du nouveau sur Constance de Hohenstaufen, impératrice de Nicée, dans le Byzantion, I, p. 451 et suiv.
[124] Cf. Festa, Le lettere greche di Federigo II, dans l'Arch. storico ita-liano, 5e série, XIII (1894), pp. 1-34. Théodore est intitulé Γραικῶν ἐπιφανέστατος. Aussi lettre à Michel d'Épire, ibid., p. 14 et suiv. Cf. nos Formes byzantines et réalités balkaniques, p. 175.
[125] Acropolite, pp. 28-29, 44. La seconde femme de Théodore fut une Arménienne ; ibid. Les rapports des Vénitiens avec la Rhodes rebelle de Gabalas (ibid., pp. 320-322) ne signifient qu'un acte d'opportunité.
[126]
Czebe,
dans les Byz.-neugr. Jahrbücher,
VIII, p. 59 et suiv.
[127] Huillard-Bréholles, Historia diplomatica Friderici II, Paris 1852-1861,
VI, pp. 685-686, 772 (= Miklosich et Miiller. Acta et diplomata graeca, II, p. 72), 921-922 ; Miklosich et Millier, loc. cit., pp. 68-69, 74-75. Cf. N. Testa, loc. cit. ; Diehl, dans les Figures
byzantines, II, p. 207 et suiv. ; Schlumberger, Byzance et les croisades, p. 64 ; Heisenberg, Aus der Geschichte und Litteratur der Palaiologenzeit (Mémoires de
l’Académie de Bavière, 1920).
[128] Pachymère, p. 124 et suiv.
[129]
Ibid., pp. 203-204. Cf. ibid., pp.
306-307.
[130] Άνέορτα ἐορτάσαμεν ; ibid., p. 408.
[131] Ibid., p. 452.
[132]
Ibid., pp. 196-197. On donne des ἐγκόλπια (ἀντδώσεις ἱερών ἐγκολπίων) pour les
serments ; ibid., p. 225.
[133] Ibid., pp. 292-293. Puis, sur Agalina près de la ville, St. Paschase, entre la Mer et la rivière de Drakon, ibid., p. 112. Celle de St. Diomède, ibid.
[134] Ibid., p. 368. Sur le monastère Σωσάνδρων à Nicée, ibid., I, p. 55.
[135] Théodore de Scoutari, p. 297.
[136] Ibid., p. 291.
[137] Ses œuvres dans Migne, Patr. Gr., CXL.
[138] Pachymère, I, pp. 282-284, 294-295.
[139] Migne, Patr. Gr., CXLII, c. 612 et suiv.
[140] Byz. Zeitschrift, XXVII ; Anastasievič et Granič, Comptes rendus du deuxième congrès international des études byzantines, 1929.
[141]
Cf. Migne, Patr. Gr., CXLII, c. 605 et suiv.
[142] Heisenberg, De vita et scriptis Nicephori Blemmydae, Cuniculum vitae et carmina, Leipzig 1896. D’autres œuvres dans Migne, Patr. Gr., CXLII. On y trouve aussi les écrits de Georges de Chypre, un contemporain.
[143] Migne, Patr. Gr., CXLII, loc. cit.
[144]
Heisenberg, op.
cit., et Analecta, Munich 1901. Cf. plus haut.
[145] Krumbacher, Byz. Litt., p. 445 et
suiv. ; Kurt Emminger, Studien zu den
griechischen Fürstenspiegeln, 1. Zum ἀνδριάς
βασιλικός des Nikephoros Blemmydes, Programme du Gymnase
Maximilien, Munich 1906.
[146] Διήγησις μεριχή ; éd. Heisenberg des Œuvres, pp. 39-40. — Cf. pour Blemmyde aussi ; Nicephori Blemmidae de vita sua narrationes duae, éd. Heisenberg ; V. J. Barvinok, Ob obiazannostiah gorodov po vozreaniiou Nikifora Blemmida, Kiev 1911 ; Bury, dans la Byz. Zeitschrift, X, p. 418 et suiv. (les Syllogismes) ; M. Karapipéris, Nikephoros Blemmydes als Pädagog und Didaktiker ; thèse de Munich (aussi titre en grec), Jérusalem 1921 (cf. le même, dans la Νέα σιών, 1920-1) ; H. Idris Bell, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, p. 295 et suiv. (Commentaire aux Psaumes). Aussi Grégoire, Inscriptions, fasc. 1 (1922), p. 23.
[147] Ed. Festa, Florence 1898. Cf. Papadopoulos-Kérameus, Théodore Laskaris ; Festa, dans les Studi italiani di filologia classica, VI, (1899), p. 204 et suiv., et dans la Byz. Zeitschrift, XVIII, pp. 213-217 ; Heisenberg, ibid., IX, pp. 211-222 ; Viz. Vréménik, VI, p. 548 et suiv.
[148] Krumbacher, Byz. Litt., p. 95.
[149] Ibid., p. 478.
[150] Échos d’Orient, III. Un morceau de Michel Paléologue lui-même, une « énigme », 'Νἑος Έλληνομνήμων, X, p. 445.
[151]
Sp. Nicolas Lagopatis, Γερμανός ὁ β',
πατριάρχης
Κωνσταντινουπόλεως-Νικαίας (1222-1240), Tripolis 1914 ; cf. H. Stocks, dans les Byz.-neugr. Jahrbücher, I, pp. 186-189. Ci. V. Grumel, Iconologie
de S. Germain de Constantinople, dans les Echos
d’Orient, 1922, p. 165 et suiv.
[152] Papadopoulos-Kérameus, Deux Patriarches œcuméniques du XIVe siècle (aussi Isidore Ier) (en russe), Pétersbourg 1905.
[153] Mai, Veterum scriptorum collectio, VI, pp. XVI-XXII. Sur les métropolites d’Ephèse à cette époque, Pargoire, dans les Echos d’Orient, VIII, p. 286 et suiv. — Un Étienne Sgouropoulos, protonotaire à Trébizonde, auteur de poésies, Papadopoulos-Kérameus, Analecta.
[154] Migne, Patr. Gr., CLIX, c. 960 et suiv.
[155] Heisenberg, Aus der Gesch. u Lit. der Palaiologenzeit, p. 100 et suiv.
[156]
Bänescu, Deux poètes byzantins inédits du XIIIe siècle, Bucarest 1913. D'après
Mercati, Revue de l'Orient chrétiere, 1920-1, pp. 162-193, le premier écrit en
rapport avec un événement de 1321. Cf. aussi Mercati, dans les Byz.-neugriech. Jahrbücher, III, pp. 9-11.
[157]
Cf. Förster, dans la Byz. Zeitschrift,
IX, p. 381.
[158] P. N. Papaguéorguiou, ibid., pp. 424-432.
[159] Wagner, Carmina graeca medii aevi, 1874.
[160] Heisenberg, dans la Beilage zur Allgemeinen Zeitung, 1903, nos. 268 et 269.
[161] Cf. Heisenberg, dans Allgemeine Zeitung de Munich, 24-25 novembre 1903, et Krumbacher, dans la Byz. Zeitschrift, XIII, p. 589.Cf. aussi Leo Jordan, dans le même journal. 1904, nos 113, 125 ; Byz. Zeitschrift, XIV, pp. 312-313 (Heisenberg).
[162] Sur l'Acropolite et son fils, Constantin, auteur aussi de discours et de plusieurs Vies de Saint, car on revient à ce genre : Heisenberg, Studien zu Georgios Akropolites, dans les Mémoires de l’Académie de Munich, 1899 ; Treu, dans la Byz. Zeitschrift, I, p. 361 et suiv. (sur Constantin) ; Praechter, ibid., XIV, p, 479 et suiv. : Chestakov, dans le Viz. Vréménik, XI, p. 628 et suiv. ; Papadopoulos-Kérameus, Analecta ; le même, Varia Graeca sacra, Pétersbourg 1909. Cf. aussi Krumbacher. Byz. Litt., pp. 204 et suiv., 286 et suiv. Sur Pachymère qui écrivit aussi un traité sur les « quatre branches des sciences » (περὶ τῶν τεσσάρων μαθημάτων), V. Laurent, dans le Byzantion, V, p. 129 et suiv. ; VI, p. 335 et suiv. ; Narducci, dans les Atti de l’Académie des Lincei, 1891 ; Zolotés, dans l’Έπετηρὶς τοῦ φιλολογικοῦ συλλόγου Παρνασσοῦ, IX (1906), pp. 5-18.