Né à Tréguier (Bretagne), le 27 février 1823. Philologue très versé dans les langues sémitiques, après
avoir abandonné l'état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l'Institut
; professeur d'hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863
la Vie de Jésus, qui est son œuvre capitale, et qui souleva d'extraordinaires
polémiques ; des quantités incroyables d'attaques ou de défenses de cette
œuvre parurent en France et à l'étranger ; le pape l'appela le blasphémateur
européen, des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France,
qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit
comme compensation l'administration de la Bibliothèque nationale qu'il
refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l'Académie, mais l'évêque
Dupanloup associa le nom d'Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu'il
combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde
gouvernemental s'étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire
en 1870 et nommé par l'élection administrateur du Collège de France en 1873
où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l'Académie des Inscriptions
depuis 1856, il fut élu à l'Académie française le 13 juin 1878 en
remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières. Son discours de réception produisit en Allemagne une vive
émotion qu'Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée
à un ami d'Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n'a jamais
désarmé ; le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion
d'honneur ; Renan obtint ce grade seulement en 1880, il est mort
Grand-officier de la Légion d'honneur, au Collège de France, le 2 octobre
1892 ; ses funérailles eurent lieu aux frais de l’État. Onze ans après sa
mort, on lui éleva une statue à Tréguier, son pays natal ; l'inauguration
donna lieu à de telles manifestations que le gouvernement qui les avait
prévues, dut prendre de grandes mesures de police pour éviter des émeutes (13
septembre 1903). Ernest Renan a laissé l'Histoire des origines du
Christianisme, 8 volumes, l'Histoire du peuple d'Israël, 5 volumes, des
Études d'Histoire religieuse, des Drames philosophiques, des traductions et
divers autres ouvrages. L'Histoire comparée des langues sémitiques. Il reçut
Claretie et fit partie de la Commission du Dictionnaire. Trois Nouveaux
Lundis dont un pour la Vie de Jésus. Mort le 2 octobre 1892.
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