VILLEDIEU-LES-POËLES, SA COMMANDERIE, SA BOURGEOISIE, SES MÉTIERS

PREMIÈRE PARTIE. — L'ANCIEN RÉGIME

 

CHAPITRE XII. — L'HÔPITAL DE VILLEDIEU. - AFFAIRES MILITAIRES.

 

 

L'HÔPITAL. Sa fondation. — Industries qu'on y exerce. — Son état en 1784. — Demande de l'union des biens de l'Abbaye de Hambye ou du Prieuré de la Bloutière.

AFFAIRES MILITAIRES : Passage des troupes. — Garnisons à Villedieu. — La Maréchaussée. — La Milice.

 

Le Manuscrit traditionnel raconte ainsi la fondation de l'Hôpital de Villedieu : Proche le Bourg d'Envie, vers le couchant, est la ruelle Jacquemin tendant à un Hôpital naissant à l'entrée d'une prairie sur la rivière de Sienne. Il est redevable de sa construction aux libéralités d'un nommé JEAN GASTEY[1], qui a mérité d'avoir son éloge parmi les citoyens recommandables de ce bourg, sa patrie. Plusieurs gens de bien, à son exemple, ont déjà doté cette maison de quelques rentes, et trois charitables filles de ce bourg s'y sont sacrifiées pour le service des pauvres, qui y sont déjà au nombre de plus de seize, à la substance desquels elles fournissent chaque jour, aidées des petits travaux des enfants qui y sont admis. Cet Hôpital, dont on attend incessamment la confirmation de Sa Majesté, sera d'un grand avantage dans le bourg pour le soulagement et l'instruction chrétienne des pauvres. La construction est si récente, que personne n'en ignore le temps. On commença à y travailler le 4 juin 1717 ; et ce jour là, M. LECHARPENTIER, alors curé et official, y mit la première pierre, après une délibération du Général[2] du 27 octobre 1716 faite à l'Hôtel de Ville devant les Officiers de la Mairie de ce lieu.

La Chapelle, dont M. l'Evêque de Coutances permit l'établissement, est placée dans la grande chambre destinée pour le travail des pauvres, en attendant de plus grandes charités pour en faire construire une. Elle fut bénite par M. ENGUERRAN, prêtre originaire de ce lieu, curé de Sourdeval et doyen de Gavray, suivant la commission qu'il reçut de l'autorité supérieure, au mois de mars 1724.

L'assiette de cette maison est dans un fort bel air. Elle est tout à fait avantageuse, et par rapport à la proximité des eaux, et parce qu'elle est construite dans un lieu honoré depuis longtemps du nom de PARADIS ; quoique nous n'en connaissions pas la cause, nous osons avancer que c'est aujourd'hui qu'il mérite ce titre...

Le récit du Manuscrit traditionnel est, on le voit, favorable, d'une part aux prétentions d'indépendance des bourgeois de Villedieu, d'autre part aux tentatives de suprématie des évêques de Coutances à l'égard de la Commanderie. Diverses pièces des Archives du Calvados (C. 622) montrent cette double tendance très accentuée : on songea même à transférer l'Hôpital à Saultchevreuil pour faire cesser la concurrence des droits de l'Ordre de Malte avec ceux de l'évêque de Coutances. C'était cependant au Commandeur que devait revenir l'avantage d'obtenir les Lettres de Confirmation refusées aux bourgeois. Voici comment s'exprime à ce sujet le Terrier de 1741 (fol. 120) :

On a écrit dans Le plan le nom... d'un lieu nommé Paradis, où est assis l'Hôpital de Villedieu, depuis peu érigé en Hôpital Général par Lettres patentes d'érection et confirmation que le Seigneur Commandeur de Sourches a obtenues de Sa Majesté à cet effet, et pour exercer tous ses droits et privilèges de même que dans les autres églises de sa Commanderie, ainsi qu'il le pratique actuellement en son absence Monsieur son Official de Villedieu, suivant lesdites Lettres données à Versailles au mois d'août l'an de grâce 1735, et registrées ès registres des Cours des Comptes, Aides et Finances et du Parlement de Normandie en conséquence d'arrêt desdites Cours en Grande Chambre dudit Parlement du 3 décembre 1735 et 23 mars 1736.

 

Le même Terrier donne la description de l'Hôpital en 1741 : nous en donnons un abrégé :

L'Hôpital était clos au midi par un mur de 8 perches 3/4 de long, dans lequel s'ouvrait une grande porte cochère à deux battants, et à côté vers l'E. une petite porte à un battant donnant accès dans la cour de l'Hôpital. Des deux côtés de la cour, à l'E. et à l'O., se trouvaient deux jardins potagers fermés. Les limites de la prairie sur laquelle était édifié l'Hôpital étaient, au midi la rue Jacquemin, à l'O. la Sienne, au N. la rue Mesquine.

L'Hôpital comprenait en bas une belle cuisine, et sous l'escalier de pierre de taille une office ; puis au milieu de la maison une salle sans cheminée, à côté de laquelle se trouvait une autre belle salle avec place à feu, dans laquelle se faisait la manufacture. — Au premier étage, à droite de l'escalier une belle chambre au-dessus de la cuisine, avec une place à feu, et à gauche de l'escalier, au-dessus des salles, une chambre servant de chapelle sous l'invocation du Sacré-Cœur de Jésus ; au-dessous de l'autel dans sa contretable un tableau représentait le Crucifix ; divers autres tableaux et ornements décoraient cette chapelle.

Un escalier de bois conduisait au premier étage dans les mansardes : on y voyait au-dessus de la chapelle les lits des pauvres et plusieurs petits meubles sans place à feu ; au Nord, un petit cabinet sans place à feu ; et à gauche de l'escalier une autre chambre sans place à feu.

Un appentis à l'E. de la maison servait d'étable et de cellier ; au N. un petit appartement à usage de cachots pour les furieux. A l'E. de la cour s'élevait un bâtiment où se trouvaient un four et deux places à feu.

Le pré sur lequel étaient édifiés les bâtiments avait une contenance de 6 vergées 21 perches ; un autre pré dépendant de l'Hôpital mesurait 5 vergées 30 perches.

 

Nous ne pouvons mieux faire connaître l'histoire de cet Hôpital qu'en transcrivant en entier le compte-rendu adressé en octobre 1784 par ses administrateurs à la Commission chargée par autorité royale de répartir entre les différents établissements nécessiteux les biens des Communautés supprimées depuis l'Édit de 1768[3]. Nous nous contenterons d'indiquer en note plusieurs autres documents qui expliquent ou développent certaines assertions de ce compte-rendu.

Compte[4] que les administrateurs de l'Hôpital général de Villedieu ont rendu au Conseil, concernant la demande qu'ils lui ont faite de l'union à leur Hôpital des biens de l'Abbaye de Hambie, et du Prieuré conventuel de la Bloutière.

L'Hôpital de Villedieu[5] fut fondé en 1733, et confirmé par Lettres patentes du mois d'août 1735.

L'état et la position de Villedieu déterminèrent et rendirent indispensable l'établissement de cet Hôpital.

Villedieu est un des plus gros bourg du royaume, extrêmement peuplé[6], et d'une foule d'artisans presque occupés aux fontes et fabriques de cuivre et d'airain, qui n'ont pour vivre que le produit de leurs journées qui est depuis 15 jusqu'à 18 et 20 sous. La plus légère maladie et la moindre surséance de débit venant à arrêter le travail de ces infortunés, les plongent eux et leur famille dans une extrême misère : le genre de leur travail est d'ailleurs si pénible par sa nature, que quantité de ces ouvriers vivent peu et laissent souvent grand nombre d'enfants sans pain, ou, s'ils vivent, épuisés de fatigue et attaqués de diverses maladies, ils deviennent eux-mêmes une nouvelle charge dans leur famille.

D'un autre côté Villedieu est par sa position un des passages les plus fréquentés de la province ; éloigné de toute autre ville, il est le point où se réunissent neuf routes royales, notamment celle de Paris à Granville, Saint-Malo, Brest ; il est aussi le centre de communication de la Haute-Normandie avec la Basse, et avec la Bretagne, de l'Anjou et du Poitou à la mer ; il est par conséquent le passage des troupes du Roi, et son Hôpital l'asile des soldats et matelots qui tombent malades en route et qui y sont en garnison.

L'établissement de cet Hôpital fut donc exigé par la nécessité même ; il est l'unique retraite d'une foule d'ouvriers dans leur maladie ; mais la fortune du fondateur ne lui permit de donner qu'un petit terrain pour l'établir, et quelques deniers pour commencer la bâtisse.

Cette circonstance détermina le feu seigneur Roi à permettre par ses Lettres patentes aux administrateurs de recevoir par acquêt, donnation entre vifs, ou a cause de mort, en quelque sorte et manière que ce pût être, des immeubles de toute espèce, et à concéder, à l'Hôpital un léger droit sur les boissons qui entrent dans l'intérieur de Villedieu.

Mais l'Édit de 1749[7], publié auparavant que cet Hôpital eut pu prendre quelque consistence, l'a laissé dans un état de dénuement total.

Ses biens consistent 1° en quatre arpents de mauvaise prairie joignant la maison qui peuvent produire de revenu cy : 120 l.

2° Un petit potager contre la maison enclos produisant à peu près, cy : 41 l. 10 s.

3° Cent trente livres quatre sols en onze parties de rente, cy : 130 l. 4 s.

4° Dans le produit du droit qui s'exerce sur les boissons qui entrent dans l'intérieur de Villedieu[8], lequel année commune, frais de régie déduits va a : 450 l.

5° Deux cents livres de rentes hypothèque léguées en 1772 a l'Hôpital sur les biens du prieuré conventuel de la Bloutière, a charge de douze messes par an et de la nourriture de deux pauvres d'une paroisse voisine ; on n'a rien touché de cette rente, les revenus de cette maison étant consommés en procédures, et au reste tous étant arrêtés par M. d'Audiferet, Commendataire de ce prieuré.

6° En vingt-quatre livres dix sols d'autres rentes dues par les nommés Lucas et Engeran insolvables.

Total du Revenu effectif : 704 l. 14 s.

Les charges passives sont :

1° Une livre quatre sols de rente due au Seigneur[9] affectée sur le glèbe ou est sise la maison, cy : 1 l. 4 s.

2° L'entretien des bâtiments tant de la maison que de la chapelle évalué par an, cy : 60 l.

3° La rétribution accordée au Chapelain pour dire la messe, administrer les sacrements et acquitter les fondations, deux cents livres ; mais le Chapelain actuel, considérant l'état d'épuisement de cette maison, l'a gratifié d'une partie de cette rétribution, et ne reçoit que cent vingt livres, qui, avec dix écus pour la dépense de la sacristie, fait : 150 l.

4° La nourriture de deux sœurs qui gouvernent et régissent l'intérieur de la maison ; les gages et nourriture d'une servante et d'une couturière, et la dépense des journaliers employés aux gros ouvrages, à la fauche du pré et au jardinage reviennent à plus de 540 l.

5° La nourriture des pauvres passants, autres que les soldats et matelots, évaluée au moins a : 50 l.

Total de la dépense première : 801 l. 4 s.

Cette dépense excédant les revenus[10], l'Hôpital n'a subsisté jusqu'à ce jour, que par le produit des manufactures qu'on y a tenues successivement, et par quelques aumônes que le peu de fortune qui est dans le lieu, rend fort rares et fort modiques.

On y occupait ci-devant les jeunes pauvres à filer du coton ; cette branche de commerce a cessé ; on les occupe actuellement à faire des dentelles, dont le produit suffit à peine à présent pour la subsistance des meilleures ouvrières.

Il est visible qu'avec une si faible ressource, l'Hôpital ne peut satisfaire aux besoins d'un gros bourg, dont plus d'un quart est souvent ou infirme ou sans pain, qu'il ne peut guère admettre que les pauvres dont il espère tirer du travail, que les vieillards, les malades et les infirmes, en sont presque toujours éloignés, que le peu qu'il en admet est toujours pour lui une surcharge, et qu'ainsi il ne se peut qu'il ne soit dans la misère.

Il admet les soldats et matelots qui passent ou qui sont cantonnés dans le lieu ; mais quel hospice pour des troupes qu'un hospice sans revenu, dépourvu de tout et chargé de dettes ! Gomment dans un tel état, faire des avances, et en attendre le payement pendant des temps considérables ! Comment supporter les pertes qu'on éprouve à cet égard ! Sans un emprunt que l'Hôpital a trouvé occasion de faire, il n'aurait pu, dans les temps qui viennent de passer, procurer aucun secours aux troupes ; il lui est dû actuellement au moins deux mille trois a quatre cents journées de malades[11].

Les événements arrivés dans l'Abbaye de Hambie, et le Prieuré Conventuel de la Bloutière, qui ont donné lieu à la suppression de ces maisons, ont donné occasion aux administrateurs de l'Hôpital de solliciter l'union d'une partie des biens de ces communautés à leur pauvre maison, et enfin ils ont cru suivre les plans indiqués par Sa Majesté, lorsqu'elle annonce par ses Édits qu'elle se réserve de subvenir aux maisons de charité nouvellement établies, et non suffisamment dottées.

L'Abbaye de Hambie, Ordre de saint Benoit non réformé, est isolé dans la campagne au pied d'un bois à deux lieues de Villedieu ; elle jouit de 18 à 20.000 livres de revenu : il n'y a aucun religieux depuis grand nombre d'années ; vers 1742 il fut défendu d'en recevoir.

L'Abbé Commendataire jouit de tout, et paye trois à quatre prêtres desservants et résidants dans les maisons de l'Abbaye ; il donne à chaque 280 livres, leur fait délivrer quelque peu de bois de chauffage, et leur a cédé un potager.

Le Prieuré Conventuel de la Bloutière est de Chanoines réguliers, Ordre de saint Augustin, ayant un abbé ou prieur commendataire. Il est aussi situé dans la campagne, au pied d'un bois a demi-lieue ou trois quarts de lieue de Villedieu.

Les maisons claustralles, dans une des ailes desquelles est le logement destiné au Commandataire, furent reconstruites à neuf vers 1761 avec l'édifice de l'Église qui est resté imparfait.

Les couvertures de ces édifices faites de très mauvaises ardoises, sont presqu'entièrement détruites ; ces bâtiments sont fort endommagés par les pluyes, et il en couteroit beaucoup pour les mettre en état d'être habités.

Il y a quelques bâtiments de décharge, antiques et prêts à écrouler.

Ce couvent est dans la paroisse de la Bloutière, limitrophe de Villedieu. Il devait s'y trouver six religieux, outre les religieux curés résidants à leurs cures, parce que cette Communauté a le patronage de cinq paroisses, l'une desservie par un curé séculier, et les quatre autres par les religieux de la maison.

Il n'y avait jamais de partage entre le Commandataire et les Religieux avant 1764 ; les Religieux étaient en usage de traiter avec leur Commendataire et de lui payer une somme nette annuellement.

M. d'Audiferet, pourvu de la Commande en 1763, ne put s'accorder avec ses religieux ; de là suivirent des procès sans nombre ; les religieux, ayant contracté beaucoup de dettes pour leurs nouveaux bâtiments. et étant dès lors peu en état de soutenir toutes les procédures, firent, en 1764, une transaction et un partage avec le sieur Commendataire.

M. d'Audiferet donna des Bénévoles a des Capucins, Picpus, Bénédictins, &, qui quittaient leur Ordre avec des Brévets de translation, et qui ne venaient habiter-cette maison que pendant six à sept mois de noviciat, pour s'y faire adjuger des pensions.

Le Prieur Conventuel, qui est pourvu de la Cure de la Bloutière, fut transporté en Berry, en vertu de Lettres de cachet ; on chassa deux novices, d'autres religieux moururent, les créanciers firent vendre les meubles, et la maison Conventuelle est restée sans religieux et sans meubles : un prêtre, commis par M. l'Évêque, dit la Messe dans un oratoire qui avait été consacré dans le Bâtiment claustral pour servir dans la reconstruction de l'Église.

Les biens de cette maison produisent entre 8 à 9.000 livres de revenu, dont la plus grande partie est dans les paroisses de Fleury et de la Bloutière, limitrophes de Villedieu.

Les biens situés dans la Bloutière consistent :

1° Dans la Seigneurie de cette paroisse et rentes seigneurialles.

2° Dans les dixmes.

3° Dans trois moulins.

4° Dans un bois taillis dont le quart est de réserve.

5° Dans les quatre fermes.

Les biens situés dans Fleury consistent :

1° Dans la Seigneurie de partie de cette paroisse et dans les rentes seigneurialles cy annexées.

2° Dans les dixmes.

3° Dans deux fermes.

Les surplus des biens consistent en rentes foncières et hypotèques, en dixmes, redevances, et quelques petits fiefs situés en d'autres provinces.

 

La part des Religieux consiste :

1° En leur enclos, composé des bâtiments et de la cour antérieure, un potager, trois vergées de mauvais plan, un pré contenant une vergée ou une vergée et demie, une prairie nommée Le Pré d'entre les Rivières, et un mauvais herbage : tous ces objets sont affermés à Pierre Vibert au prix de : 370 l.

2° En trois moulins à bled, l'un nommé le Moulin de Colombel, attenant aux murs de l'enclos ; les deux autres nommés le Moulin de la Roche et le Moulin de Fleury, éloignés d'un quart ou d'une demi-lieue.

Tous ces moulins sont affermés avec une prairie à Charles Adrien Le Soutivier pour 550 livres ; mais les réparations en sont si considérables, qu'il reste à peine net : 250 l.

3° En une ferme en la même paroisse de la Bloutière nommée la Princerie, affermée à Jean et Michel Boisel au prix de 400 livres ; mais par la transaction de 1764, le fermier ne paye point de dixmes ; s'il la payoit, il déduiroit au moins soixante livres : ainsi reste net : 340 l.

4° Une autre ferme nommée la Varonnière en la même paroisse, affermée à Jacques Le Gentil 500 livres ; mais en exception des dixmes déduites, restent à : 136 l.

5° En une autre ferme en la même paroisse nommée la Conseillère, affermée a Guillaume Jardin 170 livres ; mais aussi en exception des dixmes déduites, restent : 136 l.

Total de la Manse Conventuelle : 1496 l.

 

La part du Commendataire, telle qu'elle était affermée en 1764, consiste :

1° Dans les dixmes de la paroisse de la Bloutière affermées : 775 l.

2° En celles de Fleury affermées : 1.750 l.

3° En partie de celles de Briqueville : 560 l.

4° En un petit trait a Landelle : 10 l.

5° En une ferme nommée la Dairie en Fleury : 440 l.

6° En une autre en Fleury : 180 l.

7° En un pré loué au prieur de Fleury : 35 l.

8° En un autre pré au clos de la Chalaisière : 16 l.

9° En une rente sur un goupy de : 3 l.

10° Dans le produit du bois d'environ 5 ou 600 livres, cy : 600 l.

11° Dans le produit des treizièmes d'environ : 300 l.

12° En rentes, tant seigneurialles que foncières et hypoteques, montantes ensemble à peu près à : 2.112 l.

Total de la Manse abbatialle : 6.781 l.

Mais cette communauté est chargée :

1° Des réparations des maisons conventuelles qui, année commune, ne peuvent aller à moins de : 200 l., mais qui pour le présent ne peuvent se faire à moins de 25 à 30.000 l.

2° Des pensions de deux Religieux transférés, chacune de 500 fr. : 1.000 l.

Ces pensions ne sont qu'à vie.

3° De la pension des Curés de Fleury et de la Bloutière à raison de 500 l. chacune, et de celle de leurs vicaires à raison de 200 l. chacune, fait cy : 1.400 l.

4° Des réparations en entier des cœurs des Églises de Fleury et de la Bloutière, et en partie de celles de Briqueville et Landelle a raison de la quotité des dixmes et fourniture des ornements de ces mêmes Églises, le tout évalué au moins a : 300 l.

5° Des décimes qu'on croit à peu près a : 700 l.

6° En une rente due à l'Abbaye du Mont-Saint-Michel qu'on croit être de : 150 l.

7° Deux cents livres de rente léguées en 1772, à l'Hôpital de Villedieu, dont on n'a encore rien touché : 200 l.

Total de s charges de la Manse abbatialle : 3.950 l.

Revenus

De la Manse Conventuelle

1.496

8.277

de la Manse Abbatiale

6.781

Charges : trois mille neuf cent cinquante livres

3.950

Les charges déduites, reste

4.327

 

On paye en outre au prêtre commis par M. l'Évêque : 274 livres sauf erreur.

On a omis dans le détail ci-dessus un petit fond d'environ 50 eu 60 livres de revenu situé près de l'Église de la Bloutière, parce que la paroisse prétend que, le curé étant commensal, elle est exempte de loger son curé, que la communauté doit le loger, qu'à ce défaut ce petit fond doit rester pour fournir et entretenir le logement, qu'un ancien religieux curé l'acquit et le donna à la paroisse, et le destina au logement de ses successeurs : le curé actuel en jouit par les concordats qu'il a faits avec M. d'Audiferet.

Les biens restants aux Religieux ont été pendant quelque temps régis par un religieux profès de la maison, curé de Fleury, que les quatre religieux curés, seuls restants profès de cette maison, établirent prieur claustral pour maintenir encore quelqu'ordre entre les transférés sur le bénévol de M. d'Audiferet et qui se trouvaient alors dans la maison sous prétexte de noviciat ; mais ce religieux curé se voyant écrasé de procès de toute part et ajourné au Châtelet par M. d'Audiferet, abandonna cette régie.

M. l'Évêque a ensuite obtenu un arrêt sur requête qui établit le prieur de l'Hôtel Dieu de Coutances, régisseur ou économe.

Mais deux de ces religieux transférés résidants à Paris se sont fait adjuger chacun 500 livres de pension, ils ont fait arrêts sur tous les revenus : M. d'Audiferet en a fait de son chef, et a tout traduit au Châtelet.

Par là tout reste sans régie et les revenus sont épuisés en frais, et les créanciers légitimes ne peuvent rien toucher. Ces biens, une fois unis à l'Hôpital, ne seroient plus exposés au pillage ; on prendroit des tempéraments avec les créanciers, et insensiblement les dettes seroient acquittées, et l'Hôpital, pourvu d'un revenu certain, se trouveroit un jour en état de remplir le vœu de sa destination.

Pour juger de la quotité du revenu qui convient à l'Hôpital, voici une esquisse des charges dont on le croit susceptible, en réduisant tout au plus bas prix possible.

Cet état contient à peu près le nombre des différentes espèces de pauvres qui seroient à admettre dans l'Hôpital s'il avait un revenu suffisant, et celui des personnes qui seroient nécessaires à son service, avec la dépense de chacun par jour, et le résultat de la dépense de chaque espèce de pauvres et d'employés par an.

 

NOMBRE ET ESPÈCES DE PAUVRES

1° Vingt malades à 15 s. par jour chaque fait : 5.490 l.

2° Cinquante vieillards de l'un et de l'autre sexe et autres invalides à 4 s. par jour fait : 3.650 l.

3° Trente enfants depuis 8 ans jusqu'à 11 et 12, a 1 s. 6 d. par jour à cause du travail qu'on eh peut tirer : 820 l. 10 s.

4° Vingt enfants au dessous de huit ans, tant orphelins qu'enfants trouvés, à 1 s. 6 d. fait : 547 l. 10 s.

5° Enfants trouvés, en nourrice ; l'extrême détresse de l'Hôpital a toujours fait prendre des précautions pour qu'il en fut exposé le moins possible ; cependant il y en a eu communément trois à 4 l. 10 s. par mois, et quelque fois bien davantage, à cause d'une espèce de galle dont quelques-uns sont couverts : au prix commun a fait : 162 l.

On ne met rien pour certains valides dont on tire du travail ; dans des temps communs et ordinaires, le produit de leur travail suffit pour leur dépense.

 

NOMBRE ET ESPÈCES D'EMPLOYÉS AU SERVICE DE LA MAISON

Il faut au moins sept sœurs : une supérieure, une cuisinière, une maîtresse de manufacture, et quatre pour les malades ; leur dépense pour nourriture à 8 s. par jour feroit : 1.022 l.

Deux domestiques : un valet et une servante, dont la dépense pour gages et nourriture ne peut pas être moins de : 240 l.

Un médecin et un chirurgien auxquels il n'appartient pas moins de 300 l. chacun : fait cy 600 l.

Un chapelain, dont les honnoraires avec la dépense de la sacristie ne peut être moins de : 330 l.

Total : 12.862 l.

Il faut ajouter à cette dépense celle dés réparations des édifices, qui, s'ils étaient aussi étendus qu'il conviendrait alors, irait du moins a : 200 l.

Total : 13.062 l.

On ne met rien pour les médicaments, le bois, la chandelle, le linge et autres ustensiles : en faisant entrer le prix de toutes ces choses dans la dépense de chaque individu, soit pauvre, soit employé, l'on trouvera que la dépense est portée au plus as prix possible.

Il faut observer que dans la dépense ci-dessus, ils n'ont point fait mention de celle des pauvres passants ; l'Hôpital, dans l'état où il est, n'en admet que le moins possible : s'il admettait ceux qui se présentent et qui ont vraiment besoin de secours, on estime que leur dépense iroit entre trois à quatre cent livres.

 

Le désir des habitants de Villedieu ne fut pas exaucé. Le 19 juin 1789, l'abbaye de Hambye était encore affermée[12] par l'Abbé Commendataire, Marie François de la Prune de Montbrun, Vicaire général de Senlis, pour la somme annuelle de 21.000 livres. Il y avait également encore un Prieur de la Bloutière au début de la Révolution. Plus tard, sous le premier Empire, les biens de l'Hôpital seront augmentés par l'adjonction de biens ecclésiastiques : mais ce seront des rentes de la paroisse[13] même de Villedieu que les marguilliers seront obligés de laisser ainsi transférer malgré leurs réclamations.

Chaque année[14] jusqu'à la Révolution, les Administrateurs de l'Hôpital envoyèrent à l'Intendance de Caen la note des dépenses, en demandant qu'on voulût bien les rembourser. Le Ministre de son côté répondait en expédiant l'ordonnance de paiement au Trésor royal.

Un des sujets du mécontentement des habitants de Villedieu à cette époque, et durant presque tout le règne du précédent roi Louis XV, c'était le passage continuel des troupes dans leur ville, et l'obligation pour eux-mêmes de participer aux charges militaires dont les avaient autrefois exemptés les privilèges des vassaux de l'Ordre de Malte. Des pièces assez nombreuses conservées aux archives du Calvados en font foi. Nous donnerons, en la résumant autant que possible, l'analyse des plus intéressants de ces documents.

Les passages de troupes à Villedieu se trouvent indiqués dans la série C : n° 1935, pour les matelots volontaires du Luxembourg en 1780-81 ; le régiment d'Anhalten 1780 (n° 2190) ; (n° 1937, 1950 et suivants) des dragons en 1727 ; — l'infanterie irlandaise de Clare en 1756 ; — de l'artillerie en 1758, 1782 et 1789. — De 1733 à 1736, 40 hommes et 40 chevaux y sont en garnison ; puis 36 hommes et 36 chevaux. De septembre 1756 à janvier 1757, on y voit des chasseurs, 220 hommes et 15 officiers.

Si les dépenses de ces troupes étaient payées par le Trésor royal, ce n'était pas sans des démêlés parfois très vifs entre les habitants, dont les maisons se trouvaient réquisitionnées, et les officiers de l'administration royale.

C. 2386. — Le 8 juillet 1778, le sieur Duras, inspecteur des vivres, donne l'ordre au sieur Pitel, syndic de Villedieu ; de faire évacuer les lieux choisis ensemble pour l'établissement des vivres. Parmi ces locaux se trouvaient indiqués le grand four banal de la Commanderie et le corps de bâtiment qui en dépendait. Le sieur Des Rues, fermier de ce four, reçoit du syndic le commandement de sortir dans la journée et de tirer tous ses meubles, tandis que le locataire du bâtiment adjacent était également expulsé. Il s'adresse à l'Intendant pour lui exposer le tort qui résulte pour lui de cette exécution : les deux meilleurs fours lui sont enlevés, et le bail de son locataire, de 350 livres par an, rompu pour le service de Sa Majesté ; il réclame une indemnité de 386 livres 8 sols à prendre dans le plus bref délai sur le collecteur de la taille (20 septembre). Le directeur des vivres, M. de la Sandray, écrit en tête de cette requête, qu'il ne voit rien que d'équitable dans le rapport de M. Desmortreux, subdélégué ; qu'en conséquence, il y a lieu au paiement d'une somme de 90 livres 18 sols à faire par la Régie des Vivres au sieur des Rues.

De semblables requêtes émanant des locataires expulsés reçoivent une réponse équivalente. Des Rues réclame de nouveau, en 1779, le paiement du loyer de sa maison occupée pour le service du régiment de Bassigny.

C. 2308. — Affaires militaires. Casernements, de l'élection de Vire. — 1761-89. Pièces concernant le paiement du casernement à Villedieu. 1774, 1777. — 1776, 78 et 79 : Requête de M. Gautier, prêtre de Villedieu, pour paiement d'une année de loyer pour sa maison servant de caserne à la brigade de maréchaussée. — 1783 : avances faites par le syndic de Villedieu pour le séjour des troupes dans sa paroisse.

C. 2349 : — 1783. Magasins : Élection de Vire. — Correspondance entre M. Esmangart, Intendant de la Généralité, et le sieur Bonvoisin, syndic militaire de Villedieu, relative : à l'avis dudit syndic que dans l'incertitude où il était d'avoir à loger des troupes dans son bourg, après le départ du régiment d'Auvergne, et vu les fréquents passages de troupes, il avait cru devoir entretenir les corps de garde, moins coûteux que s'il fallait faire déguerpir des ménages entiers (6 avril) ; — à l'avis donné qu'il n'était pas vraisemblable que l'administration se décide à mettre des troupes en garnison dans le bourg de Villedieu, mais que, comme jusqu'au Ier Mai il y aura encore quelques passages, il convient de conserver jusque là les corps de garde établis depuis la guerre, et de rendre aux propriétaires les emplacements employés à cette destination (10 avril). — Garde des ustensiles des corps de garde et autres effets de peu de valeur provenant des troupes en garnison : inutile de payer un appartement pour cela : on peut les mettre dans un grenier (8 septembre et 8 octobre).

C. 2172. — Maréchaussée[15]. — VILLEDIEU. — Correspondance entre MM. Esmangart, de Feydeau, Intendants ; de Surville, prévôt général ; de Mortreux, subdélégué ; et de Bonvoisin, syndic militaire à Villedieu. — Le propriétaire de la maison occupée par la maréchaussée avait sommé la brigade de lui rendre sa maison pour la Saint-Michel 1782. Force était donc de le payer et de chercher une autre maison. — Le brigadier demande à l'Intendant d'ordonner aux filles Lechevalier, dentellières, de lui céder la maison qu'elles occupent avec quantité d'ouvrières (juin). Le subdélégué ne peut convaincre le frère de ces filles, capucin. Ces demoiselles réclament elles-mêmes auprès de l'Intendant. Le prévôt général de Surville prend parti pour le brigadier ; l'Intendant ne parait pas décidé à user de procédés violents pour procurer un logement à une si petite brigade (un brigadier et trois cavaliers). Plusieurs maisons sont encore proposées les années suivantes, mais à des prix qui semblent toujours exagérés : de 350 à 450 livres, avec des avances pour les réparations. Le 13 août 1787, l'Intendant finit par répondre au subdélégué : Je continuerai de faire payer à cette brigade son logement en argent, jusqu'à ce que vous ayez découvert dans ce bourg une autre maison d'un prix plus modique, et qui puisse convenir à l'usage que l'on en veut faire.

La brigade de maréchaussée de Villedieu avait, paraît-il, un poste particulièrement difficile. Il est question en 1786[16] de créer de nouvelles brigades dans les environs : Villedieu est bordé des forêts de Saint-Sever et de Gavray, traversés par des chemins impraticables, où la brigade ne peut qu'avec danger rechercher et poursuivre les vagabonds.

La milice, réorganisée par l'Ordonnance du 19 octobre 1773, était obligée de son côté de respecter les exemptions traditionnelles. Nous avons une requête (31 mai 1777) d'un sieur Le Roux, procureur postulant au Baillage Vicomtal et Haute-Justice de Villedieu-lès-Poëles, par lequel il demande son exemption de la milice, étant pourvu de son office suivant les actes joints aux requêtes.

Mais, en dehors des Officiers de la Commanderie, les bourgeois, les différentes communautés de métiers, devaient entretenir un certain nombre de miliciens. Les pièces du procès de 1735 entre les Prêtres et les Trésoriers de Villedieu, dont nous aurons à parler au chapitre XIII, nous apprennent que la Confrérie de Sainte-Anne — ou des Poëliers — avait été plusieurs fois obligée de fournir des soldats de milice sous le règne de Louis XIV. Ainsi il lui fallait pour cet effet des sommes considérables et faire des emprunts.

Les citoyens de Villedieu se montreront animés d'un patriotisme un peu plus ardent à l'époque de la Révolution.

 

 

 



[1] Ce Jean GASTEY, d'après le même Manuscrit, était un simple ouvrier en cuivre, d'une grande piété et d'une grande charité. Dur pour lui-même, il habitait une petite cabane sur le bord de la rivière, couchant sur la dure, passant une partie des nuits en oraison, et ne sortant que pour aller à l'église ou au secours des malheureux. Ses ouvrages ne lui rapportaient aucun bénéfice : il les vendait à vil prix, quand il ne les donnait pas pour des œuvres pieuses. A sa mort (1er mai 1715), son corps fut porté par quatre pauvres et inhumé à l'entrée de l'Église paroissiale. Il léguait tout ce qu'il possédait pour les pauvres.

[2] On donnait le nom du Général à l'assemblée de tous les bourgeois.

[3] L'Édit du 24 mars 1768, sous prétexte de réformer les Ordres religieux, prépara la ruine d'un grand nombre de monastères. La Commission des Réguliers, chargée d'en exécuter les clauses, supprima en moins de 10 ans (1776- 1784) quinze cents couvents de France. Cependant on ne pensait pas au Conseil du Roi à employer à des usages étrangers les biens dont ces maisons prohibées étaient les propriétaires : La Commission des Secours fut chargée de les distribuer aux divers établissements ecclésiastiques ou religieux insuffisamment dotés.

[4] Archives Nationales. G9 670, n° 15. D'après le Catalogue des Archives du Calvados, C. 826, cette pièce est du mois d'octobre 1784.

[5] Les citations précédentes permettent de rectifier cette première date.

[6] Plus considérable que les villes de Granville, Mortain, Torigny, Pontorson, etc. (Note du document).

[7] L'Édit d'août 1749, destiné à restreindre le plus possible le nombre des établissements de mainmorte en France, interdisait même à tous les anciens établissements de recevoir à l'avenir aucun legs ou donation consistant en immeubles, rentes foncières ou non rachetables, ni même des rentes constituées sur des particuliers, avant d'avoir obtenu des Lettres patentes du Roi. — La Déclaration du 20 juillet 1762 accordait bien une exception pour les legs testamentaires faits depuis l'Édit précédent, ou à faire dans l'avenir, en rentes foncières et en immeubles au profit des Hôpitaux, Paroisses, Fabriques, et Établissements de Charité ; mais ces immeubles devaient payer la taille comme les biens non privilégiés jusqu'à leur transformation en rentes non foncières.

[8] Les faubourgs qui sont fort étendus, et où se fait la plus grande consommation, en sont exceptés. (Note du document.)

[9] Au Commandeur.

[10] Pour compléter cet exposé de la situation de l'Hôpital de Villedieu, nous citerons l'analyse suivante des Archives du Calvados c. 826 : 1782-89. Hôpital de Villedieu. Correspondance entre M. de la Millière et MM. Esmangart, de Feydeau et de Launay, intendants, leurs subdélégués et les administrateurs de l'Hôpital de Villedieu, relative au service des enfants trouvés. — États de dépenses et de situation : — son revenu est de 700 à 800 l., il y a ordinairement 40 pauvres, dont le travail est utilisé ; l'arrêt du 10 janvier 1769 impose de recevoir les enfants ; le Roi a promis de payer ; — réclamation de 6 livres par mois et par enfant : les nourrices coûtent dans le canton de 4 livres 10 sous à 5 livres par mois, le surplus est pour la nourriture et l'entretien ; — le ministre répond que les ordonnances de remboursement sont signées.

[11] Cf. Arch. Calvados C. 912 : 1781-85. Hôpital militaire de Villedieu. Correspondance entre MM. le Maréchal de Ségur, ministre ; Esmangart et de Feydeau, intendants de la généralité de Caen ; Collet et Montcarville, commissaires des guerres à Avranches, relative : à l'établissement d'un Hôpital militaire à Villedieu ; — à la demande de M. Collet, tendant à obtenir le paiement de 300 livres par lui avancées ; — à la réclamation de ce dernier, adressée à l'intendant pour obtenir de nouvelles fournitures de literie, bonnets, etc., vu l'encombrement des malades ; — à la lettre de M. de Ségur annonçant à l'intendant que le Roi a bien voulu accorder au sieur Havard, médecin, une gratification de 250 livres, pour les services qu'il a rendus aux soldats malades ; — à une autre somme de 200 livres accordée au sieur Laurent, chirurgien, pour le même service.

C. 913 : 1775-84 : État des journées des soldats, cavaliers et dragons entrés dans l'Hôpital militaire de Villedieu comme malades, fiévreux, blessés ou vénériens, depuis le 1er janvier 1775 jusqu'au 31 décembre 1784, appartenant aux régiments de la Couronne, Auvergne, Beaujolais, Brie Enghien, Flandre, Forez, Navarre, Royal-Infanterie, et au corps royal de marine.

C. 914 : 1785-88 : État semblable pour les soldats de la marine, et des régiments d'Anjou, Australie, Auvergne, Beauce, Bourbon, Bresse, Lorraine, corps de Montréal, Penthièvre, Poitou, Royal Roussillon, Maréchal de Turenne, et des colonies de l'Amérique.

[12] Archives de la Manche, H. 4334.

[13] V. Archives du Presbytère de Villedieu : Ans IX, XIII et XIV.

[14] Archives du Calvados, c. 826 fin.

[15] Cf. C. 2169.

[16] Arch. Calvados, C. 2123.