ALEXANDRE DE VILLEDIEU et son Doctrinal. — RAOUL, abbé du Mont-Saint-Michel. — GEOFFROY BOUCHER, évêque d'Avranches. — RAOUL ROUSSEL, archevêque de Rouen. — GUILLAUME LE MOINE, professeur de l'Université de Caen. Son dictionnaire ; ses œuvres critiques et liturgiques. Le Martyr GUILLAUME LE CERVOISIER. — Épisodes des Guerres de Religion. Durant la première période que nous venons de parcourir, Villedieu avait donné naissance à plusieurs personnages qui s'illustrèrent soit dans l'administration de l'Église, soit dans l'enseignement des sciences humaines. Avant de continuer cette histoire, nous aurons un souvenir pour chacun d'eux. Le plus ancien en date, comme aussi le plus célèbre, est ALEXANDRE DE VILLEDIEU. Son Doctrinal, le principal de ses ouvrages, a été universellement reçu, enseigné et commenté dans les Écoles de France et de l'étranger depuis le XIIIe siècle jusqu'à la Renaissance. De nos jours, il n'est pas encore oublié par les amateurs de méthodes pédagogiques. En 1851, M. Charles Thurot, depuis professeur au Collège de France, consacrait une thèse latine au Doctrinal[1], et disait de cet ouvrage, que, du XIIIe et XVIe siècle, il avait été à peu près seul en usage dans toutes les Écoles et toutes les Universités d'Europe, et considéré par tous les théologiens et par tous les jurisconsultes comme une autorité sacro-sainte dans le domaine de la grammaire. Alexandre de Villedieu avait succédé à Priscien : il fut remplacé lui-même par Despautère, qui fut détrôné à son tour par Lhomond. Récemment, en 1893, le Professeur Dr Dietrich Reichling, de Heiligenstadt, pub liait une édition[2] de cette œuvre précédée d'une étude de 309 pages sur la vie et les écrits de l'auteur, et sur les différentes éditions ou manuscrits du Doctrinal. Nous ne pouvons mieux faire que de résumer la partie historique de cette étude. Les savants pourront consulter l'ouvrage lui-même pour la partie technique, ainsi que l'article que lui a consacré M. Léopold Delisle dans la Bibliothèque de l'École des Chartes (année 1894). Alexandre naquit à Villedieu dans la seconde moitié du XIIIe siècle ; il fit ses études à Paris, et s'y lia avec deux jeunes gens pauvres comme lui, dont l'un, Adolphe ou Ydolphe, était anglais, et l'autre, Ivo ou Imo, venait aussi de Villedieu, d'autres disent de Bretagne. Ensemble ils suivaient les leçons données sur la grammaire de Priscien (du VIe siècle) et ils s'occupaient à mettre en vers latins les préceptes qui leur étaient enseignés. Adolphe fut rappelé par son évêque qui voulait lui confier une mission de confiance ; Ivo mourut. Resté seul possesseur des matériaux réunis par les trois étudiants, Alexandre séjourna encore quelque temps à Paris, jusqu'au jour où l'évêque de Dol l'attira près de lui pour le charger de l'éducation de ses petits neveux. Alexandre mit à profit ses travaux précédents dans son enseignement : chaque règle, résumée en deux vers hexamètres, était apprise par les enfants et récitée à leur oncle. Le prélat prenait goût à cette méthode : il pria le professeur de composer ainsi un ouvrage complet de grammaire : telle fut l'origine du Doctrinal. L'œuvre achevée, selon toute apparence, en 1199, fut reçue dans les écoles de Paris dès le XIIIe siècle, et bientôt universellement adopté. Les gloses, les interpolations, ne manquèrent par de se surajouter au travail primitif pendant un enseignement de près de trois siècles. Lorsque la Renaissance apporta en Occident le goût des anciens auteurs latins, les premiers humanistes des différentes nations abandonnèrent peu à peu le Doctrinal : ils y trouvaient des incorrections, et tout un ensemble des règles plus en harmonie avec les préceptes de la logique qu'avec les exemples des modèles classiques. Si plusieurs traitèrent bruyamment Alexandre de barbare, d'autres rendaient encore témoignage à la netteté de son exposition, à l'élégance de son style : ils auraient voulu le corriger sans l'éloigner complètement des écoles. Ajoutons que les ouvrages substitués au Doctrinal n'eurent jamais l'autorité universelle de cette œuvre. Ce qu'il aurait fallu changer dès lors, c'eût été ce genre d'enseignement mnémotechnique, l'effroi des pauvres enfants — livor puerulis — ; plus d'un de nos contemporains, qui a pâli sur le Jardin des Racines grecques, pourrait exprimer la même réflexion. On trouve encore un certain nombre d'éditions du Doctrinal au XVIe siècle. Nous citerons le passage suivant d'un émule et compatriote d'Alexandre, Guillaume Le Moine[3], dont nous aurons bientôt à parler ; il nous prouvera que toute admiration n'avait pas encore cessé vers 1530 pour l'antique grammairien : Il y a maintenant plus de flagellateurs d'Alexandre que de vers de cet auteur. Cependant il s'est certainement montré partout élégant ; il n'aurait pas voulu écrire ce qui eût honteusement sonné pour ne pas mal sonner ; il aurait dit les gestes de Livie d'une manière bien autrement décente que les borgnes élucubrations de Faustus. Par quel destin s'est-il fait, je l'ignore, que ce livre ait parcouru et instruit l'Italie, Rome, les Espagnes, les Germanies, les Gaules et la Grande-Bretagne ? Maintenant encore, combien est-il facile et bref, combien orné et fleuri, l'honneur et l'estime qui l'entourent le prouvent : jamais ne pourront périr ou la renommée, ou la dignité, ou le nom, ou le poème, ou le Doctrinal de l'écrivain qui semble avoir vécu parmi tant de climats, parmi tant de siècles : Il a plus cherché à instruire le grammairien vraiment chrétien qu'à former des poètes païens. L'évêque de Dol étant décédé en 1205 — si nous adoptons la date de 1099 pour la composition du Doctrinal —, Alexandre demeura-t-il dans cette ville ? Divers manuscrits le font s'établir à Paris et devenir professeur de Sorbonne : c'est là certainement un anachronisme : Robert Sorbon n'avait pas encore fondé son établissement. Wading et les autres historiens des Frères Mineurs prétendent qu'il entra dans l'Ordre de Saint François d'Assise dans sa vieillesse : peut-être était-il simple tertiaire ? Il paraît certain qu'il mourut Chanoine de la cathédrale d'Avranches[4] : Paris ne l'avait guère possédé qu'au temps de ses études. A part son séjour auprès de l'Évêque de Dol, c'est la Basse-Normandie qui fut sa résidence préférée ; c'est pour les jeunes clercs de cette contrée qu'il semble avoir écrit ses différents ouvrages[5]. L'éducation des clercs lui tenait surtout à cœur : Alexandre de Villedieu ne manifeste-t-il pas souvent le désir de la soustraire aux influences malsaines des auteurs païens, pour la rendre absolument et exclusivement chrétienne ? La question des classiques païens était alors agitée aussi vivement qu'elle le fut vers le milieu de notre siècle. La philosophie et la théologie tendaient à devenir de plus en plus exclusivement chrétiennes dans les écoles de Paris ; mais Orléans continuait à chercher dans les anciens auteurs latins les fondements solides du langage. Il est vrai que les ouvrages qu'on y commentait justifiaient, bien un peu l'indignation des maîtres des autres villes : l'Ars amandi d'Ovide, son Remedium amoris, et ses Fastes ne sont pas des œuvres qui se recommandent d'elles-mêmes pour l'éducation de la jeunesse. A ces ouvrages plus ou moins moraux, Alexandre entreprit de substituer des livres où l'inspiration fût entièrement chrétienne. Son Ecclesiale apprit aux cl ers à connaître le cycle des années avec plus d'édification que ne le pouvaient faire les Fastes païens. C'était un Cours de Liturgie en vers latins ; on y trouve des instructions sur les édifices sacrés, sur certaines coutumes, sur les personnes ecclésiastiques, les décimes, puis sur le Calendrier de l'Église avec ses Fêtes mobiles et fixes, les rubriques de la Messe, les offices, et les règles du Comput, ainsi qu'un abrégé d'astronomie — de Sphaera. Le Doctrinal et l'Ecclésiale doivent être regardés comme des extraits en vers d'une sorte d'Encyclopédie d'abord composée en prose ; peut être faut-il voir là l'ensemble des notes recueillies par Alexandre et ses deux compagnons d'étude de Paris. Le nom d'Alphabetum majus conviendrait à la partie grammaticale de cette œuvre détaillée, par opposition à l'Alphabetum minus, ouvrage élémentaire du même auteur comprenant par ordre alphabétique des explications de mots et d'idées. A part le Doctrinal et l'Ecclésiale, ces œuvres d'Alexandre de Villedieu ne nous sont pas parvenues dans leur intégrité. L'obscurité qui les enveloppe dès la seconde moitié du XIIIe siècle font foi de leur peu de succès. Faut-il refuser à notre auteur la paternité de plusieurs autres ouvrages qui lui ont été également attribués ? Aucune raison sérieuse ne peut nous y forcer pour la plupart de ces travaux. Le Comput ecclésiastique en vers, attribué expressément à Alexandre par plusieurs manuscrits, nous est présenté dans la Préface comme recueilli de plusieurs ouvrages d'auteurs différents : sicut de multis laminis æris in conflatorio una massa efficitur, ideo librum istum volui vocari MASSAM COMPOTI. Sa forme poétique, ou du moins versifiée, le désigne aux lecteurs délicats. L'Art de compter, ou Algorisme, et la Sphère, traités de mathématiques et de cosmographie en vers, sont bien également du genre de notre auteur. Quant au Sermo doctissimi viri Alexandri de Villa Dei, il ne semble guère devoir ce titre qu'à l'insertion d'un certain nombre de vers du Doctrinal. — Le Petit Traité d'accentuation du Psautier selon la troisième partie (du Doctrinal) d'Alexandre, très nécessaire aux prêtres, n'a pas plus de raison d'être attribué au grammairien lui-même. Le Summarium biblicum, résumé de toute la Bible en 212 vers, est trop généralement donné comme une œuvre d'Alexandre pour qu'on puisse le lui refuser. C'est un petit exercice de patience et d'adresse capable d'intéresser les lecteurs de la Bible, mais à condition qu'ils en connaissent par avance tous les détails. Voici le premier vers : chaque mot résume l'un des événements les plus importants de l'histoire du monde jusqu'au Déluge : Sex, prohibet, peccant, Abel, Enoch, archa fit, intrant. Heureusement une glose interlinéaire donne des explications succinctes : Sex dies ; prohibet Deus lignum vitæ ; peccant primi parentes. Abel occiditur. Enoch transfertur. Archa fit a Noe. Intrant archam. Nous n'avons plus que le titre de la poésie : De Actibus Apostolorum, attribuée aussi à Pierre Riga, et des Lettres d'Alexandre de Villedieu. ***Au XIIIe siècle, deux autres enfants de Villedieu parvinrent à une haute dignité dans l'Église : Raoul abbé du Mont-Saint-Michel, et Geoffroy Boucher, évêque d'Avranches. RAOUL — Radulphus III — de Villedieu[6] fut reçu moine par le célèbre Abbé du Mont-Saint-Michel Raoul des Iles. Placé à son tour à la tête du monastère (20e abbé), il eut à sévir contre son ancien supérieur. Paralysé et incapable de continuer ses, fonctions, Raoul des Iles avait donné sa démission, et reçu une provision dont il ne parut pas satisfait. Après une première excommunication, on résolut de s'en rapporter à des arbitres : l'ancien abbé, ayant refusé d'accepter la décision, dut être de nouveau excommunié. Raoul III (1225-1236) augmenta les revenus du monastère par plusieurs acquisitions à Brécey au diocèse d'Avranches, ainsi qu'à Bretteville et à Verson au diocèse de Baveux. A peine installé, Raoul de Villedieu fit construire — d'après dom Hugues, — le Cloître, gracieuse galerie de stuc et de granitelle, aux chapiteaux fleuris, qui fait l'admiration de tous les artistes et de tous les touristes. En 1885, M. l'architecte Corroyer a restauré l'œuvre de Raoul de Villedieu. On remarque dans cette galerie la statue de saint François d'Assise, revêtu de l'habit primitif, avec cette inscription : Sanctus Franciscus canonizatus fuit anno 1228, quo claustum istud perfectum fuit. Raoul III eut des démêlés avec Guillaume d'Oteillé, évêque d'Avranches, qui tentait d'exercer des droits sur l'abbaye, au mépris des Constitutions monastiques. L'abbé porta ses plaintes à Rome, et sur l'intervention du Souverain Pontife, une transaction fut conclue entre l'évêque et l'Abbaye. En vertu d'une Bulle Pontificale (1235), il fut convenu entre les parties : que l'Abbé du Mont aurait l'institution et la destitution des églises du Mont et des prêtres qui recevraient la charge d'âmes de l'Abbé. Raoul mourut le 18 mars 1236, après avoir gouverné le monastère depuis 1225. ***D'abord doyen d'Avranches et chanoine de Paris, GEOFFROY BOUCHER[7] fut élu évêque d'Avranches, et confirmé en 1293 par Eudes, archevêque de Rouen, qui, cette même année, demanda pour lui au Roi l'abandon du droit de régale. En 1296, Geoffroy servit d'arbitre entre Pierre, évêque de Bayeux, et le prieur de Saint-Gabriel. La même année, le Bailli de Coutances lui céda, au nom du roi, à lui, à son. Eglise et à ses successeurs, plusieurs moulins royaux moyennant une rente annuelle : cession confirmée par le roi Philippe au mois de juin 1303. Le nom de Geoffroy se trouve dans le Concile provincial de Pinteville tenu en 1304, le mardi d'après la fête de sainte Agathe, par conséquent en 1305. Geoffroy occupa le siège d'Avranches certainement pendant 13 ans, depuis 1292, disent les Frères de Sainte-Marthe. Il mourut le 31 janvier 1305 (1306) d'après la Chronique de Savigny ; ou le 12 février, d'après les données de M. du Fourny et le Nécrologe de l'abbaye de Saint-Evroult. Le Manuscrit du Mont Saint-Michel indique sa sépulture dans la chapelle de la Sainte Vierge de sa cathédrale, non loin de Radulphe, son prédécesseur ; il le fait mourir en 1306, le jour de Saint-Valentin ; c'était le 10 avril d'après le manuscrit de Saint-Victor de Paris, et le 8 Mars, d'après le Nécrologe de Corneville. A cette notice extraite du Gallia Christiana, nous ajouterons les détails suivants tirés de l'Histoire du diocèse d'Avranches par le Chanoine Pigeon[8] : Geoffroy Boucher fonda deux chapelles dans sa cathédrale en 1297. Il fit confirmer son droit pour la consécration des évêques de la province au défaut de l'archevêque de Rouen et de l'évêque de Bayeux en 1303. Il légua ses biens au chapitre en 1305. — Ses armes portaient : de gueules, à la fasce de sable accompagné de trois besans d'or, deux en chef et un en pointe. — D'après un écusson de cheminée de l'ancien évêché d'Avranches, remontant à 1680. ***RAOUL ROUSSEL, archevêque de Rouen de 1444 à 1452, était de Villedieu : c'est par erreur que le Gallia Christiana le fait naître à Vernon ; le Pouillé du diocèse de Rouen de 1431, dont il est l'auteur[9], ne laisse aucun doute à cet égard : il y indique lui-même comme son lieu d'origine Villedieu près Saultchevreuil au diocèse de Coutances. Docteur en droit canonique et en droit civil, successivement trésorier, chanoine, puis archevêque de l'Église de Rouen, il tint un concile dans cette ville en 1445, et contribua à faire rentrer les habitants sous l'obéissance de Charles VII. C'est sans doute à lui qu'il faut attribuer le don fait à l'Église paroissiale de Villedieu d'un calice d'argent doré, que l'inventaire joint au Comptes de fabrique de 1641 à 1644 dit venir de Raoul archevêque de Rouen. ***En 1514, un nouveau professeur, originaire de notre ville, prêtait serment devant la Faculté des Arts de Caen[10]. Sans atteindre la célébrité persistante de son compatriote, GUILLAUME LE MOINE aurait dû mériter une estime moins sujette à l'oubli. Du moins, il eut, à l'époque de la Renaissance, une influence très réelle parmi les nouveaux humanistes. Le Moine nous a lui-même donné dans ses œuvres des détails intéressants sur sa famille. Il était le plus jeune des neuf enfants qu'avaient eus ses parents. Son père, Guillaume, fut parfois traité dédaigneusement dans l'assemblée de tous les juges et avocats de Villedieu, parce qu'il avait une nombreuse postérité avec une pauvre fortune. Mais le peuple l'appelait le pieux avocat, et tous rendaient hommage à son savoir. Il fut préservé avec tous les siens d'un incendie qui dévora toute la ville, et d'une peste qui la ravagea pendant quatre ans[11]. — Sa mère, Michelle Gaultier, se faisait remarquer pour sa douceur, au milieu de voisines sans cesse en guerre entre elles[12]. La Dédicace d'une des éditions du Dictionnaire dont nous allons bientôt parler, achève de nous faire connaître la parenté de Guillaume. Deux de ses frères lui avaient servi de père. Un des cousins de sa mère, Raulin Gaultier, était considéré comme l'unique fondement de sa patrie, tant était grande sa prévoyance pour tous, si connue sa bienveillance pour son pays ! — Le frère de ce dernier, Olivier Gaultier, chanoine régulier de Saint-Augustin, fut le plus bel ornement de la famille maternelle de notre professeur par ses insignes vertus et l'éclat de sa science. — Toutes ces personnes méritaient d'être citées par Guillaume, soit comme les amis intimes du jeune étudiant de Rouen, Jean Le Fèvre, à qui s'adressait cette dédicace, soit comme les familiers de Nicolas le Fèvre, son père. C'étaient autant d'exemples proposés à l'imitation du jeune homme : comment n'aurait-il pas cherché à conquérir dans la littérature un peu de la célébrité qu'avait assurée à son père la cloche fondue par lui pour le grand couvent de Saint-Benoît de Caen ? L'œuvre la plus connue de Guillaume Le Moine, est son Dictionnaire latin-français : Epithoma vocabulorum decerptum ex Calepino, Hermolao Barbaro, Anthonio Nebrissensi, Erasmo Roterodamo, Perotto, Angelo Policiano, Laurentio Vallensi, Anthonio Codro, Theodoro Gaza, Januensi, Philippo Beroaldo, Cornucopia, Baptista Pio, Marco Varrone, et plusculis aliis, — augmenté et corrigé par Guillaume Le Moine de Villedieu, avec l'indication donnée pour la première fois du genre des noms et des mots. M. L. Delisle cite une lettre[13] de David Jore, du 7 février 1530, dans laquelle on salue l'heureuse révolution dont ce Dictionnaire est l'augure dans le monde des lettres. Trois éditions successives, données par les libraires de Caen Michel et Girard Angier, sont la preuve de l'accueil favorable qu'il reçut. Dans la Dédicace, dont nous avons cité quelques passages, Guillaume Le Moine se plaignait à son jeune ami d'avoir été retardé dans la publication de cette première œuvre par le malheur des guerres. Mais le temps n'avait pas été perdu pour lui : il avait élaboré quarante livres contre les sophistes, et ces livres étaient actuellement sous presse, bientôt, prêts à paraître : accorder les grammairiens avec les logiciens, et les logiciens avec les rhéteurs, tel était le but qu'il s'était proposé. L'exemplaire de ce dernier ouvrage signalé par M. L. Delisle[14] forme la seconde moitié d'un volume de la Réserve de la Bibliothèque Nationale. La date peut être indiquée approximativement par la citation précédente. Nous avons pu constater la similitude des caractères avec ceux qui sont employés dans le frontispice donné au commencement de l'Essai sur l'Imprimerie et la Librairie ; la première lettre initiale P, en particulier, de ce frontispice, se retrouve assez fréquemment, notamment aux f° XI, LII V° et LIV : l'imprimeur serait donc le même que celui des Problemata logicalia Magistri Hieronimi de Hangest. Les 40 livres de Guillaume Le Moine se divisent en cinq parties principales, dont les deux premières contiennent plusieurs subdivisions. La Préface répond bien à l'annonce que l'auteur faisait à Jean Le Fèvre : c'est une attaque contre les Sophistes qui ont tout faussé : la grammaire et la dialectique comme l'éloquence. En les suivant sur leur terrain, l'auteur n'aura garde de négliger le style, mais sans sortir du naturel. Sans attachement absolu aux doctrines d'aucun philosophe, il se rend cependant le témoignage d'observer adamussim les principes de la logique d'Aristote. Il veut faire revivre une Dialectique plus vraie et plus nette, si nécessaire à toutes les autres sciences, que sans elle toutes seraient muettes, l'éloquence elle-même. DE CAUSIS CORRUPTE LOGICE : — tel est le titre de la première partie partagée en subdivisions désignées comme il suit : De libertate explicandarum sententiarum (1 livre) ; — de effatis hypotheticis (1 l.) ; — de rejectione pronominum a sententiis (1 l.) ; — de constitutione significationis (1 l.) ; — de significationum syntaxi (5 l.) ; — in tabulam confusionis (1 l.) ; de explosione ampliationum a cathegoricis (3 l.) ; — in bullam appellationis (1 l.) ; — adversus insolubilia (1 l.). — C'est, on le voit, une réponse à toutes les arguties dont les sophistes de l'époque avaient surchargé la grammaire et la logique. L'idéologie n'avait pas été mieux respectée : la seconde partie est destinée à lui rendre sa véritable valeur : c'est le DE RATIONIBUS ANIMÆ, avec les sous-titres suivants : De ratione affirmationis (1 l.) ; — de ratione cathegorematum (2 l.) ; — de ratione negationis (3 l.) ; — de ratione distributionis (6 l.). Ces deux premières parties, d'une lecture très pénible pour ceux qui ne sont pas au courant du langage spécial des auteurs des XVe et XVIe siècles — sans parler des difficultés provenant de la ténuité des caractères gothiques, des abréviations nombreuses, et des irrégularités fréquentes de la ponctuation —, ne peuvent guère intéresser que les hommes compétents. Plus abordables nous ont paru les trois dernières parties, pour lesquelles il n'y a plus de subdivisions. Le DE FABULOSIS THEMATIBUS était spécialement destiné par l'auteur aux jeunes élèves qu'il voulait instruire en les amusant : Nous nous proposons ici, disait-il dans la Préface, de faciliter l'étude de la langue latine, de châtier les mœurs, de louer les vertus, et surtout d'accuser, et, bien entendu, de livrer à la risée la superstition de la nation normano-française, en particulier celle qui avoisine les bords les plus lointains de l'Océan. Dans le premier livre, on trouve traité, sous une forme plaisante, plus d'un grave sujet, bien digne de l'attention de l'historien. Le Moine s'y révèle comme un critique judicieux de tous les travers et des excès de son temps. Le chapitre IV De Ecclesiasticis quibusdam Controversiis nous montre le besoin de réforme que l'Église éprouvait alors : l'asservissement dans lequel ses fondateurs et bienfaiteurs essayaient trop souvent de la maintenir, les inégalités de richesse entre ses différents ministres, attirent particulièrement ses reproches. Il faudrait citer presque en entier le chapitre V de Vectigalibus. Les exactions dont souffrait la pauvre Normandie, tandis que les princes se livraient au luxe le plus fastueux, soulèvent la religieuse indignation de Le Moine : Ô rois, s'écrie-t-il, si au jour de votre onction et de votre consécration Jésus-Christ, le Roi des rois, vous a ordonné de lever de tels tributs, commandez encore de pires méfaits à vos satellites... Quels malheurs plus funestes pourraient donc arriver à vos peuples s'ils étaient dans les chaînes de Mahomet ? Les réformes, l'auteur les indique lui-même : les impôts devraient cesser lorsque le motif qui les a fait établir n'existe plus ; la répartition d'ailleurs devrait être plus conforme à la justice. Plus de pauvres mendiants : à chaque.cité le soin de leur fournir un abri et du travail. Tout homme qui par ses fonctions rend service à ses concitoyens doit être exempt de toute recevance. Avec le curé, chaque paroisse devrait ainsi posséder un expert ès lois et coutumes pour régler les différents, — un médecin pour soigner sans honoraire le curé et son troupeau, — un chef préposé à la police, — un instituteur pour le soin des enfants. L'exemption doit aussi devenir le privilège du mari de la sagefemme — Malo obstetricem certe quam aut monialem aut abatissam —, de celui qui s'est dévoué dans une épidémie au service des malades, et enfin des notaires. C'est à la terre à payer le tribut, quelqu'en soit le possesseur : qui plus plus, fût-il avocat ou prêtre ; mais personne n'y doit être contraint par la faim, la disette ou la prison. Après avoir constaté une telle liberté de langage, nous sommes moins surpris des critiques acerbes dont le reste de ce premier livre est rempli à l'adresse des esclaves de l'usure, de la luxure et de l'orgueil insolent. Le livre II, par sa jovialité, ramène un peu le calme dans l'esprit du lecteur : recueil d'histoires et de facéties qui se débitent à tous les âges et dans toutes les classes de la société. Le livre III n'est pas moins intéressant par l'accumulation des croyances et des superstitions populaires qu'on y rencontre, depuis la confiance aux charlatans jusqu'à la dévotion aux revenants. Le Moine n'est d'ailleurs pas opposé à une légitime croyance au retour des âmes qui ont besoin de prières, et il engage fortement à leur procurer par tous les moyens que propose l'Église le soulagement dans leurs souffrances. Par cette transition, l'auteur nous introduit dans une nouvelle partie : DE VIRT TUM ADSIGNATIONIBUS (2 livres) : Après avoir dénoncé les mauvaises mœurs et s'être raillé des superstitions, il faut s'élever à la splendeur de la vertu et à l'utilité de la chose publique. Morale et économie politique, telles sont les études auxquelles il va se livrer dans cette partie. Sans ordre bien déterminé, sans prétention d'exposer complètement les principes de ces deux sciences, il s'attache surtout, suivant le but général de son œuvre, à critiquer les abus et les travers qui se sont introduits dans la théorie comme dans la pratique : l'historien trouverait là encore beaucoup à prendre pour la peinture de la société de l'époque. La dernière partie, DE NATURALIUM RERUM INDINGATIONIBUS (8 livres) représente l'examen des théories de l'Antiquité comme du Moyen Age sur la science du monde, la Cosmologie au sens le plus étendu. Au milieu de toutes ces thèses tour à tour exposées et critiquées, à quel système de philosophie Le Moine se rattachera-t-il ? Le Chapitre XXIIe intitulé De Incertitudinibus philosophorum pourrait nous donner une réponse : Tout ce qui a été incertain pour les autres, sera-t-il incertain pour nous ? Non, hormis le symbole de la foi. Le reste est ballotté par la variété des opinions. Le dernier Chapitre se termine par ces lignes : Pourquoi donc ces investigations ? Mais nous n'affirmons pas que nous philosophons avec pureté et sincérité ; les anges eux-mêmes ne pourraient pas toujours philosopher avec vérité et clarté s'ils n'étaient illuminés d'une manière saine. C'est pourquoi nous mettons fin à nos recherches sur les choses naturelles. Et si nous avons écrit quelque chose qui nous oblige à demander pardon ou à supporter la colère, nous promettons de faire l'un et l'autre. Cette dernière précaution n'était peut-être pas inutile. Tout en protestant de son attachement inviolable à la foi catholique, Le Moine s'est montré parfois trop hardi dans la critique des théories philosophiques incorporées en quelque sorte par l'Église dans ses dogmes. C'est ainsi qu'au f° 152, en parlant de l'absence de toute entente possible entre les Platoniciens et les Aristotéliciens sur la nature de la matière corporelle, il attaque la théorie de la substance et des accidents des Scolastiques, et trouve au moins inutile son application à la Sainte-Eucharistie : l'impanation telle que la demande Luther, tel est le système qu'il propose comme suffisant. S'il eût vécu au moment du Concile de Trente, nul doute qu'il ne se fût humblement rétracté. La piété dont il fait preuve en plus d'un passage de ses œuvres nous en est un sûr garant. Guillaume Le Moine s'était d'ailleurs également occupé de réviser les livres liturgiques : lui-même nous en avertit au chapitre VIII de premier Livre de son De fabulosis thematibus, dans ce chapitre même où il avait pris la défense d'Alexandre de Villedieu, accusé d'avoir changé les règles de l'accentuation latine, alors qu'il se proposait avant tout de faciliter l'exécution du chant ecclésiastique. Ceci soit dit, ajoute-t-il, contre certains qui, incapables d'écrire eux-mêmes, se montrent les adversaires de ceux qui s'efforcent de ramener les lettres à leur perfection. Le Moine a écrit pour sa part un certain nombre d'oraisons à l'usage de neuf Églises : telles sont les oraisons pour l'Office des Anges, des Patriarches, des Prophètes, des Rois, des Apôtres, des Martyrs, des Confesseurs, des Vierges, œuvre vraiment digne de dévotion. De même il a composé et fait imprimer cinquante nouvelles antiennes avec oraison à la louange de la plupart des saints. Parmi les Églises qui demandèrent le concours du savant professeur pour le remaniement de leur liturgie, il faut placer l'Église d'Avranches. M. le Chanoine Pigeon, possesseur du Missel de ce diocèse — le seul exemplaire connu — publié en 1534 par l'évêque Robert Cenalis, a bien voulu nous donner à ce sujet quelques renseignements. Dans le catalogue des Registres de l'Université de Caen conservés aux Archives du Calvados S. D., nous trouvons Guillaume Le Moine inscrit deux fois parmi les Régents résidents de la Faculté des Arts en 1515 (T. I, p. 202 et 225). Il dut abandonner ses fonctions pour aller enseigner au Collège. d'Avranches fondé vers 1520 par l'Évêque Louis Herbert. C'est là qu'avec le premier principal Robert Goulet, ancien professeur du Collège d'Harcourt, à Paris, il fut appelé à s'occuper de travaux liturgiques. Le Missel dont nous venons de parler, porte, avant le Calendrier, une double dédicace intitulée MONACHUS DE VILLA DEI ad Impios... et ad Pios : courtes sentences destinées à rappeler aux fidèles que la prière ne peut être agréable à Dieu sans la pratique des vertus chrétiennes : Oras, qui legem Dei ignoras ? Non ; sed tu nefarius es, et tu Deo refragaris. ... Oras, qui pauperes abhorres ? Non, sed tu latro es, et tu Deum exsecraris. Oras tu, qui viam veritatis scis ? Etiam, et a Deo tu laudaris. ... Oras tu, qui mirabilem Christi legem oscularis ? Etiam, et a Deo tu prædestinaris. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, Villedieu fut honoré par le martyre d'un de ses enfants, le Cordelier GUILLAUME LE CERVOISIER. Nous ferons simplement remarquer que, contrairement à la tradition locale, les Annales des Frères Mineurs (T. XIX, p. 401) le font naître à Congerville (?) au diocèse de Coutances. Une autre divergence se trouve entre les historiens franciscains sur la date de sa mort, Wading indique 1560 ; l'ouvrage que nous venons de citer préfère avec Gonzaga l'année 1562, parce qu'à la première date la guerre religieuse n'avait pas encore éclaté dans le Cotentin. Le récit suivant des circonstances[15] dans lesquelles fut immolé Le Cervoisier donnera raison à la dernière opinion. Depuis le mois d'avril 1562 une grande agitation régnait dans toute la Basse-Normandie, à la suite de la nouvelle du Massacre de Vassy (1er mars). Le Comte de Matignon, obligé de réprimer les tentatives des huguenots, faisait partout lever des troupes. Tandis qu'il allait lui-même mettre Cherbourg en état de résister aux attaques toujours attendues des Anglais, alliés naturels des religionnaires, il avait chargé le Capitaine du Château de Valognes, François Le Guay, sieur de Cartot, d'armer les bourgeois. Dans la nuit du lundi dé la Pentecôte (18 mai), une fausse alerte faillit amener une collision entre catholiques et protestants. Le Dimanche 7 juin, au soir d'une revue d'armes passée dans la ville, une querelle entre quelques individus des deux partis, fut le signal de la lutte : les protestants furent poursuivis jusque dans les demeures des catholiques où ils cherchaient un refuge, plusieurs de leurs maisons saccagées, et six d'entre eux mis à mort avec la cruauté habituelle aux foules ameutées. La vengeance ne devait pas tarder à se produire. Le 15 juin, les deux de Sainte-Marie, gentilshommes huguenots, s'emparent de Montebourg, et se présentent avec 700 cavaliers devant Valognes. Le 17, le capitaine Le Clerc amène de Caen 1.500 hommes, 2 couleuvrines et des munitions, pour réprimer, au nom du roi, les excès des catholiques, pendant que Matignon se hâte de revenir de Cherbourg. Mais, avant son arrivée, le 18, les huguenots avaient pénétré dans la ville. Le Couvent des Cordeliers était en particulier devenu l'objet de leurs représailles : l'église fut convertie en écurie, et le culte catholique interdit à tout prêtre sauf au chapelain de l'Hôtel-Dieu. Le Cervoisier, vicaire du couvent, dont l'éloquence avait souvent attaqué les croyances des religionnaires, fut la première victime indiquée à leur vengeance. Après avoir pu consommer les Saintes-Hosties, il fut saisi, assommé à coups de bâtons, puis déchiré avec des couteaux et des poignards jusqu'à ce qu'il expirât. On voyait, avant la Révolution, la statue de le Cervoisier dans une chapelle basse de l'église des Cordeliers, au-dessus de son tombeau ; et son intercession amena plus d'une guérison miraculeuse. L'arrivée du farouche Montgomery en Normandie acheva
d'étendre partout la sédition. Les villes même et les villages qui ne
comptaient aucun protestant ne furent pas épargnées. On ne trouve pour
Villedieu aucun Religionnaire dans les Rôles des Protestants de la Vicomté
de Coutances publiés dans l'Annuaire de la Manche de 1890 : Cependant le 17 août 1562, raconte le Manuscrit
traditionnel, plusieurs gentilshommes,
accompagnés de soudards, pillèrent et détruisirent tout ce qui était dans
l'église paroissiale, et allèrent briser les croix d'une des places
publiques, qui, pour ce motif, a pris depuis le nom de Place des
Croix-brisées. Villedieu dut sans doute craindre plus d'une fois de semblables incursions durant les guerres de religion ; deux autres événements concernant ce bourg nous ont été rapportés par la tradition. Après l'alliance de Henri III avec le roi de Navarre, De Vicques, l'un des plus ardents Ligueurs, qui occupait la place d'Avranches, faisait souvent des expéditions dans le pays d'alentour, luttant à la fois contre les protestants et les troupes royales désormais unies. Le lundi de la Pentecôte, 22 Mai 1589, il surprend à Saint-Sever la compagnie du Sr du Mont-Canisy. Le lendemain, il court au secours de Villedieu attaqué par de Ste-Marie et le Comte de Torigny ; il est repoussé. Mais le 26, deux de ses capitaines se mettent à la poursuite de Charnay qui avait essayé de surprendre Avranches. Après la mort de Henri III (1er Août 1589), de Vicques continue à se donner pour lieutenant général du Roi en Basse-Normandie. Dans les premiers jours de juillet 1590, il vient au secours de Villedieu attaqué par un détachement de royaux sous les ordres de Dracqueville — que le manuscrit traditionnel fait venir de Cérences et de Dracqueville —. Les habitants avaient enfermé les assaillants dans l'église et le clocher dont ils s'étaient emparés ; les portes avaient été murées à l'aide de tonneaux comblés de pierres. Lorsque, après l'arrivée du gouverneur d'Avranches, la faim contraignit les prisonniers à sortir, ils furent impitoyablement massacrés au nombre de 136. Le duc de Montpensier essaya de venger cette défaite, en venant assiéger Avranches le 13 novembre 1590 : il put s'en emparer le dimanche 2 février suivant, après la mort de Vicques lâchement assassiné devant Pontorson. Toutefois la résistance du pays dura jusqu'à l'abjuration de Henri IV (25 juillet 1593), avec des scènes de meurtre et de pillage dont les petits seigneurs du pays étaient souvent les instigateurs. Les Anglais appelés au secours des troupes royales ajoutaient encore au désarroi. L'Édit de Nantes fut seul capable d'amener la pacification générale. Ce n'est qu'à cette époque que le gouverneur du Mont-Saint-Michel consentit à se soumettre : la dernière forteresse fidèle à la France contre les Anglais devait être encore la dernière à soutenir la foi catholique. |
[1] De Alexandri de Villa-Dei Dœtrinali, ejusque fortuna thesim proponebat Facultati litterarum Parisiensi Carolus Thurot, licentiatus, Scholæ normalis tum alumnus. Parisiis, apud Dezobry. M. DCCC. L.
[2] Das Doctrinale des Alexander de Villa-Dei. Kritisch exegetische Ausgabe, par le Dr Reichling, professeur au gymnase de Heiligenstadt. — Berlin, chez A. Hoffman et Comp, vol. in-8°, CCCIX-211 pages.
[3] Guillelmi Monachi de Villa Dei Opéra (Bibl. Nation., R. 652) fol. CXIX : cité aussi dans l'article de M. L. Delisle sur Alexandre de Villedieu.
[4] Le Chanoine Pigeon, dans son Histoire du Diocèse d'Avranches, place le canonicat d'Alexandre au temps de l'évêque Guillaume IV d'Ostilly (1210-1236). V. t. II, p. 331.
[5] Voir les passages cités par Reichling.
[6] Gall. Christ., T. XI, c. 523.
[7] Gall. Christ., T. XI, c. 487.
[8] T. II, p. 332.
[9] Bibl. Nation., F. latin, N° 5197.
[10] Sur Guillaume Le Moine : V. L. DELISLE : Essai sur l'Imprimerie et la Librairie à Caen (1891) ; — et l'article cité plus haut sur Alexandre de Villedieu.
[11] G. MONACHI Opéra, f° CXXX, V°.
[12] G. MONACHI Opéra, f° CXV, V°.
[13] Essai sur l'Imprimerie et la Librairie, p. 25.
[14] Bibl. Nat., R. 652-2. Gulielmi Monachi de Villa Dei Opéra.
[15] Sur le Siège de Valognes, voir les auteurs cités par Dupont : Le Cotentin et les Îles, t. III, p. 381 et sq., et l'Extrait de l'Enquête du 8 juillet 1578 publié par M. L. Delisle dans l'Annuaire de la Manche de 1890.