Les débuts de cette guerre d'église furent marqués par les remontrances que le Parlement fît au roi — probablement à son instigation — en Languedoc. Au retour de son second voyage d'Aragon[1], Louis XI donna audience à Muret, au président du Parlement de Paris, Jean Boulanger, à l'avocat général Gannay, au procureur général Jean de Saint-Romain et à Jean Rémy, conseiller. Ces parlementaires renouvelèrent leurs plaintes au sujet de l'abolition de la Pragmatique, ils s'élevèrent de nouveau contre la fureur avec laquelle on allait intriguer à Rome pour obtenir des bénéfices. Il n'est peut-être pas téméraire de supposer que c'est dans ces conférences du roi et de ses conseillers judiciaires que fut arrêté le plan de la campagne qui allait commencer. Un incident plus caractéristique encore indiqua nettement le revirement de Louis XI. Le pape, à la prière de François II, avait envoyé un nonce pour apaiser le différend pendant entre le roi et le duc. Ce juge fut reçu, mais comme un prisonnier, et expédié au Parlement[2]. A peine, en effet, Jean Césarini arrivait il dans le royaume que Louis XI expédiait vers lui Jean de Langlée, maître des requêtes, qui avait ordre de ne le laisser parler à personne. Langlée s'acquitta à merveille de la mission. Il vit le nonce, l'amena à Bléré, puis à Amboise. Là, Pierre Doriole en prit possession. Il le conduisit à Paris pour répondre de sa conduite devant le Parlement. Celui-ci, avec un malin plaisir, mit ce juge sur la sellette[3]. En même temps le roi tentait d'empêcher les ambassadeurs pontificaux, l'évoque de Feltre et l'archidiacre de Bologne, d'arriver jusqu'à lui. C'est ce que l'on peut inférer d'une dépêche de Maletta à Francesco Sforza. L'ambassadeur milanais écrit à son maître que le bailli de Lyon lui a déclaré qu'il était envoyé par le roi pour empêcher les envoyés du pape d'approcher per fare restare li ambassatori del papa. Louis XI ne voulait pas les recevoir perche non vole vadano da luy. Il ne tenait pas, en effet, à les voir intervenir dans la question bretonne. Il était tort courroucé contre le pape qui avait laissé, sans protester, François II affirmer son indépendance e pare che la Re fra turbato asay contra el papa per certe parole che lui aveva dita a Bertagna contra el Re e pertuti questi parte de qua se dice chel Re he molto turbato ame el papa[4]. En outre, pour avoir ses coudées plus franches dans cette chasse aux prêtres[5] qu'il allait inaugurer, Louis XI se débarrassait pour un instant de la question italienne. Il commençait par Gènes et Savone, dont il fit cadeau à Francesco Sforza, lui permettant aussi de racheter Asti au vieux Charles d'Orléans, fils de Valentine Visconti. Celui-ci cédera ses droits sur Milan et Asti pour 200.000 ducats[6]. L'envoyé Maletta, qui jouit de l'intimité royale[7], intrigue à ce moment fortement en faveur de son maître. Il lui annonce comme certaine la cession de Savone, Gênes, Asti et l'intention du roi de ne plus s'occuper des affaires péninsulaires et tutta Italia intendera che li Francesi abandonano Lombardia. Louis XI fit, en effet, don à Francesco de ces villes par l'ordonnance de Nouvion, le 22 décembre 1468[8] et il ordonna, le même jour, aux Génois de prêter serment à leur nouveau maitre[9]. Maletta reçut pour son maitre, le 25 décembre 1463, du chef de la chrétienté sua Mta capo de tuti christiani[10] l'investiture de ces pays. Cette cession parut aux conseillers du roi détestable. Elle semblait lui fermer l'Italie. On le crut d'autant mieux dans la péninsule que le roi le fit dire au pape par le cardinal d'Albi ma ben diceva che lo prelibato serenissimo re haveva dale cose de Ytalia levata in tuto la sua mente. On sait, au contraire, que ce fut de la part du roi un acte de profonde et grande habileté. Francesco Sforza, ce ferme et froid esprit politique, ne se cacha pas pour l'approuver hautement animi magnitudine, sapientia, justüia, felicitate et mente prope cœlesti[11], dit-il. Le roi aura dans la terrible crise du Bien public l'appui effectif du due de Milan contre ses ennemis intérieurs. Aux Angevins cette volte-face subite parut une trahison. En réalité, Louis XI montra là son grand sens politique. Il abandonna Jean de Calabre parce que la partie angevine était bien définitivement perdue. Il s'était rendu compte qu'il avait en France des ennemis considérables et qu'il lui était nécessaire de concentrer ses forces au lieu de les disperser. Sans abandonner ses projets, il comprend qu'il lui faut en Italie un appui solide. Il avait cru le trouver dans les Angevins, mais leur défaite montra le peu de solidité de leur puissance. Aussi se tourna-t-il du côté des Sforza qui devinrent, en même temps que ses alliés fidèles, des auxiliaires précieux, car, grâce à la situation de leurs Etats, ils garantissaient le roi contre les turbulents ducs savoyards, alliés des Bourguignons, contre lesquels Louis XI va lutter sans relâche. Louis XI essaya de faire accepter un partage à l'amiable entre les Angevins, Ferrand et la papauté. Cette combinaison ne réussit pas parce qu'elle effraya Pie II, Sforza et Cosme qui s'unirent à Ferrand. Mais Louis XI, l'ayant proposée, laissa René et Jean s'arranger comme ils purent[12]. Il les abandonna sans regrets. Les soutenir plus longtemps eut été contraire aux intérêts mêmes de la France. S'étant ainsi rendu libre, le roi commença à vrai dire sa guerre religieuse. Il débuta par le règlement de la question bretonne. La querelle s'était encore envenimée par la saisie que François II avait faite de l'abbaye de Redon, qui était de fondation royale, sur Arthur de Montauban, frère de l'amiral et aussi par les bien estranges paroles, prononcées à Rome par les ambassadeurs du duc. Celui-ci avait fait déclarer qu'il ne relevait pas du roi et qu'il mettrait plutôt les Anglais en Bretagne que d'y souffrir les Français[13]. Le duc, après avoir essayé de pallier ces déclarations peu loyales[14], envoya des ambassadeurs au tribunal royal à Tours, puis à Chinon. Le roi était très mécontent de voir qu'en Bretagne on affectait d'aller en tout contre les déterminations de l'Eglise gallicane et surtout de ce que à Rome on distinguait entre France et Bretagne, accordant par là à cette province une indépendance qu'il ne pouvait pas lui reconnaitre[15]. Le duc ayant refusé de se soumettre, Louis XI tenta, dans une réunion des princes du sang et des nobles convoqués à Tours, de se rendre les grands favorables. Le roi leur adressa un discours qui tira des larmes aux assistants. Elles ne durent guère être sincères, car si les princes promirent leur adhésion, elle fut plus que douteuse[16]. Le duc, quoique condamné par le tribunal de Chinon, nullement effrayé par la réunion de Tours, refusa d'entendre les commissaires royaux[17]. La sentence rendue contre lui n'en fut pas moins exécutée. Il lui fut fait défense de jouir de la régale et d'empêcher ses clercs de s'adresser au roi en première instance. Cette défense dura d'ailleurs fort peu. Le roi n'avait contribué, en agissant ainsi, qu'à aigrir François II. Le duc va devenir l'un des chefs du Bien public et il obligera, en 1460, Louis XI à lui restituer les droits qu'il lui enlève en ce moment. Pie II n'avait pas caché ses préférences pour le duc de Bretagne. Depuis que François II lui avait solennellement rendu obédience à Mantoue (1459), le pape lui avait donné de nombreux témoignages de sa faveur, dont le plus important avait été l'établissement d'une université à Nantes. A cette université il avait accordé malgré les protestations de Paris et d'Orléans les mêmes droits et privilèges qu'à l'université de Paris. Louis XI trouva naturellement étrange cette attitude du souverain pontife. C'est alors qu'avec une fougue et une ardeur qui étonnent chez ce profond politique, il lança contre la papauté toute une série d'ordonnances hostiles. Le promoteur de cette politique de combat fut Jouffroy, à qui le pape avait refusé de cumuler un certain nombre de bénéfices. Pie II l'accuse d'avoir défiguré les lettres et les demandes du roi et de présenter le pape comme un ennemi de la France. La campagne fut si violente que Pie II déclara que le roi témoignait d'une hostilité plus grande que ne l'avait été son zèle à remplir son devoir[18]. Coup sur coup, en effet, comme si l'intérêt en allât croissant, parurent les ordonnances gallicanes de 1463-64. La première fut l'ordonnance de Paris du 17 février 1463. Le pape ayant émis la prétention que les biens des prélats et des ecclésiastiques défunts lui appartenaient et les faisant recouvrer par des collecteurs et des officiers spéciaux, le roi s'éleva contre ces pratiques. Il déclara que cette loi, établie par le souverain pontife, était absolument mauvaise pour l'Eglise. Les héritages restent souvent incultes, les vases et ornements sacrés sont vendus aux profanes, les ministres tombent dans l'indigence et le royaume s'en trouve finalement appauvri. Aussi le roi ne peut-il que satisfaire les vœux des princes, prélats, seigneurs, chapitres, universités de son royaume, réunis sur convocation expresse au Parlement, qui l'ont supplié de se montrer le défenseur et le protecteur des droits de ses églises et de l'autorité royale[19]. En roi magnanime, Louis XI, qui n'a réuni ces seigneurs que pour se faire donner cet avis — c'est là un des procédés habituels de sa politique, se faire imposer ce qu'il désire —, condescend à satisfaire ces supplications. En conséquence, il ordonna de ne rien payer aux collecteurs et autres officiers pontificaux sous quelque prétexte que ce fût et décida que les contrevenants seraient punis par la saisie de leur temporel et même de leurs personnes. Des instructions formelles furent à cet égard données aux baillis, sénéchaux et autres officiers judiciaires du royaume, afin que ce droit de dépouilles ne fût plus levé au profit de la papauté. En même temps il prohibait la levée des décimes que Pie II voulait continuera percevoir, comme Calixte III, en exemptant, pour ne rencontrer que de médiocres résistances, les conseillers d'église en cour de Parlement, comme fondés en privilège apostolique[20]. Cette ordonnance, lue en séance du Parlement, le 17 février 1463, fut aussitôt enregistrée (20 février) avec un empressement sans doute plus considérable que celui qu'avait jadis montré le même corps pour l'enregistrement de l'édit d'abolition de la Pragmatique. Par lettres patentes de Chartres (25 mars 1463)[21], le roi décida que, désormais, les conseillers clercs du parlement de Bordeaux ne pourraient être obligés d'aller plaider en cour de Rome, en première instance, à raison de leurs bénéfices ou autrement, parce que la nécessité d'une résidence continuelle pour l'exercice de leur fonction ne le permettait pas. C'est là une première atteinte portée à la juridiction de la curie qui depuis l'abolition de 1461 avait de nouveau obligé tous les clercs à venir plaider à Rome. L'ordonnance de Muret (24 mai 1463) fut encore plus nette[22]. Elle donna au Parlement la connaissance de la régale. Le Parlement fut autorisé à interjecter appel au concile général de toute bulle contraire aux présentes lettres de cachet royales. Il devait examiner avec aucuns notables hommes de ladicte Université de Paris et autres, par quels moyens on pourrait remédier aux citations, monitoires et autres procédures de la cour de Rome et prévenir les inconvénients qui résultaient de la collation des bénéfices telle qu'elle se pratiquait alors. Le roi s'attribue de la sorte la disposition de tous les bénéfices vacants en régale dans le royaume à cause de nostre couronne, souveraineté et temporalité. Il menace de prison et de saisie de leur temporel ceux qui essaieront de se soustraire à la juridiction laïque et aussi ceux qui tenteront de les tirer, molester et travailler indument hors du royaume, par monitions, excommunications et autres censures ecclésiastiques. Le 20 juillet 1463, sur la plainte que les gens d'église, chapitres et communautés empiétaient continuellement et partout, Louis XI ordonna[23] ce qui ne s'était jusqu'alors jamais vu, dit Basin à tous les établissements religieux de faire faire par leurs administrateurs, sous peine de la confiscation, une déclaration minutieuse de leurs biens et revenus usque etiam ad minimas et minutissimas à la Chambre des comptes[24]. L'usage suivi jusqu'à ce moment était que les églises et monastères ne déclaraient que d'une manière très générale seulement les fiefs et terres qu'ils possédaient autrement qu'en pure aumône ce qui leur permettait d'empiéter à leur gré sur les droits seigneuriaux du roi et de ses vassaux. Par cette mesure, qui ne fut peut-être jamais exécutée, le roi pouvait exactement connaître l'étendue et la valeur des biens de mainmorte et se rendre compte des bénéfices qu'il pourrait à l'occasion réaliser sur l'Eglise. En 1464, nouvelle série d'ordonnances. Le 10 mars, parait celle de Rue en Ponthieu[25]. Le roi décide que désormais les bénéfices ne seront accordés qu'à des personnes lettrées et qu'il faudra pour en être pourvu dans le royaume justifier de la qualité de Français. Le 19 juin, vient l'ordonnance de Luxieu près Doullens[26]. Louis XI s'arroge le droit de conférer les bénéfices vacants en régale et donne la connaissance des procès survenant à ce sujet aux seuls juges royaux. De plus, Rome, sous ombre de grâces expectatives, retenant des procès de sujets du roi, celui-ci décrète qu'à lui et à son Parlement doit appartenir la connaissance des procès relatifs aux collations royales des bénéfices vacants en régale et qu'aucun juge ecclésiastique ne peut en connaître. Il défend à ses sujets, sous peine de bannissement et de confiscation, de se soustraire par ces sortes de procès à la juridiction royale et il interdit de les citer et de les tenir en procès devant la cour romaine. Par cette même ordonnance, le roi rétablit la Pragmatique, ci-devant abrogée, en Dauphiné et il interdit d'user des grâces expectatives en fait de bénéfice de la part de la cour de Rome[27]. Le 30 juin 1464, fut lancée l'ordonnance de Dampierre[28]. Elle est destinée à porter remède aux exactions journalières et intolérables de la cour romaine dans tout le royaume. La papauté ne tenant aucun compte de la défense de lever des droits sur les successions des ecclésiastiques, continuait à procéder par excommunications, censures et privations de bénéfices contre ceux qui refusaient de la satisfaire. Louis XI interdit une fois encore la levée de ces subsides indus, il ordonna de bannir les commissaires de bulles ou commandements apostoliques qui voudraient opérer ces levées. Ses sujets furent, sous peine d'être déclarés indignes, rebelles et désobéissants, forcés de ne plus rien payer à Rome. Comme cette ordonnance pouvait être rendue illusoire par les voies obliques et cautèles de ceux qui résidaient en cour de Rome, le roi décida que les deniers exigés et perçus le seraient sur le temporel de tous les ecclésiastiques du royaume à présens résidens ou qui résideront en cour de Rome. En outre, il est défendu de payer la moitié de l'année que la curie exigeait pour les bénéfices incompatibles. La multiplicité des peines — confiscation, amendes, prison — qu'encourront les fauteurs de l'ordonnance montre combien le mal était considérable. Enfin, après la mort de Pie II, parut la seconde ordonnance de Rue en Ponthieu (10 septembre 1464)[29]. Le roi interdit d'aller ou envoyer à Rome pour avoir des grâces expectatives — elles avaient redoublé depuis l'obédience — de quelque manière que ce soit sur les bénéfices du royaume et du Dauphiné. Défense aussi d'aller ou envoyer à Rome, sans l'autorisation royale, pour un évêché, une abbaye ou tout autre bénéfice électif. Ces grâces expectatives sont essentiellement mauvaises, car par elles les bénéfices sont donnés à toutes manières de gens tant estrangers et non lettrés qu'autres personnes quelconques, de sorte que personne ne peut se dire sûr d'un bénéfice. Icelles grâces par les causes, subtilités et malices des impétrants causent de grands dommages évacuation de pécunes, procès en cour de Rome et autres. Le pape, pour avoir de l'argent, les distribue sans réflexion, tandis que le roi les donnera à gens agréables, seurs et notables. Il y a là une attaque directe contre les droits de la papauté. Louis XI profita certainement de la vacance du trône pontifical pour montrer une audace si grande. Allant plus loin encore, il interdit de porter ou envoyer de l'or à Rome sous peine d'amendes et de punitions. Cette série d'ordonnances prouvait que le roi voulait l'absolutisme en matière religieuse comme dans le domaine politique. Elles firent connaître à la papauté que l'abolition de la Pragmatique n'était pas sans remèdes et que la royauté avait des armes suffisantes pour réprimer l'orgueil et les vexations de la cour de Rome. Elles n'établissaient d'ailleurs rien de neuf. Elles ne faisaient que rétablir successivement les diverses dispositions de l'acte de Bourges que le roi remit timidement il est vrai en vigueur dans le Dauphiné. Non content de légiférer comme à plaisir sur la matière religieuse, le roi continuait sa chasse aux gras bénéficieras du royaume. Les procès et saisies de temporel allaient de plus belle. L'ordonnance de Muret enjoignit au Parlement que le procez commencé en nostre dicte court à la requeste de nostre procureur général, à rencontre du cardinal de Goutances pour raison des choses dessus dites, soit par vous jugé et déterminé à telle fin que verrez estre à faire par raison[30]. Le Parlement, quoique excommunié par le souverain pontife qui avait lancé des monitions contre lui à la requête du cardinal[31], continua la procédure commencée. Nous connaissons les détails fort curieux de cette affaire par l'ambassadeur mantouan à Rome, Arrivabene, qui transmet à sa maitresse, la marquise Barbara, les nouvelles venues de France[32]. Le roi, écrit-il le 4 octobre 1463, a fait condamner par le Parlement le cardinal de Coutances à 13.000 ducats d'amende, le menaçant très fort s'il ne payait pas. Il a fait révoquer les brefs qu'il avait obtenus pour certaines abbayes — celle de la Trinité de Vendôme notamment —, il a enlevé au cardinal d'Avignon tout pouvoir sur le temporel parce qu'il favorisait les pratiques des clercs contre le roi et il l'a menacé, s'il continuait ce qui arriva-de lui enlever tous les bénéfices qu'il possédait en France. Il a porté certains édits défendant que personne, sous peine de la vie, ose demander des lettres apostoliques ou bulles, ni en appeler en quelque cause que ce soit à la curie romaine. On croit ce devint une réalité qu'il remettra la Pragmatique en -vigueur. Il a enfin écrit des lettres terribles au pape. Il soutient le cardinal d'Arras que Pie II accuse et ce cardinal songe à rentrer en France pour occasionner sans doute de nouveaux scandales. Le séquestre mis sur les biens et revenus du cardinal d'Avignon fut maintenu et le roi en perçut sans scrupules les revenus. Il en fut de même pour le cardinal de Rouen et pour tous ceux qui se refusèrent à reconnaitre les droits de la couronne. Le roi se préoccupait en même temps des conflits de juridiction survenus dans le royaume. A propos d'un prieuré du diocèse du Mans dont deux clercs s'étaient emparés sous couleur de ces usurpateurs voulant porter le procès en première instance à Rome les forcer d'abandonner leur projet. S'ils résistaient, leur temporel devait être saisi, les biens des laïques qui les soutenaient confisqués. Enfin, il pouvait faire arrêter les porteurs de citations venant de Rome jusqu'à ce qu'ils aient obéi[33]. Louis XI paraissait aussi, en prenant sous sa protection spéciale l'abbé et les religieux de Saint-André-les- Avignon, vouloir revenir à ses anciens projets d'annexion des Etats pontificaux. Le neveu du cardinal Pierre de Foix lui donna avis que son oncle était vieux, quasi mourant et est à présumer qu'il ne vivra guère. Il lui déclara qu'Avignon ferait tout à fait bonne figure dans le domaine royal. Je ne sçay si vous avez jamais pensé d'avoir Avignon en vostre main, lequel à mon avis vous serait bien séant. Le bon apôtre, qui désirait la succession de son oncle, compte — quoique parlant un peu contre conscience attendu que c'est fait qui touche l'Eglise — que Louis XI y advisera, car il n'agit que mû par la grande affection que j'ay de vous, Sire[34]. Toute cette politique ne fut pas du goût de Pie II. Il protesta par une lettre au Parlement, disant que les sentiments d'animosité qu'on lui prêtait et contre le Parlement et contre la France étaient faux. Il essaya de se disculper sur les affaires de Sicile en déclarant qu'elles n'étaient connues que par de mensongers et sinistres rapports[35]. Ces paroles s'appliquent sans nul doute à Jouffroy que le pape accusait d'être l'artisan de la rupture. D'un autre côté, Pie II tentait d'amadouer le roi. Il le relevait, le 21 janvier 1463, en reconnaissance de sa piété envers l'Eglise et le souverain pontife, du vœu qu'il avait fait de ne pas manger de viande le mercredi. Le roi, arrivé à 4o ans, peu sûr de pouvoir observer sa promesse, demandait en outre l'autorisation de jeûner avec du lait. Le pape accéda à ces désirs et ordonna au confesseur de Sa Majesté de convertir ledit vœu en œuvres de piété[36]. Il lui faisait aussi quelques autres concessions. Il accordait des privilèges aux personnes présentées par le due de Berry pour la collation de certains bénéfices[37]. Il mandait au cardinal de Saint-Pierre et Saint-Marcellin et au doyen de Saint-Martin de Tours de conférer des bénéfices aux personnes expressément nommées par Charlotte, reine de France[38]. Il ordonnait en outre de dénoncer dans toutes les églises l'excommunication lancée contre les Vaudois et autres hérétiques du royaume de France[39]. Il invitait de nouveau, pour être agréable au roi, les évêques de Périgueux et de Bazas à continuer leur enquête sur la vie et les miracles de l'archevêque de Bordeaux qu'il était disposé à béatifier et il leur envoyait à cet effet un interrogatoire auquel ils devaient répondre[40]. Il faisait réintégrer dans ses bénéfices René Chabot, qui en avait été dépossédé par Jean Balue que le pape menace d'excommunier[41]. Il accorde enfin des privilèges à des clercs recommandés par le roi[42]. Mais bientôt le pape abandonna la politique de persuasion pour se lancer lui aussi dans les mesures de rigueur. Il ripostait aux ordonnances gallicanes en invitant l'official de Carcassonne, l'abbé du monastère de Saint-Germain de Montpellier et l'évêque de Grasse à expulser du prieuré de Sainte-Marie-Madeleine et autres bénéfices du diocèse de Béziers, l'intrus Adhémar Bothom, qui s'en était emparé par autorité royale, pour y installer son candidat à lui, chanoine du Puy[43]. En 1464, il enjoint au cardinal Jouffroy d'instruire un procès sur les bénéfices conférés aux personnes présentées par Louis XI[44]. Outré par ces ordonnances qui se succédaient, par l'appel au concile, par la saisie des revenus de ses principaux fidèles, il exhalait de nombreuses plaintes. Enfin, le roi ayant détourné le duc de Bourgogne de la croisade et s'employant à la faire échouer, le pape se fâcha[45]. La croisade fut, on le sait, le rêve de Pie II. Nombreuses sont les bulles pontificales se rapportant à cette entreprise[46]. Pour supporter les frais de cette expédition, le pape avait imposé à tout le clergé du monde chrétien une dîme qui ne rentra pas très vite, car nous voyons Pie II gourmander les princes allemands et les inviter à s'acquitter de cette dette sacrée[47]. En France, le pape envoya pour récolter la dime un de ses familiers, Angelo de Rieti. Il le chargeait de préparer une expédition terrestre et maritime contre le Turc, lui donnait la faculté d'absoudre ceux qui ne pouvaient pas payer et l'autorisation d'exempter un certain nombre de personnes[48]. Il lui permettait un peu plus tard l'expédition approchant et les sommes recueillies n'étant pas encore suffisantes de faire appel au bras séculier et d'excommunier ceux qui se refuseraient à payer[49]. Louis XI ne parut pas, au début, hostile à la croisade. Il laissait même s'accréditer, dans le moment de sa plus grande lutte contre la papauté, l'opinion qu'il y était favorable. Otho de Carreto avertit son maître que des lettres venues de France et écrites par le cardinal d'Albi disent que le roi ne songe pas à empêcher la croisade. Il favorisera au contraire l'expédition. Il promet 20 galères et autorise la levée des décimes. Mais il y met une condition, l'assentiment du pape à la cession de Savone et Gênes au duc de Milan. Pie II ne peut qu'y être favorable, puisqu'il est partisan d'une politique nationale Italiam Italis, Galliam Gallis relinquendam esse[50]. Le roi rentrait de la sorte dans son rôle de capo de tutti christiani, mais ce n'était qu'une feinte. Il incitait le duc de Bourgogne à refuser ses secours au souverain pontife. Il se retranchait derrière de belles paroles[51]. Enfin, il pressait sous main les Italiens de se dérober. Il encourageait la résistance des Florentins qui ne voulaient pas — la croisade tuant leur commerce avec l'infidèle — travailler pour Venise[52]. Cette politique à double face du roi nous est connue par une lettre de l'évêque de Tusculum, que le pape avait envoyé négocier avec les princes italiens. Ceux-ci, tout en souhaitant que Pie II donnât enfin la paix à l'Italie, désiraient qu'il réclamât le concours du roi de France. Ils ne doutent pas dit assez mélancoliquement le légat de ce concours si on lui accorde tout ce qu'il désire et des levées d'argent dans son royaume. La condition expresse de leur adhésion est ce concours de Louis XI[53]. Le Saint-Père n'avait d'ailleurs pas manqué de faire exhorter le roi à marcher contre l'infidèle. Il en avait chargé, outre ses représentants officiels, l'ambassadeur milanais Maletta. C'est ce qui ressort très nettement de la correspondance d'Otho de Carreto qui confirme absolument les dires de l'évêque de Tusculum. Le roi, écrit Otho d'après les dépêches de Maletta, comme chef de la chrétienté et à l'exemple de ses ancêtres, devrait partir, mais pour déguiser son refus il chercha à susciter quelque concile. Il accuse le pape d'avoir organisé la croisade sans l'avis des princes chrétiens et d'avoir si mal employé l'argent levé pour cette expédition que l'on ne pourra jamais arriver à aucun résultat sérieux. Le roi d'ailleurs ne demanderait qu'à se réconcilier avec le pape. Maletta pense que cette réconciliation pourrait se faire à propos des affaires de Naples. Le pape n'y contredit point, mais il demande que le duc de Milan se pose comme arbitre. Pie II propose d'envoyer un légat pour faire conclure la paix entre les rois de France et d'Angleterre, mais il exige qu'en retour Louis XI s'arme contre le Turc. Le pape attendra pour donner le signal de l'expédition jusqu'en mars prochain. Il fera bien, dit Otho, car le peuple anglais désire la guerre et en lui imposant une trêve, on tournera sa fureur contre les Turcs. Otho a soutenu le cardinal d'Albi qui a bien agi pour les décimes et la Pragmatique. Aussi vaut-il mieux le flatter que l'irriter e come sia da carezare e non da irritare. On a appris l'arrivée de Rieti en France. Le roi consent à la levée des décimes, mais il ne donnera certainement pas 20.000 ducats pour les Hongrois Le pape n'en reste pas moins l'ennemi du roi. Il ne veut pas de son amitié et quoiqu'il ait empêché le duc de Bourgogne de faire partie de la croisade, il se rit de ses menaces. Les promesses royales sont fausses con dire che mandara e fara moite cose che non sara vero. Il n'y a rien à faire avec les Français, peuple à la cervelle pleine do légèreté et d'instabilité, ce sont des fous gouvernés par d'autres fous. Pourtant Otho a encouragé le pape à se réconcilier avec le roi, car c'est son devoir de pasteur. Il doit aussi s'interposer entre Louis XI et les Anglais et attendre jusqu'en mars, puisque le roi promet des secours pour ce moment. Pour le cardinal d'Albi, il faut agir comme le propose Maletta, c'est de la bonne politique. Il est de même nécessaire de recevoir dignement les ambassadeurs royaux. Le pape parut se rendre à ces raisons. Il veut bien faire la paix et s'interposer dans la question anglaise, le duc de Milan peut en aviser Louis XI. Il donnera des ordres à ce sujet à Rieti, mais il faut que les deux rois acceptent sa médiation. Il consent à attendre jusqu'en mars, mais il n'a pas confiance dans le roi. Pour Albi, il ne lui fera pas de mal mais pas de bien non plus. Il est content que le roi laisse Rieti lever les décimes, mais il est sûr que Louis XI les gardera pour lui[54]. Toutes ces querelles affectèrent considérablement Pie II, qui parla un instant tellement il était irrité par cette politique de Louis XI de lancer l'excommunication contre lui[55]. Il n'en reçut pas moins avec de grands honneurs les envoyés du roi et du duc de Bourgogne, qui arrivèrent le 7 juin 1464, à neuf heures du soir. Malgré tous ces empêchements la croisade fut prêchée à Venise, le 28 août 1463, sur la place de Saint-Marc[56]. Pie II eut donc, avant de mourir, cette suprême joie. Mais ce bouillant pontife mourut à la peine à Ancône, le 15 août 1464, en essayant d'activer les préparatifs de cette expédition, ce qui contribua sans doute à hâter ses derniers moments. Les ambassadeurs italiens accrédités auprès de lui transmirent aussitôt la nouvelle de sa fin à leurs gouvernements. L'envoyé milanais écrit d'Ancône, le 14 août, que les derniers jours du pape sont arrivés[57] et le cardinal de Gonzague annonce à son père, le 23 août, la mort de Pie II[58]. Son successeur, qui devait jouer un rôle plus effacé et dont l'habileté diplomatique fut moins considérable que celle d'Æneas Sylvius, fut un Vénitien, l'illustre cardinal du titre de Saint-Marc, Pierre Barbo, qui prit le nom de Paul II. Ce pontife, dont la beauté était si célèbre qu'il songea un instant à s'appeler Formose, était malheureusement un esprit lent, indécis, défiant par nature. Dès le début, les relations entre Louis XI et le nouveau pape furent difficiles. Le roi, profitant de l'interrègne, avait supprimé les expectatives. Aussi Otho pouvait-il écrire que c'étaient là de bien mauvais présages pour l'obédience et que ces mesures étaient pires que la Pragmatique. Le roi voulait en effet arriver à soumettre complètement ses sujets et à établir l'absolutisme. Le pape exhorta cependant le roi à partir pour la croisade. Il l'invita à tenir ses promesses et à secourir la papauté et la chrétienté contre les Turcs[59]. Le résultat fut le même que sous Pie II, Louis XI parut toujours y être favorable, mais il ne bougea jamais. Les projets de Paul II à l'égard de Louis XI nous sont connus par Otho de Carreto. Le pape, effrayé par les mesures prises par le roi, songea à s'y opposer. Il demanda l'avis du due de Milan, jadis l'ennemi de Louis XI. Considérant Avignon comme nécessaire au bien de l'Italie, Paul II voulait s'en servir contre le roi en y plaçant plutôt, qu'un Français, un légat italien entièrement à sa dévotion. Avignon deviendrait ainsi une menace continuelle pour le roi qui — le pape le rappelle — a voulu s'en emparer étant dauphin et le veut encore aujourd'hui. Louis XI ayant menacé de passer en Italie après s'être accordé avec l'Anglais, le pape estime que cette mesure produira un effet salutaire et il prie Sforza — un peu naïvement — d'insister auprès du roi pour qu'il accepte sa combinaison[60]. Dans la même lettre, Otho déclare qu'il croit que le pape — en cela il se trompait assez grossièrement — obtiendra satisfaction sur ce point. Quant à la question d'obédience, elle sera rapidement réglée aussi. Le roi la prêtera pour de multiples raisons qu'Otho énumère et dont la plus curieuse est la suivante Le roi a toujours montré une très grande révérence pour la mémoire d'Eugène IV et il conserve un grand amour pour tous les siens, c'est-à-dire ses successeurs. Quand il parle de cette sainte mémoire, il met toujours la main au chapeau en l'appelant mon mètre, disant que lui seul — Eugène IV — fut son maître, parce que étant dauphin il fut fait par lui gonfalonier de l'Eglise. Le pape espère que le roi lui accordera ses secours pour la guerre turque et qu'il ne réunira pas de concile contre lui. Il n'en a d'ailleurs nulle crainte, car si un concile est convoqué il le sera par le pontife et il se tiendra en Italie. Paul II estime en outre qu'il ne se passera pas quinze jours avant que le roi ne se montre plus souple envers le Saint-Siège che avera gratibse littere de Sua Mta. Il est tout disposé, en tant que cela ne froissera ni les intérêts de l'Eglise, ni ceux de l'Italie, à complaire au roi. Enfin, comme Pie II, le pape se méfie du cardinal d'Albi qu'il invite par un bref spécial à revenir il la cour. Non seulement Paul II déclare qu'il est entièrement favorable au roi, mais encore il est prêt, dit-il, à oublier complètement le passé. Pour les décimes qui sont en retard, il veut bien ne rien réclamer, à condition que Louis XI donne pour la croisade 30.000 ducats et qu'il verse en surplus les 30.000 ducats restant à payer pour le testament du roi son père. Cela permettra à Paul II, dit Otho, d'organiser une expédition terrestre ou maritime contre le Turc[61]. Les projets de Paul II, s'ils furent connus de Louis XI, ne durent pas peu contribuer à l'irriter. Il fut certainement au nombre de ceux dont le cardinal de Gonzague dit Beaucoup commencent déjà à se plaindre de ce pontife già molti cominciano a duolersi de questo papa[62]. Paul II lui ayant refusé la nomination d'un certain nombre d'évêques, le roi déclara au nonce qui venait très probablement l'inciter à la croisade qu'il se donnait une peine inutile, qu'il ne consentirait en aucune façon à la levée des décimes et qu'il n'avait pas d'autres communications à lui faire[63]. Enfin Louis XI prêta l'oreille aux propositions de Podiebrad de Bohème pour la réunion d'un concile antipapiste, sur lequel Paul II, nous le savons, n'avait guère d'appréhension. Le pape n'en avait pas moins été, en effet, excellent prophète quand il avait prévu que Louis XI viendrait bientôt à résipiscence. Tout le beau feu du roi s'éteignit rapidement. La ligue du Bien public en mettant son pouvoir en question le força à composer avec le Saint-Siège et à se soumettre à lui. Louis XI que l'on est habitué à se représenter d'ordinaire comme un politique prudent, avisé, réfléchi et sage, s'était conduit comme un jeune présomptueux. Il s'était cru complètement le maître. Subitement il était devenu autoritaire, dur, cassant. En oubliant, en dédaignant même les obstacles, le roi s'était aliéné, en France, la féodalité laïque et surtout ecclésiastique en Italie, le Saint-Siège. Pour avoir l'appui de la papauté contre ses ennemis intérieurs, Louis XI va se soumettre comme il va (grâce à la cession opportune de Gênes à Francesco Sforza) tirer des secours matériels fort utiles de l'Italie. Sa politique ecclésiastique commence donc par n'être ce qu'elle sera toujours d'ailleurs, comme sa politique laïque qu'un perpétuel recommencement. Mais déjà l'on peut s'apercevoir, par la façon dont le roi a joué le pape à propos de la croisade, qu'il a profité des leçons que lui avait donné Pie II lors de l'abolition de la Pragmatique. Il s'est fait un utile allié dans la personne de Francesco. A son tour il va opposer ligue à ligue Milan-Florence-Paris à Naples-Venise-Rome. De plus en plus s'accuse le caractère tyrannique de Louis XI. Le roi de France devient un véritable politique italien. |
[1] Legrand. Hist., I, 404.
[2] Michelet. Louis XI.
[3] Legrand. Hist., I, 555.
[4] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Francia. Maletta au duc. 17 septembre 1463.
[5] Michelet. Louis XI.
[6] Buser. oc, Documente, 416.
[7] Buser. oc, Documente, 417 (cette lettre est des plus curieuses).
[8] Ordonnances, XVI, 146.
[9] Lettres, II, 167.
[10] Buser. oc, Documente, 418.
[11] Michelet. Louis XI.
[12] Michelet. Louis XI.
[13] Legrand. Hist., I, 547.
[14] Legrand. Pièces hist., XI, 76.
[15] Legrand. Hist., I, 597.
[16] Legrand. Hist., II et Basin. Hist., I, 24, p. 82.
[17] Dom Lobineau. Hist. de Bretagne, I, 694.
[18] Pastor. oc, III, 146.
[19] Pithou. Preuves, II, 36 et Thomassin, oc, III, 788. Le droit de dépouilles — jus spolii — qui permettait au début aux fidèles de pilier la maison de l'évêque qui venait de mourir, se transforma peu à peu. Les biens des clercs intestats ou sans famille, ceux acquis par les évêques après leur promotion à l'épiscopat furent réclamés par l'Eglise. Innocent IV, au XIIIe siècle, en donna le premier l'idée. Dans la seconde moitié du XIVe siècle et au XVe, le droit de dépouilles constitua l'un des revenus les plus importants de la papauté. Sous Clément VII on exigea rigoureusement la dépouille des évoques et des abbés décèdes, ce qui provoqua de nombreux abus. Charles VI supprima une première fois ce droit en 1385, puis une seconde en 1406. Ces ordonnances ne furent pas exécutées puisque Louis XI fut obligé, par l'ordonnance de 1463, de renouveler la défense.
[20] Pithou. Traité des libertés, 357.
[21] Ordonnances, XVI, 177.
[22] Lettres, II, 121.
[23] Legrand. Hist., I, 575.
[24] Basin, I, 56. Ordonnances, XVI, 45 : Qu'ils baillent ou envoyent les adveux et déclairations au vray et en forme deue et authentique de toutes les rentes, revenus, seigneuries et possessions et autres choses temporelles qu'ilz tiennent et possèdent.. Et se ledit terme escheu, ilz n'ont fourni audit commandement, mettez ou faictes mettre lesdictes choses temporelles en nostre main.
[25] Ordonnances, XVI, 245.
[26] Ordonnances, XVI, 213.
[27] Ordonnances, XVI, 213.
[28] Ordonnances, XVI, 217.
[29] Ordonnances, XVI, 244.
[30] Lettres, II, 121.
[31] Legrand. Pièces hist., XI, 108.
[32]
Mantova. A. Gonzaga. Potenze
estere : Roma, 4 oct. 1463.
[33] Legrand. Pièces hist., XI, 22.
[34] Michelet. Louis XI.
[35] Legrand. Pièces hist., XI, 108.
[36] A. du Vatican. Pii II. Reg. 511, f° 383a.
[37]
A. du Vatican. Pii II. Reg.
513, f° 165a.
[38] A. du Vatican. Pii II. Reg. 513, f°
261a.
[39] A. du Vatican. Pii II. Reg. 491, f°
13b.
[40] A. du Vatican. Pii II. Reg. 509, f,
47a.
[41] A. du Vatican. Pii II. Reg. 510, f°
109a.
[42] A. du Vatican. Pii II. Reg. 513, f°
14a.
[43] A. du Vatican. Pii II. Reg. 491, f°
44b.
[44] A. du Vatican. Pii II. Reg. 513, f°
17b.
[45] Legrand. Hist., I. 498.
[46] A. du Vatican. Pii II. Reg. 512, f°
170b ; 510, f° 274a ; 491, f° 231a ; 509, f° 334a-336a ; 508, f° 400a-407a ; 508, f° 380-395 ; 504, f° 72b-78a.
[47] A. du Vatican. Pii II. Reg. 505, f°
281.
[48] A. du Vatican. Pii II. Reg. 519, f°
73b et 77b.
[49] A. du Vatican. Pii II. Reg. 519, f°
78b.
[50] Milano A. di Stato. Potenze estere : Roma, 8 fév. 1464.
[51] Delaborde. oc, 83.
[52] Delaborde. oc, 59.
[53] A. du Vatican. Pii II. Arm. XXXIX
n° 10, f° 1.
[54] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Roma 7 juin 1464.
[55] Pastor, III, 331.
[56] A. du Vatican. Pie II. Arm. XXXIX, n° 10, f° 7. Arm. XXXII, f° 92. Politicorum, n° 58, p. 172.
[57] Milano. A. di Stato., Potenze estere : Roma, 14 août 1404.
[58] Mantova. A. Gonzaga. Potenze estere : Roma, 23 août 1464.
[59] D'Achery. Spicilège, III, 842.
[60] Milano. A. di Stato, Potenze estere : Roma, 8 octobre 1464.
[61] Milano. A. di Stato. Potenze estere : Roma, 21 octobre 1464. Otho de Carreto au duc.
[62] Mantova. A. Gonzaga. Potenze estere : Roma, 3 octobre 1464.
[63] Pastor, III, 334.