LES CÉSARS DU TROISIÈME SIÈCLE

TOME DEUXIÈME

LIVRE IV. — UN EMPEREUR HOMME DE BIEN. - ALEXANDRE SÉVÈRE - 222-235

CHAPITRE VI. — FIN D'ALEXANDRE.

 

 

Mais hélas ! la fortune des Empires comme celle des hommes est toujours courte par quelque endroit. Au milieu même des réjouissances du retour et du triomphe, on savait que de nouveaux dangers menaçaient Rome. Dans les acclamations du Sénat, il était question tout à l'heure de la Germanie et d'une victoire future qu'on attendait des armes d'Alexandre.

En effet, la Germanie était en armes, certaines tribus teutoniques (on ne sait lesquelles) avaient passé le Rhin et ravageaient la Gaule. Les vainqueurs de l'Orient ne devaient pas tolérer cet affront ; les fêtes du triomphe achevées, Alexandre dut repartir pour le Rhin et Mammée partit avec lui.

Il amenait une grande partie de son armée de la guerre persique[1]. Des Parthes enrôlés au service de Rome, les archers de l'Osrhoène, des Maures armés de javelots figuraient dans le camp romain. Ces troupes légères avec leurs armes de trait étaient, plus que d'autres, redoutables aux Germains lourds, épais, de haute taille, qui ne portaient pas de cuirasse et ne savaient combattre que de près.

Hérodien, fidèle à F on système, veut qu'Alexandre se soit fait précéder d'une ambassade presque suppliante auprès des Germains. Il leur proposait, dit-il, de l'or tant qu'ils voudraient pour qu'ils rentrassent dans leur pays. Et en même temps, Alexandre, d'après un ouï-dire dont Hérodien n'ose pas affirmer la vérité, Alexandre ralentissait sa marche, s'amusait à des courses de char, se livrait à de vains plaisirs, se faisait mépriser de l'armée par sa lenteur à agir, par son peu de dignité en négociant. Mais, malgré le laconisme des historiens et l'obscurité des récits, il y a une preuve frappante qu'Alexandre n'avait manqué ni de résolution, ni d'activité : c'est que, dès les premiers jours de mars, par conséquent presqu'au début de la campagne, il était campé sur le Rhin, en face de la terre barbare, ayant jeté un pont de bateaux sur le fleuve pour le passer. A sa seule approche donc, les Germains s'étaient retirés et la Gaule avait été délivrée.

Nous savons, il est vrai, que dans une partie de l'armée Alexandre était impopulaire. Les soldats qu'il ramenait d'Orient le connaissaient, le respectaient et l'aimaient ; mais les soldats qu'il trouvait dans la Gaule ne l'avaient pas vu encore et ne s'étaient pas comme ceux de l'Illyrie et de l'Orient façonnés à sa discipline. Plus. éloignés de l'Empereur, ils en étaient restés à la licence du temps d'Élagabale : là donc, comme à Antioche, le prince qui venait placer le soldat sous une loi plus sévère devait être mal accueilli. Ces Gaulois aux têtes dures et revêches avaient souvent été indociles au joug des Empereurs, et l'étaient surtout à un joug auquel le relâchement des temps passés ne les avait pas accoutumés[2].

Ils raillaient cet enfant, humblement soumis, disaient-ils, à la conduite de sa mère ; ils accusaient cette mère, hautaine et avare, disaient-ils, qui ne voulait que s'enrichir et dominer. Ils lui prêtaient la pensée de laisser là la guerre contre les Germains et d'emmener son fils en Orient pour s'y reposer au milieu des délices du pays natal[3]. Hérodien s'est fait l'écho de ces accusations ; mais, selon d'autres écrivains, assez justifiés par les allures habituelles du soldat romain sous les Césars, le tort d'Alexandre n'était pas sa faiblesse vis-à-vis de sa mère, mais bien sa sévérité vis-à-vis des soldats ; l'avarice de Mammée consistait bien moins à supprimer une seule dépense utile ou honorable, qu'à supprimer quelques aveugles prodigalités envers les prétoriens.

En réalité, la question était entre la souveraineté du César et la souveraineté de l'armée. Il fallait que cette soldatesque arrogante qui avait brisé successivement Geta, Caracalla, Macrin, Élagabale, massacré Ulpien sous les yeux d'Alexandre, mais qui avait enfin cédé devant la fermeté de ce prince à Rome et à Antioche, cédât définitivement sous lui, ou bien lui donnât la mort. Pourquoi Alexandre régnait-il depuis si longtemps ? Qu'y avait-il à gagner à vivre tant d'années sous le même prince ? Prince nouveau, largesse nouvelle ! Ce sentiment d'arrogante indiscipline et d'ignoble cupidité, qui, Hérodien l'avoue[4], était celui des soldats, devait, en soixante-dix ans, donner à Rome vingt-six révolutions et vingt-six Empereurs et Alexandre allait en être, non la première, mais la plus noble victime[5].

En effet, il était facile de le prévoir, ce mécontentement de quelques soldats trouva bientôt un chef et un chef digne d'eux. Il fallait que depuis Septime Sévère la dignité et le patriotisme de l'armée romaine fussent tombés bien bas pour qu'un homme comme Maximin y jouât un rôle important. Ce personnage ci-devant berger, né en Thrace ou plutôt en Mésie près de la frontière barbare[6], appartenait par son père à la race des Goths, par sa mère à celle des Alains ; il avait pour principal mérite une taille de huit pieds et un doigt (7 pieds ½), et une vigueur corporelle qui le faisait comparer à Milon de Crotone, à Hercule et à Antée. Ces mérites physiques avaient fait son succès auprès de Septime Sévère. Alexandre l'avait nommé tribun d'une légion, et en dernier lieu venait de le mettre à la tète de l'armée des Gaules. Il n'était plus jeune ; mais, toujours vigoureux, il pouvait lutter avec quatre, cinq, sept soldats l'un après l'autre et les jeter à terre. Il avait contribué à rétablir parmi les troupes la discipline et, en le faisant, il avait moins attiré sur lui-même le mécontentement des factieux qu'il ne l'avait attiré sur Alexandre[7].

En un mot, c'était pour la révolte un chef quelconque et la révolte n'en demandait pas davantage.

Alexandre ne devait pas ignorer ces périls, et tout Empereur romain devait se tenir prêt à la mort. Cette fierté de son âme qui avait tant de fois brisé sous elle l'indiscipline des soldats venait de son mépris dans la vie[8]. Un jour l'astrologue Thrasybule lui avait annoncé qu'il mourrait de la main d'un barbare : Tant mieux, avait dit le prince, je mourrai donc au champ de bataille et d'une façon digne d'un Empereur. Les plus grands hommes, ajoutait-il, sont morts de mort violente, et il citait Alexandre le Grand son homonyme (d'après les récits qui admettent l'empoisonnement d'Alexandre), Pompée, César, Démosthène, Cicéron. Si je meurs en combattant, je serai digne des dieux. Ce n'était pourtant pas la mort du soldat qui lui était réservée, et elle ne fut accordée qu'à un ou deux Empereurs romains tout au plus.

Alexandre était campé, près de Mayence à ce que l'on croit[9]. Comme il n'était pas là en face de l'ennemi, sa tête n'était pas au milieu du camp, mais isolée en pleine campagne ; il n'avait là que sa mère, quelques amis, un petit nombre de soldats. Il y avait des présages funestes comme il y en a toujours. Lampride en raconte un grand nombre. Une druidesse entre autres se serait trouvée sur le chemin d'Alexandre, et se serait exclamée en langage gaulois : Va, mais n'espère pas la victoire et ne te fie pas à tes soldats. Les présages ont cela contre eux qu'ils ne sont le plus souvent constatés qu'après l'événement.

Que se passa-t-il ? Y eut-il une révolte d'abord et un assassinat ensuite, ou la révolte ne fit-elle que suivre et sanctionner l'assassinat ? Selon Hérodien, toujours ennemi de la mémoire d'Alexandre et de Mammée, le premier acte de cette tragédie fut une manifestation des soldats réunis sous les ordres de Maximin, à une assez grande distance de la résidence de l'Empereur. Ces soldats étaient des conscrits placés spécialement sous le commandement de celui-ci. Irrités de ce qu'ils appelaient la pusillanimité d'Alexandre et la cupidité de Mammée, émus par le prétendu projet de retour en orient ou plutôt par le désir de ce don d'avènement (donativum) que l'âge d'Alexandre devait faire longtemps attendre, ils se groupent autour de Maximin qui venait présider à leurs exercices ordinaires ; ils le saluent Empereur et lui jettent la pourpre sur les épaules. Maximin refuse ou fait semblant de refuser ; mais, menacé s'il n'accepte pas, il se rappelle fort à propos certains songes et présages qui lui ont annoncé l'Empire, et se soumet à la volonté des dieux et des soldats. Il double la ration de ceux-ci, leur promet une abondante largesse, amnistie à tous les soldats châtiés ou flétris. On s'élance en toute hâte je ne dirai pas vers le camp, mais vers la tente d'Alexandre, pour le surprendre avant qu'il ait pu se mettre en défense[10].

Dans cette tente ou devant cette tente que se passait-il ? Alexandre venait de dîner en plein air et avec les vivres ordinaires du soldat comme s'était sa coutume, (car lorsqu'après sa mort on pilla sa tente on y trouva que les restes d'un repas militaire) ; il s'était retiré pour la sieste[11], quand, selon Hérodien, la nouvelle  de l'insurrection, puis une masse d'insurgés, vint le surprendre. Hérodien se plaît à nous le décrire tremblant, épouvanté, versant des larmes, cherchant à se racheter pour de l'argent, encouragé d'abord et ensuite trahi par les soldats préposés à la garde de sa tente. Les autres écrivains ne parlent pas ainsi de sa mort. Selon quelques-uns d'entre eux, un Germain qui faisait le métier de bouffon s'était à l'heure de la sieste introduit dans le pavillon impérial, et, contre son espoir, ayant trouvé le prince éveillé, aurait craint d'être puni de son indiscrétion, serait allé près de camarades déjà mécontents, les aurait excités et menés en armes jusqu'à la tente impériale[12]. Selon d'autres, ce serait Maximin lui-même ou des tribuns de sang barbare qui auraient décidé quelques soldats à venir attaquer cette tente dans laquelle leur Empereur dormait sans armes et sans défense ; leur seul cri en approchant aurait été ce mot : Éloigne-toi, retire-toi, voulant peut-être le faire sortir de sa tente et l'avoir seul en face d'eux ; les hommes désarmés qui entouraient Alexandre se seraient fait tuer pour le défendre ; quelques-uns après s'être enfuis auraient été repris plus tard et mis à mort par ordre de Maximin[13]. Ce qui est certain, c'est que l'Empereur et sa mère, frappés de plusieurs coups, moururent dans les bras l'un de l'autre ; l'une chrétienne, nous pouvons le croire, l'autre digne d'être chrétien, tous deux faits pour régénérer l'Empire romain si l'Empire romain eût peut être régénéré (19 mars 235)[14].

Il y a, du reste, un fait remarquable et qui suffit pour écarter la version calomnieuse et le jugement inique d'Hérodien. Eux-mêmes, les assassins d'Alexandre et de Mammée n'osèrent les maudire. Cette armée qu'il avait traitée avec sévérité, cette légion qui avait subi à Antioche sou animadversion, gémirent de sa mort, protestèrent que le meurtre était le fait, non de l'armée, mais de quelques soldats devenus bandits[15], et, sous les yeux de Maximin qui n'osa l'empêcher, firent justice des meurtriers. Les funérailles se firent avec honneur. Rome, le Sénat, les provinces n'eurent pas une moindre douleur que les légions, après la mort de ce prince qui avait honoré l'armée par sa sévérité même et consolé Rome par sa justice. Le Sénat le mit au rang des dieux[16] ; honneur banal, sans doute, mais qui témoignait d'une certaine liberté et d'une certaine sincérité de sentiments quand il était accordé à la victime sous le règne du meurtrier. On lui éleva un cénotaphe dans la Gaule, mais on apporta ses cendres à Rome et on lui fit un magnifique tombeau. Mammée elle-même, qui avait été tant de fois et si amèrement attaquée, reçut des honneurs posthumes que Maximin n'osa lui retirer. Il y eut une fête pour le jour de sa naissance et cette fête se célébrait fidèlement à Rome un siècle encore après sa mort[17].

L'Empire avait raison de pleurer, il perdait ainsi sa dernière espérance de salut, le dernier prince auquel un certain nombre d'années avaient été données pour combattre les déplorables traditions des règnes précédents. Cette épée dominatrice que Septime Sévère avait cru faire la gardienne de sa dynastie anéantissait ce jour-là le dernier Empereur qui se rattache à sa dynastie. Et, plus puissante que jamais par le meurtre du noble Alexandre et par l'élévation du soldat goth Maximin, une soldatesque de race barbare et d'instincts cupides, régnant en vertu du droit de l'assassinat, devenait pour un demi-siècle, je pourrais même dire pour un siècle et demi, l'unique souveraine de l'Empire romain.

Je ne puis quitter la noble et touchante histoire d'Alexandre, sans penser au nom qu'il portait. Ce nom lui avait été donné par suite d'un rapprochement fortuit avec un des personnages qui ont laissé dans le monde un plus universel et plus long souvenir. Pourquoi le nom du fils d'Olympias, aujourd'hui encore, est-il l'un des deux grands noms qu'un siècle au siècle annonce ? Pourquoi le nom du fils de Mammée n'a-t-il qu'une renommée modeste, familière sans doute aux érudits, à peine connu de la masse de ceux qui lisent ?

Le premier de ces deux Alexandres, pouvant tout au plus alléguer un de ces vagues prétextes de civilisation et de progrès qui ne manquent à aucune ambition, a bouleversé le monde, mené à la mort un million d'hommes, couvert l'Asie de sang et de ruines. Loin de la civiliser et de la rendre meilleure, il lui a donné la corruption de le Grèce, comme il a donné à la Grèce la corruption de l'Asie ; il a été despote autant que tout despote asiatique, il a versé le sang de ses meilleurs amis, et il est mort soi-disant dieu, mais ivre ou fou, laissant après lui un empire dès le lendemain écroulé et des royautés soldatesques dont l'existence n'a été qu'un long déclin. Pour qui a combattu Alexandre, si ce n'est pour Alexandre ? Et quelle reconnaissance est due à ce grand génie mis tout entier au service d'un grand égoïsme ?

Le second, au contraire, venu dans un siècle de décadence, n'a eu d'autre pensée que celle de régénérer son siècle, son empire, le genre humain ; il a régné uniquement pour faire le bien ; il a combattu uniquement pour la défense de son peuple ; il a préféré à sa gloire personnelle le salut de Rome, à son ambition la liberté de ses sujets, à sa richesse leur prospérité, au progrès de sa puissance le progrès de son âme, à l'accroissement de son empire l'accroissement de l'empire du bien. Et la postérité, moins juste envers lui que les contemporains ne le furent, lui accorde tout au plus une modeste et peu bruyante approbation. Pauvre héros ! il n'a fait que le bien, et qu'est-ce aux yeux du monde que faire le bien ?

Il y a encore, (disons-le en passant quoique ce souvenir nous reporte bien loin de notre sujet) il y a un autre Alexandre, moins connu peut-être que celui-ci dans l'histoire telle que la lit le vulgaire, plus grand encore néanmoins et plus près de nous ; un roi et un pontife qui a lutté et qui a souffert toute sa vie pour la vertu et pour la justice ; qui, exilé et captif, n'en a pas moins reformé l'Église, pacifié l'Europe, affranchi l'Italie ; qui est mort ayant donné le baiser de paix à son ennemi et laissant au moins assoupie l'éternelle querelle du sacerdoce et de l'Empire. Moins célèbre que le ravageur macédonien, moins célèbre même que l'Empereur dont nous venons de raconter l'histoire, le grand pape Alexandre III n'a pas même eu un salut de la part de l'Italie de nos jours, aspirant, dit-elle, comme l'Italie de son siècle, à se régénérer dans la liberté. Il est vrai que c'est une tout autre régénération et une tout autre liberté !

Voilà quelle est la justice du genre humain, de la postérité, et il faut bien ajouter, de l'histoire ; voilà quel est ce tribunal auquel on fait parfois, au nom du droit outragé, un bien vain et bien infructueux appel. Le genre humain n'est pas une assemblée de sages ; la postérité n'est pas plus impartiale que les contemporains, et elle est souvent moins bien instruite. L'histoire s'est, trop souvent jusqu'ici, prosternée aux pieds des grandeurs mauvaises ; elle a été la lâche admiratrice des faits accomplis ; elle a eu le culte du génie, je le veux bien, mais même du génie dépravé ; elle s'est inclinée devant les puissants d'hier et les brigands heureux de l'autre siècle, comme si ces morts avaient des honneurs et des pensions à lui donner. N'en sera-t-il pas toujours de même ? Dans cinq cents ans d'ici la Terreur de 93 n'aura-t-elle pas ses panégyristes, et l'anéantissement de la Pologne n'aura-t-il pas ses approbateurs comme il les a aujourd'hui ? Oh ! celui qui travaillerait, qui ferait le bien, qui combattrait pour le droit, qui se sacrifierait pour les intérêts de ses frères, dans la seule vue d'être béni de la postérité et d'avoir une place dans l'histoire, en vérité celui-là serait bien fou. Qu'il verse au contraire beaucoup de sang, qu'il exerce d'affreux ravages, qu'il donne an monde de profondes douleurs, qu'il mette une grande puissance ou un grand génie au service d'une ambition toute personnelle ; et il est sûr de passer grand homme, et il aura pour récompenser ce labeur de sa vanité la plus vaine de toutes les récompenses, les applaudissements après la mort. Receperunt mercedem suam, vani vanam, dit saint Augustin.

Mais l'homme de bien peut se consoler. Il y a pour lui une récompense et moins vaine et plus équitablement répartie. Pendant que nous prétendons ici-bas, avec nos erreurs, nos obscurités, nos passions, nos préjugés, écrire l'histoire du genre humain, elle s'écrit ailleurs, jour par jour et siècle par siècle, avec le calme, la lumière, la justice, la vérité la plus absolue. Elle s'écrit dans le silence et le mystère ; mais elle sera publiée un jour, elle sera lue devant ceux qui en auront été les acteurs et les témoins, et ils la scelleront de leur propre sceau, les uns du glorieux cachet de leur triomphe et de leur joie, les autres du cachet de leur désespoir et de leurs remords. Les héros d'alors ne seront guère les héros d'aujourd'hui, et les dédaignés d'alors ne seront pas les dédaignés de notre temps. Et alors du moins, au lieu de cette sentence de la postérité qui ne retentit qu'au milieu des sépulcres, tous, héros et condamnés, vivants, entendront de leurs oreilles la sentence qui les glorifiera ou les flétrira. Cette histoire-là, cette postérité-là, cette renommée-là vaut du moins la peine qu'on travaille pour elle.

 

 

 



[1] Monnaie de la treizième année Tribunitienne (235) PROFECTIO AVG. Alexandre et Mammée avec une victoire. — Type du Soleil comme ci-dessus.

[2] Verum Gallicanæ mentes, ut sese habent, duræ et retrogradæ (retorridæ ?) et sæpe imperatoribus graves, severitatem imperatoris nimiam et longe majorem post Heliogabalum non tulerunt. (Lampride, 59).

[3] Capitolin, in Maximino, 7.— Lampride, in Alexandro, 83.

[4] Hérodien, VI, 17.

[5] Cum tantæ severitatis vim milites inhorrescerent.... trucidavere. Aurel. Victor, in Cæsarib., 25.

[6] En Mésie, dit Georges Syncelle. — In vico Thraciæ vicino barbaris. Capitolin, in Maximino, I. — τν νδοττω Θρκν κα μιξοβαρβρων, π τινος κμης, Hérodien, VI.

[7] Sur tout ceci Capitolin, in Maximino, 5, 7.

[8] Contempsisse mortern Alexandrum, cum ferocitas mentis qua militem semper attrivit, tum etiam illa declarant. Lampride, 62.

[9] In vico Britanniœ (sic) cui vocabulum Sicila (Siclingen près de Mayence, d'autres disent Bretzenheim). Aurel. Victor, Cæsar., 25. — In Gallia. Eutrope, VIII, in fine. — In Britannia vel ut alii volant in Gallia, in vico cui nomen Sicila, Lampride 59. — Sur les bords du Rhin, dit Hérodien. Cum in Gallia esset et non longe ab urbe quadam castra posuisset. Capitolin, in Maximin, 7.

[10] Hérodien, VI.

[11] Lampride, 61.

[12] Lampride, 59, 61.

[13] Lampride, 59-61.

Pour tenir compte de toutes les divergences, voici ce que dit Aurelius Victor dans l'Épitomé (25) : Alexandre se voyant abandonné de ses gardes, s'écria que sa mère était cause de sa mort et quand le meurtrier approcha, se couvrant la tête de manière à serrer fortement son cou, il s'offrit à la mort, âgé de 26 ans. Sa mère Mammée l'avait conduit là par son avarice, d'autant qu'elle faisait recueillir les plus petits restes après le repas et les faisait servir le lendemain !

[14] Cette date se déduit du nombre d'années et de jours qu'assigne Lampride au règne d'Alexandre (13 ans et 9 jours). On peut opposer à ce témoignage un rescrit existant au Code Justinien sous le nom d'Alexandre, (2. de officio præf. præt., I, 26) avec la date des Ides d'août, sous le consulat de Sévère et de Quinctianus. Mais je croirais volontiers à une erreur de copiste dans le Code de Justinien ; les Consuls dénommés étant entrés en charge le 1er janvier sous le règne d'Alexandre, on en aura conclu que le rescrit était d'Alexandre et substitué son nom à celui de Maximin son successeur.

[15] Non ex omnium sententia, ved latrocinantium modo quidam milites et hi præcipue qui Heliogabali præmiis effloruerant, cum severum principem pati non possent, occiderunt. Lampride, 59.

[16] Monnaies : DIVO ALEX. (sa tête radiée) et au revers un aigle, ou un autel embrasé, et le mot CONSECRATIO.

[17] Lampride, 64.