Avant d'entrer dans le récit de la vie de Gilles de Rais, il convient de dire un mot sur les documents inédits, qui ont servi à la composition de cette œuvre. Énumérer ces documents, c'est en faire connaître assez l'importance historique. Outre le Cartulaire des Sires de Rais, trouvé au château de Serrant, en Anjou, parmi les archives du château de Thouars, par M. Paul Marchegay ; outre des lettres patentes de Charles VII, de Louis XI, du roi René d'Anjou, des ducs de Bretagne et de Gilles de Rais lui-même, il faut indiquer tout d'abord un fonds très intéressant, demeuré complètement inconnu jusqu'à ce jour et récemment découvert à Orléans, par M. Doinel, archiviste du Loiret, parmi les minutes des notaires de cette ville. Ces pièces inédites sont au nombre d'environ cent quarante : il nous a été donné de les connaître grâce aux démarches bienveillantes de M. de Maulde, ancien élève de l'école des Chartes, auprès de M. Doinel, qui les avait en sa possession. Elles ont rapport à la vie artistique et littéraire de Gilles de Rais et surtout aux folles dépenses qu'il fit à Orléans dans les années 1434 et 1435. Nous devons donc nos meilleurs remerciements à M. Doinel, qui, par un procédé bien rare parmi les gens de lettres, a bien voulu nous communiquer ces documents et nous en abandonner la primeur. Les autres pièces que nous devons citer, les plus importantes sans contredit, sont, avant toutes les autres, le Procès ecclésiastique, en latin, conservé aux archives de la Loire-Inférieure — expédition originale, cotée E 189 ; elle contient 143 feuillets in-f°, reliés en carton — ; l'Enquête et le Procès civils, en français, retrouvé dans les archives de Thouars, au château de Serrant, en Anjou, par M. Paul Marchegay. Ces deux documents, avec le Procès ecclésiastique qui les précède, comprennent 420 feuillets anciens, plus un feuillet ajouté au commencement par M. Marchegay, pour remplacer celui qui était perdu. Le Procès ecclésiastique va du folio 1 au folio 308 ; — l'Enquête civile, qui vient ensuite, va du folio 309 au folio 365 ; — le Procès civil, qui termine, va du folio 365 jusqu'à la fin. Il faut citer enfin le Mémoire des héritiers de Gilles de Rais, texte original des archives de la Loire-Inférieure, qui ne renferme pas moins de soixante-dix pages in-folio[1].
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[1] Les citations tirées du Procès de Jeanne d'Arc, de M. J. Quicherat, sont indiquées sans autre désignation que la suivante : Procès, t...p...
Qu'il nous soit aussi permis de remercier M. de Maulde, M. P. Marchegay, M. Lemarchand, bibliothécaire de la ville d'Angers, et M. Morin, bibliothécaire de la ville de Nantes, pour la bienveillance avec laquelle ils ont favorisé nos recherches sur Gilles de Rais.