MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DE MON TEMPS

 

PAR M. FRANÇOIS GUIZOT.

TOME DEUXIÈME— 1830-1832.

PARIS - MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS – 1859.

 

 

CHAPITRE IX. — LA RÉVOLUTION DE 1830 (26 juillet -11 août 1830.)

Mon arrivée à Paris. — Je trouve la Révolution soudainement flagrante. — Réunions de Députés chez MM. Casimir Périer, Laffitte, Bérard et Audry-Puyraveau. — État des esprits dans ces réunions ; — parmi le peuple et dans les rues. — Les Députés prennent séance au Palais-Bourbon et appellent le duc d’Orléans à Paris. — Il accepte les fonctions de lieutenant général du royaume. — Insignifiants et vains essais de négociation entre Paris et Saint-Cloud. — Le raccommodement avec Charles X était-il possible ? — La royauté du duc de Bordeaux avec la régence du duc d’Orléans était-elle possible ? — M. de La Fayette et ses hésitations. — M. le duc d’Orléans et les motifs de sa détermination. — Il n’y avait de choix qu’entre la monarchie nouvelle et la République. — Emportement public — Sentiment dominant parmi les royalistes. — Empire de l’exemple de la Révolution de 1688 en Angleterre. — Différences méconnues entre les deux pays et les deux événements. — Révision de la Charte. — Origine du parti de la résistance. — Fallait-il soumettre la royauté et la Charte nouvelles à la sanction populaire ? — Symptômes anarchiques. — Prétentions républicaines. — Faits divers qui déterminent ma ferme adhésion à la politique de résistance. — Je deviens ministre de l’intérieur.

CHAPITRE X. — MON MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR (1er août - 2 novembre 1830.)

Ma principale préoccupation en entrant au ministère de l’intérieur. — Voyage et embarquement de Charles X. — Composition et incohérence du cabinet du 11 août 1830. — Ses divers éléments. — MM. Laffitte, Dupont de l’Eure, maréchal Gérard et Bignon. — MM. Casimir Périer, duc de Broglie, baron Louis, comte Molé, général Sébastiani, Dupin et moi. — Attitude du Roi dans ce Conseil. — Vastes attributions et mauvaise organisation du ministère de l’intérieur. — Mes travaux. — L’Opposition m’accuse de ne rien faire. — Mon Exposé de l’état du royaume en septembre 1830. — Mes relations avec les préfets. — Mes relations avec M. de La Fayette au sujet des gardes nationales. — Mon administration dans ses rapports avec les lettres, les sciences et les arts. — Ma participation aux affaires extérieures. — L’Europe veut le maintien de la paix. — Dispositions de l’Angleterre, — de la Russie et de l’empereur Nicolas, — de l’Autriche et de la Prusse. — Le parti révolutionnaire en France méconnaît complètement cette situation européenne. — Le roi Louis-Philippe la comprend et en profite — Sentiment de la France à l’égard des révolutions étrangères. — M. de Talleyrand ambassadeur à Londres. — Pourquoi il convient à cette mission. — Est-il vrai que le roi Louis-Philippe ait seul fait ce choix ? — Notre politique envers la Belgique, le Piémont et l’Espagne. — Ma conduite envers les réfugiés espagnols — Rapports du cabinet avec les Chambres. — La Chambre des députés se complète par des élections nouvelles. — M. Pasquier est nommé président de la Chambre des pairs. — Projets de lois présentés aux Chambres. — Propositions nées dans les Chambres. — Mes débuts à la tribune. — Fermentation des partis. — Débat sur les clubs. — Clôture des clubs. — La Chambre des députés accuse les ministres de Charles X. — Proposition de M. de Tracy et Adresse de la Chambre des députés pour l’abolition de la peine de mort. — Émeutes révolutionnaires. — Elles se portent sur le château de Vincennes, — sur le Palais-Royal. — Dissolution du cabinet. — Ses causes. — Mon sentiment en sortant des affaires. — Lettre de M. Augustin Thierry.

CHAPITRE XI. — LE PROCÈS DES MINISTRES DE CHARLES X ET LE SAC DE SAINT-GERMAIN-L’AUXERROIS (3 novembre 1830 - 13 mars 1831.)

Dissentiments dans le cabinet de M. Laffitte. — Mort et obsèques de M. Benjamin Constant. — Procès des ministres de Charles X. — Mon discours contre l’application de la peine de mort. — Attitude de la Cour des pairs. — M. Sauzet et M. de Montalivet. — Embarras de M. de La Fayette après le procès des ministres. — Prétentions et espérances du parti démocratique. — La Chambre des députés abolît le commandement général des gardes nationales du royaume. — Négociations entre le Roi et M. de La Fayette à ce sujet. — Exigences et démission de M. de La Fayette. — Le comte de Lobau est nommé commandant supérieur de la garde nationale de Paris. — Conversations de M. Laffitte avec l’ambassadeur de France à ***. — M. Thiers sous-secrétaire d’État des finances. — État des affaires étrangères. — M. de Talleyrand et la Conférence de Londres. — Sac de l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois et de l’archevêché de Paris. — Scènes anarchiques sur divers points. — Suppression des fleurs de lis dans les armes de France ; — Effet de ces scènes en Europe ; — sur l’état des partis en France ; — dans la Chambre des députés. — Mollesse et impuissance du cabinet. — Mon opposition. — Chute du cabinet. — Lutte intérieure pour son remplacement. — M. Casimir Périer forme un nouveau ministère.

CHAPITRE XII. — M. CASIMIR PÉRIER ET L’ANARCHIE (13 mars 1831 - 16 mai 1832.)

Rapports de M. Casimir Périer avec ses collègues ; — avec le Roi Louis-Philippe ; — avec les Chambres ; — avec ses agents. — Action personnelle du Roi dans le gouvernement. — Prétendues scènes entre le Roi et M. Casimir Périer. — Anarchie dans Paris et dans les départements. — Efforts des partis politiques pour exploiter l’anarchie. — Parti républicain. — Parti légitimiste. — Parti bonapartiste. — Leurs complots. — Faiblesse de la répression judiciaire. — Écoles et sectes anarchiques. — Les saint-simoniens. — Les fouriéristes. — Insurrection des ouvriers de Lyon. — Sédition à Grenoble. — Désordres sur divers autres points du territoire. — Grande émeute à Paris sur la nouvelle de la chute de Varsovie. — M. Casimir Périer et le général Sébastiani sur la place Vendôme. — M. Casimir Périer réorganise la police. — M. Gisquet préfet de police. — Le roi Louis Philippe vient habiter les Tuileries. — Travaux dans le jardin des Tuileries et leur motif. — M. Casimir Périer aussi modéré qu’énergique dans l’exercice du pouvoir. — Il se refuse à toute loi d’exception. — La reine Hortense à Paris. — Conduite du roi Louis-Philippe et de son gouvernement envers la mémoire et la famille de l’Empereur Napoléon. — Débats législatifs. — Liste civile. — Abolition de l’hérédité de la pairie. — Proposition pour l’abrogation de la loi du 19 janvier 1815 et du deuil officiel pour la mort de Louis XVI. — Discours du duc de Broglie sur cette proposition. — Mon attitude et mon langage dans les Chambres. — Ce qu’en pensent le roi Louis-Philippe, M. Casimir Périer et les Chambres, — Débat sur l’emploi du mot sujets. — État de la société dans Paris. — La politique tue les anciennes mœurs sociales. — Décadence des salons. — Ce qui en reste et mes relations dans le monde. — M. Bertin de Veaux et le Journal des Débats.

CHAPITRE XIII. — M. CASIMIR PÉRIER ET LA PAIX (13 mars 1831 - 16 mai 1832.)

Caractère général de la politique extérieure de la France, de 1792 à 1814 ; — de 1814 à 1830. — Le congrès de Vienne. — La Sainte-Alliance. — Caractère général de la politique extérieure du gouvernement de 1830 ; — de la politique extérieure de l’opposition après 1830. — De l’alliance anglaise. — Question belge. — Le roi Louis-Philippe, le roi Léopold et M. de Talleyrand dans la question belge. — Rapports de M. Casimir Périer et de M. de Talleyrand. — Question polonaise. — Vitalité de la Pologne. — On n’a jamais tenté sérieusement de la rétablir. — Ce qu’auraient pu faire les Polonais en 1830. — Le général Chlopicki et sa lettre à l’empereur Nicolas. — Que le gouvernement du roi Louis-Philippe n’a jamais donné de fausses espérances aux Polonais. — Comment et par qui ils ont été induits en illusion. — Question italienne. — Le Piémont et Naples, de 1830 à 1832. — Insurrection dans les petits États italiens gouvernés par des princes de la maison d’Autriche et dans les États romains. — Première occupation des Légations par les Autrichiens. — Ils les évacuent. — Le prince de Metternich et M. Casimir Périer sur les affaires d’Italie. — Le comte de Sainte-Aulaire, ambassadeur de France à Rome. — Démarche des grandes puissances auprès du pape pour lui conseiller des réformes. — Édits du pape. — Nouvelle insurrection. — Seconde occupation des Autrichiens. — Expédition d’Ancône. — L’amiral Roussin devant Lisbonne. — Grande situation de M. Casimir Périer en Europe. — Pourtant son succès est incomplet et précaire. — Son propre sentiment à ce sujet. — Explosion du choléra a Paris. — Mon sentiment sur la conduite du gouvernement et du peuple de Paris pendant le choléra. — Visite du duc d’Orléans et de M. Casimir Périer à l’Hôtel-Dieu. — Mort de M. Cuvier. — Maladie, mort et obsèques de M. Casimir Périer.

CHAPITRE XIV. — INSURRECTIONS LÉGITIMISTE ET RÉPUBLICAINE. – OPPOSITION PARLEMENTAIRE. - FORMATION DU CABINET DU 11 OCTOBRE 1832 (16 mai - 11 octobre 1832.)

État des esprits après la mort de M. Casimir Périer ; — dans le gouvernement ; — dans les divers partis. — Insurrection légitimiste dans les départements de l’Ouest. — Principe et sentiments du parti légitimiste. — Mme la duchesse de Berry. — Principe et sentiments du parti républicain-. — Ses préparatifs d’insurrection à Paris. — Manifeste ou Compte rendu de l’opposition parlementaire. — Ses motifs et son caractère. — Courage et insuffisance du cabinet. — On pense à M. de Talleyrand comme premier ministre. — Voyage de M. de Rémusat à Londres. — M. de Talleyrand s’y refuse. — Mort du général Lamarque. — Insurrection républicaine des 5. et 6 juin 1832. — Énergique résistance du parti de l’ordre. — Le roi parcourt Paris. — Je me rends aux Tuileries. — Visite aux Tuileries de MM. Laffitte, Odilon-Barrot et Arago. — Leur conversation arec le roi. — Faiblesse croissante du cabinet malgré sa victoire. — Ses deux fautes. — Mise en état de siège de Paris. — Arrestation de MM. de Chateaubriand, Fitz-James, Hyde de Neuville et Berryer. — Tentative du Roi pour conserver le cabinet en le fortifiant. — M. Dupin. — Urgence de la situation. — Le Roi nomme le maréchal Soult président du conseil et le charge de former un cabinet. — Le duc de Broglie est appelé à Paris, — Il fait de mon entrée dans le cabinet la condition de la sienne. — Objections et hésitation. — Le maréchal Soult fait une nouvelle proposition à M. Dupin, qui refuse. — On me propose et j’accepte le ministère de l’instruction publique. — Formation du cabinet du 11 octobre 1832.

PIÈCES HISTORIQUES.

I. — Protestation des députés contre les ordonnances du 25 juillet 1830.

II. — Proclamation adressée à la France par les députés des départements réunis au palais Bourbon, après l’appel et l’arrivée de S. A. R. Mgr. Le duc d’Orléans à Paris.

III. — Exposé de la situation du royaume présenté aux Chambres le 13 septembre 1830, par M. Guizot, ministre de l’intérieur.

IV. — Rapport présenté au Roi le 21 octobre 1830, par M. Guizot, ministre de l’intérieur, pour faire instituer un inspecteur général des monuments historiques en France.

V. — 1° Décret de l’empereur Napoléon Ier (20 février 1806) qui règle la destination des églises de Saint-Denis et de Sainte-Geneviève. - 2° Ordonnance du roi Louis XVIII (12 décembre 1821) qui confirme et complète la restitution au culte de l’église Sainte-Geneviève.

VI. — Circulaire adressée aux préfets par M. Guizot, ministre de l’intérieur (29 septembre 1830), sur les élections à la Chambre des députés.

VII. Notice sur madame de Rumford, par M. Guizot (écrite en 1841).

VIII. — Procès-verbal de l’audience donnée et de la réponse faite, le 17 février 1831, par le roi Louis-Philippe, aux députés du congrès national de la Belgique, venus à Paris pour lui annoncer l’élection de S. A. R. Mgr. Le duc de Nemours comme roi des Belges.

IX. — Lettre du général Chlopicki à l’empereur Nicolas (décembre 1838).

X. — Mémorandum présenté le 21 mai 1831, par la Conférence de Rome, au pape Grégoire XVI.

XI. — 1° Résumé des édits de réforme du pape Grégoire XVI en 1831. - 2° Lettre de M. Rossi à M. Guizot (10 avril 1832).

XII. — 1° M. Casimir Périer à M. le comte de Sainte-Aulaire. - 2° M. Casimir Périer à M. le prince de Talleyrand.

XIII. — De la charité et de sa place dans la vie des femmes, par madame Éliza Guizot.

XIV. — Extrait du Moniteur du 5 avril 1832, sur les troubles et les meurtres survenus dans Paris à l’occasion du choléra.

XV. — 1° Discours de M. Royer-Collard aux obsèques de M. Casimir Périer (10 mai 1832). - 2° Portrait et caractère de M. Casimir Périer, par M. de Rémusat.

XVI. — Lettre de M. de La Fayette à M*** sur la mort de M. Casimir Périer.

XVII. — Note sur la mise en état de siège de Paris par l’ordonnance royale du 6 juin 1831, par M. Vincens de Saint-Laurent, président de chambre à la Cour royale de Paris.

XVIII. — Tableau des condamnations prononcées par la Cour d’assises contre les individus poursuivis à raison de l’insurrection des 5 et 6 juin 1832.

XIX. — 1° Le roi Louis-Philippe au maréchal Soult, en mission pour réprimer l’insurrection de Lyon. - 2° Le ministre du commerce et des travaux publics à M. le maréchal Soult, en mission à Lyon.