TROISIÈME PARTIE — L’OCCUPATION TERRITORIALE
Procope signale de façon trop peu explicite le point de rencontre de trois routes séparant les Romains, les Persarméniens et les Tzanes. Là, Justinien établit un château-fort, Όρονών[1], où résida encore un duc. A deux jours de cet endroit, aux frontières des Océnites, rameau du peuple tzane, il refit celui de Charton, laissé longtemps dans l’oubli, et le doubla de celui de Barchon. Après, continue Procope, on trouve dans la plaine le castel de Kena, à l’ouest celui de Σισιλισσών, jadis abandonné[2], et remis en état par l’empereur. De là, à gauche, vers le nord, autre lieu appelé par les indigènes φοσσάτον Λογγίνου, parce que le général romain Longinus, faisant la guerre aux Tzanes, y vint camper ; c’est à une journée de Sisilisson ; Justinien y fit construire la forteresse dite Βούργους νόης[3]. Tout près encore, aux frontières des Tzanes Coccylines, il en créa deux autres : Σχιμαλινίχων[4] et Τζαυκάκων, avec un commandant de place[5]. Dans cette énumération, le panégyriste de Justinien semble aller quelque peu en zigzags, mais s’acheminer néanmoins assez régulièrement vers l’ouest ; le Burgus nouus parait devoir être placé en arrière de Trébizonde. Cette rangée de forts[6] avait en quelque sorte une double destination : elle mettait obstacle aux progrès de l’ennemi, qu’il vint de l’est, par le continent, ou de l’ouest, après s’être assuré des positions côtières. Celles-ci demandent à être étudiées à part. Elles n’intéressent pas seulement l’arrière-pays, car elles eurent forcément un rôle général, lorsque les Romains commencèrent à chercher des comptoirs commerciaux au fond du Pont-Euxin, et les Byzantins à mettre le pied, militairement, en Lazique. Cette assertion est particulièrement vraie de Trébizonde ; nous ne pousserons pas plus à l’ouest l’étude du Pont cappadocien ; c’est de cette ville que part, sinon le Périple de la Mer Noire d’Arrien, du moins son voyage d’inspection personnelle[7]. Trébizonde n’a rien gardé de sa physionomie antique[8] ; on ne la restitue partiellement, vaguement, que par ce que nous savons du port qu’Hadrien y fit creuser et des troupes qui y furent établies[9]. Longtemps, on le croirait volontiers, elle n’eut pas d’autre garnison que les marins qui séjournaient chez elle entre deux croisières. La légion I Pontica, signalée par la Notitia dignitatum[10], y fut peut-être avant le IIIe siècle[11] ; pourtant rien ne le prouve, et ce qui détournerait de le penser, c’est qu’on a trouvé à Trébizonde des inscriptions[12] mentionnant les légions de Satala et de Mélitène, qui y envoyaient sans doute des détachements. La dernière amélioration connue consiste dans l’aqueduc que Justinien ordonna pour lui amener de l’eau et parer ainsi à la dépopulation[13]. La nomenclature des localités du littoral, assez abrégée dans Arrien, parce que les points occupés de son temps étaient peu nombreux, est utilement complétée, avec de menues erreurs, par Ptolémée (V, 6, 6) et la Table de Peutinger (X, 2-3). La première station qu’on rencontrait après Trébizonde était le port d’Hyssos (Ύσσου λιμήν), où campaient sous Hadrien un corps de fantassins et une vingtaine de cavaliers, ce qui est nécessaire pour le service, ajoute Arrien[14] sans mieux s’expliquer. Au Bas-Empire, cette garnison fut renforcée[15]. Puis c’était Ophis (l’Ofi d’aujourd’hui), reconnaissable encore sous d’autres formes un peu différentes[16]. Puis ‘Ριζοΰς λιμήν ou Rhizaei[17]. A l’embouchure de la rivière Rhizios — actuellement Rizé. Ensuite — et je néglige les points qui paraissent n’avoir pas eu d’importance stratégique — l’Άθηνών άκρον (maintenant Antina), lieu de mouillage bien protégé, pouvant en été recevoir quelques vaisseaux, et montrant encore au temps d’Arrien[18] un château abandonné, qui devait dater de l’indépendance des colonies grecques. Après quoi Archabis, bourg et estuaire, et surtout Apsarus[19], devenue Gonié, prés de laquelle débouchait le Βόας ou Άκαμψις, le Tchorok d’aujourd’hui. Arrien y inspecte cinq cohortes, mais c’est sans doute une garnison de circonstance, exceptionnellement forte. La Notitia n’en signale aucune[20], peut-être parce que le nom de l’endroit y est travesti, ou bien parce que le duché d’Arménie s’arrêtait un peu avant et qu’avec Apsarus on arrivait au littoral de Colchide. Et la série des petits fleuves côtiers se poursuivait : Isis, Niger, Phase, Charieis, Chobos, Singanes, Cyanes, généralement avec un petit havre d’atterrissement. Dans tout ceci, nous attacherons un intérêt plus spécial à l’embouchure du Phase, et enfin à Dioscurias[21]. Au sujet de la première, il convient de lire le commentaire d’Arrien, tout en gardant devant les yeux le petit croquis de Dubois de Montpéreux[22]. A l’entrée du Phase, le fort, où sont stationnés 400 soldats d’élite, m’a semblé bien retranché et heureusement placé pour protéger la navigation. Deus larges fossés entourent la muraille ; autrefois celle-ci était en terre. en bois les tours qui la surmontaient ; maintenant le tout est de briques cuites et s’appuie sur de solides fondations. Des machines ont été dressées sur le rempart ; bref on a tout prévu. Mais pour rendre plus sûr le part, et les habitations des vétérans et des marchands en dehors du castel, j’ai cru devoir, à partir du double fossé d’enceinte, en tirer un troisième qui s’étend jusqu’au fleuve et abrite la baie, ainsi que toutes les maisons extérieures au mur[23]. Les fossés sont depuis longtemps indistincts, à cause des alluvions, qui n’ont rien laissé subsister de la ville de Phase (Poti)[24] ; mais Dubois de Montpéreux a vu le fort de briques, liées par un ciment rougeâtre : c’est un carré de 140 pas, avec une entrée médiane du côté de la mer, et à chaque angle une tour carrée, dont chaque face mesure 40 pas ; au sud, le lac dont parlent les auteurs anciens. Quant à Dioscurias, qu’il appelle aussi Sébastopolis, Arrien rapporte qu’il en a visité la garnison de cavalerie, les approvisionnements, fait le tour des murs et des fossés[25]. On ne retrouve plus rien, dans l’Iskouriah moderne, des murs qu’il avait sans doute en vue ; mais des voyageurs ont aperçu les vestiges d’une muraille, fortifiée de tours par endroits et bien plus étendue, dont les colons grecs antérieurs s’étaient enveloppés pour écarter les attaques de leurs belliqueux voisins, les Corasiens[26]. Que devint la garnison, passé le IIe siècle ? La Notitia (XXXVIII, 36) mentionne bien : Cohors prima Claudia equitata Sebastopolis. Seulement cette dernière ville ne parait pas être Dioscurias ; elle doit se confondre avec la Σεβαστόπολις έτέρα de Ptolémée, à quelque distance du rivage dans le Pont de Galatie (V, 6, 8).
Fig. 22. — Transcaucasie romaine. Dans l’intérieur des pays du Caucase, les Romains se sont avancés plus d’une fois : Pompée, dans sa foudroyante Campagne d’Asie, parvint jusqu’en Albanie, près de la mer Caspienne, battit les habitants sur les rives de l’Abas (le Samour), mais fut, disait-on, arrêté dans sa marche vers l’Hyrcanie par des serpents venimeux[27]. A Eski-Djoulfa, sur l’Araxe, au nord du lac d’Ourmiah, un pont antique est encore debout, dont la tradition populaire attribue la création à Auguste[28]. Pompée avait opéré, en outre, dans I’Ibérie, vers Sausamara et Harmozica[29]. Dans cette dernière ville[30] il y avait probablement une garnison romaine sous Vespasien, en 75[31] ; elle était près de Tiflis, c’est-à-dire à peu de distance de la passe de Dariel[32], qui aura nécessité ce déploiement de forces. Sur cette passe Pline fait un récit un peu romanesque : ces Portes Caucasiques sont un immense ouvrage de la nature, qui interrompt brusquement la chaîne des montagnes. Là sont des portes garnies de poutres ferrées[33] ; au-dessous passe un cours d’eau exhalant une odeur infecte ; en deçà, sur un rocher, la forteresse Cumania, élevée pour empêcher le passage d’innombrables hordes ; ainsi, jusqu’en face d’Harmastus, une porte suffit à fermer l’entrée du monde. Nous ne savons pas en somme comment les Romains s’y prirent du temps des Parthes pour obvier à cette menace ; mais des documents comme l’έκταξις κατ Άλανών semblent bien montrer qu’ils ne laissaient à personne le soin de défendre leurs territoires ou leurs clients. Pour l’époque des Sassanides, Lydus[34] rend compte de ce qu’on disait de son temps Après la paix de Jovien, les Romains, ayant reculé, ne furent plus autant en mesure de veiller sur le défilé du Caucase[35]. Les Perses demeuraient bien loin eux-mêmes. Il fut convenu entre le préfet du prétoire Salluste et les nobles perses (puis Izdegerd confirma leur convention) qu’à frais communs les deux empires bâtiraient un château fort à l’endroit dangereux et y mettraient garnison. Occupés ailleurs, les Romains laissèrent les Perses construire tout seuls le castel de Biraparach[36] et y établir un corps de troupes. Mais ceux-ci protestaient contre cette charge exclusive et ne cessaient de réclamer la δαπάνη pour les Portes Caspiennes[37]. Ce fut l’origine de guerres fréquentes entre les deux états ; les Occidentaux temporisèrent, firent des largesses provisoires ou quelques concessions[38]. En résumé, Lydus est bien obligé de laisser entendre que ce sont les Romains qui manquèrent de parole. Finalement, lors de la paix de 561, il fut entendu[39] entre Justinien et Chosroês que les Sassanides seuls, dédommagés sur d’autres articles, se chargeraient d’empêcher les Huns ou les Alains de franchir les Portes Caspiennes ou le pas de Corytzon[40]. Les Romains ne voulaient décidément pas y contribuer, et le fait surprend d’autant plus qu’au cours des mêmes négociations, d’après Menander Protector, ils insistèrent à plusieurs reprises — mais sans succès — auprès du Suréna pour obtenir la Suanie[41], dépendance de la Lazique, et qui était assez voisine de la passe de Dariel[42]. Mais peut-être préféraient-ils, au lieu de refouler les Alains et les Huns, les embrigader dans leurs armées. Ce fut de bonne heure une idée favorite des Romains qu’il pourrait être utile d’attaquer les Perses par la Lazique[43] ; néanmoins les opérations de guerre n’y commencent qu’au VI° siècle. Je n’ai pas à les raconter et m’en tiens, sommairement, à la description topographique du pays. Les Laces, dit avec raison Procope[44], sont tous du côté européen du Phase, au nord ; de l’autre, pas de bourgs, ni de villes considérables hormis Pétra. Par cela seul qu’elle était isolée sur l’autre versant, Pétra pouvait rendre de grands services, mais il convenait de la fortifier splendidement. Procope est très laconique à son sujet : Pétra, autrefois village sans nom, sur le rivage du Pont-Euxin (exactitude approximative), maintenant ville considérable de Colchide, fortifiée et agrandie par Justinien... Elle est inaccessible du côté de la mer et des rochers ; une étroite avenue y conduit, entre deux montagnes séparées par un grand mur, ayant à chaque bout deux tours en pierre dure, pouvant résister au bélier[45]. Ailleurs : Ville superbe, que les Lazes livrèrent imprudemment aux Perses ; bientôt les Romains revinrent, furent vainqueurs et rasèrent la ville[46]. Ce médiocre destin rendait bien difficile aux modernes la découverte de Pétra. Dubois de Montpéreux a cru pouvoir la reconnaître à Oudjenar, à 25 kilomètres environ au sud-est de l’embouchure du Phase, et à 20 de la mer boire. Il y a là une sorte d’acropole en parallélogramme, de 120 pas de large et 900 de long, enfermée par les débris de sept ou huit tours et d’une forte muraille en basalte et porphyre, avec des traces de mortier[47]. Comme une population un peu dense ne se pressait que sur une des rives du Phase, on a peine à croire Strabon et Pline qui rapportent que 120 ponts avaient été jetés sur ce cours d’eau — dès le Ier siècle[48] ! Il semble bien cependant qu’on doive, avec Dubois de Montpéreux, placer sur la rive méridionale, mais plus près du fleuve, le fort Téléphis d’Agathias, place peu accessible où conduisait seulement un chemin étroit dans un pays encombré de marécages, de bois et de buissons[49], et contre le Phase même Rhodopolis[50], en rase campagne, et que les Lazes avaient démolie au cours de la guerre[51]. Toujours est-il que le Phase, par lui-même ou par ses nombreux affluents, ouvrait les principaux passages vers l’intérieur et longeait les principaux centres habités. A cette règle ne faisaient guère exception que le fort isolé de Boucloon[52], au nord, vers la Scanie, et la capitale Archéopolis. Les relations des divers auteurs ont permis à Dubois de Montpéreux[53] de la situer sur le Chobos, à près de 20 kilomètres de la mer[54], au point appelé Nakolakévi : il reste aine enceinte, formée par une muraille en briques, en majeure partie encore bien conservée ; de distance en distance, des tours carrées. Le tout dominé par une colline très escarpée du côté de la rivière ; au sommet, une forteresse en rectangle, longue de 460 pas. Cela parait bien cadrer en effet avec la description de Procope[55]. Ce dernier énumère[56] les places qu’on rencontrait sur la rive droite : Sébastopolis[57], Rhodopolis, Mochérisis[58] et les forts de Pitious Scanda et Sarapanis. Il aurait dû ajouter : Onogouris[59], Outhiméréos[60] et Houtatision ; enfin Losorion, que lui-même dit ailleurs[61] être l’œuvre de Justinien. De ces diverses localités, quelques-unes peuvent être identifiées en toute certitude, grâce à la persistance du nom, à peine modifié. Tel est le cas pour Scanda et Sarapanis[62], dont il parait qu’il ne subsiste plus rien[63], et aussi pour Koutatision[64]. Ces différentes places, souvent attaquées et endommagées dans un court intervalle de temps, furent plus d’une fois réparées à la hâte : ainsi Scanda et Sarapanis[65]. Le nom de Koutatision se retrouve intégralement dans le Koutaïs d’aujourd’hui[66]. La cité de la plaine a pris une importance prépondérante ; au contraire, au VIe siècle, elle devait sa sauvegarde à sa citadelle, de l’autre côté du Phase et à M pieds au-dessus du cours d’eau ; mais même la ville basse était enclose de murs, revêtus d’énormes quartiers de roc calcaire ; un chemin souterrain, voûté en briques, conduisait à une source au pied du rocher. La citadelle Outhiméréos était entourée de fortes tours carrées de bel appareil ; Mermerœs y mit un moment 3.000 hommes de garnison[67]. Quant à Mochérisis, nous apprenons seulement[68] que ce nom appartenait aussi à un petit district, oit se trouvaient plusieurs centres d’habitation, et arrosé par le Rhéon, alors considéré comme un affluent du Phase ; il s’étendait jusqu’à environ uns journée d’Archéopolis[69], donc assez loin de la forteresse du même nom[70]. On ne sait au juste où chercher le fortin de Tzibilë, qui boucha un passage étroit et bordé de précipices à Mermerœs passant dans le pays des Abasges[71] ; de l’autre côté du Phase, chez les Misimiens, étaient une série de forts, qu’ils brûlèrent à l’approche des Romains, sauf le plus solide, Tzacar, dans une contrée des plus escarpées[72]. Lette topographie accidentée caractérise en somme toute la Colchide ; le Phase n’en rendait que plus de services, étant accessible aux gros vaisseaux jusqu’aux passes d’Ibérie[73]. Au delà commençaient de nouvelles κλεισοΰραι conduisant dans ce pays, et que Justinien fortifia également, pour prévenir une attaque de l’est[74]. Il avait éprouvé qu’une fois entré en Lazique, l’ennemi n’était point facile à en déloger : il y avait là une série de vallées capricieuses, de collines traîtresses, de chausse-trapes de toutes sortes, qui déterminaient les combattants à se concentrer dans quelqu’un des nombreux forts et à y défier un patient blocus. A lire dans le détail l’histoire de ces campagnes de Lazique, on verrait à merveille combien cette stratégie de sièges, d’escarmouches — oserais-je ajouter : et de cache-cache — était dans le goût des deux belligérants. |
[1] Je garde la forme grecque pour certains noms géographiques dont on ne sait s’ils se présentent au nominatif ou aux cas obliques dans les auteurs.
[2] Mais pas encore au commencement du Ve siècle ; cf. Notitia, XXXVIII, 30 : Cohors miliaria Germanorum Sisila.
[3] Transcription maladroite, mais évidente, du latin Burgus nouus, dont on peut rapprocher la forme inverse — en grec latinisé — de la Notitia (XXXVIII, 35) : Cohors prima Lepidiana Caene Parembole (= καινή). Müller (p. 923) propose dubitativement de confondre cette dernière avec la Νεάπολις de Ptolémée (V, 9, 2), sur la côte de Colchide, au nord du Phase. Je crois l’autre hypothèse préférable, car le rapprochement est plus littéral.
[4] Cf. Aed., p. 258 : Σχαμαλινίχων.
[5] Aed., III, 6, p. 259-260.
[6] Je néglige naturellement ceux de Persarmécie dont les Byzantins se rendirent maîtres un moment, au cours d’une guerre, comme Bolon et Pharangion (Procope, B. P., I, 15, 18. 29. 32) ; ceux-ci étaient précisément aux confins des Tzanes, qui les livrèrent é l’ennemi.
[7] Sur la confiance que mérite Arrien, v. la réponse de C. Patsch aux critiques de Brandis (Beitr. zur alt. Gesch., IV (1904), p. 68-75).
[8] Voir le plan jadis levé par Tezier et Pullan, op. cit., pl. LXIII.
[9] Arrien, Périple, XVI, 5 ; Patsch, ibid., p. 71-73.
[10] Or., XXXVIII, 16.
[11] Cf. CIL, III, 308, 6748.
[12] Cf. CIL, III, 6745, 6747.
[13] Procope, Aed., III, 7, p. 260.
[14] Périple, III, 1.
[15] Notitia, XXXVIII, 34 : Cohors civium Romanorum Yssiporto.
[16] Opiunte dans Peutinger, Offeunie et Officiunte dans le Géogr. de Rav., 101, 10 ; 366, 12.
[17] Rhizée fut fortifié par Justinien (Procope, Aed., III, 7, p. 260).
[18] Périple, IV, 1-2.
[19] Périple, VI, 1-2.
[20] V. seulement Chroniq. Pasch., I, p. 61 ; II, p. 435 : ή παρεμβολή Άψαρος.
[21] Arrien, Périple, XVII, 2. Pourtant lui-même (XVIII, 1) comme Strabon (XI, 2, 14, p. 496 C) place Pityous au nord de Dioscurias. C’est le Pithiae de la Notitia, que défendait l’ara prima Felix Theodosiana (XXXVIII, 32) cantonnée là probablement par Théodose l’Ancien, lors des difficultés dues à la passe dia Caucase. Il y eut quatre corps théodosiens en Cappadoce (Notitia, XXXVIII, 18, 19, 32, 33). V. p. 372.
[22] Voyage autour du Caucase, atlas I, pl. XVIII, 2 et 3 ; cf. t. II, p. 66 sq.
[23] Périple, IX, 3-5.
[24] Du reste Agathias (III, 9, 2) affirme qu’elle n’était bâtie qu’en bois, mais entourée d’un large fossé, où l’on pouvait détourner l’eau d’un lac situé à proximité.
[25] Périple, X, 3.
[26] Dubois de Montpéreux, I, p. 306 sq.
[27] Plutarque, Pompée, 35, 38 ; Dion Cass., XXXVIII, 3 ; cf. Lucain, Pharsale, VIII, 133.
[28] Cf. Müller-Simonis et Hyvernat, op. laud., p. 84. — Ainsi s’expliquent certaines allusions dans les panégyriques des poètes :
....Incedunt victae longo ordine gentes...
Indomitique Dahae et pontem indignatus Araxes.
(Verg., Aeneid., VIII, 722, 729).
Potabis galea fessus praxis aquam.
(Propert., III, 12, 8).
[29] Strabon, XI, 3, 5, p. 501 C.
[30] Appelée Harmastus dans Pline, H. N., VI, 29, et Άρμάκτικα dans Ptolémée, V, 14, 2.
[31] CIL, III, ad a. 6052 : l’empereur et son fils ont fortifié les murs et sans doute y ont mis un corps de troupes.
[32] Brosset fait dériver le mot de Dar-I-Alan, porte des Alains.
[33] Fores additae ferratis trabibus (H. N., VI, 30).
[34] De magistr., III, 52-53, Wuensch.
[35] En réalité, parce qu’ils abandonnaient alors l’hégémonie sur l’Ibérie, dont ils s’étaient prévalus depuis Trajan. Arrien, ajoute Lydne, a traité de la question dans le VIIIe livre — perdu — de ses Παρθικά.
[36] Variantes : Ίουρο-ειπαάχ dans Priscos, ap. de Boor, Excerpt. de legat. gent., 15, p. 586 (add. 19, p. 588). Le mot signifie en arménien : protection des Ibères, d’après Tomaschek, Pauly-W., Biraparach.
[37] Lyd., ibid., 51 in fine.
[38] On lit dans Procope (B. P., I, 10, 9-12) un récit un peu suspect. La citadelle de la parte du Caucase axait été bâtie par Alexandre ; sous Anastase, elle était au pouvoir d’un chef hun, qui proposa à l’empereur de la lui vendre ; mais ce dernier refusa, ne jugeant pas expédient d’abandonner une garnison sur un point si reculé. Après la mort du Hun, Cavad chassa ses fils et se rendit maître des portes.
[39] Menand. Prot., Excerpt. de legat. Rom., de Boor, p. 180, l. 6 (= p. 865 Migne).
[40] Cet autre passage, qui ne nous est pas connu, devait s’ouvrir plus à l’est que le premier (de Boor propose de corriger en χώρου Τζόν, à cause de Procope, B. G., IV, 3, 4 : Τζούρ). On comprend ainsi que Pline (loc. cit.) distingue les Portae Caspiae et les Portae Caricasiae, qu’on confond souvent, magno errore (add. VI, 40). Nullement, répond Müller (p. 911) ; je crois bien que si.
[41] Ce territoire était traversé par la fleuve Chobos (Pline, H. N., VI, 14) ; les Suanes pratiquaient la recherche des mines d’or (Id., VI, 30). Pour les laisser libres du joug romain, le Suréna invoquait leur autonomie : indomitae gentes, dit Pline.
[42] Ap. de Boor, p. 861 sq., fragm. 6 et 12.
[43] Lydus (ibid., 31) l’exprime avec énergie, et insiste, en guise d’exemple, sur le cas de Corbulon.
[44] B. G., IV, 2, 29. Leur nom se retrouve dans le Lazistan d’aujourd’hui, qui est en réalité plus au sud que leur ancien établissement.
[45] B. G., II, 17, 3 sq.
[46] De Aed., III, 7, p. 261 ; cf. Brosset, Addit. et Eclairciss., p. 102. L’histoire de cette ville tient ainsi entre quelques années : 539/45 - 550.
[47] Voyage autour du Caucase, III, p. 86 sq. ; atlas 1, pl. XIX, 1.
[48] Strabon, XI, 3, 4, p. 500 C ; Pline, H. N., VI, 13 : pontibus CXX peruius. C’est d’autant plus singulier que Pline parle des solitudes de la Colchide (VI, 29) et qu’il y avait des endroits guéables, même vers le cours inférieur : cf. Procope, B. P., II, 30, 37 ; B. G., IV, 13. 3.
[49] Agathias, II, 9, 5-7. L’emplacement approximatif sa déduit de ce renseignement accessoire : les Byzantins, attaqués à l’improviste par les Perses, n’eurent que le temps de se retrancher dans une île formée par le Phase et le Docone, à leur confluent, à 150 stades de Téléphis (env. 30 kilom.).
[50] Toujours au sud d’après la carte de Dubois de Montpéreux (atlas I, Pl. XIV) ; pourtant Procope (B. P., II, 29, 18) la met de l’autre côté.
[51] Procope, B. G., IV, 13, 21-22.
[52] Agathias, III, 7, 2.
[53] Op. laud., III, p. 51-58.
[54] Les 500 stades d’Étienne de Byzance sont sûrement erronés ; peut-être peut-il lire 50, chiffre approché.
[55] B. G., IV, 14, 1 : Archéopolis est sur une colline inculte, arrosée par un neuve qui descend d’une montagne voisine. Les portes d’en bas répondent au pied de la colline et ont des avenues aisées, en pente douce ; celles d’en haut n’aboutissent qu’à des rochers et précipices. Les habitants, n’ayant d’autre eau que celle de la rivière, ont bâti un mur de chaque côté, pour y puiser avec moins de danger.
[56] Loc. cit., B. P., II, 29, 18.
[57] Probablement Dioscurias, bien qu’il la nomme après Archéopolis.
[58] Variantes : Mochiresis, Mouchirisis, etc.
[59] Agathias, II, 10, 1 ; III, 3, 3.
[60] Variantes : Ouchimereos, Oucheimereos.
[61] De Aed., III, 7, p. 261.
[62] Aujourd’hui Sarapan ; on trouva déjà dans Strabon Σαραπαναί (XI, 2, 17, p. 498 C) ou τά Σαραπανά (XI, 3, 4, p. 500 C) ; Sarapama dans le Géogr. de Rav., 74, 6 ; Procope, B. G., IV, 13, 15 : Σαραπανίς ; Menander Protector (de Boor, Excerpt. legat., p. 186, l. 23) : Σάραπα, Σκάνδεις.
[63] Dubois de Montpéreux, II, p. 361 ; III, p. 160.
[64] Dans la langue des Lazes, Cotiaïon dans celle des Grecs (B. G., IV, 14, 48).
[65] Procope, B. G., IV, 13, 15 ; 16, 17.
[66] Dubois de Montpéreux, I, p. 398 sq. ; atlas 1, pl. XVIII, 1.
[67] Procope, B. G., IV, 16,16.
[68] Procope, B. G., IV, 14, 46.
[69] Müller (ap. Ptolémée, p. 924) se demande s’il ne vaudrait pas chercher dans Mochérisis le Mochora (Mogaro des Itinéraires) de la Notitia dignitatum (XXXVIII, 38) où campait une cohors sans numéro ni autre qualification. Cette garnison, vers 125, ne se comprendrait guère dans une région de l’intérieur.
[70] Agathias, II, 9, 4.
[71] Procope, B. G., IV, 17, 16.
[72] Agathias, II, 4, 4-5.
[73] Procope, B. P., II, 29, 18 ; cf. Strabon, XI, 2, 17, p. 498 C.
[74] De Aed., III, 7, p. 261.