LES JOURNÉES DU GRAND ROI

 

PAR LOUIS BERTRAND

de l'Académie française

PARIS - FLAMMARION - 1935.

 

 

Avant-propos.

CHAPITRE PREMIER. — A l’aurore du règne.

CHAPITRE II. — Louis XIV dans ses châteaux.

CHAPITRE III. — La journée du grand Roi.

CHAPITRE IV. — La grande journée du 16 novembre 1700.

CHAPITRE V. — Les dernières journées.

 

AVANT-PROPOS

 

Il va sans dire qu’il ne s’agit pas ici de journées quelconques de Louis XIV, mais de quelques-unes de celles qui résument le mieux la grandeur et la signification politique et nationale de son règne. Parmi elles, la plus grande fut incontestablement celle du 16 novembre 1700, lorsque le Roi, devant toute la cour de France assemblée, déclara qu’il acceptait pour son petit-fils l’héritage de Charles-Quint. C’était l’aboutissement d’un effort deux fois séculaire de la monarchie française et le couronnement de son règne. Non seulement l'encerclement de la France par les deux branches de la maison d’Autriche était définitivement brisé, mais la rivalité de la France et de l’Espagne avait pris fin, et si, malgré le mot célèbre, il y avait toujours des Pyrénées, une vie nouvelle commençait pour les deux nations, ère de rapports amicaux en dépit de quelques traverses passagères, entre le Bourbon de Madrid et celui de Versailles.

Cette journée glorieuse, fruit de tant d’intrigues, de guerres longues et coûteuses et d’un labeur persévérant, avait été, en quelque sorte, préfigurée par deux ou trois autres, peut- être plus brillantes, mais qui n’en étaient que l’annonce encore confuse : l’entrée de l’infante Marie-Thérèse à Paris et les célèbres fêtes du Carrousel et des Plaisirs de l’Ile Enchantée. Nous avons cru devoir donner à ces fêtes la place à laquelle elles ont droit comme manifestation des tendances impérialistes du règne. Nous n’avons pas cru non plus devoir négliger ce que Saint-Simon appelle « la mécanique » quotidienne de l’existence royale, les heures de travail et de représentation, l’emploi du temps auquel se soumettait régulièrement le souverain, ni enfin les idées directrices de sa politique. Enfin, nous avons voulu évoquer la journée qui, pour les rois comme pour tous les hommes, clôt une vie : celle de la mort. Quand il s’agit d’un Roi Très Chrétien, une telle journée prend une importance qui éclipse toutes les autres. Et c’est pourquoi nous avons terminé ces pages par le récit des derniers instants de Louis XIV.

 

L. B.