M. Blair[1] établit que, dans l’Italie romaine, depuis l’expulsion des rois jusqu’à la prise de Corinthe (de 244 à 608), il y eut un esclave pour un homme libre. L’auteur qui émettait, en 1833, cette assertion sans l’appuyer d’aucune preuve, eût été certainement plus circonspect s’il eût connu l’excellent mémoire de M. Letronne sur la population de l’Attique, publié en 1822 ; car on ne peut comparer, ni pour le commerce et l’industrie, ni pour le luxe et la richesse, l’Italie des six premiers siècles de la république à l’Attique depuis le commencement de la guerre du Péloponnèse jusqu’à la bataille de Chéronée. Or, M. Letronne a prouvé[2] que, dans cette période, la population esclave a été, au plus, de 110.000, et la population libre, y compris les étrangers, de 130.000 individus au moins de tout âge et de tout sexe. Il n’y avait donc pas dans l’Attique, à l’époque du plus grand développement de sa puissance, un esclave pour un homme libre. Mais nous possédons, pour l’Italie, un document positif, qu’un historien exact et érudit, Denys d’Halicarnasse, affirme avoir tiré des tables de recensement. Je n’en donnerai ici que la substance, car je l’ai exposé et discuté complètement dans un des chapitres précédents[3]. Il y avait alors, dit-il (an de Rome 278), plus de 110.000 citoyens romains ayant atteint l’âge de puberté, comme le dernier recensement l’avait prouvé ; un nombre triple du premier était fourni par les femmes et les enfants, les esclaves, les marchands et les étrangers exerçant les professions mécaniques[4]. On sait que l’âge fixé pour le service militaire, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de Rome, était de dix-sept ans jusqu’à soixante ; le reste de la population, ou 330.000, était composé des vieillards, des femmes, des enfants de condition libre, des esclaves, des affranchis ; plus des marchands ou artisans, tous métœques ou étrangers à la ville de Rome. Or, en mettant en usage ces données, suivant la méthode employée dans les tables de population de MM. Duvillard et Mathieu, nous trouvons pour Rome à cette époque :
En retranchant ce nombre du total de la population, 440.000, il ne reste pour les esclaves, les métœques et les affranchis, que 49.710 individus. Or, comme nous avons supposé qu’à Rome, en. 278, le rapport des métœques et des affranchis aux citoyens était de 1 à 12, nous trouvons 32.523 métœques ou affranchis, en tout 422.814 hommes libres et par conséquent 17.186 esclaves. Ainsi, la population libre et la population servile sont entre elles dans le rapport de 422.814 à 17.186, ou, à peu près, de 25 à 1. Le passage précieux de Denys d’Halicarnasse que je viens de citer, et qui avait été négligé jusqu’ici, est le seul, à ma connaissance, qui, dans toute l’Italie romaine, présente un rapport aussi direct de la population libre et de la population servile ; il détruit entièrement l’hypothèse de M. Blair, qui, depuis l’expulsion des rois jusqu’à la prise de Corinthe (244 à 608), admet au moins un esclave pour un homme libre : At least on slave to every free Roman. Pour obtenir ce rapport à d’autres époques de la république, il fallait, comme je l’ai dit, avoir pour bases de calcul dans l’Italie ancienne : D’abord, le produit moyen du blé ; Ensuite, la consommation journalière en blé d’un individu de famille citadine ou agricole ; Enfin, le nombre d’arpents cultivés annuellement en blé et le rapport de la semence au produit. Le produit moyen du blé dans l’Italie ancienne peut être
évalué, avec une grande probabilité, à 5 pour 1 du temps de Varron[5], quoique cet
auteur cite[6]
quelques cantons privilégiés de l’Italie et de l’Étrurie qui rendaient 10 et
15 grains pour 1. En effet, Cicéron, en parlant[7] des champs
léontins, l’un des meilleurs territoires de La consommation journalière en blé d’un individu de
famille citadine ou agricole nous est four-nie par des textes positifs de Caton,
de Salluste et de Sénèque. Cette base était d’autant plus importante à
établir et à vérifier, que sa détermination peut conduire à des résultats
très curieux, et servir à fixer la population de plusieurs pays soumis à la
domination grecque et romaine. En effet, comme l’impôt se payait en nature,
et qu’il était, ou le 5e, ou le 10e, ou le 20e,
ou enfin une partie aliquote du produit en grain, il sera facile, pour toutes
les contrées où l’antiquités nous a transmis le chiffre total de l’impôt,
d’obtenir, par un calcul très simple, le chiffre de sa population totale. Par
exemple, la population de Caton, dans le chapitre qui traite des aliments de la
famille agricole, fixe la nourriture des travailleurs, selon les diverses
saisons de l’année, à 4 et Salluste, dans un des fragments de son histoire[12], prouve que les
plébéiens, habitants de Rome, dotés par la loi frumentaire, recevaient
chacun, de même que les prisonniers, 5 modius ( Sénèque[14] attribue la même quantité d’aliments aux enclaves de la ville et aux comédiens : servus est ; quinque modios accipit. Ainsi, la consommation journalière en blé d’un plébéien[15], d’un esclave et
d’un prisonnier, dans la capitale était, par jour, d’un peu plus de L’assertion de Donatus[17], grammairien du IVe siècle, qui
attribue aux esclaves 4 modius de blé ( Ainsi, la consommation journalière d’un citadin de Rome
était d’un peu plus de J’ai cru nécessaire de vérifier, dans l’Italie et Pour assurer ma marche dans le grand ouvrage que j’ai entrepris sur la population et les produits de l’Italie sous la domination romaine, il fallait s’appuyer sur deux bases solides : le recensement et la consommation journalière. Le premier me donnait le nombre des citoyens libres ; je l’ai établi dans le Ier chapitre de ce livre, et je crois que cette question est résolue avec toute la précision que comporte le sujet. Pour obtenir le nombre des esclaves et introduire dans
l’arithmétique politique un certain degré d’exactitude, il était important de
fixer la consommation journalière en blé de l’individu dans l’Italie ancienne
et moderne ; de longues et minutieuses recherches ont été faites pour obtenir
ce chiffre. Pendant trois voyages en Italie, je suis venu à bout de me le
procurer dans les parties du Piémont, du Milanais, de J’ai obtenu, dans chacun de ces pays, communication des registres de 200 familles agricoles qui, pendant plusieurs années, avaient pesé exactement le blé qu’elles mettaient au moulin, la farine qu’elles en retiraient et le pain produit par cette farine. La moyenne tirée de ces 1000 registres particuliers, qu’on a lieu de croire exacts, a donné : Pour la consommation journalière en blé d’un individu de
famille agricole en Italie, en nombre rond, J’ai tiré la même moyenne de 2000 familles agricoles de
vingt départements de La moyenne de consommation journalière, en pain de blé,
s’est trouvée aussi Celle d’un individu à Paris est de Le chiffre n’était pas connu jusqu’ici pour les familles agricoles. Un fait remarquable peut se déduire de ces calculs : c’est qu’un rapport à peu près semblable existe chez les Romains et chez nous entre la consommation du citadin et du campagnard. Ainsi, nous avons pour la quantité de pain consommée par jour à Rome :
En France :
M. Édouard Biot est arriva, sans connaître mon travail, à
un résultat semblable pour J’ai regretté de n’avoir pu prendre une base plus large que celle de 3000 familles, pour obtenir avec plus de précision la moyenne de la consommation journalière de l’agriculteur en France et en Italie ; mais on sent aisément la difficulté d’obtenir ces renseignements. Il n’y avait rien de fait, à ma connaissance, sur cette matière, et le résultat de ce long et pénible travail offrira du moins une approximation basée sur quelque chose de positif. Après ce résumé, qui est moins une digression que l’établissement d’une base nécessaire au calcul, je reviens à l’Italie ancienne, et je dois chercher à expliquer la cause de cette grande consommation de pain, donnée comme moyenne par Caton au vie siècle de Rome, et de la consommation en blé aux VIIe et VIIIe siècles, qui nous a été transmise par Salluste et par Sénèque. Les Romains mangèrent d’abord le blé cru ou seulement ramolli dans l’eau[22] ; ensuite ils s’avisèrent de le griller. Pline nous apprend que c’est Numa à qui l’Italie doit les procédés de torréfaction des grains, l’invention du four et des vases à griller le froment. Enfin l’on arriva au grand art de moudre, et d’abord on mangea crue la pâte faite avec cette farine. On se servait, pour moudre le grain, d’un pilon ou de deux pierres frappées ou tournées l’une sur l’autre, et c’est de là que, même quand l’usage du pain fut devenu commun, dans les sacrifices, qui conservaient toujours l’image de la vie et des mœurs des anciens temps, on garda l’habitude de piler sur la pierre et de rôtir au feu les grains. C’est cette pâte crue, pals, que le soldat romain apprêtait pour plusieurs jours ; c’est la σταϊτα et le μάζα[23] des Grecs, excepté que cette dernière pâte était mêlée d’huile et se faisait de farine d’orge broyée au pilon ou à la meule. Aussi ne préparait-on cette pâte que pour un jour, de peur qu’elle ne s’aigrit. Enfin on inventa le van, qui nettoie le grain, on trouva le moyen de séparer le son de la farine ; plus tard, et après beaucoup d’essais malheureux, on ajouta le levain, et d’abord on mangea le pain cru, jusqu’à ce que le hasard eut appris qu’en le cuisant on l’empêchait de s’aigrir et on le conservait bien plus longtemps. Ce ne fut qu’après la guerre contre Persée, l’an 580, que Rome eut des boulangers ; Pline a marqué soigneusement cette époque. Comme les Romains n’ont connu, avant l’ère chrétienne[24], ni les moulins
à vent ni cette espèce de pierre meulière[25] particulière à Parmentier a prouvé que, depuis une époque assez
rapprochée, le siècle de Louis XIV par exemple, l’art de moudre a reçu en
France de bien grands perfectionnements, que la différence de l’ancienne à la
nouvelle mouture peut s’étendre jusqu’à la moitié en sus du pain fourni par
la même quantité de blé. En effet on a assigné d’abord 4 setiers, puis 3,
enfin 2 setiers de blé pour la consommation annuelle d’un habitant de Paris,
qui n’est plus aujourd’hui que de 1 1/3 setier ou à peu près Ainsi s’explique facilement l’énorme disproportion entre la consommation journalière de blé chez les Romains et chez nous ; la raison en est toute dans l’imperfection des procédés de mouture et de panification. Ainsi doit s’expliquer aussi un fait remarquable signalé par Pline (XVIII, XX, 2), et que M. Bœckh s’est contenté d’indiquer en passant, probablement parce qu’il n’en a pas soupçonné la cause. La farine se vendait à Rome, suivant sa qualité, 40, 48 ou 96 as le modius. Ces prix, si élevés relativement aux cours des grains à cette époque[26], ont leur raison dans l’imperfection des procédés de mouture, qui étaient encore dans l’enfance et devaient entraîner des frais considérables. Il s’agit maintenant d’obtenir la quotité d’arpents
cultivés annuellement en blé dans l’Italie ancienne. L’antiquité ne nous a
point transmis ce chiffre, mais nous espérons y arriver par un rapprochement
entre l’Italie ancienne et l’Italie ou Nous prendrons d’abord la portion de l’Italie désignée par Polybe[27], et qui, en 529 de Rome, présente, pour la population mâle libre, de dix-sept a soixante ans, 750.000 individus. La domination romaine, comme je l’ai dit, se terminait alors, vers le nord, au 44e degré de latitude, sur la ligne qui, de l’embouchure du Rubicon dans l’Adriatique, coupe l’Italie parallèlement et aboutit dans la mer de Toscane au port de Luna. Rome occupait toute la péninsule depuis cette ligne jusqu’au détroit de Sicile. Cette portion de l’Italie, représentée aujourd’hui par le
royaume de Naples, moins D’après le beau travail publié en 1836 sur la statistique
de Admettons donc qu’il y eût, sous la république, dans la
portion de l’Italie que j’ai indiquée, Nous avons fixé à 5 pour 1 le rapport du produit à la
semence ; mais avant de faire usage de cet élément, il est indispensable de
savoir à quelle quantité s’élevait la semence pour chaque hectare de
superficie. Varron nous apprend qu’on semait cinq modius
de froment dans un jugère de terre[37]. Cinq modius équivalent à 66 125/1000e livres
anciennes, et un jugère à 25 ares 28 centiares. A ce compte, la semence d’un
hectare aurait été de 262 715/1000e livres de blé, et son produit brut de 5
fois cette quantité. Mais il faut toujours déduire de ce produit la semence
de l’année suivante, ce qui réduit le produit net à 4 pour 1, rapport qui est
du reste donné par Columelle, comme nous le montrerons ailleurs. Ainsi le
produit net d’un hectare était chaque année de 1.050 4/5e livres de blé, et,
par conséquent, les Nous avons déjà fixé les quantités de blé nécessaires à la consommation d’un individu de famille citadine ou agricole. Ces quantités n’étant pas identiques, il importerait de savoir dans quelle proportion étaient les paysans et les citadins par rapport à la population totale. Nous pouvons admettre sans hésiter que le quart de la population habitait les villes, et que les trois autres quarts étaient disséminés dans les campagnes. En France, par exemple, où l’on compte 32.000.000 d’habitants, les chefs-lieux d’arrondissement et de département ne renferment ensemble que 4.680.000 individus environ. A ce nombre il faudrait ajouter la partie de la population des bourgs et des villages qui, assez riche pour ne pas se livrer aux travaux agricoles, rentre, quant à la consommation, dans la classe des citadins. Mais on aurait beau forcer tous les calculs, on ne dépasserait certainement pas le nombre de 8.000.000, qui forme le quart de la population totale du royaume. Reprenons maintenant les éléments que nous avons réunis et
arrivons à la solution du problème. Un campagnard consommait Polybe donne, d’après les tables de recensement, le nombre des citoyens en âge de porter les armes, c’est-à-dire de dix-sept à soixante ans, pour l’an de Rome 529 ; ce nombre est de 750.000 individus. D’après les tables de population calculées par M. Duvillard et corrigées par M. Mathieu[38], le nombre des individus de tout sexe, de dix-sept à soixante ans, pour une population de 10.000.000, est de 5.626.819 ; d’où, par une simple proportion, nous tirons 2.801.301 individus de tout sexe et de toute condition dans la limite de dix-sept à soixante ans pour la population totale de l’Italie en 529, qui était de 4.978.484 individus. Dans les tables que nous venons de citer, le nombre des femmes est réputé égal à celui des hommes. Ainsi, en doublant le chiffre de 750.000, qui, d’après Polybe, représente les mâles libres de dix-sept à soixante ans, nous trouverons, pour la population libre mâle et femelle de dix-sept à soixante ans, 1.500.000 têtes, et il nous restera pour la population affranchie, métœque, esclave, mâle et femelle, du même âge, 1.301.301 individus. Il faut maintenant tenir compte de la population de tout sexe et de toute condition depuis la naissance jusqu’à dix-sept ans, et depuis soixante ans jusqu’à la mort. Une population de 10.000.000 d’individus en renferme 3.485.535 de la naissance à dix-sept ans, et 887.646 depuis soixante ans jusqu’à la mort, en tout 4.373.181 ; nombre qui, pour la population totale de l’Italie telle que nous l’avons établie, se réduit, au moyen d’une proportion, à 2.177.181 individus. Tâchons maintenant de démêler dans ce nombre les hommes et les femmes libres des hommes et des femmes esclaves, métœques et affranchis. Nous venons de voir que, sur 2.801.301 individus de dix-sept à soixante ans, il y avait 1.500.000 individus libres et 1.301.301 esclaves de tout sexe. Une dernière proportion basée sur ces données nous conduira au résultat que nous cherchons. Mais il importe de faire observer que cette manière de procéder est très défavorable à l’opinion que je cherche à établir, car l’éducation des esclaves ne présentait pas assez de profit pour qu’on eût beaucoup de ces serviteurs depuis la naissance jusqu’à quinze ans. Aussi, dans cette première période de la vie, le rapport de la population esclave à la population libre devait-il être extrêmement faible. De plus, les hommes libres, operarii, mercenarii, étaient, comme je l’ai déjà dit, préférés pour la culture des grains, des prés naturels ou artificiels, des vignes, etc. Cet avis une fois donné, établissons notre proportion et tirons-en la conséquence. 2.801.301 : 2.177.181 : : 1.301.301 : x ; D’où x = (2.177.181 * 1.301.301) / 2.801.301 = 1.011.376 Il y aurait donc 1.011.376 esclaves, métœques ou affranchis, de tout sexe, de la naissance à dix-sept ans et depuis soixante ans jusqu’à la mort ; nous en avons trouvé 1.301.301 dans l’âge de dix-sept à soixante ; ainsi, le total des individus, hommes et femmes, esclaves, affranchis ou métœques, était, dans l’Italie en 529, de 2.312.677. La population libre, de la naissance à dix-sept ans et de dix-sept ans jusqu’à la mort, est, d’après le calcul que nous venons de faire, de 1.165.805 ; celle de dix-sept à soixante ans s’élevait à 1.500.000 ; le total est de 2.665.805. Il n’y a qu’une légère différence entre ce nombre et celui que nous avons trouvé plus haut en employant des éléments de calcul différents. En additionnant les deux totaux partiels que nous venons d’obtenir (2.312.677 + 2.665.805) nous retrouvons, pour la population entière de cette portion de l’Italie, le nombre que nous avait fourni le calcul des consommations, 4.978.482. Ainsi, en 529, dans la partie de l’Italie que nous avons considérée, la population libre était à la population affranchie, métœque ou esclave, à peu près comme 26 est à 23. |
[1] Ch. I, p. 10 et 15.
[2] Mém. de l’Acad. des Inscr., t. VI, p. 192-220.
[3] Voyez ci-dessus, livre II, ch. I.
[4] Ant. Rom., IX, 583, lin. 24.
[5] C’est encore la
produit moyen dans les États de l’Église, cinque
per uno, d’après NICOLAI, Memorie sulle campagne et sull’ annona
di Roma, in-4°. Rome, 1803, t. III, p.
[6] De re rust., I, XLIV, 1, 2.
[7] Verrin., III, 47.
[8] J’abrège cette discussion, qui sera traitée à fond dans mon troisième livre.
[9] III, III, 4.
[10] Voyez dans mon
quatrième livre, les chapitres sur l’administration romaine en Italie et dans
les provinces, et ci-dessous le ch. VIII, la population de
[11] Familiœ cibaria qui opus facient, per hiemem, panis P. IV. Ubi vineam fodere cœperint, panis P. V, usque adeo dum ficus esse cœperint ; deinde ad P. IV redito. CATO, De re rust., ch. LVI.
[12] Lib. III, c. X, t. II, p. 75-77, éd. Havere. Cf. lib. I, c. VI, p. 13.
[13] Au lieu de possunt ; correction heureuse de Juste Lipse, Elect., II, 8.
[14] Epist. LXXX, in fine.
[15] Alexis Comnène, vers l’an 1200, assignait aux ecclésiastiques 50 modius de blé par an, un peu moins de deux livres par jour. Constit. imper., p. 287, éd. Goth.
[16] Orat. I, c. 41.
[17] Ad Terantil Phorms., I, I, 9.
[18] Comment. in Caton., t. V, p. 126.
[19] Bœckh, Écon. polit. des Athéniens, p. 133, calcula la population totale de l’Attique d’après cette donnée : 7 médimnes 3/8 pour 354 jours. Il dit que c’était aussi la ration du soldat romain. Cette évaluation est trop faible, les hommes libres mangeaient plus. Les esclaves ne recevaient que ce qui leur était nécessaire pour vivre et non pour se nourrir complètement. M. Éd. Biot a prouvé qu’il en était de même en Chine.
[20] Juste Lipse, Elect., I, 8, t. I, p. 249, col. 1, est tombé dans la même erreur au sujet de ce passage de Polybe.
[21] Système monétaire des Chinois, Journal asiatique, 3e série, t. IV, p. 122.
[22] HEYNE, Opusc. acad., t. I, De Frugum sativarum panificlique originibus, p. 367.
[23] Hesychius, voc. Μάζα. Constantin, lexic., end. v.
[24] CONSTANTIN (v. Μύλη) dit : Molæ usus in Cappadocia repertus manuariæ primum. Inde alias inventus usus earum quæ ad ventum ; et, paulo ante Augustum aquariœ Romæ in Tiberi primum factæ, Pompon. Sabinus auctor est. Voy. MONGEZ, Mém. de la classe d’hist. et de litt. ancienne, t. III, p. 446.
[25] Silex meulière de M. ALEXANDRE BRONGNIART, Dict. des Sciences natur., au mot Silex. — Quartz agathe de la minéralogie d’Haüy.
[26] Voyez liv. I, ch. XI.
[27] II, XXIII, 9. Voyez ci-dessus, ch. I.
|
|
lieue. carr. |
Royaume de Naples (continent) |
4100 |
|
États de l’Église |
2250 |
|
Duché |
de Toscane |
1098 |
|
de Modène |
272 |
|
de Lucques |
54 |
Total . . . . . . . . |
7774 |
Voyez
Malte-Brun, éd. Huot, 1836, t. VII, p. 401, 338, 358. La lieue dont il est fait
usage est de 2280 1/3 toises.
[29] Tableau XXV, p. 108.
[30] Voici la division
du sol de
|
Hectares |
ares |
centiares |
Terres labourables |
25 |
75 |
24 |
Prés |
4 |
1 |
42 |
Vignes |
2 |
37 |
8 |
Bois |
7 |
28 |
25 |
Vergers, pépinières et jardins |
|
13 |
31 |
Oseraies, aulusies et saussais |
64 490 |
13 |
12 |
Étangs, abreuvoirs, mares, etc. |
|
61 |
16 |
Landes, pâtis, bruyères, etc. |
7 |
49 |
0 |
Canaux de navigation |
1 631 |
41 |
0 |
Cultures diverses |
|
25 |
64 |
Propriétés bâties |
|
92 |
29 |
Routes, chemins, places publiques, rues, etc. |
1 |
91 |
47 |
Rivières, lacs, ruisseaux |
|
51 |
84 |
Forêts, domaines non productifs |
1 |
32 |
51 |
Cimetières, églises, presbytères, bâtim. publ. |
14 847 |
75 |
39 |
Total . . . . . . . . |
52 |
88 |
72 |
[31] Journ. asiat., 3e série, t. V, p. 329.
[32] PLINE, XVIII, 46, éd. Hardouin.
[33] Cf. VARRON, I, XXIX, 1. - COLUMELLE, II, X, 7. - VIRGILE, Géorgiques, I, 71. - PLINE, XVIII, 50.
[34] Tome III, p. 222.
[35] Voyez ci-dessous, livre III, ch. XI, sur le revenu des terres labourables.
[36] Nicolaï (ouvr.
cit., t. III, p. 218 et suiv.), après avoir distrait de la superficie
totale des États Romains les parties occupées par les routes, les chemins, les
rivières, les torrents, les fossés, les marais, les lacs, les étangs, les
terrains stériles, les propriétés bâties, les vignes, les vergers, les
olivètes, les prairies, et un quart pour les jachères, obtient, pour la
quantité de terrain cultivée annuellement en blé, 600 mille rubbio, égalant,
[37] Seruntur in jugero v modii tritici. Lib. I, c. XLIV, 1.
[38] Annuaire du Bureau des longitudes pour 1839, pp. 178, 179, et table III, p. 184.