Il n'entre point dans le cadre de ce récit de soumettre à une critique sévère les légendes relatives à la fondation de Carthage[1]. Nous nous bornerons à constater ce fait historique irrécusable, que la ville doit son origine à une émigration en masse de l'aristocratie tyrienne. Les émigrés se dirigent vers le golfe de Tunis[2], et s'établissent non loin de la colonie d'Utique, qui les accueille avec sympathie[3]. Quelle date précise assigner à cet événement, qui devait peser d'un si grand poids sur les destinées de l'Europe occidentale ? La question a reçu des solutions si divergentes, qu'il est sage de ne placer la prise de possession du sol africain par les gens de Tyr que durant le cours du IXe siècle avant l'ère chrétienne[4]. Le point où les émigrés abordèrent se trouve au sud de cette colline de Byrsa, dont le plateau appartient aujourd'hui à la France[5]. Ils gravirent la colline, et un tour d'horizon rapide leur découvrit des lieux singulièrement propices à la création d'un grand centre de population. A leurs pieds et au sud, ils voyaient une plage superbe, très-basse et formée d'alluvions dans lesquelles il devait être facile de creuser des ports ; à l'est, entre Byrsa et la mer, se développait une plaine d'environ sept cents mètres de longueur, ayant pour soutènement de hauts quartiers de roc vif. Là pouvait être bâtie une grande ville, dont les édifices, frappés par les premiers rayons du soleil, eussent, dès le malin, projeté leur image sur la nappe azurée d'un beau golfe. Au nord, les émigrés tyriens dominaient une vallée magnifique, qui semblait appeler sa transformation en un vaste quartier de plaisance, semé de jardins, de villas et de palais d'été ; à l'ouest enfin, ils voyaient s'étendre à perte de vue une région fertile, ayant pour avant-scène un isthme bordé de lacs que couvraient des vols de grèbes et de flamants aux ailes roses. Bâtie en cet endroit, une place maritime devait être facile
à défendre, car elle se trouvait, dit Polybe, située
dans un golfe, sur une pointe en forme de presqu'île, et ceinte, d'un côté,
par la mer, de l'autre, par un lac. L'isthme qui la rattachait à D'accord avec Polybe, Appien donne à l'isthme une largeur
de 25 stades (4 kil. Le plateau de Byrsa, qui servait d'observatoire aux Tyriens, était très-escarpé[9]. Il commandait de près de soixante mètres la campagne environnante, et son périmètre mesurait trois ou quatre kilomètres[10]. De forme à peu près rectangulaire et naturellement fortifié, il présentait une superficie suffisante à l'assiette d'une bonne acropole. Les exilés résolurent de s'y établir, et, en arrêtant
ainsi leur choix, ils firent preuve d'un grand tact, car, dit M. Beulé[11], la beauté de la situation de Byrsa ne le cède point à sa
force ; elle commande la plaine, l'isthme, la mer, et présente une vue que ni
Rome, ni Athènes, ni Constantinople ne surpassent en grandeur. Je ne connais
point de ville qui occupe un site aussi favorable, et qui ait autour d'elle
des horizons plus grandioses. La mer découpée par des caps et des
promontoires, qui invite de toutes parts un peuple de navigateurs ; des lacs
à la surface tranquille, des montagnes aux formes variées et aux lignes
exquises, les collines semées d'orge verdoyante, la plaine où quelques
palmiers dressent leur couronne élégante par-dessus les oliviers au feuillage
pâle : tout rappelle... les richesses du sol africain
unies à la poésie de la nature grecque ou sicilienne. Carthage fût devenue la
reine du monde, si elle n'eût appartenu à des marchands. Il y a, dit aussi M. Duruy[12], de ces villes que leur position seule appelle à une haute
fortune. Placée à cette pointe de l'Afrique qui semble aller à la rencontre
de De telles positions appellent fatalement à elles les constructions des hommes. Carthage, deux fois détruite, se relèvera sans doute encore[13]. Un peuple civilisé viendra, quelque jour, à l'exemple des Romains, mettre à profit les avantages d'une situation unique au monde. Ce peuple, quel sera-t-il ? Peut-être le peuple français... Que ses destinées l'y conduisent ! Où sont-elles donc les ruines de la grande Carthage ? La
vengeance de Rome avait été si terrible, que les Romains eux-mêmes purent se
demander bientôt si les cendres de leur vieille ennemie n'étaient pas toutes
dispersées par le vent[14]. Plus tard, la
fureur des Arabes eut des effets si funestes, que l'Europe put douter qu'il
restât encore sur la côte d'Afrique un seul vestige de l'antique rivale de
Rome[15]. Mais, pendant
que l'Europe demeurait indifférente au sort des monuments du passé, pendant
que la science archéologique semblait dédaigner l'examen d'un grand problème,
des historiens arabes mentionnaient en leurs écrits l'imposant aspect de ces
débris d'un autre âge[16], et leurs avides
coreligionnaires volaient tout ce qu'ils pouvaient de ces ruines. Les
Barbaresques n'ont jamais cessé de remuer la poussière punique, et d'enrichir
leurs kasbahs[17]
des dépouilles de la grande cité. Alger possède plus d'une colonne
carthaginoise. Achmet-Bey, lors de la construction du palais de Constantine,
devenu la demeure officielle du général de division commandant la province,
avait fait prendre à Byrsa un nombre considérable de belles pierres de
taille. Aujourd'hui encore, la vieille Carthage n'est pour le bey de Tunis
qu'une vaste carrière de marbres précieux. Il faut être juste aussi : pendant
que les immortels vers du Tasse pleuraient sur l'antique cité effacée du
monde, des gens qui savaient par cœur Enfin l'Europe s'émut. Carthage n'était donc pas morte tout entière pour la science : on pouvait encore soulever quelques voiles, sauver quelques débris, ressusciter peut-être un cadavre géant ! L'Anglais Shaw, le premier, visite ces ruines (1738), mais il méconnaît complètement la topographie de la ville, qu'il place dans le voisinage d'Utique. Il lui fait regarder l'occident, s'exprime vaguement sur Byrsa, et suppose les ports comblés par les sables de l'oued Medjerda. Le géographe d'Anville et l'ingénieur Belidor admettent sans vérification le système de Shaw. En 1805, le père Caroni donne assez exactement le plan des
ports et de Puis viennent les études du comte Camille Borgia sur les ports, celles du major Humbert, celles de Chateaubriand, qui ne fait que suivre les idées de Humbert. Estrup (1821) et Ritter (1822) reproduisent l'erreur de Shaw, et, à leur suite, Heeren et Mannert font de Carthage une description erronée et confuse. Enfin paraît l'excellent plan de Falbe (1833). Byrsa est mise à la place qu'elle doit occuper, et l'architecte Dedreux, se conformant de tous points aux idées de Falbe, publie, en 1839, une carte satisfaisante. Mais bientôt de nouvelles erreurs se font jour. M. Dureau
de Ces erreurs systématiques, fruit d'une imagination
féconde, devaient encourager les hypothèses les plus étranges. Le pasteur
Nathan Davis, enchérissant sur M. de En somme, il est sage de s'arrêter dans cette voie déjà bien découverte et mise à nu. Le major Humbert, Chateaubriand et Falbe semblent seuls dans le vrai. La colline de Saint-Louis est bien l'antique Byrsa et Byrsa tout entière. Leur opinion se corrobore de celle du docteur Barth, et surtout des conclusions irréfutables de M. Beulé, qui a fait, en 1850, des fouilles importantes à Carthage. Jamais, dit M. Beulé, jamais les anciens n'ont établi une acropole au bord de la mer, sous des hauteurs qui la commandent, et pouvant succomber à un coup de main... Tout voyageur dont l'œil est exercé reconnaît (dans la colline de Saint-Louis) une acropole, soit qu'il navigue le long des côtes, soit qu'il aborde au rivage, soit qu'il se promène au milieu des ruines de Carthage. Le plateau est si nettement défini, si bien assis, si facile à défendre par des fortifications que la nature elle-même appelle et a préparées ! Quels étaient les édifices de C'est ainsi qu'ils conquirent l'assiette d'une acropole heureusement située, et de dimensions telles que, à la fin du siège de l'an 146 avant Jésus-Christ, cette citadelle put donner asile à 50.900 personnes. Elle contenait sans doute des magasins, des citernes, des logements ; mais on ne peut former, à cet égard, que de simples conjectures. Quant aux temples, aucun document historique n'autorise à placer dans Byrsa celui de Melkarth, l'archégète de toutes les colonies tyriennes. On sait que le temple d'Astarté[20] était sur une autre colline. Peut-être faut-il d'ailleurs laisser dans le monde des fictions celui de Sichée[21], et cet autre monument qu'Annibal fait vœu d'élever à Anna[22]. Le temple de Didon[23] apparaît dans Byrsa avec plus de certitude. Il devait être adjacent au palais de la reine, bâti sur le point culminant, car on sait que des terrasses de ce palais on découvrait toute la plaine, ainsi que la rade de Carthage[24]. M. Beulé croit en avoir retrouvé les ruines au sud-ouest de l'église Saint-Louis. Il est certain que le temple d'Aschmoun, dont parle Appien, fut élevé dans Byrsa, sur le bord du plateau regardant le rivage, et tout porte à croire que cet édifice, partie intégrante de la fortification, remonte au temps même d'Elissa. La fondatrice a sans doute voulu mettre sous la protection du dieu que les Romains assimilent à Esculape une colline naturellement salubre et environnée de toutes les splendeurs de la création. Le temple d'Aschmoun occupait l'emplacement même de l'église dédiée au saint roi. Enfin, au sud de cette église, M. Beulé indique le point où s'élevait, ainsi qu'il le suppose, le temple de Jupiter, et l'on peut en attribuer aussi la création à la reine Elissa. Tels sont, dans l'état actuel de la science, les seuls
documents que nous possédions sur Virgile dit que les rues de Rien, dit un de nos
écrivains justement estimés[28], n'est plus difficile à reconnaître que l'emplacement des
deux ports. Cette assertion n'est, il faut bien le reconnaître, qu'un
cri de découragement, en présence de la divergence des opinions jusqu'alors
exprimées. Shaw, d'Anville, Estrup, cherchaient les bassins de Carthage dans
le voisinage du lac de Soukara, et non point de celui de Tunis. Mannert les
mit en communication directe avec ce dernier. Humbert, Chateaubriand, Bötticher,
Falbe, Dedreux, Camille Borgia, Dureau de Le mot cothon est la dénomination générique de tout port artificiel, c'est-à-dire creusé de main d'homme[30]. Les Phéniciens avaient ainsi coutume de se tailler des bassins en terre ferme. Tyr, Hadrumète, Hippo-Diarrhyte, Utique, s'étaient ouvert de la sorte de vastes docks intérieurs : travaux grandioses, dont les projets n'étaient point de nature à faire reculer une race aussi entreprenante que celle des Américains de nos jours. Lorsqu'une côte offrait aux enfants de Tyr l'assiette d'un établissement convenable, peu importait que la position fût dépourvue de mouillage naturel : on creusait un bassin. Si la colonie prospérait, on créait un second port derrière le premier. C'est, dit M. Beulé, ce qui s'est produit à Carthage, dont les deux ports ont dû s'organiser à des époques différentes. Cependant Virgile, dont l'autorité n'est jamais à dédaigner, parce qu'il peint tous ses tableaux d'après nature et fait des descriptions plus exactes qu'on ne pense, Virgile dit expressément : portus effodiunt et non point portum. Les ports de Carthage avaient d'ailleurs des destinations différentes : l'un devait abriter les navires de commerce, l'autre était réservé à la marine militaire. Nourris des principes politiques de leur vaillante métropole, les colons tyriens fondateurs de Carthage sentaient bien que, sans vaisseaux de guerre capables de la protéger, une marine marchande est frappée d'impuissance, et nous estimons qu'ils ont ouvert leurs deux bassins d'un seul coup. Quoi qu'il en soit, nous connaissons aujourd'hui, grâce aux travaux de M. Beulé, les proportions de ces constructions hydrauliques[31]. Au point de raccordement de Le port marchand était mis en communication avec le port
militaire par un goulet intérieur de Le port militaire affectait exactement la forme d'un
cercle de Un chapitre ultérieurement consacré au tableau de Carthage parvenue à l'apogée de sa puissance exposera en détail l'organisation intérieure et le système décoratif de ces bassins, si bien conçus dans leurs dispositions d'ensemble. Il convient seulement de constater ici l'importance des travaux exécutés par les fondateurs. Quelques chiffres feront juger des proportions de leurs ouvrages.
Le vieux port de Marseille, de Si l'on demande enfin quelle pouvait être l'architecture des édifices primitifs élevés par Elissa, et s'il existait alors un ordre phénicien, il convient de répondre affirmativement. Un chapitre de la Bible[33], quelques vers de Virgile[34], enfin les récentes recherches de M. Beulé, ne peuvent laisser aucun doute à cet égard. Nous savons qu'un architecte tyrien, du nom de Hiram, a construit
le temple de Salomon, et que le roi de Tyr, son homonyme, a élevé, à Tyr
même, des édifices semblables. Il suffit, dès lors, d'étudier le style de ce
temple pour se faire une idée du goût architectonique qui devait encore être
de mode au temps d'Elissa. Or la colonne de Salomon ou de Hiram avait 18
coudées, soit près de Les ingénieurs tyriens employaient aussi dans leurs édifices des colonnes, probablement monolithes, de granit[40], de marbre, ou simplement de tuf pris sur place et revêtu d'un enduit en stuc[41]. Quant aux architraves et aux poutres de l'intérieur des édifices, elles étaient de bois de cèdre[42] et renforcées d'armatures de bronze[43]. Dans le dessin des plans d'ensemble et des divers éléments
des édifices, l'architecture tyrienne semble affectionner tout
particulièrement la forme circulaire et la forme semi-circulaire. Comme le
port de Tyr, comme celui d'Utique, le port militaire de Carthage était un
cercle exact et complet[44]. Les cales qui
régnaient en son pourtour formaient chacune le fer à cheval. Ce tracé en cul-de-four
se reproduit à Carthage d'une manière constante et monotone : c'est celui de
la casemate des fortifications de Byrsa, celui de la niche sépulcrale des
nécropoles. M. Beulé, qui a retrouvé et dessiné chacun de ces éléments,
observe aussi que les murs des édifices offrent partout un appareil colossal,
et se composent de blocs de grandes dimensions, dont quelques-uns cubent près
de Les matériaux exhumés par le savant archéologue, la mise en œuvre, les proportions, les moulures, tout porte un cachet de singulière pesanteur. Les profils, épais et mous, semblent annoncer que l'architecture punique, ne produisant que des effets d'un goût douteux, sentira de bonne heure le besoin de modifier sa manière première et d'emprunter ses motifs de décoration au génie artistique de Corinthe et de Syracuse. La légende a voulu tresser la couronne murale de la Kirtha[45] des Phéniciens d'Afrique, et lui frapper un bel écusson, que les médailles nous ont conservé. On dit qu'en creusant les fondations de Byrsa, les Tyriens trouvèrent, dès le premier coup de pioche, une tête de cheval enfouie sous terre[46], au pied d'un palmier, et qu'ils adoptèrent aussitôt, pour symbole de leur cité nouvelle, l'image d'un coursier fièrement campé sous l'arbre. Ce choix hardi attestait l'esprit militaire des colons tyriens, leurs hautes espérances de fortune, leur intention bien arrêtée de faire le tour du monde par les voies du commerce et des armes. |
[1] Voyez Virgile, Enéide, I, v. 143 et suiv. ; Silius Italicus, Puniques, I, v. 11 et suiv. ; Denys le Périégète, Orbis descriptio, V, v. 195-197.
On voit que les Latins et les Grecs tenaient beaucoup à l'histoire de la peau de bœuf.
Les Commentaires d'Eustathe reproduisent le texte de
Denys, et le commentateur ajoute que Carthage est désignée, dans
Eustathe dit encore que la fondatrice de Carthage fut appelée Didon, parce qu'on supposait qu'elle avait tué son mari. C'est une troisième signification du mot Didon, car, d'autre part, on veut que Dido soit le synonyme de πλανήτις (errante) et aussi de virago. Nous adopterons plus loin cette dernière interprétation.
Étienne de Byzance, ajoute Eustathe, prétend que Carthage fut fondée par le Phénicien Carchédon.
Voir, en dernier lieu, le récit de Justin, XVIII, IV et V.
Il convient de condamner ici en dernier ressort la détestable étymologie du mot Byrsa, tirée du fait d'une peau de bœuf découpée en lanières, et le récit de Justin nous permettra peut-être de remonter aux sources de cette légende étrange.
Elissa, dit Justin (loco cit.), acquiert des indigènes un terrain d'une superficie égale à celle d'une peau de bœuf. Or les tentes des Phéniciens étaient précisément de cuir de bœuf ; les Tyriens, dans leurs voyages, couchaient aussi sur des tapis de cuir ; c'est donc l’emplacement d'un camp que la fondatrice de Carthage achète aux gens d'Afrique. D'ailleurs le grec βύρσα parait n'être qu'une corruption du syriaque bosra, et ce mot n'a d'autre signification que celle d'acropole, kasbah (alias qas'ba), bordj, kremlin, etc.
[2] Justin, XVIII, X.
[3] Justin, XVIII, X.
[4] Voyez l'excellente discussion de M. C. Müller (collection des Petits Géographes grecs, Prolégomènes du Périple d'Hannon). M. C. Müller rejette la légende de Zorus et de Carchédon, que Philistus, Eusèbe et saint Jérôme regardent comme fondateurs. En particulier, Zôr ou Sor paraît n'être que la personnification de la ville de Tsour ou Sour (Tyr).
[5] Le plateau de Byrsa a été concédé, par le bey de Tunis, au roi Louis-Philippe, lequel y a fait construire la chapelle Saint-Louis.
[6]
M. Romé de l'Ile (Métrologie) distingue huit stades de valeurs
différentes. Le stade olympique, le plus usité de tous, mesurait exactement
184m,955. Nous avons pris le nombre rond
[7] Polybe, I, LXXIII et LXXV.
[8] Appien, Punique, I, XLV. — Strabon (XVII, III, 14 et 15) donne aussi la description topographique de Carthage, et attribue à l'isthme une largeur de 60 stades (11 kil. 100). Ces mesures sont vraisemblablement prises très à l'ouest dans l'intérieur.
[9] Strabon, XVII.
[10] Orose, IV, XXII. — Servius donne à Byrsa 72 stades de tour ; Eutrope, un peu plus de deux milles, comme Orose. Le mille romain vaut 1479m,26.
[11] Fouilles à Carthage, p. 31 et 32.
[12] M. Duruy, préface de l'Histoire romaine.
[13] M. Duruy, préface de l'Histoire romaine.
[14] Valère Maxime, V, VII, 34. Lucain, Bell. civ., II.
[15] Tasse, Jérusalem, XV.
[16] Ces écrivains sont : Abou-Obaïd-Bekri (XIe siècle), Édrisi (XIIIe siècte), Ibn-Kbaldoun (XIIIe siècle), Ibn-al-Ouardi (XIVe siècle), Ibn-Ayas (XVIe siècle).
[17] L'orthographe qas'bn serait plus rationnelle. Mais l'usage a consacré celle que nous adoptons ici.
[18] Virgile, Enéide, I, v. 423, 424.
[19] Virgile, Enéide, I, v. 441.
[20]
L'Astarté carthaginoise est similaire de
[21] Ovide, Ep. VII, v. 99. — Virgile, Énéide, IV, v. 457, 458.
[22] Silius Italicus, Puniques, VIII, v. 231.
[23] Silius Italicus, Puniques, I, v. 84.
[24] Virgile, Enéide, IV, v. 586. — Silius Italicus, Puniques, VIII, v. 132, 133.
[25] Virgile, Enéide, I, v. 422.
[26] Virgile, Enéide, I.
[27] Virgile, Énéide, I, v. 427, 428.
[28] Poujoulat, Histoire de saint Augustin, t. II.
[29] Voyez Fouilles à Carthage, Imprimerie impériale, Paris, 1860, passim. — Consultez aussi l'excellent plan de Falbe, 1833.
[30] Cothones appellantur portus in mari arte et manu facti. (Festus, au mot COTHONES.) Voyez aussi Servius.
Le mot katham, proposé par Bochart, n'est pas admis par Gesenius, qui propose à son tour kethon : Ego nil dubito quin sit ipsum kethon primaria incidendi abscindendique potestate.
Il est certain que le radical kt des langues sémitiques implique l'idée de trancher, couper. L'arabe exprime celte idée par le mot qt'a'.
[31] Belidor (Architecture hydraulique) donne des ports de Carthage un plan qui ne semble pas être le fruit d'une étude sérieuse.
[32] Il s'agit d'une omission insignifiante en soi, mais dont le résultat fait tache dans le mémoire du savant archéologue. Les documents scientifiques que contient ce travail sont assez précieux pour qu'on doive s'attacher à les purger de toute erreur de chiffre.
M. Beulé donne au rectangle une base de
[33] Rois, III, VII.
[34] Enéide, I.
[35] Rois, III, VII, 15.
[36] Rois, III, VII, 16.
[37] Le chapitre VII du IIIe livre des Rois est à lire en entier, si l'on veut se faire une juste idée de l'art carthaginois.
[38] Rois, III, VII, 41.
[39] Rois, III, VII, 19.
[40] La cathédrale d'Alger possède deux magnifiques colonnes de granit vert, tirées des ruines de Cherchell ; nous soupçonnons fort le roi Juba de les avoir jadis volées à Carthage. Les ruines de Kollo renferment une grande quantité de fûts de granit rouge qui semblent accuser la même provenance.
[41] Virgile, Enéide, I, v. 428, 429.
[42] Il y avait alors beaucoup de cèdres en Afrique, et il en existe encore de grandes forets.
[43] Virgile, Enéide, I, v. 448, 449.
[44]
M. Dureau de
[45] Kirtha ou kartha, dénomination générique des acropoles et places fortes.
[46] Virgile, Enéide, I, v. 442-445. Justin, XVIII, V. Eustathe, Comm.
Κακκάβη, surnom de Carthage, est un mot hybride, formé de l'amazir akerron, tête, et du grec καβάλλης.