L'AFFAIRE DU COLLIER

 

XXVII. — LES PRÉLIMINAIRES DU JUGEMENT.

 

 

Voici donc, à l'exception du comte de la Motte, tout notre monde sous les verrous du roi. Louis XVI offrit au cardinal de s'en rapporter, soit à la décision de son souverain, soit au jugement du Parlement.

Rohan choisit le Parlement par la lettre qui suit :

Sire,

J'espérais par la confrontation acquérir des preuves qui auraient convaincu Votre Majesté de la certitude de la fraude dont j'ai été le jouet et alors je n'aurais ambitionné d’autres juges que votre justice et votre bonté. Le refus de confrontation me privant de cette espérance, j'accepte avec la plus respectueuse reconnaissance la permission que Votre Majesté me donne de prouver mon innocence par les formes juridiques et, en conséquence, je supplie Votre Majesté de donner les ordres nécessaires pour que mon affaire soit renvoyée et attribuée au Parlement de Paris, les Chambres assemblées.

Cependant, si je pouvais espérer que les éclaircissements qu'on a pu prendre et que j'ignore, eussent conduit Votre Majesté il juger que je ne suis coupable que d'avoir été trompé, j'oserais alors vous supplier, Sire, de prononcer selon votre justice et votre bonté. Mes parents, pénétrés des mêmes sentiments que moi, ont signé.

Je suis avec le plus profond respect, etc.

Signé : LE CARDINAL DE ROHAN,

DE ROHAN, PRINCE DE MONTBAZON,

PRINCE DE ROHAN, ARCHEVÊQUE DE CAMBRAI,

L.-M. PRINCE DE SOUBISE.

Les historiens ne paraissent pas avoir connu l'original de cette lettre et l'apprécient tous d’une manière inexacte, d’après les commentaires qui en furent donnés. En réalité Rohan se soumettait au jugement du roi dans le cas où celui-ci l'estimerait innocent. Mais Louis XVI, influencé par Marie-Antoinette, persistait à le juger coupable. Rohan fut donc l'envoyé devant le Parlement. Les lettres patentes en furent données à Saint-Cloud le 5 septembre et enregistrées le 6 septembre, la Grand'Chambre et la Tournelle assemblées.

Louis XVI commettait ainsi une seconde faute non moins grave, que la première. Le roi était déjà troublé par les idées qui ont fait la Révolution. Il avait entre les mains un instrument qui était, en la circonstance, merveilleusement adapté à l'objet pour lequel il était fait : les lettres de cachet. De par la coutume et de par la loi, le roi était le premier, et, s'il le voulait, le seul juge de ses sujets. Le Parlement ne jugeait qu'en vertu d’une délégation du pouvoir judiciaire dont le roi était l'unique source dans le royaume. Et Louis XVI s'en va confier à cette assemblée, qui n'exerce la justice que parce qu'il lui en a délégué le pouvoir, une cause où l'honneur de sa femme et celui de sa couronne sont immédiatement, intéressés. La scène du Bosquet, à elle seule, où la dignité et la vertu de la reine étaient outragées, l'autorisait à faire lui-même sa fonction de juge[1].

Et le Parlement, avec l'esprit qui animait la majorité de ses membres, ne désira immédiatement qu'une chose, humilier la couronne ; ensuite, atteindre l'arbitraire ministériel. Le comte de la Motte écrira lui-même : Il est certain qu'une partie de la magistrature, préludant, dès ce moment, à la résistance qu'elle opposera bientôt à l'autorité royale, cherchait moins à préparer un triomphe an cardinal qu'une humiliation pour la cour. Jusqu'à l'abbé Georgel qui doit en convenir. Il désigne ceux des magistrats qui servaient le cardinal, non pas aveu cet intérêt calme et scrupuleux qu'un juge équitable accorde à l'accusé, mais avec toute l'ardeur de l'esprit de parti.

Les mœurs du temps donnaient aux procès un retentissement extrême. Les mémoires et plaidoyers des avocats étaient imprimés, distribués à profusion, vendus à milliers d’exemplaires. Pendant des mois, la réputation, la vertu, jusqu'à la probité de la reine seront en discussion, non seulement en France, mais dans toute l'Europe. Le roi ne soumettait au Parlement que la seule escroquerie du Collier et la falsification de la signature de la reine. Le cardinal en est innocent, et, fatalement, cette innocence deviendra un coup mortel à la réputation de Marie-Antoinette. C'est ainsi que, par l'ampleur des intérêts engagés, ce procès, selon l'observation de Mirabeau, devint l'affaire la plus sérieuse de tout, le royaume. Et les avocats, rédigeant leurs mémoires, pourront, dire : L'Europe entière a les yeux ouverts sur ce procès fameux[2] : les plus légères circonstances deviennent l'aliment de la curiosité universelle.

Le Premier Président d’Aligre désigna pour commissaires rapporteurs Maximilien-Pierre Titon de Villotran et Jean-Pierre Du Puis de Marcé, l'un et l'autre conseillers en la Grand‘Chambre. Le premier, orateur brillant, avait, le don d’expédier rapidement les affaires qu'il rendait lucides par son charme. Il avait, la réputation d’amener toujours ses collègues à son opinion. Le second avait pour caractéristique d’être l'ami de tout le monde. On trouve le portrait de ce dernier dans les notes manuscrites de Target : Il est au fond bon homme, humain, point intrigant ; mais bien lent et se laissant aller aux impulsions : point d’esprit, parlant mal, mais doux, honnête et bon. Il plaît à ses confrères et dans le monde par ses qualités. Il n'est point fort occupé d’ambition, ni de considérations dans sa compagnie, parce qu'il a le jugement de sentir qu'il n'en a pas les moyens[3]. Du Puis de Marcé fut chargé des confrontations et Titon du rapport général sur l'affaire[4].

Le procès fut conduit tout entier de la manière la plus régulière. Un décret du roi transforma à cette occasion la Bastille, prison d’État, en prison judiciaire sur laquelle le Parlement eut la direction touchant les prisonniers mêlés à l'affaire du Collier. Toutes les pièces de la procédure sont entières et portent la signature des accusés et des témoins. Les procès-verbaux sont entiers, sans lacunes. Aucun détail de la procédure ne fut, tenu secret. Les accusés ont tous été confrontés entre eux. Ils communiquaient librement avec leurs avocats et leur fournissaient tous les renseignements qu'ils croyaient utiles à leur défense. La Gazette de Leyde rendait, compte des moindres incidents. Les Parisiens étaient au courant, jour par jour, de ce qui se passait à la Bastille. On peut même dire que, pendant l'instruction, les divulgations furent très nombreuses et parfois d’un caractère scandaleux. Aujourd'hui, aucune instruction judiciaire ne laisserait aux accusés une semblable liberté.

L'opinion ne tarda pas à se retourner en faveur du cardinal. On n'y voyait plus, dit Hardy, qu'une entreprise inconsidérée du ministère, telle que celle d'avoir fait mettre si indûment au mois de mars dernier le sieur Caron de Beaumarchais à Saint-Lazare, avec cette différence qu'il s'agissait d’un personnage de tout autre importance. Les femmes se déclaraient en faveur de la Belle Éminence. Des rubans mi-partie rouges et jaunes se mirent à la mode. Cette parure s'appela : Cardinal sur la paille. On a vu comment, lors de son arrestation, Rohan avait pu envoyer à l'abbé Georgel l'ordre de brider la prétendue correspondance de la reine : Les grandes dames de la Cour, lisons-nous dans le Journal de Hardy, prenaient avec la plus grande chaleur la défense du cardinal, tant elles étaient touchées et reconnaissantes de la délicatesse qu'il avait montrée dans les premiers moments de sa détention en chargeant le sieur abbé Georgel, son homme de confiance, d’anéantir ou de mettre à couvert généralement toutes les pièces qui auraient pu déceler ses agréables correspondances avec nombre d’entre elles.

A l'instruction, Mme de la Motte fit une défense étonnante de présence d’esprit et d’énergie. Durant cette procédure de plusieurs mois, où elle fut presque journellement sur la sellette, elle ne se découragea pas un instant. Elle tint tète à tous les témoins. Au moment oh elle voyait son système de défense ruiné, aussitôt, en un clin d’œil, elle en construisait un autre devant les juges, avec les circonstances les plus précises. Si on demandait une preuve de ce qu'elle avançait, immédiatement elle citait deux, trois, plusieurs faits, inventés pour appuyer ce qu'elle avait affirmé, et, à ces faits nouveaux, donnait sur-le-champ d’autres faits pour preuve, lion moins imaginaires, si l'ombre d’un doute lui paraissait demeurer dans l'esprit du magistrat. Au cardinal, qui l'accusait en lui demandant d’où lui était venu subitement tant d’argent, elle répondait qu'il le savait mieux que personne puisqu'elle était sa maîtresse et qu'il l'entretenait ; au baron de Planta, de qui les dépositions vigoureuses et précises la frappaient comme des coups de marteau, elle déclarait que c'était impudence à lui d’oser parler contre elle après avoir voulu la violer ; au Père Loth, naguère son homme de confiance et qui, partie par gratitude pour Rohan auquel il devait d’avoir prêché devant le roi, partie par rancune contre Villette qui l'avait supplanté dans l'esprit de la comtesse, racontait tout, elle disait qu'il était un moine crapuleux, amenant des filles à son mari et volant dans ses tiroirs : à Mlle d’Oliva elle reprochait ses mœurs et ses propos inconvenants ; Cagliostro elle jetait à la figure un chandelier de bronze, et lui rappelait avec des éclats de rire comment il la nommait sa cygne et sa colombe, avec toutes sortes de roucoulements. Cagliostro répondait en levant vers les solives du plafond un regard inspiré, avec de grands gestes, inondant la malheureuse comtesse d’un flux de paroles où revenaient le nom de Dieu et une foule d’expressions arabes, italiennes, et de grands mots sonores n'appartenant à aucune langue.

Une scène terrible fut la confrontation du 12 avril à la d’Oliva et à Villette. Pressée par leurs déclarations, concordantes, Jeanne dut finalement avouer la scène du Bosquet. Jusqu'alors elle l'avait obstinément niée ; mais l'aveu ne sortit qu'après mille cris de rage et (les contorsions, au bout desquels elle eut un évanouissement. On courut chercher du vinaigre. Saint-Jean, porte-clefs de la Bastille, la prit enfin dans ses bras pour la porter dans sa chambre. Mais à peine l'eut-il saisie, que, revenant à elle, Jeanne le mordit dans le cou jusqu'au sang. Saint-Jean poussa un cri et la laissa tomber[5].

Cagliostro se distingua particulièrement dans sa confrontation à Rétaux de Villette. Ce fut alors, écrit-il lui-même, que je lui fis pendant une heure et demie un sermon pour lui faire connaître le devoir d’un homme d’honneur, le pouvoir de la  Providence et l'amour de son prochain. Je lui fis espérer ensuite la clémence de Dieu et du gouvernement. Enfin mon discours fut si long et si fort que je restai sans pouvoir parler davantage. Le rapporteur du Parlement en fut si touché et si attendri qu'il dit à Villette qu'il fallait qu'il fût un monstre s'il n'en était pas pénétré, parce que je lui avais parlé en frère, en homme plein de religion et de morale et que tout ce que je venais de dire était un discours céleste. Aussi Rétaux ne tarda-t-il pas à déclarer que la femme La Motte était une intrigante et une menteuse inconcevable, que lui, même, à présent que tout était découvert, n'y pouvait rien comprendre, et dit-il cela avec des étouffements et un maintien si pénétré que tous ses mouvements eussent ajouté aux preuves s'il eût été possible[6]. Mais à ces mouvements d’exaltation succédaient, quand Cagliostro se retrouvait seul dans sa chambre, des moments de prostration et de décourageaient qui allèrent jusqu'à inquiéter le gouverneur de la Bastille. Celui-ci en écrivit au lieutenant de police qui ordonna de mettre auprès de lui un bas-officier pour lui tenir compagnie et prévenir les effets du désespoir[7].

L'attitude du cardinal était d’une grande tranquillité. Il comparaissait dans ses vêtements de cérémonie, en rochet et en camail, et nous pouvons très exactement nous le représenter, avec sa haute taille, ses veux bleus, doux et tristes, les cheveux grisonnants sous la calotte rouge. La robe rouge est d’une étoffe soyeuse et d’un ton plus pâle que ne l'exigerait l'uniforme. Sur les mille arabesques que fait la dentelle de Bruges, se détache en nuance délicat le cordon bleu pâle du Saint-Esprit. Son attitude inspire le respect et la tristesse.

La petite baronne d’Oliva inspire, par sa grâce touchante, la sympathie et l'émotion. On n'a jamais vu, dit Charpentier dans sa Bastille dévoilée, tant d’honnêteté et de dissolution dans la même personne. Jamais on n'a vu plus de franchise, plus de candeur, que Mlle d’Oliva en a fait paraître dans son interrogatoire. C'est une justice que lui rendirent ses juges, ses avocats et tous ceux qui ont eu avec elle des relations.

Faut-il relever les contradictions incessantes de Mme de la Motte d’un jour è l'autre de la procédure ? Après avoir nié la scène du Bosquet, elle en avoue la réalité ; après avoir accusé Cagliostro, elle doit proclamer son entière innocence. Dans le premier mémoire qu'elle fait rédiger par sou avocat, le voleur est Cagliostro ; dans le second, c'est le cardinal. Celui-ci lui aurait fait une première livraison de diamants au mois de mars. Mais, répond le cardinal, dès le mois de février Villette a été surpris, vendant des diamants du collier. Dans une même version les faits deviennent contradictoires. Rohan se serait approprié des fragments du collier, il aurait chargé la comtesse d’en vendre if Paris, il aurait chargé La Motte d’en aller vendre il Londres ; d’Étienville en aurait vu des fragments entre les mains de Mme de Courville ; et voici que, pressée par la confrontation, Mme de la Motte remonte aussitôt cette superbe parure pour l'attacher à la nuque de Mme de Courville qui la porte sans déguisement dans le palais du prince[8].

Si bien que les avocats du cardinal, s'adressant à Me Doillot, avocat de Mme de la Motte, seront autorisés à lui dire : De quel œil peut-on regarder une cliente qui semble vouloir, tantôt dans la procédure qu'on oublie ses mémoires, tantôt dans ses mémoires qu'on oublie la procédure, et pour la défense de laquelle, la veille du jugement, il reste à peine un seul des faits dont se composait la défense à l'époque des décrets ?

Son attitude vis-à-vis de l'intrigue Bette d’Étienville est très curieuse. Jeanne l'avait imaginée très savamment, comme on a vu, pour fournir un motif au vol du collier par le cardinal. Au premier moment elle tint bon, et quand elle fut confrontée à d’Étienville, s'indiqua dès l'abord elle-même comme la dame qu'il attrait vue en compagnie de Mme de Courville. Mais dès qu'elle s'aperçut que cette intervention ne rendait pas et qu'elle sentit que d’Étienville, besogneux et prêt à tous les rôles, ne chercherait plus qu'à se faire bien venir du cardinal, elle déclara ne savoir ce que signifiait toute cette histoire et ne l'avoir, au début, fortifiée de son témoignage que pour se venger du cardinal qui l'accusait d’avoir pris le collier.

Rétaux avait fait des aveux. Il avait reconnu avoir mis la fausse signature Marie-Antoinette de France au bas du contrat passé avec les joailliers, avoir écrit, sous l'inspiration de Mme de la Molle, une fausse correspondance, les petites lettres à vignettes bleues. Les témoins l'écrasent, dit Me Target : les sieurs Böhmer et Bassenge, le sieur Grenier, le sieur Achet, Me de la Porte, le Père Loth, le sieur Villette, la demoiselle d’Oliva, le sieur Cagliostro, les domestiques de la dame La Motte, tous les témoins de France, tous les témoins d'Angleterre, où son mari a transporté les mêmes fables, élèvent leur voix contre elle ; elle crie que ces témoins en imposent ; voilà sou unique réponse : elle est donc convaincue.

Son dernier refuge, comme celui de tous les criminels aux abois, fut, le mystère. Les explications qu'elle avait imaginées avant été détruites l'une après l'autre et ne trouvant, devant l'accablement des témoignages, aucun système nouveau : Il y a là un secret, dit-elle, que je ne confierai qu'en tète à tête au ministre de la maison du Roi. Enfin, hors d’elle d’exaspération et de rage impuissante, elle joua la folie. Elle cassait tout dans sa chambre, ne voulait plus manger, refusait de descendre pour les interrogatoires[9]. Les porte-clés de la Bastille, en entrant dans sa chambre, la trouvaient couchée toute nue sous son lit.

 

 

 



[1] Napoléon disait à Sainte-Hélène : La reine était innocente et, pour donner une plus grande publicité à son innocence, elle voulut que le Parlement jugeât. Le résultat fut que l'on crut que la reine était coupable et cela jeta du discrédit sur la cour. Napoléon estimait que le devoir de Louis XVI eût été de régler l'affaire de son autorité. Général Gourgaud, Sainte-Hélène inédite, I, 398.

[2] Me Thilorier pour Cagliostro, p. 19. Me Blondel, pour Nicole d'Oliva, s'exprime de même : Ce procès trop célèbre qui fixe en ce moment les regards de toute la France, de toute l'Europe... Hardy dit, dans son Journal à la date du 6 sept 1785 : Ce procès, qui fixe actuellement l'attention non seulement de la France entière, mais de toute l'Europe. — Dans la Gazette de Leyde du 28 juin : Cette grande pièce qui, par son intrigue, tient l'Europe attentive à son dénouement.

[3] Bibl. v. de Paris, ms. de la réserve.

[4] Titon de Villotran fut condamné à mort le 26 prairial an II, et Da Puis de Marcé le 1er floréal de la même année.

[5] Gazette de Leyde, 14 avril 1786 ; Journal de Hardy, Bibl. nat., ms. franç. 6685, p. 316 (26 mars 1786) ; Georgel, II, 186-187 ; Vie de Jeanne de Saint-Rémy, II, 39.

[6] Notes Target. Bibl. v. de Paris, ms. de la réserve.

[7] 1785, 29 août. D'après ce que vous m'avez marqué, Monsieur, de l'état de M. de Cagliostro et puisque vous crevez convenable de placer un garde auprès de lui, pour prévenir les effets de l'ennui et du désespoir, auxquels il pourrait se livrer, je vous prie de choisir, parmi vos bas-officiers, un sujet dent la douceur, l'exactitude et la fermeté vous soient connues et de le faire coucher dés ce soir dans sa chambre. Lettre de Thiroux de Crosne à de Launey, Bibl. de l'Arsenal, ms. Bastille, 12157, f. 12.

[8] Mémoire de Bette d’Étienville contre le baron de Fages, Collection complète, III, 26-27.

[9] Lettres à l'encre sympathique de Rohan à Me Target, Bibl. v. de Paris, ms. de la réserve.