LES CROISADES

 

BIBLIOGRAPHIE.

 

 

I. — SOURCES UTILISÉES PARTICULIÈREMENT POUR L'HISTOIRE DÈS LA PREMIÈRE CROISADE

La chanson d'Antioche, composée au commencement du XIIe siècle par le pèlerin. Richard, renouvelée sous le règne de Philippe-Auguste par Graindor de Douai, publiée pour la première fois par Paulin Paris. — Paris, 1848, 2 vol. in-8°.

Richard le pèlerin, qui prit part à la première croisade, était un trouvère artésien ; la partie conservée de son œuvre compte 233 vers ; le reste a été remanié sur la fin du XIIIe siècle par Graindor de Douai. Ouvre de la plus grande valeur par sa couleur et son pittoresque. Nulle autre ne donne un tableau plus vivant de ce que fut l'épopée réalisée à la voix de Pierre l'Ermite et d'Urbain II.

Dès son apparition, l'œuvre de Richard le pèlerin eut le plus grand succès ; elle fut colportée de foire en pèlerinage par trouvères et jongleurs, qui l'arrangeront malheureusement dans le style des chansons de geste et au goût du jour, comme ce Graindor de Douai. Ajoutons que la chanson fut également altérée, au désir des familles auxquelles appartenaient les chevaliers héros de la croisade ; elles payaient les jongleurs pour que les leurs figurassent dans la chanson en belle et ample place.

Gesta Francorum et aliorum Hierosolymitanorum (Hauts faits des Français et autres Hiérosolymitains). On désignait fréquemment les pèlerins eux-mêmes par le nom du lieu, but de leur pèlerinage. Nouvelle édition critique, avec traduction française en regard du texte latin, par Louis Bréhier, Paris, 1924, in-16.

Témoignage de grande valeur par un témoin oculaire de la première croisade. L'auteur, demeuré anonyme, était vraisemblablement un Normand d'Italie, venu en Terre sainte avec les bandes de Boémond.

FOUCHER DE CHARTRES, également témoin oculaire de la première croisade. Il était chapelain de Baudoin de Boulogne qui, en Terre sainte, se fit prince d'Edesse et succéda sur le trône de Jérusalem à son frère Godefroi de Bouillon. Sa relation a été publiée dans le grand recueil de Bongars, Gesta Dei per Francos, Hanovre, 1611, in-fol., tome I.

RAIMOND D'AGUILERS, dit aussi Raimond d'Aiguilhe ou d'Agiles. Chanoine de l'église du Puy, il était chapelain du comte de Toulouse, Raimond de Saint-Gilles. Écrivit une Historia Francorum qui ceperunt Hierusalern, publiée au tome III du Recueil des historiens occidentaux des Croisades, 1866. Témoin immédiat des événements racontés, Raimond d'Aguilers a soin de nous avertir quand il parle de faits qu'il n'a connus que par ouï-dire.

GUIBERT DE NOGENT, Historia que dicitur Gesta Dei per Francos. Contemporain de la croisade, assista avec Pierre l'Ermite au Concile de Clermont, a vu les chariots sur lesquels les pauvres gens partant pour leur pèlerinage conquérant entassaient, pour les emmener avec eux, leur famille et leur petit avoir. Néanmoins sa relation, écrite vers 1108, est quelque peu postérieure aux événements dont elle traite qui s'étendent de 1095 à 1101. Il se sert pour sa rédaction des Gesta Francorum cités plus haut, en les complétant de renseignements précieux qu'il tenait plus particulièrement du comte Robert de Flandre. Sur les faits qui eurent l'Orient pour théâtre, son récit n'est donc pas d'un témoin immédiat. Guibert de Nogent n'en mérite pas moins une place de choix parmi les chroniqueurs de la première croisade, par ses vues générales et ses appréciations personnelles des hommes et des faits. Il y témoigne d'une claire et perspicace intelligence avec un don intéressant d'observation et de généralisation. Il est plus qu'un chroniqueur, il est déjà un historien. Guibert était abbé de Notre-Dame de Nogent-sous-Coucy ; il appartenait à une famille de haute noblesse. Sa relation a été publiée dans le Recueil des historiens occidentaux des croisades, t. IV, 1879.

ALBERT D'AIX (Albertus Aquensis), ainsi nommé parce qu'il était chanoine de l'église d'Aix-la-Chapelle. Auteur d'une Historia Hierosolymitanae expeditionis (Histoire de l'Expédition de Jérusalem), tome IV des Historiens occidentaux des croisades, publié en 1879 par l'Académie des Inscriptions. Il écrit dans la première moitié du XIIe siècle. Œuvre importante, mais qui a l'aspect d'une compilation postérieure aux événements. Godefroi de Bouillon est le héros et presque constamment le centre du récit.

EKEEHARD VON AURA, Hierosolymita. Tubingen, 1877, in-8°. Source intéressante par la nationalité de l'auteur : Ekkehard était allemand, les autres relations de la croisade étant l'œuvre de Français.

GUILLAUME DE TYR, Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, 1095-1184 (Histoire des faits advenus dans les contrées d'outremer.) Œuvre très célèbre, mais qui ne peut se comparer aux précédentes pour la valeur et la sûreté des informations. La rédaction en est remarquable au point de vue littéraire, mais elle est mêlée de légendes et de traditions déformées. Guillaume de Tyr est intéressant, voire utile à consulter, mais on ne peut faire fond sur lui pour l'exactitude des faits. Paulin Paris a donné une édition. Paris, 1879, 2 vol. in-8° de la traduction faite, dès le XIIIe siècle, du texte latin.

Assises du royaume de Jérusalem, éd. Beugnot, 1841-43.

Pour la troisième croisade il convient de citer particulièrement l'Histoire de la guerre sainte, 1190-1192, par AMBROISE, publiée avec traduction par Gaston Paris, dans la Collection des documents inédits, 1897, in-4°.

L'historien célèbre de la quatrième croisade est Geoffroi de Villehardouin, édition avec traduction en français moderne par N. DE WAILLY, Paris, 1874.

On trouve généralement les sources utiles à l'histoire des croisades dans les grands recueils :

BONGARS, Gesta Dei per Francos. Hanovre, 1611-12, 2 vol., in-fol.

MICHAUD, Bibliothèque des croisades, 1829, 4 vol. Collection des historiens des croisades, publiée par l'Académie des Inscriptions depuis 1841. Publications de la Société de l'Orient latin, Paris et Genève depuis 1876.

 

II. — BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE

On n'a pas la prétention de donner ci-après une bibliographie des travaux historiques consacrés aux croisades, mais exclusivement une liste des livres et études diverses dont on s'est principalement servi, en manière d'hommage reconnaissant à l'œuvre de nos devanciers.

BAUDRILLART (Mgr Alfred). — Au flambeau des croisades, publié dans Conférencia, 20 juin 1931.

BOULENGER (Jacques). — La vie de saint Louis, Paris, 1929, in-16.

BRÉHIER (L.). — L'Eglise et l'Orient au Moyen-Age, 2e éd. 1917.

CHALANDON (Ferdinand). — Essai sur le règne d'Alexis Ier Comnène, 1081-1118, ap. Mémoires et documents publiés par la Société de l'École des Chartes, Paris, 1800.

DODU (Gaston). — Histoire des Institutions monarchiques dans le royaume latin de Jérusalem, 1099-1291.

HAGENMEYER (Heinrich). — Peter der Eremite. Ein Kritischer Beitrag zur Geschichte des ersten Kreuzzuges. Leipzig, 1878, in-8°. A été traduit par Furcy-Raynaud, Le vrai et le faux Pierre l'Ermite, Paris, 1883, in-8°.

LANGLOIS (Ch.-V.). — La vie en France au Moyen-Age, Paris, 1908, in-16.

LUCHAIRE (Achille). — Les Français à la croisade, ap. Histoire de France, publiée par la librairie Hachette, III, Paris, in-4°.

PARIS (Gaston). — La Poésie du Moyen-Age, 1re série, 6e éd., Perrin, 1906,

PARIS (Gaston). — Légendes du Moyen-Age, 3e éd., Paris, 1908, in-16.

PASQUIERLes recherches de la France, Paris, 1723, in-fol.

PIGEONNEAU (Henri). — Le Cycle de la croisade et la famille de Bouillon, Paris, 1877, in-8°.

PRUTZ. — Kulturgeschichte der Kreuzzüge, Berlin, 1883, in-8°.

RÖRICHT. — Geschichte der Kreuzzüge im Umriss. Berlin, 1898, in-4°.

SYBEL. — Geschichte des ersten Kreuzzuges, 2° éd. Berlin, 1881, in-8°.