La région de l'Elbourz s'élève au centre des territoires
que je vais décrire. C'est de là que partira le mouvement agressif contre les
Assyriens. C'est là que la victoire finale sera célébrée ; c'est là enfin que
le nom de l'Iran, transporté une fois déjà des régions tout à fait
primordiales du nord-est dans le Vara de Djem-Shyd, et depuis de longs
siècles politiquement effacé, se retrouvera tout à coup plus brillant que
jamais et manifestera sa seconde apparition. Dans la période qui commence,
l'Iran, ce sera par excellence A l'ouest était située La population de Il est si intéressant de voir Hérodote disait que les Mèdes eux-mêmes se prétendaient
originaires des pays du Caucase. Pour l'historien d'Halicarnasse, cette
opinion, se rattachant à la fable de Médée, n'avait rien que de très
acceptable. Il raconte d'abord que lorsque les Scythes envahirent l'Asie à
l'époque oui les Mèdes faisaient sous Cyaxares le siège de Ninive, ils
étaient commandés par un roi nommé Madyès, et ce nom est assurément identique
avec celui des Mèdes, soit que les Scythes dont il s'agit ici fussent
originairement la nation même dont les Mèdes proprement dits s'étaient
détachés, soit que la racine du mot mad se
fut conservée et chez les Mèdes et chez les Scythes avec un sens honorable.
Dans le paragraphe suivant, Hérodote ajoute que depuis le Palus-Méotide, an
delà duquel habitent les Scythes, jusqu'en Colchide, il y a trente journées
de marche, mais qu'aussitôt parvenu dans Il est clair que de Quant à la mythologie, voici comment elle conçoit ce qui se rapporte à la nation des Mèdes. Le Soleil, dit Homère, fut père d'Æétès et de Circé, et Æétès donna le jour à Médée. Celle-ci n'est indiquée que par l'Odyssée, sous le nom qui lui est généralement attribué. L'Iliade l'appelle Agamédé et la fait fille d'Augias. Mais ce poème fixe l'identité avec Médée en disant qu'Agamédé connaît tous les poisons ou remèdes que la terre nourrit, et comme Augias est pour plusieurs mythographes, tels que Pausanias, par exemple, fils du Soleil aussi bien qu'Æétès, il n'y a pas moyeu de s'y tromper. D'après Diodore, Médée est fille d'Æétès et d'Hécate, fille elle-même de Persé, et elle est sœur de Circé et d'Ægialée. Elle a pour enfants Mermeros et Phérès, suivant Hésiode, ainsi que Médeius. Kinæthon ne connaît qu'Ériopis et Médus, qu'il donne comme issus de Jason. D'après Diodore et quelques autres, Médée avait eu Médus d'un roi d'Asie, postérieurement à la rupture de son mariage avec le chef argonaute, et après qu'elle fut revenue au lieu de sa naissance. D'après un autre souvenir, également conservé par Diodore et par Hygin, Médus avait pour père Égée ; Médée s'enfuit avec lui en Colchide, et là à jeune héros tua Persès qui s'était emparé du trône, et vendit le pouvoir à son grand-père Æétès. Il est inutile d'insister sur la partie du mythe qui au moyen de Jason rattache la famille de Médée aux généalogies éoliennes, et par l'intervention d'Égée rend Athènes participante à la gloire de la déesse de Colchide. Mais il faut examiner ce qui vient d'être dit au point de vue asiatique. Les noms de Phérès et de Mermeros sont l'un et l'autre familiers à la légende iranienne. Dans le premier on reconnaît le mot Fars, qui dès la plus haute antiquité a été attribué aux Perses, et c'est bien aussi l'intention de la légende de rattacher les Perses à la même souche que les Mèdes, puisque l'on voit dans une de ses variantes, qui paraît déjà dans l'Odyssée et dans Hésiode, Versé figurer comme mère d'Æétès et de Circé, et en même temps Persée est aussi fils (lu Soleil et de Persé, et frère d'Æétès et de Circé. Homère dans l'Hymne à Cérès, Hygin et Apollodore racontent ainsi le fait, et Hérodote, se transportant sur le terrain de l'histoire positive, déclare que l'éponyme des Perses était le fils de Persée et d'Andromède. Je reviendrai en son lieu sur cette dernière version, je me borne ici à remarquer que la tradition hellénique ne doutait pas plus de l'identité primitive d'origine des Mèdes et des Perses que ne le fait la légende iranienne. Quant à Mermeros, il est beaucoup moins célèbre que son frère, et visiblement les mythographes grecs ne savent qu'en dire. Les uns le font tuer par sa mère à Corinthe ; les autres, comme l'auteur des Vers naupactiens, qui semble n'avoir pas adopté l'idée de l'infanticide, assurent que Mermeros périt à la chasse sur le continent d'Épire, en face de Corcyre, où vivaient ses parents. La tradition persane a fait moins encore pour ce héros, elle s'est bornée à conserver son nom, et on le verra plus tard porté par un des guerriers les plus illustres de la guerre contre les Assyriens. Il n'y a rien à dire des noms de Médée elle-même, Médeius,
Médus, qui parlent assez d'eux-mêmes. Pourtant Agamédé renferme quelque chose
encore qui n'a pas été dit. Hygin raconte qu'elle eut de Poséidon, ou
Neptune, trois fils, Bélus, Aktor et Diktys. Le premier se rattache à
l'histoire mésopotamique ; le second figure comme ancêtre de Phinée, tué par
Persée, et comme Phinée est aussi considéré comme fils de Bélus, frère
d'Ægyptus, de Danaüs et de Céphée, le nom d'Aktor indique une origine et une
descendance asiatique. Diktys se joint de même à l'histoire de Persée, car
c'est lui qui sur l'île de Sériphe trouva le coffre dans lequel Danaé et son
fils étaient exposés, et qui lés sauva. De l'ensemble de ces noms et de leur
enlacement dans des légendes connexes, il résulte que la tradition hellénique
avait gardé la mémoire d'une parenté mutuelle entre les Mèdes, les Perses, et
au moins certains groupes arians descendus en vainqueurs jusqu'à Babylone et
ailleurs, jusqu'en Égypte même, et que tous ces groupes, toutes ces nations
parentes avaient pour point de départ, ou plus exactement pour dernière
station commune, les pays du Caucase, depuis Il m'a semblé voir deux femmes apparaître, magnifiquement vêtues ; l'une était parée de l'habit des Perses, l'autre de l'habit dorien ; leur taille avait plus de majesté que celle des femmes d'aujourd'hui ; leur beauté était sans tache ; c'étaient deux filles de la même race, c'étaient deux sœurs. Le sort avait fixé à chacune sa patrie : l'une habitait la terre de Grèce, l'autre la terre des Barbares. Assurément, si un sentiment confus sans doute, mais
cependant très vif, de la réalité d'un fait aussi nettement exposé n'avait
pas existé chez les spectateurs, le poète n'aurait pu même concevoir l'idée,
au lendemain de Salamine, de venir parler aux vainqueurs de leur parenté avec
les vaincus. Il l'a fait, parce qu'au fond, et sans s'expliquer exactement
comment la chose était possible, les Grecs pensaient ce qu'il osait dire. Le
Grec fut toujours le moins logique, le moins précis et le plus sophistique de
tous les hommes, et il ne parut jamais difficile à son imagination ni à sa
vanité de concilier des choses inconciliables. Il importait aux Éoliens de
Corinthe, dépositaires les pins directs des souvenirs de Mais, pour en revenir à notre sujet, on doit induire de ce que les Grecs connaissaient le lieu d'origine des nations unies des Mèdes et des Perses, que la migration de celles-ci avait eu lieu avant que les bandes helléniques qui produisirent les Éoliens se fussent séparées des Groupes arians occidentaux dont elles faisaient primitivement partie. En conséquence, la formation en corps de peuples distincts est plus ancienne pour les Mèdes et pour les Perses que pour les plus anciens Grecs eux-mêmes. Je rentre maintenant dans la nomenclature des pays et des peuples situés autour de l'Elbourz. Au nord de En passant maintenant an sud de Les villes principales de Le Koush-nameh divise en quatre races les sujets du roi de Khawer : les Zohakys ou Tazys, ce sont les Assyriens, les Chamo-Sémites et Sémites ; les Pvl-Goushans, gens à oreilles d'éléphant, ce sont les aborigènes noirs ; les Tjynys, ce sont les Arians-Scythes, les Mèdes proprement dits et les Perses, leurs parents et leurs alliés ; enfin il nomme les Iraniens, et il faut voir dans ces derniers les colons établis sur quelques points des territoires médiques après avoir été enlevés à leurs contrées natales, les otages que les nouveaux -aitres se procuraient et détenaient dans leurs villes, et enfin la population même de l'ancien empire iranien annexé désormais au royaume médique. Il est curieux de comparer encore cette classification d'un poile asiatique avec les souvenirs que nous a transmis le mythe grec. Persée, on l'a vu plus liant, est issu du Soleil au même titre que Médée ; il lui est étroitement apparenté. Il a un autre point de contact ou Outil de ressemblance avec l'éponyme des Mèdes, c'est que si le nom porté par la déesse se multiplie sur la tête de ses enfants Médeius, Médus, il en est absolument de même pour le nom de Persée, puisqu'on trouve Persé, fille de l'Océan, femme d'Hélios, mère d'Æétès et de Circé ; Persès, père d'Hécate, fils du Soleil et de Persé, frère d'Æétès et de Circé ; Persès, fils de Persée et d'Andromède. Ces deux racines Med et Pers ainsi redoublées, montrent leur extrême importance, et, en effet, on devait y tenir, puisqu'il s'agissait de l'origine de deux peuples considérables, issus de la plus noble des races. Sur ce dernier point, la légende hellénique ne marchande
rien. Ce n'est pas assez que l'origine de Circé, d'Æétès, de Persé, de
Persès, se rattache au Soleil, l'image la plus sensible de Ainsi, Persée vient à la fois de l'or et du Soleil, et
pardessus tout du Dieu céleste[2]. Son premier
exploit est d'avoir affaire à Mais à cette façon de concevoir ce personnage, on doit eu
ajouter une autre qui peut-être est plus complète, et c'est Diodore qui en
fournit l'occasion[3].
Égaré par les confusions géographiques dont s'entoure le nom de l'Éthiopie,
pays qui pour les Grecs embrasse les confins de la terre aussi bien à l'orient
qu'au midi, l'auteur hellénique place en Afrique, quand ce devrait être à
l'est du monde, l'empire de cette race d'hommes qu'il appelle les Atlantes,
ri qui ne sont autres que les Arians primitifs. S'ans violenter en rien son
texte, dans ce qu'il » d'important pour nous, il nous faut en transporter la
scène à l'est du Caucase, au delà de Les Atlantes donc, raconte Diodore, habitaient une contrée fortunée, munie d'un grand nombre de villes non petites. Les dieux y ont pris naissance dans le voisinage de l'Océan. C'est tout fait l'opinion scandinave. Le bonheur de ces populations d'élite fut troublé par une invasion d'Amazones qui firent d'abord de grands rayages ; mais enfin, apaisées par la soumission des Atlantes, les femmes guerrières s'établirent dans la contrée, ct, renonçant à lui nuire, se chargèrent de la défendre. Myrine, leur reine, se montra pleine de bon vouloir pour ses alliés, et elle attaqua, en leur nom, un peuple redoutable qui les gênait depuis longtemps et que l'on nommait les Gorgons. Les chances de la guerre ne furent pas favorables aux
Amazones. Après des combats sanglants, les Gorgons obtinrent et gardèrent la
supériorité, jusqu'au jour où Persée, fils de Jupiter, parut et tua Méduse,
leur reine. On peut considérer cette manière de présenter les faits comme
fournissant l'indice de guerres locales entre les Arians proprement dits, les
nations amazones dont je parlerai plus tard, et les Gorgons, tribu propre à
l'Hyrcanie et descendue plus tard dans Il descendit vers le sud, du côté du golfe Persique, et y
épousa Andromède. Celle-ci était la fille d'un Éthiopien, chef d'aborigènes,
Céphée ; ce n'était pourtant pas un noir, puisqu'il était issu de Bélus.
C'était un Sémite commandant à une population noire. Andromède était une
métisse, et les descendants qui provinrent d'elle et de Persée, par Perses,
leur fils, furent des métis comme leur mère. On peut constater ici à quel
point la légende grecque se conforme aux allégations conservées par le
Koush-nameh : des Assyriens, c'est Céphée[4] ; des noirs, ce
sont les Éthiopiens, sujets de Céphée ; des Arians-Scythes, c'est bien
Persée, héros vagabond descendu de Je ferai encore remarquer un point confirmatif de ce que j'ai avancé plus haut quant au rapport chronologique unissant l'époque où les Mèdes se sont séparés des nations arianes à celui où, à leur tour, les Grecs ont quitté ces mêmes nations. Évidemment, les Mèdes étaient partis les premiers, puisque le mythe grec confiait l'histoire de leur formation. Il en est de même pour les Perses. Les Grecs savaient, au moment où leurs souvenirs commencèrent à se troubler, que les Perses n'étaient qu'une branche détachée des Mèdes, que ces émigrants avaient marché beaucoup plus loin que ces derniers vers le sud des pays de l'Aurore, que là ils s'étaient alliés par mariage aux Sémites, lesquels l'étaient aux Éthiopiens, aux noirs composant la population primitive du pays. On connaissait tous ces détails au temps d'Homère, et, ainsi que les chants de ce poète l'indiquent, on n'avait guère alors que des notions vagues sur les contrées dont il est question ici ; ce peu qu'on en savait remontait à une date très reculée, où les destinées des Perses aussi bien que celles des Mèdes avaient intéressé directement les parents laissés par eux dans la patrie du Caucase et des contrées environnantes, et au nombre desquels étaient les aïeux des Grecs, encore bien éloignés du jour où ils devaient se rendre dans leurs demeures définitives. Tel est le résultat que présente la comparaison de la tradition grecque avec la tradition asiatique. Avant de quitter Le Tjyn, dans le sens le plus ordinaire, vent dire le pays
gouverné directement ou indirectement par Zohak. Dans la proportion où la domination
assyrienne perd du terrain, le Tjyn se resserre. Lorsqu'il ne sera plus
question de Zohak et que son empire aura disparu, le Tjyn sera la contrée
située au nord de l'Elbourz, à l'est et à l'ouest de Cette façon de parler date, pour les chroniqueurs persans
et arabes, de la conquête mongole. Ce temps leur a appris à considérer Une dénomination si approximative a été, pour cette cause, accompagnée de plusieurs autres. Ainsi on lui a substitué souvent celle de Turk ou de Tourany avec les mêmes acceptions, et lorsqu'on a voulu palier d'une façon plus particulière, plus spéciale de l'Assyrie, en l'isolant des pays mèdes et scythes, on a dit le Bakhter. Cette expression était déjà connue sous les Sassanides, et les livres liturgiques écrits à cette époque mentionnent l'Apakhtara, mais ils en font le pays du Nord. Les Persans et les Arabes l'ont conservée, et surtout les auteurs des dixième et onzième siècles l'emploient avec prédilection. C'est encore un de ces mots sans précision et que l'on voit reparaître, en maintes circonstances, pour indiquer toute l'Asie antérieure et même l'Europe. Le plus communément toutefois, le Bakhter, c'est l'Orient par rapport au Khawer, qui, alors, est l'Occident ; le Tjyn devient le nord-est ou le nord. L'Iran sent reste un pays strictement défini dans le catalogue de ces contrées changeantes, bien que lui non plus n'occupe pas toujours la même place. Il a été d'abord au delà du Thibet, avec les habitants de l'Ayryana-Vaëja ; il s'est ensuite transporté jusqu'aux rives du lac Pouytika, perdant du terrain par derrière ; au moment on nous sommes arrivés, la légende ne le voit plus guère que dans la seule contrée de l'Elbourz, jusqu'à ce que, grandissant par des conquêtes successives, il vienne longer l'océan Indien d'une part, le golfe Persique de l'autre. Mais il n'en est pas encore là. Après le Kerman, partie de Au delà du Mekran, en remontant vers le nord, on parvenait à la frontière des anciens pays iraniens. Depuis la chute de la souveraineté nationale, des changements considérables avaient eu lieu dans la constitution ethnique et dans la distribution politique de ces contrées. Les Assyriens n'avaient pas pu garder le domaine intégral de toute la région. Peut-être, vers la fin du premier empire, les Arians-Scythes, descendant de l'extrême nord, avaient-ils déjà réussi à enlever au sceptre des Djemshydites quelques-uns des pays situés en deçà de l'Oxus. On le pourrait induire de ce qui a été dit plus haut de ce royaume scythique auquel le dernier Djemshydite avait demandé une épouse, et où, après sa défaite, quelques auteurs le font chercher un asile. Quoi qu'il en soit, dans les derniers temps de la
domination ninivite, on aperçoit au nord du Kaboul un État vassal de Zohak,
en relations continues d'amitié ou de guerre avec l'Inde ; c'est le royaume
de Zawoul. Ennemi constant de son voisin méridional, le peuple de Zawoul
réussit à tourner son adversaire et à faire des conquêtes durables à l'ouest
de ses domaines. De là, il descend sur l'Itomand ou Étymandre, qu'il couvre
de colonies scythiques, et toute cette contrée s'appelle désormais, du nom de
ses nouveaux possesseurs, le Sekestan ou A l'est de ce royaume de nouvelle formation, Kandahar ou Kophen, avec ses immigrations assyriennes, se caractérise par une alliance étroite avec le Kaboul, dont les rois, fort occupés à résister à l'esprit d'entreprise de leurs rivaux les Scythes, et de leurs adversaires de tons les temps les 'Hindous, montrent un dévouement absolu à Zohak, qui les soutient tantôt contre les uns, tantôt contre les autres. Au-dessus du Kaboul se place le Thibet, dans lequel il faut reconnaître avec le Zawoul et les pays occidentaux étendus jusqu'à l'Oxus, le Ladakh actuel et ses annexes. A l'ouest apparaît Héra ; ce territoire porte, au moment de la légende dont nous nous occupons, le nom de Ferkhar. Ces contrées diverses sont dépendes comme étant d'une grande richesse et regorgeant de population. Stériles aujourd'hui, on sait, en effet, combien leur sol, dévasté par les tribus turkomanes et surtout par le défaut d'habitants, est foncièrement productif, car il a été, sous les premières dynasties musulmanes et jusqu'à l'époque de Tamerlan, le point le plus opulent, le mieux cultivé de l'Asie. An déclin de la puissance assyrienne, les invasions scythiques, en pénétrant ces provinces de part en part, leur avaient apporté une recrudescence considérable de vivacité, d'énergie et de pureté arianes. Plus que jamais on les trouve alors fidèles à l'ancien culte. Mais les intérêts qui les séparent elles rendent hostiles les unes aux autres, retardent l'explosion d'affranchissement. En marchant toujours vers le nord et dépassant cette fois Le Matjyn indique par sou nom qu'il n'appartient pas aux
Tjynys, et il ne faut pas perdre de vue qu'à ce stage de la légende, les
Tjynys, contrairement à ce qu'on verra plus tard, ne sont pus ici les hommes
du Nord, les Scythes, mais bien tout au contraire les hommes du Sud, les
Assyriens et les Mèdes, les gens du Bahkter et du Khawer. Mais si le Matjyn
n'est pas un pays soumis à Zohak, ce n'est pas non plus une annexe de l'Iran.
Adossé au Caucase, c'est un royaume scythique. Il a pour capitale Zybay,
situé probablement sur l'emplacement de Les marchands qui trafiquent avec le Nord s'embarquent à
Zybay, et, en un mois de navigation, arrivent à une côte annoncée de loin par
les crêtes successives d'énormes montagnes près desquelles est une île nommée
Siyah-Kouh, On pénètre au centre de ce pays par un défilé des plus étroits, au milieu d'escarpements épouvantables. Mais aussitôt qu'on a gagné l'intérieur, les yeux découvrent de toutes parts des cultures magnifiques, des villages, des châteaux, des villes, et, parmi ces dernières, Bésila, la métropole, un des séjours les plus brillants et une des places les plus fortes du inonde. D'après les idées que les modernes se sont faites des
Scythes et de leur prétendue barbarie, une pareille description d'une ville
de l'extrême nord à des époques aussi éloignées que celles dont il s'agit, a
tout sujet de choquer la vraisemblance. Mais le témoignage persan est
pourtant confirmé de bien des manières. Les Grecs ne pensaient pas des
Scythes alitant de mal que nous. Hérodote en parle avec une estime
respectueuse et vante leur justice, ce qui, dans le langage de son temps,
s'applique mieux à la régularité des institutions qu'on remarquait chez ces
peuples qu'a des notions générales et naturelles d'équité, dont il faudrait,
en tout cas, rechercher la source dans un sens moral perfectionné qui ne peut
se produire sans une certaine culture supérieure de l'intelligence.
Nymphodore et d'autres écrivains ont tenu le même langage qu'Hérodote. Chez
certaines nations de ce pays, car il ne faudrait pas trop étendre le dire de
Diodore[5], les femmes montaient
sur le trime et régnaient ; un tel fait ne se produit que là où les mœurs
politiques sont influencées par des considérations de droit théorique bonnes
ou mauvaises, mais inconciliables, en tout cas, avec les idées grossières de
tribus purement sauvages. Cléarque de Soles s'est complu à décrire la
richesse accumulée chez les Scythes et la magnificence des vêtements, des
meubles, des armes qu'étalaient leurs chefs[6]. A la vérité, il
attribue ce bien-être aux chances heureuses des expéditions de pillage. Mais
les nations ne deviennent pas riches par cet unique moyen. Les grands poèmes
indiens nous représentent les tribus scythiques des Çakas, des Tokhares, des
Kankas, apportant au roi des Pandavas un choix de présents qui semble
indiquer une situation sociale tout à fait relevée. Ce sont des pelleteries,
du fer, de la soie, de la laine, des plantes médicinales, des parfums, des
pierreries, de l'or et des chevaux[7]. D'après ces
raisons, il n'y a rien d'impossible à ce que la tradition persane suit dans
le vrai en plaçant à l'extrême nord de Le royaume de Bésila étant scythique connue celui du
Matjyn, est également étranger à l'Iran. Il n'a point été conquis par les
Assyriens et demeure en dehors de leur action ; il n'a non plus, à aucune
époque, appartenu au Vara, à l'ancien empire, dont de grandes distances le
séparent. Pourtant il professe la même foi que ]es anciens sujets de
Djem-Shyd. Cette affirmation constante au sujet des Scythes jusqu'à l'époque
de la prédication de Zoroastre est un des faits les plus importants de
l'histoire du monde, car il explique l'identité des opinions de nos aïeux
germains avec les doctrines premières de Ainsi réunis par le mode de culte aux Iraniens opprimés dont ils sont si complètement séparés politiquement, les Scythes de Bésila vénèrent la mémoire de Djem-Shyd et maudissent la domination zohakide. Ils sont donc très bien disposés pour offrir un point d'appui à tous les mécontents du Vara. Lorsqu'on veut sortir de cet état de Bésila par une autre route que celle du Matjyn, le choix n'est pas long à faire. Impossible de naviguer ni à l'est ni au nord. La mer est rendue impraticable aux navires par les bas-fonds, qui s'étendent sur une longueur immense. Aucun passage de terre ne s'ouvre non plus à l'orient. C'est une région sauvage, je l'ai déjà dit, déserte, inconnue aux voyageurs, et si niai recommandée par ses abords que personne n'a jamais osé s'y risquer. Il ne reste donc à prendre que la route de l'ouest, et bien que l'on doive s'attendre à rencontrer là encore mille dangers, au moins a-t-on quelques chances raisonnables d'arriver sans périr au bout du voyage. Ou suit premièrement une côte plate et sablonneuse qui conduit à un pays très productif et très peuplé. De là on s'enfonce dans une contrée montagneuse qui n'est autre que le Kat', autrement dit la chaîne du Caucase. Ou s'avance avec peine et de grandes fatigues de plateau en plateau, et l'on se trouve dans la haute région qu'habite le Symourgh, cet oiseau gigantesque doué d'une sagesse profonde, oracle infaillible et instructeur des humains. Sur ces sommets campent aussi les races belliqueuses des
Yadjoudjs et des Madjoudjs, le Gog et Magog de Après avoir quitté les enfants de Sekaleb, on traverse de
nouveaux déserts, probablement les steppes entre Tiflis et Bakou, et l'on arrive
au bord de Pour tenter avec quelque chance de succès l'explication de
ce curieux itinéraire donné par le Koush-nameh, et dont on retrouve bien des
traits chez le voyageur arabe Abou-Ishak-el-Istakhiy, qui écrivait au dixième
siècle de notre ère, il faut admettre que la configuration de En naviguant à l'ouest, on dépassait les bouches du Volga et celles du Térek, puis, par une marche dont on comprend encore aujourd'hui la difficulté, on était conduit vers le passage où s'élève Wlady-Kavkas. La contrée était habitée au loin par des tribus d'Arians-Scythes, les Yadjoudjs et les Madjoudjs, tous descendus de Menshedj, le Mann des traditions germaniques. C'était assurément un rameau considérable de ces peuples, auxquels il faut rattacher les Skolotes d'Hérodote. Ferdousy les appelle les Mains, Alany. Au delà du Caucase, dans Aux environs de Salyan on reprenait la mer, et en quelques jours on touchait au Ghylan ou Matjyn. Laissant alors à droite l'Amen ou Arménie, appelée de temps en temps le Rouai, en tant que pays occidental, on parvient, au sortir du Matjyn, à la ville de Myly, peut-être le village actuel de Myly-Vany, dans le Khamseh, entre Zendjan et Sultanyeh. Si Myly-Vany n'est pas le pays antique, il ne saurait en aucun cas en être très éloigné, car c'était la route suivie par les rois d'Hamadan lorsqu'ils venaient attaquer le Matjyn, et ils n'avaient pas à choisir une autre direction. Après Myly, on entre sur le territoire du Khawer, et ainsi
le cercle décrit autour de la partie iranienne de l'Elbourz se trouve achevé
: Il importe de montrer, pour donner au document que je viens d'analyser toute la valeur qu'il comporte, que l'auteur du Koush-nameh, auquel on le doit, a bien réellement, ainsi qu'il l'affirme, composé son pomme sur des traditions antiques, et n'a pas tracé un tableau partie d'imagination, partie d'emprunts à la lecture des itinéraires arabes contemporains. Je rapprocherai sa géographie d'un morceau très ancien qui vient là d'autant plus à propos, que, tout eu établissant l'authenticité de la description qui précède, il se trouvera lui-même éclairé d'une lumière qui, au dire des gens experts, lui a manqué totalement jusqu'ici. Je veux parler des voyages d'Io, tels qu'Eschyle les expose dans le Prométhée enchainé. La jeune fille, chassée de la maison paternelle par l'ordre
de l'oracle, s'élance des flots limpides de la fontaine de Cenchrées en
Argolide, et se cache dans les marais de Lerne. Elle y vit quelque temps sous
la garde du bouvier, fils de On a reconnu généralement qu'il s'agissait du Caucase dans
le paysage terrible évoqué par le poète autour du Titan captif de Jupiter :
mais quelquefois aussi on l'a nié, en faisant ressortir des traits qui
réellement ne sauraient s'appliquer à la montagne dont le nom est pourtant
invoqué par Eschyle. De même que les Grecs, les Asiatiques ne savent pas trop
ce qu'il faut entendre par le mot Kaf ou Kaf-kas. En soi, cette expression
signifie simplement la montagne ; mais c'est
une montagne sacrée, qui a laissé la plus profonde impression dans la mémoire
des peuples blancs. Tantôt elle est aux extrémités de la terre, on elle
limite et domine le monde ; c'est l'idée des Arabes. Tantôt elle sépare
l'Europe de l'Asie ; c'est l'idée des Grecs, et, au fond, Arabes et Grecs
paraissent se souvenir ainsi des monts Ourals et les grandir dans la
perspective d'un passé qui n'a pour eux que des ombres imposantes. Mais soit
que le Caucase s'élève aux extrémités de la terre, soit qu'il se rapproche
des hommes, et courant sur les rives de la mer Noire, à travers l'isthme
caspien, ne représente que le prolongement de l'Elbourz, qui lui-même n'est
que l'extension du divin Himalaya, c'est en somme une montagne sacrée, où
habite le Symourgh, prophétique instituteur des hommes pour les Asiatiques,
et le Titan Prométhée, leur bienfaiteur malheureux, pour les Hellènes. Symourgh,
Prométhée, c'est le même personnage. Toujours aperçu dans le même lieu,
c'est-à-dire dans une contrée montagneuse, il montre clairement que ce fut là
que s'accomplit quelque événement capital de la civilisation de la race. Chez
les Iraniens, qui ont donné aux Arabes la connaissance de la montagne de Kaf
et du Symourgh, cette civilisation se manifesta par là prédication de Elle part, elle fuit dans ces
déserts qui n'ont jamais senti la charrue. C'est le pays sauvage que
le Koush-nameh côtoie en naviguant à l'ouest de Bésila, mais Io n'en parcourt
que l'extrémité occidentale. Au delà, vers le sud, habitent les Scythes
nomades ; il lui est ordonné par le Titan de ne pas approcher de ces peuples
terribles. Ce sont les Yadjoudjs et les Madjoudjs. Elle doit descendre, en
s'éloignant de leurs domaines, vers les bords rocailleux de la mer gémissante.
Elle marche droit a l'est, et arrive sur Je regrette que cette appréciation n'ait pas pu arriver à l'esprit lucide et savant de Schaffarik lorsqu'il a écrit sur les origines de son peuple. Mais je continue l'examen du texte eschylien. Tu arriveras aux bords de l'Hybristès, l'Insolent, ce fleuve digne de son nom. En effet, Salyan est bâtie au bord d'un fleuve formé par la réunion du Kour et de l'Araxe, rivières tristes, aux eaux bourbeuses, rapides, et dont les bords exhalent la fièvre. N'essaye pas de le traverser, remonte jusque vers le Caucase, le plus élevé des monts, jusqu'au lieu où de la tempe même de la montagne le fleuve s'élance bouillonnant, impétueux. Voici la preuve qu'il s'agit bien du Caucase caspien, car la description du cours du fleuve est d'une exactitude rigoureuse. Le Kour prend en effet sa source au pied de la montagne et en longe la tempe, c'est-à-dire l'embranchement arrondi qui forme la limite du royaume imérétien. C'est là, au-dessus de Tiflis, au-dessus de Gori, qu'Io doit parvenir pour changer ensuite de direction. Ici s'arrête la partie des voyages d'Io qui se rapporte au sujet que je traite, le reste n'y appartient que peu et, dans tons les cas, d'une façon très générale ; cependant, comme il y a plaisir et qu'il peut y avoir profit à continuer un éclaircissement considéré jusqu'ici comme impossible et devenu très précis au contact des renseignements orientaux, je conduirai jusqu'à la fin de son pèlerinage l'épouse de Jupiter. S'arrêtant aux environs de Batoum, dans la direction qu'elle a suivie en remontant le Four, elle descend « vers les plages du midi » et se trouve en effet au sud de la mer Noire, dans la contrée de Trébizonde. Là, elle rencontre les Amazones, populations errantes qui ont paru partout, qui ont même prolongé leurs voyages jusqu'en Attique. Faisant traverser la mer à Io, elles l'amènent, guides empressés, à l'isthme cimmérien, c'est-à-dire à Pérécop. Mais Io n'y reste pas plus qu'elle n'est restée nulle
part. Elle s'élance vers la porte resserrée du
marais Méotide, et traversant le détroit, foule de nouveau le sol de
l'Asie. Elle marche vers les champs gorgoniens de
Cisthène. Je ne sais quel pays antique perdu, oublié, dans tous les
cas bien défiguré, se cache sous ce nom, qui ne présente rien au souvenir.
Mais par la qualification de gorgonien
rappelant l'histoire de Persée qui précisément était par sa famille de ces
pays-là, et qui a pu, comme il u été dit plus haut, y combattre les Gorgons
ou les loups errant sur ces plages montagneuses, le poète nous donne ici une
marque certaine que nous nous retrouvons dans les environs du séjour d'Æétés
et de sa famille entière, des Persée, des Médée, dans Le Koush-nameh nous a déjà dit, bien que sobrement, à quel point ces lieux terribles étaient peuplés d'épouvante. Le Titan qui tout à l'heure avait recommandé à Io de craindre le voisinage des Scythes nomades établis au nord de cette contrée, l'avertit maintenant d'éviter les Gryphons à la gueule pointue, chiens muets de Jupiter, et les Arimaspes, cavaliers infatigables, voisins des bords du Pluton, qui roule l'or dans ses ondes. Les Gryphons, comme le Symourgh, sont des représentations trop indéterminées d'êtres réels en eux-mêmes, pour qu'il soit toujours prudent de chercher à reconnaître ce que la légende a en vue en les mentionnant ; il en est de même des Arimaspes, et on prendrait des peines inutiles à poursuivre sans autre guide que le bruit de leurs noms ces cavaliers fugitifs qui ont promené leurs ombres dans bien des plaines. Mais on a déjà vu que le Caucase, le pays du Soleil, était assez peuplé de tribus belliqueuses et de bêtes de proie pour en posséder dont les portraits exacts ne soient pas venus jusqu'à nous. Quant au Pluton qui roule de l'or dans ses eaux, quant au fleuve riche que ce nom indique, il n'est pas possible d'y méconnaître le Phase. Mais Io ne tient pas ferme au milieu de ces terreurs. Elle poursuit sa marche, et le poète lui dit, sans plus s'embarrasser du catalogue des régions qu'elle traverse en courant, et courant lui-même devant elle : Avance pénètre jusqu'à la terre lointaine où près des sources du Soleil habite le peuple noir, et où coule le fleuve d'Éthiopie. Ici la légende ne fournissait plus à Eschyle que de grands traits. Elle avait perdu tous les détails, et lui ne cherche pas à les restituer, à les inventer. Quelle route suit la fille d'Inachus, par où passe-t-elle, personne ne le sait. C'est beaucoup déjà que de s'être souvenu de la géographie des régions caucasiennes. Par delà, c'est de plus en plus le pays du Soleil, celui de la race d'or ; un seul point est demeuré clair : ce pays est peuplé de noirs, et toute l'antiquité a bordé de cette race les limites d'une mer qui terminait les continents. De sorte que voici encore un témoignage qui, rapproché de ce que la légende orientale nous a fourni aux premières pages de cc livre, garantit que l'opinion unanime des âges mythiques a été que l'Asie intérieure était originairement habitée par les dyws, par les Éthiopiens. Io fait donc le tour de la terre, et après les méandres d'une marche non décrite, elle entre en Égypte, et lit ses pérégrinations sont terminées. Je ne rapporterai pas le récit sommaire des courses d'Io que
le poète donne encore dans les Suppliantes. Outre qu'on n'y apprend
rien qui puisse être de quelque usage en ce lieu, il est si superficiel et si
manifestement insignifiant, qu'il ne complète ni ne contredit la première
rédaction. Il ne la contredit pas, car rien n'empêche que dans ses courses en
Asie Io, errant au hasard, ait traversé les provinces bien connues des Grecs
où ci les Suppliantes la l'ont passer. Que si l'on veut qu'Eschyle ait, dans
les passages fameux du Prométhée
enchaîné, proposé à la piété des Athéniens un récit simplement composé
par lui-même et dont les mythographes, dont les exégètes des temples
n'auraient eu aucune connaissance, ce que, pour nia part, je repousse
absolument comme contraire à l'instinct des peuples jeunes, qui n'inventent
jamais rien eu matière religieuse et qui n'y admettent pas le caprice, il
restera toujours positif qu'au temps d'Eschyle ou connaissait la géographie
de Maintenant, cette matière étant épuisée, il convient de quitter l'examen des textes grecs pour retourner aux renseignements orientaux, dont l'autorité, je l'espère, s'est désormais beaucoup accrue aux yeux des lecteurs, et rentrer avec eux dans l'Elbourz, où la guerre de l'indépendance contre les Assyriens va commencer. |
[1] HÉRODOTE, VII, 62.
[2] L'embarras de la légende hellénique est très sensible dans Hérodote. Persée, y est-il dit, étant Assyrien, devint Grec ; mais ses ancêtres ne l'étaient pas ; les aïeux d'Acrisius n'étaient rien à Persée, car, continue Hérodote, ils étaient Égyptiens. Tout cela est on ne peut moins clair, et prouve très bien qu'il existait des difficultés insurmontables pour faire de Persée un Hellène. — VI, 54.
[3] DIODORE SIC., III, 54.
[4] Hérodote rend témoignage que le nom ancien des Perses était, chez les Grecs, Céphènes. Ceux-ci le tenaient certainement des populations sémitiques, et il peut se rapporter à la racine araméenne keph, rocher, qui indiquerait un peuple de montagnards. (HÉRODOTE, VII, p. 61.) — Quant aux Perses eux-mêmes, ils se nommaient Artéens, d'après les tribus d'origine ariane qui formaient la meilleure partie de leur sang, tandis que les Képhènes n'étaient que les aborigènes sémitisés, mieux connus des Phéniciens, parce qu'ils habitaient le pays plus anciennement.
[5] II, 44, 1.
[6] P. 306, édit. Didot.
[7] LASSEN, ouvr. cité, t. I, p. 848.
[8]
Aristobule et Ératosthène racontent, d'après les mémoires fournis par Patrocle,
gouverneur d'Hyrcanie au temps de Séleucus Nicator et d'Antiochus, qu'un grand
nombre de marchandises indiennes descendaient par l'Oxus dans
[9]
Voir, quant aux variations infinies Lin bassin septentrional de
[10] Essai sur l'inégalité des races humaines, t. III, p. 393 et passim.