HISTOIRE DE LA VIE BYZANTINE

TOME I. — L'EMPIRE ŒCUMÉNIQUE (527-641)

 

CHAPITRE TROISIÈME. — LA SYNTHÈSE BYZANTINE.

 

 

I. – LA COUR ET LA VILLE

 

On peut esquisser, au commencement du VIe siècle, où se prépare la création de Justinien, ce tableau de Constantinople, de la Cour de tout ce monde qui dans la « ville impériale », dans les quartiers marchands, dans les faubourgs rit et se meut, mettant ensemble ce qu'il y a de plus disparate dans l'humanité civilisée et barbare.

Dès la première vue c'est une chose d'Asie. Cappadociens, Lycaoniens et autres s'y rencontrent avec des Arméniens, venus de la province byzantine ou de cette partie de leur patrie qui était assujettie aux Perses, — ils forment une colonie nombreuse. On y put voir Tzathios ou Ztathios, le fils du roi des Lazes, venant se baptiser et épouser une dame Valeriana ; ce prince, proclamé roi, portait sur sa poitrine le portrait de Justin,[1] comme, au XIXe siècle, les princes roumains celui du Sultan Mahmoud, Un roi des Souanes caucasiens fut envoyé plus tard par Romain, maître de la milice, fils d'Anagaste.[2] Le grand Arabe Alamoundour y paraîtra aussi avec des dons.[3] Il y a sans doute aussi un grand nombre de Juifs, qui entrent à cette époque, du reste, pour une part notable dans la population de toutes les grandes villes, jusqu'à Rome et jusqu'à Naples, que des Juifs aideront à défendre contre l'empereur.[4]

Outre la ville proprement dite, la surmontant et la dominant, s'élève la ville impériale, qui en était séparée et qui s'était monstrueusement accrue, suivant en cela l'exemple des autres grandes cités de l'Orient,

La majesté de l'empereur, qui était visible, selon la coutume de ce monde oriental, seulement pendant les grandes fêtes et cérémonies de l'État, de l'Église, de l'armée, au milieu des lances, des boucliers, des arcs, des drapeaux décorés d'aigles et de la croix, des étendards aux images de saints, était ordinairement renfermée dans son palais, riche en marbres, en or et en ivoires, comme un saint dans sa châsse.[5]

Mais c'est la marque même de cette société byzantine vivant sur un continuel antagonisme. On a souvent présenté la splendeur, la majesté de l'empereur,[6] le « basileus » et « despote », imperator et dominas, se fait appeler dans ses inscriptions, comme on l'a vu, l'Alamanique, le Gothique, le Germanique, le Vandalique, aussi l'Antique, à cause de ses victoires sur les Slaves, l'Africain, même le« vainqueur des Francs »[7] (comme allié des Ostrogoths).[8] De même son successeur Justin : les provinces qui n'ont cure de ce qui se trame et se crie à Constantinople, durent l'appeler : leur grand bienfaiteur.[9]

Un protocole strictement fixé décide de tout ce qui concerne ses rapports avec lui.[10] Un monde de dignitaires l'entoure et les fonctionnaires jusqu'au dernier « pagarque » sont innombrables.[11] C'est un Dieu agenouillé devant le Dieu des victoires auquel il sacrifie ses trésors. Mais aussitôt mêlé au peuple il se confond avec la masse. Il avait auprès de lui l'impératrice, son épouse, mêlée à toutes les affaires qu'elle aurait pu conduire, du reste, comme l'avait fait Pulchérie elle-même,[12] exerçant une grande autorité publique et jouissant d'une large influence secrète, ayant sa politique et ses projets, elle était couronnée de la même auréole des saints que son époux sacré. Celle qui avait été une pauvre villageoise échouée à Constantinople,[13] puis une comédienne et dont la sœur, Comitona, épousa un simple officier, son fils à elle n'étant pas arrivé aux rangs plus élevés de la société, envoyait des lettres personnelles à la sœur du roi de Perse et faisait des voyages destinés à porter des dons aux églises, accompagnée de quatre mille patrices et cubiculaires.[14] Cette influence s'étendait parfois jusqu'aux femmes qui l'entouraient, comme cette Antonina, épouse de Bélisaire, que le Pape nommé par son influence intitulait « la glorieuse dame et fille, la très chrétienne patrice ».[15] Quelquefois seulement la parenté du couple impérial était admise elle aussi à l’honneur du logis divin.

Autour des maîtres par la grâce de Dieu qu'ils représentent, comme chez les Séleucides de Syrie, s'agite incessamment tout un monde de hauts fonctionnaires, de soldats, de favoris et d'intrigants. On y voit chaque jour les comtes en titre, ceux qu'on appelle encore questeurs, les membres de ce Sénat qui n'a plus que des attributions judiciaires, et quelques autres débris, un peu ridicules, du passé républicain, qui survit, ici beaucoup moins qu'à Rome, du sol de laquelle il a germé jadis.

Si ces dignitaires ont de l'influence, ils la doivent à eux-mêmes : c'est qu'ils sont riches, qu'ils ont des centaines, des milliers de compagnons à la mode des Germains, de fidèles, qui, au lieu de s'appeler, comme dans les camps et les Cours des rois et des ducs barbares, ses leudes[16] prennent les noms helléniques de doryphores, « porteurs de lance »,[17] et d'hypéraspistes, « porteurs de boucliers », d'écus, écuyers.

Ce n'est donc pas comme magistrats qu'ils s'imposent, mais comme « archontes », comme gentilshommes et « barons » de mode nouvelle. Parmi eux il y a encore un très grand nombre d'anciens Romains, de race italique ou balkanique.

Les soldats et les officiers des scholae, la suite orientale de l'empereur, les troupes qui gardent la ville, les chefs de l'armée, magistri, commandants de l'Orient, de Constantinople, de la garde, se groupent dans une autre catégorie. Ce sont les Goths, des Gépides,[18] des Lombards, venus du Danube pannonien et serbe, des Massagètes, c'est-à-dire des Huns, coutrigoures ou outrigoures, plus rarement des Avars et des Bulgares, des Slaves,[19] très souvent, au contraire, des Arméniens, formés aux manières de Byzance, des Colchiens ou Lazes des montagnes de l'Asie Mineure[20] et de ces autres Asiatiques que nous avons déjà cités. Il ne faut pas oublier ensuite les étrangers qui n'ont pas de fonctions ou de commandements dans l'Empire : des envoyés de princes indiens qui entrent dans le Cirque sur des éléphants pour rendre visite « au peuple romain »,[21] des « Hermichiones, dernier peuple barbare près de l'Océan »,[22] et jusqu'à l'émissaire d'« Askel, roi des Turcs de l'Altaï », avec lesquels aura des relations étroites, allant jusqu'à des propositions d'alliance, le successeur de Justinien, Justin II.[23]

On voit des ambassadeurs étroitement surveillés, comme des prisonniers, qui attendent pendant des mois le résultat de leurs propositions, et des hommes des steppes de l'Asie, qui ne savent, ni lire, ni écrire et exposent des messages qu'ils ont appris par cœur, de fastueux satrapes de la Perse, portant des diadèmes d'or et des ornements de perles et de pierres précieuses : ce sont les mieux traités, parce que leur roi est puissant. Justinien nourrit à sa Cour un Persan qui prétendait être Kobad, Kavad, héritier du trône de son pays.[24] Quelques jours après, vient le tour des fiers envoyés de quelque roi goth, gépide ou lombard, celui des Slaves mal vêtus, à la parole molle et au regard fuyant, celui des Francs, des Gaulois, qui n'entendent céder le pas à personne,[25] ou ceux de l'Anglo-Saxon qui, sous le couvert du roi franc, viennent de régions que les lettrés de Byzance situent près de Thulé la fabuleuse.[26] Il faut tenir compte aussi de ces princes barbares attirés à cette Cour de l'empereur par des promesses et des récompenses, par des pensions et des dignités de« patrices »[27]de « comites », de consuls, qui étaient pour la diplomatie romaine d'Orient comme des « grands cordons » pour gagner et accaparer l'ennemi.[28]

Théodoric l'Ostrogoth avait eu ce sort, et Totila, son successeur, un doux platonicien, aurait désiré l'avoir.[29] Amalasonte, la fille de Théodoric, avait pensé, elle aussi, mener au sein des splendeurs de Constantinople une vie de reine désillusionnée, telle que, plus tard, celle que mena Christine de Suède à Rome, sinon la reine de Madagascar en France.[30] Enfin, de toutes les provinces envahies, où il y avait dans l'élément romain des irréconciliables, arrivaient des présents, ou des transfuges qui venaient implorer la grâce de l'empereur, lui soumettre des plans de conquêtes, des projets de revendications et de vengeances ; des évêques, des membres du clergé, comme les envoyés du Pape Jean,[31] ou le Pape Vigile[32] lui-même, des nobles romains et des rhéteurs compromis,

L'empereur s'inclinait devant cette Eglise qu'il régissait et qu'il finit par incorporer, bien que Marcien eût voulu suivre à pied son patriarche en lectique.[33]

Un passage de Procope nous représente le vieux Justinien[34]enfermé dans une chambre de son immense palais et occupé jusque bien tard dans la nuit, avec un cénacle d'évêques, très âgés aussi, à élucider dans son sens les « dogmes des chrétiens ».[35] Chef de l'Église,[36] président de droit des conciles qu'il devait convoquer,[37]gardien de la paix, persécuteur des ariens[38] et des païens, dont il fit fermer les écoles à Athènes[39]et brûler les livres,[40] ordonnateur des fêtes, rigoriste en fait de morale,[41] l'empereur byzantin, créateur de ce nouvel archevêché de la Justiniana Prima (552),[42] qui renforçait moralement son influence sur l'Occident balkanique,[43] n'était pas encore, pendant ce VIe siècle, totalement absorbé par les querelles religieuses qui ne manquèrent jamais à Byzance, poulie moment celle des trois chapitres et de l'origénisme étant à l'ordre du jour,[44] mais il était informé journellement des affaires ecclésiastiques et pensait même à combattre personnellement les « acéphales » et les monophysites.[45] Aussi les gens d'église étaient-il nombreux dans son entourage.

Mais il n'était pas l'ami des moines, dont le rôle commence à peine. Il ne faut pas oublier les mesures sévères qui furent prises contre ceux de Scythie, si opiniâtres dans leurs opinions, qui allèrent soumettre au Pape leur querelle religieuse.[46]

Les deux mondes, la Cour et la Ville, se rencontraient dans les armées sans doute, mais, à Constantinople même, dans les églises et aux représentations du Cirque.

Le culte pastoral, d'une admirable simplicité, empreint d'un grand mépris pour les formes, des premiers temps, devenant une religion libre, une religion favorisée, une religion d'État, avait revêtu en Orient l'uniforme byzantin. Une musique savante résonnait sous les voûtes de l'église dorée, bâtie selon les règles d'un art nouveau. Des colonnes sans nombre, étagées, aux chapiteaux d'une ornementation compliquée, des longues files de grandes fenêtres rondes, des niches, des absides, des loges, un agencement compliqué de Toutes, de lourdes coupoles amassées, une symphonie savante de marbres bigarrés sur les murs et la tribune de l'ambon, des images peintes sur bois, des mosaïques brillant en haut, dans les profondeurs, beaucoup de cierges, de lampes d'or et d'argent, des cassolettes qui, mises en mouvement par les desservants, répandent abondamment des parfums lourds. Le prêtre est revêtu de brocart d'or, l'évêque porte sur sa tête une mitre qui est une véritable couronne, quelquefois d'une inappréciable richesse.

Tout le service du Dieu rédempteur des humbles, du Dieu de prière sincère et intime a été réduit à des formes de cérémonial, gestes, génuflexions, metanoiai, à des phrases et des vers de rituel. Rien ne manque ici de ce que l'art du Ve et de VIe siècles pouvait offrir à la foule. Le théâtre profane en fermait ses portes.

Car ici la littérature poétique réunissait ses cadences habiles, l'éclat de ses notes rares à une musique qui était arrivée enfin à se former. C'est déjà la grande époque des mélodes, dont la poésie, admirablement rythmée, dépend, de fait, des combinaisons musicales dans lesquelles surtout ces artistes excellaient, et d'après lesquelles, et pas d'après les qualités littéraires, il faut juger leurs œuvres. En appréciant autrement le mérite de cette riche production hymnographique, qui comptait dès le Ve siècle un Anthime, un Timoclée[47]on serait empêché de reconnaître la vraie valeur du plus grand des poètes de la liturgie, passé lui-même au rang des saints dont il avait fait si longtemps le fervent éloge, Rhomanos, qui est probablement un contemporain de Justinien, l'époque conservant encore tout l'élan du genre, qui fut ensuite plutôt abandonné. Ces artifices de technique n'ont pas de charme pour les oreilles habituées à une autre musique, et on peut faire de Rhomanos un Pindare chrétien seulement par égard aux difficultés vaincues.[48]

On a remarqué la vivacité de ces dialogues intercalés,[49] qui rappellent celui, délicieux, d'Adam et d'Eve aux débuts de la poésie française. Mais à chaque pas on se heurte aux difficultés d'un vocabulaire qui est, en grande partie, quoiqu'on parle de sa « simplicité », la résurrection archéologique qui revêt mal certains efforts d'inspiration. Pour goûter cela il faudrait, dans le cadre de lumière et d'or d'une église byzantine de ce sixième siècle, le seul défilé des invocations, fondues dans la musique des chantres byzantins, et non la page aux lignes soigneusement numérotées d'un texte bien établi par toute l'acribie philologique.

Pour aller jusqu'au bout de ce poème musical, l'hymne acathiste à la Vierge qui défend sa ville de Constantinople contre les barbares, splendide morceau de littérature liturgique, que les miniaturistes ont embelli de leur imagination, a été attribué à tous les moments où la capitale a été menacée d'un grand danger, mais sans dépasser la fin du IXe siècle, le moment du danger russe. On a eu même la hardiesse de vouloir en indiquer l'auteur. Ce qu'il y a de plus prudent c'est de se rappeler que la production hymnographique, celle de Rhomanos comme celle de quelques autres, ne dépasse pas une certaine époque et que cette époque appartient au siècle de Justinien plus qu'à tout autre.[50] Le danger venu du côté des Avars au VIIe siècle ne fut guère moindre que celui provoqué par les Russes au IXe.[51]

Mais le Cirque subsiste, flattant la soif de sang, l'idée de volupté sauvage, les instincts cruels d'une population dont le christianisme n'a pas refait l'âme, Les rois goths d'Italie, jusqu'au dernier, sacrifièrent, malgré les scrupules de l'Église, à ce goût infâme de leurs sujets. Il en fut évidemment de même des empereurs byzantins qui avaient hérité des Césars de Rome l'obligation des circenses. Il faut dire cependant que les courses de chevaux arrivèrent bientôt à être le principal divertissement au cirque.[52]

Il n'y avait plus de vie politique, de n'importe quelle espèce. « On ne peut pas savoir les intentions de l'empereur, s'il ne les révèle pas lui-même », soupire ce rhéteur qui avait lu l'histoire et était nourri de la bonne philosophie, Procope. Comme on n'écrivait même plus que des panégyriques, des hymnes, des chroniques officielles, que les pamphlets vengeurs ne purent avoir qu'une circulation bien restreinte, lorsque cependant cinq cent mille âmes habitent une ville où réside un empereur, où abondent les voyageurs, où arrivent des nouvelles du monde entier, de cette Thulé la lointaine jusqu'aux sources du Nil, il est bien naturel qu'il y ait des discussions, des dissensions et des partis. Si Constantinople avait contenu une population homogène, si ses habitants eussent au moins parlé tous la même langue, alors qu'il y avait encore des triglottes ou quadriglottes qui s'exprimaient à cette époque en grec, en latin, en langues barbares et en langues asiatiques, ces partis auraient pu être littéraires,« philosophiques » pour ceux qui étaient capables de s'intéresser aux choses de l'esprit. Telle qu'était cependant cette ville mondiale, cette Cosmopolis du Bosphore au temps d'Anastase et de Justinien, il ne pouvait y avoir de partis que pour les personnes et pour les jeux.

Si on trouve des clientèles, ainsi qu'il a été dit, pour des« archontes », s'il y en avait pour les clercs qui ambitionnaient d'être patriarches et évêques, s'il y en avait pour les parents de l'empereur ou les généraux vainqueurs, les bellâtres de Cour ou bien les rusés dans les bureaux et les antichambres, qui voulaient arriver au pouvoir, voire même au pouvoir suprême, on en trouve aussi pour les célébrités du Cirque, danseurs, danseuses, mimes, athlètes, tueurs d'êtres humains.

Ces partis s'enchevêtraient sans cesse. Si telle bande qui combattait pour un prélat sous le couvert d'un dogme mal compris et, du reste, incompréhensible, arrivait de soi-même à menacer l'empereur, à provoquer une révolution politique et un changement de régime, cela pouvait venir aussi du côté des claqueurs pour un comédien ou un gladiateur.

Au fond, des alliances et des groupements se faisaient et se défaisaient sans cesse autour de ces points fixes qu'étaient l'ambition d'un personnage et sa « Maison » de clients. C'était naturel dans une société orientale, aux passions furieuses, sans aucune instruction, puisqu'il n'y avait les écoles des rhéteurs, des grammairiens que pour les privilégiés, dans un monde sans aucune connaissance réelle des affaires de l'État, réservées à l'empereur, sans aucune conscience des lois, dont s'occupaient les spécialistes,[53] encore sans aucun lien de race, de civilisation, de passé commun, et avec une religion bientôt encloîtrée dans les formes, vaines, d'un matérialisme avoué. Bien avant la Renaissance on trouve donc à Byzance comme principe dominant la virtù. Il y avait une antithèse, que proclame Procope, entre la vie basée sur les principes, le calme jilosojein et le gennaioz elnai, qui n'avait rien de commun avec la vraie bonté et noblesse, mais signifiait simplement « avoir des aptitudes » pour vivre et vaincre dans les circonstances indiscutables qu'impose l'esprit et les besoins de l'époque.

Commençons par en bas, par les jeux du Cirque.[54]

Ils florissaient à Antioche, la grande ville, efféminée et spirituelle, à Apamée, à Edesse, et ailleurs, bien avant la création de Constantinople, qui n'eut qu'à suivre cet exemple des fêtes et des querelles de théâtre. Malalas l'Antiochénien qui s'intéresse tant à tout ce qui se passe dans sa ville, croit que Romulus lui-même, créateur des brumalia aussi, avait fixé des « dèmes » ou « démocraties », qui correspondent, ce qu'on n'a pas encore observé, aux dénominations orientales, sans doute très anciennes, des quatre points cardinaux, donc aussi aux quartiers d'une ville.[55] Sous Caligula on aurait entendu en Orient leurs cris grecs de combat.[56] Claude aurait été inscrit aux Verts, les prasinoi,[57] Néron aux Bleus.[58] Les cochers Phourtounos et Gargaris rivalisent entre eux à la plus grande gloire de Trajan.[59]Le sévère philosophe Marc Aurèle ne négligea pas non plus son devoir envers des facteurs qui avaient un rôle aussi dans la défense des villes, chacune ayant une partie des murs confiée à sa défense comme dans les cités allemandes du moyen-âge.[60]Le même goût, ou la même obligation, se rencontre, dans les pages de tel écrivain populaire, pour Caracalla.[61]

Le Hippodrome de la capitale était un immense édifice, richement orné de statues, où affluaient, aux jours de courses, tous les habitants, que semblait présider au plaisir l'empereur en personne, couronné, sauf le cas d'un deuil pour quelque malheur public,[62] sur son siège de marbre.

Rome avait eu les jeux, mais pas aussi ces partis leur correspondant. L'empereur Majorien les avait même interdits, mettant en même ligue« cochers » et « séditieux ».[63] Constantinople suivit l'exemple des grandes cités de l'Orient.[64]

Sous Théodose II, qui avait introduit des changements au Cirque, il y eut des démonstrations : « à chacun ce qui lui revient », criaient les mécontents. Après un nouveau tumulte, dû aux Verts, Théodose II interdit à leurs partisans les fonctions pendant trois ans.[65] Zénon, qui aimait à se faire voir au Cirque, était pour les Verts,[66] et son frère Longin l'y secondait avec plaisir.[67] Anastase, sous lequel il y eut à Antioche une grande révolte des mêmes Verts, qui osèrent pendre un des officiers envoyés pour les punir, chercha à réconcilier ce parti avec son rival, celui des Bleus, en se déclarant pour la couleur rouge. Les premiers finirent par s'en prendre à l'empereur lui-même qui avait ordonné d'arrêter quelques mutins ; une pierre atteignit Anastase et des édifices publics furent incendiés, façon traditionnelle de la vengeance populaire en Orient.[68] On lui criait : « ne dirige pas ta petite lance contre la Trinité ».[69] Lorsque le même Souverain introduisit un changement dans le « trisagion » des prières, le préfet fut chassé par les révoltés, qui, en mettant le feu aux maisons de ceux qu'ils rendaient responsables et tuant sur leur chemin, criaient : « Nous voulons un autre empereur », et proclamèrent même Aréobinde, fils de Dagalaïphe, un barbare devenu époux de la princesse Julienne ;[70] il fallut du temps pour qu'Anastase soit invité par ses sujets, enfin apaisés, à reprendre le diadème.[71]

Si la fréquentation du Cirque, des combats entre les bêtes est pour un mari un motif de demander le divorce,[72] néanmoins on amadouait le peuple, friand de pareils spectacles, par ces scènes bruyantes dans lesquelles le sang coulait souvent. Les consuls, qui ne distribuèrent plus les monnaies d'or, mais seulement de pièces d'argent, miliarèses, caveae, quadrangulae, pour ne pas provoquer des conflits dans la mêlée et des bombances de cabaret, auront sous Justinien l'obligation de donner sept « processions ». Il y aura le cirque, le combat des bêtes, la thymèle musicale. Vadorna, espèce de pot-pourri, avec un peu de comédie et des chœurs tragiques et mélodiques.[73] Les courses de chevaux, la mappa ou la hippomachie, la chasse ou théatrokynégion, le pankration, présentant en même temps bêtes et gladiateurs, « remplissaient le peuple de volupté ».

Sous Justin la faction des Bleus était arrivée à jouer le rôle politique le plus important.[74] Le vieux guerrier fut dur envers les fauteurs de troubles, qu'il fit mourir.[75] Les « puissants » s'y intéressaient, comme de coutume, et Procope, parlant de la mort du jeune Germain, parent de Justinien, observera « qu'il ne s'était jamais mêlé dans les fonctions de cirque à Byzance, bien que plusieurs des puissants mêmes fussent tombés dans cette erreur ».[76]

Les courses de chars avaient éliminé peu à peu les autres divertissements. On pariait pour les cochers et les chevaux connus par leurs noms, de même qu'on parie aujourd'hui pour les chevaux de course et les jockeys.[77] Des formules magiques, destinées à assurer la victoire, étaient inscrites sur des tablettes de plomb ; les épigrammes circulaient ;[78] les cris d'exhortation, d'encouragement, de triomphe fendaient l'air ; Vincas, « Dieu avec nous », « fais-le »,[79] « Eiz qeoz »,[80] « au nom de Dieu »[81]. De grands intérêts étaient engagés à ces occasions et les assistants frémissaient d'impatience et de cupidité. Des jeunes gens licencieux s'imposaient aux premiers rangs des spectateurs ; ils devaient ressembler par certains côtés à la pègre parisienne, les souteneurs et les sanguinaires querelleurs. La « jeunesse dorée » de la Capitale, dans ses vêtements d'une élégance outrée, se mêlait volontiers à cette populace sans frein. Ils adoraient, avec les autres, les grands « sportifs », les cochers héroïques, les aurigae aimés et estimés comme les vainqueurs des courses de taureaux, en Espagne : Constantin, « qui a vaincu Azotios, Byzas et Antès »,[82] Porphyre, qui les terrassa aussi :[83] on leur érigeait des statues.[84]

Chaque ville, dit Procope, qui est indigné de cette passion sauvage pour le hasard, « a dans les classes du peuple les partis des Bleus et des Verts ». Il déclare ces partis très anciens. Chacun se croyait engagé d'honneur à se reconnaître « bleu » ou « vert », au théâtre comme ailleurs. On se querellait pendant les courses, on se battait dans les tavernes et dans les rues. De ces coutumes il est resté encore quelque chose dans certaines villes d'Italie qui vécurent longtemps sous le gouvernement byzantin ; à Venise, comme dans telle cité de Sicile, les Niccolotti et les Castellani rivalisaient dans les régates et se brisaient ensuite les os, jusqu'au XVIe siècle.

Aujourd'hui à Sienne, une fois par an, pour les courses de chevaux, pour le pallio, « la bannière », on risque tout et on se prend de vraie haine contre le parent se trouvant dans une autrecontrada, qui a parié pour un autre cheval.[85]

Ces dèmes,[86] avec leurs « démotiques »,[87] étaient organisés du reste, d'une façon très compliquée, qui fait entrevoir leur grand caractère politique et même officiel, car le domestique des scholae, celui des « excoubites » se trouvaient à leur tête, à côté du démarque.[88] Ils ont leurs églises, leurs portes,[89] leurs fondations, employant pour les murs de Théodose II huit mille hommes et acclamant l'empereur à l'inauguration.[90] Ils concourent à armer la flotte impériale.[91] Il y avait aussi des réunions administratives entre Bleus et Blancs, Verts et Rouges. Sous les « démocrates » militaires on trouve les démarques civils. Le monument élevé au cocher Porphyre dans l'église de Ste Irène avec ses bas-reliefs grossiers et ses cris populaires,[92] montre aussi combien était grand le rôle de ces associations,

Ces factions du Cirque étaient devenues ainsi peu à peu de grands partis populaires, qui avaient les attaches et l'influence qu'ont les groupements politiques dans les pays d'un constitutionalisme impur. Ils formaient de vrais maffie, des tamany-balls, qui prétendaient régler tout selon leurs intérêts et troubler tout selon leurs caprices. Quand les Juifs et les Samaritains se battirent avec acharnement à Césarée,[93] l'on dit qu'ils avaient agi à la manière des Verts et des Bleus. On reconnaît non pas le peuple, dans le sens complet et noble du mot, mais ceux qui s'arrogeaient le droit de parler en son nom, dans ces « démagories », dans ces interpellations répétées, dans ces demandes impérieuses, dans ces plaisanteries familières, que Constantin le Porphyrogénète introduisit plus tard dans son Livre des cérémonies.[94] On les a aussi pour l'avènement de Léon Ier et celui de Justin, qui devait au peuple aussi une couronne qu'il avait arrachée à un Jean, devenu évêque à Héraclée, et à un Amantius, qu'il dut écarter.[95] C'étaient sans doute les mêmes bandes qui régissaient les grandes fêtes populaires, comme les « Rosalies » et les « Brytae », d'origine paysanne latine,[96] ou les « Maïoumas », qui venaient de Syrie.[97]

Sous le règne de Justinien, qui avait sa « faction » à lui, par laquelle il se débarrassa de Vitalien[98] et qu'on a présenté comme ayant forcé la main de Justin, sinon pour devenir un « nobilissime », au moins pour son élévation au rang de César,[99] ces querelles de parti continuaient à Constantinople. L'empereur, qui avait été aussi le maître de la milice de son oncle Justin, et l'impératrice Théodora, ancienne actrice, qui connaissait à fond son Hippodrome, avaient donc aussi leurs sympathies et leurs antipathies. On le savait bien, et l'on arriva à leur en faire des reproches, du côté des Verts,[100] bien entendu, parce que les Bleus comptaient parmi eux l'Augustus. L'empereur des soldats et du dème[101] avait été leur camarade, et ils ne s'étaient guère gênés avec lui.[102]Le nouvel empereur de la populace, le César familier, restait toute sa vie, malgré son isolement et sa « sainteté », en quelque sorte mêlé au peuple.

Cette plèbe il la flatta, au commencement, plus que tout autre empereur. Comme consul, il avait dépassé en munificence tous ses prédécesseurs, dépensant pour ses spectacles, restés fameux entre tous, jusqu'à 288.000 solidi et amenant devant un public qui se plaisait aussi aux mutilations, aux pendaisons, en « bons citoyens »,[103] vingt lions, trente panthères et un grand nombre de chevaux richement caparaçonnés.[104] Il répara l'ancien portique et ajouta un « vestibule impérial ».[105]

Aussitôt que la politique du maître déplaisait, on l'outrageait donc impunément dans la mêlée ; on ornait sa tête sacrée des oreilles de l'âne,[106] pour manifester le mécontentement qu'on avait de lui.

La Vierge, le Christ, l'empereur, l'âne, le préfet du prétoire, le questeur, des fonctionnaires rapaces étaient confondus ensemble dans les hurlements de ces gens passionnes et sans vergogne, de ces populaciers criailleurs, pareils à ceux d'Athènes au temps d'Aristophane, Jadis pour un tremblement de terre on avait demandé qu'on casse les décisions du concile de Chalcédoine.[107] Nos idées d'aujourd'hui nous empêcheront toujours de comprendre ce phénomène. Comme les dèmes venaient de conclure un armistice,[108] la situation en devint plus difficile pour le Souverain.

Justinien, dans une de ces circonstances, voulant être énergique, comme à Antioche, où il avait défendu les jeux,[109]fut malhabile. Il laissa le préfet, Jean de Cappadoce, maître de rétablir l'ordre.[110] Quelques individus turent saisis dans la mêlée et condamnés à mort ; il y eu eut qui cherchèrent leur refuge dans des églises ; le préfet, l'empereur, qui refusa leur grâce,[111] eurent tout le monde contre eux. Des bandes mirent le feu au Prétoire, au Cirque, au Palais, aux portiques de Constantin, aux meilleures maisons de la ville. Un des trois neveux d’Anastase, dont celui-ci avait voulu choisir son successeur,[112] Hypatius,[113] ancien combattant contre Vitalien, qui l'avait enfermé dans une cage de fer,[114] fut proclamé empereur malgré sa résistance apparente, et porté à l'Hippodrome, avec les insignes impériales et la chaîne d'or, ayant à côté son frère Pompée, un corselet de fer sous ses habite, et toute une cour de nobles et de « plébéiens soudoyers »,[115] comme un gouvernement provisoire serait installé de nos jours au Parlement ou à la Mairie d'une capitale. Comme au théâtre on criait : Nika, Nika !« Vainc ! Vainc ! », cri sauvage qui aiguillonnait les gladiateurs et les conducteurs de chars. Ces jeunes gens du peuple étaient très braves, ainsi qu'on le vit à Antioche, lorsqu'ils osèrent combattre les Persans, les armes, ou seulement des pierres, à la main, proclamant devant l'ennemi le plus redouté la victoire de l'empereur, le basileuz kallinikos.[116]

Justinien, qui avait vainement essayé un retour de popularité en montrant le livre des Evangiles, pensait à partir, et déjà Hypatius était allé prendre possession du palais, qu'il trouva vide.[117] Théodora, qui connaissait mieux l'âme du « démos », l'en dissuada, Elle avait à sa disposition, non seulement Commentiolus et ce Mundus venu de la frontière du Nord, mais aussi un ancien camarade de son mari, Bélisaire, au retour de Perse pour aller contre les Vandales, avec les « doryphores » et « hypaspistes » qu'il tenait sous ses ordres. Un barbare était arrivé avec des Hernies. Quand la foule énorme vit que les épées faisaient, dans le cirque, où Hypatius, quittant le palais désert, venait se faire acclamer, leur œuvre sanglante, l'empereur criant : « Allez-vous en, gare à vous »,[118] elle commença par verser des larmes de contrition,[119] puis se dispersa, jonchant de morts les rues de la grande ville noircie et profanée. L'empereur d'un jour, qui avait osé invoquer le mérite qu'il avait amené lui-même les rebelles à la place du massacre,[120] avec un de ses frères, eut la couronne du martyre, bien que, autrefois, Justinien eût généreusement pardonné à un autre parent d'Anastase, Probus.[121] Etranglé pendant la nuit, son cadavre fut jeté dans le « rheuma », au Canal.[122] Cependant aucune mesure ne fut prise contre les partis et après quelques jours les Bleus et les Verts acclamaient l'« augustus » Justinien qui venait reprendre son siège,[123] et personne ne pensait plus aux atrocités qui venaient, à peine d'être perpétrées. Constantinople reprenait son existence accoutumée, de naïf dévergondage (10-11 janvier 532).[124]

Quelques années plus tard, les deux partis en vinrent aux mains à l'occasion de la nouvelle année ; cette fois, la répression fut impitoyable et les fauteurs de troubles seront mis à mort ou jetés à la mer (539). Deux fois encore (en 541 et 542) il y eut des têtes cassées et des maisons incendiées, mais sans que cela eût d'autres conséquences. Après deux ans, de nouveau grand scandale au Cirque et incendies aux environs ; l'empereur, présent, n'y trouva pas de remède, quitte à punir plus tard, d'abord les Verts, puis les Bleus eux-mêmes. En 555 des insultes sont proférées contre le nouveau préfet, les deux partis se battent et s'entretuent ; l'héritier du trône intervient ; les coupables ont les doigts coupés. En 559 de nouveau il y eut un commencement d'incendie. Parfois on se plaignait que la monnaie est falsifiée ; parfois on ne faisait que demander du pain.[125] Justinien cependant aima les Bleus jusqu'au bout ; et, lors du tumulte de 561, son successeur fit notifier à ceux de ce parti que « leur empereur » était mort, et aux Verts que Justinien, — c'est-à-dire la perspective du châtiment qu'ils avaient connu —, « vivait pour eux ».

Il faut remarquer que ce fut la dernière révolte au nom des partis du Cirque.[126] Mais l'antique place avait gardé encore son importance, bien qu'il n'y eût plus de temples, ni de tribunes politiques. La bonne société, les grands de toute catégorie s'y rencontraient chaque jour sous les portiques de l'Augustéion.[127] On appelait celaagorazein.[128] Chacun y étalait sa richesse, sa morgue, le nombre de ses fidèles. Bélisaire, après son dernier retour d'Italie, y apparaissait comme le plus puissant des chefs d'armées personnelles ; il était toujours le mieux entouré parmi les officiers et les magistrats.

On voyait souvent sous ces portiques où les marchands, de livres exposaient les manuscrits devant la résidence impériale, des gens du peuple sans aucune instruction discuter sur les problèmes les plus abstrus de la théologie, avec des moines grecs ou syriens, habitants des nouveaux couvents de Constantinople ou prêcheurs de grands chemins, véritables « derviches » chrétiens. Il était question surtout des « natures » de Jésus-Christ, et l'on se proclamait avec jactance monophysite, si l'on professait que le Sauveur avait une seule nature, diphysite, si on croyait le contraire, ou partisan de la doctrine du Concile de Chalcédoine, puis de l'hénotikon et plus tard encore, adversaire des Trois Chapitres, si on acquiesçait au compromis officiel.

Les discussions s'élevaient souvent àun diapason violent, car parmi les docteurs en plein air il y avait aussi de ces saints vagabonds, hantés de visions et capables de miracles, qui venaient pour crier la vérité au visage de l'empereur lui-même, fût-ce au prix du martyre. Des faux savants péroraient, exhibant des manuscrits et des épîtres d'origine lointaine.

Le ton se maintenait comme aux jeux de hasard, et les spectateurs étaient absolument les mêmes que ceux qui prenaient plaisir aux talents du chien savant aveugle, capable de désigner les bonnes et les mauvaises gens et qui, pour cela, passa dans les chroniques.[129] Un peu plus, et l'on en venait aux coups ;une émeute pouvait éclater ainsi.

L'usurpateur Basiliskos qui régna onze mois (475-476), aurait voulu chasser son patriarche, mais il ne l'osa pas par crainte des moines.[130] Nous avons dit que depuis longtemps, dès le IVe siècle, on avait vu à Jérusalem et à Alexandrie des bandes de gens du peuple combattre pour un archevêque ou un patriarche et contre un autre qu'ils jugeaient hérétique et qu'ils n'hésitaient pas à jeter à l'eau ou à livrer aux flammes, taisant ainsi une justice sommaire, comme celle des lyncheurs de l'Amérique contemporaine. On coupait par la suite la langue aux coupables, et l'évêque intrus était soumis au jugement d'un concile. A Antioche l'empereur fut force, après qu'un prélat envoyé par lui dut s'enfuir, de réintégrer l'ancien archevêque Pierre ; ce ne lui pas la seule occasion où la résidence de son chef religieux fut attaquée.[131] On voit des pieux stylites, émules de St Siméon, qui descendent de leur colonne pour haranguer le peuple,[132] des prélats combattants qui vont à dos d'âne pour affecter l'humilité et éveiller d'autant mieux les passions ; d'autres qui protestent contre les volontés impériales en matière de religion, tendant de noir leurs églises en signe de deuil pour l'orthodoxie ; le patriarche prêche contre l'empereur, du haut de l'ambon, qui devient ainsi une tribune (463). Un patriarche byzantin, dans son église sous Zénon, renversa le siège d'un ministre de l'empereur et menaça ce ministre de lui faire raser la tête et de la jeter au peuple fanatique.

Le peuple de la capitale s'agite même à cause des images en style hérétique, manichéen, qu'Anastase avait fait prendre par un faux prêtre dans son palais. Plus d'une, fois l'Église patriarcale fut profanée par les partis religieux qui cherchaient à s'exclure. Macédonius le patriarche fait marcher contre Anastase les moines et une multitude dans laquelle se trouvent des femmes et des enfants, qui crient contre le « manichéen couronné » ; les soldats de la garde eux-mêmes saluent le chef de l'Eglise, et l'empereur pensait à aller vivre en Asie, comme voulut le faire Justinien devant la révolte, déjà mentionnée,[133] des Bleus et des Verts. Il fallut séquestrer au milieu de la nuit la personne du prélat Anastase fit dévaster les églises et battre les moines par des troupes de paysans.

Des processions se rencontrent, chantant l'hymne orthodoxe ou l'autre, et en viennent aux mains. Des incendies s'allument dans le tumulte sacrilège où l'on s'entretue au nom du Christ çà et là, on entend proclamer le nom d'un nouvel empereur. On verra plus loin quelle fut la vigueur de l'offensive religieuse du VIe siècle.

Justin et Justinien ont le mérite d'avoir mis fin à ces troubles incessants provoqués par les discussions sur le dogme. Ils ne se renouvelèrent que dans les débats concernant les images des saints, au VIIIe siècle. Il faut dire cependant que les moines de St Conon prirent part à cette révolte de la Nika, et que ce furent eux qui arrachèrent des condamnés à mort pour les abriter dans une église à droit d'asile, La puissance du clergé se montrait encore dans les grandes processions des inaugurations d'églises, quand le patriarche, parfois avec un collègue, occupait le char triomphal du basileus, qui marchait à pied, mêlé au peuple chantant l'hymne inaugural : « Ouvrez vos portes, empereur ». Il y a cependant chez les intellectuels un certain mépris pour ces interprètes naïfs et violents des dogmes. « Je pense, écrit Procope, que c'est une espèce de fol errement que de vouloir interpréter la nature de Dieu montrant comment elle doit être, alors que l'homme n'a pas même la faculté de connaître les choses humaines, d'autant moins ce qui regarde l'essence de Dieu. Mieux vaut donc me taire que montrer mon ignorance dans ces choses vénérées. Car, au fond, je ne pourrais dire connaissant Dieu que ceci : qu'il est parfaitement bon et que tout dépend de sa volonté. Mais quiconque a la liberté d'en parler, fut-il prêtre ou ignorant ».[134]

D'autres fois, c'était le manque de vivres[135] qui mettait les masses en mouvement. L'empereur devait, à sa capitale, ainsi qu'à certaines autres métropoles de l'Orient, des distributions de blé, de vin, de lard, d'orge. Des vaisseaux dont on supputait attentivement la cargaison et la durée du trajet apportaient les vivres faute desquels il n'y avait pas d'ordre à Constantinople, car la populace, gênée dans ses habitudes de vie commode, démolissait le palais du préfet responsable et criait à la face de l'empereur, même devant les ambassadeurs étrangers : « Seigneur, donne-nous notre abondance » ! « Domine, da nobis abundanciam » ; ou, en grec : « despota <en grec> etc. ».[136]

Quant le faux bruit de la mort de Justinien se répandit à Constantinople, en 553, les boulangeries furent dévastées en trois heures et les marchands tinrent leurs boutiques fermées jusqu'à ce qu'une illumination générale, commandée par le préfet, annonça au peuple le salut de l'empereur.

 

II. – LA PENSÉE BYZANTINE SOUS JUSTINIEN.

 

Le caractère double de cette société byzantine que réunissaient seulement les cérémonies de l'Église, les pompes de l'Empire et les scandales, les révoltes de la rue se montre aussi dans la littérature de l'époque.

Pour les lettrés de la Cour, dont il faut séparer le monde, plus simple, des couvents et les membres du clergé inférieur, il y a des écrivains bien préparés par l'école, archaïsante, des rhéteurs, des philosophes. L'époque de Justinien représente tout un épanouissement de cette production littéraire, qui, en assez grande partie, nous a été conservée.

Les plus hauts placés sont les historiens et quelques « scientifiques » de l'époque, habiles en syllogismes et en déductions, armés d’une érudition bien apprise.

Pendant longtemps l'histoire de la société, de l'État fit partie de celle de l'Église. Les rhéteurs, les avocats de l'Asie choisissent plutôt cette direction. Il faut chercher dans Evagrius et dans Zacharie de Mytilène, après les contemporains parmi les écrivains de l'époque constantinienne, pour y découvrir tant de détails intéressants pour lesquels la chronique profane, le récit historique des laïcs manque. Ce ne sera qu'après Héraclius que les narrateurs d'événements ecclésiastiques céderont, pour la transmission du passé, la place à ceux qui voient à côté des querelles religieuses, et croient même avoir le droit de les dépasser. Il faut tenir compte cependant que ces écrivains appartiennent au monde européen, pour lequel ce qui vient comme politique de Rome estpar-dessus ce qui se prolonge jusqu'à Byzance du mysticisme exclusif des anciennes religions asiatiques.

Procope de Césarée passe le premier pour son œuvre sur les campagnes de Bélisaire faites au nom de l'empereur, pour ses catalogues des fondations d'église et des travaux de défense ordonnés par l'empereur lui-même.

C'est un représentant facile à reconnaître de la tradition païenne, de laquelle tous ces épigones s'inspirent et en tirent ce sentiment de fierté de ne pas être des vrais contemporains.

Car, si à l'époque de Justinien l'art est chrétien, la littérature reste païenne : littérature de passé, méprisant la langue du peuple et prenant ses modèles, comme style dans l'antiquité hellénique, comme esprit et tendances dans la tradition politique romaine. Procope oscille entre la brièveté militaire de César et l'amour pour les anecdotes de Suétone. N'oublions pas que pour justinien lui-même Marc Aurèle est le très philosophe (philosophissimus) Marc[137] et que les ludi litterarii entretenaient partout les traditions du passé.[138]

Pour l'empereur vain de ses victoires, pour le nouveau César, il fallait une commémoration de ses guerres et, avec la mode qui régnait, cet historien devait être, sinon un empereur, car il ne pouvait pas célébrer lui-même, comme le prédécesseur romain, ses exploits qui étaient du reste ceux de Bélisaire et de sa masnada, au moins un soldat, au moins un prôneur officiel, Et il s'adressa lui, le patron des avocats, à un rhéteur, Procope.

C'était un Syrien, né à Césarée, ville pareille à Antioche pour la nervosité, prête à la révolte, de ses habitants, parmi lesquels beaucoup de Juifs, de Samaritains croyant à la prochaine apparition du Messie, comme ce Julien de Néapolis en Palestine qui se fit couronner leur « empereur » et fut tué, ou comme, avant lui, ce « brigand » du nom de Joustasa qui avait fait brûler, à Césarée même, une église consacrée au saint dont Procope l'historien porte le nom.[139] Elevé dans une école grecque, il peut citer Homère et Eschyle, Hérodote et Amen, Platon lui-même. Le latin ne pouvait pas être inconnu à un rhéteur, à un avocat, et il en cite quelques mots. Le milieu de ses origines le rend incertain en fait de religion : il croit à un « Dieu des chrétiens », mais n'entend pas se mêler aux discussions de dogme et les prophéties, les oracles ne le laissent guère insensible.

Secrétaire de Bélisaire, il s'attache à celui-ci et pas à l'empereur lui-même, qu'il critique plus d'une fois, au point d'écrire que son maître prend des mesures ridicules. La famille d'Anastase lui est visiblement plus sympathique. Il est aux côtés de son patron dans toutes les expéditions, mais garde en présentant les exploits des armées qui appartiennent au grand général, toute sa liberté d'esprit. Il attaque Tribonien qui fit les lois qu'on lui a demandées.

Mais le Syrien reste lié à sa patrie, et son intérêt se porte de préférence vers l'Orient. Il sait aussi le persan même et, à l'égard du roi voisin, il juge la politique de l'empereur timide et parfois même honteuse. De la vraie pensée hellénique il n'a que ce sentiment élevé de la valeur capable de tout vaincre, de la «vertu des âmes ».

Celui qui avait présenté tour a tour les guerres de Perse, d'Afrique, d'Italie, soignant chaque détail et le faisant ressortir avec art, le prôneur commandé des édifices élevés par Justinien, de l'œuvre de fortification aux frontières de l'Empire que, comme Trajan, il voulait rendre inattaquable, aurait écrit, plus tard, déjà retraité et n'ayant plus la surveillance de Bélisaire, un écrit immonde,[140] dans lequel non seulement Théodora est présentée comme continuant sur le trône honoré par une Eudocie et une Pulchérie la vie honteuse de sa jeunesse de courtisane, mais l'empereur lui-même apparaît comme un mauvais administrateur, un incapable en fait de guerres et surtout comme un être bizarre et falot pratiquant la magie et se servant d'illusions habilement combinées pour en imposer dans son œuvre de prestigieuse corruption. Le style est bien celui de Procope, mais on ne peut pas admettre celui-ci comme défenseur d'une orthodoxie qui froissa les sentiments de ces populations asiatiques inséparables de leur monophysisme. L'auteur de l'Histoire secrète, si discutée, peut être quelque lettré de cette. Césarée même où couvaient tant de haines religieuses diverses, mais pas ce païen d'esprit d'une pensée trop haute pour descendre au niveau de cette œuvre de basse médisance. La lui attribuer ce serait diminuer non seulement sa valeur morale, mais aussi son intelligence. Il n'en est pas moins vrai que Bélisaire, servi par Procope avec tant de fidélité, avait été mêlé par les flatteurs de Justinien à une affaire de complot contre l'empereur, de laquelle il sortit flétri et disgracié.[141]

En procédant ainsi, Procope ne faisait du reste que s'inscrire dans toute une série d'imitateurs de l'antiquité dont il a été déjà question. Parmi ces historiens du Ve siècle qui le précèdent on a taxé de mauvais écrivain Eunapius de Sardes, déjà mentionné comme historien de l'Église et qui est aussi, dans cette autre direction, auteur d'une vie des « sophistes », c'est-à-dire de ces philosophes contemporains dont il faisait lui-même partie. Le jugement est tout à fait injuste : comme nous l'avons déjà indiqué, cet homme qui avait été à Athènes, a un grand talent de grouper les faits, de présenter les scènes historiques, de camper ses personnages ; comme son grand modèle, Polybe, il cherche toujours les motifs des actions, et son récit, mêlé de souvenirs de poésie et de philosophie, de Homère à Aristote, est particulièrement vivant. Si l'essence a été conservée par Zosime, on ne peut que regretter la part, sauf quelques fragments, d'un original aussi savoureux.[142]

Il faut, sans doute, compter parmi les écrivains de l'époque de Justinien aussi Marcellin le comte, qui poussa jusqu'au-delà du commencement de ce VIe siècle sa brève exposition latine. On reconnaîtra, en le comparant avec Procope, qui a le sens politique et traditionnel des guerres qu'il raconte, que le plus romain des deux est sans doute le Grec d'Asie Mineure.

Une description de la ville de Constantinople mentionne parmi les historiens de l'époque de Justinien un Plutarque, « a protosécrétis » et pistograjos.[143] On n'a rien conservé de lui, et pas plus de ce poète épique, presque historien, Kolouthos le Lycopolite, de Thèbes, qui, d'après Suidas, écrivit, sous l'empereur Anastase, six livres de « Chalydonika », des « Persika » et des Éloges.[144]

Agathias,[145] autre Asiatique, est digne d'être placé à côté de Procope, bien que son ouvrage, qui montre un observateur de larges vues, tenant compte de tout ce qui se passe jusqu'au lointain horizon occidental des Francs, ne nous soit conservé que dans un fragment, du reste très étendu.

Comme Procope, c'est un homme d'Asie, né à Myrino en Anatolie,[146] élevé à Alexandrie et devenu avocat à l'école de Béryte, pour aller professer, loin de la politique et des guerres, à Constantinople. Comme son contemporain, il aime à rappeler ses lectures, qui comprennent aussi bien Aristote que Platon et vont, en fait d'histoire, de Xénophon à Nonnos ; il a eu même entre ses mains des ouvrages perdus comme Asinius Quadratus, l'historien des guerres de Germanie, et les écrivains des choses d'Assyrie, Athénoklès et Simakos, faisant même traduire à son usage, par l'interprète Serge, les chroniques royales de la Perse, qu'il a visitée jusqu'aux ruines de Ninive et de Babylone.[147] Procope avait traité des sujets de géographie, Agathias est fier d'être poète. Il n'est pas plus favorable, au tond, à justinien que le rhéteur de Césarée et il s'est proposé plutôt de glorifier le règne du nouvel empereur Justin II.

Mais l'horizon de cet homme qui se croit supérieur à tous les autres et qui déclare entreprendre un travail de plus grandes envergures comprend tout ce monde romain auquel il est fier d'appartenir et, si Procope s'arrête aux frontières de l'Italie reconquise, cet autre rhéteur s'occupe, comme nous l'avons dit, dans des pages d'un intérêt unique, de l'histoire des Francs lointains, dont il est, à Byzance, le seul historien.

Le rhéteur Ménandre, un « protektor », fils d'un érudit, frère d'un jurisconsulte, initié à toute la vie frivole de Constantinople, dont il admire les cochers et se plait aux pantomimes,[148] devint un écrivain à peine vers la fin du siècle, et à un âge mûr ; de son œuvre les morceaux détachés se sont conservés seuls. De Nonnosos, qui écrivit sous Justinien, et de Jean d'Epiphanie, si familier des affaires de Perse, on n'a plus que des tristes débris ; encore moins de Théophane, le seul Byzantin de Constantinople,[149] avec Etienne de Byzance, qui, sous Justin ou sous Justinien, rédigea les Eqnika, dont seul un résumé nous a été conservé.[150]

Toute une activité d'histoire ecclésiastique, employant parfois les mêmes formes, et d'un esprit qui ne s'oppose plus toujours à celui de la société laïque, elle-même si profondément transformée, fleurit à côté.

Zacharie le Rhéteur est en même temps le biographe de Sévère l'hérétique et l'auteur d'une histoire de l'Église, faite pour un eunuque, qui ne nous est conservée que dans une traduction syrienne finie en 544.[151] Nous ne l'avons que dans une forme syrienne, presque contemporaine, C'est une excellente source ; l'auteur déclare avoir connu personnellement tel de ceux dont il s'occupe. On a essayé de l'identifier avec Zacharie, évêque de Mytilène, qui vivait en 536 et auquel on doit le dialogue « Ammonios », sur la Création.[152]

Chargé, en 542, par Justinien d'une mission contre les païens, encore très nombreux en Asie Mineure, Jean d'Éphèse, le pèlerin, le moine qui se targue d'avoir créé des centaines d'églises dans des villages arriérés, est sans doute un grand écrivain de Byzance, dans ses Vies de Saints et dans son Histoire ecclésiastique, entachée de monophysisme, qui va de César jusqu'en 585. Fidèle à ses convictions religieuses jusqu'à la fin — et c'est pourquoi, favorisé par Justinien et par Théodora, ce qui ne l'empêche pas de dire qu'elle venait du lupanar, — il fait l'éloge d'Anastase, chez le neveu duquel il vécut quelque temps à Constantinople.[153] Crédule envers les miracles, le Syrien montre dans toutes ses œuvres une mentalité naïve qui est bien différente de celle des Grecs amateurs d'expositions abstractes et de débats de principes. Aucun rappel de l'antiquité, qui lui est étrangère, aucune allusion au présent, lorsque ce n'est pas ce présent lui-même qu'il expose, aucune note personnelle et à peine quelque détail biographique, mais surtout lorsqu'il s'agit de la sagesse qu'il recueille sur les lèvres des saints. La psychologie syrienne s'oppose pour la première fois à l'esprit hellénique. Mais, chaque fois que les partisans de sa doctrine sont persécutés, sa voix de protestation s'élève. La connaissance du milieu géographique et populaire jusque dans le pays du marzpan arménien lui permet d'introduire aussi une autre vie que celle habituelle des pieuses légendes. Telles de ses biographies de saints, comme la Vie de Marie de Jérusalem ou de sa sœur qui, après une vie de privations et d'aumônes, demande au Christ d'être délivrée car « elle en a assez », ne manque pas d'une beauté sereine.

Du reste, au Ve siècle, une Vie de Saint comme celle de Ste Thécla par Basile de Séleucie,[154] est un vrai roman, très étendu, riche en récits et en réflexions. Des explications philologiques et géographiques n'y manquent pas. L'auteur aime rappeler que Séleucie est sienne et il présente Antioche comme « la très belle et très grande ». Telle description de fête est prise sur le vif, dans le milieu contemporain.[155]

Le même style de roman distingue l'histoire des miracles des SS. Cyrus et Jean par le patriarche Sophronius de Jérusalem.[156] La Vie de Polycarpe de Smyrne, très littéraire, comprenant aussi une pièce intercalée, pourrait être du Ve siècle même.[157]

Celle du Patriarche Eutyche par le prêtre Eustrate, qui l'accompagna dans son exil et le servit jusqu'aux derniers moments, est un des beaux monuments de la hagiographie à la fin du VIe siècle, autant par les renseignements précis qu'elle donne, même pour les événements politiques, par les notes sur la vie de province à Amasie, sur les régions voisines, envahies par les Perses, que par la belle loyauté, par la sentimentalité pure qui l'anime.[158] Envers Justinien, devenu sur la fin de ses jours hérétique et persécuteur du patriarche saisi par les soldats dans le palais d'Hormisdas et mené au couvent de Chorakoudis, à celui de l’« Hosios » à Chalcédoine, puis à Amasie, le biographe est décidé, mais plein d'égards pour la dignité impériale.

Evagrius[159] eut aussi à sa disposition, pour le règne de Zénon, une histoire (jusque vers 500) d'Eustathe de Syrie, qui fut aussi une des sources de Malalas,[160] sans compter Zosime, Priscus et Procope.

Mais le public de provinces, celui des cloîtres voulait avoir autre chose : pour l'histoire proprement dite d'abord, un récit facile, varié et brillant, un recueil d'anecdotes, de détails intimes, une présentation de spectacles et d'événements miraculeux, bref un journal allant de la lointaine antiquité jusqu'à l'époque contemporaine. Il l'eut dans la compilation agrémentée de tout ce qui pouvait exciter !a curiosité du lecteur à demi cultivé, dans l'ouvrage écrit, d'an style populaire qui ne se gène pas de paraître à l'époque des élucubrations ambitieuses et pédantes, de Jean Malalas, ce qui veut dire, transposé de syrien en grec : « l'avocat », d'Antioche, pour laquelle, du reste, en première ligne il écrit.

On a essayé une identification entre « l'avocat » et le patriarche contemporain Jean le Scholastique, les deux étant natifs d'Antioche et le patriarche ayant été avocat : il y a une concordance frappante entre le moment final de la chronique largement connue en Orient, 574, et la mort, en 575, du patriarche, malade depuis deux ans ; leur attitude de courtisans est sans doute la même ; comme la mémoire du patriarche, considéré comme hérétique, fut condamnée, il est possible qu'on eût retenu le seul ancien qualificatif syrien. Quelle que soit la vraie personnalité de cet écrivain du VIe siècle, on doit lui être reconnaissant d'avoir donné, jusqu'au règne de Justin II, des notes circonstanciées sur la vie constantinopolitaine avec une caractérisation même de l'aspect des empereurs : Justinien le robuste et le podagreux Justin II.[161]

La question de l'identité avec le patriarche à part, on s'est demandé si Malalas et Jean d'Antioche, écrivain plus lettré et d'un horizon plus libre, mais vivant à la même époque, ne font qu'un. Ce qu'on a conservé du second est si peu, et parfois d'un caractère si confus, que la décision du problème en devient difficile au point qu'on ne peut pas s'arrêter à une opinion. Si cependant on veut risquer une nouvelle hypothèse, il s'agirait, dans Jean d'Antioche, du cas d'un écrivain anonyme qui, se valant de l'œuvre de Malalas pour la « corriger », aurait cru préférable de retenir un nom populaire.[162]

On a relevé cependant chez lui la confusion de la chronologie, le manque de jugement dans le choix des éléments de sa chronique, l'absence fréquente de ce qui devait l'intéresser en tant qu'Antiochénien, le servilisme envers le pouvoir, dont il fait preuve pour le « très divin » Anastase, qui doit nécessairement vaincre parce que le Christ lui-même est à côté de sa fortune impériale.[163]

Mais on n'a pas eu complètement raison en essayant de présenter Jean Malalas comme un écrivain ridicule autant par la vulgarité de son style que par son ignorance et son man que de plan. Il est bien vrai qu'on le surprend présenter Hannibal comme un « roi » et la Bretagne comme une ville,[164] qualifier Attila, qui demande aux empereurs de lui préparer dans leur Occident à eux son palais à lui, comme un « Gépide ». Mais ces choses du lointain Ouest romain n'intéressent pas trop cet homme pour lequel la « Rhomanie » est surtout une chose orientale. Il aura de l'attention pour son Antioche à lui, dont il présente la chronique, en partie d'après ses propres souvenirs, un peu moins pour cette « Antioche à demi barbare », d'après l'expression du roi Séleucus, qui est Edesse, devenue, un moment, la « ville de Justin », pour Palmyre, refaite par Justinien, et jusqu'à cette Abyssinie des Axoumites en lutte avec les Himiarites, ennemis des « Romains » aussi, chez lesquels Justinien envoie un missionnaire chrétien, qu'il lui avaient demandé, et le voilà racontant, d'après un rapport officiel sans doute, le voyage de l'ambassadeur député au roi Angan, qui paraît, sur son haut char de guerre de quatre roues, traîné par quatre éléphants, à demi nu sauf une tunique de lin brodée d'or et couverte de perles sur laquelle se détachent des chaînes en or ; le souverain quasi-nègre porte les deux lances et le bouclier, insignes de sa royauté. Ce n'est pas un insensible à la valeur de la science que celui qui cite Pline, Cicéron, Salluste, Lucien, Eutrope, Florus, puis les inconnus Domnion sous Trajan, Magnus de Carres, sous Julien, Clément et Tatius, Tranquillus, Licinius, pour une époque antérieure, en ce qui concerne les Romains, et, pour les Grecs, le fabuleux Dictys de Crète et d'autres sources, peut-être aussi d'art, de l'époque légendaire, qui lui permettent de décrire minutieusement l'aspect de tous les personnages de Homère et d'identifier les Bulgares avec les Mirmidons.[165] Pour les souvenirs d'histoire, Pausanias, pour les Byzantins et leurs prédécesseurs immédiats Philostrate ; après Sisyphe, de Kos, Didyme, Charax. Ninus, Timothée et Archiloque, on y trouve Sextus Julius Africanus, un Théophile, un Palaiphatos, un Porphyre, un Philochore, le « philosophe » Eudimon ; Malalas traitera de Thrace Priscus, citera un Nestorianus pour le règne de Zénon et un Eustathe pour la guerre de l'empereur Anastase contre les Perses. Il n'est pas prouvé qu'il n'eût fait ainsi que se vanter. Celui qui mentionne l'école de Probus à Antioche a voyagé ; il peut donc parler de la chlamyde rouge des Isauriens, dont il connaît bien l'histoire ; il mentionne sa présence à Thessalonique, où il apprit l'existence du« chronographe de Brosichios » et montre avoir vu Rome aussi, dont il signale le forum boarium et dans les environs de laquelle il paraît avoir rencontré des troupeaux gardés par des femmes. Çà et là il emploie des mots empruntés au latin. S'il se plaît à une attitude officielle à l'égard des empereurs bienfaiteurs, d'un règne à l'autre, de sa ville natale,[166] si, très pieux, avec un penchant pour le monophysisme, si répandu en Syrie, il considère « citharodies » et « tragédies » comme étant au même titre des inventions diaboliques,[167] tout en s'attardant sur des incidents curieux, comme celui du chien devin, qui a en lui« l'esprit de Python », ou la géante qui traverse la province, et en forgeant, ou en reproduisant seulement, des légendes comme celle de Néron qui désire voir le Christ, de Ponce Pilate qui demande à l'apôtre Pierre s'il n'est pas ce Christ qu'on cherche, puis celle du mariage d'Eudoxie ou celle de Paulin, l'officier byzantin, le favori puni pour avoir inspiré à son maître des soupçons sur ses rapports avec l'impératrice Eudocie, on a vu qu'en Syrie, dans la littérature en langue nationale, on était de beaucoup plus inventif sur tout ce qui touche le passé.

Dans Malalas on a surtout, en grec, l'âme vulgaire syrienne. C'est pourquoi cet écrivain populaire s'intéresse à beaucoup de choses qui n'ont rien à faire avec Byzance et cette vie de capitale qu'il n'apprécie pas trop, ni comme évêque, ni comme étranger. Mais à côté des faits historiques présentés sans ordre il ajoute tous les racontars de la province, tous les faits-divers de journal et les miracles des calendriers à bon marché.

Enfin on est arrivé par les recherches multiples et patientes sur les manuscrits à l'idée d'un cycle de chroniques, l'ainsi dite Épitomé,[168]venant de Malalas, par Jean d'Antioche, dont la chronique, déjà mentionnée mais uniquement en tant que source d'histoire, riche en détails, n'est conservée — nous l'avons dit — qu'en partie,[169]et à laquelle se rattachent les chroniques byzantines ultérieures jusqu'à 948 (Léon le, grammairien, Siméon le logothète).

Le même public s'adressait avec passion aux Vies de Saints dont la composition est beaucoup plus complexe et infiniment moins sincère et naïve qu'on ne le croit ; un type avait été bientôt créé, d'après lequel s'orientent ensuite les hagiographes.[170]

Si, au commencement du VIe siècle, Zacharie de Mytilène écrivit celles de St Pierre l'Ibère, de l'ermite Esaïe,[171] le représentant le plus important du genre est Cyrille de Skythopolis (514-557), du côté de la Palestine sans doute, auteur des Vies des Saints Sabbas, Théodose, Abramios, Euthyme, Cyriaque, Théognios et Jean l'Hésychaste :[172] la plus ancienne est certainement celle de St Sabbas. Envers l'empereur, Cyrille professe tout le respect dû au maître ; ce moine formé au couvent palestinien de St Sabbas, touche plus d'une fois à l'activité du Souverain. Il est bien possible que cette source eût été employée par le faux Procope dans son Histoire Secrète, avec laquelle on a constaté dans l'œuvre de Cyrille des similitudes frappantes.[173] Ce dernier juge au fond Justinien et Théodora d'après leur attitude envers l'orthodoxie immuable, et c'est pour cela que Dieu interdira à l'impératrice encline aux divergences du dogme d'avoir l'enfant qu'elle a tant désiré.[174]

Ces Vies de Saints étaient rédigées depuis longtemps sous la nécessité de contribuer à l'office du Saint, d'après des modèles sans doute orientaux et dans un style de folklore. Dans la littérature classique, ou ne trouvait rien de semblable, aucun motif à imiter ou à développer, dans l'architecture et dans le style. Parfois il y avait bien peu à dire et, pour avoir quelque chose, partant de miracles racontés à part, on mêla plus tard, non seulement les époques, mais les personnes elles-mêmes. La biographie d'un saint comme Nicolas, qui peut-être dès lors était populaire, présente très peu d'éléments de narration : enfance miraculeuse, voyage à Jérusalem, présentation devant Constantin, miracle des marins menacés par la tempête, intervention pour sauver les trois stratélates, charité envers les trois filles manquant de dot et dont, d'après l'avis paternel même, il faut redresser d'une autre façon la fortune. Un vague lyrisme de style, une énumération toujours ouverte pour de nouvelles révélations, des miracles après décès complètent un texte qu'on entend dans l'église, le jour de la fête du saint, mais qu'on peut lire aussi chez soi. Le roman du christianisme avait paru.[175]

Ce genre littéraire sera continué pendant des siècles, et des empereurs comme Léon le Sage y fourniront leur part.

D'autres ouvrages donnent des règles de vie pour ces solitaires qui ont tout accaparé de la vie morale du vaste Empire. Nous toucherons plus tard à ce Sinaïte Jean dit « Klimax », celui qui, dans cette « échelle » des degrés qu'il faut franchir pour arriver à la perfection, autant qu'elle est départie à la faiblesse humaine, écrivit avant 600 un ouvrage qui deviendra classique dans les couvents de l'orthodoxie de toutes les langues. Rarement quelqu'un se trouve-t-il pour s'approcher, sur les traces des grands prédécesseurs par lesquels s'était élaborée la théologie chrétienne, des arcanes de la foi, comme Maxime le Confesseur, qui, dans son exil en Caucase, fut la victime des rancunes de l'empereur Constant.[176]

On essayait un peu timidement des théories sur le gouvernement. L'opinion que l'ouvrage du diacre Agapet, la Scedh basilich a été destinée à corriger un peu les mœurs, critiquables vers la fin, de Justinien lui-même, ne me paraît pas pouvoir résister à une analyse psychologique. Croit-on vraiment que le « très divin et très pieux empereur »[177] eût senti le besoin d'être redressé par un humble clerc et que, si un tel l'avait osé, son geste aurait pu être toléré ? Cependant on est allé jusqu'à chercher la biographie du prétendu conseiller moral du basileus. Des manuscrits d'une époque très tardive montrent bien qu'un rhéteur et moraliste des siècles suivants avait eu l'idée d'exploiter le grand nom du conquérant et du législateur.[178] Les ressemblances avec Procope et avec Cyrille de Skythopolis s'expliquent facilement par l'emploi même de ces prédécesseurs.

On pourrait mettre ces recommandations en rapport avec les « didascalies » de St Dorothée, qui sont cependant bien du VIe siècle,[179] et avec un premier essai de politique byzantine de la même époque.[180]

A cette époque on peut dire que la poésie religieuse est morte. Seul André le Damascène, devenu chef de l'Église de Crète, a-t-il ajouté aux hymnes du service divin en Orient.

En fait de poésie officielle, elle n'était qu'une œuvre de patience et de science en même temps.

On se bornait à jouer de tous les rythmes anciens pour les cérémonies officielles, pour les descriptions d'objets d'art ou pour les accidents touchant ce même milieu, comme l'effondrement de la création architecturale de Justinien, le contemporain étant représenté par toute la gamme des exclamations de douleur.[181] Agathias cite[182] pour l'église de Sainte Sophie les œuvres de Paul le Silentiaire, l'officier qui surveillait le silentium conventus. Il doit se chercher pour obéir à un ordre du maître des ressources poétiques, ignorées jusque là, qui consistent surtout dans l'initiation par l'école au répertoire archéologique. Il se borne à détailler son sujet sans y mêler autre chose que le vague rappel d'une conspiration que Justinien venait d'écraser.

Après Justinien Georges de Pisidie, auteur d'un « Hexaméron », dirigé contre l'hérésiarque Sévère, dépassera les autres par une œuvre qui a son importance historique. Et surtout il faut s'arrêter sur le poème, d'une si belle allure, de Corippus, cependant un Grec, qui célèbre les vertus et les bienfaits de Justin II. C'est une résurrection inattendue et brillante du poème latin.[183] On y trouve des qualités qui tiennent à la vraie poésie : description du palais de Constantinople, de l'aspect de la nature environnante, des voisins et ennemis de l'Empire, de Justinien tout blanc, gisant en vêtement de pourpre, l'histoire de ses exploits étant brodée sur la robe de la nouvelle impératrice, Sophie. On voit Justin se présenter au cirque des quatre couleurs, « comme les quatre chevaux du soleil », où il est reçu aux cris de « tu vincas, Justine », et il répond avec des souhaits de santé : bene vivite cives, ou, au moment où on pose la couronne sur son front, ceux de feliciter accipe, visitant ensuite le Sénat, retournant à l'hippodrome pour recevoir des placets et décider la délivrance des prisonniers et le paiement des dettes du peuple sur le compte du Trésor. Puis l'enterrement pompeux de l'empereur mort, avec des vierges qui chantent et des pleureuses, la réception, dans la salle, présentée fidèlement, des hauts dignitaires, la schola palatii, les decani, les cursores, les in rebus agentes, les « tribuns du palais », le numerusdes « protecteurs », le groupe des envoyés vantards du khagan des Avars et enfin — car le récit est interrompu — la séance solennelle du Sénat.

Il y a, pour la même époque, la géographie officielle, telle que nous la donne, avant 535, Hiéroclès, dans son « Synekdème »[184] avant ce Georges de Chypre (entre 591 et 600),[185] dont il sera parlé plus tard. Même la poésie géographique, telle que la donna Jean de Gaza sur la carte du monde.[186] Il découvre les quatre points cardinaux dans les quatre bras de la croix et mêle les anges à l'aspect de la terre. Mais chez cet auteur d'épigrammes, qui est capable de donner de beaux vers, il y a, lorsqu'il veut décrire les forces de la nature travaillant à créer le cosmos, quelque chose de l'enthousiasme philosophique de Lucrèce.

Mais, à côté, un marchand. Cosmas, qui, employant une argumentation théologique de nature à fatiguer aujourd'hui, mais capable de charmer ses contemporains, veut montrer surtout que la terre est quand même quadrangulaire, vient raconter, dans sa « Cosmographie », ce qu'il a vu ou ce que lui ont dit des camarades, comme Sopratos, dans les régions, si éloignées, mais cependant ordinairement ouvertes au commerce de Byzance, qui sont l'Inde, avec la région de Sind et Malé-Malabar, ses deux mille éléphants qu'on force à s'entre combattre,[187] l'île de Taprobane on Siédéliba, où se rencontrent les représentants de tout le commerce de l'Orient et où l'Empire aurait, mais à une époque plus éloignée, gagné la victoire sur la Perse par la seule présentation de son beau besant d'or en regard du miliarésion d'argent du basileus iranien, la côte de l'Afrique orientale, avec l'Egypte et le vieux canal de Ramsès refait par les Arabes, le Mont Sinaï aux inscriptions juives sur les rochers, les girafes et les rhinocéros, les oiseaux rares, aux noms étranges. Il a été envoyé lui-même, sous Justin, à Adoulis, où il recueille une inscription,[188] et a fait lui-même le commerce à Axoum.[189]

Du reste, Cosmas n'écrit pas pour raconter ses voyages : leur mention et aussi l'emploi de sources écrites, comme Éphore, sert seulement pour étayer ses considérations cosmographiques influencées par les Saintes Écritures. Mais c'est par ces excursions que nous arrivons à connaître, pour l'époque de Justin, l'état du royaume des Axoumites sous le roi Elesbaan.[190] Ce qui ne l'empêche pas d'être un observateur attentif des phénomènes de la nature : ainsi il mesurera l'ombre humaine à Axoum aussi bien qu'à Alexandrie,[191] et il consulte des spécialistes en fait d'éclipses.[192] Les notes de zoologie qu'il donne montrent aussi son sens scientifique, et il est fier d'avoir mangé du porc-cerf, de même que du phoque, du dauphin et de la tortue.[193]

Un sens national grec ne manque pas à l'« Indien » et il aime dire que dans telle île soumise jadis par les guerriers d'Alexandre il y a encore des habitants qui parlent le grec.[194]

Philopone a pu se moquer des théories sur la création émises par Cosmas : celui-ci n'en avait pas moins donné, avec une source de premier ordre pour le géographe et l'historien, un des meilleurs livres de lecture pour l'esprit aventureux des masses.[195]

Jean Philopone, c'est-à-dire « le studieux », « le zélote »,[196] originaire d'Alexandrie,[197] s'occupe, non pas de ces détails dont est émaillée l'exposition du Marc Paul byzantin, qui l'intéresse, nous l'avons dit, seulement pour ses théories erronées sur la forme de la terre, mais les plus hauts problèmes du cosmos. Il a écrit sur la « formation » et sur l’« éternité » du monde, sans compter un petit écrit sur les Pâques.[198] Justinien jeune reçut la dédicace de l'une de ses œuvres, le patriarche Serge celle d'une autre. Les Saintes Ecritures et les théologiens se mêlent aux souvenirs de l'antiquité dans les travaux lourds et assez confus de ce fervent platonicien.[199]

Un contemporain de Justinien fut aussi ce Jean Laurent Lydos, le Lydien, qui présenta, dans un traité latin souvent copié, les « miracles » dont il avait trouvé la trace[200] et rédigea une autre compilation sur les mois.[201] Il s'intéressa aussi à l'organisation des magistratures.

Les trois ouvrages de Lydus[202] paraissent avoir été destinés à l'enseignement. Il ne fait que reproduire sur ce qui tient aux mois, aux éléments de la superstition courante et à l'ordre des magistratures les données de la science commune. Mais, au bout de la définition des dignités de l'Empire (le livre fut écrit à partir de 554), il présente toute une série de récits et de considérations qui finissent par aboutir à la glorification de Justinien, restituteur des anciennes frontières et ambitieux de les étendre plus loin. Il parle donc des deux mois qui surfirent pour la réduction des Vandales, des campagnes contre les « Gètes » qui sont les Ostrogoths, de la défaite du « tyran Bittigès » — et il conserva à Rome ce qui « était de Rome ». Il était sur le point d'attaquer les Sicambres, qu'on appelle aussi Francs, lorsque la frontière perse demanda les efforts des Impériaux. Mais l'auteur, esprit critique, s'étendra longuement sur les méfaits de la direction des finances sous Jean le Cappadocien : c'est tout un petit pamphlet au bout d'un ouvrage de compilation, et on se demande s'il n'y a pas quelque chose d'intercalé. Du reste, Justinien aurait demandé à cet ancien officier, après qu'il eût quitté l'armée, d'écrire l'histoire de la guerre de Perse.[203]

Un anonyme écrivit vers la même époque son « Épître sur le ciel et l'enfer ».[204] Un ouvrage de tendances chrétiennes sur l'astrologie, qui pouvait devenir tolérée de cette façon, le dialogue Hermippos, appartient à la même catégorie d'écrits.[205]

Une littérature pratique existait à côté, comme dans l'ancienne Rome. Le « scholastique » Cassianus Bassus, si Romain de nom, se rappelait Caton l'Ancien et Virgile lorsqu'il composait, surtout d'après Anatolius de Béryte et Didyme, ses Georgica au VIe siècle.[206] L'ouvrage fut si prisé qu'on en donna une traduction syrienne.

Dans les actes des théologiens — et qui ne l'était pas un peu à Byzance ? — on suivait avec attention toute une activité ardente de discussions sur le dogme, jusqu'à ce qu'il parut être précisé, et même —pour ne pas dire : surtout — après.[207] Les plus grands écrivains orthodoxes de l'époque furent Saint Maxime le Confesseur (580-662),[208] un ancien proto-secrétaire impérial, puis abbé de Chrysopolis, futur adversaire de l'« Ecthèse » d'Héraclius, qui fut aussi un hymnographe, devant finir en exilé dans la Lazique, et Léonce de Byzance.[209]

Anastase de Sinaï, dans son Manuel contre les acéphales (VIe siècle), présentera son expérience en Syrie et en Egypte.[210] Sa violence contre Sévère, attaqué aussi par Léonce de Byzance, dans ses « Chapitres »,[211] a des accents de conviction personnelle : il le prend à partie comme un avocat le défenseur du point de vue opposé. Pendant longtemps on n'aura plus un plaidoyer aussi animé. Ce patriarche d'Antioche a toute l'énergie des siens prêts aux querelles et prompts aux massacres. Il montre les batailles qu'il a livrées dans des assemblées ecclésiastiques où il lui arriva de « toucher » la barbe de ses adversaires. André, archevêque de Césarée, se dresse à côté de ce polémiste comme auteur de commentaires sur l'Apocalypse.[212]

Moins savant, le Syrien Isaac gagnera pour ses recommandations morales, comme dans le traité sur le mépris du monde, un public de moines qui se renouvellera sans cesse.[213] Nous avons déjà mentionné ce si populaire Jean (n. vers 525), auteur d'un « klimax », d'une « échelle » de la perfection, dont le titre reste attaché à son nom.[214] Elle est remplie, du reste, de souvenirs et de récits qui en rendent la lecture plus agréable.

Mais le commun des simples lettrés préférait à ces études ardues la naïveté de l'idylle du désert, avec ses saints cénobites qui se font servir même par les lions fidèles et soumis, presque pieux, telle que l'a mise par écrit l'âme simple de ce simple Syrien, voyageur en Egypte, sinon à Rome, Jean Moschos, dans son « Pré spirituel », le Leimon, au commencement du VIIe siècle.[215]

La littérature des humbles, que ne dédaignaient pas toujours, la lisant à côté des œuvres patiemment fabriquées, ceux même qui avaient fait des études, ne se bornait pas à ce qui sentait le cloître et la caverne de l'ermite.

En rapport direct avec l'antiquité, qui pour eux n'était pas morte, dans un autre sens que pour les lettrés archaïsants, on avait rédigé une histoire fantastique de la guerre de Troie, par les écrivains populaires qu'on appelait Darès et Dictys de Crète : ainsi naquit dans cet Orient byzantin un récit des luttes et des souffrances du bon Priam et de son vaillant fils, qui passa en Occident pour y charmer des générations entières.[216] A côté, le faux Callisthène mettait le souvenir d'Alexandre en rapport avec toutes les fables, lentement transmises vers l'Orient, de cette Asie qu'il avait conquise de quelques coups de son épée héroïque.[217] Des descriptions fantastiques à tendances morales et des histoires populaires sur les animaux, les poissons, les oiseaux, les végétaux, devenus parfois plus tard auteurs de drames comme ceux des humains, venaient de l'Orient, surtout d'Alexandrie, peut-être d'Antioche aussi, dès les premiers siècles de l'ère chrétienne : le « Physiologue »,[218] l'« Opsarologue »,[219] le « Poulologue »,[220] l'« Ornéosophion », le « Poricologue ».[221] Et puis l'histoire égyptienne d'Esope[222] et les recueils de proverbes, dans lesquels se conservent les restes d'une littérature poétique et morale disparue.[223]

Des savants comme Suidas, des commentateurs comme Eustathe, des esprits supérieurs comme Photius ne dédaignèrent pas de reprendre et de rajeunir des vieux recueils comme ceux de Phrynichos, de Aétius Dionysius et de Pausanias, en attendant Eudémos et Apostolis, au XVe siècle.[224]

On n'oubliait pas les contes d'enfants, et le récit sur la souris, avec son imagination rieuse, fait bien partie de cette littérature.[225]

 

III. — LE MONDE BYZANTIN : VIE DES PROVINCES

 

Les provinces servent comme auparavant à nourrir la Capitale, à entretenir le faste dominant de la Cour impériale.

L'ancien système romain d'extorsion est pratiqué par les Byzantins de la manière la plus cruelle. Les millions d'habitants qui forment la population de l'Empire, tout en étant citoyens romains, ou ayant tous les droits de le devenir, ne sont comme provinciaux que les « tributaires » de Constantinople, ses défenseurs et ses martyrs.

L'impôt qu'ils payent est toujours l'ancien.[226]Justinien n'ayant guère innové que par l'introduction de l'« aérikon »,[227] Ces charges sont généralement lourdes, mais on a en échange l'avantage qui résulte naturellement de finances réglées et de la meilleure monnaie du monde après celle de l'ancienne Attique.[228]

En général, et malgré les abus signalés par l’Histoire secrète,[229]il n'y eut pas de mécontentement général contre, un régime préférable encore, quand même, à tout autre.

Mais ce qui se passe à Constantinople a très peu d'écho dans les provinces. On y nourrira, comme en Egypte,[230] une profonde vénération pour les empereurs lointains, Justin II, un Flavius, Tibère, un « nouveau Constantin » ; ce sont, comme nous l'avons déjà remarqué, des « grands bienfaiteurs », « très philanthropes », « trismégistes ». A côté de Tibère on n'oubliera pas l'Aelia Anastasia, sa femme. L'ancienne liberté municipale s'y conserve et quelque chose de populaire existe même dans les armées, où, dans les troupes, « justiniennes » ou autres, il y a une « communauté », un collège des soldats, avec des primates (prwteuontez) dans les châteaux.[231] Mais des mouvements de révolte, dont l'un est lié au nom de l'usurpateur Achilleus, montrent tout aussi bien une nervosité inquiétante que la persistance d'un paganisme agressif, d'un antisémitisme turbulent chez les gymnasiarques, et les luttes entre des moines, comme celle entre les adhérents du patriarche Théodose et ceux de son rival Gaianos, exilé en Sardaigne.[232] Nous avons déjà dit que les Isauriens formaient une communauté barbare jouissant de privilèges particuliers, l'Empire leur payant une somme importante par an pour s'assurer leurs services. Sous Zénon, l'État paraissait appartenir à ce petit groupe d'hommes hardis ; aussi leur massacre après la révolte de Basilisque fut-elle considérée comme un allégement.[233] Ils furent ensuite employés comme maçons jusqu'aux environs d'Antioche.[234]

La Sicile connut un meilleur régime sous le préteur établi par Justinien.[235] En Afrique reconquise, les provinciaux eurent le droit de réclamer pendant cinq ans leurs terres usurpées par les barbares, et l'Église catholique regagna ses biens sur les Ariens.[236] Mais surtout l'Illyrique, qui put se glorifier d'avoir donné à l'Empire des chefs comme Marcien,[237] Anastase, Justin et Justinien, ne fut pas oublié dans les bienfaits.

Il faut distinguer cependant entre citadins et villageois. Les premiers ont une situation de beaucoup supérieure. Ils peuvent, en effet, montrer leur mécontentement par une révolte et les très faibles garnisons qui sont encore entretenues dans les plus grands centres, même à Antioche, la première ville de l'Orient, dont les Perses ne firent qu'une bouchée, même à Andrinople, à Thessalonique, qui fut plusieurs fois pendant le règne en danger de devenir « hunne » ou slave, ne sont pas en état de rétablir l'ordre.

On a vu qu'Antioche, « la belle et la très grande »,[238] rieuse, spirituelle, très cultivée, capable d'héroïsme à l'heure du danger, est une vraie république,[239] dont le penchant aux troubles était généralement connu,[240] jusqu'au point que les enfants tuèrent un évêque avec leurs plumes,[241] alors que, à Édesse, à demi perse de mœurs et d'école, il y a moins de vivacité syro-hellénique.[242] Alexandrie brûle, au cinquième siècle, ses magistrats réfugiés dans le temple de Sérapis, et, ayant perdu pour ce crime ses provisions gratuites, ses bains publics et ses théâtres, demande à l'empereur magnanime de les lui rendre.[243] Le meurtre du patriarche Protérius par les adhérents de Timothée Ailouros montre de quels actes de barbarie était capable cette plèbe effrénée et cynique :[244] le corps du malheureux prélat fut traîné par les rues et jeté aux bêtes.

Jérusalem, déjà un centre de pèlerinage, où on venait aussi à cause des eaux thermales, avait beaucoup gagné par la piété active de l'impératrice Eudocie, qui avait soutenu de son argent les efforts du patriarche Euthyme, donnant à la ville sainte des fondations religieuses, dont l'église de St Etienne, un hôpital et un palais.[245]Une autre Eudocie, femme de Genséric,[246]vint y mourir, et parmi les bienfaitrices de Jérusalem on compte une troisième femme, conduite par l'exemple de la compagne de St Jérôme : elle portait le nom thrace de Bessa.

Cependant ici encore il y eut des troubles, provoqués d'abord par la querelle entre les patriarches Théodore et Juvénal. Les moines étaient tout aussi peu disciplinés qu'à Alexandrie ; des Samaritains rôdaient dans les campagnes. Bientôt le schisme byzantin fit de Saint Sabbas un adversaire de l'empereur Anastase, et la rébellion de Sévère contre le dogme officiel le mit devant le chef redouté des acéphales. Justinien fit lui aussi des dons à Jérusalem que venaient de menacer lesdits Samaritains avec leur « empereur » Julien.[247] Il est question en ce moment de l'action des origénistes, combattus par Cyrille de Scythopolis, de l'influence des « moines thraces des bords du Jourdain, hommes rudes et fidèles ».[248]

Le long de la frontière perse il y a des centres importants, malgré la menace continuelle du danger ; un commerce intense les entretient.[249] Mais il est vrai que l'offensive de Chosroès fait fuir devant elle les gens de Nicopolis, de Néo Césarée, de Komanai, de Zala.[250]

Souvent dans ces villes le fonctionnaire qui représente le maître n'ose presque plus agir, et dans les moments difficiles c'est toujours l'évêque, un prêtre, quelque saint ascète qui porte la parole et implore la pitié de l'étranger, et même celle des soldats en révolte. Comme il est notoire que l'Empire ne peut plus défendre ses sujets, abandonnés à la protection des murs de leurs villes, ou de quelque troupe militaire de passage, le gouvernement serait très mal venu à vouloir commander.

Écoles de grammatistes où accourent aussi les enfants des barbares voisins ; jeux du Cirque, comédies des mimes, attroupements autour des libelles affichés, querelles des jeunes gens du démos, processions et prêches de l'Église, arrivée de caravanes, durs labeurs des pauvres gens de métiers, petites intrigues politiques, commentaires sur les faits divers et les miracles, voilà les scènes journalières de la vie dans une cité de province.

Si dans les villes les associations des artisans sont encore une force respectable et respectée,[251] dans les campagnes il n'y a que des γεωργό, « agriculteurs », à la merci des δυνατα, « des puissants ».[252] Devant ces derniers plie toujours l'autorité publique. Ils possèdent beaucoup de terres, mais encore, dans certaines conditions plus ou moins légalement, beaucoup d'habitants de ces terres ; ils ont cependant la charge de payer à l'Empire l'impôt personnel de « leurs » paysans.[253] Quelques-uns se rendent redoutables[254] en entretenant une petite armée d'esclaves, d'Isauriens et de buccellarii. Le rôle du petit propriétaire romain, principale force de l'État, a depuis longtemps disparu. Ainsi sous Justinien l'Empire cherchait des travailleurs pour des terres qu'une population envahie souvent par les barbares abandonnait : c'est l'origine de l’έπίβολή, de l'attribution forcée de ces terres improductives à leurs voisins, responsables pour l'impôt.

Mais on arrive à définir la terre inattaquable, et on y abrite les déserteurs de l'autre. Il faudra leur y trouver un champ à eux, et on séparera donc l'impôt de l'homme et celui qui pèse sur le champ.[255]

Il y a aussi un autre aspect de la vie provinciale, mais il ne se rencontre pas partout. Des barbares sont établis dans quelques provinces. Cela veut dire : en Europe seulement, où des Goths ont habité longtemps des districts de la Thrace, où des Slaves, acceptés dans la Dacie, seront bientôt, après leurs invasions répétées,[256] tolérés dans la Dalmatie comme nouveaux maîtres de nilyricum, où il y a des Germains et des Huns un peu partout, où enfin le Danube pannonien[257]appartient aux Avars,[258] aux Gépides[259] et aux Lombards.[260] Certaines de ces provinces sont abandonnées complètement aux fœderati, qui, en échange, pour leur contingent militaire, recueillent l'impôt dû par les habitants ; dans ce cas il n'y a que l'autorité idéale de l'Empire qui surnage.

Ailleurs cependant, on ne trouve que des îlots barbares. Les grands propriétaires ont dû leur céder une partie de leurs biens immenses. Par ce fait, une nouvelle classe de petits agriculteurs, maîtres de leurs personnes et de leurs champs, s'est formée. Or, comme elle est chrétienne, ou le deviendra bientôt, comme elle ne se soustrait pas aux relations sociales avec les anciens habitants, la nouvelle société qui se formera par les croisements aura une situation très supérieure à celle des pauvres gens sans fortune, sans droits et sans défense que l'invasion barbare a trouvés.

Sous le rapport militaire cependant, les campagnes sont tout à fait abandonnées à des ennemis qui ont la légèreté des Arabes, l'aspect terrible des races hunniques le nombre écrasant des Slaves. Il arrive néanmoins, comme pendant les guerres avec les Perses, que des paysans, des gardiens de moutons s'opposent aux guerriers étrangers qui veulent les dépouiller et ils arrivent à accomplir des faits d'armes, à une époque où Constantinople emploie les plus lâches de ses soldats, qui dans le danger s'enfuient par bandes, jonchant la terre de leurs armes. Beaucoup, parmi les petits propriétaires ruinés surtout, parmi les jeunes gens, quittent leur village et viennent à pied, la besace sur le dos, jusqu'à Constantinople, où ils s'enrôlent pour les guerres ou pour la garde du Palais. Ils peuvent s'élever jusqu'aux plus hautes dignités ; un de ces anciens laboureurs, un Thrace de Bédériana,[261] n'était-il pas devenu l'empereur Justin ?

Les provinces dont l'Empire a conservé la domination réelle sont, en Europe : la Thrace, abandonnée par les Goths, qui n'ont pas eu, ici, de successeurs barbares, le Péloponnèse, certaines parties de la côte dalmate et albanaise d'aujourd'hui.

La frontière est marquée par ces campements des Slaves, Avars et Gépido-Lombards.[262] En Asie, les Romains n'ont plus, dans les régions caucasiennes, que des princes qu'ils protègent et des châteaux qu'ils gardent, en Lazique, en Ibérie et en Arménie.[263] La situation est la même dans les régions de la Mésopotamie, toujours convoitée et souvent pillée par les Perses et les Arabes à leur service. Les territoires arabes de Palmyre et de Hira appartiennent plutôt de nom à l'empereur, ainsi que le confesse Procope.

Restent donc l'Asie Mineure[264] et la Syrie.[265] Cette dernière ne sera envahie que sous Justinien par son ennemi, le Perse Chosroès, l'autre jouira encore pendant de longues années d'une paix relative. Il ne faut pas oublier la domination des îles, que rien ne trouble encore. Avec sa grande ville d'Alexandrie, l'Egypte était une des possessions les plus précieuses pour les « Romains ».

Tel était l'Empire romain, au début du règne de Justinien. Ses frontières répondaient assez bien à celles de la Turquie avant 1877.

Une fois consolidé dans tous ses points, l'Empire, refait à la romaine[266] par Justinien, pouvait marcher vers les deux buts que lui imposaient l'histoire, même si Justinien ne les avaient eus tous deux en vue : la reconstruction des frontières, renouvelant l'œuvre que Trajan était sur le point d'accomplir, et l'unité morale dans la paix des esprits.[267]

 

 

 



[1] Chron. Paschale,ann. 522 ; Malalas. Cf. Vie de Daniel le Stylite, dans Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1257.

[2] Jean de Biclar, éd. Mommsen, Chron. Minora.

[3] Cum stemmate suo ; ibid. Cf. Victor Tennonensis, ibid.

[4] Procope, De bello gothico (Juifs de Rome). Cf. Christo M. Macri, Des Byzantins et des étrangers à Constantinople au Moyen-Âge,Paris 1928.

[5] Sur les formulaires des audiences, Gelzer, Kultur. — Le vieux Justin, l'analphabète, mais très orthodoxe (Suidas ; Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1285), qui mourut à soixante-dix sept ans d'une ancienne blessure au pied, dut conserver cependant les coutumes de l'ancien soldat. Voyez Chron. Paschale,ann. 527. Le train de vie d'Anastase, mort à quatre-vingt huit ans, dut être aussi plutôt simple ; Théodore le Lecteur, Migne, Patr. Gr.,LXXXVIP, c. 204.

[6] En dehors du magnifique ouvrage de M. Diehl, Justinien et la civilisation byzantine,Paris, Voyez Isambert, Justinien ; Diehl, Justinien,dans la Revue du Palais, XII (1900) ; Holmes, The age of Justinian and Theodora,I, Londres 1905 (déjà cité) ; Ed. Grupe, Kaiser Justinian aus seinem Leben und aus seine Zeit,Leipzig 1924 (sur ses prétendues origines slaves, Bryce, Life of Justinian by Theophilus,et le compte rendu d'A. Pavlov, dans le Viz. Vrémennik, I ; Vasiliev, ibid.).

[7] Bréhier, L'origine des titres impériaux à Byzance,dans la Byz. Zeitschrift, XV ; Grégoire, Inscriptions,1, p. 31, n° 1003 ; p. 67, n° 219 ; p. 63, n° 220. Sur Théodora, Debidour, Théodora,Paris 1885 ; Diehl, Théodora,Paris 1904 ; J. Mac Cabe, The empresses of Constantinople,Londres 1913 ; Platon Rhodokanakis, Athènes, 1920. Une inscription, dans Grégoire, op. cit., p. 31, n° 1003, l'appelle : hgateh. Elle est comme la corégente de son mari, d'après l'exemple de Pulchérie, qui cependant est représentée sur les monnaies à côté de son frère (Bury, History,I, p. 237, note 2), et son exemple à elle sera imité par Sophie, femme de Justin II ; Dolger, Regesten,p. 5, no 574. L'empereur ordonne qu'on lui prête serment à elle aussi ; Nov., 8. Mais cf. Bury, History,1923, II. La figure donnée par Wulff, op. cit., I, pourrait être la sienne, s'il n'y avait pas la coiffure, qui paraît d'un autre temps.

[8] Grégoire, ouvr, cité, 1, p. 35, n° 107.

[9] Corpus inscriptionutn graecarum,8633, 8634,8636, 8636-a, 8637, 8639, 8640, 8642, 8643, 8651, 9276. Aussi Évangélidis, loc. cit.

[10] L. Bréhier, Le protocole impérial depuis la fondation de l'Empire romain jusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs,dans les Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions, 1905 ; Heisenberg-Wenger, Papyrus.

[11] P. Koch, Die byzantinischen Beamtentitel von 400-700,thèse de Jena, 1903 ; Ernest Stem, Untersuchungen zum Staatsrecht des Bas-Empire,dans la Zeitschrift der Savigny-Stiftung fur Rechtsgeschichte, Römische Abteilung, XL. Pour le logothète, Séménov, dans la Byz. Zeitschrift, XIX. Stein, dans les Byz. neugr. jahrbücher, I. Échos d'Orient, XI. Sur les pagarques, Stein, op. cit. Ils disposaient des gardiens des routes : Byzantion, IV.

[12] A son mariage avec Marcien, sous promesse de virginité, elle avait cinquante cinq ans d'après Malalas.

[13] De Paphlagonie. Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1261. L'impératrice Ariadne l’avait été elle aussi ; Enarratio chronicorum,Migne, Patr. Gr.,CLVII, c. 720.

[14] Malalas. Sur sa mort en 547, ibid.Elle rachète des filles vendues comme esclaves, ibid. — Sur Théodora aussi. Duchesne, dans les Mélanges d'archéologie et d'histoire, 1915. — Du reste la femme de Léon Ier, surnommé le boucher, avait commencé par tresser des cordes ; Patria,loc. cit., c. 585. Cf. aussi le témoignage de Suidas sur Léon. Il lui aurait fallu, racontait-on en Occident, sauver par une substitution son fils que le père voulait tuer et qui vécut jusque sous Justinien ; Victor Tonnenensis, éd. Mommsen, II. La femme de Justin, d'aussi basse condition que lui-même, s'appelait Lupicina (la sœur de Justinien, sa nièce, Vigilantia ; Migne, Patria,loc. cit., c. 516, 588-589) ; Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2c. 204.

[15] Gloriosa domina et filia mea, patricia Antonina christianissima ; Victor Tennonensis, loc. cit.—.Sur la politique religieuse de Théodora, ibid. L'écrivain religieux, exilé, pour son opposition, aux Baléares (ibid.), est charmé de pouvoir noter que sa persécutrice mourut d'un cancer généralisé (canceris plaga toto corpore perfusa ; ibid.).

[16] Voy L. Schmidt, Die comites Gotorum,dans les Mitteilungen des Österreichischen Instituts, XL. Justinien fait grâce à ses sujets du goqzikon xolelaion, Malalas.

[17] Les doryphores sont les chefs des autres ; Procope, De bello persico.

[18] Pour Aréthas, dans ses commentaires sur l'Apocalypse, les Goths d'Asie, les Goths grecs, les Taïfales forment ensemble le groupe “hun” ; Migne, Patr. Gr.CVI, c. 756.

[19] Sur les Sagodates, les Dragobitzes, les Bélézérites, les Baïounitcs, les Berzites, Vie de St. Démètre, ibid.,CXVI, c. 1326. Voyez Jireček, Geschichte der Serben,I, Gotha 1911.

[20] Voyez Agathias, (cadeaux faits à leur roi).

[21] Fragments tusculans, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXV, c. 819.

[22] Voyez Zeuss, Die Deutschen und ihre Nachbarstämme.

[23] Voyez Edward Harper Parkes, The origin of the Turks,dans la English Historical Review, XI (1896) ; Bury, The Turks in the 6th century, ibid.,XII ; The embassy of John the grammarian, ibid.,XXIV ; Baynes, The successors of Justinian,dans la Cambridge mediaeval history, II ; G. Kurt Groh, Geschichte des oströmischen Kaisers Justin II,Leipzig 1889 ; Vailhé, Projet d'alliance turco-byzantine au VIe siècle,dans les Échos d'Orient, XII (ambassade de 568 ; d'après Drouin, dans le Muséon, XIV). Voyez aussi J. Marquart, Die Chronologie der alttürkischen Inschriften,Leipzig 1898. Bien entendu aussi les mentions de sources dans Dölger, Regesten.

[24] Voyez Procope, éd. Haury, I, 23, 24.

[25] Cf. l'opinion, récente, de M. Levillain, dans les Mélanges Iorga : “En établissant le siège de son gouvernement à Paris, Clovis a fait de cette ville une Constantinople occidentale”.

[26] Voyez Procope, VI, 15, 16 et ailleurs.

[27] Sur la restauration de ce titre par Constantin le Grand, Stein, op. cit. ; Bury, History (1923), I.

[28] Kein Volk das in den Kulhirkreis von Byzanz eingetreten ist, hat sich dem Zauber seines Einflusses entziehen können ; Gelzer, Kultur.

[29] Il frappe la monnaie d'or à la façon byzantine et s'intitule, dans la légende, rex Tautilas,à la grecque.

[30] Voyez Procope, De bello italico. Elle n'a que le simple pouvoir ;ibid.Cf. aussi ibid. Dans l'édition Haury, III ; V.

[31] Voyez M. Rosi, L'ambascieria di Papa Giovanni Ia Costantinopoli secondo alcuni principali scrittori,dans l'Archivio della Società romana di storia patria, XXI (1898) (elle eut lieu en 526).

[32] Voyez aussi fragments tusculans, Migne, Patr. Gr.,LXXIV, c. 1822 ; Liber Pontificalis ; Victor Tennonensis, loc. cit.—Pour ses rapports avec le prédécesseur de celui-ci, Silvère, Voyez G. Hildebrand, Die Absetzung des Papstes Silverius (537), dans le Historisches Jahrbuch XLII (1922). Sur la réconciliation avec Vigile, Malalas. Cf. Victor Tennonensis, loc. cit ; Marcellinus Comes, ibid.

[33] Théodore le Lecteur, Histoire ecclésiastique, Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2, 869. Cf. Gelzer, Die Verhältnisse von Staat und Kirche in Byzanz, Hist. Zeitschrift1, L. Justinien demande des reliques à Rome, Delehaye, Origines. — Sur le conflit d'Anastase avec le patriarche Macédonius, Migne, loc. cit., c. 197.

[34] Il mourut d'un ulcère à la vessie ; Vie de St. Siméon par le Métaphraste, Migne, Patr. Gr.,CXV, c. 284.

[35] Procope, Bell. Goth,II.

[36] Gelzer, Das Verhältnis von Staat und Kirche,dans la Hist. Zeitschrift, I.

[37] Sur celui, avec participation, en 536, du Pape Agapet, qui s'occupe de régler la situation du Siège constantinopolitain, disputé entre Anthémius et Menas, Malalas ; Marcellinus Comes, loc. cit.

[38] Zeiller, La condition légale des Ariens à Constantinople.

[39] Malalas.

[40] Ibid.

[41] Ibid. — Mais des prophéties populaires, par des femmes aussi, se faisaient librement entendre, ibid. — Pour avoir con trevenu à la défense des jeux de hasard, on coupait les mains, on était exposé sur dos de chameau, ibid.

[42] Voyez B. Granic, dans le Glasnik srpskog naučno drustva, I, 1925.

[43] Voyez B. Granic, dans le Byzantion, II.

[44] Voyez Hutton, Church of the sixth century,1897. Cf. Diekamp, Dieorigenistischen Streitigkeiten im VI-ten Jahrhundert und das allgemeine Concil,Munster 1899. Sur les euchites en Thrace et leur satanisme, Wellnhofe loc. cit., XXX. Il peut y avoir un rapport entre eux et entre le dualisme des bogomiles.

[45] August Knecht, Die Religionspolitik Kaiser Justinians,Würzburg 1896, 2 vol. ; Alivisatos, Die kirchliche Gesetzgebung des Kaisers Justinian,I, Berlin 1913 ; G. Glaizolle, Unempereur théologien, Justinien, son rôle dans les controverses, sa doctrine christologique,thèse, Lyon 1905. Cf. Gelzer, Kultur ; Bury, History (1923), II. Les œuvres de caractère religieux, dans la Patr. Gr.,LXXXVI, LXXXVII2, c. 943 et suiv.. Victor Tennonensis, loc. cit. Sur le changement introduit dans la célébration des Pâques, A. Mentz, dans la Byz. Zeitschrift, XVII. Voyez, sur ses tendances dans ce domaine et son conflit avec la Papauté, J. B. Bury, Justinians Heresy (conversion à l'aphtartodoxie), dans The Guardian,4mars 1896. Voyez aussi les pages de Sir W. M. Ramsay, The orthodox church in the Byzantine Empire,dans The Expositor, octobre 1908.

[46] Mansi, Concilia,VIII.

[47] Théodore le Lecteur, Hist. ecclésiastique, dans Migne, Patr. Gr.,LXXVIIa, c. 173.-Sur la forme, Mone, Lateinische Hymnen des Mittelalters,3 vol., 1853-5 ; Pitra, Analecta sacra spicitegio soles miensi parata,1876 ; Henry Stevenson, L'hymnographie de l'Église grecque,dans la Revue des questions historiques, XI (1876 ; Wilhelm Mayer, Anfang und Ursprung der lateinischen und griechischen rythmischen Dichtkunst,dans les Abhandlungen de l'Académie bavaroise, I, XVII (1885) ; le même, Pitra, Mone und die byzantinische Strophik, ibid.,1896, I

[48] Cette opinion de C. de Boor et de M. Maas, de M. Baynes aussi, qui retiennent Romanos pour le VIe siècle, au lieu de le transporter au commencement du VIIIe, serait d'autant plus acceptable si dans tel morceau il n'y avait pas seulement la mention des Assyriens après les Ismaélites, mais aussi du fait qu'ils ont asservi l'Empire. On a placé au Xe siècle aussi l'hymnographe Anastase le Questeur, ce qui, à cause de ce titre, paraîtrait difficile. Voyez Papadopoulos Kérameus, dans le Viz. Vrém. Cf. aussi Échos d'Orient, V.

[49] Voyez Hesseling, Essai. C'est, du reste, jusqu'ici, la seule caractérisation littéraire plus étendue.

[50] Éd. Christ, Anthologia,et Pitra, Analecta.[De Meestet], Officio dell' inno acatisto,Rome 1903 ; Papadopoulos-Kérameus, dans le Viz. Vrémennik, X (1903) ; ibid.,XVI ; Papadopoulos Kérameus, Athènes 1903, et les observations de Krumbacher, dans la Byz. Zeitschrift, XIII ; aussi Maas, ibid.,XIV ; Krypiakiewicz (qui l'attribue à Rhomanos ; bibliographie), ibid.,XVIII— Un Antoine Tripsychos est l'auteur d'un discours pour la fête de l'Acathiste. — Pour les miniatures, Tafrali, tirage à part du Buletinul Comisiunii monumentelor istorice.

[51] Sur les hymnographes et Rhomanos : Pitra, Hymnographie de l’Eglise grecque,Rome 1867 ; W. Christ et M. Paranikas, Anthologia graeca carminum christianorum,Leipzig 1871 ; J. M.. Jacobi, Geschichte der griechischen Kirchenlieder,dans la Zeitschrift fur Kirchengeschichte, V (1882), E. Bouvy, Poètes et mélodes,Nîmes. 1886 ; Pitra, Romanos, veterum melodorum princeps,dans l'Omaggio giubilare della Biblioteca vaticana, Rome 18S8 ; Karl Deutschmann, De pœsis Graecorum rythmicae usu et origine,Programm, Coblenz 1889 ; Paranikas, XII (1892) ; Alex, Lauriotis, ibid. ; Krumbacher, Studien zn Romanos,dans les Sitzungsberichte de Munich, 1898 ; Umarbeitungen bei Romanos,1899 ; Bousquet, Le culte de S. Romain le mélode,dans les Echos d'Orient, III (1900) ; Krumbacher, Romanos und Kyriakos,dans les Sitzungsberichte cités, 1905 ; Philipp Mayer, Romanos,dans la Reaiencykl. für protestantische Théologie und Kirche, 3e éd., 1905, XVII (cf. Maas, dans la Byzantmische Zeitschrift, XV) ; Papadopoulos Kérameus dans la Néx 'H|aspa, 1905, n° 1604 ; Krumbacher, Miszellen zu Romanos,dans les Sitzimgsberichte citées, 1907 (cf. Byz. Zeitschrift, XVII) Thomas M. Welhofen, Untersuchungen zum Lied des Romanos aus die Wiederkunft des Herrn,dans les Sitzungsberichte de Vienne, 154 ; P. Maas, Frühbyzantinische Kirchenpœsie,I, Anonyme Hymnen des V.bis VI. Jahrh.,Bonn 1910 ; Eustratiadis, Salonique 1917 ; Maas (chronologie de Rhomanos), dans la Byz. Zeitschrift, XV ; le même, ibid.,XVI. Un hymne sur papyrus, ibid.,XVII ; Baynes (sur Rhomanos et Éphraim le Syrien), History ; Papadopoulos Kérameus, dans la Byzantinische Zeitschrift, II ; E. Kirch, ibid.,IX (sur le mètre de Rhomanos) ; S. Pétridès, Office inédit de S. Romain le mélode, ibid.,XI ; ibid.,XII (sur Van den Ven, Romanos) ; Pétridès, ibid.,XIII (sur divers tropaires) ; Papadopoulos Kérameus, ibid.,XIV (sur Rhomanos et St. Jean Damascène) ; ibid..XIII (hymnes) ; Maas, ibid.,XIX ; Haranikas, dans le Viz. Vrém., V ; A. Vasiliev (pour l'époque d'Anastase, ibid.,VIII (1901) ; Échos d'Orient. III ; Pétridès (sur Rhomanos, au commencement du VIe siècle, et Cyriaque, Théophane le Sicilien), ibid.,IV ; Vailhé, ibid.,V ; Pétridès (pour le VIe siècle), ibid.,IX ; A. Vasiliev, dans le Viz. Vrémennik, VI ; J. Thibaut, Études d'hymnographie byzantine,dans le Bessarion, IV (1899) ; Papadopoulos-Kérameus.

Sur d'autres mélodes [Sofroni Gassisi], Un kontakion inedito,dans Roma et l'Oriente, I (1910-1911) ; Papadopoulos Kérameus (sur Anastase de Sinaï ; VI-VII siècle), (22 mars 1902) ; E. Bouvy, dans les Échos d'Orient, I ; Byz. Zeitschrift, XIV (sur Cosmas le Syrien). On mentionne aussi la mélode Serge.

Un catalogue complet des hymnographes est dû au labeur admirable du Père Émereau, ce qui permet l'établissement d'un recueil, qui rendrait les plus grands services : Echos d'Orient, 1921 ; 1922 ; 1924 ; 1925 ; 1926.Sur la musique byzantine aussi S. G. Hatherley, A treatise on Byzantine music,Londres 1S92 ; Gaïsser, Le système musical de l'Église grecque,Rome-Maredsous, 1901 (cf. P. Thibaut, dans la Revue bénédictine, mai 1899) ; Viz. Vrémennik, VI ; VII ; XIV ; XV. (Papadopoulos Kérameus) ; Échos d'Orient, I. (Thibaut) ; III ; IV ; V ; VI ; Revue de l'Orient chrétien, VI (1901) (Thibaut) ; Byz.-neugr. Jahrbücher, I ; Byzantion, V. — On vient d'avoir, en attendant l'ouvrage de M. Maas, le recueil, avec traduction italienne, de M. Giuseppe Cammelli, Romano il Melode, Inni,Florence, 1930.

[52] Wilken, Ueber die Partheyen der Rennbahn,dans les Mémoires de Berlin, 1827, et dans le Taschenbuch de Raumer, 1830. Voyez aussi Aug. Marrast, La vie byzantine au VIesiècle,Paris 1881 ; Rambaud. De byzantino hippodromo et circensibus jactionibus,Paris 1870 ; du même, Le sport et l'hippodrome à Constantinople,dans la Revue des deux mondes, 15 août 1871, et dans les Esquisses byzantines ; Bury, Covered hippodrome, dans la History,1923, I ; Millet, dans les Mélanges Kondakov ; Gardthausen, Hippodrom und Renneu in Konstantinopel,dans les Byz.-neugr. Jahrbücher, III. Cf. Procope, Bell. Goth.

[53] Voyez Mitteis, Reichsrecht und Volksrecht imden östlichen provinzen des römischen Kaiserreichs.Leipzig, 1891 ; L, S. Villanueva. Dïriilo bizantino,Milan 1906.

[54] Cf. Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1293.

[55] Malalas.

[56] Ibid.

[57] Ibid.

[58] Ibid.

[59] Ibid.

[60] Ibid.

[61] Ibid ; cf. aussi ibid. Voyez aussi E. Breccia, Tribu e Demi in Alessandria,dans le Bulletin de la société archéologique d'Alexandrie, X (1908) ; Wilken, Kaiser Nero nnd die alexandrinischen Phylen,dans l'Archiv fur Papyrusforschung, V (1909).

[62] Pendant tout un mois Justinien ne porta pas la couronne après le grand tremblement de terre ; ibid.

[63] Novelle 12.

[64] Théodoric en présentera le spectacle sur les diptyques consulaires. Pfeilschifter, Theodorich der Grosse,Mayence 1910 ; Malalas.

[65] Ibid.

[66] Ibid. Cf. Chron. Paschale.

[67] Ibid. Cf. aussi, pour les noms latins conservés, comme poulpita, ibid.

[68] Ibid.

[69] « In Trinitatem lanceolam non mittes » ; Anonyme de Valois, Mommsen, Chron. Min., I.

[70] Malalas. Son favori Chyraphius, dit Ztommas, était pour les Verts ; ibid.

[71] Cf. Evagrius, III, 44. Voyez aussi Jean d'Antioche, dans Müller, Fragm. hist. graec,V ; Bury-Gibbon, V ; Théodore le Lecteur, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2 (qui donne les cris).

[72] Coll. IV, tit. L, XXII.

[73] Novelles de Justinien, coll. VIII, tit. VI, CV.

[74] Théophane.

[75] Malalas.

[76] Bell. Goth.,II.

[77] Cf., pour l'époque des Comnènes, Lambros, dans le Nâog 'Eààïjvo[iv [ki)v. Il ; S. Papadimitriou, dun la Serta Borystheniana (pour Koulakovski). Des scènes de cirque aussi dans l'église, de Ste Sophie à Kiev ; Rambaud, Esquisses Byzantines,p. 29, note 1.

[78] Celle sur le fameux cocher Porphyrius, Anthologia Graeca,73.

[79] Syllogue de Constantinople, XVI, Suppl. 36 ; George, S. Eirenc (Voyez plus loin).

[80] Dans les armées oqeoz ; est un des mots de commande ; Tactique de Léon VI, éd. de Migne, Patr. Gr.,c. 756.

[81] Erik Peterson, dans la Theologische Literaturzeitung, 1927, p. 494,n° 111. Voir aussi Enarratio chronicorum,Migne, Patr. Gr.,CLVII, c. 685. Cf. Patria,loc. cit., c. 557.

[82] Enarratio chronicorum,Migne, Patr. Gr.,CLVII, c. 681.

[83] Patria,loc. cit., c. 500.

[84] Ibid.,c. 536.

[85] Voyez une bonne description dans F de Navenne, Entre le Tibre et l'Arno,Paris, 1903.

[86] Cf. le Chronicon Paschale.On les a comparés auxarchers hollandais ; Hesseling, Essai.

[87] Chron. Paschale.

[88] Voyez Ouspenski, dans le Viz. Vrémennik, I. (surtout d'après le Livre des cérémonies).

[89] Patria, loc. cit., c. 564 ; Migne, Patr. Gr. Cf. CXXII, c. 1265.

[90] Migne, Patr. Gr., CXXII. c. 1273.

[91] Théophane, éd. de Bonn (sous Justinien II).

[92] Byzantine research fund, St. Eirene ; Ebersolt, dans le Byzantion, VI. Il y avait, sous Justinien aussi des cochers juifs et samaritains ; Malalas.

[93] Malalas.

[94] Elles sont présentées dans un style rythmique même par Maas, dans la Byz. Zeitschrift, XXI, pp. 49-50 et traduites par Bury, History,1923, II ; une autre démagorie est celle rapportée par Théophane : c'est une vraie séance de parlement jacobin, mais avec la faculté pour le mandator, parlant au nom de l'empereur, de traiter de Juifs, Manichéens et Samaritains l'opposition, dont la requête est rejetée.

[95] Bury, History, 1923, I, d'après le De caerimoniis,I. Cf. Vâri, dans la Byz. Zeitschrift, XVII. Cf. Serruys, A propos d'un triomphe de Justinien,dans la Revue des études grecques, XX (1907).

[96] Diehl, dans la Revue des études grecques, XVI (1903 ; Karolidès, dans ses Bemerkungen zu den alten kleinasiatichen Sprachen und Mythen,Strasbourg 1913.

[97] Bury, History,1923, I. Cf. Malalas.

[98] Victor Tennonensis, loc. cit.

[99] Justinus Augustus Justinianum, nepotem suum, ad senatorum supplicationem, invitus Caesarem facit ; ibid.

[100] Un agitator factionis prasinae dans les notes de Ducange au Chron. Paschale,éd. Mignc, c. 532.

[101] Malalas. Le cubiculaire Amantius avait voulu imposer le comte Théocrite ; ibid.

[102] Voyez plus bas.

[103] Gratum bonis civibus spectaculum ; Marcellinus Comes, loc. cit.

[104]Justinianus consul omnium orienlalium consulum profecto munificentior” ; ibid. Un autre Justinien, général d'un des successeurs de l'empereur homonyme, envoya, avec des captifs perses à vendre nummo publico, vingt-quatre éléphants ; Jean de Biclar, loc. cit.

[105]Regium vestibulum... ad aspicienda probandaque in circo certamina” ; Marcellinus Comes, loc. cit.

[106] Chron. Paschale.

[107] Ibid.,c. 889.

[108] Malalas.

[109] Ibid.

[110] Cf. Diehl, Justinien ; Bury, Hiswry,1923, II. Des renseignements dans les Notes tusculanes, Migne, Patr. Gr.,LXXXV, c. 1820.

[111] Malalas.

[112] Les deux autres portent les noms anciens romains de Probus (il avait été jadis lui aussi proclamé (Chron. Paschale), et de Pornpée. Ceux de Justinien s'appellent l'un Justin, l'autre Boraïdès ; Bury, loc. cit.

[113] Voy. l'intéressant récit de l'Anonyme de Valois, Mommsen, Chron Min.,1.

[114] Victor Tennonensis, loc. cit.

[115] Marcellinus Comes, loc. cit.

[116] Procope, II.

[117] Chron. Paschale.

[118] Ibid.

[119] Ibid.,c. 886.

[120] Chron.Paschale.

[121] Malalas ; Chron. Paschale.

[122] Marcellinus Comes, loc. cit. ; Marius d'Avenches, ibid. ; Victor Tennonensis, ibid.

[123] Il avait destitué Jean de Cappadoce ; Malalas.

[124] Cf. aussi Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1253, 1288 ; Vie de St Samson, ibid.,CXV, c. 292. Voyez aussi A. Mordtmann, Justinian und der Nika Aufstand,Constantinople 1898 ; Bury, The Nika riot,dans le Journal of hellenic studies, XVII (1897) ; History,1923, II.

[125] Malalas.

[126] Mais Victor Tennonensis en note une qui serait de c. 566.

[127] Sur l'Augustéion, Bury, History (1923), I, table ; Oman, op. cit.

[128] Procope, Bell. Goth.,III.

[129] Migne. Patr. Gr..C.XXII, c. 1313.

[130] Voyez aussi Bury. History,1923, I.

[131] Malalas.

[132] Cf. la Vie de St Daniel, publiée par le Père Delehaye, Les saintsstylites,Paris-Bruxelles 1923. Cf. notre Revista Istorica,année 1933, octobre-décembre.

[133] Voyez plus haut.

[134] Bell. Goth. Cf. ibid. L'empereur Anastase lui-même s'adressait pour connaître l'avenir au comte Maurianus ; Malalas.

[135] Bury le soupçonnait aussi pour la Nika ; History,1913, II, p. 44, note 1.

[136] Cf. plus haut. Voyez, à côté du si vieux livre, non remplacé encore, de Hüllmann, Geschichte des byzantinischen Handels.Francfort 1808, et du travail de Lujo Brentano, Die byzantinische Volkswirtschaft,dans le Jahrbuch de Schmoller, 1917, Engelhardt, Das Verpflerungswesen von Rom und Konstantinopel,et G. Brătianu, dans le Byzantion, V ; VI.

[137] Novelles, coll. IV, tit. I, XXII.

[138] Ibid.,coll. IX ; tit. V, CXX, en dehors de la bibliographie, si riche, dans Krumbacher, Byz. Litt. Cf. E. Norden, Dieantike Kunstprosa vom VI. Jahrhtmderi v. Chr. bis in die Zeit der Renaissance,Leipzig 1907 ; J. E. Sandys, A history of clerical scolarship from ihe sixth century B. Chr. to the end of the middle ages,Cambridge 1903. — Éditions de Procope, celle de Bonn, celle de Haury, Procop'n Caesariensis Opera omnia,3 vol., Leipzig 1905-13, celle de Domenico Comparetri, La guerra gotica di Procopia,2 vol, Rome 1895 ; cf. Libro nono delle istorie di Procopia di Cesarea, testo greco emendato sui manascrilti con traduzianc italiana a cura di Dornenico Comparetti, éd. postuma, licenziata da Domenico Bussi,Rome 1928 : G. Vitelli, dans les Studii italiani di filologia classica. VIII (1900) ; L. Ginetti, L'italia gotica in Procopio di Cesarea,Sienne 1904 ; Procopii de bello persico,éd. H. B. Dewing, New-York-Londres 1910 (dans la classical library de Lœb). — Sur Procope, E. ivlallet, dans l'English historical Review, I8S7 ; Kirchner, Bemerkungen zu Prokops Darstellung der Perserkriege des Anastasios, Justin und Justinian,Programm, Wismar 1857 ; Haut), Procopiana,1, Augsbourg, 1892 ; du même. Zur Beurteilung des Geschichtschreibers Prokop von Cäsarea,Munich 1896 ; Marc Brückner, Zur Beurteilung des Geschichtsschreibers Prokop von Cesarea,Programm, Ansbach 1896 ; H. Braun, Die Nachahmung Herodots durch Prokopios,Nuremberg, 1894 ; Haury, dans les Mémoires de l'Académie de Munich, 1895 ; Bury, dans la Byz. Zeitschrift, XV ; Haury, ibid. ; Krašeninnikov, dans l'Hommage Pomialowskr, Pétersbourg 1897 ; le même, dans le Viz Vrémennik, I ; V ; le même, dans le Journal du Ministère de l'Instruction Publique russe, 1898 ; F. Bl[ücheler], Procopiana,dans le Rheinisches Mu-LXIII (1908) ; Touzévitch (sur le Corpus Procopianum, n'admet pas l'authenticité du De aedificiis),Pétersbourg, 1910 ; Viz. Vrémennik, V ; cf. les notes bibliographiques de Bury, dans son édition de Gibbon, V. La bibliographie russe, dans Bellomo, Agapeto,p. 84, note 1.

[139] Malalas. Des Samaritains tout aussi agités et ennemis des chrétiens, sous Justinien, à Scythopolis ; ibid. Cf. Vie de St Jacques le moine, Migne, Patr. Gr.,CXIV, c. 1213 ; Vie de St Marcel, ibid,CXVI, c. 724. Cf. ibid.,CXL, c. 1070.

[140] Éd. de Bonn ; éd. Krašeninnikov (Procopii Caesariensis anecdota quae dicuntur, Youriev-Dorpat, 1899 ; cf. Chestakov, dans le Viz. Vremennik, VI, p. 696 et suiv. et le Journal du Ministère de l'Instruction Publique russe, 1899. Études : Pančenko, dans le Viz. Vrémennik, II, pp. 24-57. 340-371 ; III, pp. 96 et suiv. 402 et suiv ; Lévesque de la Ravalière, Réflexions contre l’idée que Procope est l'auteur de l'histoire secrète de Justinien, dans l’Histoire de l'Académie des Inscriptions, XXI (1754), pp. 73-75 ; Eckard, De Anecdotis Procopii Caesariensis, Königsberg 1860 ; Teuffel, dans la Schmidts Zeitschrift fiir die Geschichtswissenschaft, VIII, ou dans les Studien und Charakteristiken, 1871, rééd. 1889 ; Diehl, Justinien, pp. XVI, XVII et suiv. (contre l'authenticité) : Ranke, Weltgeschichte, IV a (1383), était de la même opinion, contre Félix Dahn, Procopius von Caesarea, Berlin 1865, auquel se relie Krumbacher, Byz. Litt., p. 234 : Bellomo, ouvr. cité, pp. 85 et suiv., 93 (pour l'authenticité) ; Baynes, dans English Historical Review, 1930, p. 126, (œuvre de Procope, vieux pensionnaire, influencé par les querelles religieuses) ; History, p. 36 (written in an hour of embitterment and despondency) ; Byz. Zeitschrift, IV, pp. 618-619, d'après A. Dimitriou ; deux parties d'influence différente) ; Pančenko, ibid. p II, pp. 24 et suiv., 340 et suiv., 416 et suiv. ; III, pp. 96-117, 300 et suiv., 461 et suiv. ; V, p. 402 et suiv. ; P. Bonfante, Il movente delta storia arcana di Procopio, dans les Rendiconti della R. Accademia Nazionale dei Lincei, classe di scienze morali, storiche e filologiche, série sesta, VIII (mars-juin 1932), pp. 381-385.

[141] Malalas. Héritage retenu par Justinien ; ibid. Cf. Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1288. Evagrius parle aussi très sévèrement de l'avarice bestiale de l'empereur ; IV, 30. Il le traite aussi d'hérétique, IV, 39. Il se réjouit de sa mort ; ibid.,41. — Or, cette mort fut déplorée en Italie : luctus ingens ubique fuit et mœror nimis de tali orthodoxo viro ; Agnellus, dans Mommsen, Chron. Min.,I.

[142] Le fragment dans de Boor, Excepta de legationibus,II, Berlin 1903.

[143] Migne, Patr. Gr.,CXXII, c. 1289.

[144] Un Kritos, auteur des Gétika, un Kriton de Naxos, qui écrivit une Oktaétéris, paraissent appartenir à la même époque (Suidas).

[145] Voyez éd. Bonn et Dindorf. Études (après la bibliographie dans Krumbacher, Byz. Litt.) : G. Spyropoulos, thèse, Athènes 1892 ; Heinrich Bessel, Agathias,Programm, Kempten 1894 ; M. Apostolopoulo, Athènes 1894.

[146] Éd. de Bonn.

[147] Ibid. Sur les philosophes qu'il a connus, des Ciliciens, des Phrygiens, des Lydiens, des Syriens, des Phéniciens, jusqu'à Isidore de Gaza, des gens de chez lui. André, archevêque de Césarée, commentateur de l'Apocalypse, cite aussi des mots perses à côté de mots latins ; Migne, Patr. Gr.,CVI, c. 339 (le mot perse manque dans le texte grec). Des observations sur le latin, ibid.

[148] Suidas.

[149] Biographie et bibliographie dans Krumbacher, Byz. Litt.

[150] Ed. Stemplinger, Studien zu den Eqnikades Stephanos von Byzanz,programme de Munich, 1902. Cf. Heisenberg, dans la Byz. Zeitschrift, XII ; Geffcken, De Stephano Byzantio,Göttingen, 1889 ; Paul Sokolowski, Fragmente des Stephanos von Byzantion,dans les Mélanges Wachsmuth, Leipzig 1897.

[151] Die sogenannte Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor in deutscher Übersetzung, herausgegeben von K. Ahrens und Kriiger,Leipzig 1899. Cf. The Syriac chronicle known as that of Zachariah of Mitylene, translated into Englisb by F. G. Hamilton and E. W. Brooks,Londres 1899 (un anonyme syrien continue jusque vers 561) ; Kugener, Byz. Zeitschrift, IX ; du même, La compilation historique de Pseudo-Zacharie le rhéteur, Revue de l'Orient chrétien, V (1900) ; du même, Vie de Sévère,Paris 1903 ; Delmas, Échos d'Orient, III ; G. Krüger, Byz. Zeitschrift, X ; XIX ; Nau, Note sur l'époque à laquelle écrivait Zacharie de Mitylène,dans le Journal Asiatique, IXe série, IX, mai-juin 1897 ; L. Petit, ibid. ; Journal Asiatique, 9e série, IX (1897), mai-juin.

[152] Publié par Boissonade, dans les Anecdota graeca.

[153] Gelzer, Pergamon ; Brooks, John of Ephesus, Lives of the Eastern Saints,I, Paris 1923 ; J. P. N. Laud, Johannes, Bischof von Ephesos, der erste syrische Kirchenhistoriker, Leyde 1856 ; éd. de l'histoire par Thallery (Upsal) et par Cursten (traduction par R. Payne Smith, Oxford, 1860 : The ecclesiastical history of John bishop of Ephesus ; en allemand par J. M. Schönfelder, Munich 1862) DieKirchengeschichte des Johannes von Ephesus ; et Laud, Anecdota Syriaca,II, Leyde 1868 ; trad. latine par Douwen et Laud, Amsterdam 1889 ; Duchesne, Jean d'Asie,dans les Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions, 1882.En russe, l'ouvrage de Diakonov (Pétrograde 1908).

[154] Migae, Patr. G,., LXXXV.

[155] Ibid.

[156] Ibid.,LXXXVII3, c. 3423 et suiv.

[157] Voyez Delehaye, Les passions des martyrs et les genres littéraires,1931. Cf. H. Mucius, Die Anfänge des Heiligenkults in der christlichen Kirche ; Sanctis, Essai sur le culte des saints dans l'antiquité,1927.

[158] Migne, Patr. Gr.,LXXXVI.

[159] Pour sa vie aussi Prosper Tiro, dans Mommsen, Chron. Min.,I.

[160] Erich Merten, De bello persico ab Anastasio gesto dissertatio historica,Leipzig 1905.

[161] Haury, dans la Byz. Zeitschrift, IX, pp 337-356.

[162] Sources (plutôt en dehors, comme toujours, de la bibliographie ancienne dans Krumbacher, Byz. Litt., p. 325 et suiv. ; pour les deux : A. von Gutschmid, Kleine Schriften, Leipzig 1894, V, p. 414 et suiv ; Cumont, Malalas et Corippe, dans la Revue de l'Instruction Publique en Belgique, XXXVII (1894), pp. 77-79 ; Anton Rüger, Studien zu Malalas, Bad Kissingen, 1895 (grammaire) ; P. Hermann Bourier, Ueber die Quellen der ersten 14. Bücher des Job. Malalas, I, „Programm“ d'Augsbourg, 1899 ; Patzig, Unbekannte und unbekannt gebliebene Malalas-Fragmente, Byz. Zeitschrift, II, p. 591 et suiv. ; ibid., III, p. 65 et suiv., IV, pp. 165, 366-367 ; V, p. 422 et suiv. (Patzig : Malalas est-il monophysite ?) ; VIII, p. 312 et suiv. ; 499 et suiv. (Istrine) ; IX, pp. 60 et suiv. ; 337 et suiv. ; X, pp. 40 et suiv., 255 et suiv., 385 et suiv. (Patzig : Malalas et Tzetzès), 598 et suiv. ; XI, pp. 335 et suiv., 388 et suiv. ; Studien zur vergleichenden Litteraturgeschichte, IX, p. 428 et suiv. ; Viz. Vremennik. I, p. 503 et suiv. (Chestakov) ; II, 372 et suiv. (le même) ; V, pp. 697-699 (le même) ; X, 190 et suiv. (A. Vasiliev) ; XXI, p. 26 et suiv. ; Byzantion, IV, p. 281 et suiv. Cf. Baynes, History, p. 35, et Abramovitch, dans les Mélanges So-bolewski, 1928, pp. 19-21. Pour «Jean d'Antioche", Patzig, Johannes Antiochenus und Johannes Malalas, « Programm », Leipzig 1392 ; de Boor, dans Hermes, XXXIV (1899), pp. 298, 299 et suiv. ; Patzig, dans la Byz. Zeitschrift, IV, p. 23 et suiv. (sur les Troïka) ; XIII, p. 13 et suiv. (sources roumaines,) ; Sotiriadis, dans le Jahrbuch fur klassische Philologie, XVI, Supplément ; Νέος Έλληνομνήμων, I, pp. 7 et suiv., 13 et suiv.

[163] Cernooussov, dans le Byzantion, III, pp, 65-72. Cf. Byz. Zeitschrift, VII (Patzis). Aussi Bury-Gibbon, V.

[164] Éd. de Bonn.

[165] Il cherche dans la caesura par laquelle fut aidée sa naissance l'origine du nom de César.

[166] Marcien est qeiwtatoz, et Théodora est considérée elle aussi sous un rapport divin.

[167] Mais Dioclétien qui abdique est présenté comme se consacrant à l'aqanatoz Zeuz.

[168] Karl Müller, Fragmenta historicorum graecorum,IV.

[169] D. Serruys. dans la Byz. Zeitschrift, XVI.

[170] Cotelerius, Ecclesiae graecae monumenta,Paris, c. 1677 et suiv. ; Krumbacher, dans les Mémoires de l'Académie de Munich, 1892 ; Usener, Der heilige Theodosios,Leipzig 1890 ; Grégoire, dans la Revue de l'Instruction Publique en Belgique, XLIX (1907), (St Abraamibs) ; le même, dans la Byz. Zeitschrift, XIII. Cf. Fr. Diekamp, Hippolytos von Theben,Munster i. W., 1898 ; Baynes, History (Vie de St Théodore le Sycéote).

[171] Spanuth, Zacharias Rhetor, Das Leben des Severus von Antiochien ; L. Petit, dans la Byz. Zeitschrift, IX.

[172] Éd. Migne, Patr. Gr.,LXXXVl. Voyez le beau travail, si libre de pensée, du Père Delahaye, Les légendes hagiographiques, dans la Revue des questions historiques, XXXVII (1903) (aussi extrait). Cf. Grégoire, La Vie de Porphyre, évêque de Gaza, est-elle authentique ?, dans la Revue de l'Université de Bruxelles, XXXV (1929-30).

[173] La Vie a été publiée par Cotelerius, Ecclesiae graecae monumenta,III. Cf. Bellomo, Agapeto.

[174] Sur un Théodore de Scythopolis, contemporain, Migne, Patr. Gr.,LXXXVII3, c. 231 et suiv.

[175] Voyez Gustav Apich, Hagios Nikolaos, der heilige Nikolaos in der griechischen Kirche,2 vol., Leipzig 1913, 1917.

[176] D'autres écrivains de couvent palestiniens, Dorothée, Antioche de Médoraga, Migne, Patr. Gr.,LXXXVIII.

[177] C'est le titre que lui donne l'opuscule ; Migne, Patr. Or.,LXXXVI.

[178] Aussi dans Gottlob Bauer, Comparantur inter se Graeci de regentium hominum virtutibus amatores,Marbourg 1889 ; Praechter, dans la Byz. Zeitschrift, II. (Agapet et “Barlaam et Joasaph”) ; Antoine Bellomo, Agapeto diacono e la sua Scheda Regia,Bari 1906 ; Praechter, dans la Byz. Zeitschrift, XVII ; Vaille, dans les Échos d'Orient, X (1907) ; Valdenberg, dans la Byz. Zeitschrift, XXX, et dans le Viz. Vrémennik, XXIV. Voyez aussi l'opinion, tout aussi affirmative, de Krumbacher, Byz. Litt.

[179] Voyez Échos d'Orient, IV.

[180] Mai, Scriptorum veterum nova collectio,II. Un travail de M. Valdenberg sur ce sujet, Byz.-neugr. Jahrbücher, VIII. G. Vitelli, dans les Studii italiani di filologia classica, I (1893. Pour les scriptores minores dans le domaine de la théologie, Pargoire, L'Église byzantine, passim.

[181] Kasimir Kumaniecki, Eine unhekannte Monodie auf den Einsturz der Hagia Sophia im Jahre 558,dans la Byz. Zeitschrift, XXX ; A. Veniero, Paolo Silenziario,Catania 1916. Cf. aussi Krumbacher, Byz. Litt.

[182] Pp. 296-297.

[183] Fl. Cresconius Corippus, posta africanus, De laudibus Justini Augusti minoris,Rome 1777,

[184] Éd. Bonn (avec le Porphyrogénète, III) ; Migne, CXIII ou éd. G. Parthey, Berlin 1866 ; August Burckhardt, Hieraclis Synecdemus,Leipzig 1893. Cf. aussi Krumbacher, Byz. Litt.

[185] Éd. Gelzer. Cf. Bury, extrait de l'English Historical Review.

[186] Johannes von Gaza und Paulin Silentiarius, Kunstbeschreibungen justinianischer Zeit, erklärt von Paul Friedlaender,Leipzig 1912 ; Gerhard Kramen De Fabula mundi aJoanne Gazaeo descripta,Halle 1920.

[187] Sur le bois indien, Vie de St Siméon, Migne, Pair. Gr.c. 3188.

[188] Migne, Patr. Gr.,CXVI, c. 101.

[189] Ibid.

[190] Ibid.,c. 101.

[191] Ibid.,c. 321.

[192] Ibid.

[193] Ibid., c. 441 et suiv. C'est en rapport avec ces affirmations qu'il décrit l'île de Taprobane (c. 445 et suiv.). Mais sur les éléphants il cite aussi des témoignages étrangers ; ibid., c.449. Il connaît aussi Bérose ; ibid.,c. 451.

[194] Ibid.,c. 169. — Il connaît aussi les chemins de Palestine, ibid.c. 197 et suiv.

[195] Éd. Montfaucon, Collectio nova patrum,II ; Migne, Patr. Gr.,LXXXVIII ; Winstedt, Cambridge 1909. Cf. Gelzer, dans le Jahrbuch für protestantische Theologie, 1883 ; E. Warminster, The commerce between the Roman Empire and bidia,Cambridge 1928 ; Sidéropoulos, Symbolarum criticarum geographiam byzantinam spectantium partes duae ; Strzygowski, Der Bilderkreis des griechischen Physiologus, des Kostnas Indikopleustes und Oktateuch,Leipzig 1899 ; S. O. Winstedt, The Christian topography of Cosmas Indikopleustes,Cambridge 1909 ; J. W. Mac Grindle, Cosmas Indicopleustes,Londres 1897 ; W. Schonack, Aus Kostnas Indikopleustes in einer griechischen Handschrift,dans la Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, LIV (1912) ; Réadine, dans le Viz. Vrémennik, XI ; XII. Cf. K. D. Hüllmann, Geschichte des byzantinischen Handels bis zum Ende der Kreuzzüge,Francfort s. Oder, 1808, et Albert Herrmann, dans la revue Weltverkehr und Weltwirtschaft, mars 1912. — Sur les Himiarites aussi Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2, c. 567 et suiv.

[196] Voyez là-dessus Echos d'Orient, VI.

[197] Cf. aussi Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2, c. 61.

[198] Joannis Philoponi de aedificio mundi libri VI, recensuit Gualterus Reichardt,Leipzig 1898 ; De aeternitate mundi contra Proclum, recensuit Hugo Rabe,Leipzig 1899 ; DePaschate, recensuit Carolus Walter,Leipzig 1899. Cf. Gudeman, dans la Realencykl. des klassichen Altertums, éd. Kroll et Kurt Wille ; Vailhé, dans les Échos d'Orient, III ; XVI ; Byz.-neugr. Jahrbücher,1932. Voyez en général, Ludwig Stein, Die Continuität der griechischen Philosophie in der Gedankenwelt der Byzantiner,dans l'Archiv für Geschichte der Philosophie, IX (1895).

[199] Voyez, sur Platon à Byzance, Darkô, dans la Byz. Zeitschrift, XXX. Grégoire, Inscriptions,I, p. 90, n° 255.

[200] Johannis Laurentii Lydi liber de ostentis et Calendario graeco,éd. Wachsmuth, Leipzig 1897.

[201] Johannis Laurentii Lydi liber de mensibus,éd. R. Wünsch, Leipzig 1898.

[202] Johannis Lydi de magistratibus populi romani libri tres, edd. Ricardus Wulsch,Leipzig 1903. Cf. Richard Schöne, dans la Festschrift Hirschfeld ; Byz. Zeitschrift, V ; VIII ; X (Papadopoulos Kérameus) ; Cumont, Lydus et Anastase le Sinaïte, ibid.,XIII ; Viz. Vrémennik.

[203] Erich Martin, op. cit.

[204] L. Rademacher, Anonymi byzantini de caelo et infernis epistula.

[205] Éd. Bloch, Copenhague, 1830 ; Kroll et Viereck, Anonymi Christiani Hermippos, de astrologia dialogus,Leipzig 1895. Cf. Dräsefce, dans la Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie, XLIII (1900), et Krumbacher, Byz. Litt.

[206] Éd. plus récente Henr. Beckh, Leipzig 1895. Une traduction arménienne, C. Brockelmann, dans la Byz. Zeitschrift, V.

[207] Voyez Aurelio Palmieri, I caratteri generali della teologia bizantina,dans les Studi religiosi de Florence, 1902 2.

[208] Migne, Patr. Gr.,XCI ; H. Straubinger, Die Christologie des Hl. Maximus Confessor,Bonn 1906 ; S. L. Épifanovitch, Saint Maxime le confesseur et la théologie byzantine (en russe), Kiev 1915 ; Échos d'Orient, XIII ; Revue d'ascétique et de mystique, avril-juillet 1930 ; Raffaele Cantarello, S. Massimo Confessore, la mistagogia et altri scritti,Rome 1931.

[209] Wilhelm Rügamer, Leontius von Byzanz, aus dem Zeitalter Justinians,Würzburg 1834 ; A. Casamassa, Tre lïbri di Leonzio Bizantino contro i Nestoriani e i Monofisiti,dans le Bessarione, 1921 : Fr. Loofs, Leontius von Byzanz und die gleichnamigen Schriftsteller der griechischen Kirche,Leipzig 1887 ; J.-P. Junglas, Leontius von Byzanz, Studien zu seinen Schriften,Paderborn 1908. Le Père Salaville cite des Asiatiques contemporains, comme Ephrem d'Antioche, Héraclien de Chalcédoine, Virgile de Thapsa, Pamphile de Jérusalem et un Jean le Grammairien sans indication d'origine ; Échos d'Orient, XII.

[210] Migne, Patr. Gr.,LXXXIX.

[211] Ibid.,LXXXVI, LXXXVII2, c. 1193 et suiv.

[212] Ibid.,CVI, c. 216 et suiv.

[213] Ibid.,LXXXVII2, c. 811 et suiv.

[214]Ibid.,LXXXVIII. Cf. Krumbacher, Byz. Litt.

[215] Hesseling, Blœmlezing uit bet Pratum Spirituale von Johannes Moschus,Utrecht, 1916 ; Iorga, Cârti représentative,I ; Vaille, dans les Échos d'Orient, V.

[216] Wilhelm Greif, Neue Untersuchungen zur Dictys und Daresfrage,I, Dictys Cretensis bei den Byzantinern,Berlin 1900 (cf. du même, Die mittelalterlichen Bearbeitungen der Trojasage,Marbourg 1886 ; J. Fürst, dans le Philologus, LXI (1902) ; Nathan Edw. Griffin, Dares and Dictys,Baltimore 1907 ; Otmar Schissel von Fleschenberg, Dares-Studien,Halle a. S., 1908 ; M. Ihm, Der griechische und lateinische Dictys,dans l'Hermes, XLIV (1909) ; Patzig, dans la Byz. Zeitschrift, I ; le même, ibid.,XII ; le même, ibid.,XVII ; le même, ibid.,XX ; le même, XXX ;Schissel v. Fleschenberg, dans la Zeitschrift fur die österreichischen Gymnasien, VIII-IX (1910) ; Noack, dans le Philologus, Supplément, VI (1892) ; J, Fürst, ibid.,LX (1900).

[217] Ad. Ansfeld, Zu Pseudokallisthenes und Julius Valerius,dans le Rheinisches Museum, LII (1897) ; Gley, dans le Philologus, LVI (1897) ; H. Christensen, Zu Pseudokallisthenes, dans le Rheinisches Museum, LIV (1899 ; Istrine, dans le Viz. Vrémennik,VI. Cf. sur l'Alexandrie arménienne et russe Byz. Zeitschrift, VII. Pour l'Alexandrie égyptienne von Lemm, Der Alexanderroman bei den Kopten,Pétersbourg 1903.

[218] Lemchert, Geschichte des Physiologus,1889 ; Goldstaub, dans les Mélanges Tobler, Halle 1895 ; Zuretti, dans les Studi italiani di filologia classica, 1847 ; E. Peters, Der griechische Physiologus und seine orientalische Übersetzungen,Berlin 1898 ; Mann, dans la revue Anglia, Beiblatt, 1899 ; Max Goldstaub, dans le Philologus, Supplément, VIII (1901 ; le même, dans la Byz. Zeitschrift, VIII ; ibid. ; Archiv fur slavische Philologie, XVII ; Delatte, Anecdota atheniensia — Le Physiologue en prose, Puntoni, dans les Studii italiani di filologia classica, III (1894). Pour le ms. illustré de l’Ambrosiana, Byz.-neugr. Jahrbücher, II.

[219] Krumbacher, Das mittelgriechische Fischbuch,dans les Mémoires de l'Académie de Munich. 1903. Byz. Zeitschrift, XIV ; Viz. Vrémennik, X, les observations de M. Gaster sur la forme slave, dans la Byz. Zeitschrift, XIII.

[220] Bées, 1906. Pour cet opuscule et le suivant, Hesseling, dans le Byzantion, I. Aussi Syllogue de Constantinople, XVI (section archéologique).

[221] Marc, dans la Byz. Zeitschrift, XV. Cf. pour l'Ornithologue, Krumbacher, Byz. Litt.

[222] P. Marc, dans la Byz. Zeitschrift, XIX ; Eichstedt, dans le Viz. Vrémennik. VIII.

[223] Sathas, Bibliotheca graeca mediaevi,V ; Krumbacher, Mittelgriechische Sprichwörter ; Hesseling, dans la De Gids,octobre 1902 ; trad. à Athènes, 1903. Cf. du même Reineert de Vos en Griekenland,dans la Tweemandelijksch Tijdschrift, septembre 1899. En général, le même, dans les Studien zur vergleichen den Litteraturgeschichte, III (1903) ; Kyriakidès, Athènes 1923.

[224] Karl Rupprecht Apostolis, Eudem und Suidas,extrait du Philologus, Suppl. XV1, Leipzig 1922.

[225] Konstantin Horna, Analekten der byzantinischen Literatur,Rome 1905.

[226] Voyez Ostrogorsky, Die ländliche Steuergemeinde,dans la Vierteljahrsschrift fur Sozial und Wirtschaftsgeschichte, XX, Cf. Dolger, Beiträge zur Geschichte der byzantinischen Finanzverwaltung,dans le Byzantinisches Archiv, 1927 ; Bury, Impérial administrative systhem.

[227] Piganiol, L'impôt de capitation sous le Bas Empire,Chambéry 1916. Pour l'aérikon, Byz. Zeitschrift, XXX.

[228] Voyez Andréadès, Le montant du budget de l'Empire byzantin,Paris 1922 ; du même, Les finances byzantines,dans la Revue des sciences, II. 1911 ; De la monnaie et de la puissance des métaux précieux dans l'Empire byzantin,extrait du Byzantion. Cf. son grand ouvrage sur les finances byzantines ; Stein, dans la Byz. Zeitschrift, XXX. (Justin II allégea ce fardeau) ; Gelzer, Kultur ; Svoronos, dans les Mélanges Hatzidakis.

[229] Bury les recueille dans l’History,1923, II.

[230] Cf., en dehors du beau livre de Mlle Germaine Rouillard, Gelzer, Studien zur byzantinischen Verwallung Aegyptens,Leipzig 1909 ; Altes und Neues aus der byzantinisch-ägyptischen Verwaltungsmisere, vornehmlich im Zeitalter Justinians,dans l'Archiv für Papyrusforschung, V, 1911 ; H. J. Bell, The Byzantine servile state in Egypt,dans le Journal of Egyptian archaeology, IV, 1917 ; Wilcken, Zur Geschichte des Usurpators Achilleus.dans les Comptes rendus de l'Académie de Berlin, XXVI ; Baynes, Alexandria and Constantinople,dans le Journal of Egyptian archaeology, XII, 1926.

[231] Heisenberg-Wenger, Byzantinische Papyri. Le terme de priores est conservé aussi dans cette Egypte hellénisée (ibid.), avec celui d'ordinarii et le bene valeas, ibid.

[232] Cf. Migne, Patr. Gr.,CXI, c. 1069 ; CXXVI, c. 169 ; Munier, loc. cit. et suiv ; Delehaye, Passions des martyrs.

[233] Evagrius, éd. Migne.

[234] Nicéphore, Vie de St Siméon le Jeune, Migne, Patr. Gr.,LXXXVI, c. 3177. Un Isaurien Conon, ibid.,c. 3193.

[235] Novelles, coll. VIII, tit. IV, III. Cf. Maxime le Confesseur, dans Migne, Patr. Gr.,XCI, c. 112 et suiv.

[236] Ibid.,coll. IV, tit. XVII, XXX, VIII.

[237] Théodore le Lecteur, Histoire Ecclésiastique, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXVII8, c. 165.

[238] Basile de Séleucie, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXV, c. 520.

[239] Voyez Procope, Bell, pers. ; pour l'éd. Haury les passages indiqués dans la table, III.

[240] Théodore le Lecteur, Hist. Ecclésiastique, Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2, c. 175. Sous Tibère on y brûle des hérétiques, on veut tuer l'évêque, on crie contre l'empereur ; Evagrius, V, 18. Sous Maurice on se soulève contre l'évêque Grégoire ; ibid.,VI, 7. Cf. Evagrius, IV, 4 et suiv.

[241] Ibid.,III, 10 (d'après Malalas).

[242] Ibid., c.185, 209.

[243] Ibid.,II, 15. — Sur la situation à Nicée, Nicomédie, Brousse, Johannes Sölch, dans les Byz.-neugriech. Jahrbücher, I.

[244] Voyez Evagrius, II, 8 (c'est un peuple), Théodore le lecteur, Hist. Ecclésiastique, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXVI8 ;c. 169, 265 et suiv. ; Zacharie de Mitylène, ibid.,LXXXV, c. 1151. Justinien y fit réparer l'aqueduc ; Malalas.

[245] Voyez Evagrius, I, 21.

[246] Aussi Vie de Daniel le Stylite, Migne, Patr. Gr.,CXVI, c. 996 ;et. éd. Delehaye, Les saints stylites.

[247] Voyez aussi la Vie de St Sabbas par Cyrille de Scythopolis ; Acta Sanctorum,5 décembre.

[248] Les détails sont présentés dans le beau livre de Couret, La Palestine sous les empereurs grecs, 326-636, Grenoble 1869.

[249] Sur le vin en poudre d'Amida, Zacharie de Mitylène, loc. cit., c, 1159. Prise de la ville par les Perses, ibid.,c. 1155 et suiv. Le même sur la création de Dara (Anastasiopolis), ibid.,c. 1162 ; Malalas. Martyropolis, réparée par Justinien, devient Justinianopolis ; ibid. Cf. IbidAnasartha est Théodosias, Suse Justinianopolis elle aussi ; ibid.

[250] Vie du patriarche Eutyche, Migne, Patr. Gr.,LXXXVI, c. 2344.

[251] Albert Stöckle, Spätrömische und byzantinische Zünfte, dans le Beiheft, de la Klio, 9, Leipzig 1911 ; Bézobrazov, dans le Viz. Vrémennik, XVIII, p. 30 et suiv.

[252]Cf. Testard, Des rapports des puissants et des petits propriétaires dans l'Empire byzantin.

[253] Sur leurs φόροι, Procope, Bell. Goth. II, p. 282.

[254] Voy. Baynes, History, p. 107.

[255] Voy. Piganiol, loc. cit. ; N. A. Constantinescu. Réforme sociale ou réforme fiscale, dans le Bull. de l'Ac. Rom., sect. hist, XI, 1924 : Ostrogorsky, dans la Vierteljahrsschrift fur soziale und Wirtschaftsgesch., XX (1927), p. 49 et suiv. ; dans le Byzantion, VI, p. 229 et suiv. Cf. aussi Vernadsky, Sur les origines de la loi agraire, dans le Byzantion, III, p. 169 et suiv.

[256] En 493, 513, 549, 559, 580, 623, 626. Voy. la chronologie, dans Vailhé, Echos d'Orient, XIV, pp. 81-82, Cf. Stanoïévitch, Les Slaves du Sud pendant les siècles VI-VIII, dans le Glas de Belgrade, LXXX (1902), pp. 124-154. Aussi Hauptmann, Les rapports des Byzantins avec les Slaves et les Avares pendant la seconde moitié du VIe siècle, dans le Byzantion, IV, p. 137 et suiv. (beaucoup de reconstructions historiques contestables). Cf. notre Revue Historique du Sud-Est européen, 1933, pp. 1-2. Cf. Dümmler. Uber die atteste Geschichte der Slaven in Dalmatien, dans les Mémoires de l'Académie de Vienne, XX (1856), pp. 353-429.

[257] Cf. A. Remény, Zur Geschichte der Donauflotille,1888.

[258] Victor Tennonensis parle d'une ambassade à Constantinople, la première, en 563 ; loc. cit., p. 205. Cf. Jean de Biclar, pp. 214 (c. 576), 215 (c. 577),216 (c. 581) et plus loin.

[259] Déjà Aetius avait combattu contre une révolte du Norique, des Nori. Une rencontre avec les Gépides, en 539, Marcellinus Cornes, loc. cit., p. 106. Il parle, à la page 103, de Gètes et de Bulgares (Avars). Ibid.t p. 108 : des Bulgares qui passent à Totila. Tzitta combattit en 535 sur la rivière de la Yantra contre les Bulgares ; ibid., p. 104.

[260] Voy. notre étude Le Danube d'Empire, dans les Mélanges Schlumberger.

[261] Sur son passé Zacharie de Mitylène, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXV, c. 1159. Son portrait, ibid.,c. 1166.

[262] La première apparition des Sclavins sur le Bas Danube, en 525, en dehors du témoignage de Jordanès, a été signalée dans lePseudo-Césarius Naziazenus par M. Zupanic, dans les Actes du IIIe congrès d'études byzantines. Sur le baptême à Constantinople sous Justinien d'un roi gépide et de douze des siens, Malalas. Il est presque inutile de dire aujourd'hui ce qu'il y a d'exagéré dans les théories de M. Diculescu, dans son livre Die Gepiden.Cf. notre Compte rendu, dans la Revue historique du Sud-esteuropéen, 1925.

[263] Sur la politique suivie dans ce pays, Bury, History,1923, II.

[264] Sur l'Isaurie, Evagrius, III, 35. Avant la révolte de Longin l'Empire leur payait 5.000 livres par an. Aussi Théodore le lecteur, dans Migne, Patr. Gr.,LXXXVII2, c. 188. Des Isauriens trahirent en Italie, passant du côté des Goths (dolo Isaurorum),Marcellinus Comes, loc. cit.

[265] Sur l'Egypte troublée par les querelles que soulevèrent Ailouros et Gaïan, plus haut. Aussi Victor Tennonensis, loc. cit.

[266] Voyez aussi Baynes, History.

[267] VoyezP. Jörfes, Die Reichspolitik Kaiser Justinians,Giessen 1893.