Les Asiatiques, Assyriens, Hébreux, Phéniciens (de 4000 à 559 av. J.-C.)

 

CHAPITRE XVII

 

 

DE 978 A 888 Av. J.-C. - Le schisme d’Israël. - Roboam et Jéroboam. - Israélites et Judéens. - Le pharaon Sheshonk à Jérusalem. - Égypte : XXIIe dynastie. - Le royaume d’Éthiopie. - Rois d’Israël et rois de Juda. - Rois et prophètes. - Samarie. - Achab et Jézabel. - Le prophète Élie. - Ben-Hidri, roi de Damas. - Josaphat. - Le prophète Élisée. - Joram.

 

LASSÉS de payer le luxe de la royauté, les tribus d’Israël voulaient se séparer de la tribu de Juda, favorisée. Dès que la mort de Salomon fut connue, le mouvement de séparation se produisit. Tous les députés, tous les scheiks qui, suivant l’usage, devaient se rendre à la ville de Juda pour y proclamer le successeur du roi d’Israël, s’assemblèrent à Sichem, en Éphraïm, après avoir exigé la comparution des fils de Salomon devant le peuple. Roboam répondit à cet appel, vint à Sichem, entendit les scheiks réclamer un allégement des charges imposées, devenues très lourdes.

Mais Jéroboam arriva d’Égypte à son tour, et devant le peuple, il flétrit la mémoire du roi Salomon, demandant aux scheiks la déchéance, à son profit, de la famille de David. Roboam, qui était le successeur légitime de Salomon, infatué, dédaignant son adversaire, répondit au peuple, après trois jours d’hésitation : Le joug que mon père a fait peser sur vous, je l’augmenterai encore ; mon père vous a châtiés avec des fouets, moi je vous châtierai avec des verges piquantes. Et le peuple répondit : Qu’avons-nous de commun avec David ? Chassé de Sichem, Roboam dut fuir sur son char, en toute hâte. De Jérusalem, il envoya aux Israélites assemblés, Aduram, habile à mener les foules, et qui avait été chef des corvées sous Salomon. Le peuple tua l’envoyé, à coups de pierres. La tribu de Juda, seule, reconnut Roboam comme roi ; les autres tribus proclamèrent Jéroboam. La tribu de Benjamin n’osa cependant pas se séparer de la tribu de Juda.

Le grand schisme d’Israël, nullement religieux, exclusivement politique, était donc consommé. Roboam voulut disputer à Jéroboam la part d’héritage dont le révolté venait de s’emparer ; mais le prophète Achiab, parlant par l’ordre de Dieu, ordonna au roi de dissoudre l’armée réunie dans ce but. Nul, donc, ne considérait l’unité d’Israël comme nécessaire. Jusqu’aux prophètes du temps de la captivité, aucune idée de nation ne germera plus dans les esprits. Par une destinée singulière, ce fut la confédération des insurgés de Sichem qui conserva la dénomination traditionnelle, le surnom de Jacob, Israël : — Les révoltés devinrent les véritables Israélites ; les tribus de Juda et de Benjamin prirent le titre du groupe principal, — Juda, — et ce furent dans l’histoire les Judéens, les Juifs.

Jéroboam fortifia Sichem, sa capitale, dans les montagnes d’Éphraïm, et il fit édifier à Dan et à Béthel des temples où Jéhovah était adoré sous la forme du bœuf égyptien, de l’Apis : Et le roi fit deux taureaux d’or. La construction du temple unique, sur le mont Moriah, avait obligé jusqu’alors les Israélites pieux à faire le voyage de Jérusalem. Jéroboam dit au peuple : En voilà assez de vos voyages à Jérusalem... Voici ton dieu, Israël ; et il confia le service des temples nouveaux à des prêtres qui n’appartenaient pas à la tribu de Lévi. Les vieux Aaronites, déchus, et leurs serviteurs, les Lévites, se réfugièrent à Jérusalem. La faute que venait de commettre Jéroboam était grave, parce que, très superstitieux, il croyait, lui, à la mission divine des officiants et des nabis. En effet, son fils Abias étant malade, Jéroboam fit appeler le prophète judéen Achias, qui était à Jérusalem, pour qu’il vînt guérir Abias. Venu à Sichem, le nabi dénonça avec véhémence, et publiquement, les idolâtries coupables du roi d’Israël.

A Jérusalem, le roi Roboam demeura fidèle à Jéhovah pendant trois années ; ensuite, les divinités phéniciennes envahirent la Judée, avec la débauche rituelle qui était leur culte. Les sanctuaires sur les hauteurs se multiplièrent, le dieu d’Abraham et de Jacob se déforma de mille façons, on ne fréquenta presque plus le temple du mont Moriah.

Les Judéens ne savaient rien de ce qui se passait en Égypte, où le pharaon Sésac préparait cependant l’exécution du plan concerté jadis avec Jéroboam. L’influence de Sheshonk s’était étendue très loin, au sud, le long du Nil, jusqu’en Éthiopie, et il ne lui restait, pour consolider son pouvoir, qu’à démontrer la puissance de ses armes. Il fit cette démonstration, en donnant à sa troupe libyenne l’occasion d’un riche et facile butin. L’armée de l’Égyptien Sésac marche sur Jérusalem, monte en Judée, ayant à l’esprit le souvenir des récits merveilleux de Jéroboam, alors qu’il énumérait devant le pharaon les richesses de la maison divine. Le roi de Juda, pris de peur, consulta le prophète Semeïas qui lui reprocha son idolâtrie. L’éloquence du nabi stimula un instant le zèle des Judéens, le roi et les grands voulurent arrêter Sheshonk ; mais le prophète ordonna d’accepter l’invasion comme un châtiment de l’Éternel, mérité.

Sheshonk vint avec douze cents chars, soixante mille chevaux, une armée innombrable d’Égyptiens, de Libyens, de Soukhiens et d’Éthiopiens, prendre et piller Jérusalem, la maison de l’Éternel et la maison royale (970) ; et il ne quitta la Judée qu’en emportant les trésors de Jéhovah. Sur les murs d’un temple de Karnak, des sculpteurs inscrivirent les fastes du pharaon victorieux, avec l’énumération figurée des nations vaincues, parmi lesquelles Youda-Amalek, le roi de Juda.

Malheureusement pour Israël, — car la permanence d’un danger eût pu refaire l’union des Israélites, — les successeurs de Sheshonk en Égypte, — XXIIe dynastie (980-910), — ne surent pas utiliser la grande gloire de leur dynaste. Osorkon Ier, soleil gardien de vérité, Takelot Ier, dont le fils fut le chef du sacerdoce, Osorkon II, qui orna Bubaste, cette ville du delta où Sheshonk avait fondé sa dynastie, peuvent encore être nommés ; mais, après eux, passent, dans le silence de l’histoire indifférente, ou prise de dégoût, Sheshonk II, Takelot II, Sheshonk III et Sheshonk IV, pharaons nuls, portant des noms asiatiques, assyriens, et dont l’époque n’est signalée que par la splendeur du culte d’Apis, — Hapi, — coïncidant avec leur règne. Le veau d’or d’Israël est le dieu principal des Égyptiens de la XXIIe dynastie. Une statue du Nil, les légendes gravées sur les murs de Karnak et quelques textes du grand Sérapeum de Saqqarah, sont les monuments de ces rois, sous lesquels l’Égypte se meurt.

L’Égypte qui disparaît, c’est l’Égypte du nord, pleine d’Asiatiques et de Libyens ; l’Égypte du sud renaît, se reforme. Déjà du côté de l’Éthiopie il y a un royaume, constitué, avec son gouvernement et ses dynastes. Mais lorsque l’Égypte éthiopienne interviendra, Israël sera devenu la victime de ses discordes, Jérusalem et Samarie se seront porté des coups mortels.

Le roi de Judée, Roboam, étant mort (960), Abiam lui succède. Jéroboam marche aussitôt contre le nouveau roi de Jérusalem. Les juifs prirent Béthel, que les Israélites reprirent, et Abiam revint en Judée pour y mourir. Son successeur, Asa (958), voulut rétablir le culte de l’Éternel, persécuta les idolâtres, n’épargnant pas sa grand’mère Maacha qui sacrifiait à Istar. Il fit brûler l’image de la déesse, dans la vallée de Cédron, ordonnant la destruction des autels chananéens. Il laissa cependant les sanctuaires qui étaient sur les hauteurs, pour complaire aux prêtres hébreux venus en Judée.

Ayant reconstitué l’armée de Jéhovah, Asa repousse une invasion éthiopienne conduite par Zérach (Azerch-Amen), à Séphatha, et revient à Jérusalem victorieux, avec un butin ; le prophète Asarias ayant attribué la victoire à l’Éternel, Asa promit de réparer le temple. Un grand nombre d’Israélites vinrent à Jérusalem, parce que le roi de Juda venait de se montrer fort.

En Israël, Nadab, qui avait succédé à Jéroboam (956), est assassiné par un officier, Baasa, qui prend le pouvoir (955) et fait égorger tous les proches parents de Jéroboam, le premier monarque d’Israël. Apprenant le succès d’Asa contre les Éthiopiens, Baasa se fortifie à Rama, et voyant que les Israélites allaient à Jérusalem en grand nombre, il interdit toutes communications entre Israël et Juda. Baasa ne s’était pas trompé, le roi de Juda voulait reconstituer par les armes le royaume unique de David et de Salomon ; mais doutant de ses forces, il épuisa le trésor royal et le trésor du temple, pour payer l’alliance déplorable qu’il offrit au roi de Damas, Ben-Hidri, Ben-Hader.

Le roi de Damas, répondant aux sollicitations de Asa, envahit le nord de la Palestine (943), prenant des villes, tandis que le roi de Juda, venant du sud, enlevait Rama au roi des Israélites, faisant raser les fortifications dont les matériaux furent employés à construire les forteresses de Guebah et de Masphath. Asa revient à Jérusalem, glorieux, attribuant sa victoire à Jéhovah et lui consacrant son armée : Et les troupes firent un serment à l’Éternel, à haute voix, et par acclamations, au son des trompettes et des cors.

Le prophète Hanani, intervenant, reproche au monarque d’avoir acheté sa victoire au prix du trésor sacré, et le peuple, que l’éloquence de Hanani entraîne, se tourne contre son roi. Asa fit arrêter Hanani. Il y eut alors, en Israël, une lutte avouée entre les prophètes et les rois. Les rois succomberont ; le prophétisme s’élèvera sur les ruines de la royauté. Les nabis, théocrates démagogues, tribuns et non politiciens, très dangereux, passionnés au delà de toute mesure, prendront une extrême importance, mais ils ne donneront à l’histoire, en somme, qu’une série de personnalités distinctes, ayant chacune son but et son moyen.

Chez les Israélites, Éla qui vient de succéder à son père Baasa, l’usurpateur (932), ordonne le siège de Gibbethon, prise par les Philistins. Zamri, un capitaine, assassine le roi qui s’est enivré, à Thirsa, et prend le pouvoir ; mais l’armée proclame roi Amri (Omri), qui était généralissime, lève le siège de Gibbethon et marche sur Thirsa, la ville où règne nominalement l’assassin. Zamri ne rendit la ville qu’incendiée, après s’être jeté dans les flammes. Amri, choisi par l’armée, est proclamé roi d’Israël, tandis que le peuple, de son côté, a choisi comme roi Thebni, fils de Ginath. La bataille entre le peuple et l’armée dura quatre ans. Amri, l’emportant (931), régna seul.

La ville qui avait acclamé le vaincu, la capitale Thirsa, étant condamnée, Amri acheta sur une hauteur d’Éphraïm, près de Sichem, d’un Israélite nommé Samar, un terrain où fut bâtie la capitale nouvelle, Samarie : Et il surbâtit la montagne, et nomma la ville qu’il y bâtit Somorôn, du nom de Samar le propriétaire de la montagne. Puis Amri partit en guerre contre les Syriens, sans succès, et il mourut laissant le pouvoir à Achab (920).

Achab, qui était sous la domination de Jézabel, fille du roi des Sidoniens, fit ériger un autel à Baal, «dans la maison de Baal qu’il bâtit en Samarie, et un autel à Astarté. Les prêtres de Jéhovah, les prophètes surtout, qui étaient devenus très influents, qui s’étaient beaucoup multipliés, se dressèrent, groupés, par bandes, résolus, contre les prêtres de Baal, nombreux, protégés, nourris par la phénicienne Jézabel. Le pieu de Baal, — l’aschéra, — fut planté au milieu du temple, comme un défi, et les prophètes organisés, conduits par Élie, s’armèrent contre les prêtres idolâtres. Le peuple demeura neutre, indifférent, entre Jéhovah et Baal, entre le prophète et le roi, entre Élie et Achab, boitant des deux côtés. Le roi, indécis, tantôt lâche, tantôt violent, presque fou, adorait tous les dieux et tourmentait tous les prêtres, séduit par Jézabel et craignant Élie.

Élie le poilu, inflexible, cruel, révolutionnaire indomptable, aurait toléré les dieux d’Asie, si les Israélites avaient au moins reconnu la supériorité de Jéhovah. Il s’imposait au peuple par l’habileté de ses discours, par sa science prophétique, par ses miracles même. Achab se maintenait, donnant de la gloire au peuple d’Israël, pendant que Jézabel et Élie se querellaient.

Le roi de Damas étant venu pour prendre Samarie, l’armée du roi Achab lui infligea une grande défaite, dans la plaine d’Esdrelon, humilia Ben-Hidri, qui implora sa clémence, obtint sa liberté personnelle, et conclut un traité en vertu duquel les Syriens et les Israélites devaient réunir leurs troupes contre l’ennemi commun, quel qu’il fût.

Cependant Ben-Hidri, roi de Damas, qui avait gardé la ville de Ramoth, ayant menacé Israël, Achab offrit une alliance au roi de Juda, Josaphat, dont le fils Joram venait d’épouser Athalie, fille d’Achab et de Jézabel. Le roi de Juda hésitait à marcher contre Ben-Hidri, parce qu’il redoutait les prophètes de Jérusalem. Achab obtint un avis favorable de quatre cents nabis de Juda, et Josaphat s’unit au roi d’Israël, avec ses troupes. Le prophète Michée troubla Josaphat en prédisant un insuccès et la mort d’Achab. En effet, (900) Achab mourut d’une flèche qu’un soldat avait tirée par hasard.

Achab avait été un excellent roi, très politique, aux vues larges, désirant l’union de tous les Israélites, et l’ayant faite un instant. Il eût voulu vivre en paix dans son palais d’hiver, et reprendre, comme aux temps de Salomon, allié aux Phéniciens, le grand trafic qui avait enrichi la cité sainte. L’influence personnelle des prophètes était beaucoup trop grande pour que le rêve d’Achab pût se réaliser.

Le peuple, terrorisé, fanatisé, doutait de son roi, qui ne pouvait rien faire, pas même commander à ses troupes, sans les nabis : Mettez votre confiance en Jéhovah votre Dieu, et vous serez en sûreté... ; mettez votre confiance en ses prophètes, et vous triompherez ! Et il donna ses instructions à la troupe, et il plaça les chantres de l’Éternel qui chantaient des cantiques de louanges, en costume sacré, marchant à la tête des guerriers.

Josaphat avait fortifié Jérusalem, approvisionné les arsenaux, reconstitué l’armée en deux divisions, — Juda et Benjamin, — pendant que les prophètes envoyés en mission, prêchant la Loi de Moïse en Judée, y installaient leur influence. La mort d’Achab fit échouer l’expédition contre Ben-Hidri ; et lorsque Josaphat revint à Jérusalem, le prophète Jéhu osa le blâmer, bien qu’en termes mesurés. Alors le roi reprit son œuvre personnelle, réforma la justice, constitua un tribunal suprême composé de prêtres, de lévites et de quelques chefs de famille, et essaya, comme Achab l’avait désiré, de renouveler le règne de Salomon. Il fit construire des vaisseaux à Éziongaber ; mais, manquant de matelots phéniciens, la flotte fut détruite à la première tempête, dans le port. Le roi de Juda dut renoncer à cette entreprise, malgré les instances du roi d’Israël, le successeur d’Achab, Ochozias, qui était partisan d’une alliance fructueuse entre Jérusalem et Samarie.

Josaphat sut repousser brillamment une attaque des Moabites et des Ammonites coalisés, qui étaient venus prés d’Engaddi, mais qui s’étaient divisés et querellés, au moment de partager le butin. Le roi de Juda rejeta ces pillards en déroute au delà de la frontière, et il mourut (892) laissant sept fils dont l’aîné, Joram, avait eu sa part des charges royales.

Le successeur d’Achab en Israël n’avait régné qu’un an (900-899) ; sa mort avait donné beaucoup d’importance au prophète Élie. Blessé dans une chute, le roi avait envoyé des messagers pour consulter l’oracle de Baal-Zébuth, célèbre chez les Philistins, à Accaron. Élie avait arrêté les envoyés du roi, disant : N’y a-t-il pas de dieu en Israël, que vous alliez consulter le dieu d’Accaron ? Annoncez à votre roi qu’il ne descendra plus du lit sur lequel il est monté. Et le roi mourut, sans enfants, laissant son trône à Joram, son frère (899).

Joram d’Israël avait accentué l’alliance avec le roi de Juda, marchant avec loyauté à côté de Josaphat, lors de son expédition contre les Moabites « riches en troupeaux », disant à son allié, noblement, ce qui est à moi est à vous, mon peuple est votre peuple, mes chevaux sont vos chevaux.

Le prophète Élisée, qui venait de succéder au prophète Élie, et qui était brutal, ambitieux, déjà légendaire, faisait des miracles, effrontément. Laid, presque ridicule avec sa tête chauve, les enfants d’Israël le poursuivaient de leurs quolibets ; mais sa voix était douce, et il multipliait les pains, et il guérissait de la lèpre, et il ressuscitait les morts, et il donnait des fils aux femmes stériles.

La réputation du nabi Élisée était aussi grande chez les Araméens que chez les Israélites ; les femmes riches d’Aram et d’Israël comblaient de prévenances le très saint homme de Dieu. Au fond, Élisée était impitoyable. Lors de la guerre aux Ammonites, il s’écria : Cherchez-moi un musicien..., et quand le musicien eut commencé à jouer, raconte le Livre des Rois, la main de l’Éternel le toucha, et il dit : Voici ce que dit l’Éternel. Des fosses ! des fosses ! Élisée prêchait une guerre d’extermination : Vous détruirez toutes les villes fortes et belles des Moabites, vous abattrez tous les arbres fruitiers, vous boucherez toutes les sources d’eau, et vous gâterez toutes les bonnes terres en y jetant des pierres. De nombreux disciples suivaient ce nabi, qui effrayait Joram d’Israël, et qui nuisait en conséquence aux vues pacifiques du roi.

Le Joram de Juda (892-888), couronné, se défiant de ses six frères, les fit égorger, simplement. Il s’adonna ensuite au culte des divinités qu’adorait la phénicienne Athalie, sa femme. Il battit les Iduméens tributaires de Juda, révoltés, mais sans assujettir l’Idumée. La ville sacerdotale de Libna, furieuse des impiétés du monarque, cessa de lui obéir, et des Nomades, appuyés de Philistins nombreux, venus du sud, pillèrent les domaines du roi, tuèrent ses fils, sauf Joachaz et Ochozias. Joram mourut d’une maladie d’entrailles (888). Les prophètes refusèrent à son cadavre l’honneur d’un ensevelissement royal.