HÉRODE ATTICUS ET SA FAMILLE

 

CHAPITRE VII. — LES ENFANTS ET LES DESCENDANTS D'HÉRODE.

 

 

De l'épigramme de Marcellus, qui ne tient pas compte du fils du sophiste mort peu après sa naissance, il ressort qu'Hérode eut quatre enfants de Régilla, que deux moururent avant leur mère et que les deux survivants étaient encore tout jeunes et même ne parlaient pas encore (νηπιάχω), au moment de la mort de leur mère[1].

Du texte de Philostrate, il appert qu'une des filles du sophiste, Athénaïs, décéda avant sa sœur aînée Elpinikè[2] et nous savons par ailleurs que le fils aîné d'Hérode survécut à sa mère[3]. Il en résulte qu'Athénaïs fut l'un des deux enfants du sophiste qui précédèrent leur mère dans la tombe.

En ce qui concerne la mort d'Elpinikè et du fils cadet d'Hérode, le doute est permis. La biographie de Philostrate semble dire que le sophiste éprouva un très vif chagrin de la perte de ses filles parce qu'il ne lui restait alors que son fils aîné, Bradua, qui faisait son désespoir[4]. Mais Philostrate paraît ignorer totalement l'existence du second fils, Régillus Hérode, ainsi que de celui qui périt en bas âge ; c'est par les inscriptions que nous connaissons Régillus et c'est Lucien qui nous apprend qu'un fils d'Hérode, qui ne peut être que le même[5] Régillus, mourut avant son père.

Nous croyons que Philostrate s'est trompé en plaçant la mort d'Elpinikè après celle de Régillus et qu'il s'est laissé induire en erreur par le vers de l'Odyssée[6] qu'Hérode aurait appliqué, en le parodiant, à son fils Bradua, paresseux et débauché[7] :

Εΐς δ' έπι που μωρός καταλείπεται εύρέϊ οΐκω.

Il semble, en tout cas, impossible que Marcellus ait pu dire d'Elpinikè qu'elle était νηπίαχος à l'époque de la mort de Régilla, même en ne prenant pas cette épithète au pied de la lettre. A en juger d'après sa statue, elle devait avoir une quatorzaine d'années déjà au moment où fut achevée l'exèdre d'Olympie[8], c'est-à-dire en 157/8 au plus tard et probablement en 153/4, et était certainement alors plus âgée que sa sœur et ses frères[9].

Le nom complet du fils aîné d'Hérode fut Ti. Claudius Appius M. Atilius Bradua Régillus Atticus[10]. D'après les dimensions de son portrait de l'exèdre d'Olympie, qui n'est pas perdu, contrairement à ce qu'on a cru jusqu'ici, il faut placer la naissance de Bradua entre celle d'Elpinikè et d'Athènes.

Bradua ne fit pas honneur à son père, qui lui en voulait d'être un ivrogne et un débauché, incapable même d'apprendre son alphabet, lorsqu'il était jeune, si bien qu'Hérode dut lui donner 24 compagnons portant chacun le nom d'une des lettres, pour le forcer à les étudier[11].

Stupide et paresseux comme un fils de famille qui compte sur la fortune paternelle, de mémoire lente, il finit par lasser son père qui le déshérita et ne lui laissa que les biens de sa mère[12].

C'est lui qu'Antonin le Pieux éleva au patriciat pour consoler Hérode de la mort de Régilla[13] et c'est postérieurement à la collation de ce privilège que les citoyens du Pirée lui érigèrent une statue pour ses bienfaits[14].

Un texte de Sparte[15] nous apprend qu'il fut éphèbe en cette cité à une date qu'il n'est pas possible de déterminer. On peut, en tout cas, en deviner les raisons. Son père possédait des terres en Laconie et son grand-père avait été patronome à Sparte ; il semble aussi que Sparte conservait son prestige à cette époque, du moins pour la culture physique : ainsi s'explique sans doute qu'on rencontre parfois des noms de forme dorienne dans les listes d'éphèbes attiques. C'était comme une sorte d'anglomanie du temps.

Ses vices et son ignorance n'empêchèrent pas Bradua de parvenir au consulat, en 185, à l'archontat, sous Commode, et au proconsulat d'Asie, sous Septime-Sévère[16]. N'insistons pas sur ce personnage peu intéressant sinon pour ajouter qu'il eut peut-être pour fils un Claudius Atticus de Marathon, qui porte le titre de héraut du Conseil et du Peuple, dans un décret d'Athènes de 208/9 ou 209/10[17].

Quant au second des fils d'Hérode, L. Claudius Vibullius Régillus Hérodès[18], nous en savons peu de chose car il dut mourir encore tout jeune. Les Éléens joignirent sa statue à celles qu'ils érigèrent dans l'exèdre d'Olympie, à ses parents et aux membres de la famille impériale[19]. A cette époque, il était encore un tout jeune garçon en âge d'école comme le montre la boite à livres placée près du pied gauche. La ville de Delphes lui rendit le même honneur, ainsi qu'à ses parents, sans doute à cause des bienfaits paternels envers le sanctuaire[20]. Nous savons encore qu'à sa mort, qui suivit, semble-t-il, celle de sa mère, Hérode éprouva une si violente douleur qu'il s'enferma dans une chambre obscure, refusant toute consolation. Seul le philosophe Démonax réussit à le calmer en lui montrant que son sort était celui de tous les hommes et en lui promettant de faire apparaître l'ombre de son fils s'il pouvait lu citer trois personnes qui n'avaient pas pris le deuil[21].

L'aînée des filles et même des enfants d'Hérode et de Régilla fut certainement Appia Annia Atilia Régilla Elpinikè Agrippina Atria Polla[22] : les dimensions seules de sa statue du monument d'Olympie, qui n'est guère moins haute que celle de sa mère, suffiraient à le prouver[23]. D'ailleurs, c'est en sa qualité de fille aînée qu'elle a emprunté à Régilla son prénom, ses deux gentilices et son surnom[24].

Un socle de statue trouvé près du temple d'Apollon Ptoïos, en Béotie, conserve les restes d'une dédicace à Elpinikè[25]. Son père a dû être le bienfaiteur du sanctuaire de ce dieu, de même qu'Atticus le fut des Grecs qui se réunissaient dans la même région, à Platées[26]. Delphes avait également érigé une statue à Elpinikè, près de celles de ses parents[27]. Son inscription funéraire, que nous conservons, ne nous apprend rien de nouveau : elle ne nous donne que son nom complet et sa filiation[28].

Mais comme elle a été trouvée à Képhissia, avec celle Régilla, on peut supposer que c'est là qu'Elpinikè a été inhumée.

C'est probablement à tort, nous l'avons dit plus haut, qu'on a placé la mort d'Elpinikè après celle de sa mère et supposé qu'elle avait péri dans la peste de 167[29].

Ce qui est sûr c'est que, lorsqu'elle mourut, son père ressentit une si violente douleur qu'il se jeta sur le sol et qu'il frappait la terre, en criant : Que vais-je te sacrifier ? Que vais-je enterrer avec toi ? Il fallut l'intervention du philosophe Sextus pour le calmer ; il parvint à le rappeler à la modération en lui disant : Tu donneras beaucoup à ta fille en la pleurant sans excès[30].

Quant à la seconde des filles d'Hérode, que Philostrate nomme par erreur Panathénaïs[31], elle s'appelait en réalité Marcia Claudia Alcia Athénaïs Gavidia Latiaria[32].

Nous savons que les Éléens joignirent sa statue à celles de l'exèdre d'Olympie[33] et que Delphes lui en éleva une autre à côté de celles de son frère cadet et de sa sœur[34].

D'une dédicace d'Athènes que nous avons publiée, il résulte qu'elle avait épousé un de ses cousins, L. Vibullius Rufus, dont elle avait eu un fils, Hipparchos[35]. Il est infiniment probable qu'elle fut également mère du L. Vibullius Claudius Hérodès dont il sera question plus bas.

Comme elle mourut certainement avant sa mère, nous l'avons dit plus haut, c'est-à-dire avant 160, il en faut déduire que le mariage de celle-ci est antérieur à 143 et doit se placer plutôt vers 140. Il faut admettre aussi qu'Athénaïs se maria très jeune et du mourir peu après la naissance de son second fils, sinon en lui donnant le jour.

Sa statue, à Olympie, montre qu'elle était un peu plus âgée que la fille aînée de Marc-Aurèle, née en 146 : cette dernière semble avoir eu tout au plus dix ans lorsque l'exèdre fut achevée. Il en faut conclure, encore une fois, que le monument fut certainement terminé en 153 et non en 157, comme on l'a supposé avant nous : sinon, on serait obligé d'admettre, comme on l'a dit plus haut, qu'Athénaïs, morte en 160 au plus tard, après avoir eu un ou deux fils, se serait mariée vers 10 ans, âge quelle parait avoir à Olympie.

Les honneurs extraordinaires que les Athéniens lui décernèrent après sa mort feraient croire que ce fut elle qui mourut la première des enfants d'Hérode : elle fut enterrée dans la ville même, faveur tout à fait exceptionnelle[36], et l'on décida par décret, de supprimer du calendrier le jour où elle décéda[37].

Ces honneurs, dont l'un sans précédent, donnent au moins à penser qu'Athénaïs était celle des enfants du sophiste qui était la plus sympathique aux Athéniens par son nom même, elle est un peu comme la fille de l'illustre cité. Cette hypothèse semble trouver confirmation dans le fait que nous possédons encore deux bases de statues qui avaient été érigées à Athénaïs par deux disciples d'Hérode, Domitianus[38] et Flavius Macer, qui s'intitule en même temps l'ami de son maitre[39]. Cette seconde statue avait été votée par l'Aréopage et se dressait dans l'Asklèpieion : peut-être Athénaïs était-elle déjà malade lorsqu'on la lui décerna.

Le fils d'Athénaïs est le même que ce L. Vibullius Hipparchos[40] dont la statue avait été ajoutée après coup à celles de l'exèdre d'Olympie, comme on l'avait vu depuis longtemps, d'après les caractères de la dédicace qui trahissent une époque plus récente[41]. Il en est de même de celle d'Athénaïs, fille d'Hipparchos, qui doit sûrement être identifiée avec la petite-fille d'Athénaïs[42].

Une dédicace de Képhissia, depuis longtemps connue mais qui avait été mal lue et mal comprise, nous apprend qu'Hérode avait adopté Lucius Vibullius, fils de Rufus[43]. Après son adoption ce personnage s'appela L. Vibullius Claudius Hérodès. Que le père adoptif soit le sophiste, c'est ce qui résulte du second gentilice et du surnom de ce Vibullius, en même temps que du style de la dédicace, qui cherche à éviter les formules consacrées et à être personnel[44], comme d'autres inscriptions qui émanent d'Hérode.

En republiant ce texte, nous avons proposé de placer l'adoption de Vibullius après la mort de Régilla, au moment où Hérode, déjà âgé et qui ne se remaria du reste point, n'avait plus d'espoir d'avoir un fils qui le consolât de la perte de trois de ses enfants et du malheur de n'avoir conservé qu'un rejeton indigne de lui.

Nous avions, d'ailleurs sans y insister, émis l'hypothèse que ce Vibullius était le fils de P. Ælius Rufus, archonte en 155/6. Mais il pourrait aussi avoir eu pour père L. Vibullius Rufus, mari d'Athénaïs. Il est même plus vraisemblable qu'Hérode ait adopté son petit-fils.

Outre les deux fils d'Athénaïs et le Claudius Atticus héraut de la Boulé et du Peuple, qui pourrait être le fils de Bradua, nous l'avons dit plus haut, on a parfois proposé de compter parmi les descendants d'Hérode un Ti. Claudius Hérodianus, légat de la province de Sicile, patron de Panhormos. Mais, à part son nom, rien n'autorise à le rattacher à la famille du sophiste. L'on ignore d'ailleurs si c'est le même que le Claudius Hérodianus qui fut prætor tutelaris en 203[45] ; en tout cas, son identification avec l'historien Hérodien n'a paru possible qu'à Borghesi[46] et semble aujourd'hui abandonnée.

Claudius Hérodianus, si tant est qu'il appartienne à la famille, pourrait avoir été un fils de Bradua. On a proposé aussi de reconnaître une fille de celui-ci dans la Claudia Régilla, qui fut femme de M. Antonius Antius Lupus, mis à mort sous. Commode, et mère d'Antia Marcellina[47]. Encore une fois c'est son nom seul qui autorise cette hypothèse difficile à contrôler. Il en est de même pour Tib. Claudia Eupatoris Mandanè Atticilla : il est vrai que cette dernière était en outre petite-fille et arrière petite-fille de consuls, ce qui ajoute à la vraisemblance de l'hypothèse[48].

Ce qui est sûr, car Philostrate nous l'affirme dans la préface de ses Vies des sophistes, c'est que la proconsul Antonius Gordianus, a qui cet ouvrage est dédié, se rattachait à la famille d'Hérode[49]. Ce consul n'est autre que celui que deviendra, en 238, l'empereur Gordien Ier[50]. Nous ignorons d'ailleurs quel degré de parenté l'unissait au sophiste dont la postérité semble s'être éteinte ou du moins d'avoir plus fait parler d'elle après le IIIe siècle.

 

 

 



[1] IGR, 194, v. 13 sqq.

[2] PHILOSTR., II, 1, 22, (p. 164 W.).

[3] Nous verrons plus bas qu'il fut consul quelques années après la mort d'Hérode.

[4] PHILOSTR., II, 1, 21-23 (p. 164 W.).

[5] LUC., Dem., 25. Cf. infra.

[6] Odyssée, IV, 498.

[7] PHILOSTR. II, 1, 23 (p. 164 W.). Cf. MÜNSCHER, p. 943. — Philostrate, il est vrai, raconte la mort d'Elpinikè après celle de Régilla (III, 1, 22) mais il fait de même pour celle d'Athénaïs (ibid.), qui a sûrement précédé celle de sa mère.

[8] Olympia, Ergebnisse, Textband, III, p. 274 : l'identification n'est toutefois que probable ; Insch. v. Olympia, n° 624 ; SIG3, 863.

C'est donc à tort, nous semble-t-il, que VON ROHDEN et DESSAU, PIR, I, p. 359 placent la mort d'Elpinikè après celle de Régilla, et celle de Régillus (I, p. 403, n° 833) avant. Cf. aussi DITTENBERGER, Hermes, XIII, 1878, p. 83 et SIG3, 865, n. 3 qui croit à tort que Régillus mourut le premier et SCHULTESS, p. 23, qui émet l'hypothèse qu'Elpinikè mourut dans la peste de 167.

[9] C'est ce qui résulte de la hauteur des statues de l'exèdre d'Olympie : celle d'Elpinikè avait 1 m. 80 ; celle d'Athénaïs 1 m. 23 ; celle de Bradua (qu'on avait prise pour celle de son jeune frère), 1 m. 35. Celle de Régillus est perdue. Sur ces statues, cf. SCHULTESS, p. 19 ; MÜNSHHER, pp. 934 sq., et notre chapitre X, où nous rectifions certaines erreurs de la publication d'Olympie.

[10] SIG3, 862 ; AM, VI, 1881, p. 309 ; Insch. v. Olympia, n° 623. Sur ce personnage, cf. PIR, I, p. 348, n° 640 ; nous ignorons comment VON ROHDEN et DESSAU (ibid., p. 349) ont pu croire que la lettre de Fronton (p. 42 N.) où il est question du procès de 143 (dicendum est de filio impio et precum paternarum immemore), puisse faire allusion au fils d'Hérode, qui n'était probablement pas né à cette époque !

[11] PHILOSTR., II, 1, 22-23 (p. 164 W.).

[12] PHILOSTR., II, 1, 23 (p. 164 W.).

[13] IGR, 194, vv. 23 sqq. ; SIG3, 858, 862. Rien n'autorise à supposer comme on l'a fait (MÜNSCHER, p. 937 ; SCHULTESS, p. 21), que cette distinction fut accordée lors d'un nouveau voyage qu'Hérode aurait fait à Rome après la mort de Régilla. Il ne semble pas qu'il y soit retourné après le procès. C'est après son acquittement que l'empereur dut élever son fils au patriciat.

[14] SIG3, 862.

[15] IG, V, 1, 45.

[16] Pour l'archontat (entre 186/7 et 191/2), cf. notre Chronologie, p. 201, n° 152. Une dédicace de Smyrne au proconsul M. Atilius Atticus Bradua est sûrement en l'honneur du fils aîné d'Hérode (CIG, 3189 ; SIG3, 862, n. 2). Celui-ci devait porter deux prénoms, comme c'était fréquemment le cas à cette époque (cf. par ex., le cas d'un des consuls suffects de 119 et de 138, LIEBENAM, Fasti consulares, pp. 20, 22) et la dédicace de l'exèdre d'Olympie lui donne le nom abrégé de M. Atilius Atticus Bradua. Depuis Vespasien jusqu'à Alexandre Sévère, il s'écoulait 10 et d'ordinaire même 15 ans au moins entre le consulat et te proconsulat d'Asie (CHAPOT, La province... d'Asie, p. 291). Bradua y est donc arrivé à l'extrême fin du IIe siècle, au plus tôt.

[17] IG, III, 10 = II2, 1077. Cf. notre Chronologie, p. 236, n° 169.

[18] Nous avons peut-être eu tort de ne pas mentionner une hypothèse de Crönert suivant laquelle il faudrait sans doute identifier avec le fils cadet d'Hérode le Λ(οόκιος) Κλαύδι[ος] | Ήρώδης, dont le nom apparaît sur un fragment d'inscription trouvé à Rome, (Cf. G. MANCINI, Notiz. d. Scavi, XX, 1923, p. 72 ; Sup. ep. Gr., II, 526), bien que cette hypothèse soit fort peu vraisemblable : outre que le nom d'Hérode n'est pas rare, le fils cadet du sophiste mourut encore jeune ; il est peu probable qu'il ait eu l'occasion de faire des dédicaces comme l'était le texte romain, à en juger d'après le nominatif employé pour le nom du personnage. Enfin, il manque dans ce texte l'élément principal, caractéristique du nom du fils d'Hérode, à savoir Regillus. On songerait plutôt au sophiste lui-même.

[19] Insch. von Olympia, n° 626 ; SIG3, 865. Sur ce personnage, cf. PIR, I, p. 403, n° 833 ; SCHULTESS, p. 19 ; MÜNSCHER, p. 936 ; RE, III, p. 2884, n° 374.

[20] BCH, I, 1877, p. 409, n° 2 ; SIG3, 860 A.

[21] LUC., Idem., 25. C'est DITTENBERGER, Hermes, XIII, 1878, p. 83, qui a eu le mérite de montrer qu'il s'agissait sûrement là du fils cadet d'Hérode Cf. aussi Insch. von Olympia, V, p. 635). Dans A. GELL, Noct. Att., XIX, 2, 2, il est question d'un philosophe stoïcien qui reproche à Hérode l'excès de sa douleur à la mort de son fils ; inutile d'ajouter que ce n'est pas le même, Démonax étant un cynique.

[22] PIR, I, p. 74, n° 545 ; RE, I, p. 2310, n° 107 ; SIG3, 863.

[23] Insch. von Olympia, n° 624, p. 633.

[24] Quant au nom d'Agrippina, elle le doit à sa grand'mère paternelle. Celui d'Elpinikè a dû être choisi par des parents en souvenir de la lointaine parenté qui unissait la famille à la sœur de Cimon. Elle tient sans doute d'un parent de sa mère, d'ailleurs inconnu, les noms d'Atria Polla.

[25] BCH, XVI, 1892, p. 464, n° 7. Cf. SCHULTESS, p. 15.

[26] Cf. IG, IV, 2509.

[27] SIG3, 860 B, Cf. BCH, XX, 1896, p. 724.

[28] IG, III, 1333 B. Cf. FOUCART, Revue de Phil., 1901, p. 90 sq. ; DITTENBERGER, Ind. Hal., p. XV ; insch. von Olympia, p. 637, n° 627.

[29] SCHULTESS, p. 23. — C'est à tort que MÜNSCHER, p. 935, continue à admettre, malgré les observations de FOUCART, Rev. de Phil., XXV, 1901, p. 91, que le L. Vibullius Hipparchos de l'exèdre d'Olympie (insch. von Olympia, n° 627) fut le mari d'Elpinikè. Il résulte de la dédicace que nous avons publiée, RA, 1917, VI, p. 23, n° 12, que ce personnage est le fils d'Athénaïs et le neveu d'Elpinikè. Même erreur PIR, III, p. 431, n°433.

[30] PHILOSTR., II, 1, 22 (p. 164 W.). Sur Sextus de Chéronée, cf. en dernier lieu O. SCHISSEL, Die Familie des Minukianos, Klio, XXI, 1927, pp. 361 sq.

[31] PHILOSTR., II, 1, 22 (p. 164 W.).

[32] Insch. von Olympia, p. 635, n° 625 ; SIG3, 864 (cf. aussi 860 C) ; RE, III, 2889, n° 400. PIR, II, p. 341, n° 191 ; SCHULTESS, p. 19 ; MÜNSCHER, p. 936.

[33] SIG3, 864.

[34] SIG3, 860 C : la dédicace donne par erreur Annia au lieu de Claudia, tandis que, pour sa sœur Elpinikè, le lapicide a remplacé Annia par Claudia (860 B).

On se demande s'il ne faut pas rapporter à Athénaïs l'épigramme gravée sur la base d'une statue d'Éleusis, en l'honneur d'une initiée (IG, III, 914) :

Κούρην νίήος περιώνυμον Ίεροφάντις

Θήκε θεαΐς ίδίαις μύστιν Άθηναΐδα

Le περιώνυμον indique qu'il s'agit d'une jeune fille très connue de l'aristocratie athénienne. Si c'est bien la fille d'Hérode, la dédicante serait Vibullia Alcia, mère du sophiste qui aurait alors appartenu à la famille des Eumolpides (cf. FOUCART, les Grands Mystères d'Éleusis, Mem. Acad., XXXVII, 1900, p. 64). Mais il ne me parait nullement démontré que les deux hiérophantides fussent recrutées dans cette famille.

[35] RA, 1917, VI, p. 24.

[36] Il résulte de la lettre de CICÉRON, ad famil., IV, 12 3 (éd. SJÖGREN) qu'en 45, les Athéniens n'avaient jamais encore accordé cette faveur à personne. Plus tard, ils se montreront moins rigoureux : ils permettront d'élever sur la colline du Musée un tombeau comme celui de Philopappos (113/4-117). Hérode lui-même sera inhumé près du stade.

[37] PHILOSTR., II, 1, 22 (p. 164 W.). SCHULTESS, p. 29, n. 45 suppose que le jour supprimé appartenait au mois intercalaire Hadrianion ; ainsi la perturbation apportée au calendrier aurait été moindre. Rien ne nous permet de vérifier la valeur de cette hypothèse. D'après MÜNSCHER, p. 936, on se borna à placer ce jour parmi les dies nefasti. Cette interprétation est difficile à concilier avec le texte de Philostrate : έξαιρεΐν τοΰ έτους ne peut signifier qu'une chose, c'est que ce jour fut réellement supprimé, quitte à en ajouter un de plus au mois intercalaire ou à modifier le cycle des intercalations.

Pour l'inhumation dans la ville même, rappelons qu'en 45 avant J.-C., Servius demanda vainement aux Athéniens de pouvoir enterrer Marcellus dans la cité quod religione se impediri dicerent neque tamen id antea cuiquam concesserant. Tout ce qu'on lui permit, c'est de choisir, pour lieu de sépulture, le gymnase qu'il voudrait (CIC., ad fam., IV, 12, 3).

Pour la suppression du jour de la mort d'Athénes du calendrier, cf. aussi PLUTARQUE, Quæst. conv., IX, 6, où est traitée la question de savoir pourquoi νήν δευτέραν Άθηναΐοι τοΰ Βοηδρομιώνος έξαιροΰσιν, qui confirme l'hypothèse que nous avons émise.

[38] NACHMANSON, AM, XXXIII, 1908, p. 210, n° 4. Cf. SIG3, 864, n. 1.

[39] IG, III, 894a. Cf. SIG3, 864, n. 1.

[40] Cf. RA, 1917, VI, p. 24.

[41] Insch. von Olympia, n° 627. Sur ce personnage, cf. la notice erronée de PIR, III, p. 431, n. 423.

[42] Olymp., n° 628. Cf. RA, 1917, VI, p. 25, n. 2. Il faudra corriger en ce sens la notice PIR, III, p. 432, n° 426.

[43] Publiée d'abord par SKYLITSÈS, dans le Δελτίον Έστίας, 1885, n° 440, p. 2 (2 juin) sans transcription ni commentaire. La copie fautive du premier éditeur été reproduite sans correction, dans la Berl. phil. Woch., 1885, n° 27 (verso du feuillet non paginé qui suit la p. 864) et par LARFELD, Bursians Jahresb., 887, 3, p. 427. Cf. GRAINDOR, BCH, XXXVIII, 1914, pp. 365 sqq., n° 5.

[44] C'est ce qu'avait déjà remarqué S. REINACH, Traité d'épigraphie grecque, p. 510.

[45] CIL, X, 7286. Cf. RE, III, p. 2725, n° 175. Cette identification n'est pas proposée dans PIR, I, p. 380, n° 710.

[46] Œuvres, III, p. 120 ; V, p. 228.

[47] CIL, VI, 1343 ; RE, III, p. 2900, n° 436 ; PIR, I, p. 410, n° 876. Pour son mari, cf. RE, I, p. 2614, n° 37 ; PIR, I, p. 94, n° 644. Pour sa fille, cf. PIR, p. 90, n° 622.

[48] BCH, XVIII, 1894, p. 7. n° 3 (dédicace de Tralles). Cf. RE, III, p. 2890, n° 416 ; PIR, I, p. 406, n° 861.

[49] PHILOSTR., Vit. soph., Præf. (p. 2 W.) : γιγνώσκων μέν, ότι καί γένος έστί σοι πρός τήν τέχνην ές Ήρώδην τόν σοφιστήν άναφέροντι. Le καί suffit a montrer qu'il ne s'agit pas seulement de parenté intellectuelle, comme on l'a parfois supposé (cf. CHRIST-SCHMID, Gesch. d. Griech. Litt., II6 p. 695, n. 6). Que l'expression ές Ήρώδην άναφέροντι signifie bien que Gordien était un descendant d'Hérode, c'est ce que montre un autre passage de PHILOSTRATE (I, 16, 2, p. 46 W.) Δρωπίδην δ' άναφέρων, où il est question de Kritias qui avait pour ancêtre un archonte du nom de Drôpidès.

[50] PIR, I, p. 96, n° 664 (cf. p. 97).