UNE MAÎTRESSE DE NAPOLÉON

LIVRE PREMIER. — DES TRÉTEAUX FORAINS À LA COMÉDIE-FRANÇAISE

 

III. — L'ÉDUCATION THÉÂTRALE, AMOUREUSE ET SENTIMENTALE.

 

 

Au petit matin le coche d'Amiens fait son entrée à Paris. A la barrière on visite les passeports ; les gendarmes consulaires inspectent le visage de chaque voyageur. C'est qu'on redoute dans Paris l'entrée d'un de ces féroces chouans, complices de Cadoudal qui a juré de tuer le Corse, de l'abattre sur le front de bandière de ses troupes, à la revue d'un décadi. Mais dans la diligence où George sommeille, les yeux bouffis, lasse de tant de heurts et de tant de cahots, il n'est rien de suspect. La porte se referme, le fouet du postillon claque, et la lourde patache se remet en marche sur le rude pavé du faubourg. Dans le matin blême et louche, la grande ville se réveille, se secoue. Des coqs chantent sur les fumiers dans les cours des nourrisseurs. Des fenêtres bâillent sur des chambres en désordre. Caracos volants, seins lâchés, cheveux noués à la diable, des filles bavardent déjà sur le pas des portes. On regarde passer la diligence crottée et boueuse, chavirant les malles, les' bourriches et les paquets, sur son impériale. Le jour n'hésite plus au ciel et monte au-delà des toits où luisent les tuiles bleues mouillées de la rosée nocturne. Le faubourg dépassé, le coche gagne le cœur de la ville, dépasse Saint-Eustache où grouillent les manants et les rustres de Bourg-Egalité, de Mesnil-Montant, de' Suresnes et de Vaugirard, autour de leurs paniers gonflés de légumes. Ce monde vociférant et chicaneur s'écarte, en maugréant, devant la voiture, invective le postillon et se gare de son coup de fouet cinglant. Rue Mazet. C'est une voie noire, étroite, pleine de bruit et d'aigres odeurs. Un grand vantail bée là sur une cour encombrée de diligences, sonore de cris de valets, pleine du bourdonnement des voyageurs venus pour prendre le coche, hâter un envoi, ou recevoir un parent, un ami, qu'amène, du fond d'une lointaine ville départementale, la voiture publique.

George, sa mère et sa nourrice, sont là, seules. Raucourt les a quittées, au début du voyage, pour continuer la route dans son carrosse. La tragédienne aime ses aises. Dans ce grand Paris qui leur est inconnu, où les jette la diligence, les trois femmes semblent perdues. Comme des naufragées, elles se serrent autour des épaves de leurs bagages, et, dans cette cour tumultueuse, les chevaux à l'abreuvoir s'ébrouent, les valets hurlent, les voyageurs s'interpellent, et personne ne se préoccupe des trois provinciales effarées, brisées du voyage, et les yeux un peu gros des larmes du premier exil.

Elles se décident cependant, empoignent leurs paquets et gagnent la rue. Dans les maisons obscures, lépreuses, penchées sur la rue comme pour s'abattre sur le passant, elles tentent de discerner l'auberge qui leur sera hospitalière et accueillante, et qui, aux prix modiques, n'entamera pas considérablement le maigre et pauvre pécule, que la petite Mme Verteuil serre dans sa main crispée. La rue Mazet dépassée, les voici dans la rue de Thionville, ci-devant Dauphine. Les porteurs d'eau, les marchands d'herbes potagères, les vendeurs d'orviétan, les crieurs de journaux, tout cela encombre la rue, tapage, grouille, ondule, circule. George et sa mère sont prises par le flot de la foule qui les pousse, les jette presque à la porte de l'Hôtel de Thionville. C'est le refuge espéré, cherché. Elles s'y précipitent, heureuses enfin d'échapper à cette hydre formidable qui s'étire par les rues du Paris à son réveil.

Hôtel de Thionville. C'est là que les trois femmes s'installent, c'est là qu'elles demeureront jusqu'au jour où un commencement de bien-être leur permettra une chambre meublée à l'Hôtel du Pérou — du Pérou ! — rue Croix-des-Petits-Champs, puis un petit entresol, bas et obscur, rue Sainte-Anne, au coin de la rue du Clos-Georgeot. Certes, leur vie dans ce garni modeste sinon pauvre, manquera longtemps de charme pour celle qui voit luire dans ses rêves les chandelles de ses débuts à la Comédie-Française. Mais cette vie, elle et sa mère la supporteront courageusement, avec cette coquetterie des femmes dont l'unique orgueil est de paraître. Elles sont pauvres, leur nourriture est souvent celte des paniers de légumes que, par diligence, le père Weimer envoie d'Amiens, la nourrice va laver le linge de la famille à la rivière, la mère use ses tristes yeux sur le travail ingrat qu'exigent les robes élimées, c'est la gêne, le besoin, c'est tout cela, et plus encore, mais elles vont à la Comédie-Française !

Les heures qu'elles passent à leur fauteuil de balcon, la fille lorgnée par les galants et les élégants, ne rachètent-elles pas les autres heures d'une vie pénible et difficile ? Mais cela c'est l'histoire de toutes les débutantes, et c'est l'histoire de George.

Dès le lendemain de son arrivée, elle fut prendre sa première leçon chez Raucourt.

La tragédienne habitait alors aux Champs-Elysées, la Chaumière dont Mme Tallien avait fait, au lendemain de Thermidor, le palais de l'Allée des Veuves. C'était une demeure à la fois rustique et princière où le style reflétait, si on peut dire, la littérature de Jean-Jacques Rousseau. Ce n'étaient que bosquets, charmilles, lacs en miniature, vallées de Lilliput, montagnes d'étagère, le tout semé dans un beau jardin à l'anglaise. Aux alentours, ces alentours que remplace aujourd'hui l'avenue Montaigne, s'étendaient des cultures maraîchères qu'arrosait, par de petits canaux artificiels, la Seine proche. C'était pour venir habiter dans cette demeure, où défila le beau monde des ruffians, des agioteurs, des politiciens et des crapules de la réaction thermidorienne, cour ordinaire de la fille Cabarrus, que Raucourt avait quitté, à la Barrière Blanche, son superbe palais dont on a décrit avec luxe le « beau salon aux boiseries sculptées et dorées, aux glaces magnifiques, aux portes à panneaux de glace, au plafond en ovale et superbement peint[1] ». C'est là, dans ce séjour fait pour la volupté de la vie, que, dans la nuit du 3 au 4 septembre 1793, Raucourt avait été arrêtée.

On connaît les événements. En pleine Terreur, la Comédie-Française demeurée royaliste seigneurs de l'ancien régime, qui entreteniez les comédiennes, n'y fûtes-vous pour rien ? s'était avisée de représenter une pièce réactionnaire, /a Paméla, du citoyen François, alors déjà de Neufchâteau. Cris, sifflets, ce fut là l'ordinaire tapage qui accueillit Paméla. Le Comité de Salut public s'inquiéta et rendit un arrêt ordonnant la fermeture du théâtre et l'emprisonnement des comédiens. Le 3 septembre, Barère, l'Anacréon de la guillotine, demandait à la Convention l'exécution de cet arrêt. Dans la nuit, les comédiens allaient aux Madelonnettes, les comédiennes à Sainte-Pélagie. Ce n'étaient là que des logis provisoires. Quelques semaines plus tard on transférait les uns à Picpus et les autres à la maison de suspicion des Anglaises de la rue des Fossés-Saint-Victor. C'était là que Raucourt s'était liée avec une dame de Ponty, « personne très distinguée, fille d'une première dame d'autours de la reine Marie-Antoinette », dit George. Au physique, Mme de Ponty était petite, frêle, élégante, avec ce je ne sais quoi de l’ancien régime que le nouveau dédaigna ne pouvant se l'assimiler complètement. Raucourt et elle, rassemblées par les hasards de la vie en commun, devinrent vite amies, au point que, libérée, l'actrice offrait à l'aristocrate ruinée par la Révolution, un gîte, la table, et le reste à sa convenance. A quel titre, pour quelles fonctions, Raucourt installa-t-elle Mme de Ponty chez elle ? Cela est assez vague, mais on le devine facilement. Une femme du monde dans le besoin, élégante, jolie, trouve toujours de quoi s'occuper utilement dans une maison à grand train comme l'était alors celle de Raucourt. « Ses goûts étaient peu d'accord avec l'existence qu'elle avait acceptée, écrit cependant George elle avait tout perdu, la nécessité entraîne. Comment satisfaire à ses habitudes de grande dame sans la main amie que Mlle Raucourt lui avait tendue ? Tout cela est triste et navrant. Passons. » Oui, passons, car on a peur de trop bien deviner le rôle de la petite Mme de Ponty auprès de Raucourt tout entière à sa proie attachée.

La société qui fréquentait la tragédienne était élégante. Il s'y rencontrait le prince de Hénin, Mme de Talleyrand, Mme Tallien, déjà séparée de celui qui avait étranglé Robespierre. Elle était reçue, en outre, dans les salons du plus élégant des directeurs, le ci-devant vicomte de Barras à qui Mme Tallien prodiguait alors les moins vénales de ses amoureuses caresses. « Mlle Raucourt que j'avais reçue dans le temps au Directoire en sa qualité d'artiste de premier ordre, » écrit Barras dans ses Mémoires[2]. Le fait que les habitués du salon de Barras faisaient bon accueil à la grande impure, à la lesbienne, scandale du régime disparu, prouve assez quelle était cette société et de quelle tolérance elle faisait montre. Le sourire qu'elle avait accordé à Joséphine de Beauharnais, elle ne pouvait pas le refuser à la masculine Raucourt.

George revint assez troublée de sa première leçon. Sa protectrice lui avait fait lire dans Cinna le rôle d'Émilie. « Elle me le lut ensuite : c'était bien certainement une grande artiste très savante, mais, pour une jeune fille, la voix un peu rauque[3] et très peu harmonieuse ne me séduisit point. Je croyais qu'il fallait, si je voulais parvenir, prendre cette voix et j'y trouvais une impossibilité qui me désolait. Attendons, dis-je à ma mère, je verrai peut-être plus clair. » Et elle attendit. La vie continua pour elle avec ses petites batailles quotidiennes et obscures, ses luttes sournoises. Un beau jour son frère débarqua à l'hôtel du Pérou. Il se sentait, lui aussi, une vocation artistique et il rêvait de faire de la musique sa carrière. Tout en suivant les leçons du grand Kreutzer, il s'appliquait à faire des cachets. Une fortune inespérée lui survint il fut mandé pour donner des leçons de musique aux enfants de l'ambassadeur de Hollande. Le pauvre garçon rapportait triomphalement ses modestes gains à l'hôtel du Pérou. Et George et sa mère allaient toujours à la Comédie-Française où Raucourt leur 'avait obtenu leurs entrées.

C'est un piquant et judicieux tableau que nous fait George, dans son manuscrit, de la troupe des Français sous le Consulat. Nous allons avoir l'occasion d'y revenir. Ces représentations, où triomphait le génie lyrique et hennissant de Talma, la laissaient, le soir, dans sa triste chambre d'hôtel, défaillante et angoissée. Elle se disait, et rappelle ses mots :

— Impossible comment peut-on faire pour arriver là ? Essayons, sans espoir ; courage, pauvre petite fille toute la famille attend si tu réussis, tu les rendras heureux. Courage donc, j'en aurai, je travaillerai

Et « je poursuivais mes études avec rage », dit-elle.

Les habitués des Français n'avaient pas été sans remarquer la présence fidèle de cette belle jeune fille, au masque tragique d'une si noble coupe. Quand elle arrivait avec sa mère, un léger mouvement se manifestait dans la salle, partait du parterre pour monter jusqu'aux loges. Toutes les lorgnettes se braquaient sur la beauté immobile de l'inconnue. Bientôt son nom se chuchota.

— C'est l'élève de Mlle Raucourt, disait-on ; elle lui donne des leçons pour la remplacer. Vraiment ? mais elle est trop jeune ![4]

Et confuse de la promesse de cette neuve gloire, George dit : « J'étais rouge comme une cerise, je n'osais plus bouger. » Ce fut bien autre plus tard, quand cette gloire commença à se manifester d'une façon plus éclatante. Aussitôt qu'elle était assise, le parterre applaudissait, et déjà des acclamations saluaient la beauté de celle dont on ignorait encore la puissance du génie tragique. Ces manifestations, c'est modestement que George les explique, en disant « On s'occupait beaucoup du théâtre... ensuite c'était un événement que le début d'une élève de Mlle Raucourt. »

Elle restait coi devant ces applaudissements. L'ancienne soubrette de Bayeux, mieux payée que quiconque pour en apprécier toute la valeur, s'étonnait de la gêne de sa fille.

Et celle-ci de lui dire, tandis que crépitaient les bravos inattendus

— Mais, maman, j'ai donc quelque chose de ridicule ?

La petite Mme Verteuil, toute rouge d'émotion, répondait.'

— Eh non, mais salue donc !

Et, au commandement maternel, George de saluer.

« Ah ! véritablement, j'étais au supplice ! » a-t-elle confessé depuis.

Elle était particulièrement assidue aux représentations de son professeur. Nous savons ce qu'elle pensait d'elle dans le rôle d'Idame, de l'Orphelin de la Chine. La pièce achevée, George et sa mère montaient saluer Raucourt dans sa loge. C'est une page charmante de ses Mémoires.

Je devais naturellement assister aux représentations de Mlle Raucourt, et, après la tragédie, me rendre dans sa loge ; c'était de rigueur à cette époque. On avait beaucoup de respect et de déférence pour les grands talents. Ce n'était ni le respect ni la déférence qui devait me guider ; plus que cela, la reconnaissance m'imposait un devoir que je remplissais avec joie et bonheur ! Il y avait toujours nombreuse société dans cette loge, il fallait être présentée à chaque personne. J'étais très timide : « Allons, mon enfant, montrez-vous donc, ôtez ce vilain chapeau qu'on vous voie » J'avais fait une grande maladie avant mes débuts, qui avait causé la perte de mes cheveux on fut obligé de me raser la tête Mlle Raucourt avait l'affreuse fantaisie de me montrer dans cet état, elle s'amusait de ma honte, elle me trouvait superbe comme cela... J'étais affreuse. Ah ! que je la maudissais de son admiration pour ma tête rasée !

 

Et le lendemain on retournait allée des Veuves.

En assumant l'éducation théâtrale de George, Raucourt avait accepté une charge qui lui dut paraître lourde souventes fois. En effet, nous le savons, une société nombreuse fréquentait chez elle. Il lui fallait concilier les plaisirs de la vie élégante aux devoirs de sa charge de sociétaire[5]. Le moyen entre ce temps de donner des leçons Ces leçons, de nombreuses visites les venaient interrompre. Le prince de Hénin semblait assidu au soin de les venir troubler. Raucourt, flattée dans son orgueil, par la beauté et les progrès de son élève, saisissait l'occasion au vol :

— Prince, vous allez entendre mon élève. Mon enfant, mets-toi là, et répète bien[6].

« L'enfant était de fort mauvaise humeur, dit George, et tremblait comme la feuille, mais il fallait obéir. »

Ainsi les leçons allèrent, un peu cahin-caha, coupées, interrompues, inachevées, heurtées, incomplètes. Un tel état de choses ne pouvait raisonnablement et sans graves inconvénients pour l'avenir de George et les minimes ressources de sa famille, continuer longtemps. C'est alors que cette charmante Mme de Ponty se piqua de rappeler Raucourt aux devoirs de sa promesse.

L'actrice venait d'acheter, à deux lieues d'Orléans, une propriété appelée La Chapelle, dont « elle était folle ». A vrai dire, c'était un véritable château, avec des étangs, une chasse, des parterres immenses, et ce dans un de ces admirables paysages qui, du noble et doux Vendômois où Ronsard chanta la Française Hélène, se prolongent au-delà de la molle et lente Loire.

Le château acheté, il ne se passa guère de semaine sans que Raucourt courût les routes de l'Orléanais. En songeant aux leçons perdues, Mme de Ponty s'exaspérait. Enfin, un jour, elle se décida à brusquer les choses.

— Fanny, dit-elle à Raucourt (car elle l'appelait Fanny. Pourquoi ? Nous l'ignorons). Fanny, à quoi songez-vous donc ? Cette pauvre petite ne débutera jamais au train dont vous y allez. Il faut en finir, je n'aime pas la campagne, mais par amitié pour Mme George et pour la petite, je me décide à partir pour la Chapelle, je les emmènerai. Là, au moins, nous vous tiendrons et n'accepterons plus vos mauvais prétextes[7].

Mme de Ponty avait trop raison pour que Raucourt songeât à protester. Sans doute comprit-elle sa part de responsabilité dans un avenir dramatique qu'elle-même avait pressenti et dont elle avait prédit l'éclat. Depuis les quelques mois que George était à Paris, sur son désir, par son invitation, son éducation dramatique n'avait point fait de sérieux progrès. Si désireuse de la compléter aujourd'hui, George devait, plus tard, reconnaître l’inutilité de cette éducation, la vanité de ces leçons. Ce qu'elle en a dit, voici plus de cinquante ans, est encore d'actualité aujourd'hui, et combien de débutantes prises par la névrose des planches, pourraient faire leur profit de ces lignes de celle qui fut peut-être la plus magnifique incarnation de la spontanéité dramatique, dans les annales de la scène française ?

Des leçons de déclamation ! s'écrie George, ceci m’a toujours paru dérisoire. Comment un maitre peut-il penser changer la nature d'un élève ? On peut guider, mais donnera-t-on de l'âme à qui n'en a pas, et du cœur ? Non. Donnera-t-on de la noblesse ? Non. Vous donnerez de la raideur, apprendre à marcher peut-être, mais donnera-t-on la démarche du désordre ? Non. De la passion ? À apprendre à faire des gestes, la physionomie, tout cela dérive de ce que vous éprouvez, des sentiments qui se passent en vous. Comment apprendre cela ? Est-ce que dans le monde on apprendra les gestes ? Vous commencez une conversation, le sujet vous intéresse, vous vous animez à mesure, vous gesticulez, juste votre physionomie reflète ce que vous éprouvez. A côté, vous avez une personne qui ne s'impressionne de rien, qui écoute froidement. Dites-lui d'avoir de la physionomie, elle sera grotesque, voilà tout. Non, la leçon est si ridicule ! Des conseils, des exemples à l'appui de ce que vous indiquez, pour développer une nature. On peut apprendre à lire, mais à jouer, non !

 

Mais en cette année 1802, George était loin de penser de cette manière. Elle gémissait en secret de la paresse de Raucourt, bénissait de son intervention Mme de Ponty et bouclait son paquet de hardes, devant que de monter dans la voiture de la tragédienne.

Un matin le carrosse aux belles portières vernies et peintes de guirlandes de fleurs brûla le pavé ci-devant du Roi, devenu la route Consulaire, et, sous la promesse riante d'un clair germinal, gagnait la Touraine où le château de la Raucourt attendait ses « commensales ».

 

 

 



[1] E. et J. DE GONCOURT, Histoire de la société française sous le Directoire.

[2] Mémoires de Barras, membre du Directoire, publiés avec une introduction générale, des préfaces et des appendices par Georges Duruy ; 1896, t. IV, chap. III, p. 162.

[3] « ... Un organe sonore, qui, toutefois, dans les dernières années qu'elle passa au théâtre, devint rauque au point d'en être choquant. » Galerie historique des contemporains, VIII, p. 19.

[4] Manuscrit de Mlle George.

[5] Raucourt avait été reçue sociétaire lors de sa rentrée à la Comédie-Française, le 11 septembre 1779, après un voyage en Russie.

[6] Manuscrit de Mlle George.

[7] « Cette chère petite femme se sacrifiait pour nous, » ajoute le manuscrit de Mlle George.