Nous devons nous demander d'abord si c'est par une révolte des populations que le régime monarchique a été amoindri. S'est-il produit une insurrection de la race gallo-romaine, ou une résistance vigoureuse de la race franque ? La monarchie s'est-elle vue en face d'un grand mouvement national, ou en face d'un grand effort d'une aristocratie ? c'est ce que nous avons à chercher dans la série des faits. Les raisonnements et les considérations dont les historiens modernes ont tant abusé dans cette partie de l'histoire n'ont aucune valeur. Ce sont les faits seuls qu'il faut regarder, et il faut les voir tels que les documents nous les montrent. Sous le règne de Clovis, nous n'apercevons aucune résistance chez les Francs. Pour la population romaine, le concile de 511 nous montre l'esprit de ses chefs e de ses représentants : elle accepte visiblement le pouvoir établi[1]. A la mort de Clovis, ses quatre fils prennent possession de son royaume et se le partagent entre eux par portions égales[2]. Ni les Romains ni les Francs ne font entendre une réclamation[3]. Pour l'année 531, Grégoire de Tours raconte ce qui suit : Les Francs qui étaient fidèles du roi Thierry[4], lui dirent : Tes frères mènent leurs guerriers en Bourgogne ; si tu ne nous y mènes aussi, nous te quitterons, et nous irons avec tes frères. Thierry leur répondit : Je. ne vous mènerai pas en Bourgogne, mais je vais vous conduire en Auvergne, où vous trouverez en abondance de l'or, de l'argent, des troupeaux, des étoffes, des esclaves à emporter. Et eux, contents de cette promesse, firent sa volonté. On voit assez qu'ici le roi a devant lui, non une nation, mais seulement des guerriers, et que ces guerriers réclament de lui, non des libertés publiques, mais du butin[5]. Voici un autre fait qui ressemble un peu plus à une révolte. En 556, Clotaire avait conduit son armée contre les Saxons ; mais ceux-ci implorant la paix et offrant d'abandonner tous leurs biens et la moitié de leurs terres, le roi voulait accepter ces propositions et ne pas livrer bataille. Alors les Francs, mis en fureur contre Clotaire, se jettent sur lui, déchirent sa tente, l'accablent d'injures et menacent de le tuer s'il ne marche avec eux contre l'ennemi. Voilà un acte d'insubordination et d'indiscipline grave[6]. Encore faut-il observer qu'il y a une grande différence entre une armée qui s'insurge pour combattre et une nation qui se lèverait pour revendiquer une liberté. Quelques historiens modernes ont donné une grande importance à cette sédition militaire. Ils l'ont mise en relief comme si elle était, par elle seule, le symptôme du caractère habituel des armées franques, et même l'indice du droit public des Francs. Il y a grand danger à tirer d'un fait isolé une conclusion générale. En regard de celte émeute de soldats, il faudrait placer plus de quarante exemples où nous voyons les armées franques se réunir sur l'ordre du roi, lui obéir très docilement et marcher où il les conduit[7]. Il y a même une série d'exemples où une armée franque combat sans aucun motif que l'intérêt personnel de son roi. Jamais on ne vit plus qu'à celte époque les peuples se faire la guerre pour le caprice des rois. Voici une autre sédition, et celte fois elle éclate chez la population romaine. Un roi franc ayant aggravé les impôts, le peuple de Limoges s'assembla, tua le fonctionnaire royal et brûla les registres[8]. Cette émeute, toute locale et limitée dans son objet, ne permet pas de conclure que toute la population romaine ait jamais fait effort pour limiter l'autorité royale. De pareilles émeutes chez les Francs, telles que celle où périt Parthénius[9], celle où le petit peuple murmura contre Égidius et les ducs du roi et voulut les tuer[10], n'ont nullement le caractère d'un mouvement national contre la royauté. Ce petit peuple s'ameutait, au contraire, parce qu'il croyait que ces ministres trahissaient le roi[11]. Supposer que les Romains ou les Francs aient eu quelque haine contre la royauté, c'est supposer une chose que Grégoire de Tours n'a pas dite et qu'apparemment il n'a pas vue. Nous rencontrons ensuite l'histoire de Gondovald cherchant à s'emparer d'une partie du royaume[12]. Mais il nous semble que les historiens modernes ont fort exagéré l'importance de cette aventure. Ils ont fait de ce Gondovald une sorte de représentant des aspirations romaines. Gondovald appartenait à la famille mérovingienne ; qu'il eût vécu quelque temps à Constantinople, qu'il eût été même encouragé par la cour impériale, cela ne prouve pas qu'il songeât à établir un nouvel ordre de choses, ni que la population romaine mît en lui un espoir de délivrance. De telles idées étaient fort étrangères aux hommes de celte époque. L'entreprise de Gondovald, telle que Grégoire de Tours la raconte, ne fut qu'un des nombreux épisodes de la querelle toujours renaissante entre les membres de la famille régnante[13]. Mais si la royauté ne s'est jamais trouvée en présence d'une résistance franque ou d'une révolte gauloise, on a supposé qu'elle avait eu à lutter de bonne heure contre une aristocratie. Suivant cette opinion, les leudes auraient formé un corps coalisé contre la royauté. Le traité d'Andelot de 587 serait une première concession qu'ils lui auraient arrachée. Il suffit de lire le texte de ce traité pour voir qu'il ne contient pas une ligne qui autorise cette opinion[14]. Le traité d'Andelot n'est pas un pacte entre un roi et une aristocratie, il est un pacte entre deux rois. Pas un mot d'ailleurs n'indique qu'une aristocratie ou un peuple soit intervenu pour obliger les rois à le conclure. Il se passe ensuite vingt-sept années, qui sont remplies par des guerres civiles. Ce ne sont pas des guerres entre le pouvoir royal et un peuple, ni entre le pouvoir royal et une aristocratie. Ce sont seulement des guerres entre rois. Qu'on en lise le récit dans la Chronique de Frédégaire[15], on n'y trouvera pas un mot qui autorise à penser que les intérêts d'une population ou franque ou romaine aient été en jeu. Ce sont uniquement des guerres d'ambitions personnelles, de convoitises, de haines. Les historiens modernes, volontiers portés aux grands systèmes, ont cru y voir une lutte de la Neustrie et de l'Austrasie, une lutte de deux races, de deux esprits, de deux conceptions politiques. Il n'y a rien de semblable dans les documents. Clotaire, Thierry et Théodebert se font la guerre parce que chacun d'eux veut agrandir son royaume. Clotaire attaque d'abord les deux autres et les bat. en 596, puis il est battu par eux en 600. Ensuite c'est Thierry qui attaque Théodebert, l'écrase et lui prend son royaume. Il attaque alors Clotaire, mais il meurt. Clotaire envahit à son tour les États de Thierry, n'y rencontre aucune résistance, noue des intrigues avec les grands personnages du Palais et par eux devient maître de tout. Brunehaut, faite prisonnière avec ses petits-fils, est mise à mort avec eux. Ce n'est pas une nation franque ou un tribunal franc qui prononce sa mort ; c'est Clotaire seul. Il la condamne, non pour avoir eu telle politique, ou avoir violé telles règles d'un droit naturel, mais pour avoir tué ou fait tuer dix rois. C'est la haine, ce n'est pas le Droit qui prononce la sentence. L'unité de l'État franc est rétablie. Clotaire II règne sur toute la Gaule. Dès l'année suivante, 614, il promulgue un édit applicable au pays tout entier. Jusqu'ici nous n'avons rencontré dans les textes ni dans les faits aucune marque d'une atteinte portée au pouvoir monarchique. C'est cet édit de 614 qui serait, d'après les historiens modernes, la marque de l'affaiblissement de la royauté et la preuve de sa première grande défaite. [Nous avons étudié avec soin cet édit, article par article, et nous n'y avons rien trouvé de nouveau. Aucun indice d'une révolution ne s'y rencontre. Le pouvoir royal y apparaît aussi fort que jamais. Clotaire II parle en 614 comme les rois mérovingiens du VIe siècle. La royauté sort de cet édit si peu affaiblie, que les règnes de Clotaire II et de Dagobert sont précisément ceux où les souverains francs font le plus de conquêtes au dehors, et au dedans le plus d'actes de force[16].] En 622. Clotaire II fait son fils roi d'Austrasie [sans
convoquer le peuple ni les grands][17]. Il meurt en
628. Il ne se passe rien de nouveau en Austrasie où Dagobert règne déjà. La
question est de savoir qui sera roi en Neustrie et en Burgondie. Le chroniqueur
ne dit pas que les peuples furent appelés à
se décider. Voici comment il s'exprime : Dagobert
envoya des missi en Bourgogne et en Neustrie afin qu'on préférât sa royauté
(à celle de son frère)[18]. Puis étant venu à Reims et de là à Soissons, tous les
évêques et leudes du royaume de Burgondie se donnèrent à lui ; et aussi les évêques
et grands de Neustrie pour la plupart demandèrent la royauté de Dagobert. Son
frère Caribert fil des efforts pour prendre la royauté, mais à cause de sa
simplicité il n'y parvint pas. Il n'y a pas dans ce récit l'indice
d'une élection régulière et nationale ; mais ce qui y est digne de remarque,
c'est que les grands, ecclésiastiques ou laïques, décident à qui ils
obéiront. [Il ne s'agit d'ailleurs que d'une préférence individuelle pour tel
ou tel prince : il n'y a pas la moindre trace d'une tendance politique[19].] En 632, Dagobert fait son fils Sigebert roi d'Austrasie. C'est, un enfant de trois ans. Les Austrasiens l'ont-ils élu ? l'ont-ils demandé ? Le chroniqueur ne le dit pas : Dagobert venant à Metz, ayant pris conseil des évêques et des grands, tous les grands du royaume y donnant leur assentiment, éleva roi en Austrasie son fils Sigebert et lui permit de résider à Metz. En même temps Dagobert décida quels seraient les vrais détenteurs du pouvoir pendant l'enfance de son fils, et il désigna l'évêque Chunibert et le duc Adalgisile. Le chroniqueur fait entendre que les Austrasiens furent contents d'avoir un roi à eux ; mais il paraîtrait, d'après un autre passage de sa Chronique, qu'une partie des ducs austrasiens continua d'obéir à Dagobert[20]. L'année d'après, Dagobert eut un second fils. Aussitôt les grands, les évêques et les autres leudes de la Neustrie, de la Burgondie et de l'Austrasie se réunirent et il fut fait une convention appuyée par des serments, en vertu de laquelle la Neustrie et la Burgondie devaient appartenir à Clovis II à la mort de son père, tandis que l'Austrasie avec égalité de population et de territoire appartiendrait à Sigebert. Cette première phrase du chroniqueur donne d'abord à penser que ce furent les grands qui prirent l'initiative de ce partage de l'État franc ; mais la phrase suivante permet de douter que le chroniqueur ait compris la chose ainsi, car il fait remarquer que ce fut Dagobert qui fixa les limites des deux États, exigeant notamment que le duché de Dentelin appartînt à Clovis ; les Austrasiens, dit le chroniqueur, durent accepter ces conditions bon gré mal gré[21]. — Je ne vois ici qu'un partage fait par un père entre ses deux fils ; Dagobert prend d'avance ses mesures pour que son second fils ne soit pas traité comme il a traité lui-même Caribert[22]. Quand survint la mort de Dagobert, Clovis II, si jeune qu'il fût, prit la royauté[23]. Une cérémonie d'installation eut lieu ensuite à Meslay, près de Sens, et tous les leudes de Neustrie et de Burgondie le reconnurent pour roi[24]. Cette royauté paraît être aussi forte que par le passé et
avoir les mêmes attributions. [Comme au VIe siècle], le roi est le grand
justicier et a sur ses sujets le droit de vie et, de mort. Clotaire II
parcourt l'Alsace, rétablissant l'ordre et frappant
du glaive beaucoup d'hommes coupables[25]. Dagobert
traverse la Burgondie, frappant de terreur les
évêques, les grands et tous les leudes du pays, jugeant les grands et les petits, en sorte que nul ne sortait de sa présence sans avoir
obtenu justice. Ce droit de justice exercé directement et sans
intermédiaire montre que les institutions publiques ont encore de la force,
au moins quand elles sont dans la main d'un roi fort. Ces rois exercent aussi un pouvoir militaire absolu. S'ils veulent faire une guerre, aussitôt nous les voyons donner l'ordre de lever toute la population militaire d'une de leurs .provinces ou de leur royaume entier[26]. C'est une royauté puissante. Les plus grands personnages du temps, Arnulf, Amandus, Eligius, Désidérius, Chunibert, Pépin, lui font cortège et sont à son service. Ce qui est frappant dans la Chronique, c'est le sentiment de crainte que Dagobert inspire à tous, et, quand l'amour des peuples a disparu, le respect qui reste. C'est d'ailleurs l'époque dès grandes conquêtes à l'extérieur, et ces conquêtes ne vont jamais sans un gouvernement fort[27]. Dagobert laissa.une grande mémoire : ce qui prouve qu'il fut fort jusqu'à la fin, car les peuples ne respectent après leur mort que ceux qui ont été puissants jusqu'au dernier jour de leur vie. Nous trouvons de temps en temps de grandes réunions d'hommes ; mais elles n'ont pas le caractère d'assemblées populaires ou nationales. Elles n'ont rien de régulier et ne se réunissent que quand et où le roi les convoque. Elles ne sont d'ailleurs composées que des évêques et des grands. Elles ont [sans doute] une grande importance, et cette importance grandira encore dans la suite ; mais on se tromperait en voyant en elles des assemblées régulières se réunissant en vertu d'un droit national. Ce caractère n'apparaît jamais dans les documents. Aussi ne voyons-nous sortir de ces assemblées aucune institution libre. Regardez-les toutes l'une après l'autre : vous, n'en trouverez pas une seule qui ait fait des lois permanentes en faveur de la liberté publique. Les documents du temps ne parlent jamais de liberté ; ce mot même ne s'y rencontre pas[28]. [Il y a si peu de désir de libertés politiques et d'indépendance nationale, que les grands ne profilent jamais des minorités royales pour revendiquer de nouveaux droits. Quand Clovis II eut pris la royauté], on ne contesta même pas à la reine Nanthilde la tutelle de l'enfant ni la régence du royaume, et aucun règne ne fut plus paisible que ce règne d'un enfant[29]. Ni les chroniqueurs ni les hagiographes ne signalent aucun désordre, aucun essai de guerre civile pendant ces dix-huit années. En Austrasie régnait un autre enfant, Sigebert III. On ne voit pas trace d'agitations ni de conflits. Ce Sigebert ne laissa qu'un enfant tout à fait en bas âge. Un ambitieux, le maire Grimoald, fit disparaître cet enfant et fit roi son propre fils[30]. Mais les Francs ne voulurent pas de l'usurpateur ; émus et indignés, ils s'emparèrent de la personne de Grimoald, le livrèrent au roi de Neustrie, le virent mettre à mort comme il l'avait mérité pour le crime qu'il avait commis envers son maître, et reprirent un roi dans la famille mérovingienne[31]. Ces faits, et la manière même dont ils sont racontés, impliquent, que la dynastie royale, même représentée par des enfants, continuait à être vénérée. Aucun chroniqueur ne laisse voir qu'il y eût un parti qui voulût la renverser pour lui substituer une autre famille, encore moins pour établir un autre régime. Il est vrai qu'entre ces rois mineurs, la succession étant mal assurée, les hommes se trouvèrent avoir une sorte d'élection. Et d'abord, une idée juste s'introduisit alors dans les esprits, à savoir que le royaume ne devait plus se diviser en autant de parts qu'il y avait de fils. Clovis II en laissait trois ; l'aîné seul fut roi. Peut-être faut-il attribuer à la reine Bathilde l'initiative de celle innovation ; encore fallut-il que les hommes y fussent consentants, et c'est ce qu'indique le chroniqueur[32]. Mais cela veut-il dire que la royauté devint élective ? Personne ne paraît avoir songé à ce nouveau principe de droit public. Les chroniqueurs ne parlent ici ni d'assemblée nationale, ni de discussion, ni de délibération régulière. Ce fut une simple élection de fait. De trois enfants, un seul fut déclaré roi. La reine mère fut tutrice et régente. Elle gouverna le Palais et le royaume[33]. En tout cela aucun principe nouveau n'apparaît. Plus tard, nous verrons les hommes se partager entre deux rois, les uns pour Childéric II, les autres pour Thierry III. Plus lard encore, nous verrons un roi renversé et un autre Mérovingien mis à sa place. Ce fut l'effet de rivalités de factions que nous expliquerons tout à l'heure. Qu'il nous suffise de dire ici que dans aucun de ces événements nous ne voyons qu'un droit d'élection ait été invoqué ; nous ne voyons pas non plus qu'une idée politique se soit attachée à chacun de ces choix. Qu'un de ces rois représentât un principe et l'autre roi un autre principe, c'est ce qu'on n'aperçoit jamais. |
[1] Voir les deux préambules des Actes de 511, Sirmond, t. I, p. 177, 178.
[2] Grégoire de Tours, III, 1.
[3] La révolte de l'Auvergne en 550 ne doit pas être interprétée comme un mouvement en vue de l'indépendance nationale ; Grégoire de Tours dit simplement que les rebelles aimaient mieux obéir à Childebert qu'à Thierry, III, 9.
[4] Grégoire, III, 11. — L'expression adspicere ou sperare ad aliquem se dit toujours de ceux qui sont dans le milium ou dans la fidélité personnelle.
[5] Grégoire, III, 11.
[6] Grégoire, IV, 14. Je prends le récit de Grégoire tel qu'il est, sans le discuter. Il y aurait peut-être lieu de se demander comment il a pu être informé des détails de faits et même des paroles prononcées en Saxe. — Dans le récit qu'il raconte, les deux choses certaines sont, l'une que Clotaire Ier a été vaincu, l'autre qu'il a obtenu la paix des Saxons en prétendant qu'il avait combattu malgré lui. Pour le reste du récit, on peut y croire ou n'y pas croire.
[7] Voir, dans le seul livre III de Grégoire de Tours, les chap. 4, 6, 11, 28, 29 et 52. — IV, 20, 23, 29, 42, 49, 50, 51 ; V, 2, 15, 26 ; VI, 12, 51 ; VII, 24 ; VIII, 28, 50 ; IX, 12, 18, 25, 29, 51 ; X, 5, 9. — Frédégaire, Chronicon, 5, 10, 14, 17, 20, 27 (dans ce dernier exemple, une armée franque refuse de combattre une autre armée franque ; mais l'exemple est unique), 37, 58, 40. — La harangue du livre III, c. 7, ne doit pas faire croire qu'il fut de règle de consulter les guerriers sur une guerre à entreprendre. Dans tous les temps, on a harangué des soldats avant une expédition.
[8] Grégoire de Tours, V, 28.
[9] Grégoire de Tours, III, 56.
[10] Grégoire de Tours, VI, 31.
[11] Grégoire de Tours, VI, 31.
[12] Grégoire de Tours, VI, 24.
[13] Voir le détail des faits : Gondovald, pour régner, commence par se dire fils de Clotaire Ier, et il porto les cheveux longs (VI, 24) ; Caribert l'accueille comme frère ; Sigebert est contre lui. Un peu plus tard, il. revient eu Gaule ; l'évêque de Marseille est pour lui ; sur quoi le duc Gontran accuse l'évêque d'introduire un étranger dans les Gaules et de vouloir soumettre le royaume des Francs à la domination de l'empereur, VI, 24 ; mais ce qui diminue le poids de celte accusation que Grégoire de Tours n'admet pas, c'est que le roi Childebert attirail Gondovald en Gaule ; l'évêque de Marseille put montrer la lettre royale qui lui prescrivait de faire bon accueil a Gondovald (VI, 24) ; le roi Gontran, juge du fait, ne vit pas de motif pour condamner l'évêque. Un peu après (VII, 10 et 14), nous voyons que Gondovald est soutenu, non par la population, mais par les fonctionnaires de Childebert d'Austrasie ; surtout par Gontran Boson, VII, 32, et par Mummolus ; ce dernier aussi a quitté Gontran pour se donner à Childebert. Gondovald, en effet, parcourant une partie des provinces du Midi, recevait les serments des cités au nom de Childebert, VII, 26 ; c'est Gontran seul qu'il combat. Périgueux refuse de l'admettre, Toulouse ne lui est ouverte que par la force ; une partie des gens de Tours ne le suit que pour faire du butin, VII, 26, 27, 28. Il est bien reçu à Bordeaux par l'évêque Bertramn. La guerre civile dure assez longtemps ; mais, aussitôt après la réconciliai ion de Childebert et de Gontran, Gondovald est abandonné des Austrasiens, trahi et tué, VII, 35 et 38.
[14] Grégoire, IX, 20. [Cf. La Monarchie franque, où te vrai caractère de ce traité a été montré.]
[15] Aux chapitres 14, 17, 20, 26. 27, 37, 40.
[16] [La Monarchie franque.]
[17] Frédégaire, Chronicon, 47. |Cf. La Monarchie franque.]
[18] C. 56. Je traduis mot à mot eligere par préférer. Quant à deberent, on sait que dans cette langue c'est un simple auxiliaire. — Notons d'ailleurs que le premier soin de Dagobert avait été de lever une armée austrasienne.
[19] [Cf. La Monarchie franque, p. 48.]
[20] Frédégaire, c. 75 et 85.
[21] Vellint nonlint, c. 76. [Cf. La Monarchie franque, p. 644 et 645.]
[22] C'est ainsi que le fait a été compris par l'auteur, qui est à la vérité postérieur d'un siècle, de la Vie de Pépin de Landen. A la mort de Dagobert, dit-il, Sigebert aurait pu prendre le royaume tout entier (ainsi qu'avait fait Dagobert) (c. 3). [Cf. La Monarchie franque, p. 46 et suiv.]
[23] C. 79.
[24] C. 79. [Édit. Krusch ; cf. Longnon, Atlas historique, texte, p. 64.] — Les Gesta Dagoberti, 45, remplacent le mot leudes par le mot duces.
[25] Frédégaire, c. 43. [Cf. La Monarchie franque, p. 628 et suiv.]
[26] Ainsi Dagobert en 628 jobet universis leudibus quos regebat in Auster promovere in exercïto (Frédégaire, 56 [édit. Krusch]). — En 651, jubet de universum regnum Austrasiorum contra Winidis movere exercitum (ibidem, 68). — En 636, de universum regnum Burgundiæ exercitum promovere jobet, et il envoie cette armée contre les Vascons (ibidem, 78). — En 641, sur l'ordre du jeune roi Sigebert, omnes leudis Austrasiorum in exercitum gradiendum bannili sunt, pour marcher en Thuringe (ibidem, 87).
[27] Victoire sur les Saxons, Vita Sigeberti, 4 ; grandes guerres des Pyrénées à l'Elbe ; sauf un désastre dans le pays des Slaves, ce ne sont que des victoires.
[28] [On a longuement étudié le caractère et les destinées de ces assemblées, de 616 à 687, dans La Monarchie franque, c. 16, p. 630 et suiv.]
[29] Continuateur de Frédégaire, c. 1.
[30] Gesta [Liber Historiæ Francorum, édit. Krusch], 45.
[31] Gesta [Liber Historiæ Francorum, édit. Krusch], 45. — Cf. Chronique de Moissac, année 656.
[32] Continuateur de Frédégaire, 91 [1, édit. Krusch]. — Gesta, 44.
[33] Continuateur de Frédégaire, 91 [1]. — Gesta, 44. — Vita S. Balthildis, 6-10 ; dans les Acta Sanctorum ordinis Benedicti, II, p. 776 [et dans les Scriptores Germaniæ Merovingici, t. II]. — Vita S. Bertilanæ, 4-7 (Acta Sanctorum ordinis Benedicti, III, p. 25).