Acindynus

 

par Durdent

 

 

ACINDYNUS (SEPTIMIUS), consul avec Valerius Proculus, l’an 310 de Rome, est surtout connu par un fait assez remarquable qui eut lieu à Antioche, lorsqu’il était gouverneur de cette ville, et que St. Augustin a rapporté. Un homme qui ne payait point au fisc la livre d’or à laquelle on l’avait imposé, fut mis en prison par ordre d’Acindynus, qui déclara qu’il le ferait mourir, si, à un jour marqué, il ne s’acquittait pas. Le prisonnier avait une très belle femme, dont un homme fort riche était épris : ce dernier saisit l’occasion, et offrit la livre d’or à la femme, à condition qu’elle écouterait sa passion; elle crut ne devoir prendre aucun parti sans consulter son mari. Celui-ci, plus sensible à la conservation de ses jours qu’à celle de son honneur, lui ordonna de se rendre à des désirs si peu délicats ; elle obéit, et reçut dans une bourse d’or qui lui avait été promis ; mais cet homme, méprisable sous tous les rapports, y en substitua une autre qui ne contenait que de la terre. Aussitôt quelle eut reconnu la fraude, la femme alla se plaindre au gouverneur, et lui raconta ingénument la vérité. Acindynus se reconnut coupable d’avoir, par ses rigueurs, réduit les deux époux à cette extrémité. Il se condamna à payer au fisc la livre d’or, et adjugea à la femme le champ d’où provenait la terre trouvée dans la bourse. Bayle et d’autres biographes ont cru qu’il importait d’examiner si, d’après la manière dont St. Augustin raconte cette aventure, il approuve ou non la conduite da cette femme. Bayle soutient l’affirmative, et a trouvé de nombreux contradicteurs. Quoi qu’il en soit, des phrases de St. Augustin, citées par Bayle, prouvent au moins que ce saint n’avait pu sur cette affaire des idées bien fixes.