RÉVOLUTION ET EMPIRE

 

CHAPITRE PREMIER. — 1789.

 

 

État de la France en 1789. — Tiers État. — Clergé. — Noblesse. — L'organisation gouvernementale : pouvoir central, justice, finances, etc. — Le Roi et son entourage. — Convocation des États-Généraux pour le 1er mai 1789 ; les cahiers de doléances.

 

En 1789 la France est le plus important et le plus riche État de l'Europe. Avec 24 ou 25 millions d'habitants, elle a le même territoire qu'aujourd'hui, moins Avignon, la Savoie et Nice. Son roi, dans le principe maître absolu de la fortune, de la liberté, de la vie de ses sujets, donne des lois, les fait appliquer, dispose sans contrôle de toutes les ressources du pays, que ce soit pour l'utilité publique ou pour ses besoins propres. Roi de droit divin, dans son Versailles de marbres et de glaces, il trône si haut qu'il paraît à beaucoup comme un Dieu mortel.

Le peuple sur qui il règne n'est pas aussi malheureux qu'on l'a prétendu. C'est un peuple d'abord de paysans. Un grand nombre possèdent leur chaumière et quelques champs qu'ils exploitent par des moyens antiques. Un tiers du sol est dans leurs mains. Beaucoup en outre sont métayers d'un noble ou d'un bourgeois. Les autres, manœuvres, domestiques, journaliers, louent leurs services. On trouve quelques serfs en Bretagne et en Franche-Comté.

On ne vit pas trop mal, dans ce grand pays de laboureurs. Les villageois, l'hiver, pratiquent souvent un métier. Près de l'âtre, ils tissent, façonnent des objets de métal ou de bois, creusent des sabots, polissent des ressorts de montres. Les femmes filent au rouet, brodent, font de la dentelle. A la belle saison, les enfants gardent les vaches et les oies. Les plus aisés vont aux écoles, tenues par les petits frères ou des religieuses. La plupart des adultes sont illettrés.

Ce monde de la terre, laborieux et patient, qui honore Dieu, respecte le roi, et a le sentiment assez net d'appartenir à un vaste corps de nation, ne se plaindrait pas de son sort s'il n'était écrasé d'impôts. Taille, capitation, vingtièmes, aides, gabelle, corvées, plus les droits féodaux, et les banalités, plus la dîme payée au clergé. Au total, soixante ou soixante-dix pour cent du revenu du paysan est pris par le roi, le seigneur ou le curé.

Les artisans sont à peine deux millions et demi. Ils travaillent en atelier ou à domicile. Il n'y a de grandes industries que dans le Nord où s'exploitent les premières mines de charbon, dans le Lyonnais, où le travail de la soie et la métallurgie occupent des milliers d'ouvriers, à Paris enfin où, dans les faubourgs, sont établis des fabriques de meubles, des tissages, des tanneries. La majorité des artisans sont groupés en corporations. On y entre apprenti pour devenir compagnon et, si la chance vous sourit un jour, maître. Les corporations entravent, comme l'a dit Turgot — qui un moment les a supprimées — le droit au travail. Mais elles ont préservé un utile esprit de métier, assuré le maintien d'une noble tradition manuelle. Les plus fins, les plus ingénieux, les plus adroits ouvriers que nous ayons eus en France sont ceux du XVIIIe siècle. Ils étaient bien souvent de véritables artistes.

La bourgeoisie est née et a grandi dans les villes. Elle est intelligente et cossue. Le négoce malgré les guerres n'a cessé de l'enrichir. Elle se défend contre l'impôt. Les robins, notaires, procureurs, avocats, tiennent dans cette société une large place, car on n'a jamais tant aimé les procès qu'alors. Viennent ensuite les gens de finances : banquiers, changeurs, employés des fermes, puis les médecins, les professeurs, les écrivains. De toutes les classes du pays, celle-ci est la plus cultivée. Le bourgeois, qui lit les économistes et les philosophes, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, est humanitaire et sensible. Il s'intéresse aux affaires publiques, parle avec liberté du roi et de la cour, brocarde le clergé, jalouse les nobles. Il voudrait jouer dans l'Etat un rôle plus actif, plus direct. Il proteste contre les abus de l'administration et le désordre des finances. Il réclame des réformes.

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Bourgeois, artisans, paysans, forment un des trois ordres de la Nation. C'est l'ordre sans privilèges, le Tiers État. Les deux autres, le Clergé et la Noblesse, infiniment moins nombreux, jouissent de privilèges variés et importants, dus à la fonction ou au souvenir d'anciens services. Ils étaient légitimes au moyen âge ; à la fin du XVIIIe siècle, on ne les comprend plus. Le Clergé est riche. Il possède d'énormes biens, le cinquième du sol environ. Sa fortune a été évaluée à trois milliards de livres avec un revenu de 80 millions. S'y ajoute le montant, au moins égal, de la dîme, prélevée sur tous les produits de la terre. Enfin il reçoit des droits féodaux.

Partie de ces immenses ressources est consacrée à l'entretien des églises, à l'assistance aux malades, à l'enseignement des enfants. Le Clergé paie au Roi l'impôt du vingtième, et, sous le nom de don gratuit, une redevance qui n'est ni obligée ni annuelle. Le haut clergé, archevêques, évêques, abbés, chanoines, vit de façon fastueuse. L'évêque de Strasbourg reçoit chaque année 700.000 livres, 14 millions d'aujourd'hui, certains abbés, tel l'abbé de Saint-Waast en Artois, 500.000, soit 10 millions. Par contre, le bas clergé — curés ou vicaires — recruté dans le peuple, meurt à peu près de faim. Las de souffrir, il est en révolte d'esprit.

La noblesse se compose de trois catégories : la grande noblesse, la noblesse de province et la noblesse de robe.

La grande noblesse ou noblesse de cour — douze cents personnes seulement — entoure le roi à Versailles. Louis XIV l'a attirée à lui, chargée de grâces et domestiquée. Depuis, elle respire et se meut dans l'orbite du souverain. Elle n'est plus que son reflet. Le roi la nourrit, la divertit, la pensionne, paie ses dettes, baptise et marie ses enfants. Cette noblesse n'est riche que d'apparence, elle possède des domaines infinis, mais pour une grande part incultes. L'existence de cour — train de maison, luxe d'habits, folie du jeu — la mine. Pour y faire face, elle perçoit avec une rigueur accrue par ses intendants, ses régisseurs, les redevances féodales, devenues odieuses au paysan parce qu'elles ne sont plus la contrepartie du devoir de protection rempli jadis par le seigneur.

La noblesse de province est demeurée dans ses gentilhommières. Exclue des largesses de cour, elle fait valoir ses terres et vit souvent assez chichement, d'une vie presque semblable à celle de ses métayers. Les fils vont à l'armée où ils occupent les grades moyens. Les filles, sans dot, remplissent les couvents.

La noblesse de robe tire son origine des charges judiciaires. Des bourgeois riches sont entrés dans les conseils du roi, les Parlements, les cours des Comptes et des Aides. Leurs charges devenues héréditaires les ont fait anoblir. Ils ont acheté des titres. Ils vont à la cour. Sous des dehors éclairés, ces parvenus tiennent étroitement aux privilèges, aux droits féodaux, qu'ils ont acquis en se substituant, argent sonnant, aux nobles d'épée.

Ainsi la France de l'ancien régime est-elle divisée en classes bien marquées, presque en castes. Désunion des esprits, désunion des intérêts qui aggravent encore l'immense, le profond désordre du pays.

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Le royaume s'était façonné en huit siècles, de pièce à morceau. Ses institutions sont demeurées multiformes. Provinces, villes, associations, métiers, ont leur statut propre, leurs privilèges, leurs immunités, que d'âge en âge a respectés la monarchie. Il est ainsi devenu très difficile de gouverner.

Le pouvoir central, le roi, entouré de ses ministres et de ses quatre conseils, est le moteur suprême. Il agit directement sur les affaires étrangères, l'armée, la marine, la justice supérieure. Mais il délègue l'autorité pour l'administration des provinces à des intendants. Certains, comme Turgot en Limousin, travaillent en gens de cœur. Mais beaucoup agissent en tyranneaux. La plupart sont détestés. Les provinces, suivant qu'elles sont pays d'Etat ou pays d'élection, ont un régime, des tarifs d'impôt différents. Elles gardent leurs douanes intérieures. Au nord de la Loire, les lois sont de droit coutumier et il y a deux cent quatre-vingt-cinq coutumes. On change de lois, dit Voltaire, en changeant de chevaux de poste. Dans le sud, le droit écrit, c'est-à-dire l'ancien droit romain prévaut.

Mettre les institutions au niveau du temps, par une marche sage et lente, un roi l'a naguère essayé : Louis XV. C'est un souverain mal connu. Il a commis des fautes, dont la principale est la perte des colonies. Mais il a commencé d'introduire dans les finances et la justice de sérieuses réformes. Il a brisé la puissance rétrograde des Parlements. Avec Machault, d'Argenson, Maupeou, il voulait rajeunir et centraliser l'autorité. Roi bureaucrate, roi timide, mais pénétré de sa dignité, il n'eût pas supporté d'atteinte à sa couronne. C'était encore un maître et un chef.

Mais son petit-fils accède : Louis XVI ne ressemble en rien à son aïeul. Un épais garçon de vingt ans, à trogne vermeille, grand chasseur, gros mangeur, qui dort bien, rit gaiement, et lime des serrures à son établi quand il est de loisir.

Il n'est pas sans intelligence, comme on l'a prétendu. Il n'a point l'esprit vif, mais juste, capable d'application et de suite. Il est assez instruit. Son gouverneur La Vauguyon — un sot — l'a rendu dévot plus que pieux. Il a cette bonté qui ne convient qu'à la vie privée. Son métier royal l'épouvante. A l'annonce de son avènement, il dit : Il me semble que l'univers va tomber sur moi. Dieu, quel fardeau j'ai là, à mon âge, et on ne m'a rien appris !

Louis XVI, comme la plupart de ses contemporains, est un disciple de Rousseau. Le virus de la sensibilité l'infecte. Il croit qu'il suffit de désirer le bien pour le faire. Il craindra toujours de nuire ou seulement de mécontenter. Aussi son histoire va-t-elle être pavée d'occasions perdues. A dix reprises, Louis XVI pourra arrêter la Révolution ou lui imposer d'autres voies. Mais il y faudrait une autre main que la sienne, cette grosse main indécise qui sue un peu. Il périra donc et avec lui tout un ordre social qui pouvait être amélioré sans perte d'énergie et de substance parce que sur le trône qui veut un patron, il ne sera, il ne peut être que le serviteur de ses sujets.

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D'appuis autour de soi, le Roi n'en a guère. Ses frères : Monsieur, comte de Provence, intelligent, cultivé, mais jaloux, sournois, dédaigneux et qui songe que si à la faveur de troubles, la couronne tombait du front de son aîné, il s'en coifferait fort bien ; le cadet, comte d'Artois, élégant, frivole, sec, pauvre de vues, plein de jactance et sans bravoure, avec cela gouffre pour l'argent. Louis XVI ne recevra d'eux jamais un réconfort, un utile conseil. Monsieur intriguera contre lui, paiera des pamphlétaires pour le ridiculiser ou calomnier la reine. Artois videra sa bourse et, quand le péril commencera de poindre, l'abandonnera.

La reine — Marie-Antoinette — est archiduchesse d'Autriche et fille de Marie-Thérèse. Elle en tire beaucoup d'orgueil. Elle méprise un peu le roi, ce pauvre homme, et pourtant lui garde de l'affection et du respect. Belle, ayant à la fois la majesté et la grâce, elle aime trop la parure, le plaisir. Elle est vive, ignorante, elle déteste la contrainte. L'étiquette lui pèse, elle s'y dérobe. A Versailles, dans ses petits appartements, ou dans la féerie champêtre de son Trianon, elle s'entoure de familiers mal choisis qui vont influer sur elle et par elle influer sur le roi de piteuse façon. Mais elle a le cœur honnête et droit, une sensibilité généreuse, une volonté et un courage qui croîtront avec le danger et passeront la pire infortune. Elle serait vraiment reine si elle savait oublier. Mais elle est aussi fidèle à ses amitiés qu'à ses haines.

Cependant le nouveau règne a des débuts heureux. Un beau flot d'espoir des provinces les plus reculées monte vers le jeune souverain. Il appelle au contrôle des finances Turgot, qui pratique des économies dans la Maison du roi, rend libres le commerce et la circulation des grains, abolit les corporations, supprime la corvée. Deux années de bon travail. Mais le roi a commis une grande erreur, l'erreur capitale de son règne : il rétablit le Parlement que son aïeul avait supprimé. Le Parlement, ami des privilèges, se dresse aussitôt contre Turgot. Les gens de cour et la reine protestent contre les retranchements de dépenses. Louis XVI résiste, hésite, finit par céder. Il renvoie son ministre, rouvre le robinet énorme des pensions. Si honorable qu'elle soit pour notre prestige, la guerre d'Amérique creuse le déficit, malgré les efforts du banquier genevois Necker qui avait remplacé Turgot et se montra du reste inférieur à l'emploi. Le jugeant usé, la reine le fait démettre et pousse en avant Calonne qui, pour inspirer confiance, répand l'argent à flots. Un homme qui veut emprunter a besoin de paraître riche, dit-il, et pour paraître riche, il faut éblouir par ses dépenses. La cour loue bien haut un ministre si aimable. De ce train, en trois ans, il s'endette de 450 millions de livres. Alors, à bout d'expédients, Calonne en revient aux réformes de Turgot et de Necker. Mais c'est du Necker que vous me donnez là, dit Louis XVI. — Sire, dit Calonne, nous n'avons pas mieux. Comme le Parlement se montre toujours hostile, il propose au roi de convoquer non pas les États Généraux dont on a peur, mais une assemblée de notables sur l'autorité de qui l'on compte s'appuyer pour trouver de l'argent.

Les notables se réunissent à Versailles en février 1787. Grands seigneurs, maréchaux, prélats, conseillers d'Etat, maires des principales villes, délégués des provinces, ils ne représentent pas la vraie France. Et pourtant la fièvre de réforme est si générale, si forte, que ces privilégiés parlent son langage. Ils refusent d'examiner tout projet d'impôt tant qu'ils ne connaîtront pas l'origine et l'étendue du déficit. Ils demandent des pièces comptables, protestent contre les pensions de cour, enfin réclament la convocation des Etats Généraux. Les Etats Généraux, c'est-à-dire la réunion des trois ordres de la nation, la grande Assemblée que la monarchie, à mesure que son pouvoir s'affirmait, n'a convoquée qu'à de rares intervalles dans les crises extrêmes, et qui depuis 1614 n'a plus été consultée.

Qu'on pense à recourir aux Etats Généraux, qu'on les ait invoqués comme le remède magique à tous les maux de la France, montre combien le trouble des esprits est grand, combien la situation paraît périlleuse, combien aussi la royauté a perdu de prestige, puisqu'on ne la croit plus capable à elle seule de surmonter le danger social.

Calonne le sent bien. Découragé, il se retire. Son successeur, Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, qui plaît aux philosophes parce qu'on le dit athée, obtient des notables quelques concessions. Mais quand il s'agit de faire enregistrer les édits qui les consacrent par le Parlement, celui-ci, saisissant l'occasion de se rendre populaire, les refuse. Il demande lui aussi des États Généraux. La vieille lutte du pouvoir royal et des parlementaires recommence : lit de justice, exil des conseillers, rappel, nouvelles protestations. Le duc d'Orléans, cousin du roi, prend le parti du Parlement. Louis XVI l'exile à Villers-Cotterêts. Brienne avec courage fait tête aux rebelles, à l'agitation populaire. Il manque d'argent, ne peut payer qu'en billets. Son ministère agonise. Il mourra des émeutes de Bretagne et de la déclaration de Vizille, en Dauphiné, où six cents députés des trois ordres adressent un appel éloquent à toutes les provinces, les invitent à s'unir pour résister au despotisme : pas de réformes, pas de subsides, s'ils ne sont pas votés par les Etats Généraux.

Le Trésor royal ne contient plus que 400.000 livres. Le service des rentes va être suspendu. Brienne saute. Mais avant de sauter, cédant au vœu public, il a annoncé la convocation des Etats Généraux pour le 1er mai 1789. On le nomme cardinal. Necker est rappelé au contrôle et trouve, chez les banquiers, ses confrères, des avances, après qu'il a montré l'exemple en versant deux millions qu'on ne lui remboursera jamais. Il se flatte que sa seule présence rendra au gouvernement son assiette, à l'opinion la confiance et le calme. Il ne comprend point, par plus que la cour, le Parlement ne comprennent que déjà la Révolution a commencé.

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La convocation des États Généraux pour le printemps de 178q a porté la température politique du pays à un degré qu'elle n'avait encore jamais atteint. Surexcitée par les soucis matériels — car les deux dernières récoltes ont été mauvaises et la disette menace, la France entière discute, s'agite, s'attendrit ou s'indigne. C'est une fermentation énorme, dont les bulles, point toujours pures, crèvent avec bruit. Paroisses, bailliages, villes, ont leurs assemblées. Les journaux, les pamphlets sortent de terre. L'abbé Sieyès, en janvier 1789, lance sa fameuse brochure, brûlot qui s'attache au flanc de l'ancien régime : Qu'est-ce que le Tiers État ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? Devenir quelque chose. Immense et première campagne électorale. Le roi, son gouvernement, n'interviennent pas. Ils laissent faire. Sans trop se rendre compte de l'importance de leur décision, ils ont accordé au Tiers seul autant de députés qu'au Clergé et à la Noblesse réunis[1]. D'autres s'emploient à leur place, mais contre eux : le duc d'Orléans, chef d'une faction qui pour lui pense au trône, les associations maçonniques dont l'influence a décuplé depuis vingt ans. Les élections se font dans la confusion. Le pays cherche ses cadres et s'aperçoit qu'ils ne le contiennent plus.

En même temps qu'ils choisissent leurs mandataires, les bailliages rédigent leurs cahiers, c'est-à-dire l'ensemble de leurs doléances et de leurs vœux.

La plupart expriment une grande modération. Ils réclament des réformes, mais souhaitent qu'elles soient introduites avec une extrême prudence, des formes régulières. Pas la moindre idée de révolution. La personne de Louis XVI est l'objet d'unanimes et touchants hommages : Il ne craint pas, dit le Tiers Etat d'Artois, de se baisser jusqu'à nous servir de père. Malgré les fautes du gouvernement, l'amour des Français pour leur prince est aussi vif, aussi profond qu'au jour de son avènement, quand il apportait tant d'espérances. Ces espérances, le peuple les a gardées, concentrées. Leur chute successive, c'est toute l'histoire de la Révolution.

 

 

 



[1] 27 décembre 1788.