I. — Guillaume Cousinot au comte de Foix[1]. Louviers, 25 septembre 1449. Mon très redouté seigneur, je me recommande à vostre bonne grace tant humblement comme je puis. J'ai veu vos lettres, et aussi celles que, ecrites avez au Roy, faisant mention de la prise de Mauleon, dont le Roy et tous Messeigneurs de pardeça ont esté et sont très joieux ; et vous certifie, Monseigneur, que le Roy est très bien content de vous et des bons termes que y avez tenus. Au surplus, combien qu'il vous ecrive la substance des matières de pardeça et des termes en quoi les chouses sont, toutesfois, combien je scai[2] que seriez bien joïeux de scavoir bien au long du demené desdites matières, je me suis dispousé vous en ecrire tout au long et tout ainsi que la verne est, en parlant de ce de veu et de sçeu. Je croi, Monseigneur, que vous avez bien souvenance comme les Anglois, contre la teneur des treves, en icelles enfregnant, ont repairé Saint Jame de Beauvron et fait deux nouveaux chasteaux en la comté de Mortaing et tout en marche de frontière, et que, combien que par plusieurs fois ils ayent esté sommés et requis de faire reparer et mettre au premier estat, ainsi que raison estoit et que la treve le porte, toutesfois ils n'en ont jamais voulu rien faire ; ainçois ont fait plusieurs grans prinses, courses et detrousses sur les sujets du Roy, par mer et par terre, durant les treves. Et, en continuant de mal en pis, ou mois de mars deurenier passé, ils prindrent le chastel et ville de Fougières, qui estoit en la vraye obeissance du Roy, comme vous seavez, et en icelle place tuerent gens, prindrent prisonniers, violerent femmes, ravirent tous les biens qui y estoient et firent tous les maux dont ils se purent aviser ; lesquels biens, selon la commune renommée, sont bien estimés à valeur de deux millions d'or. Et, non contens de ce, coururent lesdiz Anglois en la duchié de Bretaigne, tuerent gens, prindrent prisonniers et tous les biens qu'ils povoient trouver, appatissans le pays, et firent tous exploits accoustumez en fait de guerre. A laquelle cause aucuns amis et serviteurs de Monseigneur de Bretaigne, voyant l'outrage lequel lui avoit esté fait et qu'il n'en pouvoit obtenir aucune provision de la part desdiz Anglois, et que iceulx Anglois avoient rompu les treves et faisoient guerre ouverte, trouverent moyen de prendre le chastel et ville de Conches et le chastel de Gerberoy, esquelles places ne se gouvernerent pas comme lesdiz Anglois avoient fait audit lieu de Fougières, car homme de langue française ne fut tué ne prins, ne ne perdit ses biens. Depuis lesquelles chouses ainsi avenues, combien que chascun cognoist l'avantaige que le Roy avoit sur lesdiz Anglois, toutesfois, pour tousjours mettre Dieu et le droit de sa part, et que l'on ne peust pas dire qu'il ne se fust mis en toui devoir et que à son deffaut aucun inconvenient fust avenu, et obtemperant à la requeste desdiz Anglois qui avoient requis que les ambaxadeurs et commissaires desdiz deux princes se assemblassent en aucun lieu pour appointer sur lesdites matières, le Roy envoyant (sic) Monseigneur de Culant et moy à Louviers pour voir quel devoir et quelle réparation le duc de Sommerset, qui est lieutenant general et gouverneur de par le Roy d'Angleterre, avoient (sic) fait touchant les chouses dessusdites ; et nous avoit baillé povoir, se trouvions que effectuellement ilz eussent besoigné ou eussent voulante de besoigner, que de sa part nous feissions le semblable et reparer toutes les chouses dont ils se vouloint plaindre. Et combien que, nous arrivez en ceste dite ville de Louviers, sçeussons certainement que lesdiz Anglois n'avoient fait aucunement aucunes reparations des chouses dessusdictes, neantmoins, pour monstrer le bon vouloir que le Roy a au bien des matières et le devoir en quoy il se vouloit mettre de sa part, nous offrismes de par le Roy aux ambaxadeurs de la part d'Angleterre, en la devant dite convention qui se tint en l'abbaye du Bon Port, que s'ils vouloient rendre la ville et chastel de Fougières dedans un jour qui adoncques fut nommé, lequel estoit raisonnable et convenable, ès mains de mondit seigneur de Bretaigne, sous la seigneurie et obeissance du Roy, ainsi que raison est, cat les treuves sont siennes et y est ledit Monseigneur de Bretaigne nommement compris comme son subgiet, ensemble les biens qui estoint dedans selon la commune extraction, ou, si ne les pouvoint si toust recouvrer, bailler sureté de places ou houstaiges jusques à la valeur d'iceulx biens, on leur rendroit lesdites places du Pont de l'Arche, Couches et Gerberoy et tous les biens qui estoient dedans au temps de la prinse d'icelles places ou la valeur d'iceux biens, et pareillement la personne Monseigneur de Fauconberge, qui avoit esté prins audit Pont de l'Arche, et que au demeurant tous excez [et] attemptats d'une partie et d'autre feus-sent reparez. Laquelle chouse ils refuserent ; et nous convint en cet estat retourner devers le Roy, lequel, ouye nostre relation, instruite et justifiée par loyaux instrumens appliqués (?), connaissant le debvoir en quoy il c'estoit mis, la faute et deute de droit qui procedoit de la partie desdiz Anglois, le dommaige qu'ils pourroint faire à. ses subjets, et la guerre qui leur faisoient, et ausquelx il est tenu, comme vous sçavez, il leur doit garder, l'infraction aussi et rompture que losdiz Anglois avoint faits desdites treves, et qu'ils ne vouloint auculne chouse reparer, et mesmement lui osier un tel subjets et d'une telle contrée de pays comme Monseigneur de Bretaigne et son pays et duchié, ou autrement les destruiroit par guerre et voie de fait, par grande et meure deliberation de Conseil et en acquittant sa conscience, il se delibera, après les premières offres qu'il avoit fait faire ausdiz Anglois, [auxquelles] ne vouleurent obtemperer, aincois les refusa (sic) jaçoit ce qu'elles feussent si justes et raisonnables que faire se pouvoit, ainsi que dessus est dit, et qu'il se feust mis en plus grand devoir qu'il n'estoit tenu, ne devoit faire [doubte] de leur faire la guerre et recouvrer sa seigneurie par toutes voyes licites et convenables, et laquelle par long temps iceulx Anglois avoient induement occupée et detenue ; et, luy fut conseillé que, selon Dieu et conscience, il se devoit ainsi faire ou qu'autrement il ne feroit plus son devoir. En executant laquelle deliberation, le senesclial, le bailly d'Evreux, et autres en leur compagnie, le XXe jour de juillet dernier passé, prindrent la ville de Vernoil ; et le lendemain assaillirent le fort de la ville, qui est un très bel chastel tout fermé d'eaux, laquelle ils prindrent d'assault à force et puissance de gens, sans nulle artillerie, et tout incontinent se rendit le donjon et chastel dudit Vernoil, et ne restoil, que la grousse tour. Qui ne sont pas œuvres humaines, mais comme inconcevables et, impossibles sans œuvre divine ; et faut dire que Dieu, qui connoist le bon droit et la bonne qUerelle du Roy et la faute et tort desdiz Anglois, conduit cet œuvre. Monseigneur de Dunois et plusieurs autres capitaines vindrent incontinent audit lieu de Vernoil, estant le siège devant ladite tour. Et eulx estant de pardelà vint le sire de Talbot, à toute la plus grant puissance d'Anglois qu'il pust recouvrer deça la mer, à deux lieues près de Vernueil, en entencion de le secourir, comme l'en disoit ; et se logea en ung lieu nommé Vertueil, auquel il arriva le dernier jour dudit mois de juillet, et y demoura deux jours et deux nuits ; et le sabmedy ensuivant, second jour d'aoust, se partit ledit Talbot et tous ceux qui estoint avec luy dudit Vertueil, et, se vint logier en ung gros villaige nommé Beaumont, le Rogier, sans aucunement se monstrer devant ladite ville de Verneil ne plus près en approchant. Le parlement duquel Talbot venu à la connoissance de mesdiz seigneurs, midrent incontinent gens dehors pour le chevaucher et sçavoir quel chemin il prendroit ; et le lendemin bien matin, incontinent que la messe fut dite, et que chascun se fut mis en estat de combattre, partirent lesdiz seigneurs dudit Verneil, et allèrent le plus droit chemin qu'ils purent pour cuider trouver lesdiz Anglois ; lesquels Anglois, quand ils sçeurent que nos dites gens approuchoient d'eulx, partirent incontinent dudit lieu de Beaumont, et se vindrent mettre en bataille en un très fort lieu entre Harecourt et ledit. Beaumont. Laquelle chouse venue à la coignoissance de nos gens, tirèrent incontinent après ; et si toust que lesdiz Anglois les virent approucher, ils abandonnèrent leur première place pour aulx aller mettre en une autre ; jusques à laquelle place semblablement nos gens les suivirent, voyans lesdiz Anglois laisser aucuns ladite place, et se allèrent mettre en ung très fort lieu à demie lieue dudit Harecourt, auquel ils avoient le bois au dos et deux grousses bayes aux deux costez, et ne pouvoir on venir à eux que par un chemin entre deux au devant ; auquel lieu ils avoint mis tous leurs ribausdequins et leur artillerie, qu'ils appellent leur ordonnance, et fortifièrent tellement ledit lieu que à toutes gens d'entendement il ne sembloit estre raisonnable ne convenable de les y laisser assaillir ; mesmement qu'il estoit presque nuit, et avoint presque esté nos dites gens à cheval depuis l'aube du jour jusques à celle heure, et avoint bien chevauchez quatorze ou quinze lieues sans repaistre ; et à cette cause s'en veindrent logier en deux gros villages à deux lieues près où estoient lesdiz Anglois ; et incontinent qu'il fut nuit, lesdiz Anglois partirent de leur dit lieu et s'en vindrent audit Harecourt, et aussi toast qu'il fut jour, partirent et s'en allèrent sans repaistre jusques à Rouen. Laquelle chouse venue à la cognoissance de nos dites gens, qui dès l'aube du jour s'estoient mis en bataille, et qu'autrement ne pouvoint recouvrer lesdiz Anglois, se retirèrent en ses marches d'Evreux, Louviers et Pont de l'Arche, et priudrent une petite place près du Pont de l'Arche, nommée Longent-Pré, qui estoit audit sire de Talbot, et laquelle est à quinze lieues de Rouen ; et là se joignirent Messeigneurs d'Eu, Saint-Pol, de Saveuze, de Molry (Mouy) et plusieurs autres jusques au nombre de deux mille combaltans ou environ, avec Messeigneurs de Dunois, le senechal, et autres seigneurs qui estoient partis dudit Vernoil ; et après qu'ils eurent parlé ensemble, et pris leurs conclusions de ce qu'ils devoient faire, le dimanche ensuivant, dixiesme jour dudit mois d'aougst, mondit seigneur le senechal, le bailly d'Evreux et plusieurs autres en leur compagnie partirent dudit Pont de l'Arche, en entencion d'aller prendre la nuit ensuivant le Ponteau-de-Mer par certains moyens qu'ils avoint. Laquelle chouse ne se put pas executer, pour ce que Mundefort, thresorier de Normandie, et Foucques Cotton (Etton), capitaine de Caudebec, accompagnez de quatre à cinq cents Anglois d'Angleterre, des plus vaillans qui fussent en Normandie, estoient celuy jour après disné entrés en ladite place, dont nos dites gens n'en sçavoient rien. Voyant laquelle chouse ledit monseigneur le senechal et bailly d'Evreux, et que leur entreprinse ne se pouvoit executer, si misdrent le siège devant ledit Ponteau-de-Mer, et envoyerent à toute diligence devant (devers) mesdiz seigneurs d'Eu, de Saint Paul et de Dunois, pour leur notifier la chouse, et les faire avancer et venir audit Ponteau-de-Mer. Lesquels seigneurs, qui dès le lundy matin estoint partis dudit Pont, de l'Arche pour tirer après mon dit seigneur le senechal, et ensuivoient la conclusion qu'ils avoieet prisse ensemble, tireront à toute diligence envers ledit Ponteau-de-Mer, et y arrivèrent le mardy matin mie jour du dit mois d'aougst, et incontinent environnerent ladite place de tous coustez ; et celuy mesme jour après disner l'assaillirent et prindrent par assault, et furent tous lesdiz Anglois estans dedans mors et prins. Et le vendredy ensuivant, XVe jour dudit mois, nos diz seigneurs d'Eu et de Saint Paul allerent au Pont l'Evesque, qui leur fut obeissant ; et celuy jour mon dit seigneur le senechal, le bailly d'Evreux, et autres en leur compagnie, tirereut vers Lisieux, et Y furent le landemain au matin ; et celuy mesme jour la ville et cité de Lisieux se mit en composition ; et y entrerent le dimanche matin nos diz seigneurs d'Eu, de Saint Paul, de Dunois, le senechal, de Gaucouri, de Culant, de Bleville (Blainville), de Saveuze. Les baillis de Gerberoy, et d'Evreux allerent prendre Bernay, qui est forte place et belle. Et tant en iceluy jour que en trois ou quatre autres jours ensuivant, mesdiz seigneurs pridrent les chasteaux et places de Courtonne, Faugarnon, Lienervot (Livarot ?), Crevecueur, Gruillier (?), Orbec, la Rivière de Tibouville, Beaumenil, Rugies, la Ferté-Fresnay, et plusieurs autres petites places. Ceux de Dieppe aussy en iceluy temps prindrent Fecamp, et monseigneur d'Orval, qui venoit par un autre chemin, print Gassay, c'est assavoir le chastel par assault. Et la Tour de Verneil se rendit au Roy, c'est assavoir ceux dedans à sa vouleuté, qui estoieut bien quatre vingt. Pareillement se meist en son obeissance la cité de Vees (Seez) et la place de Loigny, qui est un des beaux chasteaux que l'on saiche. De-là mesdiz seigneurs tirèrent à Mante, qui est sur la rivière de Saine, et y a bien vingt huit ou traille lieues de Lisieux ; et arrivèrent devant ladite ville de Mente le XXIVe jour dudit mois d'aoust. Et en celuy mesme jour ladite ville se meist en composition, là où ils estoint dedans bien de huit ving à deux cens Anglois, et y estoit Thomas de Seymbarbe, anglois, bailly pour ceux dudit lieu de Mente. Le landemain, qui fut XXVe jour dudit mois, lesdiz seigneurs allerent, devant Vernon, lequel se mit en composition le jeudy xxvne jour dudit mois, pour soy rendre le sepmady ensuivant, ou cas qu'il n'auroint secours ; et iceluy sepmady la place fut rendue, qui est belle ville et bel chastel à douze lieues de Rouen ; et estoit dedans icelle ville maistre Ormont, frère du comte d'Ormont, et prouchain parent du duc de Sommerset, accompaigné de sept à huit vingt Anglois. De là mesdiz seigneurs tirèrent devers le Roy à Evreux, et sont tous venus eusemble en cette ville de Louviers. D'icy partirent mesdiz seigneurs, c'est assavoir messeigneurs d'Eu, Saint Paul, le mareschal de Culant, et plusieurs autres, pour aller mettre le siège devant le Neufchastel. Ce qu'ils ont fait, et prins la ville par assaut, et le chastel mis en composition, à eux rendre, en cas qu'ils n'auroint secours, lundy prouchain. Et par avant avoint prins mesdiz seigneurs la ville et chastel de Gornay et Belencontre. Et Monseigneur de Dunois, le seneschal, et autres dessus nommez, partirent pour aller mettre le siège devant Harcourt ; lequel se rendit dimanche dernier, mir' jour de ce mois de septembre ; et paravant avoit esté trois mois en composition, et estoient de sept à huit vingt Anglois, et est une forte place, laquelle le duc de Sommerset tenoit et reputoit sienne ; et n'est qu'à douze lieues de Rouen. Et incontinent firent partir nos gens pour aller devant Chambrois, qui est ung très bel chastel, et y avoit bien deux cents Anglois dedans ; lequel chastel s'est aujourd'huy rendu environ dix heures. D'auge part, Monseigneur de Bretaigne, Monseigneur le connestable et Monseigneur de Touteville, et autres seigneurs, sont entrez en la Basse Normandie, et ont pris Saint Jame de Beuvron, les deux chasteaulx de Mortaing, que les Anglois avoint fait reparer, la cité de Constance, la ville de Saint Lo, Reneville, qui est bel chastel et fort, et port de mer, la place de Chantelou, et sont maintenant assiegez devant Carenten. Le seigneur d'Alançon, d'autre cousté, a prins Essay, qui est belle ville et bel chastel. Et presentement sont venue nouvelle comme il a pris la ville d'Alançon et mis le siège devant le chastel. Le capitaine de Dieppe print jeudy au soir la ville d'Arques, que l'on appelle la Belle, et le belvart du chastel, et tient le siège devant ledit chastel. Et en effet, Monseigneur, nous avons tous les jours tant de bonnes nouvelles de toutes pars et nous vient tant de biens de tous coustez, que nous ne scavons auquel entendre. Et à ce peut-on bien connoistre la bonne querelle du Roy et comme Dieu conduit son fait ; car il ne fut oncques trouvé en quelque livre ou histoire de quelque temps que ce soy en loy judaïque, payenne et chrestienne, que en si peu de temps ung prince conquist par force sur ses ennemis tant de places comme le Roy fait de present ; et si est bien à noter qu'il n'y a eu place prinse où il n'y eust Anglois d'Angleterre et en grand nombre. Je vous avois oublié à mettre la Roche Guyon, qui a esté prinse par siège et baillé terme de combattre de quinze jours ; et n'est qu'à quatorze lieues de Rouen, où est le duc de Sommerset, Talbot et toute leur puissance. Et se rendit ladite place, qui est si forte que chascun sait, hier eut huit jours, qui fut xii (sic) jour de ce mois de septembre. Et par avant s'estoit rendue la place de Dangu. Monseigneur, en ces chouses ne faites doute, car je les vous afferme pour vraies, et in omnibus interfui et vidi, et testimonium meum verum est. Et encores espere, au plaisir de Dieu, que bien brief vous oirez mieulx. Monseigneur, si est-ce long, pardonnez moy. Escript à Louviers, le XXVe jour de septembre, l’an MCCCC XLIX. Depuis Monseigneur de Bretaigne pris le Pont de Doue, qui est l’entrée du doux de Goustentein, et a esté prins ledit Pont par assault. Ceux de Carenten ont achepté leurs assaults deux mille francs et se sont rendus. Ceux de Valongnes ont abandonné leur place et nos gens sont dedans. Ceux de Bricquebee se sont rendus. Saint Sauveur le Vicomte est rendu, et ne demeure plus à conquester eu tous lesdiz doux de Coustantein fors Cherebourc. Ceulx d’Argenten ont appelé nos gens, lesquels estoient devant, et fait entrer par un portai et chassé les Anglois jusques dedans le chastel ; lequel chastel a prins composition, et s’en sont allez lesdiz Anglois un baston pelé en poing. Je vous dis pelé. Gisors a baillé bons hos- taiges à soy rendre dedans quinze jours, en cas que les Anglois ne seront plus fors devant. Le siège est devant le Ghastel Gaillart pour vray. Le IXe jour de ce mois d’octobre, le Roy fut en personne devant Rouen et y demoura tout le jour ; et de present est au Pont de l’Arche. Le siège sera mis tout doux devant Rouen dedans le XVe jour de ce mois. II. — Le Roi aux habitants de Lyon. Louviers, 8 octobre 1449. A noz chiers et
bien amez les conseilliers, bourgeois et habitans de la ville de Lyon. DE PAR LE ROY. Chiers et bien aines, nous tenons que vous savez assez comment, puis certain temps en ça, sommes entrez à puissance en cestui nostre pays de Normandie pour la recouvrante d'icellui sur nos ennemis les Anglois, qui longuement l'ont detenu et usurpé, et que on avons jà réduit et remis grant partye en nostre obeissance et d'icellui débouté nosdis ennemis. Et avons entencion, moyennant l'ayde de Nostre Seigneur, de continuer le plus que pourrons ; et à ceste cause avons avec nous oudit pays plusieurs de nostre sang et grant nombre de noz feaulx et autres gens d'armes et de trait. Et pour ce que, en faisant les choses dessusdictes, avons fait de grans despenses et nous en conviendra faire d'autres pour l'execucion de ce qui reste à faire, pour fournir ausquelles choses avons ordonné presentement estre mis sus certain aide en noz pays de Languedoil et faire continuer le paiement de noz gens de guerre pour l'année à. venir qui commencera le premier jour de janvier prouchain venant. Et pour ceste cause envoions presentement pardelà nostre amé et feal conseillier l'evesque de Carcassonne, general sur le fait de noz finances, et autres noz officiers et commissaires, ausquelz nous avons chargé vous dire et remonstrer nosdictes affaires, qui sont telz et si notoires que chascun peut congnoistre. Si vous prions et roquerons et neantnioins mandons, sur tout le service que faire nous desirez et que amiez le bien de nous et le recouvrement de nostre seigneurie, que nosdiz conseillier, officiers et commissaires vous vueillez oir, faire et acomplir tout ce qu'ils vous requerront ceste foiz de par nous. Donné à Louviers, le huitiesme jour d'octobre. CHARLES. DE LA LOÈRE[3]. III. — Jacques Cœur à la duchesse de Bourgogne. Bernay, 10 mars 1450. A ma très redoubtée
dame Madame la duchesse de Bourgogne. Ma très redoubtée dame, je tue recommande le plus humblement que je puis à vostre bonne grace. A laquelle, ma très redoubtée dame, plaise savoir que j'ay recues les lettres qu'il vous a pieu moy escrire par maistre Jehan de Molesmes, secretaire de mon très redoublé seigneur monseigneur le duc de Bourgongne, touchant vos IIIIm livres tournois sur la recepte de Vermandois. En verité, ma très redoubtée dame, il est vray, ainsy que par vos dictes lettres dictes, que, se Dieu plaist et la bonne fortune qui lui a pleu envoyer au Roy en la recouvrance de son pays de Normandie, les charges dudit seigneur seront dores en avant allegiez, mais ses affaires et despens ont esté si grandes, longues, pesantes et somptueuses que la charge en est en divers lieux trop plus que plusieurs ne cuident, et si est assez à presumer que le long trait de sa presente armée pour la recouvrante de son dit pays, dont il n'a encores la fin telle qu'il desire et que au plaisir de Dieu en brief aura, ne l'a pas allegée, car si haulx et pesans faiz que de si grande armée et longue entretenueue comme la sienne ne se pevent pas conduire sans moult grans frais et despences, pour ausquelles fournir et à la conduite de l'avenir fait bien tout (tost) besoing et beaucop plus avant ; mais se Dieu plaist tout se conduira et vendra a bonne fin ; et puis après pourra plus aisement subvenir à vostre fait et autres besongnes qui le temps passé, à cause des charges de la guerre, sont demourées derrière, car ledit seigneur en a très bon nombre. Ledit de Molesmes et moy avons eu ensemble conferacion se de vostre dicte matière devoye audit seigneur parler ; mais, consideré les choses dessus dictes et plusieurs autres, longues à escrire, estion demourez d'oppinion que on devoit attendre jusques à une autres fois que les besongnes seroient en meilleur terme. Toutes-fois la chose s'est trouvée à point que ledit de Molesmes lui en a parlé, et lui en a respondu en très bonne manière, ainsy que s'il vous plaist par lui pouvez savoir. Si vous supplie, ma très redoubtée dame, si très humblement comme je puis, qu'il vous plaise m'en tenir pour excusé pour ceste heure ; mais, au plaisir de Dieu, en temps et lieu pense bien, de mon petit povoir, poursuivre ledit fait et autres envers le Roy où vous plaira m'employer. Et tousjours vous plaise me faire savoir et commander vos très bons plaisirs, pour les accomplir, au plaisir de Nostre Seigneur, qui par sa grace, tua très redoubtée dame, vous doint très bonne vie. Escript à Bernay, le Xe jour de mars mil IIIIc XLIX avant Pasques. Vostre très humble et très obéissant serviteur, JACQUES CUER[4]. IV. — Le Roi aux évêques, chapitres et bonnes villes. Maillé, 31 août 1540. DE PAR LE ROY. Nostre amé et féal et très-chers et bien amez, vous savez la grace qu'il a pieu à Dieu nous faire touchant la recouvrance et totale reduction de nostre pays et duchié deSormandie ; laquelle chose a esté parfaite et accomplie le douziesme jour de ce present moys d'aoust, que la place de Cherbourg, quia esté la derrenière detenue et occuppée par noz ennemis en nostredit pays de Normandie, a esté redui te et remise en nostre obeissance. Esquelz recouvrement et reduction, à bien tout considerer, tant de la briété du temps qui en ce a esté employé, comme de la manière du faire, et en quoy raisonnablement on ne peut noter aucune cruaulté ne inhumanité, ne y sont entrevenus les detestables mauls qui souventefois aviennent en fait de guerre, est plus à croire que ce est euvre divin et miraculeux que aultrement. Pour laquelle cause, eu sur ce l'avis et oppinion des gens de nostre conseil, nous a semblé que ce seroit chose bien convenable et raisonnable que, pour rendre de ces choses graces à nostre Createur, auquel principalement en doibt estre attribué l'onneur et la gloire, processions generales et messes solennelles feussent faictes par toutes les eglises notables de nostre royaume au quatorziesme jour du moys d'octobre prochain venant ; et en oultre, affin de perpetuel lœnge envers nostredit Createur et en reconguoissant tousjours la grace qu'il nous a faicte, que semblablement, pour le temps à venir, à tel jour comme ladicte recouvrance fut accomplie, c'est assavoir ledit douziesme jour d'aoust, pareilles processions et messes, avecques les solennitez qui y appartiennent, feussent faictes en toutes les eglises metropolitaines et canoniales de nostredit royaulme. Si vous prions que de vostre part le veullez ainsi faire, et que en tant que touche la solennité dudit douziesme jour d'aoust vous le faictes enregistrer autentiquement en voz papiers et registres, affin que la chose ne soit obliée ou temps à venir. En faisant lesquelles choses, esperons que Dieu les aura agréables, et de nostre part vous en saurons bon gré. Donné à Maillé, le derrenier jour d'aoust. CHARLES. FROMENT t[5]. V. — Le Roi à Dreux Budé. Montbazon, 5 octobre 1450. A nostre amé et
feal conseiller tresorier et garde de nos chartres maistre Dreux Budé, nostre
audiencier. DE PAR LE ROY. Nostre amé et feal, beau nepveu de Bretagne, par ung de ses conseilliers qu'il a envoié devers nous, nous a escript et fait savoir que, pour faire son hommage et autrement se acquitter envers nous comme il doit, il a entencion d'estre devers nous huit jours devant la feste de Toussains prouchaine. Et pour ce que, avant son parlement de devers nous, convendra besongner avecques lui sur les privileges et prerogatives qu'il dit avoir de noz predecesseurs, ce que bonnement faire ne se peut sans premièrement avoir et recouvrer de la chambre de noz chartres ce qui y est servant au cas, nous voulons et vous mandons que en toute diligence faites extraire et coppier tout ce que trouverés en nostre dicte chambre des chartres qui pourra toucher le fait de Bretaigne, et servir au cas ; et tout, ce que trouverés nous envoiez diligemment pour le faire veoir et visiter et au surplus y besongner ainsi qu'il appartendra ; et n'obliez pas la coppie des lettres par lesquelles ung duc de Bretaigne et ses barons firent serement à ung de nos diz predecesseurs et vouloit et consentoit icellui duc, ou cas qu'il feroit le contraire, que ses diz barons peussent eulx mettre contre lui et servir nostre dit predecesseur et ses successeurs à l'encontre de lui ; et gardez que faulte n'y ait. Donné à Montbason, le cinquiesme jour d'octobre. CHARLES. CHALIGAUT[6]. VI. — Le Roi à ses gens des comptes. Montils-les-Tours, 19 février 1451. DE PAR LE ROY. Nos amez et feaulx, vous avez assez congnoissance comment, pour aucunement remunerer nostre amé et feal conseiller et chambellan le sire de Torcy des bons et agreables services par lui à nous fais, nous lui feismes despieça don des heritages qui appartindrent à maistre Jehan Cousin, Anglois, jusques à la somme de il' livres tournois de rente par an, et aussi d'aucunes maisons estans à Lisieux, icelles maisons et heritages à nous advenuz par forfaicture ; et d'icelui don a nostre dit conseiller de nous obtenu noz lettres patentes à vous adreçans, et par vertu d'icelles fait faire les informations, criées, bannissemens et adimprestacions en ce appartenans. Et combien que lesdiz heritaiges qui furent audit Cousin soient de present en petite valeur, neantmoins, soubz umbre ou à l'ocasion de ce [ ][7] par la prisée qui a esté sur ce faicte, il nous est apparu iceulx herilages valoir au temps de l'an IIIIcXVII la somme de IIcXXX livres tournois de rente ou environ. Et aussi, obstant l'absence de noz tresoriers, qui de present sont de par deça, ausquels nos dictes letres dudit. don s'adrecent semblablement comme à vous, vous avez fait et faictes difficulté de veriffier et expedier nostre dit don à nostre dit conseiller. Et pour ce que voulons icellui nostre conseillier entièrement joïr desdiz heritages dudit maistre Jehan Cousin, et aussi desdictes maisons de Lisieux, et nostre dit don envers lui sortir son plain et entier effect, nous vous mandons, commandons et expressement enjoingnons que, incontinent et sans y plus faire de difficulté, vous veriffiez et procediez à l'expedicion dudit don par nous fait à nostre dit conseiller desdiz heritages dessus declairez, nonobstant l'absence de nos diz tresoriers, et sans vous arrester ne avoir aucun regart à ladicte prisée faicte desdiz heritages dudit Cousin pour l'an HileXVII, ne pour ceste cause lui retrenchier aucune chose de son dit don. Car tel est nostre plaisir. Donné aux Montiz lez Tours, le XIXe jour de feuvrier. CHARLES. DE LA LOÈRE[8]. VII. — Le Roi à Colin Martin. Montils-les-Tours, 25 mars 1451. A nostre chier et
bien amé Colin Martin, receveur de l'aide et du paiement des gens d'armes en
Xantonge. DE PAR LE ROY. Chier et bien amé, nous avons fait lever une descharge sur vous de la somme de C l. t. que avons ordonné nous prester pour aucuns noz affaires, lequel press nous voulons que prenez et retenez sur les fraiz de vostre recepte des gens d'armes de l'année à venir. Si vous mandons que ladicte somme nous vueillez prester et bailler, ceste lettre veue, sans y faire difficulté, en prenant la-dicte descharge. Et en ce faisant nous ferez bien grain plaisir. Et aussi se nous reffusiez n'en serions pas contens, veu que la somme n'est pas grande et que voulons qu'en soiez restitué. Donnez aux Montiz, le XXVe jour de mars. CHARLES. CHEVALIER[9]. VIII. — Le Roi à Dreux Budé. Taillebourg, 18 juillet 1451. A nostre amé et
feal conseiller maislre Dreux Budé, garde de noz chartres à Paris. DE PAR LE ROY. Nostre amé et feal, beau cousin de Nevers nous a dit qu'il nous a autreffoiz fait hommage de la terre de Maisières sur Meuze, et que ce neantmoins l'Empereur veult contraindre nostre dit cousin à lui en faire hommage, disant quelle est tenue de lui. Et pour ce que icellui nostre cousin n'est pas bien garny de tiltres ne autres souffisans enseignemens touchant ceste matière pour deffendre,à l'encontre dudit Empereur, nous vous mandons que vous veez et visitez ou tresor de noz chartres s'aucune chose y a qui puisse servir pour nous et nostre dit cousin en ceste matière ; et de ce que en trouverez lui en faites bailler extrait en la fourme acoustumée, sans en faire aucune difficulté, car tel est nostre plaisir. Donné à Taillebourg, le XVIIIe jour de juillet. CHARLES. CHALIGAUT[10]. IX. — Le Roi à ses gens des comptes. Taillebourg, 17 septembre 1451. DE PAR LE ROY. Nos amez et feaulx, comme pieça vous avons escript et qu'il vous est peu apparoir par noz lettres patentes sur ce, nous avons donné à nostre chière et bien amée cousine la contesse de Dunois, à sa vie, la terre et seigneurie et revenues du pont de Meulent, soubz certaines condicions plus à plain contenues en nos dictes lettres ; et combien que nostre dicte cousine vous a fait requerrir l'enterinement d'icelles, toutesvoies, obstant noz ordonnances faictes touchant le fait de nostre donmaine, tant à Nancy que à Bourges, vous ne les avez voulu expedier, comme elle nous a fait rernonstrer. Et pour ce, en faveur de nostre dicte cousine, qui sur ce nous a fait derechief requerir, avons fait refaire lesdictes lettres, icelles signées de nostre main, et voulons que du contenu d'icelles elle joïsse, non obstant lesdictes ordonnances, ainsi que par icelles vous pourra apparoir. Si vous mandons bien expressement que icelles lettres lui enterinez et expediez sans plus faire en ce difficulté. Car tel est nostre plaisir. Donné à Taillebourg, le XVIIe jour de septembre. CHARLES. CHALIGAUT[11]. X. — Le Roi à Antoine, seigneur de Croy. Montils-les-Tours, 21 février 1452. A nostre chier et
amé cousin le seigneur de Croy. DE PAR LE ROY. Cher et amé cousin, nous avons sçeu par l'admirai et le seneschal de Poictou comment nostre cousin de Saint Pol a nagaires esté devers beau frère de Bourgoigne, et que certaines ouvertures ont esté faites entre eulx sur les difficultez qui pourroient estre à cause d'aucunes noz terres et seigneuries, et que depuis vous et le baillY de Haynau vostre frère avez parlé de ceste matière bien amplement à nostre dit cousin de Saint Pol, disans que saviez bien lesdictes. ouvertures avoir esté faictes entre nostre dit frère et lui, et lu' priant que, pour parvenir à bonne conclusion desdictes ouvertures il vous fist trouver manière, ou cas qu'il viendroit devers nous, que certaine journée feust tenue par aucuns de nos gens et ceulx de nostre dit frère en aucun lieu moyen, tel qu'il nous plairoit, et que ausdiz jour et lieu nous pleust envoyer de nos gens garnis de po-voir, et que semblablement nostre dit frère y envoyeroit des siens, et que vous et votre dit frère vous y trouveriez. Sur quoy vous signiffions que, pour le desir que tousjours avons eu et avons de nourir amour et bonne union entre nous et nostre dit frère, et de traiter lui et ses fais en toute faveur, nous sommes contens que journée soit prinse par nostre dit frère et aussi nostre dit cousin de Saint Pol et au lieu qu'ils adviserent, et de y envoyer de par nous nostre dit cousin et autres nos gens, garnis de povoir pour besoigner esdites ouvertures, esperans que pareillement nostre dit frère y envo[yera] des siens ; et somes bien joyeux que vous et vostre dit frère, auquel pareillement escrivons de ceste matiere, y soiez, car les besoingnes n'en pourront que mieulx valoir. Donné aux Montilz lez Tours, le XXIe jour de fevrier. CHARLES. DE CAIGNEUX[12]. XI. — Le Roi à ses gens des comptes. La Roche Saint-Quentin, 28 avril 1452. DE PAR LE ROY. Nos amez et feaulx, la vesve de feu Colin Mesnart, à son vivant grenetier du grenier à sel de Loches, nous a fait remonstrer que, combien que nagueres, après le trespas dudit feu son mary, pour consideracion de sa longue maladie, de laquelle il est ale de vie à trespas, et qu'il a delaissé ladicte vesve sa femme chargée d'en-fans et de pluseurs debtes, et autres causes à ce nous mouvans, mesmement pour eviter la desercion d'elle et de ses diz enfans, à. icelle ayons octroyé que, en nous payant, comptant la sonme de me livres tournois seulement, elle soit et demeure quitte envers nous de la sonme de xmc livres tournois que son dit feu mary nous povoit devoir pour les causes et en la forme et manière contenus et declarez en noz lettres patentes que lui en avons octroyées, lesquelles lettres, qui sont signées de nostre main, pour en avoir expedicion, vous aient esté presentées de la part d'icelle vesve, offrant et preste de paier icelle sonme de nue livres tournois, ce neantmoins, soubz couleur que dictes icelles noz lettres estre incorrectes et mal faites, ainsi qu'il appert icelle sonme de mue livres nous estre deue, avez differé les expedier jusques à, la fin et cloture des comptes que a à, rendre ladicte vesve pour son dit feu mary touchant ledit grenier ; et pour ce que voulions la-dicte vesve estre traictée favorablement et nos dictes lettres, qui ont esté reveues et corrigées, avoir et sortir leur plain effect, nous voulons et vous mandens bien acertes que, en nous payant promptement par ladicte vesve ladicte somme de une livres tournois, sans avoir regart aux comptes dudit feu grenetier non renduz, vous icelle vesve tenez quicte et paisible de ladicte souille de sur livres, et icelles noz lettres lui expediez selon leur forme et teneur, pourveu toutevoies que se par la fin et cloturé d'iceuls comptes ledit feu grenetier est trouvé nous estre tenu en plus grau t sonme que lesdictes mute livres, ladicte vesve en sera tenue envers nous. Et faites qu'il n'y ait faillie et telement qu'elle n'ait cause d'en retourner devers nous. Car tel est nostre plaisir. Donné à la Roche Saint-Quentin, le XXVIIIe jour d'avril. CHARLES. PAVIE[13]. XII. — Le Roi au duc de Savoie. Chissay, 15 juin 1452. A nostre très chier
et très amé cousin le duc de Savoye. DE PAR LE ROY. Très chier et très amé cousin, nous tenons que savez assez la bonne et ancienne amitié qui dès long temps a esté et est entre nos predecesseurs, nous, et les Florentins. Et derrenierement, nous estans en nostre ville de Tours, lesdiz Florentins envolèrent par devers nous messire A n ge, leur orateur et ambaxadeur, faire reraonstrer la bonne et ancienne amitié qui tousjours a esté entre noz predecesseurs, nous et aulx, requerir avecques nous confederacions et intelligence ; laquelle avons prise et acceptée d'eulx et du conte Francisque, condessendant par l'advis, conseil et deliberacion de beaux frères les Roy de Secille et duc d'Orleans, et de beaux cousins de Clermont, le connestable, d'Armignac et de Dunois, et autres de nostre sanct et lignage et de nostre grant conseil. Et pour ce que nous avons sçeu que les Veniciens ont rompu la guerre et mise sus à l'encontre desdiz Florentins et conte Francisque, nous vous notifions ce que fait a esté en ceste matière, afin que ne vueillez faire ne souffrir estre fait, à l'encontre des Florentins et conte Francisque, aucune chose en leur prejudice et de ladicte confederacion et intelligence. Et quant autrement le feriez seroit à nostre très grant desplaisir, et serions contraint de les porter et deffendre ainsi que tenuz et obligez y sommes, veu que la chose touche nostre honneur. Donné à Chicé, le XVe jour de juing. CHARLES. CHALIGAUT[14]. XIII. — Le Roi aux gens de son Conseil. Cleppé, 6 octobre 1452. DE PAR LE ROY. Noz amen et feaulx, aucuns de nos officiers ordinaires que avions nagueres commis pour cueillir et lever en aucunes contrées les finances à nous deues, tant par gens d'eglise comme par gens non nobles, pour cause des nouveaulx acquests par eulx faiz, nous ont fait advertir que plusieurs gens non nobles et mesmement marchans publiques ont depuis aucuns temps en ça impetré et obténu de nous aucunes lettres de noblitacions, soubz umbre desquelles lesdiz annobliz s'efforcent de tenir grant quantité de fiefz et possessions nobles par eulx acquises, tant au devant l'octroy desdictes noblitacions comme depuis, sans nous en vouloir paier finance ; et neantmoins, depuis lesdictes noblitacions par eulx impetrées, ont marchandé et marchandent et tiennent ouvrouers publiques de Marchandises et n'ont vescu ne vivent noblement, ne font fait de nobles ; et avons esté requis d'octroyer nos lectres declaratoires pour contraindre lesdiz annobliz à paier ladicte finance, nonobstant les dictes nobilitacions, laquelle chose a semblé à aucuns de vos officiers que povons faire, et que lesdiz annobliz ne doivent job' du benefice desdictes nobilitacions, sinon en vivant noblement et faisant faiz de nobles ; sur quoy avons voulu avoir vostre advis. Si vous mandons et expressement enjoignons que vous appelles avec vous V ou VI de noz conseilliers en nostre court de Parlement, et aussi de ceulx de nostre tresor, et autres noz officiers de par delà que verrez à faire, en ce cognoissans et expers, et entre vous et eulx mettez ceste chose en termes pour adviser ce que en povons et devons faire de raison ; et ce que y aura esté advisé et conclut nous envoies par escript au plus tost que vous pourez, ou à nos amez et feaulx les tresoriers estans par devers nous, pour y estre par ii nous procedé ainsi que sera de raison. Et en ce ne faictes faulte. Donné à Cleppié près Feurs en Fourez, le VIe jour d'octobre. CHARLES. DE LA LOÈRE[15]. XIV. —Le Roi à ses sénéchaux, baillis, etc. Moulins, 8 novembre 1452. DE PAR LE ROY. Nostre amé et feal, pour ce que nous ne vous avons en riens esript par les aultres lettres de ce qui a esté par deçà touchant nostre filz le Dolphin, il nous a semblé que en doyés estre adverty, adfin ue, se en oyés parler, que fussiés adverti de la verité. Depuis nostre partement, nostre dit filz envoya par devers nous Gabriel de Bernes à la Palisse, par lequel nous fist savoir plusieurs choses qui trop longues seroient à escripre ; mais son principal sera sceu (sic) trois poins : le premier que on avoit rapporté à nostre dit fils que nous lions par delà pour lui oster le Daulphiné ; le second que l'on lui voit rapporté que nous faisions faire ung procès contre lui ; le cers que avions dit qu'il y avoit XIIII points par lesquels le père poeut desheriter les enfans, dont avoit commis les sept. Sur lesqueles choses feismes responce audit Gabriel que n'avions point entreprins ledit voyage pour chose qui lui touchast, et que ce n'es-toit point nostre intencion de lui riens demander et n'estions point venus pour ceste cause, et meismement car quant nous partismes de Bourges nous cuidions qu'il fust du tout disposé à soy bien gouverner, mais que en chemin avions sceu le contraire, dont fort nous desplaisoit. Toutes voyes deysmes audit Gabriel qu'il lui remonstrast l'esclandre qui estoit partout de son gouvernement et le desplaisir que nous en avions, et autres gratis seigneurs de nostre sang et gens de tous estas de nostre Royalme y avoient ; et que bien desirions que de lui meismes mesist remede à son gouvernement, ou aultrement nous serions constrains d'assambler de grans seigneurs de nostre sancg et aultres en bon et souffisant nombrë, pour avoir advis et conseil de pourvoir à son fait, et qu'il seroit trop plus honneste pour bien (sic au lieu de lui) que de soy meismes il y meist remede qu'il y fust mis par la manière dessusdicte. Quant au second point, nous lui feismes response que nul procès n'en avoit jamais esté fait, et que, depuis le fait de Mariette, n'avoit esté fait procès par nostre ordonnance qui lui touchast nullement. Quant au thiers point que, jà soit ce que les enffans pourroient bien faire des choses contre leurs pères desquelles porroit cheoir grant correcion, toutes voyes jamais ne avions oy parler de ladicte matière. Et en cest estat l'expediasmes, et s'en retourna devers lui. Et depuis revint ledit Gabriel devers nous au lieu de Cleppié, lequel nous dist de par nostre filz en substance qu'il l'envoyoit devers nous pour nous dire qu'il estoit deliberé de faire hault et bas ce qu'il nous plairoit lui commander, et qu'il nous pleust lui faire cest honneur de envoyer devers luy aucuns de nos gens feables et prochains de nous, et par iceulx lui mander nostre bon plaisir. Sur cecy remonstrasmes audit Gabriel, comme aultresfois avions fait, que n'avions en riens entreprins nostre dit voyage pour chose qui lui touchast, et que s'il n'estoit bien advisé de faire ce qu'il lui ordonneroit, qu'il vaulroit mieulx qu'il y pensast et advisast tout à loisir, et que nous n'avions point de haste, et aussi que se nous lui faisions savoir nostre volenté, et il ne le voulsist faire, nous en debveurions par raison estre plus mal contens que par avant. Non obstant lesquelles choses et aultres remonstrées audit Gabriel, il persista lousjours à la requeste dessusdicte, et, nous requist qu'il nous pleust envoyer devers nostre dit fils, ou qu'il estoit en voye de soy enfuir en lieu qu'il ne seroit pas bon ne honneste, et se n'y envoyons il seroit comme desesperé. Et lors lui respondismes comme dessus que n'estions point venus par deça pour chose qui luy touchast, et qu'il l'en asseurast hardyment, se non qu'il fist chose qui nous deust esmouvoir ad ce. Et lors deliberasmes envoyer devers luy le sire de Monstreau (Montsoreau), par lequel lui fismes ancoires remonstrer qu'il advisast bien et pensast à son fait, et qu'il vaulroit beaucoup mieulx que ne lui feissions ancoires point savoir nostre volenté, que s'il estoit reffusant de la faire après ce que la lui ariesmes fait savoir. Lequel sire de Monstreau fut devers lui, ainsy que appointié avoit esté, et revint devers nous et ramena ledit Gabriel en sa compaignye. Lors fist sa rellacion qui fut tele : que nostre dit filz le Daulphin l'avoit grandement et honnorablement requeully pour honneur de nous, et que après plusieurs parolles qu'il y avoit eues aveuc lui, il lui avoit dit que nous poions envoyer devers lui quant il nous plairoit et qu'il estoit deliberé de faire hault et bas tout ce que voldrions ordonner ; toutes voyes il nous supplioit qu'il nous pleust estre contens que pour ceste fois il ne venist point devers nous, tant pour crainte d'aucuns rappors qui lui avoient esté fais, que aussy pour certains pelerinages qu'il disoit avoir vouez accomplir avant que venir devers nous. Duquel rapport fusmes bien contens, cuydans que ainsy Fust, et deliberasmes lui ottroyer sa dicte requeste. Pour laquelle chose ledit Gabriel party incontinent pour soy en retourner devers lui, pour ce qu'il disoit que nostre dit fils ne seroit jamais aise jusques à tant qu'il eust de ses nouvelles. Et fist ledit Gabriel tele diligence que, avant que peussions avoir expedié ceulx que y devions envoyer, il renvoya ung inessagier par devers ledit sire de Monstreau, par lequel il lui rescripvy en effet que nostre dit filz le Daulphin n'entendoit point que ceulx que y envoyerions lui deussent parler en riens de deux poins, lesquelz il avoit expresse-ment tousjours reservez, ce qu'il avoit bien dit audit sire de Monstreau. Sy feismes incontinent assembler les gens de nostre grant conseil pour avoir advis à ce que avions à faire ; et fusmes conseillez, non obstaut ces choses, que devions envoyer devers lui, et que pour la lettre dudit Gabriel ne le devions laissier, et meismement car ledit de Monstreau nous affermoit que quand il parla à lui il n'avoit faite nulle expedicion fors seulement nous supplyer que fussions content que de present ne venist devers nous, ainsi que dessus est contenu. Et ensievant laquelle conclusion, ordonnasmes envoyer vers luy le sire de Torcy, maistre des arbalestriers, et le sire de Monstreau. Et adfin que nostre dit fils ne peust pas dire que voulsissions proceder en aulcune rigueur, feismes faire les articles en nostre presence en la meilleure et plus doulce forme que faire se pooit, lesquels par les dessusdiz luy furent portés, et dont vous envoyons le double. Et après ces choses les dessusdiz allèrent devers nostre dit fils, ainsy que ordonné leur advions, lesquels jà soit ce que il les rechupt bien et honorablement, toutes voyes ne nous raportèrent aulcunes responses des articles dessusdiz, fors seulement qu'il envoyeroit de ses gens devers nous, par lesquels il nous feroit savoir de sa volonté bien au long. Nous demandasmes aux dessusdiz s'ils avoient point sceu quels points c'estoient lesquels il disoit tousjours avoir reservés, lesquels nous dirent que l'un estoit de non venir devers nous, et l'autre estoit que ceulx qui estoient l'entour de lui et qui l'on conduit jusques ad present lui demeurroient, et que pour rien ne les habandonneroit. Sy nous sembla la chose bien earange, car nous congnoissons assez que, quant il ne vendroit devers nous et que aveue ce il demourroit ainsy accompaignié qu'il a accoustumé, qu'il n'y aroit point graut amendement en sa conduite. Et nous sembla qu'il nous valoit mieulx laissier la chose en test estat jusques ad ce que par bon conseil fussions advisés de y pourveoir par aultre manière qu'il ne feroit que eussions esté d'accord qu'il deust demourer en la conduite accoustumée. Après lesquelles choses ceulx qu'il y devoit envoyer arrivèrent devers nous et leur donnasmes audience ; et après nous baillèrent leur charge par escript ; duquel nous envoyons pareillement le double. Et par lesdiz escripts il entend que doyons estre d'accord que aux deux points dont dessus est faicte mencion ne soit touchié. Et au surplus ne respond pas clerement à aulcunes de nos articles. Sur lesquelles choses, après grande deliberation de conseil, feismes response aux dessusdiz que, touchant le fait de l'Esglise, estions contens de envoyer de nos gens à Lyon pour faire reparer les choses qui avoient esté faites contre les Eglises qui sont de la couronne tenues et de nostre ressort, et au surplus estions contens que nostre cousin le cardinal d'Estouteville ou ses commis, au cas qu'il n'y porroit vacquier, eussent la charge de besongnier à la reparracion des choses faites sur les Eglises qui ne sont point tenues du royalme, pourveu que, en ce qui touche les choses du Daulphiné, commettrions aultres gens pour assister en la compaignie de nostre dit cousin le cardinal ou de ses commis et officiers que rien ne se innovast qui fut au prejudice de nostre Pragmatique ; et quant au surplus, il faloit qu'il nous feist plus clere responce à aulcuns de nos poins, ausquels par iceulx ambassadeurs et par les memores qu'ils avoient bailliés n'estoit pas assez respondu. Et après leur remonstrasmes à part, presens aulcuns de nostre dit conseil, qu'ils advertissent nostre dit fils qu'il meist remède en son gouvernement. Et en effet leur deismes presques semblables paroles que avions dit à Gabriel audit lieu de Palisse. D'après lesquelles choses ils prinrent congié de nous, et oncques puis ne nous feit responce touchant les choses dessusdictes. Mais ung pou aprez envoya devers nous Guillaume le Bastard de Valence, par lequel il nous rescripvy qu'il avoit seu que les Anglois estoient venus à grant puissance en la rivière de Gyronde, et pour ce que ses gens lui avoient dit que avions esté mal content de quoy il ne s'estoit offert ou temps que estions en la conqueste de nostre duchié de Normandie et depuis au recouvrement de nostre duchié de Guyenne, et pour ces causes il escripvoit devers nous en nous faisant savoir que se nostre plaisir estoit il estoit prest de soy employer à l'encontre des Anglois dessusdiz. Pourquoy lui feismes responce que, au temps que nous alasmes en nostre dit pals de Normandie, et depuis quant nous deliberasmes de mettre sus nostre armée pour le recouvrement de nostre dit duché de Guyenne, plusieurs choses n'avoient pas esté faites de sa part qui depuis ont esté, et aussi que les gens qu'il avait assamblez n'avoient pas esté par lui mandés pour nous servir à garder nostre dit duchié de Guyenne ; et que, s'il nous eust obey ainsy qu'il debvoit faire par raison, nous lui eussions fait telle responce à ses offres qu'il en deust avoir esté content. Et en cette manière depeschames icellui Guillaume le Bastard, present nostre beau cousin le cardinal de Savoye et plusieurs autres de nostre conseil. Et adfin que sachiez aulcunement les manières qui ont esté tenues au temps que ledit Gabriel vint devers nous à la Palisse, nostre dit fils estoit deliberé de soy retirer et non attendre nostre venue en manière du monde, et faisoit le susdit Gabriel de gratis doubtes qu'il ne se eslongast en quelque lieu qu'il pooit estre eust esté en dangier de sa personne, comme dessus est dit. Mais après ce qu'il ot oy les bonnes parolles que avions dictes audit Gabriel, il s'en vint à Vyenne et là manda tous les gens d'armes d'où il peut recouvrer et des communes du pays, lesquels il avoit constrains ceulx mettre en habillement et en la maniere commant l'en a acoustumé de faire fortiffier et reparer une ville quand elle attend le siège, en celle meisme maniere il faisoit continuellement besongnier à faire bolvers et autres deffenses comme s'il attendeist le siège ; et très souvent avec estandars deployés se faisoient les ouvrages dessusdictes. Et en verité nous ne fusmes advertis des choses dessusdictes, pour ce que ung chascun doub toit que y deussions prendre desplaisir, jusques à tant que nostre cousin de Savoye vint devers [nous] à Cleppier, que aucuns vindrent en sa compaignie, cuidans que le seussions bien, le nous dirent ; dont fusmes bien es-merveilles, et meismement comme la chose dessusdite nous avoit esté celée. Et ne faut point faire de doubte, n'eust esté ce que avions dit et affermé audit Gabriel, il n'eust osé faire les choses dessus-dites. Mais peut estre qu'il sambloit à ceulx qui le conduisoient, se la chose cheoit en appointement, que tout le monde cuideroit que eussions fait ledit appointement pour ce que nous n'eussions pas esté puissant d'y pooir donner le remede tel que au cas appartient. Et se ne eust esté ce que avions acertené au dessusdit Gabriel que nous n'avions point entreprins ce present voyage pour chose qui lui touchast et qu'il assurast hardiment que durant icelui n'estoit nostre intencion de lui commanchier nulle voye de fait, nous eussions monstre que nous estions assez puissant pour donner remède à telles folles entreprisses. Sy vous escripvons ces choses adfin que soyez du tout adverty, et que en puissiez parler certainement là où il apartendra et que verrez qui seroit de faire. Donné à Moulins en Bourbonnois, le VIIIe jour de novembre. CHARLES. DE LA LOÈRE[16]. XV. — Le Roi à Jean Cossa. Moulins, 12 janvier 1453. DE PAR LE ROY. Nostre amé et feal, vous savés confluant nous avons envoyé par delà l'arcevesque de Tours et vous pour, entre autres choses, travailler sur l'appointement des differances et questions qui estoyent et sont entre nostre cousin le conte Francisque et nous cousins le marquis et Guillaume de Montferra. Mais depuis n'avons eu aucunes nouvelles de vous. Toutesfois nous avons entendu que vous avés esté devers nosdiz cousins de Montferra, qui de toutes lesdictes differances qui sont entre eulx et nostre dit cousin le conte se sont voulus soubmetre à nous ; et de là vous estes transportés devers nostre dit cousin le conte, lequel ne s'est voulu soubsmettre à nous se non des differances avenues depuis l'intelligence d'entre nous et lui, en mettant en nos maiens (mains) tout ce que nos diz cousins on prins sur lui depuis ladicte intelligence ; et que, pour ce qu'il vous a semblé que nostre dit cousin ne faisoit pas assés souffisante offre pour hesongner esdictes matierres, vous estes transportés a Fleurante pour savoir se autre bon moyen y pourrés trouver. Mais, non obstant ces choses, comme depuis l'en nos a rapporté, nostre dit cousin le conte se dispose d'entrer ou païs de nos diz cousins et leur faire guerre et porter dommage à eulx et leurs subgès, dont nous serions desplaisans. Et pour ce que de tout nostre tuer vpuldrions l'appaisement desdictes differances, nous envoyons pres'en tement Pierre del Barres, chevalier, par delà, à ce que vous et lui vous transportés devers nostre dit cousin pour luy remonstrer bien au long nostre voulenté sur ce que dit est, et faire tant vers lui qu'il consente et donne sourseance de guerre ou treve de cy demi an. Et quant à ce ne se vouldroit consentir, vauldroit mieulx accepter l'offre qu'il a faitte audit arcevesque de Tours et à vous, c'est assavoir qu'il est content de soy soubsmettre à nous des differances survenues entre lui et nos diz cousins de Montferra depuis ladicte intelligence d'entre nous et lui, que laisser la chose en guerre, par ainsi que iceu lx nous cousins en soyent contens, comme nous croyons qu'ils seront. Nous envoyons ledit Pierre des Barres pour ceste cause par delà, auquel avons chargé se conduer (sic) par vous pour ce que vous cognoissiés les matieres. Si y besongnés au mieulx que faire se pourra, car nous serions bien desplaisans que les choses cheussent eu grant aigreur. Donné à Moulins en Bourbonnois, le XIIe jour de janvier. CHARLES. Nous vous envoyons cy dedans enclox le double des lettres que escrivons à ceulx de Fleurence en faveur de ceste matière, pour vous en aider se bon vous semble, ou en faire ce que vous adviserés pour le mieulx, car vous entendes mieulx ce qui en est à faire que nous ne povons faire yci. Donné comme dessus. CHARLES. TOREAU[17]. XVI. — Le Roi aux habitants de Lyon. La Rochefoucauld, 22 juillet 1453. DE PAR LE ROY. Chiers et bien amez, pour ce que savons que serez bien joyeux de (Ar en bien de la prosperité de nous et de nostre seigneurie, nous vous signiffions que, le xvirne jour de ce mois de juillet, le sire de Talbot, accompaigné du sire de l'Isle son filz, du sire de Kan-dalle, filz de Gaston de Foix, jadiz captal de Buch, du sire des Moulins et de plusieurs autres Anglois et Gascons, jusques au nombre de six à sept mille, vindrent environ neuf heures du matin pour secourir la place de Castillon, devant laquelle une partie des gens de nostre armée avoit mis le siège dès le samedi precedent. Et tantost après l'arrivée desdiz Anglois vindrent en grande ordonnance, à. banieres et estandars desploiez, donner l'assault à nosdictes gens qui estoient en leur champt devant ladicte place. Et dura icellui assault plus d'une heure, combatant main à main ; mais, graces Nostre Seigneur, lesdiz Anglois trouvèrent telle resistence que les banières de Saint George et du Roy d'Angleterre, avec l'estandart dudit Talbot et autres, furent gangnées par nosdictes gens ; lesdiz sires de Talbot, son filz, et autres en grain nombre, mors sur la place ; ledit sire des Moulins et le neveu dudit Talbot et autres prins, et le seurplus desdiz Anglois se mirent en fuite et se retrairent les ungs dedans ladicte place, les autres en leurs navires et autre part ou ilz peurent prendre chemin ; et furent suiviz et chacez par nosdictes gens, telement que après la chose faite en ont esté plusieurs mors et nayez et beaucop de prisonniers, desquelz on n'a encores peu bonnement savoir le nombre. Desquelles choses avons rendu et rendons graces à Nostre Seigneur. Et ung pou avant que lesdictes nouvelles nous feussent venues, beau cousin de Clermont, nostre lieutenant en Guienne, qui est ou païs de Medoc près de la ville de Bourdeaulx, acompaigné de beaux cousins de Foix, de Lebret, d'Orval, Poton, et d'autres noz gens de guerre en bien grant nombre, nous a escript qu'ilz exploictent fort oudit pays sur nosdiz ennemis, et qu'il n'y a eu jusques cy personne qui leur ait porté nuysance. Et si avons grant nombre de bon navire, bien equippé, en la riviere de Gironde, et telement que nosdiz ennemis sont à present en grant subjection. Et avons esperance en Dieu que le seurplus du recouvrement de nostredit pays de Guienne se portera bien. Si en rendez graces et louanges à Nostre Seigneur solempnelment, ainsi que bien appartient en tel cas. Donné à la Rochefoucault, le XXIIe jour de juillet. CHARLES. Depuis noz lettres escriptes, nous sont venues nouvelles certaines que nosdictes gens de guerre ont mise ladicte place de Castillon en composicion, en laquelle estoient ledit sire de Kandalle, le sire de Montferrant, et autres jusques au nombre de deux mil combatans, tant Anglois que Gascons, qui se sont renduz à nostre mercy. Donné comme dessus. J. DE LA LOÈRE[18]. XVII. — Le Roi au duc de Savoie. La Couronne, près Angoulême, 30 juillet 1453. DE PAR LE ROY. Très chier et très amé cousin, pour ce que avons esté advertiz que faisiez dificulté de donner passaige à nostre très chier et très amé frère le Roy de Secile par voz païs et seigneuries pour tirer ès marches de Fleurante, nous vous avons puis aucuns jours escript sur ceste matière, en vous priant bien affectueusement que lui voulsissiez souffrir faire sondit passaige. Et depuis est venu devers nous maistre Pierre Danicier, vostre secrelaire, par lequel avons reçeu voz lettres et oye la creance que disoit avoir de vous touchant la matière dessusdicte ; et en icelle exposant a dit et exposez aucuns doubtes sur lesquels, comme il nous a rapporté, vous fondez la difficulté dudit passaige. Laquelle creance oye, ne nous a pas semblé que pour les doubtes dessusdiz deussiez avoir escondit ledit passaige à nostre dit frère, veu mesmement ce qui fut dit et appoincté entre nous et vous quant derrenierement feustes devers nous au lieu de Cleppié près Feurs en Fourez, dont vous devez bien avoir souvenance ; et semble bien que le faciez plus en faveur d'autres que autrement, dont nous donnons trant merveilles. Et pour ce vous prions de rechief très acertes que ledit passaige vous vueillez donner à icellui nostre frère et à ses gens sans plus mettre la chose en delay, car sa demeure par deça lui tourne à grant dommaige en plusieurs manières, et aussi à grant despenses, comme il nous a fait savoir. Et nous ne pourrions bonnement croire qu'il ait vouloir de porter dommaige à vous ne à nostre cousin le marquis de Montferrat, dont faictes double, comme nous a dit vostre dit secretaire, et ledit marquis est son prouchain parent et a tout son temps amée et servie la maison d'Anjou. Et sur ceste matière escripvons presentement à nostre dit frère bien à plain. Donné à la Couronne près Angolesme, le XXXe jour de juillet. CHARLES. DE LA LOÈRE[19]. XVIII. — Le Roi au chancelier de France et au sire de Torcy. Angoulême, 27 juillet 1453. A nos amez et
feaulx conseillers le chancelier et le sire de Torcy. DE PAR LE ROY. Nos amez et feaulx, nous avons receu les lettres que nous avez escrietes, par lesquelles avons sceu les diligences que avez faictes touchant ce que vous avions chargié, dont nous sommes bien contens. Et au regard de ce que vous, sire de Torcy, nous avez escript touchant nostre alée par delà, laquelle a semblé à entre vous de par delà entre necessaire pour l'abregement de nostre conqueste, incontinent voz lettres veues nous nous sommes disposez de partir demain de ceste ville pour aler à l'abbaye de la Couronne, et ilec demourer jusques à mardi matin, pour ce pendant faire fere diligence de faire mener et charroier des vivres quant et nous, selon que nous avez escript qu'il est necessaire ; et mardi matin, se Dieu plaist, serons à disner à Blanzac, et là sejournerons le mercredi et le jeudi, et partirons le vendredi matin pour continuer nostre chemin diligemment. Nous feussions partiz dès demain au matin et feussions alez disner à Blanzac, et de là feussions partiz lundi prochain pour tirer oultre ; mais pour ce que vous avez escript de la dificulté des vivres, et aussi par le rapport que nous en ont fait Pierre de Tinteville et Villemor, ceulx qui sont icy nous ont conseillé de demourer èsdiz lieux en la manière dessus dicte, afin de ce pendant faire assembler ledit charroy et telement pourveoir à tout qu'il n'y ait faulte et necessité de vivres. Toutesvoyes là où verriez plus grant besoing, nous abregerions nostre alée, ainsi que le nous escripriez, jà soit ce que pour lesdiz vivres il seinbleroit estre bien dificile ; et que nous ayons de voz nouvelles dedans dimenche pour tout le jour à la Couronne. Et pour ce que nous avez escript que, se n'avions bien à besongner de vous, vous pourriez faire par delà beaucoup de service et diligence, tant pour le fait de nostre logeiz que pour le siége de Fronsac, nous sommes contens que demourez par delà pour besongner èsdictes choses, et brief vous envoyerons noz fourriers pour vous aidier au fait de nostre dit logeiz. Si faites et vous emploiez en tout ainsi que verrez estre à faire et que bien y avons confience. Donné à Angolesme, le XXVIIe jour de juillet. CHARLES[20]. XIX. — Le Roi aux habitants de Lyon Prieuré de Lanville-lès-Marcillac, 28 octobre 1453. A nos chiers et
bien anses les gens d'eglise, bourgois, manans et habitans de la ville et
cité de Lyon. Chiers et bien amez, depuis que derrenierement vous escrivismes la victoire qu'il avoit pleu à Dieu donner à nos gens sur noz ennemis devant Castillon, ainsi que dès par avant estions deliberez de faire, tirasmes en personne en nostre pais de Guienne. Et quant feusmes arrivez à Libourne, trouvasmes que encores se tenoient les fortes places des pais d'Entre deux mers et de Medoc, et que, nonobstant ladicte victoire de Castillon, noz ennemis, tant ceulx du pais que les Anglois, qui estoient encores ittr mil et, plus, avoient reprins ung très grant couraige de resister, et tellement que toutes lesdictes places a falu conquerir par force ; et entre les autres ceulx de Bourdeaulx ont bien montré que la place de Cadillac leur touchoit de bien près, car ilz l'ont secourue en toutes les manières qu'ilz ont peu ; mais ce neantmoins ladicte ville a esté prinse d'assault, et le chasteau par composicion : c'est assavoir que les Anglois se sont renduz prisonniers, leurs vies saufves, et les Gascons et autres de nostre royaume à nostre voulenté. Et après nous sommes tirez au lieu de Montferrant, près Lormont, en entencion dé mettre à execucion les exploiz de guerre que avons deliberé de faire à l'encontre de ceulx de Bourdeaulx, tant par eaux que par terre. Mais, incontinent après nostre venue, furent ouvers certains traictiez par le sire de Camus et les Anglois estans en sa compaignie et ceulx dudit Bourdeaulx, et tellement que, le vendredi xnme de ce mois, furent baillez une partie des ostaiges, et le dimenche ensuivant fut bailliée la bastille et le surplus des hostaiges qu'ilz devoient baillier ; et nous devoit estre ladicte ville rendue le mardi ensuivant ; mais, pour aucuns debatz qui sourdirent en ladicte ville le lundi au soir, la reddicion d'icelle fut differée jusques au vendredi xixo jour de ce dit mois. Auquel jour noz commis ont esté receuz dedans, et nos bannières mises sur les portes, ainsi qu'il est, acoustumé de faire en tel cas. Et jà soit ce que la mortalité estoit très grant en nostre ost par terre, et encores plus ou navire, qui estoit chose de très grant esbahissement à toutes manières de gens, toutesfoiz, la mercy de Nostre Seigneur, nous avons recouvré ladicte ville en la manière que s'ensuit : c'est assavoir que les Anglois s'en sont alez leurs biens saufz, excepté qu'ilz ont renduz tous prisonniers et quitté les seellez et promesses qu'ilz avoient de nez gens ; et ceulx de ladicte ville nous sont venuz requerrir misericorde, et ont mis en noz mains tous leurs privileges et franchises pour en faire à nostre plaisir ; et nous donnent pour supporter partie de la despense cent mil escuz ; et les avons receuz à nostre grace, excepté que en avons fait bannir vint des principaulx qui furent cause de bailler ladicte ville à nos diz ennemis. Ainsi, graces à Nostre Seigneur, avons mis et redduit à nostre obeissance tout nostre pais et duchié de Guienne. Si vous escripvons ces choses, pour ce que savons que en serez bien joyeulx quant en serez acertennez, et afin que en rendez et faciez rendre graces et louanges à Nostre Seigneur, en faisant faire processions solennelles ainsi qu'il est acoustumé de faire en tel cas. Donné au Prieuré de Lenville lez Marcillac, le XXVIIIe jour d'octobre. CHARLES. ROLANT[21]. XX. — Le Roi à Jean Le Boursier, seigneur d'Esternay. Pressigny, 10 juillet 1454. A nostre amé et
feal conseiller et chambellan Jehan Le Boursier, chevalier, general de noz
finances. DE PAR LE ROY. Nostre amé et feal, beau cousin de Dunoys nous a fait savdir qu'il est de neccessité et besoing de pourveoir aux repparacions de nostre ville de Harefleu, et que il a sçeu que ès charges que vous avons baillées des repparacions de nostre pays de Normendie nous n'avons pour ceste presente année aucune chose ordonnée pour les repparacions dudit lieu de Harefleu. Et pour ce que ladicte ville de Harefleu est, comme savez, port de mer qui a besoing d'estre tenu eu estat tel que, par deffault de repparacion, aucun inconvenient n'en adviengne à nous ne ou pays de par delà, nous voulons et vous mandons que de noz finances de par delà vous faictes bailler et delivrer à aucune personne sçeure et, feable, telle que adviserez, jusques à la somme de mil livres tournois, pour les mectre et employer es repparacions de nostre dicte ville de Harefieu. Et faictes qu'il n'y ait faulte. Et nous en baillerons tel acquit qu'il appartendra. Donné à Precigny en Touraine, le dixieme jour de juillet l'an mil cccc cinquante et quatre. Ainsi signé : CHARLES. LEGOUZ[22]. XXI. — Le Roi au duc de Bourgogne. Romorantin, 17 octobre 1454. DE PAR LE ROY, Très chier et très amé frère, puis aucun temps beau cousin de Bourbon nous a fait savoir l'entreprise et pourparlé du mariage d'entre beau cousin de Charoloys, vostre filz, et de belle cousine Ysabeau de Bourbon sa fille, auquel mariage, comme puis nagueres il nous a escript, avez différé d'entendre à l'occasion de ce que il n'a voulu et ne veult transporter à nostre dicte cousine sa fille les chastel, terre et seigneurie de Chasteauchinon et les appartenances, jasoit ce qu'il vous ait fait remonstrer les moyens parquoy il ne luy est possible de ce faire, attendu que, par le traicté du mariage fait et accordé de nostre fille Jeanne et de beau cousin de Clermont, son filz, ladicte terre de Chasteauchinon doit demourer à eulx et aux leurs, et ne puet venir ne descendre par succession ne autrement en fumelle, ainçoys, par deffault de hoir masle, doit retourner à la couronne, comme vray appanage de France. Et pour ce que, par avanture, vous pourriez faire doubte en ce que dit est, et ymaginer que les choses alleguées par nostre dit cousin de Bourbon touchant ce point feussent seulement pour trouver couleur ou excusacion de ne bailler ladicte terre, nous vous certiffions pour vray que les choses dessusdictes touchant ladicte terre de Chasteauchinon sont vrayes et ont esté ainsi traitées et accordées que dit est par le mariage de nostre dicte fille, tellement que nostre dit cousin de Bourbon ne puet icelle alyennerne transporter par mariage de ses filles ne autrement ; desquelles choses ne nous departirons ne permettrions faire chose contraire ou préjudiciable audit traictié de mariage de nostre dicte fille, lequel nous n'eussions point accordé sans la condicion dessusdicte ; parquoy, ce considoré, sembleroit que à ceste occasion ne devriés laisser d'entendre audit mariage, actendu mesmement que, selon que nostre dit cousin nous a escript, il offre bailler autre recompense, et, qu'il ne lui est possible d'autrement faire, ainsi que avons chargé vous dire plus à plan à nostre amé et feal conseiller le bailly de Berry, lequel envoyons expressement par devers vous pour ceste cause. Si vous prions, que, pour la cause dessusdicte ne vueillez laisser d'entendre audit mariage, ou cas touteffoiz que par la permission de l'Église et de nostre Saint Père, aussi du bon vouloir de vous et desdictes parties, en autres choses il se pourra licitement acomplir. Donné à Romorantin, le XVIIe jour d'octobre. CHARLES[23]. CHALIGAUT. |
[1] Cette lettre a été publiée par D. Martène, dans son Thesaurus novus anecdotorum, t. I, col. 1814-18. On lit en note (col. 1811-12) : Hæc epistola in manuscripto Sylvæ-Majoris, unde eam eruimus, nullum auctoris nomen præfert ; sed quidam mi Guillelmo Cousinet (sic) tribuunt, scriptamque volunt ad Gastonem IV, comitem Fuxensem, quia idem Cousinetus Malum leonem expugnavit, et cum Culentio ad Angles missus fuit, ut ab eis Fulgerias repeteret. — Le texte est fort incorrect ; n'ayant eu aucun moyen de le contrôler, nous n'y avons fait que les rectifications indispensables.
[2] Il faut lire évidemment : Comme bien je sçai.
[3] Original signé sur papier, trace de sceau plaqué en cire rouge. Archives municipales de Lyon, AA 20, f. 17.
[4] Copie du XVIIe siècle, collationnée sur l'original en papier, avec cachet de cire rouge recouvert de papier. Archives du Nord, Lettres missives, 132, 1403-80, n° 167. — Pierre Clément a publié en 1853 (Jacques Cœur et Charles VII, t. II, p. 192-94), d'après l'original en la possession du baron de Trémont, qui l'avait payé 202 fr., une lettre autographe de Jacques Cœur à Jean de Village, relative à son évasion de Beaucaire, et dont l'authenticité lui avait paru incontestable (p. 192, note 2). Dans son Histoire de Charles VII (t. III, p. 296) Vallet de Viriville fait usage de cette lettre, qui était alors dans la collection de M. Chambry. La pièce est aujourd'hui reconnue comme apocryphe, aussi bien que les fameuses lettres d'Agnès Sorel.
[5] Registres capitulaires de Notre-Dame de Paris. Archives nationales, LL 116, p. 814 ; édité par M. Vallet de Viriville. Chronique de Jean Chartier, t. III, p. 331. — La même lettre se trouve (avec Mauntes au lieu de Maillé) dans Louvel, Histoire et antiquitez du diocèse de Beauvais, 1635, in-8°, t. II, p. 567, et dans Stevenson, Letters and papers, etc., t. I, p. 307 (d'après le volume VII de Le Grand).
[6] Original signé sur papier, trace de cachet en cire rouge. Archives nationales, J. 476, n° 168.
[7] Mot effacé.
[8] Original signé sur parchemin. Chartes royales, XVI, n° 258.
[9] Original signé sur papier. Ms. fr. 20436, f. 1.
[10] Original signé sur parchemin. Archives nationales, J 476, n° 164.
[11] Original signé sur parchemin, trace de sceau plaqué. Ms. latin 11831, f° 7.
[12] Collection d'autographes de H. Ramollo. Pièce achetée par lui à Paris ; publiée par M. de Reifenberg en 1841 dans le Compte rendu des séances de la commission royale d'histoire (de Belgique), t. IV, p. 62.
[13] Original signé sur parchemin. Chartes royales, XVI, n° 354.
[14] Original signé sur parchemin, trace de sceau plaqué en cire rouge. Archives de Turin, Francia, Lettere principi.
[15] Original signé sur parchemin. Pièces originales, 1448 : GUINGUANT, n° 23.
[16] Copie du temps. Archives municipales d'Amiens. Registre aux chartes, L, f. 75 ; copie moderne, collection de D. Grenier, 100, p. 86.
[17] Copie du temps. Ms. fr. 10238, f. 214.
[18] Original signé sur parchemin, avec trace de sceau plaqué en cire rouge (l'adresse était sur une bande qui a disparu). Archives municipales de Lyon, AA 22, n° 67. Nous avons trouvé aux archives de Florence (Dieci di Balia. Carteggio. Responsive, 22, f. 309) la transcription en latin d'une lettre de même date, adressée au roi René, et contenant pareille substance.
[19] Original signé sur parchemin, avec trace de sceau plaqué en cire rouge. Archives de Turin, Francia, Lettere principi.
[20] Au dos : R. le XXVIIIe de juillet CCCC LIII, environ IX heures. — Original signé sur papier, collection du Puy, 761, f. 21. — Nous avons publié cette lettre en 1864 dans le Supplément aux preuves de la chronique de Mathieu d'Escouchy, p. 37 (extrait de l'Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France, tome II).
[21] Original signé sur parchemin, avec trace de sceau plaqué. Archives municipales de Lyon, AA 22, f. 71. — La même circulaire, adressée aux gens d'église, bourgeois et habitants d'Épinal, se trouve en copie du 17e siècle, faite sur l'original, à la Bibliothèque nationale, dans le ms. fr. 18881, f. 151. Nous avons aussi le texte adressé aux maire, échevins, bourgeois et habitants de Poitiers, publié en 1872 dans les Archives historiques du Poitou, t. I, p. 145 (d'après une copie du temps dans un registre des archives municipales de Poitiers).
[22] Vidimus original, Pièces originales, 1037 : DUNOIS, n° 4.
[23] Original signé sur parchemin. Archives de la Côte-d'Or, B 300 ; copie collationnée du XVIIe siècle à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4618, f. 701.