Après Péronne, Louis XI se montra quelque temps encore le fils soumis et respectueux du Saint-Père. Il accepta la création par le pape de l'Université de Bourges, accordant aux docteurs, régents, écoliers, officiers et suppôts d'ycelle les mêmes libertés et privilèges qu'à ceux des autres universités[1]. Il ordonne en même temps au Parlement de Paris d'enregistrer et de publier les lettres relatives à ladite université[2]. Il approuve une bulle pontificale autorisant les habitants de Tournay à construire un nouveau couvent pour les religieux de Sainte-Claire. Il accorde l'amortissement du lieu où le couvent sera bâti et place sous sa protection le monastère, sans toutefois le soustraire il la juridiction des tribunaux ordinaires[3]. Il ratifia les bulles pontificales portant changement de l'église de Luçon — qui était de fondation royale — de régulière en séculière[4]. Par contre, il défendait au chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges de recevoir aucune résignation de prébendes qui n'aurait pas été faite ès-mains d'autres que nous, au lieu de les résigner à aucuns à leur pousté et voulenté[5]. Cette défense ne fut, semble-t-il, pas observée strictement, car le roi, un mois après à peine, dut intervenir et ordonner audit chapitre de recevoir dans la prébende devenue vacante par la résignation de Michel Sauvage, Lambert Grignon, licencié en loys et bachelier en décrets[6]. Enfin le Parlement, s'obstinant à ne point publier ses lettres sur l'université que le pape avait érigée en la ville de Bourges, Louis XI lui enjoignit une foiz pour toutes et sans plus en faire de delay ou difficulté soulz umbre des oppositions faictes de procéder incontinent à la dite publication car tel est nostre plaisir, dit-il[7]. Malgré cet échange de bons services, les rapports entre Paul II et Louis XI s'aigrirent bientôt de plus en plus. Une brouille presque complète survint lors de la trahison du cardinal d'Angers qui mit violemment aux prises les théories absolutistes du roi et du souverain pontife. La carrière de Jean Balue fut tout aussi éclatante et rapide que celle de Jean Jouffroy, mais elle ne devait pas se terminer aussi heureusement, sous le règne de Louis XI du moins. Cet ambitieux, très intelligent, très actif, d'un esprit pénétrant, facile et enjoué, d'une habileté remarquable, que l'on a méprisé à bon droit, mais qu'il faut aussi justement apprécier[8], eut, dès son arrivée à la cour en 1463, une fortune surprenante. Tour à tour conseiller et aumônier du roi, maitre clerc à la Chambre des comptes, il devint évoque d'Angers en dépossédant son bienfaiteur et cardinal grâce à la souplesse politique dont il fit preuve en 1467, s'inspirant de Jouffroy qu'il prit comme modèle et qu'il égala. Il ne fut pas, comme on l'en a accusé, l'inspirateur de Péronne. Il travailla au contraire de tout son pouvoir à sortir Louis XI de ce mauvais pas. Mais son crédit ayant fortement baissé après cette aventure qui faillit se terminer si tragiquement, Balue, pour reconquérir la faveur royale, se lança dans une série d'intrigues qui l'amenèrent à la trahison. De concert avec l'évêque de Verdun[9], Hapaucourt[10], qui détestait le roi et voulait se venger de lui, il ébaucha, en 1469, un nouveau Bien public. Mais Louis XI éventa le projet. L'un des messagers de Balue fut pris et les deux prélats furent aussitôt enfermés. Le cardinal fut interné à Montbazon et commis à la garde du sire Jean d'Estouteville, seigneur de Torcy et de Blainville, conseiller et chambellan du roi, grand maitre des arbalétriers et autres[11]. Louis XI, en prince vindicatif qu'il était, s'acharne dès ce moment après lui. Il lui reprocha aussitôt ses faveurs, son ambition. On lui fit même un crime de vouloir aspirer à la papauté[12]. Le roi déclara qu'il était l'auteur responsable de Péronne et de l'abolition de la Pragmatique. En même temps, il nommait une commission de huit membres pour le juger[13], saisissait ses biens et les distribuait, suivant l'usage, à ses juges, non sans en conserver une part qui fut vendue au profit du trésorier des guerres pour le service de Sa Majesté[14]. Louis XI faisait aussi saisir le temporel du cardinal et les deniers en provenant étaient distribués par ordre des commissaires[15]. Il nommait Jean-Martin d'Argouge pour gérer les biens de l'évêché d'Evreux et de quelques abbayes[16], et s'emparait d'un certain nombre de prieurés dont était pourvu le cardinal[17]. De plus, il réinstallait à Angers, Jean de Beauvau, malgré le chapitre qui s'adressait vainement au souverain pontife[18]. Jean de Beauvau géra quand même, en vertu de lettres royales, le temporel d'Angers. Il voulut aussi remplir les fonctions épiscopales, ce qui amena des troubles assez graves à Angers. A Verdun, le roi installa, à la place de Haraucourt, Lenoncourt. Le pape lança, au sujet de cette affaire, diverses bulles, mais le roi fit défendre aux évêques et archevêques du royaume de les publier. Pour mettre Paul II au courant, Louis XI lui envoya le premier président du parlement de Dauphiné, Pierre Gruel, dont l'ambassade de 1465 avait été si peu heureuse et qui ne réussit pas davantage. Paul II était déjà circonvenu par les ambassadeurs bourguignons, Ferri de Cluny et Guillaume de Rochefort, qui lui avaient fait entendre que leur maître avait un intérêt tout particulier à voir les efforts du roi échouer[19]. Le roi expédia alors, pour justifier l'arrestation des deux prélats, un nouvel ambassadeur, Guillaume Cousinot, seigneur de Montreuil, gouverneur de Montpellier, qui partit en août 1469. Il devait demander la nomination d'une commission in partibus pour instruire le procès. Les intentions de Louis XI sont à ce moment très nettes. Il veut faire triompher le principe de la juridiction laïque. Les ambassadeurs italiens en France, notamment Sforza de Bettini, nous renseignent à merveille sur toute cette affaire. Le roi reçut les approbations de Galéas Sforza qui lui furent particulièrement agréables. Il voulut obliger les prélats incarcérés à lui avouer ce qu'ils avaient écrit au souverain pontife, et il priait le duc de chercher à le savoir pour l'en informer[20]. Ce qui n'est pas moins curieux à connaître, c'est l'attitude du légat, Falco de Sinibaldis, attitude sur laquelle le même ambassadeur nous renseigne fort exactement. Après avoir touché à Lyon les deniers de la dime, Falco n'avait pas voulu revenir auprès du roi et s'était retiré à Avignon. Louis XI, qui n'avait pu réussir à lui enlever cet argent di tenere li dicti denari sequestrati, le rappela à la cour pour arriver par son intermédiaire il obtenir du souverain pontife la condamnation de Balue et d'Haraucourt. Le légat obéit et arriva le 17 juin à Tours. Il s'excusa de son retard en le mettant sur le compte de la maladie. Mais, dit Sforza, il est certain que Falco n'a attendu que pour connaitre les sentiments du pape che credo più tosto sia stato per aspectare la voluntà del papa[21]. Le roi, qui ne le vit pas dès son arrivée, lui dépêcha le gouverneur de Roussillon pour lui exposer les crimes des prélats et pour demander l'envoi d'une commission pontificale chargée de les dégrader. Louis XI voulait pour éviter les formalités et les longueurs que le légat lui-même en fût chargé. Falco répondit que le pape ne demanderait certainement pas mieux et il attendit à Tours la réponse de Paul II au président du Dauphiné. Elle fut, nous le savons, négative. Quant au cardinal, non seulement il écrivait au pape pour l'intéresser à sa cause, mais encore il tentait de s'enfuir. Il offrait pour cela 22.000 écus à ses gardiens qui acceptaient et l'invitaient à écrire à un marchand de Paris qui devait les leur remettre. Ils s'empressaient alors d'avertir le roi qui faisait encaisser la somme, donnait 4.000 écus au châtelain, 2.000 au capitaine des archers, conservait le reste et le cardinal n'en était que plus étroitement surveillé et il cardinale resta dove lo era, guardato meglio che prima, conclut philosophiquement Sforza de Bettini. Les intrigues de Balue avec Paul II ayant continué, le roi se, décida à envoyer au pape Cousinot, qui fut accompagné par le sénéchal de Limoges (1er août 1469). Ils devaient démontrer les erreurs et les trahisons du cardinal pour obtenir sa dégradation et sa mise au supplice. Ils sont aussi envoyés pour essayer de régler les questions de décimes, de primaties et autres affaires religieuses pendantes entre le roi et Paul II[22]. Mais, ajoute fort judicieusement Bettini, ils ne seront pas d'accord et le roi est si peu sûr d'obtenir la dite dégradation que ce sont là motifs pour lui de provoquer la tenue d'un concile, de retirer l'obédience au pape et de prier les autres souverains de l'imiter. L'ambassade Cousinot, partie en août 1469, n'arriva à Rome que le 23 novembre. Elle s'arrêta, dans son voyage, dans les Etats du duc de Milan. Nous connaissons cette particularité, grâce il une dépêche d'un agent milanais, Jean-Pierre Panigarola, qui transmet ex Avigliana, le 8 octobre 1469, à son maître les renseignements qu'il a appris sur les projets de Cousinot[23]. Il était allé à sa rencontre à Suse. Il le joignit à Avigliana et le reçut avec les plus grands honneurs, suivant en cela les instructions du duc auquel le roi avait par lettre spéciale recommandé ses ambassadeurs et le nonce du pape, Falco[24]. Les ambassadeurs comptaient, dit-il, se rendre en premier lieu chez le marquis de Montferrat, mais il essaiera de les faire venir d'abord à Novare. Il annonce aussi la présence du légat qui intrigue fortement, pour montrer qu'il est des amis du duc. Les ambassadeurs, auxquels le roi a donné 600 écus, sont chargés d'une mission de confiance auprès du pape. Le roi c'est Falco qui le lui a appris a fait de grandes protestations d'amour pour le pape, déclarant qu'il voulait être un fils soumis de 'la sainte Eglise. Cousinot est envoyé pour régler certaines questions italiennes, pour que le cardinal d'Angers soit privé de sa dignité et pour que l'on envoie en France un légat et vicaire pour faire justice. Il traitera en outre certaines questions intéressant les décimes et les primaties, verra avec le pape comment il veut a l'avenir se comporter avec le roi au sujet des abbayes réservées et fera enfin quelques autres demandes sur les bénéfices. Ces détails nous montrent qu'il y avait dès cette époque dans l'esprit du roi des idées, vagues encore certainement, au sujet d'un arrangement avec le pape sur la question d'un partage entre eux du pouvoir sur l'Eglise, et nous pouvons voir là une tentative qui, non couronnée de succès cette fois, aboutira un peu plus tard, en 1472, à l'accord d'Amboise. Les ambassadeurs demanderont aussi la légation d'Avignon pour l'archevêque de Lyon, frère du duc de Bourbon. Panigarola a en même temps appris que le roi pousse son frère, le duc de Berry, à envoyer des messagers à Rome pour affirmer les bons sentiments qu'il nourrit à l'égard du pape. Nous savons d'autre part que Louis XI demandait le chapeau pour l'évêque du Mans et la légation de France pour Alain de Coetivy[25]. Après cette entrevue, Cousinot se rendit à Rome, où il trouva Pierre Gruel et Guillaume Lefranc, docteur ès-lois, très versé dans la politique italienne[26]. La réception faite à l'ambassadeur royal fut magnifique. Le pape alla au-devant de lui avec onze cardinaux et toute sa maison. Le cortège ne comprenait pas moins de 2.000 cavaliers[27] Paul II reçut ensuite Cousinot et ses collègues. Les cardinaux de Nicée[28], de Rouen, de Coutances, de Montferrat, de Pavie, les ambassadeurs de Ferrand, du duc de Calabre, du duc de Milan, assistèrent à cette audience donnée par le pape dans sa chambre. Le roi avait très chaudement recommandé ses envoyés au souverain pontife, au sacré collège et au cardinal de Rouen, leur déclarant en outre qu'il verrait avec plaisir l'élévation de Thibault de Luxembourg au cardinalat. Ces lettres accompagnées de missives du cardinal d'Albi étaient arrivées à Rome un mois avant Cousinot. Dès le début, Cousinot put se rendre compte qu'il se heurterait aux mêmes difficultés qui avaient déjà fait échouer Gruel. On l'avertit charitablement qu'il n'obtiendrait rien du pape. Paul II logeait chez lui Ferri de Cluny[29]. Il s'était ligué avec l'empereur, Venise et le duc de Bourgogne contre le roi qui était à ce moment sur le point d'entrer en lutte avec le Téméraire. Dans la première audience, le pape ne voulut pas aborder directement l'affaire Balue. Il décerna à Louis XI le titre de roi très chrétien. Ce ne fut que dans le consistoire du 5 décembre 1469 que l'on se préoccupa de la question. Cousinot prononça un très habile discours, résumant tous les crimes de Balue[30]. Le pape déclara qu'il était fort peiné de toute cette affaire et il nomma pour l'étudier une commission de cardinaux — Nicée, des Ursins[31], Spolète, Théano — à laquelle il adressa les envoyés du roi. Il y eut une première réunion, le 9 décembre, chez le cardinal de Nicée. La discussion y fut très vive. Cousinot remit aux cardinaux un mémoire, mais ceux-ci demandèrent à connaître en la matière les usages du royaume et les raisons pour lesquelles on avait arrêté les prélats. Cousinot répondit qu'ils étaient coupables de lèse-majesté et que leur qualité d'ecclésiastiques ne saurait les couvrir. Etant sujets du roi, ils étaient par cela même soumis à sa juridiction qui est suprême. Les cardinaux répliquèrent que c'était là une cause majeure et que la dignité cardinalice dont était investi Balue ne le rendait justiciable que du souverain pontife, les cardinaux étant après lui les premières personnes de la chrétienté. S'appuyant sur les Décrétales, la congrégation déclara qu'on n'aurait pas dû arrêter Balue sur une simple déposition, et qu'en tout cas on devait, sous peine d'excommunication, le remettre aux juges ecclésiastiques. Les ambassadeurs français s'élevèrent contre cette prétention, disant que le roi était la loi vivante dans son royaume et que nul ne pouvait s'y soustraire. Ils s'appuyèrent, eux aussi, pour le démontrer, sur des textes tirés de l'Ecriture sainte. Par suite de l'entêtement que montrèrent et les cardinaux et les ambassadeurs, on n'aboutit à aucun résultat. Dans un second consistoire, tenu le 29 janvier i470, les envoyés présentèrent leurs autres demandes que Paul II rejeta. On décida alors que le pape et le sacré collège enverraient en France des commissaires qui se réuniraient soit à Avignon, soit dans toute autre ville frontière. Les accusés seraient remis à l'autorité diocésaine qui en aurait la garde et les commissaires instruiraient alors la procédure. Ils l'expédieraient ensuite à Rome pour que le pape et le sacré collège, après en avoir pris connaissance, rendissent une sentence équitable[32]. Paul II désigna aussitôt les membres de cette commission. Ce furent Alphonse, évêque de Cuidad-Rodrigo, qui en fut le président Nicolas de Ubaldis, chapelain et auditeur des causes du palais apostolique Paul Tuscanella, avocat consistorial Ludovic de San-Germiniano, notaire apostolique. Falco de Sinibaldis était aussi autorisé à se joindre à eux. Par un bref du 8 mai 1470, le pape pria le roi de les bien recevoir. Mais ceux-ci, à peine arrivés, devinrent suspects à Louis XI qui les crut gagnés aux accusés. Ils refusèrent en effet qu'aucun officier royal leur fût adjoint. Le grand conseil les récusa et ils durent repartir sans avoir même commencé leur procédure. Nous connaissons les embarras auxquels se heurta la commission, par une lettre adressée par Paul II à Ubaldis et à l'évêque de Cuidad-Rodrigo, le 27 décembre 1470[33]. Deux difficultés avaient surgi entre les envoyés pontificaux et les agents royaux. La première au sujet du lieu où devaient être jugés les accusés, la seconde sur la question des officiers laïques. Le pape répondit que ses mandataires devaient savoir ce qu'ils avaient à faire. Pourtant dans un cas aussi grave il a réuni le collège des cardinaux afin d'élaborer la réponse à donner au roi. Pour le jugement, il est hors de doute que c'est à Rome, par-devant le pape, qu'il doit être rendu. Cependant il concède que l'on peut juger à Avignon pour être agréable à Sa Majesté. Il ne lui fait pas un mince sacrifice — car il n'agirait ainsi pour aucun autre prince — en lui permettant de juger les prélats qu'il a incarcérés. Aussi Louis XI devra-t-il se contenter du lieu choisi par les commissaires. Ceux-ci pourront à la rigueur choisir Tours, à condition que les accusés leur soient livrés et que le jugement soit rendu librement, le pape voulant que le roi comprenne que l'Eglise cherche avant tout la vérité. Pour les juges laïques on ne doit pas en admettre. Cela est contraire aux privilèges de l'Eglise. En outre, ils peuvent être influencés par le roi. Le cas est donc très délicat, il le serait même pour des accusés de moindre rang. En définitive, une seule solution est bonne remettre les accusés à l'autorité ecclésiastique. Paul Il charge ses prélats d'exposer au roi toutes ces raisons et de lui montrer qu'il est, de par son office, obligé d'agir de la sorte. Il ne peut pas aller plus loin dans la voie des concessions. Il demande enfin à être prévenu si de nouvelles difficultés se présentent. Les commissaires pontificaux furent forcés de repartir. Louis XI réclama de nouveaux juges, mais Paul II vint à mourir. Les deux prélats ne furent jamais jugés et Balue, contre lequel on écrivit alors de nombreuses satires, resta, ainsi que Harancourt, prisonnier jusqu'à sa libération, en 1480. Le roi n'étant pas parvenu à faire accepter la supériorité de sa juridiction, essaya d'y réussir par la menace et nous voyons alors de nouveau réapparaitre l'idée du concile. Venise, Naples et Paul II s'unirent à ce moment contre Louis XI avec Charles le Téméraire[34]. Milan et Florence restèrent fidèles à la France, mais nous savons par le cardinal de Mantoue que le pape essaya de mettre le désaccord entre le roi et Galéas Sforza, déclarant que sur la question italienne il n'avait rien à faire avec le roi de France[35]. De son côté, Louis XI envoya en Italie une mission chargée d'amener la dissolution de la ligue formée contre lui, de demander la suppression des désordres de l'Eglise et des abus de la cour romaine, la poursuite des hérétiques de Bohême et Hongrie, la croisade et enfin la réunion d'un concile[36]. Cette ambassade que le roi recommanda au duc de Milan, le 3 novembre 1469[37], était composée de deux hommes remarquables Guillaume Fichet[38], théologien et recteur de l'Université de Paris, qui avait, en cette qualité, protesté, en 1467, contre l'abolition de la Pragmatique, et Gilles d'Aulnois, docteur en théologie. Ils étaient envoyés au duc de Milan et aux autres princes italiens pour les engager à se concerter avec le roi. Louis XI, qui faisait en même temps pressentir les rois d'Angleterre et d'Espagne, l'empereur et les princes allemands, comptait, grâce à leur concours, s'opposer aux prétentions du souverain pontife et arriver au besoin, sans lui, à faire réunir le concile général[39]. Il espérait de la sorte amener le pape à céder. Cette mission s'accomplit de janvier à juin 1470. Le roi, qui venait de se réconcilier avec son frère, avait toute liberté pour reprendre sa lutte contre la papauté. Il voulait et ceci nous montre bien quel a été, en somme, le but final de la politique religieuse de Louis XI — non point seulement en profiter pour supprimer les abus de l'Eglise et abaisser le pouvoir pontifical, mais encore et surtout forcer le pape à partager ses prérogatives avec lui. Les négociations entre Fichet, qui arriva vers le 5 janvier 1470 à Pavie où se trouvait Galéas Marie, et les représentants du duc, Tomaso da Rieti et Alessandro Spinola, désignés par Ciclius, le ministre de Galéas, commencèrent aussitôt. Ils furent reçus en audience par le duc le 12 janvier, puis ils suivirent à cheval Galéas dans ses déplacements. Celui-ci ne s'engagea pas à fond. Il demanda, pour adhérer aux projets du roi, que tous les princes chrétiens y fussent consentants. Mais ceux-ci ne se montrèrent guère favorables au projet, ce qui refroidit Louis XI Me pare la Maesta del re sia alquanto refredata in questa materia. Aussi abandonna-t-il son idée. Il ne s'en éleva pas moins contre les abus de la cour de Rome, notamment au sujet d'un écolier de l'Université de Paris cité à comparoir en première instance à Rome et ensuite excommunié au préjudice des ordonnances du roi et des privilèges de l'Université. Louis XI donne ordre de faire défense à ceux qui avaient obtenu les dictes citations de le poursuivre ailleurs que par-devant le prévôt de Paris et il veut qu'avant toutes choses ledit écolier soit absous[40]. En même temps de nombreux conflits de juridiction surgissaient entre les deux souverains et la question de la dîme se rallumait. Paul II, qui avait nommé, en 1468, Sinibaldo da Spada scriptorem familiarem nostrum nuntium ad Gallicarum et Germanie partes[41], commettait, le 1er juin 1469, à un nonce nouveau, Falco de Sinibaldis, chanoine de la basilique des Apôtres, docteur ès-lois, camérier apostolique, le pouvoir de faire rentrer la dime et lui donnait le droit de contrainte sur les rebelles[42]. Il le constituait, le 30 août 1469, son nonce en France, avec la faculté de lever les restes de la dime imposée sur le royaume et le Dauphiné[43]. Il le chargeait de faire le compte des sommes recouvrées, de surveiller les sous-collecteurs et de traiter diverses affaires avec le roi[44]. En outre, des querelles judiciaires survenaient à tout instant. Nous voyons le pape écrire au comte de Montpensier de ne pas empêcher la prise de possession d'un monastère de Clermont-hors-les-Murs, par le clerc qu'il y a nommé, Jacob d'Amboise. Il menace le comte d'excommunication et il excommunie les moines de cette abbaye qui ont refusé de recevoir l'abbé pontifical. Il les déclare désormais inhabiles à recevoir des bénéfices[45]. Paul II écrit aussi à Falco qu'il est très étonné que le roi ait pris en mauvaise part la promotion qu'il a faite d'un abbé de Vienne à l'évêché de Coutances. Il a cru être fort agréable à Louis XI, qui lui recommande la plupart du temps ceux-ci ou ceux-là, ce qui le met dans une situation assez délicate[46]. Il invite l'évêque de Paris à faire désister et même à excommunier, s'il refuse, un docteur en théologie, Jean Lullier, protégé du roi, qui s'est emparé des bénéfices d'un clerc qui en avait été pourvu par lui[47]. Il écrit au roi pour le blâmer de se montrer hostile aux choix qu'il fait. C'est ainsi que Pierre Hennier, clerc du diocèse du Mans, scribe de la sacrée pénitencerie, familier et commensal continuel du pape, ayant eu par grâce expectative le canonicat et la prébende du Mans et de l'église paroissiale de Charné dudit diocèse, s'en est vu priver par Pierre Guilïeri et Guillaume Dubreil, qui s'y sont installés et ont fait emprisonner les procurateurs en se servant d'édits royaux. Paul II invite Louis XI à révoquer ces décrets, à faire relâcher lesdits procurateurs, à favoriser désormais Saint-Pierre et finalement à se soumettre au Saint-Siège[48]. L'affaire de Nantes parait même se réveiller à cette époque. Nous voyons les nobles bretons assemblés à Nantes, déclarer que la régale a toujours appartenu au duc et prier celui-ci d'envoyer des ambassadeurs au pape pour lui faire des remontrances et le supplier et requérir d'ôter l'esveché de Nantes au fameux soi-disant évêque, Amauri d'Acigné[49]. Pourtant le roi et le pape parurent un instant se réconcilier. Tout comme son prédécesseur, Paul II eut vers la fin de sa vie la folie de la croisade. Il lança à cet effet sa bulle sur la paix du 16 août 1469[50]. Le roi, sans s'y montrer hostile, n'enjoignit pas moins au chancelier et aux membres du grand conseil estant à Tours, auxquels autrefois et puis naguère il avait fait communiquer unes bulles et lettres apostoliques de nostre saint-père le pape Paule sur la paix universelle que désirions de tout nostre cueur icelle sortir et avoir son plain effect, d'examiner ladite bulle article par article pour voir si elle ne contiendrait rien de préjudiciable au roi, afin de la faire mectre à exécution et icelle faire publier le plus solennellement que faire ce pourra[51]. Pour arriver à la réalisation de son rêve, le pape fit renouveler la ligue entre tous les potentats italiens. Elle fut conclue et bénie — ainsi que l'annonça Paul II au gouverneur de Bologne — le 22 décembre 1470, et le pape ordonna de faire des rogations solennelles à la prochaine Epiphanie[52]. Il remerciait en même temps les Génois qui armaient à leurs frais des trirèmes contre le Turc[53]. Il engageait le duc de Guyenne, dont il ne pouvait satisfaire tous les désirs, à s'armer avec le roi son frère contre les infidèles et il lui annonçait la conclusion de la paix en Italie[54]. A ce moment critique, le roi tomba justement malade. Ce lui fut sans doute une excellente excuse pour ne pas prendre part à la croisade d'une façon effective. Il fit immédiatement le vœu, si le ciel le guérissait, d'offrir à la basilique de Saint-Jean de Latran un calice tout en or du poids de 25 marcs. Le pape l'en remercia aussitôt[55]. Il reçut le calice le 13 juin 1470 et le fit installer solennellement dans la basilique[56]. Il réclamait aussi la protection du roi pour un abbé du diocèse de Reims, pour son cubiculaire et pour certains autres personnages[57], qui ne pouvaient entrer en possession de leurs bénéfices, déclarant qu'il faisait tout pour plaire à Sa Majesté qui devrait le payer de retour[58]. Il engageait le due de Bourgogne à ne pas oublier ses serments et ceux de son père relativement à la croisade[59]. Il annonçait à l'évêque de Tours la prise de Négrepont par les Turcs, énumérait les défaites subies par les chrétiens. Il le remerciait d'avoir insisté avec l'évêque d'Avranches, confesseur du roi, auprès du monarque. Louis XI sera, dit-il, s'il vole au secours de la chrétienté, béni de Dieu et sa gloire restera immortelle. D'ailleurs, lui qui potens est, pius est, strenuas est et alti amini, doit, comme le souverain pontife, être p. et à sacrifier sa vie pour ce dessein. Il espère que Sa Majesté se prendra d'un beau zèle pour la croisade certe sua majestas inflammabitur atque accelerabit ut necesse est. Qu'il n'invoque pas une fois de plus les discordes intérieures, le pape est prêt à tout pour les éteindre. Il nommera, si cela est agréable au roi, un légat pour parvenir à ce résultat[60]. Il envoya aussi à Louis de Beaumont, conseiller du roi et au chancelier, un bref plombé relatant le désastre de Négrepont et les incitant à pousser Louis XI à se lever contre le Turc[61]. Le roi s'en tint à de fort bonnes paroles dicono che lo re de Franza scrive molte buone parole che volere ajutare questa impresa, écrit Arrivabene à la marquise de Mantoue[62]. De son côté Louis XI ne demeura pas en reste avec le souverain pontife. Il lui réclamait instamment, ainsi qu'il ressort d'une lettre de l'ambassadeur mantouan à Rome, la légation d'Avignon — qu'il avait d'ailleurs déjà demandée — et le chapeau pour l'évêque de Lyon[63]. Paul II paraissait s'y résigner et vouloir donner la bulle à messer Falco, mais il priait le roi de choisir ou la légation ou le chapeau o la legatione o lo capello, déclarant qu'il ne pouvait accorder les deux à la fois. Le roi écrivait au souverain pontife à ce sujet, lui promettant par sa parole royale et sur les saints Evangiles, que son parent n'exercerait les fonctions de légat qu'autant qu'il plairait au pape ou à son successeur et qu'il se démettrait quand on le voudrait. Il remplira d'ailleurs fidèlement sa charge et suivra à la lettre les instructions que lui donnera le Saint-Père[64]. Paul II ne fut pas plus heureux que Pie II. Comme lui, il mourut sans voir réussir la croisade, objet de tous ses veux. Il s'éteignit le 26 juillet 1471. entre deux et trois heures du matin, ainsi que nous l'apprend Nicodemo de Pontremoli, ambassadeur de Galéas Marie à Rome[65]. Le 9 août 1471, le collège des cardinaux lui donnait pour successeur le Génois François de la Rovère, général de l'ordre de saint François, cardinal du titre de Saint-Pierre ès-liens, qui prit le nom de Sixte IV. Le nouveau pape était un homme de forte carrure, au visage régulier, à la tète puissante. Tout en lui dénotait une énergie inaccessible au découragement. Sa vie fut toute d'austérité et de travail incessant. Les deux souverains se trouvant à ce moment avoir besoin l'un de l'autre se rapprochèrent. Le nouveau pape, après avoir désigné comme légat pour la France le cardinal Bessarion[66], nomma le roi, par bulle particulière, chanoine de l'abbaye de Cléry, avec le droit de porter le surplis et la chape et le titre de protho-canonicus[67]. De plus, il accordait au dilectus confessor du roi, Albert Laurent, comme l'avait-déjà fait Paul II, les dispenses nécessaires pour l'obtention de deux bénéfices[68]. Sixte IV voulait en outre poursuivre la croisade. Il espéra, en agissant de la sorte, que Louis XI n'empêcherait pas la levée de la dîme et qu'il ne mettrait pas opposition à la mission de son nonce en Provence, France et Bretagne, Charles de Manellis, chanoine de Marseille, auquel il venait de donner pleins pouvoirs pour récupérer les dîmes et autres sommes dues à la chambre apostolique au sujet de la croisade prêchée par Paul II et ses prédécesseurs[69]. Quant au roi, l'appui du souverain pontife lui était aussi nécessaire et ce pour deux motifs importants pour l'affaire Balue, toujours en suspens et pour la question du mariage du duc de Berry. Pour se rendre Sixte IV favorable, le roi pria d'abord le duc de Milan d'aller lui rendre, en son nom, obéissance. Celui-ci ne s'en étant point soucié, Louis XI envoya alors son écuyer, François Dons, féliciter le pontife. L'envoyé royal transmit au pape les lettres du roi par lesquelles Louis XI lui rendait son obéissance filiale. Dons revint de Rome avec un bref de Sixte IV et des lettres de Bessarion. Le légat devait probablement annoncer au roi sa venue en France[70]. Louis XI expédia ensuite à Rome une ambassade solennelle dont le chef fut messire Guillaume Compaing, conseiller à la cour de Parlement, archidiacre de l'église d'Orléans. Il était accompagné par un secrétaire et notaire du roi, Antoine Raquier[71]. L'objet de cette ambassade était fort important, ainsi que le montrent les instructions d'Orléans (4 novembre 1471) touchant la charge que iceluy seigneur a baillié pour besougner devers nostre Saint-Père le pape et le S. Collège de MM. les cardinaux[72]. Louis XI prie d'abord le pape d'accréditer auprès de lui un sien serviteur ou familier très féable pour négocier secrètement entre eux[73]. Il demande ensuite que Sixte IV refuse à son frère les dispenses qu'il sollicite, par l'intermédiaire de l'évêque de Montauban, pour épouser Marie de Bourgogne[74], car, outre qu'il est déjà fiancé à la fille du. roi de Castille, il a prêté serment au roi de ne pas épouser la fille du Téméraire avec laquelle il est parent à un degré prohibé. Ce mariage, machiné par le duc de Bretagne, eût été, on le comprend, désastreux pour Louis XI[75]. Le roi réclamait de plus le chapeau pour l'archevêque de Lyon — demande souvent renouvelée depuis 1466[76] — avec la légacion et administration de Avignon et conté de Venysse[77]. Il invite le pape à nommer de nouveaux commissaires pour juger le cardinal d'Angers lesdits notables et non suspects ayant puissance d'examiner, juger et décider ledit procès au royaume de France, en y gardant l'intérêt du roi, les drois de lui et de sa couronne[78]. Les envoyés royaux devaient aussi annoncer le départ de l'ambassade d'obédience et tâcher de signer avec le pape un traité d'alliance contre leurs ennemis communs[79]. Ils demanderont l'envoi d'un sien serviteur ou familier bien féable par lequel nostre diet Saint-Père puisse secretement mander au roi s'il lui plaît quelque chose qu'il fasse pour lui, et auquel le roi puisse féablement parler et communiquer de toutes choses. Le roi tenait à la question de dispense plus encore qu'aux commissaires pour Balue. Il pousse Laurent de Médicis à intriguer à Rome en faveur de ses projets, menaçant de rétablir la Pragmatique si le Saint-Père, dont Laurent était bien amy, ne lui donnait pas satisfaction[80]. L'ambassade française arriva à Rome le 30 décembre 1471 sans aucune pompe. Le 31, l'un des envoyés royaux, au moment où le pape allait à la chapelle, lui porta la queue de son long manteau al andare in capella uno de quelli de re de Franza porto la coda al papa[81]. Les négociateurs de Louis XI exposèrent au pape l'objet de leur mission, insistant sur les deux points qui tenaient à cœur au roi. Ils firent grande instance pour que le pape leur accordât la bulle défendant à aucun légat ou à tout autre religieux d'absoudre son frère de son serment solennel[82]. Le pape répondit que, quoique cela ne pût être fait sans molester quelques personnes, il accédait aux désirs de sa celsitude qu'il chérissait chrétiennement, car il pensait ainsi ramener la paix dans le royaume[83]. Compaing et Raquier insistèrent en second lieu pour la satisfaction à donner à l'archevêque de Lyon. Le pape promit le chapeau à Charles de Bourbon, mais ce n'est qu'un peu plus tard qu'il le nomma archevêque d'Avignon avec les. pouvoirs de légat a latere. En retour, le souverain pontife réclama les secours du roi pour la croisade. Il écrit à l'archevêque de Tours pour qu'il exhorte véhémentement le roi à se tourner contre le Turc. Lui seul, dit-il, est capable d'arrêter leur audace croissante. Qu'il n'allègue point sas embarras intérieurs, il est prêt à lui envoyer un légat pour pacifier le royaume. Le roi pourra de la sorte partir plus rapidement pour la croisade[84]. Le rapprochement entre les deux souverains est donc nettement marqué. Il va presque devenir, en 1412, une véritable entente cordiale. Il n'est pas en effet interdit de supposer avec M. Vast, que Compaing et Raquier, qui furent dès leur arrivée à Rome adressés au cardinal de Nicée, légat désigné pour la France, s'entretinrent avec lui sur les matières particulières dont le roi les avait chargés sur lesquelles ils devraient besougner avec N. S. Père après qu'ils auroient besougné sur les autres matières[85]. Quelles étaient ces matières ? Nous l'ignorons, faute d'indications absolument précises, mais il dut sans doute être question de la suppression définitive de la Pragmatique — le roi s'y engage dans les instructions d'Orléans — et peut-être aussi de ces négociations déjà entamées sous Paul II pour arriver à un accord entre les deux pouvoirs. Il est assez vraisemblable que ces négociations furent alors reprises et qu'il en sortit, peut-être, le concordat de 1472. L'on peut en même temps présumer que les négociations d'Eugène IV avec Charles VII et l'exemple des princes allemands poussèrent sans doute Louis XI à l'idée d'un partage avec la papauté. En 1446, Eugène IV, à la suite de négociations avec les princes allemands réunis à Francfort, ratifia le concordat dit des princes qui stipulait l'abandon des annates, la liberté des élections abbatiales et épiscopales, la limitation des appels à Rome et la reconnaissance de la supériorité des conciles généraux. Le successeur d'Eugène IV, Nicolas V, continua à négocier avec les princes allemands et, en 1448, un nouveau concordat fut signé à Vienne. Nicolas V confirmait avec certaines réserves les concessions faites par Eugène IV, mais il conservait le droit de nommer directement les titulaires de certains bénéfices, notamment ceux vacants apud sedem apostolicam, les bénéfices ordinaires des églises cathédrales et collégiales vaquant dans les mois impairs. Les ordinaires nommaient en février, avril, juin, août, octobre et décembre. Si trois mois après la vacance le pape n'avait pas nommé aux bénéfices, les ordinaires pouvaient y pourvoir. La papauté se réservait en outre la nomination aux bénéfices des cardinaux et autres officiers pontificaux où qu'ils vaquassent. Les annates supprimées étaient remplacées par une taxe correspondante sur les églises cathédrales, les monastères d'hommes et tous les bénéfices à la nomination du pape dont le revenu atteindrait 24 florins[86]. Ainsi, dans cette nouvelle phase de ses rapports avec la papauté, nous avons vu le roi essayer par l'affaire Balue de forcer le Saint-Siège à reconnaitre la suprématie du pouvoir laïque sur le pouvoir ecclésiastique. Malgré son activité, ses négociations, ses intrigues avec les princes italiens, malgré la menace du concile, il a piteusement échoué. Mais il s'est rattrapé en conservant sous les verrous les prélats que la papauté voulait l'obliger à mettre en liberté. Puis, suivant sa coutume, il a fait volte-face. Pour un instant il abandonne ses projets. Il se retourne vers le Saint-Siège et parvient à s'entendre avec lui. N'ayant pu dominer, il va vouloir partager. |
[1] Pithou. Preuves, II, p. IV, 188.
[2] Ordonnances, XVII, 264.
[3] Ordonnances, XVII, 234.
[4] Pithou. Preuves, II, p. IV, 94 163. Cf. aussi Gallia Christiana, II, col. 1404-7.
[5] Lettres, III, 324.
[6] Lettres, III, 330.
[7] Lettres, IV, 89.
[8] Forgeot. oc, passim.
[9] L'intervention de Louis XI dans les affaires de Verdun s'explique quand on se rappelle la chevauchée en Lorraine de Charles VII, expédition au cours de laquelle le roi de France mit garnison à Verdun et Toul, reçut l'hommage d'Épinal et essaya vainement de s'emparer de Metz. Les droits de Charles VII sur Verdun étaient incontestables, la ville étant depuis Louis IX sous la sauvegarde du roi de France auquel elle avait promis redevance et service d'ost. Cette convention fut renouvelée en 1315, 1318, 1331, 1445 et 1461 par Louis XI à son avènement. Charles VII négocia aussi avec un certain nombre de princes allemands jaloux de la Bourgogne et toujours en révolte contre l'empereur. C'est ainsi qu'en cette même année 1445 un traité fut signé avec l'archevêque de Trêves, Jacques de Sierck, et c'est peut-être dans cette convention qu'il faut rechercher l'origine des droits que les rois de France prétendirent par la suite exercer sur certains bénéfices du diocèse de Trêves, notamment sur l'abbaye de Prüm.
[10] Guillaume de Haraucourt, évêque de Verdun en 1456, fut conseiller de René d'Anjou dont il accompagna le fils, Jean de Calabre, dans son expédition de Naples. Il servit Louis XI en 1460 ; devint ensuite chancelier de Charles de France, duc de Berry. Louis XI lui accorda ses faveurs pour gouverner par lui son frère et il lui promit même le chapeau. Mais le roi ne tint pas ses promesses et l'évoque, pour se venger de Louis XI, entra dans le complot Balue. Arrêté avec le cardinal d'Angers, il est enfermé dans une cage de fer à la Bastille en 1436. Délivré en 1482, il est nommé évêque de Vintimille. En 1483, il revient à Verdun où il meurt le 20 février 1500.
[11] Jean de Roye. oc, I, 228-9. Avant d'être emprisonné Balue eut avec le roi, qui allait d'Amboise à Notre-Dame de Cléri, une entrevue ail cours de laquelle il essaya de se disculper. Il n'y parvint pas, car il fut aussitôt emprisonné.
[12] Legrand. Histoire, II, 402.
[13] Forgeot. oc, 66-84.
[14] Jean de Roye. oc, I, 230.
[15] Legrand. Pièces hist., XVII, 101.
[16] Legrand. Pièces hist., XVII, 101.
[17] Legrand. Pièces hist., XVII, 179.
[18] Legrand. Histoire, II, 434.
[19] Legrand. Histoire, II, 417 et sq.
[20] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Francia. Amboise, 8 juin 1469.
[21] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Francia. Amboise, 17 juin 1469.
[22] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Francia. Amboise 1er août 1463. Sforza de Bettini au duc.
[23] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Francia, 8 octobre 1469.
[24] Lettres, IV, 23.
[25] Berthier. oc, XVII, 118.
[26] Legrand. Pièces hist., XVII, 117.
[27] Legrand. Histoire, II, 417.
[28] Bessarion, né en 1403, à Trébizonde, abbé de Saint-Basile, évêque de Ravenne, archevêque de Nicée en 1436, cardinal des Douze-Apôtres en 1439, évêque de Frascati et patriarche de Constantinople, mort à Ravenne en 1472.
[29] Ferri de Clugny, né à Autun, ambassadeur de Philippe le Bon auprès de Calixte III et de Pie II, négociateur de Charles le Téméraire près de Louis XI, évêque de Tournay en 1474, cardinal prêtre de Saint-Vital (1480), mourut à Rome le 7 octobre 1483.
[30] Forgent, oc, 85.
[31] Latin des Ursins, de Rome, archevêque de Trani, cardinal prêtre des saints Jean et Paul (1448), évêque de la Sabine, vice-chancelier, légat en Pologne, mort en 1477.
[32] Berthier. oc, XVII, 110 18.
[33]
A. du Vatican. Pauli II,
Brevia. Arm. XXXIX, n° 12, f° 62.
[34] Buser. oc, 166.
[35] Mantova. A. Gonzaga. Potenze estere : Roma, 10 janvier 1470. Le cardinal au marquis.
[36] Perret. oc, passim.
[37] Lettres, IV, 46.
[38] Guillaume Fichet, théologien et rhéteur, né à Aunay, près de Paris, fut élu recteur de l'Université de Paris en 1467 et nommé camérier du pape par Sixte IV. Il favorisa l'établissement de l'imprimerie en France.
[39] Moufflet. oc, et Ghinzoni Galeasso Maria e Luigi XI. Ghinzoni y montre très nettement l'erreur commise par Moufflet au sujet de la fixation de la date de l'ambassade Fichet.
[40] Pithou. Preuves, I, 203.
[41] A. du Vatican, Pauli II. Reg. 540, f° 34.
[42] A. du Vatican. Pauli II. Reg. 540, f° 68r.
[43] A. du Vatican. Pauli II. Reg. 540, f° 99.
[44] A. du Vatican. Pauli II. Reg. 540, f° 108a.
[45]
A. du Vatican. Arm. XXXIX, n°
10, f° 102-3.
[46] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 12,
f° 38.
[47] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 10,
f° 1951.
[48] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 12,
f° 203.
[49] Legrand. Pièces hist., XIX, 63.
[50] Mss. Dupuy, 762, n° 50.
[51] Lettres, IV, 137.
[52] A. du Vatican Arm XXXIX, n° 12, f°
60b.
[53] A du Vatican. Arm. XXXIX, n° 10, f°
37b.
[54] A du Vatican. Arm. XXXIX, n° 10, f°
82v.
[55] A. du Vatican Pauli II. Reg. 540, f° 101v.
[56] A du Vatican. Pauli II. Reg. 540, f° 101b.
[57] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 10, f° 1341.
[58]
A. du Vatican. Arm. XXXIX, n°
10, f° 228.
[59] A. du Vatican Arm. XXXIX, n° 10, f° 100.
[60] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 12,
f° 661.
[61] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 12,
f° 39.
[62] Mantova A. Gonzaga. Potenze estere
: Roma, 1er septembre 1470.
[63] Mantova A. Gonzaga. Potenze estere : Roma, 8 juin 1471. Arrivabene à Barbara. — Charles de Bourbon, né en 1435 fut promu à l'archevêché de Lyon par Eugène IV en 1446. En attendant l'âge canonique, il porta le titre de protonotaire apostolique. Confirmé dans sa dignité en 1446, il prit possession de son siège en 1447, mais n'exerça réellement son ministère qu'en 1466. Il fut aussi évêque du Puy et évêque de Clermont en 1476. Il fut nommé cardinal du titre de Saint-Martin-des Monts en 1476 et mourut à Lyon le 17 décembre 1488.
[64] A. du Vatican. Archivio Segreto del
Castello Sant'Angelo. Arm. II, caps. 3, n° 1.
[65] Milano. A. di Stato. Potenzo estere : Roma, 29juillet 1471. Nicodemo de Pontremoli au duc.
[66]
Legrand. Histoire, II, 634.
[67] Legrand. Pièces historiques, XIX 85. — Godefroy. oc, 351.
[68] A. du Vatican. Sixti IV. Reg. 660, f° 137b.
[69] A. du Vatican. Arm. XXXI, n° 62, f°
2.
[70] Legrand. Histoire, II, 634.
[71] Legrand. Histoire, II, 634.
[72] Legrand. Pièces hist., XIX, 228-38.
[73] Vast. oc, 407.
[74] Duclos. oc, II, 316.
[75] Le Téméraire avait entamé des négociations matrimoniales avec le duc Guyenne en 1469, et dès 1471 le frère de Louis XI avait envoyé à Rome l'évêque de Montauban pour solliciter la dispense nécessaire la réalisation de ce mariage. Le roi en fut aussitôt averti et fit partir à Rome Compaing et Raquier pour faire échouer les projets de son frère.
[76] Lettres, III, 99.
[77] Lettres, III, 99.
[78] Vast, oc, 407.
[79] Legrand. P. h., XIV, 288 et sq. Item s'il plaît à nostre dict Saint-Père que entre luy et le roy ait secrettement une bonne et seurre intelligence de personne à personne par laquelle le roi promettre de le servir, ayder, soutenir et deffendre de tout son pouvoir envers et contre tous ceux qui le voudraient grever Aussi nostre dict Saint-Père soutiendra Je roy ès-choses touchant les faicts de son royaume.
[80] Delaborde. oc, 97.
[81] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Roma, 31 décembre 1471. Nicodemo de Pontremoli au duc.
[82] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Roma, 17 février 1472. L'évêque de Novare au duc.
[83]
A. du Vatican. Arm. XXXIX, n°
14, f° 41.
[84] A. du Vatican. Arm. XXXIX, n° 14,
f° 41.
[85] Vast. oc, 401.
[86] Thomassin. oc, III, 40.